Contrat d’apprentissage d’apothicaire, Angers 1600

Autrefois l’apothicaire vendait le sucre et les confiseries, aussi l’apprentissage par le fils d’un patissier semble très apparenté, à l’exception de quelques plantes et autre drogues bien entendu.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E70 – Voici la retranscription de l’acte : Le 25 octobre 1599 avant midy en la court du roy notre sire Angers par devant nous Michel Lory notaire d’icelle personnellement establiz honnorable homme Charles Boysineust Me apothicaire demeurant en ceste ville d’Angers paroisse de la Trinité d’une part

    C. Port cite un Boisineust célèbre, j’ignore si c’est la même famille. En tout cas, le patronyme n’est pas très fréquent en Anjou

et honneste homme Robert Viau Me pasticier demeurant à Saulmur et Estienne Viau son fils de luy deument autorisé par devant nous quant à ce d’autre part,
soubzmettant etc confessent etc avoir fait et font entre eulx le marché d’apprentissage tel que s’ensuit
c’est à savoir que ledit Robert Viau a baillé et baille ledit Estienne son fils audit Boysneust pour estre et demeurer et lequel Estienne a du consentement de sondit père promis et promet estre et demeure tenu demeurer avecq ledit Boysneust en sa maison pendant le temps de trois ans entiers et consécutifs qui commenceront au jour et feste de Penthecoste prochaine et finiront à pareil jour lesdits trois ans finis
durant lesquels trois ans a ledit Estienne Viau promis est et demeure tenu servir bien et deument et fidèlement ledit Boysneust en sondit estat d’apothicaire et autres choses honnestes qui luy seront commandées
comme à semblable a ledit Boysineult promis et promet est et demeure tenu monstrer instruire et enseigner sondit estat d’apothicaire et choses qui en dépendent audit Viau au mieulx et le plus diligement que faire se pourra sans rien en receler et outre luy fournir de boyre manger et coucher selon sa qualité
et est fait le présent marché pour en payer et bailler par ledit Robert père audit Boysineust la somme de 80 escuz valant douze vingt livres (=240) tz

    c’est une belle somme, mais c’est aussi un métier qui met au rang de la bourgeoisie de la ville, si je me souviens bien de ce que sélectionnait Toisonnier dans son journal que j’ai mis en ligne sur ce blog.

sur laquelle somme ledit Viau a présentement payé et advancé audit Boysineust la somme de 40 escuz qui ladite somme a eue prinse et receue en notre présence et veue de nous en francs d’argent et vingt sols pièce le tout bon suivant l’ordonnance royale dont ledit Boysineust s’est tenu content et le reste montant pareille somme de 40 escuz payable dans d’huy en deux ans prochainement venant

    c’est une somme très importante, et il faut en conclure que le patissier de Saumur gagne bien sa vie, et espère que son fils la gaignera encore mieux en apothicaire

et lequel Robert Viau a cautionné ledit Estienne son fils de toute fidélité et légalité
tout ce que dessus a esté stipulé et accepté par lesdites parties respectivement auquel marché tenir etc obligent etc et le corps dudit Estienne à tenir prison comme pour les propres deniers royaulx par défaut de faire et accomplir le contenu en ces présenes etc renonczant etc foy jugement condempnation etc
fait audit Angers maison dudit Boysineult présents honneste homme Jacques Lemaczon et Estienne Mocquehan apothicaires et François Rouault praticien demeurant audit Angers tesmoins

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Contrat de mariage de Gilles Doisseau et Mathurine Cupif, Angers, 1547

Nous avions vu ces derniers temps Pierre Doisseau père de Gilles, revenir sur le contrat de mariage de son fils. Par le plus grand des hasards, et aussi par l’énorme travail de recherches que je poursuis, j’ai trouvé le contrat de mariage, chez un autre notaire quelques jours auparavant.

  • Points particuliers sur la famille de Mathurine Cupif

La famille de Mathurine Cupif mérite qu’on s’y arrête un peu, car j’ai des points de divergence qui découlent des contrats que je trouve et retranscrit.

• Mathurine Cupif, la future, est bien citée par Bernard Mayaud (page 111, branche de la Robinaie) uniquement dite épouse de Gilles DOINEAU.

• Le contrat de mariage de Mathurine CUpif, retranscrit cy-après, donne un métier différent à son défunt père, Jehan Cupif Sr de la Robinaye, qui était dit par Bernard Mayaud receveur des décimes d’Anjou, alors que le contrat de mariage de sa fille Mathurine en 1547 le donne marchand ferron. Certes, beaucoup autrefois exerçaient plusieurs métiers ou offices, et on a parfois un peu de mal à leur attribuer à un instant T une profession caractérisante.

Voir ma page sur les marchands ferrons

Ici, le marchand ferron est un métier de négoce accaparant et je vois mal l’office de receveur des décimes à côté ! Aussi je lance un appel à tous ceux qui ont vu un acte relatif à ce Jehan Cupif de son vivant, qui puisse éclaircir ce mystère.
Certes, il existerait bien une dernière explication, à savoir que certains descendants auraient revu a posteriori le métier du grand père pour le rendre plus glorieux, ceci dit ils auraient eu bien tort, car une chose est certaine, le métier de marchand ferron n’appauvrissait pas et ses descendants lui doivent leur aisance.

• Selon Bernard Mayaud, Mathurine Cupif est soeur de Ysabeau Cupif épouse de Pierre de La Vallée (sans plus de détails). Or, cette épouse de Pierre de La Vallée ressemble fort à la Marie Cupif qui annule le bail à Saint-Sulpice-du-Houssay parue dans mon blog cette semaine

Donc, ceci fait 3 points de divergence ou plutôt des compléments aux travaux de Bernard Mayaud.

    1. Jean Cupif Sr de la Robinaye fut marchand ferron

 

    1. sa fille, épouse de Pierre de la Vallée, se prénomme Marie (

selon l’acte notarié du 14 mai 1598

    1. ) et Ysabeau selon B. Mayaud

 

    sa fille Mathurine a épousé Gilles Doisseau
  • le contrat de mariage de Mathurine Cupif et Gilles Doisseau

L’acte qui suit est extrait des Archives départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici la retranscription de l’acte (très abimé par l’humidité autrefois, il est partiellement effacé) : Le 29 juin 1547 comme en traictant parlant et accordant le mariage d’entre honneste personnes Gilles Doisseau marchand apothicaire filz de honneste homme Pierre Doisseau Sr de Beaussé aussi marchand apothicaire bedeau et suppot en l’université d’Angers et deffuncte Renée Blanchet lors qu’elle vivoit sa femme
et honneste fille Mathurine Cupif fille de deffunt honneste homme Jehan Cupif lorsqu’il vivoit marchand ferron et de honneste femme Jehanne Boucquet sa veufve dame de la Robinaye tous demeurant audit Angers
auparavant que aulcune bénédiction nuptiale ait esté faicte ont esté présents et personnellement establiz en la court du roy notre sire à Angers en droict par davant nous Jehan Lemelle notaire de ladite court chacun desdits Pierre et Gilles les Doisseaulx, Jehanne Boucquet veufve susdite et Mathurine Cupif sa fille,
soubzmettant chacun en tant que à luy touche eulx leurs hoirs etc confessent etc et encores consentent et accordent ledit mariage d’entre lesdits Gilles Doisseau et Mathurine Cupif
et en faveur duquel mariage qui aultrement n’eust esté et ne fut faict et accomply et aussi en avancement de droict successif lesdits Pierre Doisseau et Jehanne Boucquet veufve susdite ont baillé quicté ceddé délaissé et transporté et encores baillent quictent cèddent délaissent et transportent auxdits Gilles Doisseau et Mathurine Cupif futurs espoux respectivement ce que s’ensuit
scavoir est ledit Pierre Doisseau audit Gilles sondit fils tous et chacune les vaisseaux et ustancilles de sa bouticque d’apothicaire soit tant d’estaing airain mestal que plom voire (verre) terre boys que aultres quelconques ensemble toutes et chacunes les espèces de marchandie de sondit estat d’apothicaire estant et ailleurs de sa maison et le tout selon et au désir de l’inventaire et apréciation d’iceulx, qui auparavant ce jour seroit faict et passé par François Abraham notaire de ladite court … (très effacé)
et ladite Jehanne Boucquet veufve à ladite Mathurine sa fille la somme de 800 livres tz … savoir 200 livres de don de nopves et de laquelle lesdits futurs conjoints ne seront tenuz en aulcune restitution en quelque cas que puisse advenir et le surplus qui est 600 livres en ladite faveur du mariage et avancement de droit susseccif
a esté accordé que au cas que mort des futurs espoux ou l’un d’eux, que Dieu ne veuille, auparavant communauté de biens acquise entre eulx par an et jour depuis la consommation dudit mariage selon la coustume de ce pays, en ce cas ledit Gilles Doisseau ou ses hoirs sera tenu remboursé à ladite Mathurine ses hoirs ladite somme de 600 livres tz dès ung an après ledit décès et non plus tost,
et oultre a promys et demeure tenue ladite Boucquet veufve et mère susdite acoustrer ladite Mathurine sa fille bien et honnestement oultre ce qu’elle a de présent,
et donner un trousseau de line honneste selon on estat,
davantaige en faveur d’iceluy mariage lesdits Pierre et Gilles les Doisseaulx ont assigné et assignent à ladite Mathurine pour son douaire coustumer au cas qu’elle survivrait ledit Gilles Doisseau son futur mary, la somme de 20 livres de rente par hypothèque universel sur tous et chacuns leurs biens présent et advenir pour en jouir la vie durant d’icelle Mathurine à titre de douaire selon la coustume du pays o permission d’en faire assiette sur tous et chacuns leursdits biens de proche en proche, jusques à l’occurrence de ladite somme de 20 livres tz de rente toutes choses déduictes,
et au moyen de ce lesdits Gilles Doisseau et Mathurine Cupif avec le consentement de leurs dits père et mère ont promys et promectent par ces présentes s’entreprendre par mariage et espouser en face de saincte église quant l’ung requerera l’autre …

je me suis demandée si c’était l’église catholique apostolique et romaine, comme on le voit généralement précisé pour les catholiques !

a esté accordé entre lesdites parties que ledite Jehanne Boucquet veufve susdite jouira de l’usufruit sa vie durant de sa part et portion d’héritages et des meubles esquels ladite Mathurine future espouse est fondée par le décès dudit feu Cupif son père …
fait et passé en la maison de ladite Boucquet en présence de chacun demaistre Lhienard Brecheu licencié ès loix sire Jehan Doisseau (effacé) Guyet Pierre Delavallée … (effacé)


Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire

Mathurine Cupif, qui est donc soeur de Marie (aliàs Isabeau) épouse de Pierre de la Vallée, ne sait pas plus signer que sa soeur, et j’ose ici émettre l’idée ou hypothèse que cette absence d’éducation à ses filles n’aurait pas été le cas d’un receveur des décimes…
On voit la présence de Pierre de la Vallée, donc beau-frère de Mathurine

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Pierre Doisseau n’est pas d’accord avec le contrat de mariage de son fils Gilles, Angers, 1547

Voici un acte bien curieux. J’ai compris que le père du futur n’est pas d’accord avec le contrat de mariage, et fait passer son fils devant notaire pour que celui-ci le mette totalement hors de cause. Sans doute n’a-t-il pas envie de doter son fils. L’acte a tout à fait l’air d’une contre-lettre, en particulier vous allez voir la fameuse lettre POUR LUI FAIRE PLAISIR SEULEMENT que l’on voit dans une contre-lettre.

Mais l’acte nous fait aussi découvrir une vieille Cupif pour ceux que ces familles intéressent. Enfin, vieille par la date de son mariage seulement.
Son nom constitué du suffixe IF, comme alors dans APPRENTIF devenu APPPRENTI, et cette Cupif s’écrit CUPPY et CUPY. Je pense que ces deux terminaisons ne faisaient sans doute qu’une dans beaucoup d’esprits de l’époque, qui est le milieu du 16e siècle.

L’acte qui suit est extrait des Archives départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici la retranscription de l’acte : Le 20 juillet 1547 en la court du roy notre sire endroit par devant nous Marc Toublanc notaire de ladite Court personnellement establiz Gilles Doysseau marchand apothicaire demourant en ceste ville d’Angers filz d’honneste personne sire Pierre Doysseau aussi maistre apothicaire demourant en ceste ville
soubzmectant etc confesse etc que combien que ledit Pierre Doysseau sondit père se soit soubzmis et obligé par contrat de mariage fait entre ledit Gilles Doysseau et Mathurine Cupy fille de feu Jehan Cuppy et Jehanne Boucquet jadis sa femme à présent sa veufve et quelque chose qu’il soit dict et contenu par ledit contrat et que ledit Pierre Doysseau y soit nommé et estably néanmoins ça a esté et est pour faire plaisir seullement et à la grand prière et requestes dudit Gilles Doysseau son fils et moyennant les promesses et assurance cy après déclarées et non aultrement faites par ledit Gilles Doysseau à sondit père tant auparavant la célébration dudit contrat de mariage que en iceluy célébrant comme depuis telle que cy-après s’ensuit c’est à scavoir que nonobstant ledit contract de mariage et promesses faites par iceluy Pierre Doysseau son dit père icelles comme toutes et chacunes les assurances obligations conventions et pactions faites auparavant ledit contrat de mariage entre ledit Gilles et sondit père passées par maitre François Abraham aussi notaire oryal sortent leur plain et entier effet sans avoir esgard audit contrat de mariage depuis ensuivi et choses contenues par iceluy,
ains auroit et a iceluy Gilles voulu et consenty veult et consent par ces présentes que lesdites obligations contratz et accords contenus par iceulx passez par ledit Abraham sortent leur plain et entier effet, auxquelles obligations il veult et consent estre et obéir tout ainsi que auparavant ledit contrat de mariage, et lui contraint audit contrat de mariage il y a renoncé et renonce pour le regard de sondit père et et dit et déclare ne s’en vouloir aider en aulcune manière à l’encontre dudit Pierre Doisseau son père ainsi s’est et demeure nul et de nul effect et valleur de consentement desdites parties pour le regard et en tant que touche ledit Pierre Doisseau seulement, et sans que ledit Gilles Doisseau s’en puisse aider à l’encontre de son dit père en tout ou partie en aulcune manière comme dict est parce que ledit Pierre Doisseau aulcunement ne fust d’accord soubzmis ne obligé à ce contrat de mariaige dudit Gilles et de sadite future espouse ains que lesdits establiz ont recognu et confessé
auxquelles choses dessusdites et tout ce que dessus est dit tenir s’obligent lesdites parties etc renonczant etc foy jugement condamnation etc
fait et passé en ceste ville d’Angers maison dudit Pierre Doisseau en présence de Jehan Chelant demeurant en la paroisse de Saint Samson et de Guillaume Letord

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La veuve de Jacques Moynard, apothicaire à Angers, sous saisie judiciaire, 1593

Voici un acte qui atteste que les Moynard avaient des biens sur Miré, et il est probable que la métairie vue hier, était aussi un bien propre de Louise Moynard, et non un bien du couple Gallichon Moynard.

Miré, collection particulière, reproduction interdite
Miré, collection particulière, reproduction interdite

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici la retranscription de l’acte : Le 19 juin 1593 avant midy par davant nout François Revers notaire royal Angers Hardouyn Freteray fermier jurisdiciel du lieu et clouserie de Rouesneau appartenant à deffunct Jacques Moynard vivant Me apothicaire Angers situé en la paroisse de Myre,

    Roinault, commune de Miré (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)

lequel a confessé avoir eu et receu ce jour d’huy présentement de honneste femme Perrine Landays veuve dudit deffunct Moynard et ayant prins et accepté la communaulté de biens dudit deffunct son mary sous bénéfice d’inventaire et ayant aussi prins la tutelle naturelle de Jehan Moynard filz dudit deffunt et d’elle la succession dudit deffunt sous ledit bénéfice, la somme de 5 escyz 54 sols pour le payement et remboursement de pareille somme par ledit Freteray payée pour la ferme dudit lieu de Rouesneau pour une année escheue au jour et feste de Toussainctz dernier comme ledit Freteray nous a présentement fait aparoir par quittance du 19 des présents mois et an signée Seguin, qu’il a présentement baillée et mise ès mains de ladite veuve qui l’a eue prinse et receue et outre a ledit Freteray confessé avoir eu et receu présentement de ladite Landays veufve susdite et en la qualité qu’elle procède la somme de ung escu pour le remboursement de pareille somme par ledit Freteray payée pour la saisie qui aurait été faite dudit lieu comme appert par ladite quittance dudit Seguin, lesquelles sommes de 6 escuz 54 sols par une part et 1 escu par autre ledit Freteray a eues prinses et receues en notre présence et veue de nous en francs et autre monnoye dont et desquelles ledit Freteray s’est tenu et tient bien payé et en a quicté et quicte ladite Landaye veufve en ladite qualité,
laquelle veufve a protesté et proteste de reprendre lesdites sommes cy dessus sur les biens dudit bébéfice, laquelle ferme auroit prinse à la requeste dudit deffunt Moynard et pour luy faire plaisir seulement comme il a confessé par devant nous, et a ladite veufve déclaré qu’elle veut et entend demander main levée à tous qu’il appartiendra de ladite saisie et de la nullité dudit bail, attendu que c’est le propre bien dudit Jehan Moynard,

    je me demande si la période des troubles des guerres de religion n’est pas cause de cette défaillance dans la gestion des biens, ayant entraîné une saisie ?
    Quoiqu’il en soit, les civils ont dû souffrir des troubles sur leurs biens, et ici, la veuve doit se dérendre seule…

ce que dessus a esté stipulé et accepté par lesdites parties respectivement, à laquelle quittance tenir obligent etc foy jugement condemnation etc
fait et passé à notre tablier Angers ès présence de Loys Allain et Michel Lory praticiens demeurant audit Angers tesmoins
Signé Landays (elle signe fort bien) Lory, Allain, Revers

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Contrat d’apprentissage de René Gault chez Pierre Joubert apothicaire, Angers, 1595

J’ai beaucoup étudié les GAULT du Pouancéen et du Craonnais. Aujourd’hui, je vous propose un complément inattendu qu’il convient de mettre de côté avec soin dans cet immense puzzle GAULT.

    Voir mes travaux sur les GAULT d’Armaillé et Pouancé

En effet, je découvre que l’un d’eux a fait un apprentissage d’apothicaire à Angers en 1595.
Or, il se trouve que j’ai un ancêtre apothicaire à Pouancé en 1670, nommé LESCOUVETTE, et venant d’ailleurs, dans doute de Normandie, donc je m’intéresse vivement aussi à cette profession :

    Voir ma page sur les apothicaires
    Voir ma famille LESCOUVETTE à Pouancé

et voici la plaque d’époque, en schiste du pays, toujours sur ce qui fut la maison Lescouvette à Pouancé.

L’acte qui suit ests extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici la retranscription de l’acte : Le 4 mars 1595 après midy en la cour royale d’Angers endroit par devant nous Francoys Revers notaire d’icelle personnellement establys honnestes hommes Me Laurens Gault praticien en court Laye demeurant à Angers et René Gault filz de honneste personne Jehan Gault marchant demeurant à Pouancé et de deffuncte Jacquine Ledain, iceluy Me Laurens Gault tant en son nom que au nom et soi faisant fort dudit Jehan Gault et promettant luy faire ratiffier et avoir ces présentes pour agréables et le faire obliger à l’acomplissement du contenu en icelles par lettres de ratification vallables qu’il promet fournir et bailler à honneste homme Pierre Joubert marchant Me appothicaire demeurant audit Angers d’huy en 8 jours prochainement venant à peine de toutes pertes despens dommaiges et intérestz néanmoins ces présentes demeurent en leur force et vertu d’une part

    on a donc la filiation de René Gault, l’apprenti apothicaire, et Laurent Gault est manifestement un proche parent, puisqu’il traite le contrat d’apprentissage pour le mineur, au nom du père de celui-ci. J’avoue qu’à ce stade de la retranscription, j’imaginais même que c’était un oncle, et vous allez voir qu’à la fin de l’acte, on découvre ce lien de parenté. C’est d’ailleurs pour cette raison que je suis une inconditionnelle de la retranscription intégrale des actes notariés, car bien souvent, un élément important va se cacher n’importe où dans l’acte, et échapper à tous les utilisations de la lecture en diagonale.

et ledit Joubert demeurant audit Angers d’aultre part soubzmettant lesdites parties respectivement esdits noms etc confessent etc avoir fait et font entre eux le marché d’apprentissage tel que s’ensuit savoir est que ledit René Gault avecque voulloir et consentement dudit Me Laurens Gault audit nom a promis et promet estre et demeurer avecque ledit Joubert an sa maison audit Angers pour le temps d’ung an entier commenczant ce jourd’huy et finissant à pareil jour ledit an fini et recueillir pendant ledit temps dudit Joubert en son estat d’apothicaire et choses dont il est nécessaire d’apprendre dudit estat bien et duement et faire comme ung bon loyal serviteur apprentif doibt et est tenu faire sans aulcune abscence ne mallarye avoir comme aussy pendant ledit temps ledit Joubert promet monstrer instruire et enseigner audit René Gault sondit estat d’appothicaire dont il est nécessaire et selon les choses qui sont dans la bouticque dudit Joubert le plus dignement que faire se pourra sans rien luy en receler et oultre de fournyr de boire et manger et lict … et est fait le présent marché pour et moyennant la somme de 20 escuz sol bons et marchands et ung chappeau,

    je n’ai pas compris pourquoi ce chapeau, et on pourrait supposer qu’il y avait un chapelier, faisant alors des chapeaux fort convenables, à Pouancé, et que Joubert a envie de l’un de ces chapeaux.
    Ceci dit comme la fabrication du chapeau, généralement de feutre, était un travail très polluant et même toxique à l’époque pour le chapelier qui les fabriquait lui-même, je constate toujours avec effroi l’existence d’une telle industrie au coeur des grandes villes autrefois :! Nos ancêtres vivaient probablement plus près de la nature que nous mais avaient eux aussi leurs pollutions !

le tout payable par ledit Me Laurens Gault audit nom audit Joubert en sa maison Angers savoir ladite somme de 20 escuz la moitié d’huy à Pasques ainsi que le chappeau et l’autre moitié le jour de St Jehan Baptiste prochainement venant,

    20 écus font 60 livres ce qui est une somme élevée pour un an, et à mon avis, la durée est courte et l’apprenti a intérêt à apprendre vite et bien !

et ledit Me Laurens Gault a cautionné ledit René Gault son cousin de toute fidélité et lagalité vers ledit Joubert

    et voici le lien de parenté, donc le père de Laurent est frère de Jean, lui-même père de René
    Je pense que ce Laurent, qui agit dans cet acte, est celui que j’ai appelé Laurent II Sr de la Saulnerie, qui a épousé avant 1594 Jeanne Morineau, et va devenir avocat à Angers.

tout ce que dessus a esté stipullé accepté et accordé par lesdites parties respectivement et à ce tenir obligent lesdites parties respectivement et mesme ledit René Gault à tenir prinson comme pour les deniers et affaires du roy, promet faire et accomplir ledit contrat, fait et passé audit Angers à notre tablier en présence de Maurice Rigault et René Allaneau praticiens demeurant audit Angers

    Laurent Gault signe avec un D final (en haut à droite) et je constate que ce René Gauld aussi (il est un peu au dessous), et il va falloir que je dresse un état des signatures des GAULT pour voir la lettre finale, car les miens avaient un T final.

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Jean Gallichon, d’Angers, apothicaire à Poitiers, 1545

Décidément on formait beaucoup d’apothicaires en la ville d’Angers au 16e siècle, car en voici un parti à Poitiers. L’acte est intéressant pour ceux qui descendent des Gallichon et Fouquet d’Angers.
Voir ma page sur les apothicaires

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le 6 mai 1547 en la court royal d’Angers endroit (Marc Toublanc notaire) personnellement estably maistre Mathurin Dogier notaire royal à Angers demeurant en la paroisse Saint Pierre dudit lieu soubzmetant soy ses hoirs confesse avoir aujourd’huy eu et receu en présence et ad veu de nous des enfants et héritiers de deffuncts Jehan Gallichon Jacques Davy et Guillemyne Gette en leurs vivant demourans à Angers, par les mains de honeste personne Me Jehan Galichon marchant apothicaire demourant à Poictiers qui luy a baillé compté et nombré la somme de 61 livres 8 sols tz par une part, la somme de 50 livres tz par aultre part, desquelles sommes et chacunes d’icelles ledit Dogier s’est tenu et tient à content et bien poyé et en a quicté et quicte lesdits enfants et héritiers desdits deffuncts Galichon, Davy et ladite Gette, lesquelles sommes et chacunes d’icelles ledit Dogier a promis promet doibt et demeure tenu icelles payer rendre et bailler, scavoir est aux Corbeliers (sic) et maitres chappelains de l’église d’Angers ladite somme de 61 livres 8 sols tz pour l’amortissement de la somme de 73 sols 6 deniers tz de rente créée le 5 mars 1531, vendue et constituée par lesdits deffunts Jacques Davy ladite Gette et ledit Dogier et chacun d’eulx seul et pour le tout, et ladite somme de 50 livres tz aux doien et chapitre de saint Lau pour la rescousse et réméré de la somme de 4 livres tz de rente par lesdits deffuncts Davy ladite Gette et sire Franczoys Foucquet marchant demourant à Angers vendue et constituée auxdits de saint Lau, lesquelles rentes et chacune d’icelles ledit Dogier à promis et promet icelles amortir et en tirer et mettre hors lesdits enfants et héritiers desdits déffunctz Davy ladite Gette et ledit Foucquet leurs hoirs et ayant cause et leur en bailler à tous trois quittances d’amortissement vallables ou à l’un d’eulx dedans 3 ans prochainement venant à la peine de tous intérestz ces présentes néanlmoins etc
pendant et durant lequel terme desdits amortissements ledit Dogier sera tenu servir et continuer auxdits Corbeliers et maitres chappelains de ladite église d’Angers et audit chapitre de saint Lau respectivement lesdites renes de 73 sols 6 deniers d’une part et ladite somme de 4 livres tz au jours et termes contenuz ès contrats de vendition desdites rentes et du tout acquiter les enfants et héritiers dudit Foucquet les rendre quites de toutes pertes etc et à ce faire oblige ledit Dogier soy ses hoirs etc renonczant etc foy jugement condemnation etc
fait et passé à Angers en présence de Jehan Drouet marchant apoticaire et Franczoys marchant peletier demeurant Angers tesmoins à ce requis

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