Tandis qu’en Anjou on tissait le lin, à Paris le meunier dormait dans le chanvre jaune : Montmartre 1694

Surprenante différence dans les modes de vie au 17ème siècle, car en Anjou on cultive certes du chanvre, mais il vient en second plan, et dans les inventaires après décès les draps, nappes et chemises sont en lin.

Chez moi, dans ma mémoire familiale et mes habitudes, le chanvre fait des draps plus épais, et on les utilisait pour les vendangeurs, ou autres employés. Je possède encore 3 draps de chanvre, archivés au fond de l’armoire mais très, très rarement utilisés.

  • Bilan actuel de l’industrie textile en France :
  • Une de mes nièces m’a posé la semaine dernière la question du tissage en France, car elle pensait qu’il avait presque disparu. Puisque je connaissait encore les Toiles de Mayenne, entre autres, j’ai donc tenté de faire le point en 2018, et il ne semble pas tout à fait négatif, mais semble plus ancré en spécialités et haut de gamme. Nous avons en effet de très nombreuses spécialités régionales qui sont loin de disparaître.
    Et le lin et le chanvre en sont.

    Ils tissent encore le lin dans le Nord, entre autres.
    Mais les Toiles de Mayenne font partie de notre patrimoine du Maine-Anjou.

    Et ils tissent le chanvre.

    Union des industries textiles

    Annuaire de l’industrie textile

  • le chanvre jaune du meunier du moulin Vieux à Montmartre
  • Le meunier du moulin Vieux de Montmartre possède beaucoup de linge, plusieurs douzaines de draps, plusieurs douzaines de chemises, le tout en chanvre jaune. J’ai découvert le chanvre jaune sur le site de l’usine actuelle de tissage du chanvre dans le sud.
    Donc le meunier est aisé, car il en possède beaucoup. Et le chanvre jaune est manifestement très utilisé à Paris, alors qu’en Anjou on prise le lin. Enfin, c’est une constatation basée sur un seul inventaire à Paris, mais le fait que tout y soit en chanvre semble bien signifier que le chanvre domine à Paris.

    Enfin, je tiens à souligner aussi ici que la chemise est en elle-même un signe social. Si vous le souhaitez je peux vous refaire son histoire en tant que linge de corps, car je me souviens que lorque j’ai découvert il y a quelques années que l’immense majorité de mes ancêtres n’en avait pas, et portaient à même la peau des tissus plus rudes et peu souvent lavés, pour dire jamais… je fus très choquée, tant on oublie tout cela, si ce n’est qu’en résumé notre nez a perdu la mémoire des odeurs puissantes qui constituaient leur quotidien, à commenceer par la leur.
    Odile