Inventaire après décès de la communauté de René Desnos et Louise Lechamps, Daon 1658

il convole en secondes noces mais a un fils du premier lit et doit préserver les droits de ce fils en faisant faire un inventaire.
Manifestement, René Desnos est fermier de plusieurs métairies, car nos allons voir ci-dessous des estimations de bestiaux sur plusieurs lieux. Vous remarquerez au passage que tous n’ont pas de moutons, et tous n’ont pas de boeufs, enfin, seul la closerie n’a pas de boeufs. Je suppose qu’un métayer lui louait à la journée ses attelages et venait labourer avec lui. De toute manière pour une petite exploitation, la paire de boeufs était un coût très élevé, et il vallait mieux loué un attelage chez un voisin à la journée. Je suppose que de nos jours, il en va parfois de même avec les tracteurs.

Maintenant le vocabulaire sera sans doute difficile pour certains, aussi je vous conseille de voir ma page HTML qui donne quelques mots indispensables. Lorsque ces mots ne sont pas dans ma page, j’ai mis entre parenthèses des explications, quand cela m’a été possible d’en trouver.

Les inventaires après décès, fort rares, sont toujours stupéfiants, car j’imagine, ou plutôt j’ose imaginer qu’on inventoriait une place en faisant méthodiquement le tour. Or, on trouve toujours un tel fouillis que j’ai du mal à comprendre le rangement. Et ici, vous allez découvrir que des cuillers en argent viennent entre les poullailles et des écuelles !!! Etaient-elles cachées dans le poulailler.
Quoiqu’il en soit, il y a bien des cuillers en argent, ce qui n’est pas le fait d’un métayer mais bien d’un marchand fermier.
Il possède même des armes, et lorsque j’en trouve, je complète ma page HTML sur les armes à travers les inventaires après décès. Ici, elles sont également totalement surprenantes, puisqu’il y a arquebuse et épée. Sans doute des reliques de leurs ancêtres ?
Enfin, dans la série des biens tout à fait surprenants, citons aussi un miroir, chose rarrissime.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 2E933 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 15 juillet 1658 (copie conservée en fonds de famille), inventaire des meubles tant morts que vifs tiltres enseignements demeurés de la communauté de honneste homme René Desnos et de défunte honneste femme Louize Lechamps vivante première femme dudit Desnos, ledit Desnos à présent convole en secondes mariage avecq honneste femme Anne Liger, iceluy fait à la request d’honorable homme René Lechamps sieur de la Maisonneufve curateur à la personne et biens de René Desnos fils mineur issu dudit Desnos et de ladite défunte Lechamps dans lesquels meubles ledit René Desnos mineur y est fondé pour une moitié comme héritier de ladite défunte Lechamps sa mère et l’autre moitié appartient audit René Desnos sieur de Maillé
pour faire laquelle appréciation ledit Lechamps et ledit Desnos père ont convenu pour experts scavoir ledit Lechamps de honorable homme Michel Vincent sieur de la Chesnais marchand demeurant au bourg de Daon et ledit Desnos de honorable homme Michel Desnos sieur de Cent marchand demeurant au lieu seigneurial de la Greslerais paroisse de St Michel de Faings, serment desdits Desnoes de Cent et dudit Vincent pris en tel cas reqis et accoustumé qui nous ont promis nous en faire fidèle rapport en leurs consciences par davant nous Guillaume Blanchet notaire royal demourant à St Laurent des Mortiers en présence de Me (blanc) à quoi a esté vacqué présentement comme ensuit
du lundy 15 juillet 1658
• 6 bœufs de harnois en poil rouge et brun estimés valoir ensemble 300 livres
• 2 bouvards prenant 3 ans, 2 toreaux de l’année dernière estimés valoir ensemble 90 livres
• 6 mères vaches en poil rouge et blanc et 3 veaux dont 2 masles et une femelle aussi en poil rouge le tout estimé valoir ensemble 164 livres
• une thore d’un an prenant 2 ans en poil rouge estimée 15 livres
• 2 quevalles l’une avecq un poullain d’un an allant deux, un poulain de l’année présente avecq un cheval hongre le tout en poil noir blanc et rouge estimés ensemble 120 livres
• un grand porc masle, une grande truye avecq 4 porcs de nourriture le tout en poil blanc estimés ensemble 35 livres
Tous lesquels bestiaux cy dessus inventoriés le prix d’iceux monte et revient à la somme de 734 livres dont en appartient à damoiselle Sue Desloges veufve de défunt Louis de Carbault escuyer vivant seigneur de la Touche et dudit lieu de la Gourdinière la somme de 370 livres 15 sols pour sa prisée dudit lie et de la mestairie des Nos partant reste la somme de 363 livres 5 sols
• (attention, je n’ai pas réussi ce § et je vous mets l’image ci-dessous afin que vous lisiez mieux que moi, si vous pouvez) 2 chartes ferrées avecq leurs esquipaiges garnis dessents de fer, une autre vielle charte brisée de peu de valeur, 2 charues avec leurs équipaiges joints courois, traictz et chevaux de parement trois proullieres de fer brelocs le tout quels autres esquipaiges de harnois estimés 110 livres »

proullière : corde, chaîne ou petit timon de 3 m de longueur qui remplace le timousset de bois qu’on accroche au timon pour l’allonger quand on veut atteler plus d’une paire de bœufs – selon M. Lachiver, Dict. du monde rural, 1997

• une vieille enclume de potin rompye 9 livres
• 2 tranches fourchées, 2 croz, 2 tranches, 2 pelles, 2 piets, un vouge, 2 vieux esseaux, 2 vieux hachereaux, une vieille hache, le tout avecq leurs manches de bois estimés valoir ensemble 8 livres
• 2 vieilles selles de cheval l’une d’homme et l’autre de femme, une bride et audtes esquipaiges 10 livres
• au pressoir de la Gourdinière, 2 vieux bossarts (je n’ai trouvé que « bosset, petit tonneau, selon M. Lachiver), 2 boquarres (rien trouvé, mais j’ai l’impression qu’on énumère des baquets et autres contenants), 2 vieux cuveaux, un fust de quard, 1 paires de portouères, une auge à piller des pommes, 2 poullains, 7 futs de tonneau, 2 poullains à charger du vin, les fourches de bois et perches à fil le tout estimé ensemble 30 livres
• 10 carreaux d’essil de noier de 12 pieds de long quenoilles, 4 carreaux de 9 pieds de long et de demi pied de large, le tout estimé 17 livres
• un bas (sans doute « bat ») à cheval lequel est dans le grenier dessus le cellier 3 livres
• 200 livres de lin enbraié tant bon que mauvais estimé 15 livres le cent soit 30 livres
• 124 livres de chanvre en torchon estimé 20 livres
• 6 pippes de vin, dont 4 blanches et 2 cleretes, le tout estimé 150 livres
• un grand chaudron d’airain tenant 4 seilles, un autre chaudron tenant 2 seilles, un autre petit chaudron tenant demie seille, le tout estimé 15 livres
• une petite poisle ronde tenant 2 seilles et une broche à rostir, estimé 5 livres 5 sols
• une grande marmitte avecq sa cuiller et ances, estimée 3 livres
• un fust de busse (pas d’estimation)
• 2 charniers dans lesquels y a à l’estimation d’un porc salé le tout estimé 25 livres
• lopin (morceau de quelque chose) de cuir soit une portion d’ampaigne et une grande chanvre, le tout estimé 61 livres
• un grand out coffre tenant 12 boisseaux de peu de valeur, 30 sols

sommes transportés en la cuisine dudit lieu de la Gourdinière dont avons trouvé les meubles qui ensuit (sic) :
• un charlit de bois de noier assemblé avecq des vis en foncé de bois, garni d’une couette, un traverslit ensouillé de coutis, un autre traverslit ensouillé de toile, 2 draps de grosse toile de réparon, 2 pantes de sarge de quant (sic, pour « Caen ») ballant ( ???), une bonne grasse ( ???, je n’ai pas compris mais ce n’est surement pas une couverture pour faire la grasse matinée, laquelle n’existait pas en cuisine), une couverte de sarge sur fil, une paillasse le tout estimé 36 livres
• une panne de terre avecq une autre vieille panne aussi de terre le tout estimé 5 livres
• une vieille table en hestaux et une vieille chese percée, le tout 30 sols
• 2 selles abimées e tun sac et une meue à mettre des poullailles le tout estimé 6 sols
• un trépié de peu de valeur 15 sols
• un charlit de bois de noier garni d’une paillasse, une couette, un traverslit, 2 orillers, le tout ensouillé de coutis, une mante de lit, un tour de lit avecq sa frange, garni de rideaux et autres garnitures, le tout de sarge couleur vert brun garnis de leurs franges, 2 draps de toile de brin en réparon, le tout estimé ensemble 100 livres
• un cabinet garni de cabinet (petite armoire) garni de 3 armoires fermantes de clef avecq aultres équipages le tout estimé 20 livres
• une paire de landier, une pelle de fer, 2 cramaillères (crémaillères), un soufflet, une quasse (casse) le tout estimé 8 livres
un fusil de 4 pieds de quanon (sic) et une vieille arquebuze le tout ensemble 15 livres
• un grand vieil coffre fassonné fermant de clef tenant 12 boisseaux de bois de noier estimé 10 livres
• un autre grand coffre de bois de noier fermant de clef tenant 10 boisseaux estimé 15 livres
• un grand vieil coffre fait en fasson de prisse non fermant de clé néanmoings garni de sa serrure estimé 4 livres
• un petit chaudron d’airain tenant une seillée, 2 petites marmites, un poislon, 2 couvercles de pot, 3 vieux poislons, une poisle à queue, le tout estimé 13 livres 10 sols
• 5 chaises de jonc, 2 petits escabeaux, une selle de cuir, ensemble 50 sols
• un rond à dresser de peu de valeur 5 sols
• 72 livres d’étain tant en vesseaux creux que plats et assiettes estimés valoir 20 sols la livre soit 72 livres
• un espée et un vieu baudrier estimés ensemble 3 livres
• une couette, un traverslit de plume ensouillé de toile de peu de valeur, une vieille couverte de sarge, 2 draps de toile de réparon, le tout de peu de valeur 8 livres
un mirouer de glasse d’Angletaire avecq sa quarie (je suppose que la quarie est l’encadrement, le tout fort rare, et à remarquer) estimé 4 livres
• 2 douzaines de serviettes de toile de lin à 100 sols la douzaine soit 10 livres
• 3 douzaines de serviettes de grosse toile my usée à 60 sols la douzaine, soit 9 livres
• 4 douzaines de serviettes de toile de brin de demi aulne de toile chacune, estimées valoire 4 livres 10 sols la douzaine, soit 18 livres
• une autre douzaine de serviettes de grosse toile my usée estimée 3 livres
• 5 aulnes de toile de lin estimée 30 sols l’aulne soit 7 livres 10 sols
• une nappe de toile de lin neufve d’une aulne de laize de 3 aulnes, marquée de fil dinde (le fil d’Inde est la soie au XVIème siècle, selon Lachiver), estimé 4 livres
• 16 nappes de toile de brin en réparon presque my usée estimé à 35 sols pièce soit 28 livres
• 17 draps de toile de brin en lin et de brin en réparon, de chacun 3 aulnes et demie, et de 4 aulnes, partie desquels sont my usés, estimés ensemble 42 livres 10 sols
• une livre de poupée de lin à 15 sols la livre, soit 8 livres 5 sols
• 6 draps de toile de lin de chacun 4 aulnes et demie estimés à 70 sols chacun, soit 21 livres
• 15 livres de fil de réparon blanc estimé 8 sols la livre, soit 6 livres
• 4 aulnes de toile de brin en réparon sur fil estimée à 15 sols la livre, soit 3 livres
• une douzaine d’essuie mains tant bons que mauvais 36 sols
• 25 poches tant bonnes que mauvaises 20 livres
• un crochet à pèzer 15 sols

de la salle dudit lieu nous sommes transportés en la haulte chambre dudit lieu et avons trouvé les meubles qui ensuivent :
• une table tirante avecq des marchettes garnie de 2 bancelles et un banc en foncé fermant de clef le tout estimé 12 livres
• 70 livres de réparon estouppes à brin laisivé à 7 sols la livre soit 24 livres 10 sols
• un grand vieil bahut fermant de clef avecq ses marchettes, 7 chères (chaises) de jonc le tout 11 livres
• une couette ensouillé de toile, un traverslit aussi ensouillé de toile, 2 draps de lits, une mante verte brune avecq une sorte de courtine (rideau de lit) garnie de son etorf ( ???), deux rideaux de toile avecq le drap servant de traverslit et cheminée, 2 draps de toile, le tout 18 livres
• une couette un traverslit ensouillé de toile non pezée, une couverte de sarge sur fil teinte en vert avecq les pantes, servant de tour au lit estoffe et son passement teint rouge de laigne et encore une autre couverte de sarge sur fil, le tout 30 lvires
• 40 livres de laine sallée ( ???) avecq le suint estimée 20 livres
• un petit coffre tenant 2 boisseaux fermant de clef de peu de valeur 30 sols
• à l’estimation de 100 livres de soupillonière ( ???) d’estoupes et 2 boisseaux de nois le tout 8 livres
• un vieil charlit de peu de valeur, une couette, un traverslit ensouillé de toile, une paillasse, une couverte de toile, 2 draps de lit, le tout de peu de valeur estant dans le logis de la mesetairie dudit lieu 11 livres
• 5 braies à brayer du lin de peu de valeur 5 livres
• une vieille huge mée avecq un van à vanner, 3 douzaines d’essuie-mains vieux 6 livres
• une seillée, avecq une baratte et son baraton, une radouère (règle ou rouleu pour rader le blé dans la mesure, pour unir la surface, selon Lachiver), ce qu’il y a de fuseaux de main, 2 rouets à filer fil garnis de dantries, un travaoueil, et leurs esquipaiges, le tout 3 livres
• 2 vieux encherouers, 3 vieux draps de toile de réparon le tout 6 livres
• ce qu’il a de poullailles 3 livres
6 cuillers d’argent 16 livres
• ce qu’il y a de petits pots escuelles de terre cuillers de bois 30 sols
• ce qu’il y a de panniers d’ouziers, de clissons fourches et retrait de bois le tout 30 sols

s’ensuit les bestiaux qui sont sur ledit lieu et mestairie des Noes dépendant de ladite terre de la Gourdinière
• 2 boeufs en poil rouge et brun ensemble 72 livres
• 4 bouvards aussi en poile rouge et brun 90 livres
• une quevalle avecq son poulain et un petit cheval entier le tout en poil rouge et gris 30 livres
• 16 brebis 20 livres
• 2 mères vaches avecq 2 veaux en poil rouge et brun 50 livres
• un thoreau, un thore de 2 ans en poil rouge et brun 30 livres
• un autre torreau et une thore de l’année dernière en poil rouge et noir 16 livres
• une grande truye et 8 cochons de lait 20 livres
tous lesquels bestiaux cy dessus revenant ensemble à la somme de 328 livres tournois dont Ambrois Poilasne métayer dudit lieu y est fondé pour une moitié montant la somme de 164 livres tournois et pareille somme audit Desnos mineur susdit 164 livres

s’ensuit les bestiaux quisont sur le lieu et closerye de la Berthelommais dont ledit Desnos est fermier
• 3 mères vaches et un veau d elait et une torre prenant 2 ans le tout en poil rouge et brun, ensemble 80 livres
• 2 thores d’un an en poil rouge 20 livres
• 2 grands porcs et 3 petits en poil blanc et noir, ensemble 26 livres
tous lesquels bestiaux cy dessus revenant ensemble à la somme de 126 livres sauf erreur de calcul, sur laquelle somme en appartient moitié à Pierre Hocquedin closier dudit lieu la somme de 63 livres et pareille somme de 63 livres auxdits Desnos père et fils sur laquelle somme ils doibvent la somme de 39 livres 5 sols de prisée partant il reste 6 livres 5 sols

au lieu et métairie du Matz que ledit Desnos est fermier sont les bestiaux qui ensuivent :
• 6 bœufs de harnois en poil rouge et brun que blanc estimés 220 livres
• un petit cheval et une quevalle borgne avecq un poulain de lait et un poulain d’un an le tout en poil rouge et frais blandin estimés 50 livres
• 4 mères vaches et 3 veaux de lait, une thore de 2 ans en poil rouge et noir et gris 112 livres
• 2 thoreaux de 2 ans en poil rouge 40 livres
• 2 thoreaux une thore d’un an aussi en poil rouge et brun 30 livres
• 17 bergers (pour « bergails », qui sont les brebis) 22 livres
• 4 grands porcs de l’année dernière et 4 porcs de l’année courante 42 livres
tous lesquels bestiaux cy dessus revenant ensemble à la somme de 516 livres tournois dont en appartient la moitié à René Godebille métayer dudit lieu montant la somme de 258 livres et pareille somme de 258 livres auxdits Desnos sur laquelle somme ils doibvent la somme de 200 livres de prisée au propriétaire dudit lieu partant reste 58 livres

s’ensuit les bestiaux qui sont sur le lieu et métairie de Maltouche appartenant en propre audit Denoes
• 8 bœufs de harnois en poil rouge et brun 250 livres
• 2 toreaux prenant 2 ans en poil rouge 40 livres
• 5 mères vaches avec 3 veaux en poil rouge et brun 110 livres
• 7 porcs de l’année dernière en poil blanc et noir 63 livres
• 4 porcs de lait de l’année courante 12 livres
• une quevalle grise avec 3 poulains et poulliches 60 livres
• une thore de 2 ans, 2 toreaux et une thore d’un an en poil rouge et brun 40 livres
le prix de tous lesquels bestiaux cy dessus audit lieu de Maltouche revenant ensemble à 575 livres tournois sauf erreur de calcul, dont en appartient la somme de 287 livres 10 sols à Charles Yvon métayer dudit lieu et pareille somme de 287 livres 10 sols auxdits Desnoes père et fils 287 livres 10 sols
La présente copie sur la minute étant au protocole de maistre Guillaume Blanchet vivant notaire royal faite par moy notaire royal soubz garde d’iceluy le 10 janvier 1673 – Signé Launay

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Jacques de Quatrebarbes se rend à Angers pour faire entendre ses droits sur la métairie de la Grossière Viret, La Rouaudière 1525

Manifestement, il est héritier en partie d’Antoine Turpin, mais c’est aussi le cas de Pierre Desnos sieur de l’Espinay, qui l’accuse d’avoir détourné les fruits de la métairie.
Ce lieu est nommé « la Groussière Viret » dans l’acte qui suit, et « la Grossière » dans le Dictionnaire de l’abbé Angot, qui ne donne pas de propriétaire ancien.

Malheureusement pour nous, le notaire Huot, donne rarement le lieu de vie des présents, mais curieusement il le donne à la fin de l’acte pour les témoins, comme si les témoins méritaient une plus grande attention que les acteurs eux-mêmes de l’acte. En tout cas, ce détail atteste l’importance des témoins.

collection particulière, reproduction interdite
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Donc, nous ne pouvons que supposer les lieux de vie de Quatrebarbes et Desnos, mais une chose est certaine la Rongère est à Saint-Sulpice, et Desnos de son côté étant descendu à l’hôtellerie de l’Ecu de France, doit aussi demeurer quelque part en Haut-Anjou.
Ce qui m’amène à conclure que pour un différent, assez minime par ailleurs, portant sur une année des fruits d’une métairie, ces 2 personnages viennent à Angers. J’y vois, encore une fois, la marque qu’ils sont venus prendre conseil auprès d’un avocat à Angers, car ces messieurs avaient un niveau de conseil juridique reconnu dans tout le Haut-Anjou. Je suis même persuadée qu’après moi, un jour, mes travaux seront utiles à des étudiants en Histoire ou autres historiens, pour étudier ce rôle des avocats, car j’insiste sur leur qualité de conseil juridique exceptionnel qui ressort de toutes mes lectures.
C’est donc à ce titre que je trouve autant d’actes concernant les habitants du Haut-Anjou chez les notaires d’Angers. Car, même si vous ne vous en étiez pas apercu, mon blog n’est basé que sur les notaires d’Angers, qui sont les seuls à avoir un fonds déposé ancien. Enfin, les seuls dans ma région, car je ne connais pas les autres régions, et je crois savoir que certaines sont encore plus riches qu’Angers.

J’ai trouvé tous les actes qui sont sur ce blog, grâce à mes longues recherches. Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121– Cette trouvaille ainsi que sa retranscription constituent un apport intellectuel au titre de la loi, s’agissant de textes anciens. Par ailleurs ce blog constitue une publication. Seule la copie personnelle est autorisée. La copie ou discussion ailleurs sur Internet constituent un vol de propriété intellectuelle. Voici la retranscription de l’acte :

A tous ceulx qui ces présentes verront, la garde des sceaulx, establiz aux contractz royaulx d’Angers, salut, savoir faisons que aujourd’huy 20 décembre 1525, en la précence de Nicolas Huot notaire juré desdites cours et des tesmoings cy après nommés, noble homme Jacques Quatrebarbes sieur de la Rongère et de Murs s’est transporté en la maison et hostellerie ou pend pour enseigne l’escu de France en la rue Sainct Aulbin de ceste ville d’Angers
en laquelle maison il a trouvé en personne noble homme Pierre Desnoz sieur de l’Espinay et de la Tabarière auquel sieur de l’Espinay et de la Tabarière ledit Quatrebarbes a dit et déclaré telles parolles ou semblables

    ce Pierre Desnoz serait-il lié à la famille Desnos qui hante par la suite Soeurdres ?
    Les terres qu’il possède ici se retrouvent-elles dans les biens de la famille Desnos de Soeurdres.
    Ce serait alors un lien éventuel !

monsieur de la Tabarière je vous diz et déclare que touchant les fruictz cueillete et revenu de la mestairie de la Groussière Viret sise en la paroisse de la Rouauldière en ce pais d’Anjou je n’en ay aucuns prins ne percuz et si aucuns en avoit prins ou prevoyé pour l’année je n’auroys ce faict et n’entens ce faire cy non par le moyen du marché et baillé afferme des deux tierces parties que feu Anthoine Turpin en son vivant m’en avoit faict et non en la qualité de héritier et n’entends iceulx prandre que par bénéfice d’inventaire depuis la ferme que m’en fist ledit feu Anthoine Turpin desdites deux tierces parties de ladite mestairie,

    en tous cas, il est clair qu’Antoine Turpin, probablement décédé sans hoirs, a laissé une succession collatérale, et que les deux acteurs de cet acte sont cohéritiers, ou partie des cohéritiers, car parfois dans les successions collatérales, les héritiers sont nombreux

laquelle ferme dure encores comme fait apparoir par la lettre de baillée afferme d’icelles deux tierces parties de ladite mestairie
sans préjudice de mes autres droitz que je veut dire et maintenir avoir sur icelle mestairie et autres choses demourées du décès et succession dudit feu Anthoine Turpin
protestant toutefois où les choses susdites me seroient empeschées de moy reprandre et adresser pour estre récompancé sur les biens et choses dudit feu Anthoine Turpin ou autrement ainsi que par justice pourra estre ordonné
et sur ce ledit Quatrebarbes a exhibé audit sieur de l’Espinay ses lettres royaulx de bénéfice d’inventaire dont et desquelles choses susdites ledit Quatrebarbes a demandé et requis instimation audit notaire ce qui luy a octroié
et à tout ce ont esté présents René Vincelat marchant pelletier et Thomas Godiveau maistre barbier demourans à Angers tesmoings à ce requis et appellez pour servir et valloir audit Quatrebarbes en temps et lieu ce que de raison
et nous la garde dudit scel à la requeste desdits notaire et tesmoings auxquels en ce et plus grans choses adjoustons plaine foy et pour plus grande approbacion avons mis et appousé à cesdites présentes le scel estably auxdits contractz au susdit contract

    je suis stupéfaite devant autant de précautions juridiques. Le jeu en valait sans doute la chandelle ! Car, cette démarche à un coût pour les papiers ainsi établis, et à ce coût il convient d’ajouter le coût du voyage à Angers et de l’hôtel !

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Michel Desnos achète le poisson de l’étang de Daon, 1629

pour 300 livres, donc il doit s’agir d’un bel étang. Il a quelques mois pour le pêcher, et ici, contrairement à bien d’autres ventes de poisson, il ne s’agit pas de poisson pour le carême, mais pour la consommation tout au long de l’année.

Mon site et blog contiennent plusieurs actes notariés trouvés et retranscrits par mes soins

    sur mon site voyez la page Poissonnier
    sur mon blog, j’ai ajouté une catérogie Pêche, dans les Spécialités de l’Agriculture. Donc vous la trouvez ci contre dans la fenête CATEGORIES – AGRICULTURE – SPECIALITES – PECHE

J’ai trouvé, grâce à mes longues recherches, cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Cette trouvaille ainsi que sa retranscription constituent un apport intellectuel au titre de la loi, s’agissant de textes anciens. Par ailleurs ce blog constitue une publication. Seule la copie personnelle est autorisée. La copie ou discussion ailleurs sur Internet constituent un vol de propriété intellectuelle. Voici la retranscription de l’acte :

Le samedi 26 mai 1629 avant midy, par devant nous René Serezin notaire royal à Angers fut présent et personnellement estably René Gilles sieur de la Rue demeurant à Daon, fermier de la seigneurie de Daon et Breon Subert,
lequel a vendu et encore par ces présentes vend à Michel Desnos son beau-frère marchand demeurant à Cantenay

    surprise ! car Michel Desnos demeure habituellement à Soeurdres, et non à Cantenay !

à ce présent et acceptant tout le poisson de quelque espèce et qualité qu’il soit, sans réserve aucune, estant au grand estang dudit Daon, ainsi qu’il verra bon estre et pour en faire par ledit Desnos la pesche à ses despens ledit de la Rue luy en a donné délay et terme jusques au jour et feste de Nouel dedans lequel temps il demeure tenu la faire par la bonde ordinaire en la manière acoustumée
et a esté ce fait pour et moyennant la somme de 300 livres tz que ledit Desnos demeure tenu payer en l’acquit dudit de la Rue à madame de Charnie ?

    j’ai cherché en vain à Bréon-Subert et à Daon, le nom des seigneurs, et vu que la famille de Montalais possédait Daon, mais pas trouvé le nom de cette dame. Si vous avez une idée, merci de me le signaler.

pour la ferme de ladite terre de Nouel dernier passé et de luy en fournir acquit et quittance toutefois et quantes, sans préjudice audit Desnos de ce que ledit de la Rue luy doit par ailleurs
ce qui a esté stipulé et accepté par les parties et à ce tenir etc obligent etc renonçant etc foy jugement condemnation etc
fait et passé audit Angers maison de nous notaire en présence de Michel Granger et François Chauvée praticiens demeurant Angers tesmoins

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

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Les héritiers de Jean Gilles acquitent une dette vers Antoine Gautier, Daon et Paris 1627

Jean Gilles, auteur ultime de mes Gilles, faisait manifestement des affaires ou des contrats d’obligation importants et avec des personnages qui se sont quelque peu éloigné de l’Anjou. Ici en effet, ce Jean Harangot est de Poitiers et traite pour Antoine Gautier, de Paris. Par contre les motifs de ces dettes croisées avec les familles Lenfant et Duchesne reste pour le moment non explicités.
Une chose est cependant certaine : je me souviens de mes débuts dans la famille Gilles, peu aisée à reconstituer faute de liens familiaux totalement explicites, qui furent longs à trouver, mais maintenant, je regorge de preuves que j’ai débusquées dans les actes notariés, dans lesquelles la fratrie des enfants de Jean Gilles se répète toujours correctement. Je descends de Renée Gilles épouse Trochon en premières noces, qui est ici en secondes noces épouse Duvau. Et je m’aperçois d’ailleurs au passage que ce second époux est toujours qualifié « écuyer ». J’ignore tout de cette famille Duvau, qui semble noble et ne fut que le beau-père de mon ascendante.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte :
Le lundi 26 avril 1627 après midy, par devant nous René Serezin notaire royal à Angers fut présent et personnellement estably Me Jehan Harangot, recepveur des décimes à Poitiers, y demeurant paroisse saint Paul, au nom et comme procureur de Me Anthoine Gaultier advocat en parlement comme il a fait apparoir par sa procuration passée au chatelet de Paris par Jean Saulnier et Pierre Crosse notaires le 10 de ce mois, demeurée cy attachée pour y avoir recours quand besoin sera
lequel a confessé avoir eu et receu contant en présence et à vue de nous de René Gilles sieur de la Rue demeurant à Daon, Jacques Duvau escuyer mari de damoiselle Renée Gilles demeurant audit Daon, Michel Desnoes mari de Joachine Gilles et encore comme curateur à la personne et biens de Pierre Gilles son beau-frère, demeurant au lieu seigneurial de Collonge paroisse de Seurdres et Jacques Huault père et tuteur naturel des enfants de luy et de défunte Simone Gilles vivante sa femme demeurant en la paroisse de Marigné près Chateaugontier, enfants et héritiers de défunt Jehan Gilles sieur de la Rue à ce présents
la somme de 1 600 livres tz par une part qui estoit due audit Gaultier comme ayant les droits de Jehan Lenfant escuyer sieur de Louzil et damoiselle Claude Dorvaulx par lesdits héritiers Gilles et que lesdits héritiers estoient condamnés payer audit Faultier par sentence donnée en la sénéchaussée de ceste ville le 4 janvier 1625 par arrest du 16 juillet dernier
et la somme de 288 livres 15 sols par autre part pour les intérests de ladite somme depuis le 7 juin 1624 jour de la demande faite en jugement comme ledit Gaultier assuré par sadite procuration jusques à huy
dont et desquelles sommes de 1 600 livres d’une part et 288 livres 15 sols par autre ledit Harangot audit nom s’est tenu contant et en a quité et quite lesdits héritiers Gilles et tous autres sans préjudice des frais et despens adjugés par lesdites sentences et arrest et de ceulx faits en exécution et aussi sans préjudice du recours despens dommages et intérests desdits héritiers à l’encontre dudit sieur de Loucheraye et autres ainsi qu’ils verront estre à faire
déclarant lesdites dommes dessus par eulx payées faire partie de ce qu’ils ont ce jourd’huy receu de damoiselles Françoise et Perrine Duchesne
et à ce tenir etc obligent etc renonçant etc dont etc
fait et passé audit Angers maison de nous notaire en présence de Me Jehan Granger et François Chauviré praticiens audit lieu tesmoins

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Les héritiers de Jean Gilles sieur de la Rue encaissent des arriérés fort élevés, Daon 1627

Voici les héritiers Gilles dans une bien curieuse affaire, car ils touchent ici, après de longues procédures, une forte somme. La raison évoquée serait un contrat de mariage, mais on voit mal lequel et surtout avec de telles sommes !

    Voir mon étude de la famille GILLES

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte :

Le lundi 26 avril 1627 après midy, par devant nous René Serezin notaire royal à Angers feurent présents et personnellement establys René Gilles sieur de la Rue demeurant à Daon, Jacques Duvau escuyer mari de damoiselle Renée Gilles demeurant audit Daon, Michel Desnoes mari de Joachine Gilles et encore comme curateur à la personne et biens de Pierre Gilles son beau-frère, demeurant au lieu seigneurial de Collonge paroisse de Seurdres, et Jacques Huault père et tuteur naturel des enfants de luy et de défunte Simone Gilles vivante sa femme demeurant en la paroisse de Marigné près Châteaugontier, et encore tous les dessus dits comme soy faisant fort de Me Jehan Gilles prêtre leur frère, tous lesdits Gilles enfants et héritiers de défunt Jehan Gilles vivant sieur de la Rue leur père d’une part,
et damoiselle Françoise Duchesne fille aînée et principale héritière de défunt Claude Duchesne vivant escuyer sieur de Craye demeurant en la paroisse du Loroux Béconnais et damoiselle Perrine Duchesne sa sœur puisnée demeurante en la paroisse de Beauvoir d’autre part
lesquels ont recogneu et confessé avoir en exécution de la sentence donnée entre eulx en la sénéchaussée de ceste ville le 10 mai 1625 et arrêt confirmatif d’icelle du 13 août 1626 procédé au compte et calcul de ce que les héritiers Gilles ont payé à Jehan Lenfant écuyer sieur de Louzil et damoiselle Claude Dorvaulx son épouse en conséquence du contrat de mariage du 30 avril 1589 dont est question
à savoir en la transaction par nous passée le 1er juillet 1622 entre lesdits héritiers et lesdits sieur et damoiselle de Louzil 5 200 livres et par quittance en conséquence des 2 juillet 1623 et 27 juin 1625 la somme de 4 000 livres en principal, revenant lesdites deux sommes ensemble à la somme de 9 200 livres qui est pour le tiers desdites damoiselles de Craye la somme de 3 066 livres 13 sols 4 deniers
et les intérests d’icelle somme de 3 066 livres 13 sols 4 deniers depuis le 1er juillet 1622 jusques à huy revenant à 923 livres faisant lesdites 2 sommes ensemblela somme de 3 989 livres 13 sols 4 deniers
quelle somme lesdits damoiselles ont présentement solvée payée et baillée auxdits René Gilles, Duvau, Desnoes et Huault esdits noms, qui icelle somme ont eue prise et receue en présence et à vue de nous en espèces de 16 sols et autre monnaie au poix et prix de l’ordonnance dont ils se sont tenus contant et en ont quité et quitent lesdites damoiselles auxquelles ils ont fait délivrance par main levée de leurs terres et la décharge des commandements les payant par lesdites damoiselles de leur frais si aucuns ils prétendent,
le tout sans préjudice auxdits héritiers Gilles des frais et despens à eux adjugés contre lesdites damoiselles par lesdites sentences arrest et autres despens et desdites saisies en conséquence jusques à ce jour, et encores sans préjudice du surplus desdites sommes cy dessus spécifiées et d’autres sommes de deniers tant en principal qu’intérests frais et despens par eulx payés et à payer en conséquence dudit contrat, transaction et autres actes en résultant, et de leurs frais et encoes de leur recours despens dommages et intérests à l’encontre de René Duchesne escuyer sieur de Loucheraye et autres ainsi qu’ils verront estre à faire,
et les défenses desdites damoiselles au contraire, et sans préjudice à elles de leur recours despens dommages et intérests contre ledit sieur de Loucheraye et autres pour lesdites sommes par elles cy dessus payées que autres si aucunes elles estoient contraintes payer ainsi qu’elles verront estre à faire et déclaré le payement par elles cy dessus fait procède des deniers qu’elles ont esté contraintes de prendre à rente afin d’avoir délivrance de leurs terres et d’empescher le cours des criées et bannies icelles encommencées et continuées jusques à la troisième, savoir 2 000 livres de Jehan Janneaulx par contrats passés par devant Baudriller notaire sounz ceste cour le 24 de ce mois et ce jourd’huy 2 200 livres de (blanc) Lheridon veuve de défunt Veron sieur de la Noue par contrat passé par devant nous soubz la caution de vénérable et discret Me Pierre Mesnil prieur de Ménil auquel elles en auroient baillé contre-lettre d’indemnité pour plus grande sureté desqeulles elles consentent ledit Mesnil estre et demeurer subroger ès droits d’hypothèque qui compétoient et appartenoient auxdites damoiselles de Louzil en conséquence du contrat de mariage, ce que ledit Mesnil prend et accepte
et à ce tenir etc obligent lesdites parties respectivement etc renonçant etc dont les avons jugés etc mesmes lesdits héritiers Gilles esdits noms et qualités et en chacun d’iceulx seul et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personne ne de biens renonçant aux bénéfices de division discussion d’ordre etc foy jugement condemnation etc
fait et passé audit Angers maison de nous notaire en présence de Me Jehan Granger et François Chauviré praticiens audit lieu tesmoins

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Engagement de la terre de l’Ouchinaie pour payer ses dettes, La Jaille-Yvon 1619

Voici un besoin pressant d’argent et une seigneurie mise en gage c’est à dire vendu à condition de grâce de rémérer dans 3 ans. Et parmi ceux qui ont leurs bien saisis, je trouve l’un des miens, René Gilles sieur de la Rue. Voici donc comment il est dans cette galère.
A l’issue de cet acte, je vous remercie de bien vouloir me dire si oui ou non vous pensez par une quelconque des phrases, que mon René Gilles peut avoir un quelconque lien de parenté ou alliance avec René Duchesne. D’avance merci.

    Voir ma famille GILLES

Il est clair ici que les vendeurs, nombreux, ne sont pas tous les propriétaires de la seigneurie vendue. D’ailleurs on découvre au fil de ce long et alambiqué acte quelques bribes d’histoire. Ainsi, au final, on peut conclure que les Duchesne, sans doute ceux de la génération précédente, ont fait un prêt important, si important d’ailleurs qu’il dépasse 8 000 livres. Pour faire ce prêt, ils ont eu des cautions, dont Jean Gilles sieur de la Rue. Ceci se passait en 1589. Et nous voici en 1619, c’est-à-dire, 30 ans plus tard ! Les biens de tous les coobligés, qu’ils soient le vrai emprunteur ou ses cautions, ou plutôt les enfants de l’emprunteur et ses cautions puisque nous sommes 30 ans plus tard, ont été saisis, tant meubles qu’immeubles.

l’Oucheraie, aliàs l’Oncheraie, commune de la Jaille-Yvon. – avec joli château moderne ortant un petit clocheton qu’on entrevoit au passage le long de la rivière. – Ancien fief et seigneurie dont est sieur Jean Duchesne, écuyer, 1540, 1579, René Duchesne, 1595, 1637, gentilhomme ordinaire de la chambre, mari de Françoise de Broc. René Duchesne l’engage le 24 mai 1619 à Guy Grudé sieur de la Chesnaie, pour 8 000 livres qu’il devait à Jean Lenfant depuis 1589 – La terre est adjugée par décret en 1627 à noble homme Guy Grudé de la Chesnaie ; – elle appartient en 1720 à noble homme François Armenault et passe par licitation entre ses héritiers, à Françoise Dézérée, veuve de Pierre Armenault, en 1743. (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876 – en rouge complément d’Odile Halbert)

Si vous lisez attentivement Célestin Port, vous constatez que René Duchesne est dit « sieur de l’Oucheraie » en 1637. Il convient toujours dans Célestin Port de comprendre le titre, et non le propriétaire du lieu, car en Anjou, et sans doute ailleurs, on avait l’habitude de porter un titre bien longtemps après la vente de la terre en question, voire plus d’un siècle, et j’ai même des cas où bien après la vente de la terre on a même supprimé le patronyme de son nom pour ne garder que le nom de la terre vendue depuis longtemps, et mimer ainsi les nobles.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte : Le vendredi 24 mai 1619 avant midy, par devant nous René Serezin notaire royal à Angers furent présents et personnellement establys René Duchesne escuyer sieur de Loucheraye demeurant en sa maison seigneuriale de Landefer paroisse du Vieil Baugé, René Gilles sieur de la Rue, demeurant au lieu seigneurial des Bruz Subiot paroisse de Daon, Jacques Duvau escuyer sieur dudit lieu demeurant audit Daon et Michel Desnos sieur du Grand Maillé demeurant à Colongé paroisse de Seurdres
lesquels soubzmis soubz ladite cour eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personne ne de biens etc ont recogneu et contessé avoir ce jourd’huy vendu quité cédé délaissé et transporté et par ces présentes vendent quitent cèddent délaissent et transportent perpétuellement par héritage et promettent garantir de tous troubles hypothèques et empeschements quelconques
à noble homme Guy Grudé sieur de la Chesnaye conseiller du roy assesseur civil et criminel au siège de la prévosté de ceste ville, y demeurant paroisse de saint Jehan Baptiste, présent stipulant et acceptant, et lequel a achapté et achapte pour luy ses hoirs et ayant cause
la terre fief et seigneurie de Loucheraye paroisse de la Jaille Yvon consistant en la maison seigneuriale jardins vergers aireaulx noyrais aulnays d’un grand cloux de vigne proche ladite maison et jardin, du boys taillis de la Brosse, de deux quartiers de vigne au cloux de la Grandinière, de la mestayrie et closerie de la maison de Loucheraye d’un pré appelé le Leddet, de la mestairye de Lasne, du clos de vigne proche du pré, d’une pièce contenant 15 hommées ou environ en la prée Gareau entre ce que dessus et la mestairie dudit lieu, du boys taillis de la maison, du Plessis Guonnier, port et pescheries, du fief de ladite maison hommes sujets cens rentes et debvoirs qui en dépendent sans rien desdites choses cy dessus appartenances et dépendances d’icelles en excepter retenir ne réserver
du fief et seigneurie de la Jaille Yvon à foy et hommage simple aulx services charges cens rentes et debvoirs seigneuriaulx et féodaulx anciens et acoustumés que les parties adverties de l’ordonnance ont vérifié ne pouvoir déclarer que ledit acquéreur paiera et acquitera pour l’advenir quite des arréraiges du passé
transportant etc la présente vendition faite pour le prix et somme de 8 000 livres tournois que ledit acquéreur promet et s’est obligé payer et bailler dans ce jour en leur acquit à Jehan Lenfant escuyer sieur de Louzil et à damoiselle Claude d’Orvaulx son espouse

Louzil : commune de Bouchemaine – Ancienne maison noble relevant de la seigneurie de Linières, avec cour, basse-cour, pigeonnier, jardins, enclos de murailles, étang, hautes futaies et garennes. – En était sieur en 1574 noble homme Jacques Lenfant, connu populairement sous le nom du capitaine Louzil, qui tenait les champs avec d’autres bandes et avait « bien faict du mal au pauvre peuple ». Il fut pris le 5 décembre par une compagnie d’habitants d’Angers, et le 24, par sentence du Présidial, décapité au Pilory ; – noble homme Christophe Lenfant 1584 ; – Esther de Marguerite 1593, 1616, sa veuve ; – Jean Lenfant 1629, sur qui la terre fut vendue judiciairement sans doute à Jean Avril, marchand à Angers, dont la veuve Mathurine Fardeau obtint du chapitre Saint Laud d’Anges pour elle et ses successeurs le droit d’avoir sépulture dans l’église et d’y placer son banc, à côté de l’épître, en forme d’accoudoir, avec deux écussions armoriés, à charge de 12 deniers par an de reconnaissance, 13 juin 1654 (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)

sur le contenu des sentences et arrests par eulx contre lesdits vendeurs et coobligés obtenus tant en ceste ville qu’en la cour de parlement à Paris des 28 janvier 1618, août dernier et autres en conséquence, et en fournir et bailler audit Duchesne acquit et quittance bonne et vallable dudit sieur de Lourzil, à peine de toutes pertes despens dommages et intérests,
et droits d’hypothèque desdits sieur et damoiselle de Louzil lesdits vendeurs promettent en iceulx faire subroger ledit acquéreur pour plus grande seureté et garantie des présentes et encores promettent faire y renoncer lesdits sieur et damoiselle de Louzil sur ce qui reste pour le surplus de leur deub, en aulcune sorte et manière que ce soit au préjudice dudit acquéreur
lequel a donné grâce et faculté auxdits vendeurs d’icelle terre recourser et rémérer d’huy en trois ans prochainement venant en payant et refondant audit acquéreur en ceste ville en sa maison pareille somme de 8 000 livres et les loyaulx frais et mises raisonnables
compris en cette présente vendition les bestiauls dépendant desdites métairies en ce qui en appartient audit Duchesne desquels sera fait prisage pour en rendre pour pareil prisée lors de la rescousse et d’autant qu’il est nécessaire faire plusieurs réparations en ladite maison seigneuriale granges et pressoirs et ses vignes sont en mauvais estat, a esté accordé qu’il en sera fait procès verbal par devant le premier notaire ou sergent du pays et que ledit acquéreur si bon luy semble pourra y employer autre sergent jusqu’à la concurrence de la somme de 100 livres si tant en faut, outre le bois sera prisé sur les lieux selon le marché que ledit Duchesne en fera au gré de sa part 15 jours après sommation ou dénonciation au domicile par luy cy après esleu et à faulte de ce faire dans ledit temps et iceluy passé pourra ledit acquéreur faire ledit marché sans que sommation ne interpellation qui vauderont et auront pareil effet que s’il estoit fait par ledit Duchesne
j’ai compris que c’est bien Duchesne qui est le vendeur réel, et par contre je n’ai pas compris à quel titre interviennent les autres co-vendeurs nommés dans ce contrat, car manifestement ils ne sont pas propriétaires. Sans doute sont-ils dans ce contrat pour cautionner cette vente à rémérer.
j’ai aussi compris que Duchesne doit faire faire le prisage et le procès verbal à ses frais, jusqu’à concurrence de 100 livres et ce dans 4 semaines.
lequel a promis de bailler et mettre ès mains dudit acquéreur dedans 4 semaines tous et chacuns les titres papiers du fief et remembrances qu’il a concernant ladite terre fief et seigneurie selon inventaire pour estre rendus au désir d’iceluy audit cas de rescousse,
prometant outre ledit Duchesne faire ratiffier et avoir agréable ces présentes à Emmanuel de la Regnardière escuyer sieur de la Pieremaye ? et damoiselle Françoise Duchesne sa femme fille aisnée et principale héritière de feu Claude Duchesne vivant escuyer et les faire solidairement obliger à l’effet et accomplissement d’icelles et en fournir et bailler audit acquéreur lettres de ratiffication et obligaiton vallables dedans pareil temps de 4 sepmaines à peine de toutes pertes despens dommages et intérests
et pour l’effet et exécution des présentes et ce qui en dépend, lesdits vendeurs ont prorogé et accepté cour et juridiction par devant monsieur le lieutenant général de monsieur le sénéchal d’Anjou Angers pour y estre traités et poursuivis comme par devant leur juge ordinaire, renoncé et renoncent à tous déclinatoires pour quelque cause et privilège que ce soit et esleu domicile en ceste ville maison de Me Pierre Cherpantier sieur de la Bodinière advocat à Angers située sur la rue du Chaudron paroisse Saint Pierre pour y recepvoir tous exploits de justice dénonciations et sommations qu’ils consentent valoir et estre de tels effets force et vertu que si faits et baillés estoient à leurs propres personnes ou domiciles naturels
à laquelle vendition et ce que dessus tenir etc et à payer etc et aux dommages etc obligent lesdites parties respectivement mesme lesdits vendeurs eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens renonçant aulx bénéfices de division discussion d’ordre etc foy jugement condemnation
fait et passé audit Angers maison de nous notaire en présence de Me Pierre Charpentier sieur de la Bodinière advocat à Angers, Me Nicolas Jacob et Pierre Blouin praticiens demeurant Angers tesmoins

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PS (le paiement à Jean Lenfant) : par devant nous notaire susdit furent présents Jehan Lenfant escuyer sieur de Louzil et damoiselle Claude d’Orvaulx son espouze de luy suffisament autorisée quant à l’effet des présentes par devant nous demeurant en la maison seigneuriale de Louzil paroisse de Bouchemaine, lesquels ont eu et receu contant en présence et à vue de nous dudit Grudé qui leur a payé et baillé en présence
et de demoiselle Ester de Marqueraye leur mère (cette phrase figure en marge avec un renvoi à cet endroit, mais j’avoue ne pas bien comprendre si c’est la mère de Jean Lenfant ?)
et desdits vendeurs suivant et en exécution du contrat de l’autre part à valoir et déduire sur ce qui leur estait adjugé contre lesdits vendeurs et leurs coobligés par sentence et arrest du 28 janvier 1616
la somme de 8 000 livres prix dudit contrat en espèces de pièces de 16 sols et autre monnaie au poids et prix de l’ordonnaice dont lesdits sieur et damoiselle de Louzil se sont tenus contants et en ont quité et quitent ledit Grudé et pareillement lesdits Duchesne, Duvau, Desnos, de la Rue et héritiers dudit défunt sieur de Creu

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et au moyen dudit paiement lesdits sieur et damoiselle de Louzil ont subrogé et subrogent ledit Grudé ès droits d’hypothèque qui leur compètent et appartiennent par le moyen du contrat de mariage de défunt François d’Orvaulx sieur de la Mothe et damoiselle Claude Duchesne vivants père et mère de ladite d’Orvaulx et obligation par iceluy défunt sieur de Crée et Jehan Gilles sieur de la Rue passé par Porcher notaire soubz la cour du Lyon d’Angers le (blanc) mai 1589 et desdites sentences et arrests jusques à concurrence de ladite somme de 8 000 livres

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sans préjudice du surplus pour raison de quoi ils ont renoncé et renoncent au profit dudit Grudé à se pouvoir et adresser sur et à l’encontre de ladite terre de Loucheraie sauf toutefois à son pouvoir sur la grâce retenue par ledit contrat et autres biens de leurs obligés et condamnés ainsi qu’il verra estre à faire du jourd’huy consentie audit Duchesne Duvau Desnos Gilles et coobligés
et ont dhabondant tout ainsi qu’ils ont fait par ladite sentence consenti délivrance et main levée de leurs meubles et immeubles saisis et exécutés en la décharge des commiissaires ensemble Symon sergent de leurs frais sur ce qu’ils prétendent de la non délivrance, ils consentent estre délivrés par devant notaire acte
ce qui a esté respectivement stipulé et accepté parlesdites parties à laquelle quittance et ce que dessus tenir etc
le vendredi 24 mai 1619 avant midy

PS (la ratiffication) : Le vendredi 9 juin 1619 par devant nous notaire susdit furent présents et personnellement establis Emmanuel de la Regnardière escuyer sieur de la Picoulaye y demeurant paroisse de Livré en Craonnais et damoiselle Françoise Duchesne son espouse de luy autorisée quant à ce, lesquels après que leur avons fait lecture par nous notaire et donné à entrendre de mot à autre du contrat de vendition et tout le contenu audit contrat, ils les ont déclaré de leur bon gré et libre volonté loué ratiffié et approuvé et par ces présentes louent ratiffient et approuvent et promettent n’y contrevenir en aulcune manière …

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