Rêve (ou invention) de sous-marin en 1827, quelques mois avant la naissance de Jules Verne qui nous emmênera à « 20 000 lieues sous le mers »

Depuis plusieurs mois je coupe internet de 9 h à 18 h pour respecter les surcharges insupportables du réseau (réseau cuivre du téléphone en décomposition actuelle) et pour vivre solidairement avec les personnes en télétravail compliqué par les défaillances du réseau. Donc je ne suis pas sur Internet le jour, et vous voyez moins de posts. Désolée, mais cette période passera … patience. Et pour patienter, je vous emmêne rêver en 1827 !

Le journal « Le Breton » est paru dans les années 1820-1848 3 fois par semaine, et quelques archives sont numérisées sur le site des Archives Départementales de Loire-Atlantique, rubrique Presse. Il couvrait « sciences, agriculture, industrie, commerce, jurisprudence, littérature, beaux-arts, théatre, mœurs ».

Le n°103 paru le 19 juillet 1827 nous emmêne rêver des profondeurs, quelques mois avant la naissance de Jules Verne qui nous emmênera dans « 20 000 lieues sous les mers ». Portant il faudra attendre 1887 pour voir réellement un sous-marin, et même quelques années plus tard pour voir une flotte efficace.

Ce que vous allez lire fait rêver quand on songe que c’est écrit en 1827 ! l’auteur prédit toutes les découvertes dont nous disposons aujourd’hui, et dont j’aime profiter sur Arte, dans ses magnifiques documentaires sur les profondeurs.

Voici l’article paru en 1827 mais hélas il ne reste aucune trace sur Internet de cet auteur.

Lettre au rédacteur du Constitutionnel à Paris, le 11  juillet 1827 :

« Monsieur

Dans le courant du mois dernier vous avez annoncé qu’on avait fait une expérieuce d’un bateau plongeur ; vous avez bientôt après publié une réclamation de M. Castera sur la priorité de cette invention ; voudriez-vous bien me faciliter, par l’intermédiaire de votre journal, le moyen de faire connaître au public que j’ai fait depuis quelque temps une découverte qui y a quelques rapports. Mais au lieu d’un bateau naviguant entre deux eaux, j’ai inventé des procédés au moyen desquels l’homme peut respirer librement au sein des eaux, s’y nourrir, s’y mouvoir à volonté, les parcourir sans danger, et y entretenir même de la lumière. Par cette découverte, on pourra désormais visiter le fond des lacs et des fleuves, y pratiquer même des fouilles, et y décrouvrir des objets précieux qui peuvenet être ensevelis depuis des siècles. Avec mes appareils, cent hommes et plus pourraient descendre dans la mer à une profondeur considérable ; c’est-à-dire jusqu’au point où le corps peut supporter la pression du liquide, y traverser promprement de grands espaces, et ressaisir une partie de ces richesses immenses que l’on croyait englouties pour toujours. J’ai de plus imaginé une espèce de vaisseau sous-marin, dans lequel on pourra entrer et sortir sans que l’eau s’y introduise ; ce vaisseau, suspendu dans l’abime, serait destiné à recevoir ce que l’on recueillerait sous les eaux, et servirait de refuge aux personnes qui, fatiguées par l’exercive et par le long contact des eaux, auraient besoin de nourriture, de chaleur, de sommeil et de repos. Je crois pouvoir assurer encore qu’on arrivera à se servir au milieu des mers des armes à feu, avec lesquelles on se défendrait contre tous les animaux marins, que l’on combattrait avec succès. Cette invention doit ouvrir une nouvelle carrière aux sciences, auxquelles elle livrera l’intérieur des mers ; elle donnera les moyens de résoudre une foule de problèmes qui jusqu’ici ont paru insolubles. Oserai-je, Monsieur, vous prier d’insérer ma lettre dans votre prochain numéro, afin que les personnes adroites à s’emparer des travaux et des suffrages d’autrui, ne puissent m’en ravir l’honneur et la gloire, ainsi qu’on me l’a fait à l’égard de l’invention des sondes droites et de l’art de broyer la pierre dans la vessie, malgré les preuves authentiques qui démontrent que le premier en Europe j’ai fait ces inventions, et que je les ai exécutées sur le corps humain depuis 1812. En attendant que des circonstances favorables me mettent à même de pouvoir mettre à exécution cette découverte sous-marine, je consacre tous mes moments aux traitements des hernies, rétentions d’urine, et à lithutritie, objets pour lesquels j’ai fait confectionner des instruments nouveaux, et très supérieurs à ceux qui ont été employés jusqu’à ce jour. J’ai l’honneur d’être, etc… FOURNIER (de Lempdes), docteur en médecine, rue Jacob n°5. »