Julien Grelier se remarie 37 jours après le décès de sa femme : Clisson Saint Gilles 1691

Autrefois on se remariait vite parfois. J’ai personnellement une femme remariée 2 mois après son veuvage.
Mais là, je trouve un remariage moins de 2 mois après. Je suis sidérée.

Nous sommes à Clisson paroisse saint Gilles que je retranscris actuellement.

† 1691.07.21 LITOUST Mauricette « Moricette Litoust 35 ans présents Jullien Grellier son mari, Mathurin Litoust son père, Pierre Blouin, Michel Grasset »
x 1691.08.27 GRELIER Julien « Jullien Grellier et Laurence Villaine présents Mathurin Litoust père dudit Grellier »

L’immense solidarité des habitants de la paroisse de la Madeleine du Temple : Clisson

Hier, je vous signalais un acte bien singulier, dans lequel le noble de la paroisse prenait des passants pour parrainer sa fille.

Voici encore un acte surprenant. En effet, tout le monde est inhumé au cimetière à la Madeleine du Temple, à l’exception de 4 inhumations en l’église de 1668 à 1710.
Même le notaire a droit au cimetière.
Mais Me Gaborit, le recteur de la Madeleine, poussera la charité encore plus loin que tout car le 24 octobre 1677 il inhumé dans l’église une pauvre :

Le 24 octobre 1677 « inhumé en l’église Janne Rocquet pauvre femme présent Mathieu Lerat son fils et Marguerite Guichet sa femme » vue 7

  • J’avoue que lorsque j’ai lu cet acte je n’en croyais pas mes yeux, et j’ai dû m’arrêter, aller et venir à autre chose, pour m’installer confortablement et relire l’acte.
    Car dans les paroisses, l’inhumation dans l’église est soit :
  • réservée aux fondateurs de la paroisse, et leurs descendants
  • monayée par les plus aisés
  • tout le monde sans exception
  • inexistante, ce qui est d’ailleurs le cas le plus fréquent

Donc à la Madeleine du Temple, on avait des pratiques bien solidaires.

Et relisant sur mon site, l’ouvrage de Paul de Berthou, Clisson et ses monuments, page 123

« Les anciens habitants de la Madeleine ou de la Commanderie, se distinguaient par une touchante simplicité de mœurs Ils étaient pauvres, mais aucun ne mendiait. Ils n’avaient pas droit à être admis dans l’hôpital de Clisson, et cela les rendait forcément économes et les portait à s’aider mutuellement avec une grande charité. Lorsque l’un d’eux avait préparé un bon plat, avant d’y toucher, il courait en faire part à ses voisins les plus malheureux. Nul ne se croyait étranger aux autres, et les quelques personnes un peu aisées qui se trouvaient dans la paroisse, entretenaient avec tous les plus affectueuses relations. Quand un pauvre mourait, ceux qui pouvaient vivre sans travailler allaient au lutrin et lui chantaient tout l’office des morts, comme pour les services funèbres les plus complets. »

Cet ouvrage a été écrit en 1910, manifestement après avoir recueilli beaucoup de témoignages.
Je dois cependant ajouter que tous n’y étaient pas pauvres, puisqu’il y avait notaire, général d’armes, Me boucher, cordonnier et meunier. Plusieurs signaient.
Mais pour ce qui est de l’attitude sociale de tous elle était certainement telle que Paul de Berthou l’a écrit, car le travail de relevé exhaustif que je viens d’y réaliser l’atteste.

Un templier est un chevalier d’un ordre militaire et religieux appelé « les soldats pauvres du Christ et du temple de Salomon ». Ils avaient à l’origine pour tâche de protéger des pèlerins, des marchands et des voyageurs se rendant à Jérusalem, des raids et des bandits. Ils étaient connus pour leur humble vœu de pauvreté qui était unique pour un homme de la classe supérieure

Ainsi, les paroissiens de la Madeleine du Temple à Clisson avaient gardé l’esprit de pauvreté des Templiers !!!

L’extraordinaire parrainage de Jeanne Thérèse de Vieux, fille du seigneur du Pin Sauvage : Clisson 1709

J’ai lu et dépouillé tant de baptêmes que je croyais avoir tout vu.
Il n’en est rien.
Car, retranscrivant ce qui reste des registres paroissiaux de la paroisse de la Madeleine du Temple de Clisson, je suis restée totalement interdite devant l’extraordinaire parrainage qui suit :

Les parents sont les seigneurs du Pin Sauvage, que vous retrouverez sur mon site sur l’ouvrage de Paul de Berthou « Clisson et ses Monuments ».

En 1709, date qui concerne ce parrainage de leur fille Jeanne Thérèse, Jean Firmin de Vieux est en fait seigneur du Pin par son mariage avec Marguerite Thérèse Prevost qui lui apporte le Pin.

Les seigneurs du Pin entretiennent un lien tout particulier avec l’église de la paroisse de la Madeleine du Temple, et ce depuis des générations. Leur terre est voisine et très proche, et cette église leur tient lieu de paroisse.

La paroisse est minuscule. Je n’ai pas de qualificatif plus précis, pour vous décrire ce tout petit registre qui ne contient que quelques actes par an, et le cadastre napoléonien de Clisson, donne ce petit faubourg avec la rue de la Madeleine, et quelques maisons seulement. L’actuelle route de Cugand n’existe pas encore, mais la petite voie en bas, qui même à Cugand toute proche, est si empruntée que le peu d’actes célébrés à la Madeleine du Temple sont parsemés de paroissiens de Cugand, non seulement les mariages, mais aussi les baptêmes et même une sépulture. Bref, cette petite paroisse de la Madeleine du Temple est surprenante.

Mais dans ce peu d’actes, j’ai lu et je vous ai retranscrit quelques merveilles.
Voyez plutôt cet extraordinaire parrainage.

Clisson, la Madeleine du Temple, le 6 octobre 1709 « baptisé Janne Thèrèse fille de hault et puissant seigneur Jean Firmin de Vieux chevalier seigneur du Pin et haulte et puissante dame Marguerite Thérèse Prevost, parrain Michel Mabit marraine Janne Esmereau les deux qui se sont trouvés à la porte du château du Pin »

 

Oui, vous avez bien lu, car je vous l’ai surligné en rose. On a pris les passants pour parrainer l’enfant.

 

Le surprenant lieu du mariage de Jean Belot et Marguerite Aveline : Clisson 1675

Jean Belot est de Tours mais vit à Angers la Trinité.
J’ai des BELOT à Angers la Trinité, et je les ai longuement étudiés autrefois, très, très longuement, y compris ceux de Nantes, et cela donne une immense étude BELOT. J’ai aussi beaucoup étudié les Aveline et l’Anjou. Tous sont le plus souvent aisés, bons bourgeois, voire même pour quelques uns très aisés.

J’ai par ailleurs un grand amour pour Clisson, et tout particulièrement un faible, c’est à dire une affection très prononcée, pour l’ancienne paroisse la Madeleine du Temple. Cette paroisse, comme toutes les autres paroisses de Clisson, manque de registres car les guerres de Vendée sont passées par là et tout est détruit. Mais pas tout le patrimoine, car les splendides ruines du château sont splendides et si vous y allez, car il faut y aller, surtout allez à l’église de la Trinité, car c’est de là que vous aurez la vue innoubliable sur le château. Et voyez sur mon site mes cartes postales et surtout l’histoire de Clisson de Paul de Berthou.

Et j’y ai même beaucoup d’ancêtres, hélas sans pouvoir les remonter loin faute de registres. C’est ainsi que 35 ans après en avoir fait les mariages, j’ai pensé faire les plus anciens registres à ma manière EXHAUSTIVE, qui est une retranscription exhaustive de tout le contenu. Donc, je commence par la petite paroisse de la Madeleine du Temple, si petite que les actes sont rares, et les registres non seulement brulés donc beaucoup de lacunes, mais le reste abimé.
Je les ai souvent lus, mais ma patience exhaustive est encore la plus grande des certitudes que je n’ai rien laissé passé.
Donc je commence ces jours-ci la retranscription, jusqu’à ce que samedi matin je tombe totalement interdite sur le mariage qui suit. Non seulement il est de Tours, demeurant à Angers la Trinité, mais l’acte dit clairement que le mariage est célébré dans la paroisse de Clisson Notre Dame, mais il est classé dans le registre de la paroisse de la Madeleine du Temple. L’autorisation est donnée par l’évêque de Nantes, dont on peut se demander à quel titre ils se sont adressé à lui. Bref, c’est incroyable, si ce n’est qu’à la fin de cette retranscription je découvre que Marguerite Aveline avait un oncle à Clisson.

Donc voici un bien curieux mariage, loin de tout, mais chez le tonton.

« missire Jan Boutin prêtre sacriste de l’église collégiale de Notre Dame de Clisson diocèse de Nantes soubzsigné certifie à tous qu’il appartiendra avoir ce espouzé et célébré le mariage de Me Jan Belot fils de defunt h. personnes Jan Belot et Julienne Duvaud, originaire de la ville de Tours paroisse de St Hillaire, paroissien de la Trinité d’Angers, avecq Marguerite Aveline fille de defunts Laurent Aveline et Jeanne Baraud, demeurant actuellement en ladite paroisse de la Trinité d’Angers, suivant la permission de monseigneur l’illustrissime et révérendissime evesque dudit Nantes en date du 10, signé aegidius espicopus Nannentensis et plus bas Picot, estant ladite permisson dispense des deux bans dudit mariage, la publication ayant esté faite ainsi qu’il est incéré en ladite permission et datée par icelle, lesdites espouzailles faites en la présence de Me Jan Macé soubzdiacre et chantre de l’église collégiale de Nostre Dame dudit Clisson, Me Pierre Gouraud notaire dudit Clisson, du sieur René Pavageau bourgeois, et h. homme Anthoine Baraud oncle maternel de ladite Aveline, tous demeurans en la ville dudit Clisson, auxquelles espouzailles ne s’est trouvé aucun empeschement ny opposition » vu 4 et 5

Tous les Clissonnais réfugiés à Nantes : 1793-1796

A mes petits neveux qui m’ont posé la question!

Quand vous serez au collège, on vous apprendra que la France a connu en 1789 et les années suivantes, une révolution qu’on appelle LA REVOLUTION.
Mais tous les Français n’étaient pas d’accord : des royalistes, des catholiques n’étaient pas contents, surtout début mars 1793 parce qu’il y avait une levée en masse de 300 000 soldats, et beaucoup ne voulaient pas de cela.
Dans votre région, celle de Cholet, et une grande partie de la Vendée, les paysans se soulevèrent, et le gouvernement envoya une armée pour les combattre.
Ce fut une GUERRE CIVILE qu’on appella les Guerres de Vendée.
Une guerre civile c’est quand on se fait la guerre entre habitants d’un même pays.
L’armée envoyée par le gouvernement contre les révoltés portait un habit bleu alors on les appela LES BLEUS
et on appella tous les révoltés insurgés des BLANCS.

Même s’il n’y avait ni le télépone ni la télé … les informations allaient vite à travers la campagne.

Voici le passage qui vous concerne raconté par le comte de Bertou dans son ouvrage CLISSON ET SES MONUMENTS qui est numérisé sur mon site.

Le jeudi 14 mars 1793, l’infanterie venue de Nantes retourna dans cette ville. Les cavaliers et le canon restèrent à Clisson. Pendant toute la journée, une pluie abondante empêcha de faire des sorties. On caserna la cavalerie Nantaise au château.
Durant la nuit qui fut affreuse, pluvieuse et obscure, arrivèrent tout à coup 32 dragons de l’ancien régiment de Roussillon, échappés de Cholet qui venait de tomber au pouvoir des paysans de Cathelineau . Ils annoncèrent que les royalistes étaient maîtres de Cholet et de Montaigu, et allaient fondre le lendemain sur Clisson, au nombre de 10 000 hommes, avec treize pièces de canon.

A cette nouvelle, une véritable panique s’empara de la ville. Les troupes furent rangées en bataille ; mais renoncèrent à défendre Clisson, et décidèrent de se retirer de suite à Nantes. Le commandant refusa même de différer le départ de quelques heures, et les soldats, accompagnés de toute la garde nationale et des autorités, district, tribunal et municipalité, se mirent en route pour Nantes le 15 mars, à six heures du matin. A eux se joignirent presque tous les habitants qui avaient quelques moyens d’existence, tant royalistes que révolutionnaires, craignant les uns d’être faits prisonniers, les autres d’être mâtés forcément à la guerre. L’intention générale et avouée était de revenir le lendemain, avec des renforts, reprendre la ville.
La caravane s’achemina donc vers Nantes, « sans avoir Le temps de prendre une chemise », laissant derrière elle les vieillards, les femmes et les enfants, à qui l’on pensait avec raison que les royalistes ne feraient pas de mal. Sur tout le parcours, elle fut harcelée par les paysans des paroisses qu’elle traversa, et arriva à Nantes, harassée, après douze heures de marche et neuf escarmouches. Pendant le voyage, on dut abandonner et brûler sur la route des papiers publics, entassés sur des chariots, et dont le transport retardait la colonne.
A Nantes, les Clissonnais virent bien qu’ils n’obtiendraient pas des forces suffisantes pour leur permettre de retourner chez eux. Ils s’installèrent comme ils purent dans cette ville encombrée, et où cependant la plupart d’entre eux allaient être forcés de résider pendant trois ans ; car c’est seulement au mois de mai 1796 que leur municipalité put regagner Clisson .
Le district, le tribunal et la municipalité de Clisson trouvèrent un local pour se réunir, dans une maison appartenant à M. Trastour, rue de la Casserie, 30. C’est là que furent rédigés ces registres des délibérations du district de Clisson, réfugié à Nantes, qui nous ont été conservés .

Ils devaient être beaucoup par pièce à se tasser, souvent sans lits, car Nantes n’avait pas tant de places, et à cette époque on y vivait encore beaucoup de personnes par maison et par pièce, cela n’était pas comme maintenant.

Vos ancêtres AUDINEAU s’étaient réfugiés à Nantes, comme tous les Clissonnais, et j’avais trouvé sur les registres de Nantes plusieurs mentions les concernant pendant cette période.

Et pour les adultes, qui souhaitent mieux connaître CLISSON, vous avez toute la numérisation de cet ouvrage sur mon site. La numérisation est de moi, faite il y a quelques années lorsque j’avais compris que l’ouvrage que j’avais était rare et pas sur Gallica ou Google.

VIVRE SANS EPAULES – astuces : vivre sans parapluie grâce au chapeau de feutre, comme nos ancêtres !

J’ai perdu mes épaules depuis des années. J’ai alors reçu d’un médecin de médecine physique le plus extraordinaire conseil : BATTEZ-VOUS ! Chaque jour je le remercie ! Je viens partager avec vous mes astuces pour me battre. J’ai un avantage culturel, car à mon époque on apprenait à coudre pour le bac : je modifie les vêtements, et même je les fais, etc… LISTE DE MES ASTUCES POUR VIVRE SANS EPAULES

    • Je partage mes astuces pour vivre épaules bloquées. Aujourd’hui, voici comment j’affronte tous les temps sans parapluie, puisque je ne peux plus le porter depuis 19 ans.
  • Le chapeau a quasiment disparu – pourtant dans mon enfance (avant, pendant et après la guerre) il était même obligatoire à la messe, et signe d’élégance de toutes les femmes. Et bien sûr les chapeliers ont été les premières victimes de cette disparition.
  • Ainsi, à Clisson en 1887 : Chapeliers : Levron, Barbotin, à Notre-Dame. Dourneau. Machereau. Martin, à la Trinité
  • et toujours à Clisson, cette fois en 1938 : Chapeliers : Boutin-Barbotin, ville ; Levron, ville ; Braud Théodore, à la Trinité ; Chiron, ville.
  • Et de nos jours en 2019 il n’existe plus de chapeliers à Clisson, et il faut aller soit à Cholet soit à Nantes, ou se rendre à l’immense marché du vendredi, qui lui est resté un moment important de Clisson. Ou, sur Internet : https://www.chapellerie-traclet.com/fr/
  • Nos ancêtres, avant le parapapluie, étaient pourtant toujours à pied, plus rarement à cheval, et encore plus rarement en voiture à cheval, sur les routes, quelque soit le temps. Grâce au chapeau de feutre, totalement imperméable.
  • C’est ainsi que depuis 18 ans je ne peux plus porter de parapluie avec mes épaules, et c’est en me souvenant que nos ancêtres savaient s’en passer que je suis revenue au chapeau de feutre. Pure merveille depuis des années ! J’ai même à mon actif 2 averses mémorables de grêle, et pas un cheveu mouillé à mon retour !
  • Mais j’avoue que je passe souvent pour une originale parce que je porte un chapeau, et sur le chapeau je n’ai pas écrit « JE NE PEUX PAS PORTER DE PARAPLUIE ET JE RESTE A L’ABRI AVEC MON CHAPEAU »
  • Et pire, en hiver, personne ne se couvre la tête, enfin presque personne. Et cela c’est choquant car le chapeau tient chaud. Et je ne suis pas persuadée que la tête nue quand il fait 0° soit sain pour les personnes âgées.