Jean Launay, de Baracé, apprenti drappier drappant chez Maurice Leduc : Angers 1653

C’est fou toute la pré-industrie qui existait dans la ville d’Angers autrefois. Outre les tanneurs, passablement nausabéonds et pollueurs, voici les drappiers drappants. Je pense souvent à cette pollution dans les villes autrefois ! Nous n’avons pas fait mieux, nous avons fait pire !

L’apprenti est ici accompagné par son beau-frère, et curieusement le beau-frère ne signe pas alors que Jean Launay, l’apprenti signe. Ce qui montre bien qu’il n’existait pas beaucoup d’homogénéité culturelle au sein des familles.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 10 mai 1653 après midi avant midy par devant nous Claude Garnier Notaire royal à Angers fut présent honneste homme Blaise Choisy marchand demeurant en la paroisse de Barassé au nom et comme procureur de honneste femme Louise Sigoigne veufve de defunt Jacques Launay sa belle mère, demeurant au lieu seigneurial de la Motte Barassé, et Jehan Launay fils de ladite Sigoigne et dudit defunt son mary d’une part, et honneste homme Maurice Leduc Me drappier drappant demeurant en ceste ville d’Angers paroisse st Maurice d’autre, lesquels respectivement soubzmis confessent avoir fait et estre d’accord du marché d’apprentissage qui s’ensuit, qui est que ledit Choisy du consentement dudit Jehan Launay a mis et met ledit Jehan Launay pour apprentif avec ledit Maurice Leduc à ladite vacation de drappier drappant pour le temps et espace de 18 mois entiers consécutifs qui commenceront ce jourd’huy et finiront à pareil jour ; pendant lequel temps ledit Leduc promet nourrir ledit Jehan Launay en sa maison comme apprentif de sadite qualité, lui fournir en sa maison ung lit pour soy coucher, luy reblanchir son linge et luy montrer ladite vacation à son pouvoir, au moyen que ledit Jehan Launay promet faire son debvoir d’apprendre ladite vacation et de servir ledit Leduc à ladite vacation et autres choses honnestes qu’il luy commandera et estre loyal et fidèle et de sa fidélité ledit Choisy promet en répondre en son privé nom, sauf son recours contre sa belle-mère et son beau-frère, ; et est fait ledit marché d’apprentissage pour et moyennant la somme de 60 livres en déduction de laquelle somme ledit Choisy a payé (f°2) présentement contant au veu de nous audit Leduc des deniers de ladite Sigoigne la somme de 25 livres tz, et pour les 35 livres restant ledit Choisy tant en son nom que comme procureur de ladite Sigoigne promet payer audit Leduc dedans 9 mois prochains ; auquel marché tenir et garder faire ledit apprentissage et payer oblige ledit Leduc ses hoirs et ledit Choisy en privé nom et audit nom solidairement ses hoirs ses biens et biens de ladite Sigoigne en vertu de ladite procuration, renonçant au bénéfice de division, et ledit Jehan Delaunay son corps à tenir prinson à deffault de faire ledit apprentissage, dont etc fait et passé audit Angers à notre tabler présents Me Urbain Bigot et Mathurin Leblanc clercs demeurant Angers tesmoings, ledit Choisy a dit ne savoir signer

Dispense matrimoniale du 4 au 4e degré de consanguinité par N. Badiet entre Jean Choisy, 29 ans, tonnelier, et Renée Urbanne Aubry, 21 ans, Etriché 1736

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G619 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le jeudi 19 avril 1736 après midy en vertu de la commission à nous adressée par monsieur l’abbé Boucault grand archidiacre et vicaire général de monseigneur l’évêque d’Angers en date du 12 du présent mois d’avril signée Boucault, et plus bas, Péan, pour informer de l’empêchement qui se trouve au mariage qu’on dessein de contracter Jean Choisy garçon tonnelier de la paroisse d’Etriché et Renée Urbanne Aubry fille de la même paroisse, des raisons qu’ils ont de demander dispense dudit empêchement, de l’âge des dites parties et des biens précisément qu’elles peuvent avoir, ont comparu devant nous commissaire soussigné lesdites parties scavoir ledit Jean Choisy âgé de 29 à 30 ans et ladite Renée Urbanne Aubry âgée de 21 ans accomplis accompagnés de Michel Choisy père du garçon, de Jean Choisy oncle paternel et de Mathurin Prevos oncle maternel du garçon, de Michel Aubin oncle de la fille du chef de sa femme, de Pierre Davy cousin germain du père de ladite fille et de h. h. garçon René Tourenlore nommé curateur d’elle par le testament de feu François Aubry père de la suppliante, et confirmé en ladite qualité par sentence de monsieur le sénéchal des chatelenies du Plessis de Chivré et d’Aussigné leurs parents tous demeurants dite paroisse d’Étriché qui ont dit bien connoistre lesdites parties et serment pris séparément des uns et des autres de nous déclarer la vérité sur les faits dont ils seront enquis, sur le raport qu’ils nous ont fait et les éclaircissements qu’ils nous ont donné, nous avons dressé l’arbre généalogique qui suit :

    (le logiciel de mise en page de mon blog ne permet pas les colonnes et je vous ai mis les 2 à se suivre)

de … Badiet souche sommune sont issus
Jacquine Badiet mariée avec Philippe Aubry

de cette Badiet mariée avec Philippe Aubry est venu Philippe Aubry

de ce Philippe Aubry second du nom est venu François Aubry

duquel François Aubry est fille Renée Urbabbe Aubry suppliante

    et voici le 2ème arbre qui part de de … Badiet souche sommune sont issus

Philippe Badiet mariée avec Olivier Mennier

de cette Philippe Badiet mariée avec Olivier Mennier est venue Jacquine Mennier

de cette Jacquine Mennier mariée avec Julien Choisy est né Michel Choisy

lequel Michel Choisy est père de Jena Choisy qui veut épouser Renée Urbanne Aubry

Ainsi nous avons trouvé qu’il y a une empeschement de consanguinité du quatre au quatriesme degré entre ledit Jean Choisy et ladite Renée Urbanne Aubry

à l’égard des causes et raisons qu’ils ont de demander la dispense dudit empeschement il nous ont déclaré que leur dite paroisse d’Étriché est si petite que les habitans sont presque tous parents ou alliés
2° que dans le commencement de leur recherche en mariage qui est il y a plus de deux ans ils n’avoient point connaissance ny pensé à cette parenté qui est entre eux, qu’à la vérité ils l’ont seu depuis, mais que le père d’elle Aubry aiant toujours favorisé cette recherche et souhaité jusqu’au dernier moment de sa vie qu’il vient de quitter, ce mariage, et engagé le suppliant à fréquenter sa maison, il y a lieu de craindre que la fille de trouve pas sortablement à se marier à d’autre
3° qu’elle est hors d’état de faire valoir sans estre mariée le peu de bien que son père et sa mère lui ont laissé
4° qu’elle n’a pas de parents auprès desquels elle puisse se retirer pour demeurer avec eux, qu’il n’y a pas d’apparence de la laisser seule à son ménage, où il lui faudrait au moins un valet
5° que son père tenait quelques terres à ferme, dont elle ne sait pas si les propriétaires vouderoient les décharger et les reprendre
et comme leur bien d’eux deux ne monte que la somme de 2 000 livres en fond suivant l’estimation à raison du dernier vingt et en 350 livres de meubles, hardes et marchandises, ledit Jean Choisy qui a père et mère ne recevant d’eux par avancement de droit successif que la somme de 150 livres et ladite Renée Urbanne Aubry aiant 100 livres de rente en fond d’héritage ou rente constituée, et 200 livres en effets mobiliers les charges présentes déduites, ce qui les met hors d’état d’envoier en cour de Rome pour obtenir la dispense dudit empeschement ce qui fait en tout la somme de 2 350 livres sur quoi est à observer que du côté de la fille on craint l’évenement d’un procès pendant actuelement au conseil du roy pour raison d’une depte (sic) due à messieurs de la Carterie Talour, dans laquelle on veut impliquer la succession de la suppliante, dont le principal de la somme demandée est de 500 livres avec 53 années d’intérest ce qui fait en tout une somme de près de 2 000 livres, qu’à la vérité l’on s’inquiète pour raison de ladite somme qui est solidaire entre eux.
autre observation est que si le mariage tarde à s’accomplir le curateur nommé par justice sera obligé de faire faire inventaire ce qui couteroit beaucoup
Troisième observation est que le père de la suppliante est décédé chargé d’une curatelle, dont on ne peut point savoir qu’elle sera le montant, et qu’ainsi l’on ne peut point statuer absolument à quoi peut monter le bien d’elle, par ce que cela dépend de l’évenement de ces deux affaires, lesquelles si elles venoient à tourner mail, il s’en faudroit beaucoup qu’elle n’eut la somme cy dessus merquée qu’elle a
ce qui nous a été certifié par lesdits témoings cy dessus dénommé, lesquels ont déclaré ne scavoir signer, fors les soussignés qui ont signé avec nous, de ce enquis

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