sainte Radegonde, 13 août

Cette Européenne, née en Allemagne à Erfurt en 518 et décédée à Poitiers en 587 est vénérée dans les 2 pays.

1-Les sites à visiter :
Honorée à Poitiers Le diocèse de Poitiers
sainte Radegonde vue par l’église orthodoxe
Voici l’église Sainte Redegonde à Poitiers
Voici sa mémoire à Muehlberg en Allemagne
ma page de cartes postales personnelles de Poitiers
Découvrez la Thuringe (en langue française s’il vous plaît !, je ne sais pas si nous autres Français en faisons de même avec nos voisins)

2-Le contexte historique.

Pour comprendre la vie de sainte Radegonde, voici un bref rappel historique : Clotaire, le roi qui força Radegonde à l’épouser, est Clotaire Ier (vers 498-561), roi des Francs à Soissons (511-561), fils de Clovis Ier et de Clotilde. Il reçut de son père (511) les pays situés entre la Marne et la Meuse (royaume de Soissons), s’attribua, à la mort de son frère Clodomir (524), Tours et Poitiers et reconstitua à son profit l’unité du royaume franc à la mort de son frère Childebert Ier (558). (selon Encyclopédie Larousse) Il a 20 ans de plus qu’elle. Poitiers étant pour moi assez éloigné de Soissons, je comprends mieux à la lecture de ces 3 lignes le lien entre Soissons et Poitiers et comment Radegonde va s’installer à Poitiers.

3-La vie de sainte Radegonde

Voici sa biographie selon le Dictionnaire des noms de baptême, de G. Beleze, 1863 : RADEGONDE (Sainte), Radegundis (femme de conseil, en langue germanique), reine de France, au sixième siècle, fondatrice du monastère de Sainte-Croix, patronne de la ville de Poitiers, honorée le 13 août :
Dans l’année 529, Clotaire, roi de Neustrie, s’était joint comme auxiliaire à son père Thierri, qui marchait contre les Thuringiens, peuple de la Confédération saxonne. Les Thuringiens furent défaits dans plusieurs batailles ; leur pays, ravagé par le fer et le feu, devint tributaire des Francs, et les deux rois vainqueurs se partagèrent le butin et les prisonniers. Dans le lot de Clotaire se trouvaient deux enfants de race royale, le fils et la fille de Berthaire, l’avant-dernier roi des Thuringiens. La jeune fille, nommée Radegonde, avait à peine dix ans ; ses larmes et sa beauté naissante touchèrent le coeur de Clotaire, qui l’emmena dans les Gaules et la plaça dans une de ses maisons royales, au domaine d’Athies, sur la Somme. Là, par les soins de Clotaire qui avait formé le dessein de la prendre pour épouse, elle reçut des plus excellents maîtres une éducation conforme au rang qu’elle devait occuper un jour. Elle fut instruite dans la religion chrétienne par saint Médard, évéque de Noyon, reçut de ses mains le baptême et elle puisa dans ses enseignements les principes de la foi la plus vive et la plus sincère. En même temps elle étudiait, avec une merveilleuse intelligence, les lettres romaines et les ouvrages des Pères de l’Église. En lisant l’Écriture et les Vies des saints, elle pleurait et souhaitait le martyre ; ce n’était pas sans terreur qu’elle voyait approcher le moment d’appartenir comme femme au roi dont elle était la captive et qui avait causé tous les malheurs de sa famille.
Cependant Radegonde, résignée à la volonté de Dieu, accomplit le douloureux sacrifice qui lui était imposé ; elle épousa Clotaire et devint reine. Mais l’attrait de la puissance et richesses n’avait rien qui pût séduire son âme toute occupée de Dieu ; le temps dont elle pouvait disposer après l’accomplissement des devoirs que lui imposait sa condition, elle le consacrait à des oeuvres de charité ou d’austérité chrétienne ; elle se dévouait personnellement au service des pauvres et des mal des. La maison royale d’Athies où elle avait été élevée et qu’elle avait reçue en présent de noces, devint un hospice pour les femmes indigentes, et l’une des plus douces occupations de la reine était de s’y rendre pour remplir l’office d’infirmière dans ses détails les plus rebutants. Elle jeûnait fréquemment, et assise à la table somptueuse du roi son époux, elle se faisait servir les mets les plus simples ; des légumes et des fruits secs composaient toute sa nourriture. Souvent la nuit elle se levait pour s’agenouiller dans son oratoire et offrir à Dieu ses larmes et ses prières.
Cependant Radegonde aspirait de tous ses voeux à la vie du cloître ; mais les obstacles étaient grands, et six années se passèrent avant qu’ elle osât les braver. Un dernier malheur de famille lui donna ce courage. Son frère, qui avait grandi à la cour de Clotaire, comme otage de la nation thuringienne, fut mis à.mort par l’ordre de ce prince. Dès que Radegonde apprit cet horrible meurtre, elle demanda à Clotaire l’autorisation de se retirer dans un monastère, et, ayant obtenu l’assentiment du roi, elle se rendit à Noyon, auprès de saint Médard. Elle trouva le saint évêque dans son église, officiant à l’autel, et s’approchant vers lui, elle lui dit : « J’ai renoncé au trône pour embrasser la vie religieuse, et je viens te supplier de me consacrer à Dieu. » L’évêque répondit : « L’homme ne peut séparer ce que Dieu a uni. » Comme elle insistait, il demanda le temps de réfléchir. Alors les seigneurs et les guerriers francs que Clotaire avait chargés d’escorter la reine, craignant que ce prince ne se repentit d’avoir donné son consentement à une séparation irrévocable, proférèrent contre saint Médard des paroles menaçantes, disant qu’il n’avait pas le droit d’enlever au roi une femme qu’il avait solennellement épousée ; les plus furieux osèrent mettre la main sur lui et l’entraîner des degrés de l’autel dans la nef de l’église. Pendant ce tumulte, Radegonde, qui avait cherché un refuge dans la sacristie, jeta, par une inspiration soudaine, un costume de religieuse sur ses vêtements royaux, rentra dans l’église, et s’avançant vers saint Médard, qui était assis dans le sanctuaire : « Si tu tardes davantage à me consacrer, dit-elle, si tu crains plus les hommes que Dieu, tu auras à rendre compte au Pasteur souverain qui te redemandera l’âme de sa brebis. » Ces paroles imposèrent le respect aux seigneurs francs, et sint Médard, y voyant un ordre du ciel, n’hésita plus ; il se leva, imposa les mains sur Radegonde et lui conféra le titre de diaconesse, quoiqu’elle n’eût pas l’age requis pour l’obtenir. Le diaconat, espèce de sacerdoce, mettait les femmes qui en étaient revêtues en rapport immédiat avec l’Église.
Le première pensée de Radegonde, après avoir été ainsi consacrée Dieu, fut de se dépouiller de tout ce qu’elle portait sur elle de joyaux et d’objets précieux. Elle couvrit l’autel de ses ornements de tête, de ses bracelets, de ses agrafes de pierreries, de ses franges de robes tissées de fils d’or et de pourpre ; elle brisa de sa propre main sa riche ceinture d’or, en disant : « Je la donne aux pauvres. » Libre enfin, elle se rendit à Poitiers, où elle fonda un monastère qu’elle plaça sous l’invocation de la sainte Vierge et dans lequel elle établit la règle de saint Césaire, évêque d’Arles. L’étude des lettres figurait au premier rang des occupations imposées à la communauté ; on devait y consacrer deux heures par jour, et le reste du temps était donné aux exercices religieux, à la lecture des livres saints et à des ouvrages de femmes ! Les religieuses les plus instruites s’occupaient à transcrire des livres pour en multiplier les copies. Après avoir ainsi tracé la voie et donné l’impulsion, Radegonde abdiqua toute suprématie, et fit élire abbesse, Agnès, jeune fille dont elle avait surveillé l’éducation. Volontairement descendue au rang de simple religieuse elle faisait sa semaine de cuisine, balayait à son tour la maison, portait de l’eau et du bois comme les autres ; mais malgré cette apparence d’égalité, elle était reine dans le couvent par le prestige de sa naissance royale, par son titre de fondatrice, par l’ascendant du savoir et de la bonté. C’était elle qui maintenait ou modifiait la règle ; c’était elle qui raffermissait par des exhortations de tous les jours les âmes chancelantes, et qui expliquait, pour ses jeunes compagnes, le texte de l’Écriture sainte.
L’empereur d’Orient, Justin II, ayant envoyé à Radegonde un morceau de la vraie croix, la réception de cette précieuse relique se fit avec toute la pompe des cérémonies religieuses, et l’on entendit alors pour la première fois le Vezilla regis ; hymne célèbre en l’honneur de la croix, que Fortunat, évêque de Poitiers, avait composée pour cette solennité. Ce fut aussi à dater de ce jour que le monaatère prit le nom de Sainte-Croix. Dans les dernières années de sa vie, Radegonde redoubla ses austérités. « Celui, dit Fortunat, qui pourrait retracer ses travaux, sa charité pour les pauvres, ses rigueurs pour elle-même, celui-là prouverait qu’elle fut à la fois martyr et confesseur. » Sainte Radegonde mourut en 587. Ses funérailles furent célébrées par Grégoire, évêque de Tours, au milieu d’un immense concours de peuple, et, suivant sa volonté dernière, elle fut inhumée dans l’église de Notre-Dame hors des Murs (aujourd’hui Saint-Radegonde), qu’elle avait fait construire.

4-Sa mémoire près de nous :

L’abbaye Sainte-Croix de Poitiers existe toujours, avec ses 14 siècles d’existence et un site Web !

En Anjou, à Chênehutte-les-Tuffeaux, a existé un ermitage sainte Radegonde, dont la collation appartenait à l’abbé de St Florent et la présentation au seigneur de la Mimerolle et plus tard de Trèves, suivant la volonté du fondateur Jean Berruel, en 1582 (D. Huynes, Mss. f° XXX). En dépendait un clos de vignes sont les chapelains titulaire au 17e siècle se contentaient de partager les revenus, sans y habiter, avec un ermite de leur choix qui vivait des quêtes. Le dernier bénéficier, Dumas, vers 1680, laissa tomber le gîte en ruines. A côté s’élevait une chapelle, avec petit clocher à flèche élancée, que le nom de Ste Radegonde garda en vénération. Les pélerins qui l’y venaient invoquer, devaient pénétrer sous l’autel en se baissant, par une porte d’un mètre à peine de heuteur, et s’y tourner et retourner dans un petit caveau. On y voit encore la niche où figurait la statue, les banquettes taillées dans le roc, des arcades et des colonnettes bien conservées. Le jour de la fête réunissant une assemblée joyeuse. (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire). Cette chapelle semble avoir disparu, car elle ne figure pas sur la page des Monuments Historiques de la commune de Chênehutte-Trèves-Cunault.

Plus près de moi, en Loire-Atlantique, des religieuses de l’abbaye royale de Saint-Sulpice, ordre de Saint-Benoît, du diocèse de Rennes, fondèrent en 1141 au Loroux-Bottereau le prieuré de Sainte-Radegonde, tandis que vers la même époque, d’autres religieuses de la même abbaye fondaient le prieuré des Couëts, qui est toujours un haut lieu de la catholicité.

Enfin, le prénom Radegonde existe bel et bien dans les registres paroissiaux, aussi bien en Anjou qu’en Loire-Atlantique.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

saint Dieudonné, 68ème pape, 7e siècle

honoré le 8 novembre en mémoire du jour de son décès

Je descends de Pierre-Dieudonné Laloy °Montjean-sur-Loire (49) 30.7.1813. Voir la famille Laloy, venue de Normandie. Comme vous sans doute, j’attache une affection toute particulière à ceux qui ont un je ne sais quoi qui m’intrigue, ici le prénom : Dieudonné.
Voulant cette année découvrir à quelle date chacun est honoré, je vais sur le site Nominis, où il est dit « cordonnier à Rome, 6e siècle », fête locale le 10 août (et de nombreux sites, se copiant les uns les autres donnent la même chose, sans qu’on sache de quel chapeau ils sortent cette info) ATTENTION, OUBLIEZ CECI QUI SEMBLE SORTI DE NULLE PART et voyez plutôt ce qui suit :
Voulant vérifier cette biographie, je regarde le Dictionnaire de Beleze, publié en 1863, date au reste est plus proche de mon ancêtre. Voici de qu’il donne :

Dieudonné (saint), Deusdedit, pape, 615-618, le premier qui ait scellé en plomb ses bulles : il est honoré le 8 novembre (G. Beleze, Dict. des noms de baptême, Paris, 1863) (Deusdedit est le nom latin, dont nous aurons besoin ci-dessous)

Tout à fait perplexe, je regarde le site Aube-nouvelle qui donne un liste des papes que je suppose sérieuse

Saint Adéodat Ier (ou Dieudonné) (68ième pape) Romain, élu le 10 octobre 615, il meurt 8 novembre 618. Avec abnégation et héroïsme, il soigne les lépreux et les pestiférés. Il est le premier à apposer le sceau aux Bulles. Le sien est le plus ancien sceau pontifical qui nous est parvenu. (allez sur leur site en cliquant sur mon lien ci-dessus, car vous avez en prime le portrait des papes, que je n’ai pas le droit de recopier, et c’est bien présenté, ils font du bon travail)
Adéodat II (ou Dieudonné) (77ième pape) Romain, élu le 11 avril 672, il meurt le 17 juin 676. A travers ses missions il convertit les Maronites, peuple orgueilleux et d’origine arméno-syriaque. Il forgea la formule « Salut et bénédiction apostoliques »

Voulant approfondir, je consulte l’encyclopédie théologique en 50 volumes (excusez du peu), publiée sous la direction de l’abbé Migne, Paris, 1850, et voici ce que donne le tome 40 dédié avec le 41 à la vie des saints. Voici Dieudonné, sous son nom latin Deusdedit :

saint Deusdedit, laboureur, édifia Rome par ses vertus et surtout par sa charité. Il s’appliquait à la culture de la terre et sanctifiait ses travaux rustiques par une prière continuelle. L’esprit de pénitence qui animait toutes ses actions et son amour pour les pauvres, auxquels il distribuait le samedi ce qu’il avait pu gagner pendant la semaine, l’élevèrent à une sainteté éminente. Il mourut sur la fin du 5e siècle. Saint Grégoire le Grand fait de lui un bel éloge dans ses dialogues, et le Martyrologe romain lui donne le titre de confesseur. – 1er août.
saint Deusdedit, évêque de Brescia, est honoré dans cette ville le 10 décembre.
saint Deusdedit ou Dieudonné, pape, succéda à Boniface IV en 615, se signala par sa science et ses vertus, surtout par sa charité envers les malades, et l’on rapporte qu’il guérit un lépreux en l’embrassant. C’est le premier pape dont on ait des bulles scellées en plomb. Il mourut le 7 novembre 617 après un pontificat de 3 ans. – 8 novembre.
saint Deusdedit, sixième archevêque de Cantorbery, succéda, en 653, à saint Honoré, et mourut vers l’an 665 : il eut saint Théodore pour son successeur. – 30 juin.
saint Deusdedit, abbé du Mont-Cassin, succéda, vers l’an 833, à Apollinaire. Il y avait 6 ans qu’il gouvernait son abbaye lorsqu’il fut jeté en prison par le tyran Sicard, duc de Bénévent, qui le fit mourir de faim et de misère l’an 840. Son tombeau a été illustré par un grand nombre de miracles. – 9 octobre.

Je suis comme vous, ahurie par le nombre de saints homonymes cités par cet ouvrage, pardon cette volumineuse encyclopédie.

En conclusion, le prénom Dieudonné est honoré le 8 novembre, jour de la sépulture du premier pape de ce nom. En préparant ce billet pour le 10 août je me suis plantée, car toutes vérifications faites, il faut songer au 8 novembre et oublier le 10 août, qui est sans doute une mauvaise blague qu’on a faite à Nominis, par ailleurs pourtant souvent bien documentée.
Ne me demandez pas pourquoi l’un des ouvrages donne 617 l’autre 618, cela reste pour moi un mystère, mais on ne va pas chipoter sur une petite année… Ce qui me paraît beaucoup moins un mystère c’est la vertu du WEB a donner n’importe quelle info, recopiée de je ne sais où, n’importe comment, et encore une fois je viens de vérifier mes principes de méfiance du WEB. Ma première règle de recherches consiste toujours à éviter soigneusement tous les WIKI pour cette bonne raison.

Si vous avez un saint à me proposer, n’hésitez pas, j’adore chercher.
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3 février, fête de Saint Blaise à la Gravoyère, autrefois

Selon le dicton populaire : « Le lendemain de la Saint Blaise, souvent l’hiver s’apaise. ». C’est dire avec quelle joie elle était accueillie…

Elle est encore perpétrée de nos jours, dans les Cévennes, où elle est associée au hautbois, tandis qu’ailleurs la « Bénédiction des Gorges » est un rituel qui est encore en usage dans quelques églises. Le prêtre donne cette bénédiction en touchant la gorge du fidèle avec deux chandelles de cire et en prononçant la formule suivante : « Par l’intercession de Saint Blaise, évêque et martyr, puisse Dieu vous délivrer de tous maux à la gorge et de tout autre mal, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. »
Saint Blaise, est très populaire et fêté dans les pays germaniques, y compris de nos jours, sous le nom de Sankt Blasius, surtout au Tirol. Il ne joua jamais d’aucun instrument de musique, en particulier à vent, y compris le cor.
C’est un très ancienne confusion entre son nom et le mot allemand Blasen qui signifie souffle et le verbe blasen souffler, qui est à l’origine de son choix comme saint patron:

    de la météo, en liaison avec le souffle du vent d’hiver qu’il chassait,
    des meuniers, toujours en rapport avec le souffle du vent
    et des musiciens à vent, d’où le nombre actuellement incroyable de groupes musicaux portant son nom, dans le type fanfare, mais aussi musique de chambre à vent

En 2007, j’ai longuement étudié, à la demande des Amis du château de la Gravoyère, toutes les sources d’archives concernant la seigneurie de la Gravoyère et le prieuré Saint Blaise 1309-1828. Cela n’avait pas été étudiés à ce jour, et on se transmettait oralement quelques inexactitudes… que j’aurais mieux fait de laisser tranquilles, car les locaux n’aiment jamais qu’on dise autrechose que ce qu’ils veulent bien dire… surtout lorsqu’ils ont un prétendu historien local.

A Noyant-la-Gravoyère (près de Segré, Maine et Loire), existaient au Moyen-âge, 2 seigneuries, Noyant et la Gravoyère. Près des bois de cette dernière, un prieuré Saint-Blaise avait été fondé. Au fil des siècles, le prieur ne fut plus résident, mais vivant au loin, et jouissant des énormes revenus du prieuré, plus que largement doté autrefois par des donateurs trop généreux alors.
Le manoir qui était la batisse du prieur, alias le prieuré, fut résidence secondaire de ces prieurs lointains, venant pêcher et chasser, car tels étaient aussi leurs droits tels de véritables seigneurs. Puis le manoir fut transformé en ferme comme beaucoup de manoirs.

Resta longtemps une chapelle, où un service religieux, minimal, était rempli par un prêtre commis par le prieur, entre autre, une messe le jour de la fête de Saint Blaise.

Le 3 février fut probablement dans des temps reculés, un jour de pèlerinage au prieuré Saint Blaise, mais uniquement sur un plan local, concernant quelques paroisses voisines. Rien à voir comme les grands pélerinages tel Saint Méen. Puis, l’absence de prieur et l’éloignement géograpique du prieuré furent des éléments propices à la fête un peu plus payenne.

Nous avons vu qu’actuellement encore cette fête est associée aux instruments de musique à vent, en Allemagne plus particulièrement, et dans les Cévennes en particulier au hautbois. A Saint Blaise de la Gravoyère, la fête était manifestement accompagnée de la veuze. On sait par le registre paroissial de Saint-Aubin-du-Pavoil que le « sonneux de vèze demeurait au Pressouer Bidault en Saint-Aubin-du-Pavoil », et avait nom en 1585, Jehan Bidault, puis, Julien Raimbaud, son gendre, demeurant au même village. La fête de la saint Blaise à Noyant-la Gravoyère fut accompagnée d’un instrument à vent, la vèze.

Voyons maintenant d’autres aspects de la fête, plus joyeux encore que la musique :
Le vin était abondant, puisque, Michel de Scépeaux, argumentant en 1707 pour obtenir le transfert de la chapelle de Saint Blaise près de son château de la Roche à Noyant, précise :
« Il s’y fait tous les ans une assemblée de plus de deux mille personnes le jour de la feste et le lendemain où il se passe beaucoup de désordres tant au préjudice de l’honneur de Dieu que de la perte de temporel dudit bénéfice… »
Certes, le but de M. de Scépeaux était d’obtenir le transfert, et il a probablement assombrie la situation pour mieux l’emporter. Les propos de M. de Scépeaux contiennent cependant une part de vérité, comme l’attestent le droit du prieur, de prélever la moitié de la coutume.

L’un des droits du prieur de Saint Blaise, et non des moindres, était le prélèvement de la moitié de la coutume sur les marchandises étalées à la Saint Blaise . Pour prélever cet impôt, le prieur avait droit de se faire assister du procureur de la seigneurie de la Gravoyère et de ses hommes. Le procureur et le prieur faisaient ensuite les comptes et la moitié revenait au procureur au titre de la seigneurie, l’autre au prieur.
Ceci signifie que beaucoup de marchandises comestibles étaient étalées, puisqu’il y avait de quoi occuper plusieurs personnes à percevoir les droits.
Il existait en Anjou des pèlerinages qui étaient l’occasion de foire et fête. Ainsi, durant 3 jours, les 7, 8 et 9 septembre, veille, jour et lendemain de Notre Dame Angevine, le vin coule à flots au Marillais en 1581. En effet, Claude Delahaye, fermier du huitième pour l’Anjou, baille une partie du ce droit sur les boissons au détail, pour 12 écus, tandis qu’il a déjà traité avec 3 autres cabaretiers. Soit 4 cabaretiers à 12 écus chacun, ce qui fait 144 livres. Cette somme est considérable, surtout à cette date, et atteste de quantités très importantes de vin et cidre vendus en ces 3 jours.

En conclusion, à l’exemple du Marillais, la saint Blaise à Noyant-la-Gravoyère était devenu au fil des siècles plus une fête populaire qu’un pélerinage.

Quant à moi, je n’ai jamais publié ces énormes travaux sur cette seigneurie de la Gravoyère, dont j’ai adressé copie à l’Association, et j’ai eu tort.
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Saint-Gatien, honoré le 18 décembre

Chapelle de Juigné-sur-Loire, cathédrale de Tours : Saint-Gatien

Autrefois, une chapelle Saint-Gatien, détruite au 16e siècle, joignait les carrières dans le bourg de Juigné.

Saint-Gatien, cathédrale de Tours
Saint-Gatien, cathédrale de Tours

La cathédrale de Tours, primitivement dédiée à Saint Maurice, porte depuis le 14e siècle le nom de son premier évêque, Gatianus, qui évangélisa la Touraine à la fin du 3e siècle.
Le prénom Gatien fut parfois à la mode en Anjou, avec ses variantes Gratien, Gratianne…
Je me souviens avoir mis fort longtemps dans mes débuts, avant de réaliser que toutes ces variantes n’étaient qu’un seul et même prénom. Ainsi, il est porté au 16e siècle chez les Gallisson, et nous en reparlerons.

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Complément ajouté le 8 mars 2009 :

GATIEN (saint), Gatianus, premier évêque de Tours, un des missionnaires envoyés de Rome dans les Gaules avec saint Denis de Paris, par le pape saint Fabien, vers l’an 245, fit de Tours le principal théâtre de ses travaux apostoliques et y fixa son siége épiscopal. Il convertit un grand nombre d’idolâtres qu’il réunissait, pour la célébration des saints mystères, dans des lieux souterrains, pour se soustraire à la persécution.
Souvent il fut obligé de se cacher lui-même, non qu’il craignit de donner sa vie pour Jésus-Christ, il soupirait au contraire après le martyre, mais parce qu’il voulait se réserver pour son troupeau.
Il mourut sur la fin du IIIe siècle après cinquante ans d’apostolat, et son tombeau fut honoré de plusieurs miracles.
Saint Martin, le plus illustre de ses successeurs, y allait souvent prier.
La cathédrale de Tours porte, depuis le XIVe siècle, le nom de saint Galien, et ses reliques, après plusieurs translations, furent brûlées par les calvinistes en 1562. — 18 décembre. (Dict. hagiographique des saints, abbé Pétin, Encyclopédie Migne, 19e siècle)

    Voir Tours, ville d’Art et d’Histoire
    Voir la cathédrale de Tours sur le site officiel de la ville de Tours
    Voir le site du diocèse de Tours