Contrat de mariage de Pierre Guillouard et Marie Bernier, La Sauvagère (61) 1657

C’est l’un des frères de Gilles, vu ici ces jours-ci. En fait j’ai dans cette fratrie 4 frères et une soeur tous mariés, et dont j’ai les contrats de mariage, et mon propos sera donc de dresser un tableau comparatif des 5 contrats de cette fratrie.
D’autant qu’à La Sauvagère, selon mes observations et calculs, mis autrefois sur mon site, on vivait longtemps en général, et quand on avait 4 fils il était difficile de leur laisser la seule place du père, et de caser les autres.

Le comte de Contades raconte :

« le voisinage des forêts, et la situation élevée, étaient un gage de santé pour les habitants de La Sauvagère. Aussi le nombre des vieillards y a toujours été considérable, en dépit d’une alimentation défectueuse, générale à la Basse-Normandie. En 1781 on enterre une centenaire Anne Laisné »

Le dépouillement du registre montre beaucoup d’octogénaires, et surtout plus de naissances que de décès.

Je vous ai déjà décrit ces jours-ci les énormes registres reliés des archives notariales de l’Orne, et quelques difficultés pour trouver la fin d’un acte.
Il existe un autre problème pour trouver les contrats de mariage, car en fait puisque les dots étaient rarement payées dans les temps, on devait se référer à ce contrat souvent des décennies plus tard. Le notaire sortait donc à ce moment là le contrat de son année réelle, et le reclassait avec la transaction passée des décennies plus tard.
Ainsi, à titre d’exemple, le contrat de Pierre Guillouard, passé en 1657, est classé en 1679, soit 22 ans plus tard, et d’ailleurs dans le registre de 1679 on commence par l’intervention de reconnaissance par Jean Bernier de ce qui avait été écrit 22 ans plus tôt, et dont l’original est reporté ici comme une vulgaire copie et pièce jointe.
Vous allez voir au passage que le père de Pierre est encore vivant 22 ans après avoir marié son fils, donc il fait bien partie des vieillards dont je vous parlais, et si fréquents à La Sauvagère. Dans ces conditions, les fils tardaient à avoir leur part, phénomène que nous connaissont de nos jours, mais qui était rare autrefois.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales de l’Orne, AD61-4E174/19 vues vues 325-328/587- notariat de Briouze – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 10 janvier 1679 au bourg de La Sauvagère avant midy, furent présents Jean Bernier, François et Pierre Guillouard père et fils d’autre, de la paroisse de La Sauvagère, lesquels à l’instance les uns des autres ont recogneu approuvé et ratiffié et eu pour agréable certain escript en forme de traité de mariage soubz fait prins en dabte du 7 février 1657 après lecture à eux faite ont cogneu de part et d’autre estre leurs propres faits et signes qu’ils promettent delié chacun de celle part de point en point en tout son contenu sur l’obligation de tous leurs biens meubles et héritages présents Marguerin Feron et Marin Guilmard
Le 7 février 1657, au traité de mariage qui au plaisir de Dieu sera fait et accomply selon les constitutions et cérémonies de nostre mère sainte église catholique apostolique et romaine entre Pierre Guillouard fils de François Guillouard et Jehanne Bordel ses père et mère d’une part, et Marie Bernier fille de deffunt Jacques Bernier et Barbe Huet ses père et mère, d’autre part, tous de la paroisse de La Sauvagère, ou a esté présents Jean Bernier frère de la mariée, lequel luy a promis en faveur dudit mariage en don pécuniel pour sa part et portion de ses biens meubles et héritages la somme de 150 livres avec un habit honneste et selon son usage, un habit, un lit fourny de couette, traversier, oreiller, couverture et courtine et pendant dudit lit selon la coustume, avec une douzaine de linge, un coffre de bois de chesne fermant à clef bon et suffisant, une vache pleine ou le veau après elle, une genisse de 2 ans, 6 brebis pleines ou les aigneaux après elle, 6 écuelles, 6 assiettes, un pot, le tout d’estain, à payer ladite somme de 150 livres à scavoir aux nopces la somme de 30 livres, et dudit jour en un an la somme de 15 livres et consécutivement d’an en an à pareil jour et terme la somme de 15 livres jusques à fin de payement, à quoy a esté présent ledit François Guillouard père dudit Pierre Guillouard qui a consenty et accordé que de ladite somme de 150 livres en soit mis et employé en fond ou rente la somme de 100 livres au nom et ligne de ladite fille pour assignat et au cas que ledit Pierre son fils décédast en son vivant ladite fille ait son douaire coustumier sur tous ses biens comme sy dès à présent ledit Pierre estoit héritier, fait le 7 février 1657, présents Me Guillaume Bernier prêtre, François Desjoncherets

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Contrat de mariage de Gilles Guillouard et Marie Marguerie, La Sauvagère (61) 1667

Que mes lecteurs Angevins se rassurent, je mets toujours un acte angevin le même jour qu’un acte normand, et il leur suffit de défiler l’écran pour le voir. Je même 2 provinces parfois de frond.

Gilles Guillouard est le père de Françoise, dont je vous avais mis hier le contrat de mariage. Il est aussi frère de mon ancêtre Pierre Guillouard qui est témoin ici.
L’acte m’apprend la présenceà ce contrat de mariage d’un noble, que je dirais parlant quant à la profession de mes Guilloaurd. En effet, ils demeurent à proximité de la forêt, n’ont pas ou peu de bêtes, et ont une loge, et j’ai depuis longtemps émis l’hypothèse que leur métier de journarlier était parfois en lien avec la forêt, d’autant qu’ils ne sont jamais cités pour les métiers de la forge toute proche, mais que la forge a besoin de la forêt.
Or, si on regarde par le menu ce contrat de mariage, on trouve parmi les témoins Me Anthoine Clouet verdier des eaux et forests. Pour avoir dépouillé plusieurs contrats de mariage de l’Orne, je peux conclure que les témoins sont proches parents et dans un ordre bien défini, mais que les notables ne sont pas présents, si ce n’est pour une bonne raison.

Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500) http://www.atilf.fr/dmf
VERDIER1, subst. masc.
A. – « Officier ayant la garde et la juridiction d’un domaine forestier »

La présence de ce témoin notable s’expliquerait seulement par son lien hiérarchique, à savoir il gère la forêt, et ces Guillouard sont des ouvriers journaliers de la forêt, même si je n’ai jamais rencontré pour eux le terme de bûcheron.

Enfin Gilles Guillouard semble faire un mariage confortable avec 300 livres de dot promise à la fille plus son trousseau, alors qu’hier je vous mettais le contrat de mariage de sa fille qui n’est que la moitié de celui-ci, et je vous indiquais aussi que la dot de 300 livres promise en 1667 à Gilles, n’était toujours pas soldée, ce qui se rencontre fréquemment dans l’Orne, contrairement à l’Anjou.
Il s’avère que Marie Marguerit avait au moins un frère, Jean Marguerit, qui épousa Françoise Fourey fille de Jean et Françoise Louvel, de Champsegré (AD61-B49/f°120, Ct de mariage du 29.1.1658 à Champsegré). Donc, ceci signifie que le père de Marie Marguerie décède avant d’avoir payé la dot, et son (ou ses) fils étant ses héritiers (comme je vous l’ai déjà indiqué ici les filles ne sont pas héritières) et ce sont donc le (les) frère qui doivent soldé la dot, donc parfois (ou souvent ?) sans se presser. Ainsi sur le contrat de mariage de Françoise Guillouard, fille de Gilles, que je vous mettais hier, il faut comprendre que Françoise Fourré vient en tant que veuve du frère payer ce que ce frère devait à sa soeur Marie Marguerie, mère de Françoise Guillouard, au titre de sa dot, définie dans l’acte qui suit.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales de l’Orne, AD61-4E174/18 vues 267-268/295 – notariat de Briouze – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 30 juin 1667 au traité de mariage qui au plaisir de Dieu et en face de nostre mère ste église catholique apostolique et romaine sera fait parfait et accomply les coustumes et ordonnances d’icelle bien et deuement observées par entre Gilles Guillouard fils François et Jeanne Bordel ses père et mère d’une part, et de Marie Marguerie fille de Jean et de Renée Goubert aussy ses père et mère d’aultre part, tous de la paroisse de La Sauvagère, lesquels se sont promis la foy l’un à l’autre à la première réquisition ou semonce de l’un ou l’autre, à quoy a esté présent ledit Jean Marguerie père de ladite affidée lequel a promis donner auxdits futurs affidés en don pécuniel la somme de 300 livres tz plus un habit nuptial à la disposition de ladite fille avec un manteau de drap de couleur plus un lit avec deux demys coffres de bois de chesne bons et suffisant fermant à clef, plus deux vaches pleines ou les veaux après, avec 6 bestes bergines aussy pleines ou leurs aigneaux après, plus un pot, une pinte, une chopine avec 6 petits plats le tous d’estain bon et suffisant avec 6 assiettes aussy d’estain, et attrousseler sadite fille de linge à la discreption de la dite mère et en outre le trousseau ladite mère luy a promis donner 20 aulnes de toile douge
de laquelle somme de 300 livres il en demeure entre les mains dudit Marguerie la somme de 200 livres pour estre employer par luy en fons ou rente dans toutefois et quantes ce jourd’huy passé pour servir de dot ou assignat à ladite fille et les autres cents livres les payra aussy dans le jour des nopces ou espousailles qui demeurent en don mobil pour ledit Guillouard pour les frais qu’il conviendra faire pour la (2 mots illisibles) dudit mariage et en cas de dissolution dudit mariage que ledit affidé allast de vie à trespas auparavant ladite affidée il est entendu par le consentement des mère et mère desdits affidés que ladite fille remportera pour le trousseau mentionné au présent tant morts que vifs et en cas pareil s’il advient que ladite affidée allast de vie à trespas auparavant son futur espoux il est aussy accordé qu’il luy demeurera la moitié du trousseau ainsi qu’il est mentionné cy dessus, à quoy a esté présent ledit François Guillouard père dudit affidé lequel a recogneu son dit fils pour l’un de ses présomptifs héritiers de sa succession comme à un de ses aultres enfants et luy a promis douaire sur sa contingente part et portion dès lors comme dès à présent et dès à présent comme dès lors, et ainsy demeurer à une et d’accord, en présence de Me Jacques Barberel prêtre, Guillaume Marguerie, Me Anthoine Clouet verdier des eaux et forests, François Destouches, Guillaume Penlou, Pierre Guillouard et Gilles Duvel et plusieurs autres

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Contrat de mariage de Françoise Guillouard et Julien Mesenge, La Sauvagère 1695

Lorsqu’il marie sa fille Françoise, Gilles Guillouard, veuf de Marie Marguerit et remarié, n’a toujours pas touché la dot de son mariage avec Marie Marguerit. Et une certaine Françoise Fourré, veuve Marguerite, mais pas la belle-mère, en paye un sixième mais non pas à Gilles Guillouard mais bien à sa fille Françoise, de sorte qu’on peut dire de Gilles Guillouard que la dot qu’on lui avait promise lui passe « sous le nez ».
Je vous ai surgraissé cette hallucinante clause de ce contrat de mariage.
Sur ce blog, j’ai déjà mis cette particularité des contrats de mariage normands, où l’on rencontre tant de dots impayées, et ce des décennies plus tard ! Donc celui-ci est encore un cas à ajouter à mes modestes découvertes. Il semble donc bien que ce soit un phénomène peu négligeable.

    Voir ma page sur La Sauvagère
    Voir mon étude des GUILLOUARD de La Sauvagère (Orne)

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales de l’Orne, 4E31/29 notariat de La Ferrière aux Etangs – vues 92-93/202 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 22 novembre 1695, in nomini domini, en traitant le mariage qui au plaisir de Dieu sera fait et parfait suivant et conformément aux constitutions et ordonnance de nostre mère la ste église catholique apostolique romaine par entre Jullien Mesenge fils François et de Marguerite Verdier ses père et mère d’une part et Françoise Guillouard fille de Gilles Guillouard et de Marie Marguerit ses père et mère tous de la paroisse de La Sauvagère, lesquels se sont promis la foy de mariage et s’épouser à la première requisition de l’une desdites parties et pour cet effet a esté présent Gilles Guillouard père de ladite fille lequel a promis donner à sadite fille tant pour ce qu’elle peut espérer du paternel que maternel audit Jullien Mesenge futur époux la somme de 150 livres pout toutes et tels parts et portions que sadite fille auroit peu prétendre et demander tant de sa succession que de celle de ladite defunte Marie Marguerit sa mère et en déduction de laquelle somme Françoise Fourré veufve de deffunt Jean Marguerit a présentement payé en louys d’or et d’argent et autre monnoye de présent ayant cours audit Jullien Mesenge futur espoux la somme de 33 livres 6 soubz 8 deniers faisant la sixiesme partie de la somme de 200 livres en quy elle est obligée audit Gilles Guillouard comme ayant espousé ladite defunte Marie Marguerit en premières nopces pour ses deniers dotaux à déduire et rabattre sur le principal de ladite somme de 200 livres, laquelle somme de 33 livres 6 soubz 8 deniers ledit Julien Mesenge futur espoux et François Mesenge son pèer ont dès à présent solidairement emploiée sur tous leurs biens présents et advenir pour tenir nature de dot et vray patrimoine de ladite future espouse pour plus grande asseurance de quoy ledit Jullien Mesenge futur espoux et ledit François son père y ont dès à présent affecté et hypotéqué tous leurs biens comme dit est, au moyen de quoy ledit Gilles Guillouard a tenu et tient pour quitte ladite Françoise Fourré en sa qualité de veufve et tutrice de sesdits enfants de ladite somme de 33 livres 6 soubz 8 deniers et recognu qu’elle a payé icelle somme auxdits futurs mariés à sa prière et requeste pour leur faire plaisir, et pour le surplus de ladite somme de 150 livres montant à 116 livres 13 soubz 4 deniers pour la dot de ladite future espouse ledit Guillouard a promis et s’est obligé payer icelle somme auxdits futurs espoux à scavoir présentement c’est à dire le jour des espousailles la somme de 40 livres et dudit jour des espousailles en une an la somme de 10 livres et ainsi d’an en an pareille somme de 10 livres et ainsy d’an en an jusques en fin de paiement de ladite somme de 150 livres, et outre ledit Gilles Guillouard a promis à sadite fille une vache et une genisse d’un an, un lit garni d’une coustte, un traversier, deux oreillers, une courtine ou pendant de lit en toille, une couverture de sarge sur fil, un coffre, demye douzaine d’escuelles, demye douzaine d’assiettes, un grand plat, une pinte, le tout d’estain commun, un habit à l’usage de ladite fille propre pour espouser, une douzaine et demye de chacune sorte de linge avec ce qu’elle en peut avoir par devers elle scavoir une douzaine et demye de draps, une douzaine et demie de serviettes, une douzaine et demie de coiffes, une douzaine et demye de mouchoirs, tous lesquels meubles cy dessus desnommés seront livres la veille des nopces ou espousailles de laquelle somme cy dessus de 150 livres il en sera remplacé au nom et ligne de ladite fille pour tenir nature de dot et assignat la somme de 100 livres sur tous et chacuns les biens dudit futur espoux tant présents que advenir et ad ce fut présent François Mesenge père dudit futur lequel l’a recognu pour son fils et a remplacé ladite somme avec ledit futur son fils sur tous et chacuns leurs biens et héritages, et se sont lesdits futurs gagé douaire suivant et conformément la coustume dès lors comme dès à présent et dès à présent comme dès lors et ainsy lesdites parties en sont demeurées d’accord etc, fait en présence de et depuis sont demeurées d’accord qu’il sera remplacé de ladite somme de 150 livres la somme de 133 livres y compris ladite somme de 33 livres 6 sols 8 deniers cy devant desnommées, ce fut fait en présence de Noel Poullain, Michel Serais, Pierre et Baptiste Mesenge, Jean et Nicolas Poullain, Pierre et Gilles Guillouard père et fils, Nicolas Serais, René Fauvel, Jean et Gilles Prodhomme frères, tous parents et amis desdits futurs tesmoings

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Contrat de mariage de François Guillouard et Marie Bernier, La Sauvagère 1750

Ce sont mes ascendants, et vous les avez en page 34 de mon étude Guillouard de l’Orne.
Ils ne sont pas aisés, et n’ont qu’un demi coffre. Les familles aisées avaient plus d’un grand coffre et demi coffre, et je vous avais parlé de cette remarquable appellation du petit coffre : le demi coffre, en fait un coffre plus petit que le coffre.

Le reste des meubles est aussi très réduit, en particulier, j’observe l’absence de meubles vifs, ce qui conffirme ce que j’avais découvert par ailleurs, le métier de journalier qui n’a pas de terre propre et s’embauche aussi comme colporteur au loin en saisons.
La vaiselle et le trousseau n’atteint aucune douzaine, et surtout on se passe de nappes et de serviettes ce qui est encore plus frappant, tout comme de pinte et chopine.
Je pense que comme on ne se passait pas de boire cependant, on utilisait des objets d’occasion, ce qui était le plus souvent le cas dans les familles modestes, même pour le poêlon.

L’absence de richesse n’empêche pas les précisions pour le propre de la future, dont le papa vit encore, et c’est heureux pour elle, car je vous ai aussi expliqué que lorsqu’il est décédé ce sont les frères qui ont hérité et qui décident de ce qui sera attribué à leurs soeurs le jour de leur éventuel contrat de mariage, mais qu’ils paieront ou plutôt tarderont à payer longtemps parfois.

    Voir ma page sur La Sauvagère

Enfin, j’attire votre attention sur une très grande particularité des archives notariales de l’Orne : elles ne sont pas en liasses mais reliées, en registres assez volumineux. Mais la double page des actes était ouverte avant reliure, de sorte qu’on a dans ces gros registres un ensemble de feuillets commençant par les rectos-versos de la première page des actes, et on doit chercher en fin du feuillet ce qui sera la fin de l’acte, qui est sur le reste de la double page reliée à droite. Il est le plus souvent très difficile de chercher cette suite, sur les registres eux-mêmes en salle de lecture, on pouvait regarder la tranche pour voir l’épaisseur du feuillet et où il se terminait, ce qui n’est plus possible maintenant qu’ils sont en ligne. Il faut bien se répérer aux termes qui vont se suivre, à l’écriture, et aux témoins, pour bien identifier que telle fin d’acte est bien la bonne. Et vous voyez donc dans la cote que je vous mets et que je reporte dans mes études sur mes familles normandes, 2 séries de numéros de vues, ici vues 85-86, 103-104

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales de l’Orne, 4E176/50 notariat de La Sauvagère – vues 85-86, 103-104 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Du 3 septembre 1750 en la paroisse de La Sauvagère, au village de la Prinze Fay noualle d’Andaine vicomté de Dompheront viron midy, pour parvenir au futur mariage qui au plaisir de Dieu sera fait parfait et acomplis en face de la Sainte église catholique apostolique et romaine entre François Guillouard journalier fils Guilleaume et defunte Marie Germain ses père et mère d’une part, et de Marie Bernier fille de Jacques et de Françoise Desnos aussi ses père et mère, tous de la paroisse de La Sauvagère d’autre part
lesquels futurs présents assistés et du consentement de leurs parents et amis soussignés ce sont donnés la foy de mariage et ont promis de s’epouser l’un et l’autre à la première réquisition que l’une des parties fera à l’autre les céréminies de la Sainte église préalablement faites et observées, et au présent et intervenu ledit Jacques Bernier père de ladite fille lequel en faveur du futur mariage pourveu qu’il soit fait et accompli, a promis et s’est obligé de payer et livret auxdits futurs pour toutes telle part et portion que ladite future pourroit prétendre demander et espérer tant à leurs successions parternelle que maternelle, scavoir la somme de 100 livres en argent, ensemble les meubles qui suivent un lit composé d’une couette, un traversin, une couverture de sarge sur fil, demi tour de lit de toelle, 6 draps de toelle commune, autant de serviettes, 6 écuelles autant d’assiettes d’étain commun, un demi coffre de bois de chesne fermant à clefs, une juppe de flanelle, lesquels meubles livrables à veille de leurs espouzailles estimés entre les parties à la somme de 25 livres une fois payés joint à celle de 100 livres compose en total celle de 125 livres du nombre de laquelle somme il en sera remplacé par consignation actuelle celle de 100 sur le plus clair et menue apparaissant de tous et chacuns les biens meubles dudit futur pour tenir lieu de dot à ladite future ou à leurs enfants provenus de leur futur mariage, se plus lesdits futurs se sont (sic, mais sans doute pour « font ») plein douaire coutumier à avoir à courir lors du jour de la dissolution de leur futur mariage sans enfants autres demandes en justice que leur présent, laquelle somme de 100 livres promise sera payée par différents termes, scavoir 12 livres la veille des épousailles venant en un an et ainsi d’an en an faire et continuer pareille somme de 100 livres jusque au parfait paiement de ladite somme de 100 livres, fait et arrêté du consentement dudit Guillaume Guillouard père dudit futur qui a eu le présent pour agréable, Guillaume Guillouard frère, Jacques Guillouard aussi frère, Pierre Leroy beau frère, Jean Guillouard cousin, Marie Bernier oncle de ladite future, Guillaume Desnoes aussi oncle, Louis Fauvel oncle Mathurin Fouyeul et plusieurs autres parents et amis tesmoins desdits futurs de paroisses du Grez et de la Sauvagère.

    et comme vous le voyez ci-dessus, on ne signe pas, mais en Normandie ceux qui ne savent signent posent leur marque.

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Le « coffre et demi » de certains contrats de mariage en Normandie

dans l’Orne, le contrat de mariage définit toujours le don « mobile », en présicant sa composition en meubles morts et meubles vifs.
Ajourd’huy j’aborde avec vous le coffre, car selon la fortune on a
un coffre
un coffre et demi
2 coffres etc…

Et rassurez vous le coffre et demi n’est pas un coffre plus un coffre scié en deux, mais bien un grand coffre et un petit coffre, qu’ils appelaient souvent le coffre et le demi coffre. D’ailleurs, certains notaires, plus précis écrivaient bien un coffre et un demi coffre et non un coffre et demi.

Ajourd’huy je vous offre une famille peu aisée, manifestement exploitant direct, et je vous laisse décrouvrir son coffre, car je suis persuadée que vous n’en avez pas souvent rencontré de pareil ! Il faut tout de même préciser que l’orthographe générale de l’acte laisse un peu à désirer et pour la compréhension j’ai rectifié certains mots tout en laissant les autres…
Bonne lecture Normande !

Ceci dit j’ai moî même une ascendance Regnault, mais les registres paroissiaux ne remontent pas si haut et je ne peux faire le lien avec ce qui suit, même si j’ai déjà noté et relevé beaucoup de Regnault.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales de l’Orne, 4E172 notariat de La Ferté-Macé – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

« Le 11 décembre 1574, au traité de mariage faisant par paroles de futur et qui au plesir de dieu sera fait et acomply en face de ste église catholicque par entre Jullien Regnault fils de François Regnault et Suzanne Davy son espouse d’une part, et Francoysse de Fambynne fille de Bertran de Fambynne d’autre part, et en faveur d’iceluy mariage et pourveu qu’il soit fait et accomply comme dit est a esté présent ledit Bertran de Fambonne (sic) lequel a promys et accordé paier en don pécunyel la somme de 40 livres tournois avecques ce un cophre (sic) et trouseau fourny selon la maison dont elle part et celle où elle va, garnye de 2 robes de drapt de coulleur à son usaige qu’elle a de présent avecques ungne vache plaine ou son veau après elle, 6 brebis plaines ou leurs aigneaulx après elles, avecques 6 escuelles pltes et ungne pinte, le tout d’estain, à paier ladite somme de 40 livres tournoys dedans 4 ans prochainement venant après les espousailles par égal par chacun an jusques à fin de paiement dont il en sera employé la mouetye de ladite somme au nom et ligne de ladite future mariée et à ce moyen ledit Regnault et sadite femme ont consenti et accordé le cas ofrant qu’elle prenne son douere coustumier seur leurs biens meubles et héritaiges, et à ce a esté présent messire Michel de Fambinne lequel en faveur de ce que dessus a promys paier la somme de 100 soubz tournoys
fait le jour et an que dessus en présence de messire Michel Maheult et messire Jehan Guille prêtres et Guillaume Davy Me Julien Rosel Françoys de Fambine Guillaume Nugues Jean Thommeret fils de Julien et Ysaac Nugues tesmoings »

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« au cas qu’il eust un enfant male possédant son bien » : extrait du contrat de mariage de Nicolas Lagrue et Gillonne Duval, Beauvain (Orne) 1639

La dot s’élève à environ 400 livres dont 200 en argent, mais en Nromandie les meubles vifs et morts est important, et représente bien ici une somme identique, soit environ 400 livres.
Vous vous souvenez que je vous ai expliqué qu’en Normandie seuls les garçons étaient héritiers.
Sauf bien sûr quand il n’y a que des filles.

C’est le cas de François Duval, père de la fille : il n’a eu que des filles.
Et on trouve dans ce contrat de mariage une clause totalement incroyable pour les Angevins qui ont coutume de lire ce blog.

et « attendu qu’il n’y a aucun enfant que des filles , ledit Duval a promis et s’est obligé de payer en outre de ce que dessus auxdits mariés, au cas qu’il eust un enfant male possédant son bien leur donner et payer encore la somme de 200 livres »

Vous avez bien lu, et ceci dit clairement que seuls les garçons possèdent le bien ! et que le papa est malheureux de voir son bien échapper aux filles, et qu’il espère encore à travers un petit fils mâle !!!!
car la somme qu’il donnera est importante, avec 200 livres en argent qui est une somme identique à celle de la dot de sa fille.

Lecteurs Angevins habitués de mon blog angevin entre tous, je suis désolée de vous faire part de ma stupéfaction et horreur lorsque je frappe mes restranscriptions Normande ! Car cette clause fait frémir !!!
J’ai même dû arrêter ma frappe et partir faire un tour pour reprendre ma frappe, car j’étais totalement écoeurée !!!
Vive l’Anjou égalitaire !!! Pauvres Normandes !!!!

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales de l’Orne, 4E172/34 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

« Aujourd’hui 6 novembre 1639, en la paroisse de Magny, au village de Lamberdière, après midi, devant les tabellions de la Ferté-Macé, en faisant et traitant le mariage qui au plaisir de Dieu sera fait et parfait en face de sainte église apostolique et romaine entre honnête homme Nicolas Lagrue (s), fils de défunt Nicolas Lagrue et de Marie Lefranc, ses père et mère, de la paroisse de Beauvain et Gillonne du Val (m), fille de honnête homme François Duval et de Marguerite Crotté ses père et mère, de la paroisse de Magny d’autre part, lesquelles parties se sont respectivement promis se prendre et épouser par foy et loy de mariage lorsque par leurs parents et amis sera advisé les solemnités ecclésiastiques sur ce préablablement faites, et à ce fut présent ledit François Duval (m), père de la dite fille lequel en faveur dudit mariage au moyen qu’il soit accomply comme dit est, a donné et promis payer aux dits futurs mariés en don mobile et pécuniel, attendant plus ample partage de sa succession et de la dite Crotté, sa femme, après leur décès, la somme de 200 livres tournois, avec deux vaches pleines ou leurs veaux après elles, une douzaine de brebis pleines ou leurs aigneaux après elles, un habit de robe et cotillon à l’usage de ladite fille, une douzaine et demy de draps, une douzaine et demie de serviettes, une douzaine et demie des nappes à la volonté de la mère de ladite fille, 6 escuelles avec 2 plats, 6 assiettes, un pot, une pinte, une chopine, une salière, un coffre et demy de bois de chesne fermant à clef, un lit fourni d’une couette, un traversier, 2 oreillers, une couverture de drap blanc, une courtine et des rideaux de toile à livrer lesdits meubles au jour des épousailles desdits futurs mariés, et pour l’argent des dites 200 livres payables par ledit Duval auxdits mariés, au jour de leurs épousailles 40 livres, et dudit jour en un an, aussi 40 livres, et ainsi dans un an jusqu’à fin de paiement
accordé entre ledit Duval et ledit Lagrue futur époux, attendu qu’il n’y a aucun enfant que des filles , ledit Duval a promis et s’est obligé de payer en outre de ce que dessus auxdits mariés, au cas qu’il eust un enfant male possédant son bien leur donner et payer encore la somme de 200 livres, à payer icelle somme à 4 termes qui seront 50 livres par an, à commencer un an après la naissance d’un héritier, en cas que Dieu lui en donnât,
du nombre du contenu de ce que dessus, ledit Nicolas Lagrue, futur marié a consenti et accorde qu’il en demeure en dot et assigné à la dite fille pour tenir le nom coté et ligne d’icelle la somme de 200 livres et outre son droit de douaire en dons parachevant ce que ledit Lagrue a assigné sur tous ses biens dès à présent et dès à présent comme dès lors, et à ce moyen lesdites parties sont demeurés à un et d’accord et en ont respectivement chacuns biens …
présents vénérable personne Me Thomas Broutin (s), prêtre et Guillaume Héron (s), sieur du Rocher, Philippe Foutelaye (s), sieur de la Pichardière, Robert Duval (m), grand-père de la dite fille, Jacques (s), Pierre (s) et Denis (s) Lagrue, Jacques Hutrel (m) (mot rayé) Folernerie, Jean Duval (m), Thomas (s), Jean (m) et Pierre (m) Lebreton, Etienne (m) et Michel (m) Hutrel, Pierre Ledonné (m), Thomas Lagrue (m), Pierre Hinoust (m), Michel Gautier (m) , tous parents et amis desdits futurs mariés »

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