Fondation d’une messe basse le vendredi en l’église Saint Jacques, Angers 1571

Laurent Hiret, le curé d’alors, est d’abord consulté, et il refuse de recevoir l’argent, car c’est à la fabrique de la paroisse qui gère les biens des paroissiens de ce faire.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 20 nvembre 1571 (devant Mathurin Lepelletier notaire royal à Angers) comme deffunet Michelle Chaulcard vivante femme de Pierre Susteau Me perruquier en ceste ville d’Angers avoit par son testament et ordonnance de dernière volonté donné et légué audit Susteau tous ses biens meubles et acquestz avecques la tierce partye de ses biens patrimoniaux et matrimoniaux, à la charge entre autres d’iceluy Susteau donatayre ou légataire de faire dire et financer une messe à voix basse au jour du vendredi de chaque sepmaine de l’an par le curé de la cure et église paroissiale de Saint Jacques en ceste ville d’Angers et pour ledit financement bailleur et payer audit curé la somme de 100 livres tz à une foys payée à la charge de payer la dite somme pour la fondation et entretien de ladite messe et see fussent transportez vers vénérable et discret Me Laurent Hyret prêtre curé de ladite cure de Saint Jacques chacun dudit Susteau par Macé Drouet et Jehan Deloumeau demeurant en ceste ville d’Angers exécuteurs du testament de ladite deffunte Chaulcard, auquel ilz eussent monstré ledit testament, et en eussent offert bailler et payer ladite somme de 100 livres tz pour la fondation et entretien de ladite messe, en baillant assurance par ledit Hiret de ce faire, lequel Hyret eust fait réponse qu’il ne voulait prendre ne accepter telle charge mais consentir ladite somme de 100 livres estre baillée aux paroissiens manans et habitans de ladite paroisse de saint Jacques ou leurs procureurs, à la charge de faire dire ladite messe par chacun jour de vendredy en l’église de saint Jacques par le curé de ladite cure ou son vicaire et par les prêtres qui seront demeurant en ladite paroisse à la discrétion desdits paroissiens ou de leurs procureurs fabriqueurs, baillant et paiant touteffoys par lesdits paroissiens ou leurs procureurs fabriqueurs audit sieur curé ou à ses successeurs par chacun an la somme de 20 sols tz de rente annuelle pour la fondation et célébration de ladite messe en ladite église, de laquelle fondation et célébration de ladite masse en ladite église paroissiale, de laquelle fondation et acceptation de ladite somme de 100 livres tz aux fins de ladite fondation, lesdits paroissiens advertys des offres audit nom se seroyent bien voulu charger et pour ce faire se sont toutes lesdits parties assemblées ce jourd’huy epour faire droit audit Me Laurent Hyret en la cour du roy notre sire à Angers et de monseigneur duc d’Anjou fils et frère de roy endroit par devant nous personnellement establis chacuns de Me Laurent Hiret curé susdit et Marguerite Cerclar à présent femme dudit Susteau et sa procuratrice quant à ce et ledit Deloumeau exécuteur dudit testament, et les paroissiens de ladite Trinité de ceste ville d’une part, et sire Jehan Gallisson marchand demeurant en ladite paroisse de saint Jacques au nom et comme procureur desdits paroissiens manans et habitans de ladite paroisse de saint Jacques lez Angers, comme il a fait aparoir par ses lettres de procuration passées par nous notaire soubzsigné le 11 de ce présent mois et an d’autre part, soubzmectant etc confessent les choses cy dessus estre vrayes chacun pour leur regard, et pour ladite fondation et entretien d’icelle avoir fait et accordé font et accordent ce qui s’ensuit, c’est à savoir que ledit Me Laurent Hiret curé susdit ne se vouloir charger de ladite fondation pour le tout sans avoir voulu et consenty veult et consent ladite somme de 100 livres tz estre baillée et délivrée par ledit Susteau ou procureur pour luy et par lesdits exécuteurs dudit testament de ladite femme Chanceau ledit Gallisson procureur susdit aux charges cy dessus consent au moyen de ce que ladite Cercler femme dudit Susteau et sa procuratrice et dudit Deloumeau exécuteur susdit ont baillé et payé audit Gallison procureur susdit la somme de 100 livres tz qu’il a eue et receue en notre présence et vue de nous en or et monnaie blanche de poids et prix de l’édit du roy, aux charges d’employer comme procureur susdit icelle somme de 100 livres en achapt d’haritages ou rente annuelle et perpétuelle bien et deument assurée et cautionnée pour l’entretenement de ladite fondation de ladite messe et ce faisant et moyennant ledit Gallisson procureur susdit a promis et demeure etnu faire dire et célébrer en ladite église de St Jacques par chacun jour de vendredi de chaque sepmaine de l’an une messe à basse voix par ledit Hiret curé susdit et ses successeurs curés ou leurs vicaires et par les prêtres qui seront demeurant en ladite paroisse …

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Contrat de mariage de Gabriel Brochard et Mathurine Suteau, Gorges 1743

Cet acte nous donne la somme gagnée comme domestique par le futur, en effet, autrefois, les enfants étaient placés jeunes, et après avoir travaillé une dizaine d’années sans toucher le moindre sou, ils touchaient d’un seul coup leurs gages lors de leur mariage, ce qui constituait en fait leur dot, non négligeable, dans les familles qui autrement n’auraient pas donné grand chose. Je veux dire par là qu’un domestique qui se marie n’appartient pas à la classe des plus pauvres, mais apporte tout de même un pécule non négligeable.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales de Loire-Atlantique, série 4E18 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 3 juin 1743 (Duboueix notaire Clisson) pour terminer le mariage futur de Gabriel Brochard fils d’Alexandre Brochard et Mathurine Douse ses père et mère avec Mathurine Suteau majeure veuve de Julien Robin fille de défunts Jacques Suteau et Jeanne Pouviau aussy ses père et mère ont devant nous notaires des cours royales de Nantes et juridiction de Clisson soussignés et par chacune d’icelle avec soumission et prorogation de juridiciton y jurée etc ce jour 9 février 1743 avant midy, volontairement comparus en leurs personnes ledit Gabriel Brochard futur demeurant au lieu de Gervaud paroisse de Gorges assisté et authorisé dudit Alexandre Brochard son père journalier demeurant à la Giraudière dite paroisse de Gorges d’une part, et ladite Suteau future demeurante au lieu de la Porte Palzaise dite paroisse de Gorges d’autre part,
lesquels futurs sous lesdites assistances et authorités se sont promis réciproquement la foy de mariage pour iceluy estre célébré en face de nostre mère la sainte église catholique apostolique et romaine et de se prendre à mary et femme légitime époux et espouze lors que l’un en sera par l’autre requis, à peine de tous despends dommages et intérests
en faveur duquel mariage ladite future a par ces présentes fait don au futur pour sa jeunesse la somme de 90 livres à prendre sur tous ses meubles et effets mobiliers mesme sur les fonds en cas qu’ils ne suffisent

    cette somme de 90 livres est à rapprocher de celle qui va suivre qui estime ses biens à 170 livres, c’est donc une somme considérable eu égard aux biens de Mathurine Suteau.
    Curieusement, on était moins regardant autrefois sur les femmes qui prenaient un mari plus jeune qu’elles que de nos jours !

entreront les futurs en communauté de biens dès le jour de la bénédiciton nuptiale dérogeant pour cet effet à nostre coutume de Bretagne et toutes autres à ce contraire
en laquelle future communauté ledit futur a promis de porter la somme de 150 livres en argent et 2 coffres estimés 18 livres, tout quoy il auroit gagné en service domestique ce qui a été reconnu par ledit Alexandre Brochard
et a ledit futur en outre déclaré prendre la future avec ses droits estimés 170 livres
à tout quoy faire et accomplir lesdites partyes s’y sont obligé chacune en ce que le fait me touche sur tous leurs biens meubles et immeubles présents et futurs quelconques mesme par exécution saisys criée et vente d’iceux estre faite suivant l’ordonnance
fait et consenty audit Clisson estude de Duboüeix notaire royal l’un des notaires soussignés et sur ce que les partyes ont déclaré ne scavoir signer elles ont fait signer à leur requeste scavoir ledit futur à Augustin Guerin et ladite future à François Belleroche et ledit Alexandre Brochard aussy à Crançois Clisson sur ce présents demeurants audit Clisson

Cette vue est la propriété des Archives Départementales de Loire-Atlantique. Cliquez pour agrandir.

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