Quid des Messageries de l’Université d’Angers au XVIIème siècle ?

Je croyais que les messagers en Anjou relevaient de l’Université, et avaient échappé au réseau des maîtres de poste, mais en relisant de plus près je découvre un vide préoccupant pour l’histoire.
Je relis l’article :
Les messagers de l’Université d’Angers dans la seconde moitié du XVIIIème siècle par Jacques MAILLARD paru dans les Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest Année 1979 86-1 pp. 109-116 qui est ligne sur le site PERSEE

et j’y constate un paragraphe préocuppant pour mon Haut-Anjou favori :

Comment interpréter la localisation de ces messageries ? L’examen de la carte des postes royales dans la Généralité de Tours permet de comprendre pourquoi les messageries sont aussi nombreuses, en Anjou, au sud de la Loire : les postes royales ne desservent aucune localité de cette région (12). Seules les messageries de l’Université permettent de rompre l’isolement des Mauges, comme elles permettent également de rompre l’isolement du Craonnais et du Ségréen par lesquels aucun itinéraire postal ne passe.

D’ailleurs voici la carte que donne cet article :

Je suis totalement atterrée car le Haut-Anjou était chaque jour à Angers pour affaires depuis Craon, Château-Gontier, Pouancé etc… et c’est chaque jour illustré sur mon site par les innombrables actes passés à Angers et par les messagers déjà mis sur mon site.
Et quand je lis l’ouvrage de Théotiste Jamaux-Gohier « La Poste aux Chevaux en Bretagne (1738-1873) », je constate qu’elle s’arrête avant l’Anjou.

Certes ces 2 sources étudient une période postérieure à mes recherches DELAHAYE, dont je suis certaine qu’ils étaient non seulement hôteliers au Lion d’Angers, mais aussi de véritables relais de poste ou similaire avec prêt de chevaux etc…

donc depuis quelques jours je cherche en vain partout sur Internet, ne pouvant plus me rendre aux Archives.

et notamment j’ai cherché aussi en vain les sources suivantes citées en 1979 par l’article de Jacques Maillard :

(3) A.P. M.-et-L., D 7, f° 586. Lettres patentes d’Henri IV. Sur les messageries de l’Université d’Angers, les études sont peu nombreuses et peu importantes, cf. Louis de Lens, « Facultés, collèges et professeurs de l’Université d’Angers du XVe siècle à la Révolution. Les messagers et les messageries », Revue de l’Anjou, t. XVI, 1876, pp. 210-211, et A. Guéry, « La poste à Angers du XVe siècle à nos jours », La province d’Anjou, t. IX, 1934, pp. 45-61.

Si vous avez des pistes merci de me faire signe, je recherche le fonctionnement des pseudo relais de poste et/ou messageries en Haut-Anjou au XVIIème siècle.

Le messager de Craon à Angers s’est fait dérober un paquet de vêtements : 1609

Manifestement, il avait posé son paquet à l’hôtellerie et il lui a alors été dérobé.
Je n’ai pas pu déchiffrer le nom de l’hôtellerie qui est en marge, aussi je vous mets la vue sachant que certains connaissent désormais toutes les hôtelleries et vont donc pouvoir m’aider.
Manifestement en première instance c’est lui qui avait été condamné, mais ici le juge rend un jugement qui le met hors de cause. Les vêtements dérobés ne sont pas les des vêtements ordinaires et ils ont une valeur relativement importante.

Ceci dit, cela me rappelle le temps de mes innombrables voyages en train, et j’ai vu valise disparaître, pas la mienne, mais soudain des gens crier que leur valise avait disparu. J’ai aussi vu une collègue rentrer de WE avec un manteau neuf, car le sien, posé en haut, était introuvable quand elle a voulu descendre au terminus. etc… donc les disparitions de paquets ne datent pas d’hier mais continuent.. et ce donc depuis au moins 4 siècles.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 1B865 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

1609 juillet – Vu par nous les déffaults des 5 juin dernier et 3 du présent mois de juillet obtenus par Jehan Trion messager ordinaire de Craon en ceste ville en recours contre Claude Benoist défendante et acte expédié entres les parties le 22 mai dernier contenant entre autres que ladite Benoist auroit confessé avoir serré certain pacquet de hardes que ledit Trion auroit relaissé en la salle de l’hostellerie ou pend pour enseigne la …

je vous ai mis un cercle rouge en marge qui contient le nom de l’enseigne

et iceluy gardé en son coffre l’espace de 3 sepmaines ou environ, notre jugement du 5 juin dernier contenant que nous aurions condemné ledit Trion payer à dame Anne Chenu femme séparée de biens d’avec messire René Du Bouchet les hardes dont est question vérifiant par elle la valeur d’icelles jusques à la somme de 37 livres et ès despends sans préjudice du recours dudit Trion contre et ainsy qu’il verra estre à faire, ce qui a esté par devant nous …
Par notre jugement en dernier ressort disons lesdites deffaults avoir esté bien et duement obtenues pour le profit desquels aurions forclu et débouté forcluons et déboutons ladite defaillante d’exception et deffenses si aucunes avons tontre la demande et ce faisant l’avons condamnée et condamnons payer et rembourser audit demandeur la somme de 26 livres à laquelle il auroit composé et accordé avec ladite Chenu en conséquence de notre dit jugement du 5 juin dernier pour le prix et valeur des hardes contenu dans ledit paquet et oultre condamnons ladite deffaillante acquiter ledit demandeur des despens esquels il a esté condamné pour notre dite sentence, ensemble les despens de ceste instance tels que de raison

Jean Messager obtient un rabais pour raison des pertes subies par gens de guerre en 1591, seigneurie de saint Ouen 1595

vous êtes habitués sur mon blog à voir des religieux vivant loin de leurs terres de bénéfices eccléciastiques, ici manifestement le prieur commandataire de saint Ouen vit près de Loudun.
Vous avez aussi souvent vu des rabais de prix de la ferme par suite des vols et pillages pendant les guerres de religion dans le Haut-Anjou; En voici donc encore un cas, et compte-tenu du nombre immportant que j’ai déjà mis sur le blog, on pourrait en faire une étude précise.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le mardi 4 décembre 1595 avant midy, en la cour du roy notre sire Angers endroit par devant nous Mathurin Grudé notaire d’icelle personnellement establi haut et puissant seigneur messire François Le Poulcre chevalier de l’ordre du roy sieur de la Mothe Messémé demeurant au château de Messémé près Loudun au nom et comme procureur spécial de messire Jehan Rousseau abbé commendataire de l’abbaye de la Roë en vertu de procuration spéciale passée soubz la cour de la Chapelle Belouin par devant de La Mothe notaire le 25 juillet dernier l’original de laquelle est demeurée ès mains dudit sieur et néanlmoings la copie d’icelle à la fin des présentes pour y avoir recours d’une part, et honorable homme Jehan Messayger fermier de la seigneurie de Saint Ouan membre dépendant de ladite abbaye de la Roë, demeurant au lieu de la Freulonnière paroisse de Chemazé d’autre part, soubzmectant lesdites parties respectivement confessent avoir ce jourd’huy fait compte accord et transaction que s’ensuit des deniers de ladite ferme de Saint Ouan des 5 premières années de sondit bail dont les termes de payer escheront au jour et feste de saint Jehan prochainement venant et sur la perte et prinse des fruits par les soldats et gens de guerre stérilité de fruits gels et gresle arrivés es choses de ladite ferme esdites année, et pour raison de quoy ledit Messaiger demandoyt descharge de payement de ladite ferme à tout moings rabais et diminution eu esgard à la prinse et pertes des fruits et cas fortuits, et pareillement sur les acquits et payements qui ont esté faits par ledit Messaiger, c’est à savoir que après avoir compté ensemblement des payements particuliers faits par ledit Messaiger tant audit sieur abbé que en son acquit et par son commandement, rabais et diminution à quoy ils ont arresté et accordé pour les causes susdites ledit Messaiger s’est trouvé redevable pour le reste et parfait payement desdites 5 années dont le terme eschera audit jour et feste de saint Jehan prochainement venant en la somme de 500 escuz sol évalués à la somme de 1 500 livres quelle somme ledit Messaiger a présentement manuellement contant payée et baillée audit de Poulcre audit nom qui icelle somme a eue prinse et receue en présence et à veue de nous en 2 000 quarts d’escu au poids et prix cours de l’ordonnance royale dont il s’est tenu à contant et bien payé et en a quicté et quite ledit Messaiger et promis acquiter vers ledit sieur abbé et au moyen duquel payement demeure ledit Messaiger quite du payement de ladite ferme desdites 5 années le payement dequelles finissantes au jour et feste de saint Jehan Baptiste prochainement venant comprins lesdits rabais et diminution faites par ledit Le Poulcre audit nom audit Messaiger pour lesdites pertes et prinses de fruits et aux fortunes cy dessus et suivant un mémoire et estat de compte fait entre eux et par chacun d’eux signé qui leur est demeuré entre leurs mains et au moyen duquel rabais et dimunution ledit Messaiger a promis mettre entre les mains dudit Le Poulcre audit nom oui d’honorable homme Me Jehan Jacques Belot sieur de la Chapelle advocat et procureur dudit sieur abbé dedans la Toussaint prochainement venant informations de la prinse et perte desdits fruits de ladite ferme ou de partie d’iceux de l’année 1591 sans toutefois que ledit Messaiger soit tenu en aulcun garantage du recours que ledit sieur abbé pourroit prétendre contre ceulx qui auroient prins lesdits fruits et moyennant ces présentes tous les acquits et quitances particulières pour raison de ladite ferme demeurent nulles comme comprinses en ces présentes et sans que la présente quitance compte et accord elles puissent tenir lieu que pour une quitance générale du payement de toutes les dites 5 années de ladite ferme comprins esdits rabais et diminutions à quoy ils ont convenu composé et accordé, et ledit sieur de la Mothe Messemé a promis et demeure tenu faire ratiffier et avoir agréable ces présentes audit sieur abbé et en fournir et bailler audit Messaiger en ceste ville d’Angers maison de nous notaire lettres de ratiffication et obligation bonne et vallable et en forme à peine de toutes pertes despens dommages et intérests ces présentes néanlmoings demeurant en leur force et vertu, et a pareillement ledit Messaiger déclaré et confessé que cy davant ledit sieur abbé luy avoit envoyé une quitance des deniers de sadite ferme pour l’année 1591 montant 500 livres combien qu’il n’en ait payé aucune chose
tout ce que dessus respectivement stipulé et accepté par lesdites parties pour elles leurs hoirs etc auquel compte accord quitance et tout ce que dessus tenir et aux dommages etc obligent lesdites parties respectivement etc renonczant etc foy jugement et condemnation etc fait et passé audit Angers maison dudit Belot en laquelle est logé ledit sieur de la Mothe Messemé en présence dudit Belot, honneste homme Robert Desmatz recepveur de la terre et seigneurie de Senonnes et y demeurant et René Serezin praticien demeurant audit Angers tesmoings

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Le titre sacerdotal de Jacques Gazengel nécessite 2 cautions, Craon 1622

Le don des parents Gazengel a été passé devant Cheruau notaire à Craon, mais il semble qu’il ait été jugé mal assuré à l’évêché, qui a manifestement une demande d’assurance avec 2 cautions solidaires et chargé Serezin, notaire à Angers, de décerner l’acte de caution.
En tous cas, là encore, on voit la solidarité entre « pays », encore qu’à Craon le terme « pays » a un sens limité puisque la population va et vient beaucoup, et se renouvelle sans cesse, surtout cela a été le cas après la bataille de Craon pendant les guerres de la Ligue.
Vous allez découvrir que l’un des 2 cautions a une signature très approximative, c’est le messager d’Angers à Craon, Tricon.

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.
Et remarquez la signature approximative de Tricon, le messager de Craon.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte : Le vendredi 18 mars 1622 après midy, par devant nous René Serezin notaire royal à Angers furent présents et personnellement establys honneste homme Jacques Lemestaier praticien demeurant en ceste ville paroisse Saint Michel du Tertre, et Jehan Tricon messager ordinaire de ceste ville à Craon, demeurant audit Craon
lesquels après que nous avons fait lecture de mot à autre du dont et tiltre fait par Martin Gazengel et Guillemine Potier sa femme (il a barré « demeurant audit Craon ») à Me Jacques Gazengel (il a barré « leur fils ») clerc tonsuré de ce diocèse passé par devant Me Jehan Charrueau notaire de la baronnie de Craon le 18 mai dernier, ont dit et assuré bien cognoistre les choses héritaux y contenues et qu’elles valent de revenu annuel charges faites du moings la somme de 60 livres tz de rente et où elles n’en vaudrait de si grand revenu ou que ledit Gasengel y fust troublé et empesché et la possession et jouissance d’icelles promettent et s’obligent lesdits establis et chacun d’eux seul et pour le tout sans division o renonciaiton aux bénéfice de division discussion et d’ordre donner et bailler chacun an audit Gazengel sa vie durant de prestrise pareille somme de 60 livres tz qu’ils ont assise et assignée et par ces présentes assignent et assient sur tous et chacuns leurs biens meubles et immeubles présents et advenir et de chacun d’eux solidairement et sur chacune pièce seule spécialement déchargée de tous autres hypothèques sans que le généralité et la spécialité puisse nuire ne préjudicier l’un à l’autre en aulcune sorte et manière que ce soit
ledit Gazengel présent et acceptant
et à ce tenir etc dont etc
fait et passé audit Angers à notre tablier présent Me Jehan Grange et Ollivier Daumouche praticiens demeurant Angers tesmoins

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Tarif d’une nuit à l’hôtellerie Sainte-Barbe, Angers 1606

Cheval compris mais le repas de midi non compris. (il s’appelait alors le dîner, et méfiez-vous de ce faux-ami)

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E10 – Voici la retranscription de l’acte par P. Grelier : Le 13 février 1606 après midy, en la cour du roy notre sire à Angers endroit par devant nous Pierre Planchenault notaire de ladite cour personnellement establi Marc Horeau messager de l’Université de ceste ville d’Angers à Château-Gontier establi d’une part,

    en Anjou la poste aux lettres était tenue par les messagers de l’Université. Et il y avait aussi à l’hôtellerie sainte Barbe, qui suit, le chevaucheur du roi, c’est à dire la poste aux lettres royale, concurente (ou seule?) sur certaines lignes, comme Paris-Angers.
    Je crois que nous utilisons encore de nos jours le terme de messagerie

et sire Pierre Guillotin hoste de l’hostellerie Ste Barbe de cette ville d’autre part soumis etc confessent etc
c’est à scavoir ledit Horeau avoir vendu et vend par ces présentes audit Guillotin ung cheval entier ayant crins et oreilles en poil bay avec son licole scellé que ledit Horeau a ce jourd’huy baillé et livré audit Guillotin en ceste ville d’Angers comme il a reconnu et confessé par devant nous dont il s’en est tenu et tient à content et en a quicté et quicte ledit Horeau et est fait le présent marché pour et moyennant la somme de six vingt livres tz (120 livres)

    j’ai toujours trouvé le prix d’un cheval entre 80 et 120 livres

laquelle somme sera payée par ledit Guillotin en dépense que ledit Horeau fera ses gens et chevaux en ladite maison et hostellerie de Ste Barbe en ladite maison et hostellerie de Ste Barbe ou aultre maison ou demeurera cy-après ledit Guillotin, ou pour et à raison de 16 sols tant pour homme et cheval pour chacun jour non compris le disner à l’hostel,
le tout du consentement desdites parties lesquelles sont respectivement stipullé et accepté ce que dessus et à ce tenir garantir etc dommage etc s’obligent lesdites parties respectivement eux etc à prendre vendre etc renonçant etc foy jugement condamnation etc
fait et passé audit Angers au tablier de nous notaire en présence de Me Guillaume Menard Marin Cendrier Me tailleur demeurant à Angers tesmoins
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