Dispense de consanguinité, Laubriere (53), 1757, par Jacques Leseure entre Jean Regnier et Françoise Leseure

(Archives Départementales du Maine et Loire, série G)

J’ai ajouté dans la précédente dispense quelques observations complémentaires, pour tenter de mieux cerner ces dispenses. Nous les pensons intéressantes, car ils n’auraient pas payé une dispense si elle n’avait pas lieu d’être : ils n’avaient pas intérêt à mentir sur leur généalogie, et on peut penser que le prêtre faisait un minimum de vérifications, aidé de ses confrères et de leurs registres. Par contre elles peuvent comporter des variantes dans la forme des prénoms et de noms, à cause du passage du français en latin etc.. ou tout bonnement de la mémoire orale. Mais en conclusion, à ce jour, elles sont certainement beaucoup plus fiables que les généalogies dressées lors des successions collatérales, ces dernières étant parfois une partie de main basse sur une mane, et avec des moyens pas toujours très honnêtes.

Voici la retranscription de l’acte : Le 12 avril 1757 en vertu de la commission à nous adressée par Mr le vicaire général de Mgr l’évêque d’Angers en date du 11 février 1757, signée abbé de Monteclerc, vicaire général… pour informer de l’empêchement qui se trouve au mariage qu’ont dessein de contracter Jean Renier, âgé de 27 ans, veuf de Perrine Rivault métayer à la Brosse paroisse de Laubrière, et Françoise Leseure fille, âgée de 23 ans, demeurante au Bignon dite paroisse, accompagnés de Jean Regnier père dudit impétrant aussi métayer à la Brosse en société avec son fils (au passage, vous remarquez qu’une métairie a une surface importante, et un couple ne peut pas l’exploiter seul), de Jacques Aubert oncle dudit Jean Regnier, closier à la Court de la Brosse, de Louis Chedeville aussi oncle dudit Jean Regnier closier à l’Eveillardière tous de Laubrière, de Françoise Triboueil veuve Leseure, mère de ladite Françoise Leseure, demeurante au Bignon à Laubrière où elle est servante domestique également que sa fille, de Jean Leseure métayer à Sousljoche à Laubrière oncle de ladite Françoise Leseure, de Julien Leseure closière au bourg de Laubrière cousine de ladite Françoise Leseure, qui ont dit bien connaître les parties, et serment pris … avons dressé l’arbre généalogique qui suit :

Souche commune : Jacques Leseure épouse Jeanne Hattier et eurent pour enfants

  • Augustine Leseure mariée à Louis Chedeville – 1er degré – Jean Leseure marié à … Pierre ou Pierreuse
  • Louis Chedeville marié à Renée Touvry – 2e degré – René Leseure marié à Mathurine Gourand
  • Augustine Chedeville mariée à Jean Regnier – 3e degré – René Leseure marié à Françoise Triboueil
  • Jean Regnier veuf de Perrine Rivault, qui veut épouser Françoise Leseure – 4e degré – Françoise Leseure
  • Ainsi nous avons trouvé qu’il y a un empêchement de consanguinité du 4e au 4e degré entre ledit Jean Regnier et ladite Françoise Leseure ;
    à l’égard des causes ou raisons qu’ils ont pour demander la dispense dudit empêchement ils nous ont déclaré que lesdites parties se sont recherché de bonne foy pour le mariage,
    que la paroisse de Laubrière qu’ils habitent tous deux est très petite et que les familles dudit Regnier et de ladite Leseure peuplent la meilleure partie de la paroisse, qu’ils sont presque tous parents ou alliés les uns aux autres ou conjoints par affinité spirituelle ;
    que ledit Jean Regnier veuf est chargé d’un enfant âgé de 3 ans et pour le bien de ses affaires et même qu’il est dans une grande métairie en société avec son père qui est aussi veuf, ce qui fait qu’il a besoin d’épouser ladite Françoise Leseure pour le soutenir en ladite métairie et aider à gouverner la maison ;
    et comme leur bien ne monte qu’à la somme d’environ 300 livres en meubles ou effets mobiliers (de vous à moi, nous le verrons au fil des billets, un métayer possède environ 2 000 livres, car il possède aussi matériel et bêtes, mais ici le fils est en société seulement, et c’est le père qui possède le reste. Donc, pour le moment n’en concluez pas qu’un métayer est un pauvre n’ayant que 200 livres), ledit Jean Regnier n’ayant qu’environ 200 livres et ladite Leseure n’ayant qu’environ 100 livres aussi en meubles et effets, ils se trouvent hors d’état d’envoyer en cour de Rome, pour obtenir la dispense dudit empêchement, ce qui nous a été certifié par lesdits témoins, qui ont tous déclaré ne savoir signer

    Vouz aurez régulièrement d’autres dispenses, et ce serait sympa à ceux qui pourraient apporter des observations ou compléments de se manifester, comme dans la précédente dispense, afin de mieux percer leur fiabilité et tous leurs secrets en général. Merci à vous d’avance.
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