Un appenti de maison était en fait une maison basse à cheminée dans la salle : Angers 1594

Je croyais qu’un appenti de maison, comme vous l’avez souvent lu sur les actes que je vous retranscris chaque jour ici, était un petit débarras attenant à une maison. Il n’en est rien, car vous allez voir cette prise de possession d’un appenti, qui donne vraiement une maison basse, comme était certainement les maisons basses à la campagne. Elle était sans doute été dénommée ainsi car elle ne ressemblait pas aux maisons d’Angers, à étage ou étages, même les maisons à pan de bois.

Quoiqu’il en soit, il est surprenant de constater qu’un marchand de Chemazé puisse en être propriétaire, car c’est très loin, encore plus d’une journée de cheval, et les déplacements pour gérer un éventuel louage coûtent cher !!!
Vous voyez que je souligne la chèreté des déplacements, même à cheval, car ce jour j’entends à la télé des Français se plaindre du prix de l’essence !


Belle dépendance !

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 21 juin 1594 après midy par davant nous François Revers notaire royal à Angers Michel Champion marchand demeurant au bourg de Chemazé s’est exprès transporté en ung appentyz de maison sise en ceste ville d’Angers joignant la tour de monsieur st Aulbin d’Angers, duquel appentys de maison appartenances et dépendances iceluy ledit Champion a dit qu’il prenoit et appréhendoit et de fait en a prins et apréhendé possession et saisine corporelle réelle et actuelle allant et venant par iceluy apentiz, ouvert et fermé les portes, allant faire le feu en la cheminée de la salle d’icelluy appentyz, a mins hors dudit appentys et remins en iceluy Suzanne Rouault trouvée en iceluy qui dit ses locataires dudit appentys estre ville, et encores a fait les menus actes et exploits cy dessus comme aussi a fait en ce pareil Guillaume Gourdin demeurant à présent en ceste ville d’Angers et auparavant audit bourg de Chemazé le tout pour bonne possession prendre et acquérir s’en portant sieus et possesseurs dudit appentyz et appartenances d’iceluy en tant et pour tant qu’ils en sont fondés par le moyen des contrats d’acquests par eulx faits, savoir lesdits Champion et Gourdin par ung contrat par eulx fait ensemblement de Denys (f°2) mestayer demeurant à la Chauvinière paroisse de Chemazé tant en son nom privé que comme père et tuteur naturel de Jehan Denys son fils et de deffunte Renée Gourdin sa femme comme apert par ledit contrat passé soubz le cour de Château-Gontier par Marin Sandreau notaire de ladite cour dabté du 18 juillet 1593 et ledit Champion par 3 contrats par luy particulièrement faits savoir l’un dudit Marin Saudreau passé par Pierre Gastineau notaire royal soubz la cour de St Laurent des Mortiens en dabte du 22 août audit an 93, et par autre contrat par ledit Champion fait de Me Jacques Champion demeurant audit bourg de Chemaz passé par Jullien Maurice notaire de ladite cour de Château-Gontier le 11 juin 94, et encore par aultre contrat par ledit Champion fait de Julien Roger mary de Gatianne Champion demeurant en la paroisse de St Saulveur de Flée passé soubz ladit cour de Château-Gontier par ledit Saudreau le (blanc) 1593 ; dont et de laquelle prise de possession lesdits Champion et Gourdin nous ont chacun pour leur regard requis ce présent acte que leur avons octroyé pour leur servir et valoir ce que de raison ; fait Angers en présence de messire Jacques Houssin prêtre demeurant audit bourg de Chemazé (f°3) et Maurice Baudin praticien demeurant audit Angers tesmoings, ledit Champion a dit ne savoir signer

Louise de Solesmes était-elle la dernière de la famille ? : Angers 1525

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

(Nicolas Huot notaire Angers) A tous ceux qui ces présentes lettres verront la garde des sceaulx establis pour le royaume à Angers salut, savoir faisons que ce jourd’huy 20 janvier 1524 (Pâques était le 18 avril 1525, donc on est le 20 janvier 1525 n.s.) pardavant Nicolas Huot notaire juré soubz lesdits contrats et de vénérable et discret maistre Jehan Champion docteur en médecine et aussi honorable homme et saige maistre René Chevreul licencié ès loix a esté présent noble homme Me Nycolas Lenfant sieur de Louzil, lequel a dit et exposé audit notaire en la présence des dessus dits qu’il luy estoit besoign monstrer que feue Loyse de Soullesmes fille de feu Guillaume de Soulesme le jeune et de feue Thomine Pocquet estoit proche parente en ligne maternelle dudit Lenfant, et que ladite Loyse estoit en son vivant despourveue de cens et d’entendement et raison et que à ceste cause elle avoir piecza esté mise en curatelle et estoit son curateur feu Me Jehan Audouyn, et auparavant ledit Audouyn feuz Jehan Ragot et Guillaume Guespin, aussi que ladite Loyse estoit décédée depuis 7 ans encza sans hoirs issus de son corps, et que à sa succession receuillir estoit venu en partie ledit Lenfant et autres ses cohéritiers, requérant iceluy Lenfant audit notaire que à ceste fin il voulust oyr vénérable et discret maistre Jehan Belot curé de Longué, Jehanne Tannerye veufve de feu Charles Belot et Françoise femme de Jehan Tardif, marchand peletier, demourant en ceste ville d’Angers et de leurs dépositions donner attestation audit Lenfant, ce que ledit notaire à consenty faire ; ce fait lesdit Belot, Tannerye, et femme dudit Tardif ont dit attesté et pour vérité affirmé avoir eu deue et parfaite congnoissance de ladite feue Loyse de Soullesmes, laquelle ils ont toujours oy dire estre fille desdits feu Guillaume de Soullesmes le jeune et Thomine Pocquet, et que ladite Loyse estoit despourveue de sens et entendement, à ceste cause, elle a toujours eu des tuteurs ou curateurs et estoit ledit feu Audouyn son curateur, et auparavant iceluy Audouyn feuz Jehan Ragot et Guillaume Guespin estoient ses curateurs, et ont dit et attesté que ladite Loyse des Soullesmes estoit décédée depuis 8 ans encza sans hoirs issus de son corps, et que à se succession recueillir est venu en partie ledit Lenfant et autres ses cohéritiers en ligne maternelle, et de fait en a iceluy Lenfant receuilli des biens d’icelle defunte, desquels dicts et dépositions ledit Lenfant a demandé instrument ou attestation audit notaire en présence des tesmoins, ce qui luy a esté octroyé pour luy servir et valoir en temps et lieu ce que de raison, et nous la garde dessus dite à la réclamation et rapport dudit notaire auquel et en plus grande signe nous adjoustons pleine foy, avons mis et appousé le scel desdits contrats en approbation de ce que dit est, cy mis les jour et an dessus dit

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Geneviève Tranchot avait épousé Nicolas Champion, bourgeois de Paris, Angers 1523

et ici elle hérite de son oncle Tranchot d’Angers, où demeure le reste de la famille Tranchot, qui avaient donné leur nom à une maison rue Baudrière, comme cet acte nous l’apprend.
Les procureurs qu’elle a nommé par acte passé au châtelet de Paris sont manifestement des proches parents angevins, et elle vend ses part à un autre Tranchot, sans doute un cousin ou autre proche parent, bref on est en famlle !

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 2 janvier 1522 (avant Pâquesdonc le 2 janvier 1523 n.s.n et acte classé en 1521 mais à la loupe on lit bien les 2 chiffres romains II très proches. J’en profite pour sous signaler que chez ce notaires les lettres sont souvent peu formées voire si applaties qu’elles ne forment qu’un vague trait horizontal, et les lectures que je vous fais ne sont donc pas garanties pour les noms propres où j’ai mis un ? faute de mieux) en la cour du roy notre sire à Angers (Nicolas notaire Angers) personnellement establiz honorable homme et saige maistre Jehan Damours licencié ès loix sieur de Beaulieu paroissien de Saint Denis de ceste ville d’Angers et sire Jehan Tranchot lesné sieur du Tertre ? paroissient de sainct Maurice de ceste dite ville d’Angers au nom et comme procureurs especiaux de Geneviefve de Mazelon veufve de feu Nicolas Champion en son vivant marchand bourgeois de Paris ainsi qu’il nous est apparu par lettres de procuration passée à Paris par Adrien de Sauveton ? et Robert Allaire notaires royaulx au chastelet de Paris en dabte du 21 décembre 1522

    (cette date est cette fois écrite en lettres et non en chiffres romains, ce qui confirme bien la lecture des II chiffres romains au lieu d’un seul)

soubzmmectant lesdits procueurs vendeurs les biens et choses de leur dite procuration présents et avenir quelqu’ils soient etc confessent avoir aujourd’huy vendu et octroyé et encore vendent et octroient dès maintenant et à présent à tousjoursmais perpétuellement par héritaige
à honneste personne sire Jehan Tranchot le jeune marchand demourant à Angers qui a achacté pour luy et Gillette Blassors son espouse absente leurs hoirs et aians cause
tout tel droit et action part et portion qui à ladite Geneviefve peult compéter et appartenir et qui luy est escheu et advenu de succession par la mort et trespas de feu maistre Jehan Tranchot son oncle ès héritaiges et possessions immeubles tant seulement demourés dudit décès ès fiefs des seigneuries où lesdites choses sont tenues ou subjectes et aux debvoirs anciens et accoustumés
transportant etc et est faite ceste présente vendition pour le prix et somme de 150 livres tz de laquelle somme ledit achacteur en a paié et baillé content auxdits vendeurs la somme de 80 livres tz que lesdits vendeurs ont eue et receue dudit achaceur en monnaie de douzains dont lesdits vendeurs s’en sont tenus par davant nous à bien paiés et contens et en ont quicte et quictent ledit achacteur et le surplus de ladite somme qui est 70 livres tz ledit achacteur a promis doibt et sera tenu paier et bailler auxdits vendeurs procureurs susdits dedans la feste de Pasques prochainement venant à la peine de tous intérests
et ont promis lesdits vendeurs procureurs susdits faire lyer et obliger ladite Geneviefve à ce présent contrat et iceluy luy faire avoir agréable et en rendre et bailler à ses despens lettre vallable de ratiffication audit achacteur dedans ladite feste de Pasques prochainement venant à la peine de tous dommages et intérets ces présentes néanmoins demourant en leur force et vertyu
à laquelle vendition et tout ce que dessus est dit tenir et accomplir etc et ladite somme de 70 livres tz rendre etc et les choses d’icelle vendition garantir etc et aux dommages l’un de l’autre amendes etc obligent lesdits vendeurs et achacteur chacun en tant et pour tant que luy touche savoir est lesdits vendeurs procureurs susdits les biens et choses de leur dite procuration présents et avenir et ledit achacteur soy ses hoirs etc à prendre vendre etc renonçant etc et de tout etc foy jugement et condemnation etc
présents ad ce maistre Françoys Damours bachelier ès droitz et Pierre Poullain clerc demourans à Angers tesmoings
fait et donné à Angers les jour et an susdits
et a promis ledit achacteur employer en remplacement ès choses vendues mesme en une maison sisie en la rue Baudrière de ceste ville d’Angers nommée la maison de Tranchots qui est desdits choses vendues jusques à la somme de 50 livres tz laquelle somme luy sera paiée et remboursée avecques le principal achat si lesdites choses estoient retenues au dedans de l’an et jour de ces présentes et est ladite somme de 80 livres tz baillée par ledit Tranchot auxdits vendeurs demeurée ès mains de mondit sieur de Beaulieu

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Vente de la closerie du Cleray à Pierre Legouz et Anne Repussard, Mozé sur Louet 1569

avec de très nombreux héritiers cités et co-vendeurs de la terre du Cleray.

Mozé - collection particulière, reproduction interdite
Mozé - collection particulière, reproduction interdite

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 22 octobre 1570, en la cour royale d’Angers et de monseigneur duc d’Anjou fils et frère de roy (Fauveau notaire) personnellement establiz chacun de Michel Garreau marchand demeurant au Mans paroisse de la Cousture comme il dit tant en son nom que comme procureur et soy faisant fort de Guillaume Garreau son père demeurant en ladite paroisse et de Jehanne Robert veufve de feu Mathurin Lemay demeurante en la paroisse de Fay comme nous est apparu par lettres de procuration passées soubz la cour royale du Mans par Bonnet notaire d’Icelle le 27 janvier dernier héritiers pour une quarte partie de déffunt Foucquet Hamelin vivant demeurant en ceste ville d’Angers,
Mathurin Garreau sergent royal demeurant en ceste ville au nom et comme procureur de Mathurine Berthelot veufve feu Me Pierre Reverdy et soy faisant ladite veufve forte des enfants d’elle et dudit déffunct son mari auxquels ledit Garreau audit nom de procureur sera et demeure tenu faire ratiffier et avoir ces présentes agréables à peine de toutes pertes despens et intérests ces présentes néanmoings etc ladite procuraiton dudit Garreau passée soubz ladite cour du Mans par Piau notaire d’icelle le 16 du présent mois d’octobre
honneste femme Renée Thibault veufve feu Me Benoist Pichon demeurante à Laval tant en son nom que au nom et comme soy faisant fort des enfants de son deffunct mary et d’elle et auxquels elle a promis est et demeure tenue faire ratiffier et avoir ces présenes agréables à peine de toutes pertes despens et intérests ces présentes néanmoins etc
Pierre Pichon marchand demeurant en ceste ville paroisse de Saint Maurille tant en son nom que au nom et comme soy faisant fort de Guillaume et Jehan les Pichons auxquels il a promis est et demeure tenu faire ratiffier et avoir ces présentes agréables à peine de tous despens dommages et intérests ces présentes néanmoins demeurantes etc
Pierre Dubois marchand demeurant en la paroisse de Neufville Lallez pays du Maine, Estienne Dubois praticien en cour laye demeurant audit lieu du Mans paroisse du Grand Saint Pierre tant en son nom que au nom et comme procureur et soy faisant fort de chacun de Jehan Bonhomme notaire royal mary de Marguerite Dubois, Françoise Dubois veufve feu Guillaume Champion, Pierre Dubois et Perrine Dubois, tous demeurant en la paroisse de Fay pays du Maine, Pierre Besnard tant en son nom que au nom et comme procureur de Katherine Dubois demeurant à Boille paroisse de Torcé en Charnie pays du Maine, comme ils ont fait apparoir par procuration passée en ladite cour du Mans par Guebrunet le 16 mai dernier
Michel Blanchet marchand demeurant en la paroisse de Conlie en Champaigne pays du Maine tant en son nom que au nom et comme soy faisant fort de Gilles Daudet et Bertrande Vincent sa femme, Martin Vincent laboureur demeurant en la paroisse de Verniette pays du Maine tant en son nom que au nom et comme procureur et soy faisant fort de Françoise Blanchet sa mère veufve de feu René Vincent comme nous est apparu par lettres de procuration passées soubz la cour de Neufvy par Deslais le 15 mai dernier
Jehan Duvau tant en son nom que au nom et comme procureur et soy faisant fort de Thienette Vincent veufve feu Nicolas Mosset demeurant en la paroisse de Saint Lambert du Latay et encores lesdits Michel Blanchet Jehan Dubois et Jehan Chauvigné demeurant en la paroisse de Denée tant en leurs noms que au nom et soy faisant fors de Toussaint Vincent auxquels dessus nommés les dessus dits ont respectivement promis sont et demeurent tenus faire ratiffier et avoir ces présentes agréables à peine de toutes pertes dommages et intérests ces présentes néanmoins etc
soubzmectant lesdits establis scavoir ledit Michel Garreau esdits noms et en chacun d’iceulx seul et pour le tout sans division pour une quarte partie une moitié en une quarte partie et les autres dessus nommés aussi esdits noms et en chacun d’iceulx seul et pour le tout sans division pour toutes les autres parties confesent avoir vendu cédé délaissé et transporté et par ces présentes vendent cèdent délaissent et transportent à tousjoursmais perpétuellement par héritage
à sire Pierre Legouz marchand demeurant ès faulxbourgs de Brécigné les ceste dite ville d’Angers ad ce présent stipulant et acceptant pour luy et pour Anne Repussart sa femme leurs hoirs etc
scavoir est le lieu closerie appartenances et dépendances de Chauvigné autrement dit le Cleray sis et situé en la paroisse de Mozé et ès environs composé de maisons granges pressois estables jardins allées et yssues, de 13 quartiers de vigne ou environ en plusieurs endroitz dont y en a grande partie en gast, de 5 septiers de terre labourable ou environs en plusieurs et divers lieulx, 7 quartiers de pré ou environ bois hayes saulaies et tout ce qui en dépend et tout ainsy que ledit défunt Hamelin ou autres pour et de par luy en ont joui sans aulcune chose en excepter retenir ne réserver
tenue en partie du fief de Serrant et autres fiefs que lesdites parties ont dit et affirmé ne pouvoir dire ne déclarer sur ce par nous deuement enquis et aux debvoirs anciens et accoustumés non excédents 10 sols par chacun an
transportant etc et est faite la présente vendition cession et transport pour le prix et somme de 2 500 livres tz payée et baillée content par ledit Legouz auxdits establiz qui l’ont eu prins et receue en notre présence et à veue de nous en or et monnaye au poids et prix de l’ordonnance royale et dont ils se sont tenus contens et bien payés et en ont quité
à laquelle vendition et tout ce que dessus est dit et divisé tenir et accomplir et garantir etc obligent lesdits establiz esdits noms et qualités et en chacun d’iceulx sans division de personnes ne de biens leurs hoirs etc renonçant au bénéfice de division d’ordre et de discussion et mesmes lesdites femmes en leurs points moins au bénéfice et droit vélléyen que leur avons donné à entendre qui est que femme ne se peult obliger pour autruy et fust ce pour son mary ne autrement intercéder sinon que expressement elle ayt renoncé audit droit et privilège et autres droits faitz et introduits en faveur des femmes et au droit disant généralement renonciation ne valoir, foy jugement et condemnation etc
fait et passé audit Angers en présence de noble homme Me René Delahaie demeurant audit Angers et honneste personne Pierre Auger marchand Me tonnerlier demeurant audit Angers tesmoins

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Vente d’une maison au bourg de Seiches-sur-le-Loir, 1527

L’acquéreur n’est autre que le curé et les vendeurs sont les héritiers de son vicaire et fermier de la cure de Seiches, décédé.
Comme nous l’avons souvent vu ici, le curé ne vit surtout pas à Seiches, mais bien à Angers. Et, au vue des nombreux actes notariés que je vous ai déjà mis ici, je vois la ville d’Angers, et en particulier la cité, très peuplée de curés tous loin de leur cure et vivant de leur bénéfice ecclésiastique sans trop en exercer la charge.

    Voir le site de la commune de Seiches-sur-le-Loir
collection particulière, reproduction interdite
collection particulière, reproduction interdite

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 5 février 1527 (avant Pâques, donc 5 février 1528 n.s.) en la cour du royale à Angers (Jean Huot notaire Angers) personnellement establyz chacuns de Jehan Rouvrais marchand demourant à Bazouges tant en son nom que comme soy faisant fort de Brandelise Loyse et Jehanne ses filles mineures d’ans enfants de luy et défunte Jehanne Ganchot sa femme ladite Jehanne en son vivant mère de feu missire Estienne Bodin

    j’en ai conclu qu’elle s’était mariée 2 fois et manifestement Brandelise, Louise et Jeanne sont issus du second lit, alors que les autres sont des filles Bodin, même si le nom de famille n’est pas spécifié ci-dessous par le notaire

Guyon Loyseau texier de toilles paroisse de St Thomas de la Flèche et Jehan Acere texier de toilles de la paroisse d’A… (grosse tache)

héritiers dudit feu missire Estienne Bodin scavoir est ledit Loyseau à cause de Katherine sa femme et ledit Acere à cause de Mathurine sa femme et ledit Rouvrais à cause de sesdites filles
soubzmectant etc eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de partie ne de biens leurs hoirs etc confessent avoir aujourdh’uy vendu quité cédé délaissé et transporté et encores vendent quitent cèdent délaissent et transportent dès maintenant à tousjoursmais perpétuellement par héritage
à vénérable et discrète personne missire Jehan Champion docteur en médecine curé de Seiche demourant à Angers qui a achaté pour luy ses hoirs
unem aison et jardrin appartenances et dépendances tant hault que bas assis et situés au bourg de Seiche ainsi que lesdites choses se poursuivent et comportent sans aucune chose y retenir ne réserver et tout ainsi que ledit feu missire Estienne Bodin l’a tenue possédée et exploitée par cy davant joignant d’un cousté et aboutant d’un bout au jartrin et chemyn de la cure dudit lieu de Seiche et d’autre cousté au chemyn tendant dudit lieu de Seiche à Mathefelon aboutant d’un bout aux appartenances dudit lieu de Seiche ung chemyn entre deulx
ou fief de la Garence de Seiche et tenue d’elle aux debvoirs et charges anciens et accoustumés
transporté etc et est faite ceste présente vendition deleys quittance cession et transport pour le prix et somme de 250 livres tz dont et de laquelle somme lesdits vendeurs ont eu et receu dudit achacteur en présence et à veue de nous la somme de 40 livres tz en monnaie de douzains dont etc et la somme de 210 livres tz en laquelle somme lesdits vendeurs ont confessé ledit missire Estienne Bodin estre tenu et redevant vers ledit achacteur à cause et pour raison du reste de la ferme de ladite cure de Seiche et pour en demeurer quites lesdits vendeurs envers ledit achacteur et aians sa cause
dont et de toute laquelle somme de 250 livres tz lesdits vendeurs se sont tenus par devant nous à bien payez et contens et en ont quité et quictent ledit achacteur

    autrement dit ils ont touché uniquement 40 livres à se partager entre 5 filles, mais si vous voulez bien considérer les distances, ils ont eu des frais de déplacement, et même beaucoup, pire, vous allez voir ci-dessous qu’ils vont devoir payer un notaire local pour faire les ratiffications, et ces ratiffications sont nombreuses, et vous êtes bien d’accord qu’elles vont coûter probablement une livre chacune, plus les frais à nouveau pour aller les porter à Angers où les faire envoyer par le messager, qui n’est pas gratuit. Bref, je suis persuadée qu’il ne leur est pratiquement rien resté.
    Enfin, à vous, si vous descendez de ces patronymes, il vous reste tout de même un peu de filiation à découvrir, et c’est mieux que rien, et cet acte sera donc probablement utile à quelque chose à défaut d’avoir rapporté en son temps quelques sols à chacun.

et ont promis lesdits vendeurs esdits noms et qualités qu’ils procèdent faire lyer et obliger à ce présent contrat scavoir ledit Rouvrais lesdites Brandelise Loyse et Jehanne ses filles et ledit loyseau ladite Katherine sa femm e et iceluy Acere Mathurine sa femme et leur faire avoir agréable ce présent contrat et en rendre et bailler à leurs despens lettres vallables de ratiffication audit achacteur scavoir est ledit Rouvrais après que sesdites filles seront venues à leur âge et lesdits Loyseau et Acere dedans la mi-caresme prochainement venant à la peine de tous intérests ces présentes néanmoins etc
à laquelle vendition deleys quittance cession et transport et tout ce que dessus est dit tenir etc et à garantir etc et aux dommages etc obligent lesdits vendeurs esdits noms et qualités qu’ils procèdent eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de partie ne de biens leurs hoirs etc renonçant par devant nous au bénéfice de division etc et par especial à l’exception de personne etc et de tout etc foy jugement et condemnation etc
présents à ce honneste homme sire André Heriz marchant demourant en la paroisse de Seiche et Colas Regnier laboureur demourant en la paroisse dudit Cré et René Portin demourant à Angers tesmoings
fait et donné à Angers en la maison dudit achacteur les jour et an susdits
et a esté mis en vin de marché à faire et célébrer ces présentes du consentement desdites parties la somme de 15 sols tz comme dessus

    malgré le nombre élevé de vente de biens immobiliers que je vous ai mis ici, je ne comprends toujours pas pourquoi le vin de marché, c’est à dire la commission tout à fait officielle et légale à l’époque, est parfois payée et spécifiée, mais le plus souvent n’est pas mentionnée. Aurait-elle été facultative ?

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