DE BLAVOU ou l’histoire d’une coquille allègrement recopiée de publications en publications : un U final pris pour un N

Nous avons l’immense chance de nos jours de pouvoir accéder à de nombreux documents originaux, et lire les manuscrits de l’époque dans leur original. Il s’avère qu’autrefois certains auteurs n’ont pas eu ce bonheur et se sont parfois allègrement recopiés, traînant ainsi de publications en publications un N final au lieu d’un U pour la famille de BLAVOU

  • Lequel a copié l’autre ? Origine de la coquille

L’origine de la coquille est clairement libellée dans l’ouvrage de Frédéric Saulnier, Le Parlement de Bretagne 1554-1790, tome 1 page 94
Cet auteur, après avoir donné le conseiller Gabriel de Blavon, ajoute une note fort instructive :

« Le nom du conseiller a été quelquefois écrit « Blavou », lui-même signait de telle façon qu’il est difficile de savoir quelle est la forme véritable ; nous avons adopté celle de la liste imprimée en 1754. Nous ne possédons d’ailleurs aucun renseignement sur les origines de cette famille qui devait être angevine. »

liens vers mes pages DE BLAVOU

Robert de Blavou transige avec l’un de ses frères, Jean, au sujet des partages, Chemillé 1520

Guyonne de Blavou fait le réméré de la seigneurie du Breil, Freigné (49) 1572

Contrat de mariage de Gabriel de Blavou et Renée Raoul : Angers 1574

Gabriel de Blavou et Renée Raoul créent une obligation pour 1600 livres, Angers 1614

  • acte de décès de Gabriel de Blavou

Saulnier précisait : « fils d’Alexandre de Blavon et Marie Le Lou, né vers 1542 et décédé probablement à Angers et a été inhumé en l’église Saint Jean Baptiste aliàs Saint Julien de cette ville le 3 décembre 1624 »
Or voici l’acte, grâce aux Registres Paroissiaux en ligne sur le site des Archives Départementales du Maine et Loire :


« Le mardy troisiesme jour de décembre sur les six heures du soir est décéde monsieur Me Gabriel de Blavou sieur de Launay cy davant conseiller du roy en son [voici un N final] parlement de Bretagne aagé de quatre vingt deux ans lequel a esté inhumé le vendredy sixièsme dudit mois jour de St Nicolas aux obsèques duquel ont esté toutes les plus grandes solemnitez qu’on [voici un second N final] a acoustumé de faire aux obsèques des grands, ses obsèques ont esté faites en l’église de céans par monsieur Millet archidiacre d’Outre Loire, Monsieur Amy et monsieur Briant chanoines de l’église d’Angers faisant le diacre et soubz, et son [voici un troisième N final] corps a esté mis au davant du cheur de l’église de céans au dessous de l’autel de St Hilaire à costé soubz la première des grandes tombes à venir du cheur au …eptuaire depuis la lampe dudit cheur »

Il n’a pas l’ombre d’un doute, le U ne ressemble pas au N final, et j’ajouterais malicieusement que le prêtre qui a écrit l’acte est un contemporain et connaissant Gabriel de Blavou, son paroissien, et il est donc crédible en tous points dans son orthographe.

Ainsi, une malheureuse coquille dans la liste imprimée en 1754 a entraîné une série d’erreurs…

  • les copieurs

Saunier, dont nous venons de parler.

Potier de Courcy, Nobiliaire de Bretagne, tome 1 page 93, reprend cette coquille et écrit BLAVON

Denais, Armorial de l’Anjou, tome 1 page 189, reprend cette coquille et écrit BLAVON

suivis par quelques généalogistes ayant publiés depuis, dont je vous fait grâce des noms, mais qui sont connus.

  • Tous n’ont pas recopiée la coquille

J’ai pu très heureusement observer que beaucoup d’entre vous ne font plus l’erreur et écrivent BLAVOU.
Alors un grand bravo à vous.

Mais ceci dit j’ai encore des actes anciens sur cette famille qui illustreront encore plus largement cette graphie BLAVOU, y compris des signatures du début du 16ème siècle, donc patientez et je vous compléterai ce nom de famille.
En outre Gabriel de Blavou, le conseiller, avait épousé Renée Raoul de la Guibourgère, et j’ai des actes la concernant à vous retranscrire, qui donnent distinctement BLAVOU pour époux.

Donc à bientôt encore des BLAVOU à venir sur ce blog, avec tout plein de justificatifs.

Les lieux BLAVOU dans l’Orne

Il existe dans l’Orne plusieurs lieux géographiques, qui seraient tous issus de la forêt ancienne de Blavou qui existait au 9ème siècle :

le chateau de Blavou 

Saint-Jouin-de-Blavou

Saint-Quentin-de-Blavou

 

 

Contrat de mariage de Jean Gabriel, marchand de draps de soie à Nantes, avec Ysabeau Jollivet, Angers 1546

l’acte est en ruine, et je vous en mets l’original afin que vous puissiez admirer le travail des souris, qui on fabriqué ainsi une jupe moderne !
Vous pouvez aussi faire vos exercices de paléographie sur cet acte, que je classe d’ailleurs dans la catégorie PALEOGRAPHIE qui est assez fournie et voyez aussi ma page sur mon site qui vous donne beaucoup d’exercices de paléographie.

Cet acte est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire, reproduction interdite. Cliquez pour agrandir

J’ai mis entre crochets les textes manquants, parfois en devinant un mot manquant.
Mais l’acte est finalement compréhensible. Ainsi on apprend que le père de la jeune fille, lui donne un lieu à Chanzeaux, puis ensuite on apprend, toujours après les lacunes, que ce lieu est nommé le Bignon, mais qu’il est à partager avec 2 frères Jérôme et René, donc que la future n’a en fait que le tiers environ de la métairie du Bignon en Chanzeaux.
Puis, on a une longue clause pour le retour de ce don en cas de décès sans enfants, aux héritiers Jollivet etc… en effet, bien que l’acte n’en fasse pas mention, le contrat de mariage recouvre 2 droits coutumiers, le Breton et l’Angevin, et il est donc une sage précaution de préciser aux Bretons ce point de droit Angevin. Ceci dit j’ignore ce que disait sur ce point le droit Breton.
Enfin, on apprend que la future est bien munie d’oncles aux bénéfices ecclésiastiques importants comme chanoine etc… et ce sera pour elle des héritages à venir, non négligeables, ce qui en fait d’ailleurs un parti intéressant, bien plus intéressant que la dot en elle-même, même si ces gentils proches parents donnent aussi à la future l’un 200 écus l’autre 100 écus, ce qui est loin d’être négligeable puisque c’est à eux deux 2 fois plus que ce que le père donnait. Il est vrai que le père doit aussi payer le trousseau.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 6 février 1545 (avant Pâques, donc le 6 février 1546 n.s.), en traitant et accordant le mariage a estre fait consommé et accompli (Huot notaire Angers) entre honneste personne Jehan Gabriel marchand de draps de soye demourant en la ville de Nantes d’une part, et honneste fille Ysabeau Jollivet fille de honorable homme Me Pierre Jollivet et de feue Renée Quentin sa femme demourante en ceste ville d’Angers avant que aucunes fiances promesses ne bénédiction nuptialle ayt esté faite entre lesdits futurs conjointz ont les parties cy après nommées fait les accords promesses pactions et conventions qui s’ensuyvent
pour ce est-il que en la cour du roy notre sire à Angers personnellement establys ledit Me Pierre Jollivet et ladite Ysabeau sa fille, laquelle ledit Jollivet a autorisée et autorise par ces présentes quant à l’effet du contenu en icelles, demourant en ceste ville d’Angers d’une part, et ledit Jehan Gabriel demourant en ladite ville de Nantes d’autre part,
soubzmectant lesdites parties etc confessent etc c’est à scavoir ledit Me Pierre Jolliver opur et en faveur et considération et à ce que ledit [mariage] d’entre ledit Gabriel et ladite Ysabeau sa fille […] et acomply et lequel autrement ne seroit […] ne accomply a en faveur d’iceluy mariage […] iceluy baillé quité cèddé [délaissé et …] et encore etc [baille …] à ladite Ysabeau […avancement] de droit successif […] mestairye et appartenances […] de Chanzeaux […] de présent des appartenances […] ledit lieu pur en jouyr à l’advenir pour ce que ledit Jollivet a droit ledit lieu du Bignon appartenant en partye à Jerosme et René les Jolivets frères germains de ladite Ysabeau à cause de ladite feue Renée Quentin leur mère
a esté expressement convenu et accordé entre lesdites parties que au cas que lesdits Jérosme et René les Jolivetz venuz en âge de majorité veullent avoir les droits part et portion dudit lieu du Bignon que en iceluy cas ledit Jollivet sera tenu et a promys et promet poyer et bailler auxdits futurs conjoints la somme de 300 livres tz dedans 3 mois après la sommation faite par lesdits Jérosme et René les Jolivetz de leur bailler leur porcion dudit lieu du Bignon et audit cas demeurera ce présent contrat nul et de nul effect pour raison de ladite baillée faite par ledit Jollivet auxdits futurs conjoints dudit lieu du Bignon pour la portion desdites Jérosme et René sauf que lesdits futurs conjoints ne seront tenuz rendre les fruits et revenus par eulx perceuz d’iceluy
et aussi audit cas jouyra ledit Jollivet des acquets par luy faits durant le mariage de luy et ladite feue Quentin ailleurs que es environs dudit lieu du Bignon en ce qui pourroyt compéter et appartenir à ladite Ysabeau sans qu’il soyt tenu en rentre compte à ladite Ysabeau, comme usufruitier sa vie durant ensemble des meubles appartenant à ladite Ysabeau à cause […] moyyennant les choses et et qu’il soyt tenu […] Gabriel et Ysabeau Jollivet […] un d’eulx à l’autre […] qui sera […] desdites parties […] davantaige […] parties que […] hoirs procréés de sa chair du mariage dudit Gabriel et elle est avant communauté de biens acquise entre ledit Gabriel et elle que en iceluy cas ledit Gabriel sera tenu restituer aux héritiers de ladite Ysabeau ladite somme de 300 livres tz au cas qu’il l’auroyt receue
et aussi que ledit Gabriel décède avant communauté de biens acquise entre luy et ladite Ysabeau et qu’il eust receu ladite somme de 300 livres tz que les héritiers dudit Gabriel seront tenuz rendre ladite somme de 300 livres tz à ladite Ysabeau
aussi a esté à ce présent vénérable et discret maistre Robert Quentin chanoine de St Martin d’Angers lequel en faveur dudit Mariage a promys bailler auxdits futurs conjoints dedans le jour de leurs espousailles la somme de 100 escuz sol, quelle somme ledit Gabriel sera tenu rendre audit Quentin au cas que ladite Ysabeau décèdde sans hoirs de sa chair comme dit est et avant communauté de biens acquise entre ladite Ysabeau et luy
aussi au cas que ledit […] décéderoyt avant ladite communauté de biens acquise […] ladite Ysabeau audit cas seront tenuz les [ héritiers dudit …] Gabriel rendre les dits 100 […] à ladite [Ysabeau…]
pareillement a esté […] Me Francoys […] lequel en faveur […] a pareillement promys […] futurs conjoints dedans le jour de leurs espousailles la somme de 50 escuz sol
et a iceluy Gabriel constitué et assigné à ladite Ysabeau la somme de 25 livres tz de renet ou revenu annuel pour droit de douaire au poyement et continuation duquel don ledit Gabriel et Me Françoys Quentin et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens renonçant au bénéfice de division de discussion et ordre ont ypothécqué et affecté et obligé affectent ypotecquent et obligent tous et chacuns leurs biens présents et futurs
et oultre a promys ledit Jollivet vestir et accoustrer ladite Ysabeau sa fille bien et honnestement de tous accoustrements à son estat appartenant
auxquelles choses dessus dites tenir etc obligent lesdites parties respectivement l’une vers l’autre etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
présents à ce honorable homme et saige maistre René Quentin licencié ès loix sieur de la Goufferye Mes Phelippes Quentin bachelier ès loix vénérable et discret Me René Quantin prêtre curé ? de st Clément de Nantes […] tesmoings
fait […]

    Vous avez les signatures, nombreuses, sur l’acte que je vous ai mis ci-dessus.

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Livre d’Or d’août 2011

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Manuellement : un faux ami

Les actes notariés que je vous retranscris inlassablement ici, contiennent très souvent le terme « manuellement » lorsqu’on évoque le paiement toujours faits en pièces de monnaie à l’époque qui concerne mon blog, qui 16ème et début 17ème siècles.

Or, lorsque je tappe le terme « manuellement » j’éprouve jusqu’à ce jour du moins, une très grande envie de rire, en songeant que faute de carte bancaire, je ne vois pas bien comment on pouvait faire autrement qu’en argent liquide, comme on dit de nos jours, alors qu’on payait « en monnaie bonne et courante suivant l’édit du roi ».
Bref, pour moi, il était évident que tous ces paiements étaient effectés « avec les mains ».

J’avais tort de sourire ainsi, car j’étais bel et bien devant un faux ami.

A mon grand étonnement, je faisais erreur, car autrefois « manuellement » signifiait

  • De la main à la main.
  • et ce n’est qu’au début du 19ème siècle qu’il a signifié

  • Avec la main, de la main à la main.
  • pour devenir

  • Avec la main
  • Vous pouvez rire de mon ignorance sur ce point, mais même si je fais attention au sens des mots anciens, je me suis totalement fourvoyée.
    Donc, lorsque je tappe « manuellement en monnaie bonne et ayant cours suivant l’édit » il faut comprendre « de la main à la main en argent liquide »

    Logiciel épouvantable des AD44 pris par les AD49 pour la lecture des registres paroissiaux.

    C’était l’inverse qu’il fallait faire.

    Le département qui avait une bonne qualité, à savoir le Maine-et-Loire, vient d’adopter le logiciel absoluement épouvantable de mauvaise qualité d’images et de lecture des pages, qui sévissait en Loire Atlantique.
    Qui a pris une telle décision ?
    Est-ce avec l’argent public ?

    On a même droit à l’horrible fenêtre intempestive qui signale le numéro de la page, fenêtre totalement inutile et totalement nuisible à la lecture.

    Certes, il possède le plein écran, en appuyant à gauche sur la minuscule qui est sur la ligne séparant le registre de la colonne de gauche. Puis, en plein écran, si on clique avec le bouton droit de la souris on a une sous fenêtre donnant les fonctions qui étaient dans la colonne gauche. Mais le systéme est bien plus lourd.
    Et ce logiciel ne supporte pas tous les navigateurs, et cela c’est épouvantable aussi !
    Enfin les images sont bien moins contrastées, et compte tenu de la mauvaise qualité en Loire Atlantique, c’était l’inverse qu’il fallait faire, mettre la Loire Atlantique sur le logiciel du Maine et Loire.

    Je souhaite savoir qui a pris une décision tellement lamentable.

    Livre d’Or de Juin 2011

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