Jean Allain, écuyer, et Marguerite Provost son épouse vendent maison et terres : Saint Sylvain d’Anjou 1541

et le tout situé proche les biens de René Allain que nous avons vu ici, donc manifestement ce René Allain avait une origine commune avec le Jean Allain dont il est question ici.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1/020 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 18 avril 1541 (qui était le lundi de Pâques, donc après Pâques et on ne change pas l’année) en la cour du roy nostre sire à Angers (Quetin notaire royal Angers) personnellement establys noble homme Jehan Allain escuyer et damoiselle Marguerite Provost son espouse, de luy auctorisée par devant nous suffisamment quant à ce qui s’ensuit, demeurant en la maison de la Chapelle de Briollay en la paroisse de Corzé comme ils disent, soumettant chacun d’eux seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens etc leurs hoirs etc au pouvoir etc confessent avoir aujourd’hui vendu octroyé quicté cédé délaissé transporté et encore vendent perpétuellement par héritage à honorable homme maistre Gilbert Verge licencié ès loix sieur de la Grassière advocat à Angers lequel a acheté et achète pour luy et honneste femme Marie Leroy son espouse leurs hoirs à perpétuité les choses héritaulx qui s’ensuivent, c’est à savoir une maison neuve couverte d’ardoise fors 2 cheminées couverte de chaume au pignon de laquelle maison y a 2 fours avecques l’ayreau jardins et dépendances d’icelle, sise au lieu de la Haye Joullain, paroisse de St Silvain près Angers, lesdits jardins à prendre depuis l’estache de ladite maison du costé d’une maison ancienne sise audit lieu, tirant au droit fil, venant sur ledit ayreau jusque au fossé faisant la cloison d’entre lesdits jardins et ayreau, retournant dudit fossé à l’huysserie dudit jardin, qui est joignant ladite maison ancienne en tirant au droit fil par le milieu de ladite huisserie jusque au bois et douves du sieur de la Haye Joullain, avecque l’usage en ung puits esant près ladite huisserie, lesdites maison ayreau et jardins joignant d’un costé aux jardins et ayreaux de Guillaume Guespin ds’autre costé aux jardins et ayreaulx dudit acquéreur abouté d’un bout audit bois dudit sieur de la Haye Joullain d’autre bout au grand chemin dudit lieu de la Haye Joullain, toutes lesdites choses contenant un quartier de terre ou environ ; Item une pièce de terre contenant 2 journaux de terre ou environ appellée les Bosserays joignant d’un costé la terre de la mestairie de la Rabechallière d’autre costé à la terre de la veuve et héritiers feu Michel Goupilleau aboutant d’un bout à la terre desdits veuve et héritiers d’autre bout à la terre de maistre Jehan Ogier ; Item 2 cloteaux de terre tenant l’un l’autre ung fossé et haye entre deux contenant ung journal de terre et plus, joignant d’un costé à la terre qui fut feu René Allain d’autre costé au bois des hoirs feu maistre François Burel en son vivant juge d’Anjou abouté d’un bout au bois de ladite seigneurie de la Haye Joullain d’autre bout aux vignes appellées les Mechien et au bois desdits hoirs feu Burel, toutes lesdites choses sises en ladite paroisse de st Silvain, au fief et seigneurie de la Haye Joullain à la somme de 14 deniers tournois payable au jour et feste des Morts de cens et debvoir et charges oultre de 8 sols 4 deniers de rente vers le seigneur du lieu pour toutes charges et debvoirs quelconques, ainsi que lesdits vendeurs ont déclaré et affirmé audit acquéreur, tout ainsi que lesdites choses se poursuivent et comportent avec leurs appartenances et dépendances sans aucune chose en excepter retenir ni réserver, laquelle vendition a esté et est faite en présence et du consentement de René Marteau sieur de la Goye sur lequel lesdites choses ont été retirées puys an et jour par ledit Allain au nom et comme garde naturel de Jacques Allain son fils mineur dont lequel Marteau a renoncé et par ces présentes renonce au profit dudit Verge acceptant à toute répétition de retrait que luy pourroit compéter et appartenir compète et appartient par la coustume de ce pays d’Anjou sur les dites choses héritaulx cy dessus déclarées sur ledit Verge acquéreur sans ce que jamais iceluy Marteau ses hoirs ni ayant cause y puissent aucune chose demander par ladite voie et action de répétition de retrait ni en quelque manière que ce soit, ainsi que tout ce ledit Marteau a consenti par devant nous, dont l’avons jugé par le jugement de nostre dite cour ; Item ont dit lesdits Allain et son espouse vendre audit Verger comme dessus une pièce de terre labourable avecque ses hayes clostures fossés et appartenances d’icelle contant ung journal de terre ou environ nommée le Longuye sise près le bourg de la Haye Joullain dite paroisse de saint Silvain joignant d’un costé et aboutant d’un bout à la terre de Jehan Allain sergent royal d’autre costé à la terre de maistre René Brelay d’autre bout au chemin tendant de la Haye Joullain à Saint Silvain, tenue dudit fief et seigneurie de la Haye Joullain à 20 deniers tournois de cens ou debvoir pour toutes charges et debvoirs quelconques ainsi que lesdits vendeurs ont déclaré audit acquéreur ; Item ung journal de terre en ung tenant sis esdites paroisse de Saint Silvain joignant d’un costé aux terres de la veuve feu Michel Goupilleau et à la terre qui fut auxdits vendeurs tenu dudit fief et seigneurie de la Haye Joullain à 2 deniers tz de cens et debvoir pour toutes charges … et est faite ceste présente vendition pour le prix et somme de 290 livres tournois dont et de laquelle ledit acquéreur a poyé baillé compté et nombré manuellement content auxdits vendeurs qui l’ont eu prins et receu en présence et à veue de nous la somme de 146 livrfes tournois en or et monnaye dont etc et en ont quité etc et au regard du reste de ladite somme … ledit acquéreur a promis payer pour retirer admortir et rescourcer la somme de 40 sols tz de rente hypothécaire sur les suppots de la Nation d’Aquitaine en l’université d’Angers …

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog

Estimation des meubles de Marthe Foullon veuve de René Vergé, Angers 1583

Mon site et mon blog contiennent de très nombreux inventaires car j’aime beaucoup en faire, enfin quand j’en trouve.
En particulier le notaire Mathurin Grudé n’a pas conservé dans ses archives beaucoup d’inventaires, d’ailleurs je me permets de vous rappeler que le notaire n’était nullement obligatoire, et que ce sont les sergents qui y assistaient le plus souvent, sans nous laisser de trace écrite officiellement déposée donc conservée.
L’inventaire qui suit est assez ancien, donc les meubles sommaires. Les termes de mon petit lexique sont à votre disposition sur ma page INVENTAIRES APRES DECES

La famille VERGE est écrite ici VERGé par le notaire, et compte-tenu de la rareté voire extrême rareté des accents à cette époque dans les actes que nous pouvons consulter, j’en conclue que le notaire a manifestement entenu les parties déclarer s’appeler Vergé. Je reconnais que cette famille sera connue plus tard, à en croire l’armorial de Bretagne, sous le nom de Verge. Cet ouvrage (tome 2, p.652) donne cette famille originaire d’Anjou, sieurs du Rosseau, portant « de gueules à trois verges d’argent »
Rassurez-vous tous, le même ouvrage donne le dessin, et l’on y voit de magnifiques épis !

Ceci dit, les meubles de cette maison d’Angers ne sont sans doute pas les meubles dans lesquels Marthe Foullon vit, car elle est dite vivant à Saumur, et je pense en effet que pour la veuve d’un président de la chambre des comptes les meubles qui suivent sont peu de choses !

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le jeudi 4 août 1583 avant midy, en la cour du roy notre sire à Angers et de monseigneur duc d’Anjou endroit par devant nous Mathurin Grudé notaire de ladite cour personnellement establyz damoiselle Marthe Foullon veufve de deffunt noble homme René Vergé vivant président des Comptes en Bretagne demeurante à Saumur d’une part, et noble homme Philippes Vergé sieur du Rosseau et noble homme Jacques Bourneau sieur de la Cour et damoiselle Marguerite Vergé son espouse, laquelle ledit Bourneau a auctorisée et auctorise par ces présentes quant à l’effet du contenu en icelles d’autre part, soubzmectant lesdites parties respectivement l’une vers l’autre etc confessent avoir ce jourd’huy en exécutant le contenu en la transaction faite entre elles passée par davant Quetin notaire de ladite cour le 25 juillet dernier convenu et conviennent par ces présentes pour faire l’appréciation des meubles de la maison délaissée à ladite Foullon par usufruit par ladite transaction des personnes de sire François Godeau marchand Myne Richard femme de Titus Denyau Marguerite Boujaille femme de Maurice Travers et Catherine Machefer veufve de deffunt René Lemoyne tous demeurant en ceste ville d’Angers à ce présents et procédant à l’inventaire desdits meubles et appréciation d’iceulx en présence desdites parties a esté trouvé en la première chambre haulte de ladite maison
Une table de noyer portée sur 2 treteaux aussi de noyer en vaye (pas trouvé dans mes dictionnaires) tourné ladite table de longueur de 6 pieds 1 écu deux tiers soit 100 sols
Ung vieil bufet de chesne auquel y a 2 armoyres et 2 lyettes fait à mildelles ? lesdites 2 armoyres fermées à clef 1 escu soit 60 sols
Ung charlit de noyer garni d’une paillasse d’un mathelatz d’une couette d’un traverslit et d’une mante blanche et d’un cyel avecques ses rideaulx de sarge fetisserie (sic) nlenc baré de passement de laine orange et bleu le tout presque neuf prisé 20 escuz soit 60 livres
Une couchette de chesne sans quenouilles garnye d’une petite couette d’un traverslit d’une paillasse d’une sargette couverture de fraze de Poictou verte 3 escuz un tiers soit 10 livres
Ung tabouret de bois couvert de tapisserie 15 sols
Une paire de landiers avecques des demyes montées de cuivre à paneaulx creux 3 escuz ung tiers
2 chaires de noyer dont y an a une tournée 35 sols
Ung panyer de clysse 10 sols
Une petitte table attachée à la muraille 10 sols

En une autre chambre haulte de ladite maison a esté trouvé une table de noyer portée par 2 treteaux de chesne 30 sols
Ung bufet de chesne garnye de 2 armoyres et 2 lyettes le tout fermant à clef 1 escu
Ung charlit de chesne for vieil garny de couverte et paillasse d’un traverslit d’une vieille couverte de rapisserie et un vieil ciel de syette 5 escuz
Une couchette de chesne garnye de paillasse d’une balle et d’une couette d’un traverslit et d’une couverte 4 escuz
4 escabeaux de noyer 48 sols
Une paire de vieux landiers 20 sols
Une chaire de noyer 15 sols

Au grenier de ladite maison
Une vieille table de chesne 17 sols

En une petite estude trois esses de bois de chesne portées sur des crampons de fer 12 sols

En une autre petite estude aussi 3 esses portées sur des crampons de fer 10 sols
Une petite table de chesne 10 sols
Une petite chaire 12 sols

En la chambre basse de ladite maison un vieil banc et une vieille porte 15 sols

Tous lesquels meubles cy dessus suivant ladite appréciations et calcul fait reviennent à la somme de 43 escuz 39 sols desquels meubles ladite Foullon s’est chargée suivant et au désir de ladite transaction et appréciation cy dessus, ce qui a esté respectivement stipulé et accepté par lesdites parties, auxquelles choses dessus dites tenir etc obligent lesdites parties renonçant etc foy jugement et condempnation etc fait et passé en ladite maison en présence de honorables hommes Me Pierre Romyer conseiller et esleu pour le roy notre sire Angers et Me Gilles Heard le jeune aussi conseiller du roy et juge des traites audit Angers tesmoins

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