Partage en 4 lots des meubles de feu Pierre Simonnet prêtre : Angers 1583

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 29 décembre 1583 (Jean Lecourt notaire royal Angers) comme ainsy soit que le samedi 19 septembre dernier deffunt missire Pierre Simonet vivant prêtre demeurant en ceste ville d’Angers seroit décédé et allé de vie à trespas et auroit relaissé ses héritiers chacuns de Loys et Mathurin les Crocheriz enfants mineurs d’ans de honneste homme Jehan Crochery et de deffunte Michelle Simonnet vivante femme dudit Jehan Crochery lesquels succédoient en partie de la succession dudit deffunt Simonnet et laquelle partie de ses biens
et Macé Leboucher mary de Denise Simonnet ladite Denise Simonnet soeur dudit deffunt Me Pierre Simonnet aussi héritière pour une quarte partie dudit feu missire Pierre Simonnet
et Jacques et Phelippes les Petiteaulx enfants mineurs d’ans de deffunts Michel Petiteau et Mathurine Simonnet desquels ledit Leboucher est tuteur et succédant pareillement en une quarte partie de la succession dudit deffunt Simonnet
et Jehanne et Simon les Simonnets enfants mineurs de deffunt Jehan Simonnet et Perrine Desbois sa femme aussi héritiers pour l’autre (illisible) partie dudit feu Simonnet et auroient cy devant et … (ici les lignes sont emmêlées) des biens fait faire inventaire des biens meubles dudit deffunt Me Pierre Simonnet par devant Seureau notaire royal et Michel Meignan et iceulx relaissés en ladite maison où ledit deffunt Me Pierre Simonnet décéda et dont ils se seroient assemblés à huy

ledit Crochery comme héritier desdits deffunts Louis et Mathurin les Crocheriz qui seroient du depuis décédés, ledit Leboucher comme mary de ladite Denise Simonnet et curateur desdits Jacques et Phelippes Petiteaulx et comme soy faisant fort d’eulx et Guillaume Chappeau demeurant en la paroisse de Mouliherne en ce pays d’Anjou au nom et comme soy faisant fort de ladite Perrine Desbois veufve dudit deffunt Jehan Simonnet et desdits Jehanne et Simon les Simonnets pour partaiger et diviser entre eulx lesdits biens meubles demeurés de la succession de deffunt Me Pierre Simonnet et en y procédant et partaigeant entre eulx ils ont fait 4 lots desdits meubles les plus égaulx qu’il leur a esté possible et lesquels Crochery comme héritier desdits deffunts Loys et Mathurin les Crochery ses enfants et de ladite deffunte Simonnet en a prins opté et choisy ung desdits 4 lots desdits meubles lequel il a en notre présence et des tesmoings cy après nommés eus prins et receus et emportés et d’iceulx tenu à content et en a quité les susdits esdits noms ce stipulant et acceptant pour eulx leurs hoirs etc et ledit Leboucher comme mary de ladite Denise Simonnet a pareillement prins opté et choisy l’autre lot faisant la quarte partie desdits meubles dudit deffunt Me Pierre Simonnet qu’il a eus prins receus et emportés en présence et à veue de nous et s’en est tenu à content et en quite les susdits esdits noms, et ledit Leboucher comme curateur desdits Jacques et Phelippes les Petiteaux a prins opté et choisy l’autre lot faisant la quarte partie desdits meubles dudit feu Simonnet en présence et à veue de nous, duquel lot y a les meubles qui s’ensuivent scavoir une couette un traverslit et un oreiller le tout garny de plume et garny de leurs souilles 18 livres de vaisselle d’estaing tant creuse que platte une robe longue et une juppe de sarge fort usée ung vieil pourpoint de bazin, une courtine de toile de brin en brin à longue pante et courte frange, une petite longere de linge le tout my usé, une aube, une nappe de toile de brin en réparon, 3 chemises à usaige d’homme neufves, une nappe d’autel de brin en brin my usée, 3 draps de toile de brin en réparon my usés, plus une vieille tougelle de toile de brin, ung vieil rideau de toile de brin en réparon, 5 serviettes de toile de gros brin partie d’icelles my usées et les autres usées, 2 coueffes de toile de brin à usaige d’homme, ung vieil bissac, trois quarts d’aulne de toile de brin, ung vieil charlit de bois de chesne, 3 petits coffres aussy de de chêne mi usés, une table, un banc, une chaire, le tout de chêne fort vieil, une paire de landiers …(suivent 5 lignes pliées et emmêlées) … se faisant fort de ladite Desbois veufve dudit deffunt Jehan Simonnet et desdits Jehanne et François les Simonnet a pareillement prins et opté l’autre quart desdits meubles, et prins le lot auquel est les meubles qui s’ensuivent scavoir une couette ung traverslit ung oriller garnis de plume avecques leurs souilles, ung chandelier de cuivre, une méchante nappe d’autel, 4 draps de toile de brin en réparon presque my usés, une vieille courtine de toile de brin garnie de sa frange, ung tabler de toile de lin contenant 3 aulnes ou environ my usé, une autre petite nappe de toile de lin jaune une cousture par le milieu, une aulne de brin douge, 4 chemises neufves de brin en brin, une nappe de brin en réparon neufve, 5 serviettes 2 neufves et 3 my usées, une souille d’oriller neufve de brin en brin, 2 vieilles nappes, ung vieil rideau de brin my usé, ung vieil haut de chausses et une vieille juppe de sarge, un vieil pourpoint de vielle toile, ung vieil chaperon de chabonnerier, une vieille robe fourrée de sarge noire et 18 livres de vaisselle d’estaing tant creuse que platte, ung vieil charlit de bois de chesne, une vieille chese de bois de chesne, une broche de fer et une poisle aussy de fer, ung grand vieil dressouer de bois porté sur une chaire aussy de bois, et iceulx dits meubles cy dessus pour la part et portion desdits mineurs ledit Chapeau a euz prins et receuz et emportés en présence et à veue de nous et d’iceulx il s’en est tenu et tient à content et en a quité et quité les susdits ce stipulant et acceptant
et ont promis et promettent lesdits Leboucher et Chappeau esdits noms et qualités que dessus et dit Crochery d’iceulx dits meubles cy dessus par eulx prins l’en garantir acquiter et descharger et rendre quite et indempne vers lesdits mineurs, et au moyen desdits partaiges cy dessus se sont lesdites parties respectivement quités quitent desdits meubles, les ungs vers les autres, et ce fait ont les susdits esdits noms et qualités que dessus comté ensemblement pour raison des mises faites aux funérailles dudit deffunt Simonnet par ledit Crochery par lequel conte tout … ensemble déduit la somme de 13 livres quelle somme auroit esté trouvée en argent lors de la mort dudit deffunt Simonnet et qui auroit esté baillée audit Crochery pour faire lesdits frais et lesdites déductions faires a esté trouvé que ledit Crochery a fait et misé davantaige que ladite somme de 13 livres pour la somme de 28 livres 9 sols 6 deniers de laquelle somme est deu audit Crochery les 3/4 …
et ont ce que dessus respectivement stipulé et accepté, auxquels partages et conte et tout le contenu cy dessus tenir etc et sur ce etc obligent lesdites parties respectivement esdits noms et qualités que dessus eulx leurs hoirs etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc fait et passé audit Angers après midi présents à ce François Lebasle et Estienne Cailleau demeurant à Angers
lesdites parties nous ont déclaré ne savoir signer

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Echange de vignes entre Lecoq et les Leboucher, Villevêque 1518

et vous allez voir qu’on a même les liens des Leboucher, Lemesle et Lecamus, car ces deux derniers ont une épouse née Leboucher.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

(Acte délavé en partie à droite par l’humidité, et j’ai laissé alors des …) Le 17 avril 1518 après Pasques en nore cour royale à Angers (Huot notaire) personnellement establiz honneste personne sire Clémens Lecoq marchand ciergier demourant en la paroisse de saint Pierre d’Angers et Jacquette sa femme de luy suffisamment auctorisée par davant nous quant ad ce d’une part
et chacun de Jehan Lemesle de la Bougonnière et Jehan Leboucher demourans en la paroisse de Villevesque et Jehan Lecamus de la paroisse de Corzé ainsi qu’ils disent d’autre part
soubzmectans etc confessent avoir aujourd’huy fait les eschanges contreéchanges et permutations de leurs choses héritaulx cy après déclarés tels et en la manière qui s’ensuit, c’est à savoir que lesdits Lecoq et sa femme ont baillé et baillent auxdits Jehan Lemesle, Leboucher et Lecamus à leurs hoirs et aians cause les choses héritaulx qui s’ensuivent, c’est à savoir deux quartiers de vigne ou environ nommés la Noeraye … paroisse de Villevesque joignant des deux costés à la vigne des hoirs de feu Jehan Bournier maczon aboutant d’un bout à la vigne de Jamet Venet et d’autre bout aux terres de la mestairie aux Clercs et Duch… ou fye du seigneur de Souvigné et tenuz de luy aux debvoirs anciens et accoustumés
Item ung autre quartier de vigne en deux planches le tout en ung tenant assis ou cloux du Brossay en la paroisse de Pelloueille joignant d’un cousté aux vignes des hoirs feu Guillaume Joullain et d’autre cousté à la vigne de Guillaume Rogier aboutant d’un bout aux vignes de la veufve feu Denis Jullienne ou fye de Pelloueille et tenu de là aux debvoirs anciers et accoustumés pour toutes charges quelconques
et pour rescompense permutation et contreschange desdites choses baillées par lesdits Lecoq et sa femme auxdits Lemesle Boucher et Lecamus ont baillé et baillent audit Lecoq et sadite femme pour eulx leurs hoirs et aians cause les choses héritaulx qui s’ensuivent c’est à savoir ung quartier de vigne et ung quartier de terre le tout en ung tenant assis en ladite paroisse de Villevesque joitnant des deux coustés et aboutant des deux bouts aux terres et vigne dudit Lecoq et sadite femme la rue Normandesse entre deux
Item deux quartiers de vigne ou environ tout en ung tenant assis ou cloux des Guionnières en ladite paroisse de Villevesque joignant d’un cousté à la terre de maistre Pierre Truciet sieur de Bignons à cause de sa femme et d’autre cousté et aboutant des deux bouts auxdits Lecoq et sa femme la rue Normandesse entre deux, le tout ou fyé de Souvigné et tenuz de luy aux debvoirs anciens et accoustumés pour toutes charges quelconques avecques toutes et chacunes leurs appartenances et dépendances desdites choses ainsi baillées eschangées
et ont promis lesdits Lemesle Boucher et Lecamus faire lyer et obliger Phelippes veufve de feu Mathelin Leboucher demourant au Petit Souvigné en la paroisse de Villevesque avec Jehan Leboucher et mère des femmes desdits Lemesle et Lecamus à ce présent contrat et iceluy luy faire avoir agréable et en rendre et bailler lettre vallable de ratification auxdits Lecoq et sa femme dedans huit jours prochainement venant à la peine de 11 livres de peine commise à applicquer en cas de deffault auxdits Lecoq et sa femme ces présentes néantmoings demourans en leur force et vertu
transportans etc et est fait ce présent eschange permutation et contreschange entre l’un d’eulx à l’auter pour ce que très bien leur a pleu et plaist, auxquels eschanges permutations et contreschanges et tout ce que dessus est dit tenir et accomplir de part et d’autre et à garantir etc dommages etc obligent lesdites parties l’une vers l’auter chacun en tant et pour tant que luy touche eulx leurs hoirs etc renonçant etc et par especial ladite Jacquette au droit velleyen etc elle sur ce de nous suffisamment acertene, et de tout ce que dessus est dit etc foy jugement et condemnation etc
présents ad ce Guillaume Lemesle et Jehan Pare et … Poyet de la paroisse de Villevesque et François Boucher de Pelloueille tesmoings
fait à Angers en la maison dudit Lecoq les jour et an susdits

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l’Hôtellerie ou pend pour enseigne l’image de Notre-Dame, à Armaillé (49), 1737

tenue en 1737 par Geneviève Leboucher épouse de Louis Fortin, le lieutenant de gabelle à la Pihalaie.

Le contrat d’apprentissage de tailleur d’habits, analysé hier, donnait un renseignement qui est à mes yeux une pure merveille : le nom (et l’existence confirmée) de l’hôtellerie d’Armaillé : ou pend pour enseigne l’image de Notre Dame.

Armaillé est une charmante, et minuscule commune du Maine-et-Loire, à voir absolument. Allez rêvez à cette hôtellerie d’antant. Car, aujourd’hui tout nous a été uniformisé : un hôtel, un magasin, etc… porte un nom de chaîne, et les chaînes mutent en permanence. Pas plus tard qu’hier, j’ai constaté que 2 des 3 hôtels qui sont près de chez moi, avaient changé de chaîne…

Ils étaient bien plus gâté autrefois : des hôtelleries dans chaque petit bourg, voir plusieurs ; des noms aussi variés que joliement imagés, et des enseignes de métal représentatives partout.
Ces enseignes d’hôtels, aux noms aujourd’hui oubliés, je les trouve dans les actes notariés. C’est ainsi qu’hier, le contrat d’apprentissage précisait que Genevière Leboucher tenait l’hôtellerie ou pend pour enseigne l’image de Notre Dame à Armaillé. Voici quelques exemples en guise de mise en bouche :

  • Les Trois Rois, à Saint-Julien-de-Vouvantes, au 16e siècle.
  • La Croix Blanche, à La Cornuaille, en 1818
  • Le Boeuf Couronné, à Angers
  • Sainte Barbe, rue de la Poissonnerie à Angers, tenue en 1608 par François Lemesle, chevaucheur de l’écurie du roi et tenant la poste pour sa majeste. Elle possédait grande et petite écurie. Bref, une importante hôtellerie, relais de poste avant le nom.
  • L’Ours, au Lion-d’Angers, tenue au 17e et 18e siècles par les Delahaye.
  • La Cote de Baleine, faubourg Brécigné à Angers au 16e siècle tenue par Legoux.
  • La Tête Noire, rue du Pont de Mayenne à Laval, aussi relais de poste.

  • D’autres noms fleuris et fort variés sur ma page consacrée à l’hostellerie d’antant.
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    Grâce à Ernest Laurain, Laval possède une liste très riche, qui donne la meilleure illustration de la variété des noms. Les Nantais y retrouveront avec plaisir des noms qui leur sont familiers : le Chapeau Rouge, le Coq Hardi, etc… et je vous fait grâce des Cheval Blanc, Lion d’Or, et autres noms omniprésents…

    A la Révolution, on comprend que bien des noms se soient trouvés en mauvaise posture. Ce ne fut pas terrible de porter des images religieuses ou royales, si nombreuses… Sans doute est-ce la raison pour laquelle seuls les Cheval Blanc, Lion d’Or, et autres noms moins royaux, nous sont parvenus ! De là à nous avoir uniformisés à ce point aujourd’hui… Quelle immense perte nous subissons !
    Mais poussez la porte, et découvrez l’intérieur avec les 2 inventaires que j’ai en ligne (j’en prépare d’autres). Une immense salle en bas, 2 ou trois chambres collectives en haut, et le principal est l’écurie, car le cheval ne dort pas sur le trottoir comme les voitures (nous en reparlerons).
    On fait la cuisine dans la grande salle, bien sûr dans la cheminée, mais, dans ces salles on a aussi l’ancêtre de nos cuisinières, gazinières, plaques, fours et autres appareils électro-ménagers plus modernes. Je veux parler du potager. Son nom se rapporte au potage ou soupe, qui constituait la base la plus saine de l’alimentation, puisque les bactéries de l’eau, alors non potable, avaient eu le temps d’être mises hors de nuire.
    Le potager était une sorte de foyer élevé, pratiqué dans une cuisine (ou la grande salle des hôtelleries) pour y dresser les potages, pour les y faire mitonner, & pour faire les ragoûts. (Dict. Académie française, 1762). Généralement en briques, entre lesquelles on pouvait mettre la cendre de la cheminée toute proche, et de grilles sur le dessus. Ainsi, vous pouviez être servi à toute heure, ce qui n’est plus le cas (encore quelque chose que nous avons perdu...)

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