Fils de Marc Miron, premier médecin du roi Henri III et de Marie de Gencian, était depuis un an abbé de Cormery et déjà en réputation de grand orateur, n’ayant que 18 ans, quand le roi le nomme à l’Evêché d’Angers.
Il prit possession par procureur le 11 octobre 1555 et personnellement le 24 avril 1589, malgré l’opposition du théologal Giraud V, soutenue par son Chapitre et par la Mairie, mais réduite d’autorité par le maréchal d’Aumon, alors souverain maître de la Ville.
Le prélat ne fut sacré que le 11 avril 1591 à Tours. Il assista à Saint-Denis à l’abjuration (25 juillet 1593), puis à Chartres au sacre du roi Henri, dont il devait prononcer plus tard l’oraison funêbre à St Denis (10 juin 1610).
Mais son séjour seul à la cour dans ces temps de passions extrêmes aurait suffi à le rendre odieux et il annonçait le 23 janvier 1599, à la grande joie de son Chapitre, son intention de se démettre au profit de René Benoist. Ce projet n’eut pas de suite et miron perdit un vain zèle à de malheureuses procédures. Un arrêt maintint contre lui l’usage du Bréviaire romain (27 février 1603), deux autres, l’exercice de la juridiction, dite loi diocésaine, sur certaines paroisses, qui’il voulait enlever à son Chapitre (1613-1616).
Pour avoir interdit en 1612 aux religieuses du Ronceray de laisser passage à travers leur choeur aux processions du Sacre, il provoqua une querelle interminable, des violences inouïes.
Pourtant les statuts imposés par ses synodes annuels, dont il présida le plus grand nombre, témoignent d’intentions droites et il ne tint pas à lui qu’il ne rétablit la discipline, en obligeant tout au moins dès le premier jour les curés à la résidence.
Miron avait assisté en 1605 à l’assemblée générale du Clergé ; il fut député en 1614 à l’Assemblée des Etats – et enfin s’estima heureux en mai 1616 de permuter son évêché contre les abbayes de St Benoît sur Loire, d’Ainay près Lyon et de St Lomer de Blois, pour se retirer à Paris dans sa famille.
Mais sur la désignation de Richelieu, qui craignait, dit-on, de trop près ses brigues, il accepta encore de revenir à Angers succéder à son successeur Fouquet de la Varenne. On le voir dès le 21 janvier 1621 avertir par lettre son Chapitre de sa venue pacifique et prendre possession de nouveau de l’Evêché le 23 avril 1622.
Preque aussitôt renaissent plus ardentes les querelles de son premier règne. Dès 1623 le prélat se déclaré résolu à déserter sa cathédrale et a transférer le service en l’église St Pierre. Il somme son grand-Archidiacte, Garande, de l’y suivre et sur son refus l’excommunia, mais il trouve réunis contre lui tous les ordres de la ville et le Parlement.
Le Journal de Louvet est plein de ces débats, qui fournissent matière aux livres d’Eveillon, de Claude Ménard, de Boutreux, et qu’a racontés en détail Rangeard dans son Hist. du Calvinisme.
« Heureusement », comme dit Pocquet de Livonnière, la mort du cardinal-archevêque de Lyon (16 septembre 1626) ouvrait un droit d’héritage au plus ancien évêque de France, qui se trouva être Miron. Il fut appelé à lui succéder le 2 décembre et fit prendre possession le 12 février 1627. Mais il n’était pas encore parti d’Angers quand une attaque d’apoplexie le frappa, qiu provoqua du moins une réconciliation sincère avec son Chapitre. A peine installé à Lyon, il y mourut le 5 juillet 1628. Son testament, daté du 5 juillet 1626, désignait comme exécuteurs testamentaires son frère Louis, maître d’hôtel du roi, le supérieur de l’Oratoire et Lasnier de Ste Gemmes.
Ser armes portent écartelé au 1 et 4 de gueules au miroir rond à l’antique d’argent, cerclé et pommeté d’or ; au 2e et 3, de Gencian.
Son portrait en pied existe à l’archevêché de Lyon : un autre, en buste, à l’évêché d’Angers.
La scène qu’on lui prête avec une démoniaque, Marth. Brossier, lui est complètement étrangère et s’est passée à Amiens. (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)
La seigneurie de la Gravoyère et le prieuré Saint Blaise, 1309-1828
Il y a un an nous fêtions ici saint Blaise.
Il y a quelques années, les Amis du château de la Gravoyère, à Noyant-la-Gravoyère, firent appel à moi pour tenter de comprendre, du moins telle était leur question, les liens éventuels entre le château de la Gravoyère, le prieuré saint Blaise de la Gravoyère, et les traces d’exploitation de gisements de fer relevées par eux sur les ruines du château de la Gravoyère, dont les ruines ont été sauvées par leur Association faisant un boulot formidable.
A Noyant-la-Gravoyère (près de Segré, Maine et Loire), existaient au Moyen-âge, 2 seigneuries, Noyant et la Gravoyère. Près des bois de cette dernière, un prieuré Saint-Blaise avait été fondé. Au fil des siècles, le prieur ne fut plus résident, mais vivant au loin, et jouissant des énormes revenus du prieuré, plus que largement doté autrefois par des donateurs trop généreux alors.
C’est ce qui ressort des mois que j’ai passés à dépouiller le fonds de ce prieuré au Mans, pour les années 1309 à 1828, soit 5 siècles d’histoire. Ce fonds, qui n’avait pas été étudié auparavant, ne permet pas de confirmer les hypothèses ou récits antérieurs, autrement dit, je suis venue troubler quelques certitudes mal acquises, et mes travaux ont donc été froidement accueillis. De telles distorsions entre des prétendues vérités historiques, héritées d’historiens approximatifs en particulier au 19e siècle, ou de légendes colportées par les locaux, ne sont pas rares.
Je veux ici témoigner que l’an dernier, j’ai pu avoir sur ce problème de l’histoire locale un entretien assez explicite avec l’historien de Cholet, entretien qui montrait notre convergence de vues sur ce douloureux problème des travaux d’antan versus nos travaux actuels. En effet, nos travaux, infirmant parfois des idées reçues, vont jusqu’à être rejetés car le résultat ne convient pas à certains… Puissent un jour ceux qui ont colporté l’histoire locale erronnée entrevoir l’énorme travail et la non moins énorme rigueur, que j’ai apportés soigneusement, à la mémoire du château de la Gravoyère, du prieuré saint-Blaise et des lieux et familles qui tournent autour de leur histoire.
Je remercie ici les historiens qui m’ont fait confiance et ont bien voulu considérer mon travail.
Le prieuré saint Blaise en 2006, propriété de la commune de Noyant-la-Gravoyère
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Vente de clous à ardoise, fabriqués en Normandie, Angers, 1607
Mon site vous fait découvrir les cloutiers Normands, et ce jour, en voici un, venu à Angers vendre ses clous, qui sont des clous à ardoise, de taille normale, et de grande taille, aussi à Ardoise.
Je descends bien sûr de cloutiers normands, par contre mes cloutiers savaient tous signer, et celui-ci ne sait pas plus signer que son acheteur.
Cet acte donne le prix des clous. Par contre j’ignore comment on comptait un millier de clou, sans doute au poids ?
Sur le plan commercial, comme j’ai déjà observé pour d’autres transactions de ce type, c’est le fabricant qui se déplace trouver un acheteur, et je suis en admiration devant ces déplacements d’antant !
L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire série 5E2 – Voici la retranscription de l’acte : Le 11 décembre 1607 avant midy en la court du roy notre sire à Angers furent establys Laurans Forget marchand cloustier demeurant en la paroisse de Larchant pays de Normandie d’une part
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Larchamp près Tinchebray et Argentan
honneste personne Jehan Rebillard marchand demeurant en la paroisse de la Trinité de ceste ville d’Angers d’autre part
soubmettant etc confessent etc avoir fait et font entre eux le marché qui s’ensuit scavoir est que ledit Forget a vendu et encore par ces présentes vend promet rendre bailler et livrer en ceste dite ville d’Angers audit Rebillard qui a achapté de luy le nombre de 200 milliers de clou à ardoise bon clou loyal et marchand lequel nombre de clou ledit Forget a promis bailler et livrer à ses despens audit Rebillard en sa maison en ceste dite ville d’Angers, avecq le nombre de 24 milliers de grand clou à ardoise dedant 15 jours après la feste de Nouel prochainement venant
et est faicte ladite présente vendition dudit nombre de clou à cause desdits deux cens milliers de clou à ardoise moyennant la somme de 100 livres tournois et desdits vingt quatre millies de grand clou à ardoise moyennant la somme de 13 livres 16 sols
quelle somme de 100 livres ledit Rebillard à payée et baillée en présence et veue de nous audit Forget qui l’a eue prinse et receue en pièces de 16 sols et autre monnoie au poix et prix et suivant l’ordonnance royal et ladite somme de 13 livres 16 sols payable à la livraison desdits clous
a ce tenir etc obligent etc à prendre etc foy jugement etc et le corps dudit Froget à tenir prinson comme pour les propres deniers et affaires du roy notre sire
fait et passé audit Angers en présence de Me Jehan Poullain le jeune et Claude Vaudelay demeurant audit Angers
PS Le 6 janvier 1608 après midy ledit Rebillard a receu sur le présent marché le nombre de huit vingt quatre (192) milliers de clou tellement que ne reste su rladite livraison que 36 milliers tant desdits 200 milliers que 24, desquels huit vingt quatre milliers ledit Rebillard s’est tenu à contant et en quite le dit Froget
PS Le 18 mars 1608 en la court du roy notre sire furent establys lesdits Jehan Rebillard y desnommé et ledit Forget aussi y desnommé, lesquels deuement establis soubmis confessent l’un l’autre avoir eu et receu le contenu au marché cy-dessus savoir ledit Rebillard toute ladite marchandise et ledit Forget le prix d’icelle
Ni l’un ni l’autre ne signent
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Dépouillements d’actes de baptêmes de Joué-du-Bois, Orne
Le dépouillement d’actes est un travail d’intérêt général. Il peut être gratuit et bénévole.
Il y a bien longtemps que je fais des travaux d’intérêt général : les dépouillements d’actes de baptêmes, mariages et sépultures. J’étais même l’une des premières en France. Accéder à la page de mes dépouillements gratuits en ligne. D’ailleurs cette page est en lien sur mon blog, dans la colonne de droite, rubrique Mes liens.
Aujourd’hui, je mets en ligne une paroisse normande assez lacunaire, voire trop lacunaire pour y entre prendre des recherches et des reconstitutions de familles. J’ai fait la retranscription des baptêmes de Joué-du-Bois 1608-1620, et je les mets en ligne ce jour, mais après cette date il existe une période lacunaire de 40 ans, soit plus d’une génération.
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Voir mon dépouillement gratuit de Joué-du-Bois, Orne, Normandie
Voir la page indiquant tous mes dépouillements gratuits de Normandie
Retranscription intégrale du registre paroissial de Joué-du-Bois, Orne, 1608-1620, collection communale, par Odile Halbert en 2008 Ce travail d’intérêt général relève de la propriété intellectuelle, et par cette publication en ligne, toute reproduction est interdite, que ce soit sur papier ou duplication sur une autre machine, forum, email, site ou logiciel. Seul une copie privée, sur une seule machine est autorisée aux termes de la loi. Après ma mort les droits iront aux Archives Départementales.
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Journal d’Etienne Toisonnier, Angers 1683-1714 (1706)
Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930
Note de Marc Saché : Michel Poncet de la Rivière, fils d’un intendant d’Alsace, nommé à l’âge de 7 ans abbé de Vierzon, grand vicaire de l’évêque d’Uzès, fut appelé à l’évêché vacant d’Angers le 20 avril. La prise de possession donna lieu à une imposante cérémonie dont le registre des conclusions de la mairie conserve le procès verbal avec l’ordre du défilé et la place de chaque corps dans l’église (BB 103 f°147). Le registre du Présidial consigne également la participation des magistrats à la procession et au service (f°161)
Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930
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Journal d’Etienne Toisonnier, Angers 1683-1714 (1705)
Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930
Note de Marc Saché : Le duc de Vendôme s’était emparé de Verceil le 19 juillet 1704. Des lettres royaux du 30 mai invitaient maire et échevins à recevoir 400 soldats, prisonniers de guerre en Italie, et à les faire garder sous leur responsabilité. La ville devait leur assurer la paille décessaire au couchage et l’intendant de la généralité Turgot une ration de pain quotidienne par homme. Le 20 août arrivèrent 120 prisonniers, y compris 3 femmes et 2 enfants. On les enferma dans les deux portes désignées par Toisonnier. La galerie couverte au 3e étage de la porté Lyonnaise avait été disposée « pour leur donner de l’air quand ils le souhaitent » (voir Archives Municipales, BB103 f°110v)
Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930
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