Les Bonami, tanneurs à Nantes Saint Similien, mettaient leurs enfants en nourrice à Maisdon, à 25 km dès la naissance !

Je suis plongée dans les tanneurs, et dans Maisdon, et je vous prépare un relevé exhaustif, voici encore un Nantais mort en nourrice à Maisdon.

05.11.1690 BONAMI Perrine « décédée hier, fille de h. h. René Bonami Me tanneur et Perrine Maugeais sa femme de la paroisse de St Similien, présents ledit père et Mathurin Mesnard père nourricier de l’enfant »

Les enfants autrefois mis en nourrice, et parfois décédés chez la nourrice

Ma maman, née en 1914, fut élévée en nourrice comme son frère et ses soeurs, comme ses grands parents, et comme on le pratiquait depuis longtemps dans ses ancêtres de la lignée Audineau (voir ci-dessous), car boulangers, et la boulangère vendait le pain au lieu d’élever ses enfants. Ma maman fut la première génération depuis de nombreuses générations avant elle, a élever ses 6 enfants, alors qu’elle n’a connu la machine à laver le linge et le réfrigérateur qu’à la fin de sa vie. Et bien entendu elle n’a pas connu les couches jettables, et je me souviens moi-même avoir « participé » en tant qu’aînée, au lavage de nombreuses couches puis aller les étendre dehors pour sécher.
Lors de mes innombrables recherches et dépouillements exhaustifs en Normandie, j’ai lu de très nombreux enfants morts en nourrice, et cela était spécifié clairement dans l’acte de décès. La Normandie y accueillait alors de nombreux petits Parisiens. Mais en Anjou et en Loire-Atlantique, j’ai rencontré moins d’enfants clairement spécifiés décédés en nourrice, car les prêtres notaient probablement moins ces « détails ». Ce jour, relisant pour la Nième fois Gorges, j’en trouve un dans ma lignée, clairement spéficié décédé en nourrice et même avec le nom de la nourrice, enfin pas tout à fait car c’est le nom du mari de la nourrice qui est spéficié.

Mon arrière-grand-père Charles Audineau descend 2 fois des Méchineau :
11-Yves Mechineau †Gétigné 8 octobre 1681 x avant 1670 Michelle Garciau
10-Jean Méchineau x Gétigné 23 janvier 1691 Perrine Forestier
9-Pierre Méchinaud 2x Gorges 13 novembre 1726 Perrine Salmon
8-Pierre Mechineau x Clisson 13 janvier 1761 Renée Forget
7-Françoise Mechinaud 2x Clisson 9 novembre 1808 Pierre Papin
6-Augustine-Elisabeth Papin x Clisson 16 avril 1825 René-Victor Rousselot
5-Augustine Rousselot x Clisson 12 octobre 1851 Charles Audineau
7-Pierre Mechinaud 1x Clisson 4 février 1793 Elisabeth Trilliot
6-Elisabeth Mechinaud x Clisson 8 juin 1817 François Audineau
5-Charles Audineau x Clisson 12 octobre 1851 Augustine Rousselot

4-Charles Audineau x Segré (49) 22 novembre 1881 Aimée Guillot
3-Aimée Audineau x Nantes 1908 Edouard Guillouard
2-mes parents
1-moi

†Gorges 18 juin 1769 « inhumé Augustin fils de Pierre Meschineau et Renée Forget, 5 mois, de Notre Dame de Clisson, décédé hier chez Mathurin Dugast chez lequel il était en nourrice, présents Pierre Forget, René Levesque »

Contrat de nourrice pour 3 ans : Angers 1523

 

Je ne me souviens pas avoir vu de contrats de nourrice, tout comme d’ailleurs de contrats de travail à quelques exceptions près.

Ce contrat semble particulier car c’est un prêtre qui met une petite fille en nourrice, et je pensais que les enfants trouvés étaient élevés dans un établissement dédié.

En outre, il paiera les habillements. Mais, là encore, et pour l’avoir connu, je pensais que  la première année se passait dans les langes, ce qui ne laisse pas beaucoup de place aux habillements.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E121
Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 22 janvier 1522 (calendrier Julien, donc le 22 janvier 1523 nouveau style), en notre cour du pallais d’Angers (Nicolas Huot notaire Angers) personnellement estably vénérable et discret maistre René Faifeu prêtre bachelier en droit chanoine d’Angers d’une part, et Marc Bouchet et Jehanne sa femme de luy suffisamment par devant nous autorisée, paroissiens de st Aoustin près Angers ainsi qu’ils disent d’autre part, soubzmectant etc confessent avoir fait et font entre eulx les marchés pactions et conventions tels et en la forme et ménière qui s’ensuit, c’est à savoir que lesdits Marc Bouchet et sa femme ont promis et promettent audit Faifeu qui leur a baillé et baille une petite fille nommée Guyonne pour icelle nourrir et alimenter et icelle garder de tous périls au mieulx qu’ils pourront et ce du jourd’huy pour le temps de 3 ans entiers et parfaits ensuivant l’un l’autre et sans intervalle de temps, et pour ce faire par lesdits Bouchet et sa femme ledit Faifeu a promis et promet leur payer et bailler par chacun desdits 3 ans la somme de 6 livres tz à 2 termes en l’an, savoir est aux jours et festes de Saint Jean Baptiste et Nouel, le premier paiement commençant au jour et feste de Saint Jehan Baptiste prochainement venant, sur laquelle somme de 6 livres pour ceste première année lesdits Bouchet et sa femme ont confessé avoir eu et receu dudit Faifeu de paravant ce jour la somme de 60 sols dont ils se sont tenus pour contents ; et sera tenu ledit Faifeu entretenir ladite Guyonne de tous habillements à elle nécessaires ; et est dit et accordé entre lesdites parties que si ladite Guyonne alloit de vie à trespas auparavant lesdits 3 ans finis, en celui cas lesdits Bouchet et sa femme seront tenu rendre audit Faifeu les habillements que a et pourra avoir ladite Guyonne en payant lesdits Bouchet et sa femme au prorata du temps qu’ils auront nourri ladite Guyonne ; auxquelles choses dessus dites tenir et accomplir etc et aux dommages l’un de l’autre amendes etc obligent lesdites parties l’une vers l’autre etc renonçant etc foy jugement condemnation etc présents ad ce Jehan Huot lesné clerc et Mathurin Godier demeurant audit Angers tesmoings

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Mise en nourrice d’un nouveau-né, Angers 1523

J’ai trouvé peu de mises en nourrice, et je pense qu’elles faisaient seulement l’objet d’un contrat oral.
Ici, c’est un prêtre qui confie l’enfant, sans doute abandonnée à l’église. C’est lui qui paiera le couple nourricier, et qui fournira les habits. Le tout dura 3 ans.
L’enfant ne porte qu’un prénom.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 22 janvier 1522 (donc avant Pasques, ce qui donne 22 janvier 1523 n.s.) en notre cour du palais d’Angers (Nicolas Huot notaire Angers) personnellement estably vénérable et discret maistre René Faifeu prêtre bachelier en décret, chanoine d’Angers, d’une part,
et Emar Boucher et Jehanne sa femme de luy suffisamment autorisée par devant nous quant à ce demeurant paroisse de St Aoustin près Angers ainsi qu’ils disent d’autre part,
soubzmettant etc confessent avoir fait et font entre eulx les marchés pactions et conventions telz et en la forme et manière qui s’ensuit
c’est à savoir que lesdits Emar Boucher et sa femme ont prins et prennent dudit Fafeu qui leur a baillé et baille une petite fille nommmée Guyonne pour icelle nourrir et alimenter et icelle garder de tous périlz et au mieulx qu’ils pourront de ce jourd’huy dedans le temps de 3 ans entiers et parfaictz ensuivant l’un l’autre et sans intervalle de temps
et pour ce faire par lesdits Boucher et sadite femme ledit Faifeu a promis et promet leur paier et bailler par chacun desdits trois ans la somme de 6 livres tz à deux termes en l’an savoir est aux jours et festes de Saint Jehan Baptiste et Nouel le premier paiement commençant au jour et feste de St Jehan Baptiste prochainement venant
sur laquelle somme de 6 livres tz pour ceste première année lesdits Boucher et sa femme ont confessé avoir eu et receu dudit Faifeu de paravant ce jour la somme de 60 sols (soit 3 livres) dont ilz se sont tenuz pour contens
et sera tenu ledit Faifeu entretenir ladite Guyonne de tous habillements à elle nécessaires
et est dict et accordé entre lesdites parties que si ladite Guyonne alloit de vie à trespas auparavant lesdits trois ans, en celui cas lesdits Boucher et sa femme seront tenus rendre audit Faifeu les habillements de ladite Guyonne, en payant lesdits Boucher et sadite femme au prorata du temps qu’ils auroient nourri ladite Guyonne
auxquelles choses dessus dites tenir et accomplir etc aux dommages etc amendes etc obligent lesdites parties l’une vers l’autre etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
présents ad ce Jehan Huot lesné clerc et Mathurin Godier demourans à Angers

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