La maison 7 et 9 route de Clisson, démolie en 1973 lors de la nouvelle ligne des ponts de Nantes


Jouxtant l’hôtel Gaudin, cette maison fut démolie en 1973 quelques années après la finition de la nouvelle ligne des ponts en 1966. D’ailleurs on voit à droite les publicités sur le mur qui touchait un autre immeuble détruit en 1966. La ville avait expropriée le 7 et 9 route de Clisson, en particulier son immense jardin, tenue maraîchère, sur laquelle roule aujourd’hui le boulevard Gabory. On voit encore l’arrêt d’autobus, qui se nommait toujours « la Croix des Herses ».

Voici son histoire.

Avant la Révolution, aucune maison route de Clisson à partir de la Ripossière si ce n’est les Gobelets et la Gilarderie de l’autre côté. Je vous ai situé avec une croix rouge l’emplacement de la maison 7 et 9 route de Clisson, qui est parfaitement déjà construite en 1834. Ce cadastre de la ville de Nantes est daté 1834 mais n’était pas à jour, ou bien les archives le classe avec une erreur. En effet, la date de la construction de cette maison figure dans d’autres archives notamment les recensements, très bavards.
Si la route de Clisson est alors la partie rurale, elle tente des commerçants visant l’expansion de leurs entrepôts car Nantes manque de place, et vous avez vu sur mon blog : Le premier investisseur qui installe dans ce coin ses entrepôts fut en 1815 Mathurin BONNISSANT. Mathurin Bonnissant est juste en face de la maison 7 et 9 route de Clisson.

Sur le cadastre de 1955, après le chemin, on voit la miroiterie Marly, 3 maisons dont l’hôtellerie Gaudin, et la maison de ma grand-mère Halbert et entrepôts. Le carré au milieu est une cour, et entre la rue et la cour la profondeur est grande car il y a un salon, un très grand vestiaire qu’on appellerait aujourd’hui dressing, une salle à manger. C’est dire que les entrepôts sont très profonds… mais tout de même moins que la miroiterie Marly.

Sur ce plan de 1956, vous voyez le projet de 2ème ligne de ponts, qui se termine par un rond fort intéressant pour moi car il englobe la maison de mon enfance qui est située aujourd’hui 4 rue Georges Lemevel et dont je vous ferai l’histoire. En voyant ce plan de 1956 je comprends pourquoi mon papa s’effarouchait à chaque réparation couteuse dans la maison car elle était comme il disait alors « frappée d’alignement »

1825

Les bâtiments, à savoir maison et entrepôts, magasins, écuries, situés au 7 et 9 route de Clisson, furent construits en 1825 par Antoine Libert, né à Beauvais, et venu s’installer marchand de Blanc rue des Carmes à Nantes. Par manque de place dans son magasin de vente rue des Carmes, il fait construire au sud cette maison, entrepôts et écuries à 4 chevaux, pour se lancer dans le commerce de gros.
En 1825, la maison (recensement ci-contre) est dite « neuve ». Libert occupe une partie et loue une autre partie. Sur la photo ci-dessus, vous voyez à gauche la maison, et à droite les entrepôts avec ces 4 fenêtres aux étages qui sont en fait des portes pour passer les marchandises directement sur les véhicules comme on le faisait autrefois dans les maisons de campagne. En construisant route de Clisson, Antoine Libert avait ainsi prévu ses entrepôts de linge sur la ligne d’arrivée à Nantes des tisserands de Cholet et environs.
Le « Blanc » désigne alors le linge dans les annuaires et la presse, même si vous trouvez quelques illuminés sur Internet qui disent le contraire.
A cette époque, au mariage on apporte un trousseau qui comporte beaucoup de draps de quoi faire toute la vie et on ne vit pas comme de nos jours avec un drap unique qu’on passe à la machine à laver, au sèche linge et on remet le soir au lit. On faisait la lessive peu souvent dans l’année mais en grand et on l’étendait dehors pour sécher.
Lors de la construction, la maison n°7, celle qui est à gauche sur la photo ci-dessus, avait un magasin sur la rue et non une pièce habitable, comme je vais vous l’expliquer.
Mais, à peine installé dans sa maison et entrepôts tout neuf, Antoine Libert décède le 16 juillet 1831 à 32 ans, non marié et sans hoirs. Ses concurrents ne reprendront pas ses locaux, et les nouveaux propriétaires s’efforcent de trouver des locataires intéressés par ces locaux : maison habitable, écurie à 4 chevaux, entrepôts. Aucun locataire n’ayant la capacité suffisante pour louer le tout, l’immeuble est alors divisé en plusieurs locataires mais le Blanc n’est plus la marchandise entreposée et vendue.

1856 

Le propriétaire est André Louis Moreau, marchand de vins, qui demeure quai de l’Hôpital à Nantes. Il entrepose route de Clisson son vin en gros, et loue à 3 locataires la maison d’habitation. Parmi eux, un nommé Jacques Mounier qui s’est lancé en 1851 dans les grains en gros. Il est l’un des 3 locataires de la maison avec un nommé Cassin qui a une épicerie en gros, et un 3ème locataire. Ils vivent chaque foyer dans peu de pièces, comme on vivait alors au début de 19ème siècle.
J’attire votre attention sur le fait que le recensement ne concerne par les magasins, mais uniquement les logements d’habitations et les habitants, donc on n’apprend rien du n°9 qui concerne les écuries et entrepôts. On monte les marchandises par les fenêtres donnant sur la rue, comme on le faisait autrefois dans les campagnes. Cet entrepôt est donc une transition avant l’apparition des entrepôts plus modernes.

Ci-dessous le recensement de 1856, série des Archives municipales. Les recensements antérieurs, que ce soit aux Archives municipales ou Départementales, ne permettent pas de dire qui est propriétaire. Une chose est certaine, Moreau n’a pas hérité mais acquis la maison de la route de Clisson.

propriétaire habitants profession âge origine
MOREAU 3 pièces RDC, CASSIN Mathurin épicier 44 Nantes
3 au 1er BRELET Reine sa femme 42 Nantes
maison CASSIN Reine enfant 11 Nantes
à 1 étage CASSIN Hortense enfant 8 Nantes
CASSIN Henry enfant 4 Nantes
BERTIN Louise domestique 26 St Colombin
MOREAU magasin RDC, MONNIER Jacques Md de grains 33 Meneac (22)
3 pièces 1er FORTIN Victoire sa femme 25 St Sébastien
MONNIER Lucie enfant 4 Nantes
MONNIER Georges enfant 3 Nantes
MONNIER Marie enfant 1 Nantes
GENDRON Françoise domestique 20 Rezé
MOREAU 1 pièce au 1er, jardin LEPINE Julien jardinier 46 Bouvron
JAUSSEL Henriette sa femme 50 Nantes
LEPINE Jules leur fils 11 St Sébastien

Pour vivre 3 familles dans cette maison, souvenez-vous qu’à l’époque on n’a ni cuisine ni salle de bains, mais une cheminée suffit pour tout faire, donc chaque famille avait au moins une cheminée. Mounier, qui avait l’étage, avait donc une cheminée pour cuisiner. On monte l’eau dans un broc, prise à la pompe, et on redescend le lendemain le seau hygiénique, et on envoie sur la rue les ordures. Le confort viendra plus tard. J’ai connu ce mode d’abscence de confort en 1957 quand je me suis retrouvée en haut d’une maison Renaissance, sans aucune canalisation, et je montais mon broc d’eau et redescendant mon seau hygiénique chaque jour.
J’ai déja publié plusieurs maisons de la rue Saint Jacques à cette époque où l’on voit l’entassement dans les maisons, voyez la table de mes publications : Nantes Saint-Jacques Pirmil : table chrono de mes travaux

1858

Les commerces de Mounier et Cassin fonctionnent si bien qu’en 1858 ils acquièrent la maison, certes à crédit, mais on ne fait crédit qu’à ceux qui prospèrent. La maison est alors dite située au Clos Toreau route de Clisson, car le Clos Toreau commençait à la Croix de Herses
« Suivant contrat passé devant maitre Maudouin notaire à Nantes le 29 juillet 1858, monsieur et madame Mounier donateurs et monsieur Mathurin Cassin épicier et madame Reine Marie Brelet son épouse demeurant ensemble au Clos Taureau route de Clisson commune de Nantes ont acquis de madame Victorine Fayolle négociant en vins demeurant à Nantes quai de l’Hopital n°2 veuve de monsieur André Moreau une propriété dite le Clos Taureau situé sur la route de Clisson commune de Nantes consistant en un rez-de-chaussée divisé en 3 parties séparées par de gros murs, premier étage divisé aussi en 3 parties et grenier au dessus, cour avec pompe, lieux d’aisance et écurie et jardin à côté. Il a été convenu que dans cette propriété monsieur Mounier serait propriétaire 1-de la partie au rez-de-chaussée située à l’est, 2-de la partie au premier étage au dessus de la portion du rez-de-chaussée lui appartenant, 3-de l’autre la joignant, 4-du grenier au dessus, de la moitié de la cour, de la totalité du jardin et d’une écurie, et que monsieur Cassin serait propriétaire des 2 autres parties du rez-de-chaussée[1], de la troisième partie du premier étage et des greniers au dessus, que la pompe et les lieux d’aisance placés dans la cour seraient communs entre lesdits acquéreurs, que la cour appartiendrait par moitié à monsieur Cassin et à monsieur Mounier et que le mur séparant la cour du jardin serait mutuel. Il a été encore convenu audit contrat que monsieur et madame Mounier seraient propriétaires de la moitié de la cour partie est et monsieur et madame Cassin de l’autre moitié partie ouest, qu’ils pourraient faire élever toutes constructions qu’ils jugeraient convenables dans la partie leur appartenant mais que ils devraient laisser libre un passage de 2 m de largeur pour aller aux lieux et à la pompe, restés en commun. Et que dans le cas où monsieur Mounier viendrait à charger les magasins du premier étage il devrait établir des poteaux en bois dans les magasins du milieu au rez-de-chaussée du sieur Cassin. La vente a été faite au profit de monsieur et madame Mounier pour un prix de 9 600 F sur lequel 1 600 F ont été payés comptant, le surplus a été payé depuis et au profit de monsieur et madame Cassin pour un prix de 6 400 F qu’ils ont payé comptant.
Audit contrat la venderesse a déclaré son état civil 1-qu’elle avait été tutrice légale de 1) monsieur André François Moreau 2) madame Caroline Louise Moreau épouse de monsieur Louis Roliers 3) et madame Mathilde Ophélie Moreau épouse de monsieur Charles Henri Bureau ses 3 enfants, mais qu’elle leur a rendu leur compte de tutelle ainsi qu’il résulte d’un acte passé devant ledit maitre Maulouin notaire à Nantes le 30 juillet 1857 et d’une décharge dudit compte passée devant le même notaire le 31 août suivant 2-qu’elle avait été aussi tutrice de madame Victoire Sophie Moreau épouse de monsieur Paul Houdemont sa fille mais qu’elle n’était débitrice d’aucune somme à cette dernière, et la déclarante serait obligée à fournir incessamment la décharge de tutelle et qu’elle n’aurait jamais eu d’autre tutelle. Une expédition dudit contrat de vente a été transcrite au bureau des hypothèques de Nantes le 10 août 1858 volume 477 n°54.
Aux termes d’un contrat passé devant maître Reinière notaire à Nantes le 6 septembre 1898 transcrit au bureau des hypothèques de Nantes le 17 du même mois volume 1909 n°1 monsieur Halbert mari de l’une des donataires aux présentes a acquis de monsieur Henri Joseph Mathurin Cassin grainetier et madame Julie Marie Louise Martineau son épouse demeurant ensemble à Pont Rousseau commune de Rezé, la portion de la propriété du Clos Taureau dont monsieur et madame Cassin Brelet père et mère de monsieur et madame Cassin Martineau sus nommés étaient demeurés propriétaires par le contrat du 29 juillet 1858. Dans le contrat du 9 septembre 1898 les vendeurs ont rapporté textuellement la convention intervenue entre eux et monsieur Mounier en date à Nantes du 21 mai 1890 enregistrée à Nantes 2ème bureau le 12 juin 1890 folio 94 case 418 et transcrite au bureau des hypothèques de Nantes le 17 juin même mois volume 1541 n°38[2], laquelle convention pour rectifier un jugement du tribunal civil de Nantes en date du 3 mars 1890 intervenu entre monsieur Mounier et monsieur Cassin stipule que monsieur Mounier devra à l’immeuble Cassin sur sa propriété un passage de 2 m pour accéder à la pompe, que monsieur Cassin devra à monsieur Mounier un passage de 2 m sur la cour pour aller aux lieux d’aisance. Mais que le passage de monsieur Mounier pour se rendre de sa maison à son jardin est fixée à 1,32 m de largeur.
Enfin, par contrat passé devant maître Rousseau Dumariet notaire soussigné les 25 et 26 janvier 1899 monsieur et madame Mounier donateurs ont vendu à monsieur et madame Halbert leur gendre et fille tous les droits de passage qu’ils possédaient sur la propriété du Clos Taureau faisaient l’objet de l’article premier de la désignation pour aller soit à la pompe soit aux lieux d’aisances soit au jardin ou sur toute autre partie de la propriété ayant renoncé à se prévaloir de tous les droits résultant à leur profit des actes ci-dessus relatés. La vente a eu lieu pour un prix de 300 F qui a été payé comptant. Il a été aussi convenu que monsieur Mounier serait déchargé de l’obligation d’établir des poteaux en bois dans les magasins du milieu au rez-de-chaussée provenant de monsieur Cassin, laquelle obligation lui avait été imposée dans l’acte sus énoncé du 29 juillet 1858. »
[1] donc Cassin possédait boutique sur la rue (qui deviendra la salle à manger « extraordinaire » Halbert sur la rue, et la pièce noire entre les 2 salles à manger que j’ai connues en 1950) et Mounier possédait ce qui était la salle à manger sur la cour.
[2] j’avais remonté par les hypothèques à cette convention, je l’ai et elle dit exactement la même chose que ce qui est ici retranscrit

1887

J’ai une magnifique photo de 1887 qui montre les magasins pas l’habitation, et qui montre surtout le manque d’égout et la rigole sur la rue qui recueillait les eaux usées et autres saletés, comme vous le voyez très nettement sur cette photo, juste au pied de ces dames.

 

et je vous invite à découvrir sur une carte postale, certes à Gérande, qui illustre comment les boeufs nettoyaient ces rigoles.

Les égouts empestent la route de Clisson

Cette photo de nettoyage des rues avec les boeufs est prise à Clisson et non à Nantes, mais route de Clisson à Nantes, il n’y avait manifestement pas de ramassage par boeufs, et uniquement un cantonnier seul, qui ne faisait que remonter les ordures sur le bord de la rigole… et aucun ramassage…

Je vous ai raconté que la route de Clisson était considérée comme « rurale » par la ville de Nantes : La ligne des nouveaux ponts : disparition des habitants de la Croix des Herses -Nantes 1930-1966

En 1901 il n’y avait aucun égout et le quartier était une telle puanteur que le journal Le Phare de la Loire en parle le 10 juillet 1901. Je suppose que le crotin des chevaux  était ramassé pour fertiliser les terres maraîchères. Mais leurs urines devaient bien partir sur la rue, tout comme les déjections humaines.
Selon le journal, les déjections puantes étaient parfois curées par les cantonniers, mais ils se contentaient de les mettre sur le bord, et non de les enlever. Les habitants de la Croix des Herses se plaignent de payer les mêmes impôts que la rue Crébillon, mais n’ont pas les mêmes avantages. Nul doute que Halbert fut signataire  de la pétition : « Monsieur le Directeur, les soussignés, habitants de la route de Clisson, vous font part de nouveau de la situation intolérable dont vous avez bien voulu, une fois déjà, vous faire écho. Il s’agit de l’égout à ciel ouvert situé sur la route nationale même, à la Croix-des-Herses. Aucun travail n’a été fait, aucune mesure n’a été prise pour faire disparaître les odeurs nauséabondes qui s’en dégagent, pendant les jours de chaleur principalement. Le cantonnier continue de temps à autre à curer la fosse et dépose simplement les ordures sur le bord, ou elles sèchent au soleil, empestant le voisinage. Comme vous l’avez dit, c’est une véritable fabrique de poudrette à l’air libre. Nous avons tout fait pour sortir de cette situation; nous avons pétitionné, nous avons écrit au député, au préfet. Ces messieurs ont sans doute d’autres préoccupations, et les ennuis de quelques électeurs ruraux les laissent indifférents ! Pourtant, Monsieur le Directeur, nous payons les mêmes contributions que les habitants du centre ville, nous devons être aussi bien traités qu’eux. Qu’adviendrait-il si un égout semblable était installé place Royale ou rue Crébillon ? Il n’y resterait pas 24 heures. Nous, voilà des années que nous supportons celui-là. Nous espérons, Monsieur le Directeur, que vous accueillerez notre protestation et que vous prendrez notre défense, puisque nos élus ne s’occupent pas de nous. Vous remerciant par avance, nous vous adressons, Monsieur le Directeur, nos sincères salutations. » 

En 1909 un nommé BILLOT fait sa publicité pour inciter certains à installer une fosse sceptique.

 

 

Et les animaux vagabondent

Même après la seconde guerre mondiale, les animaux vagabondent et les boeufs ne sont pas en reste. Et l’hôtel de la Maison Rouge leur sert de fourrière, sans doute car il y a une écurie pour les installer provisoirement.
Ainsi, non seulement on trouvait encore des boeufs sur la cote, mais il y en avait à Nantes en 1945 !
Voyez mes précédents articles sur les boeufs :
Les boeufs pour mettre à l’eau le bateau : Le Pouliguen 1910
Quand les boeufs tiraient le canon : Angers 1609

Vaches et chiens ne sont pas en reste.

 

 

 

 

 

1904

Mounier avait cédé depuis des années la maison à sa fille Marie Elisabeth Mounier épouse de monsieur Edouard Halbert négociant en fourrages avec lequel elle demeure à Nantes route de Clisson au Clos Taureau. Ces derniers ont un fils unique, Edouard, qui se marie, et ils lui cèdent toute la maison d’habitation en se retirant en face dans une maison qu’ils font construire en 1904, aujourd’hui 4 rue Georges Lemevel. Le n°7 route de Clisson devient la maison d’un seul ménage, et ils construisent une petite aile annexe à gauche de la cour, qu’on voit sur le cadastre de 1905, et dans cette petite annexe arrive le confort des toilettes, un lavabo avec glace, et une belle cuisine, dont je me souviens car les enfants y étaient admis, ne serait-ce que pour le goûter. Dans cette cuisine, à gauche de l’évier, j’admirais un énorme égoutoir de bois, fait maison, et bien pratique pour ceux qui ne rangent pas toute la vaisselle tout le temps.

1932

Edouard Halbert est emporté par une septicémie en 1932, sa femme et ses enfants gèrent le magasin. De gauche à droite le camioneur, l’employé, Georges, Marguerite, Paul Halbert, leur mère, Marie-Louise et Camille Halbert. Je n’ai jamais vu l’intérieur de ce bâtiment et je n’en connais que cette photo. A bientôt sur ce blog car je vais vous conter l’histoire de ce magasin de grains et fourrages.

Petite fille, de 1938 à 1956, j’ai  fréquenté cette maison de ma gand-mère Halbert, mais je n’en ai connu que le long couloir qui longeait le salon, l’immense dressing, la salle à manger et la cour. Les enfants que nous étions n’avaient aucun accès : au salon que j’ai uniquement aperçu un jour à travers la porte, à l’escalier et je n’ai jamais vu les étages. J’ai uniquement vu la cuisine, la cour, et le grand tilleul qui donnait sur un immense jardin où poussaient entre autres des groseilles dont nous faisions des confitures. Au delà, le jardin était loué à un maraîcher. Puis, le 16 janvier 1956, Georges Halbert, mon père, a quitté ses 6 enfants, et moi, l’aînée, je fus alors catapultée en usine, disant Adieu à des études de pharmacie que j’avais dans la tête…

Les Gardes d’Honneur 3ème régiment : table de mes publications

Jean Mathurin Guillot était le frère aîné de l’un de mes ascendants, et il a disparu après blessure à Reims en 1814. Voici ce que j’ai fait à la recherche de ce disparu. Son frère, mon ascendant, a lui aussi disparu, dans d’autres circonstances, et sa fille, mon arrière grand-mère Aimée Guillot, a eu 3 enfants dont un fils disparu, donc elle avait oncle, père et fils disparus, sans tombe à commémorer etc… 

Table alphabétique des Gardes d’Honneur, 3ème régiment : départements 9 à 48 inclus

Table alphabétique des Gardes d’Honneur, 3ème régiment : départements 49 à 86 inclus

Table alphabétique des Gardes d’Honneur, 3ème régiment : « nouvelle France »

Les enfants dans le 3ème régiment des Gardes d’Honneur

Mémoire des Gardes d’Honneur, 3ème régiment : métiers annexes

Louis Legoux du Plessis, officier du 3ème Régiment des gardes d’honneur, décédé à Reims en 1814

La longue carrière militaire de Louis Auguste CARNAVAN avant d’entrer au 3ème régiment des Gardes d’Honneur, 1813

Une énorme distraction du secrétaire dans le rôle du 3ème régiment des Gardes d’Honneur, 1813

Garde d’honneur du 3ème régiment : François Blandel (22)

Année Napoléon : le recrutement du 3ème régiment des Gardes d’Honneur

Théophile JAUZIONDI garde d’honneur du 3ème régiment, décédé le 13 mars 1814 à Reims des suites de blessure

L’état civil relatif des enrôlés en 1813 : exemple du 3ème régiment de la Garde d’Honneur

Année Napoléon : Joseph d’Andigné garde d’honneur

Hector de Prassac aliàs Prescin est décédé à Reims 1814 non à Paris, 3ème régiment des Gardes du Corps

Les militaires décédés en 1814 à Reims : je poursuis leur étude et j’honore leur mémoire à ma manière

Lettres de Jean Guillot, garde d’honneur, à sa grand mère, 17 août 1813 (lettre 4 de 15)

Lettres de Jean Guillot, garde d’honneur, à ses parents, 3 août 1813 (lettre 2 de 15)

Retranscription et analyse de toutes les lettres de Jean Guillot, garde d’honneur au 3ème régiment

 

 

 

 

 

 

Cimetière Nantes saint Jacques : sans bus ni parking, mais envahi d’herbes folles, trous et ornières

Ce jour, 1er novembre 2023 LE FIGARO vient de publier un article sur les cimetières de Nantes Herbes folles», sentiment d’abandon, manque de «décence»… À Nantes, l’entretien des cimetières fait débat Par Julien Chaillou
2023 sur le site de la ville de Nantes Patrimonia, ils sont très contents de ce cimetière et mettent la vue qui suit

2023 même une agression :

J

2022 : Je vous avais mis ce billet il y a 3 ans encore et depuis c’est encore pire et suite à une plainte manifeste vers les journalistes il y a une publication tele et ouest-france 

 

En 2019 j’écrivais : Je vous mettais il y a un an ce qui suit : rien n’a changé comme j’ai pu le constater hier. Pourtant tout près, à Vertou, le cimetière est magnifiquement entretenu.

  • Sans bus, ni parking

Je vous signalais déjà en 2011 les difficultés d’accès au cimetière saint Jacques de Nantes
Pour ceux qui seraient tentés de prendre une voiture faute de transports en commun, rassurez-vous aucun stationnement, aucun parking, et même actuellement d’importants travaux de construction à côté d’où d’énormes camions sur le seul trottoir.

Et pour agrémenter mon déplacement sur les trottoirs j’ai eu le droit à une trotinette, d’un enfant de 8 ans, heureux de se défouler, et maman loin derrière, qui a vu mon regard (je n’ai rien dit, seulement eu un regard effaré) et qui en a ri. Vous avez bien lu : faire peur aux personnes âgées c’est amusant !

Dans quel monde vit-on ?

  • envahi d’herbes folles, trous et ornières

Aucune allée n’est entretenue. Place à la végétation partout.


L’herbe qui subsiste n’est en fait qu’une protubérance ou on se tord le pied. Plus rien n’est plat.


et voici le rondi grossi :

Les arbres ne sont pas en reste, et laissent tomber le bois mort, et même les rondins. Voici un rondin qui me rappelle celui qui il y a 2 ans sur le trottoir à Saint Sébastien m’a fait rouler et tomber en arrière. (Je suis une habituée des chutes, dont 6 ces dernières années). J’ai désormais une peur bleue des rondins qui traînent..


Les services funéraires utilisent des engins lourds pour accéder aux tombes, ils multiplient les trous et ornières.

  • beaucoup de croix ont été abattues

Sous prétexte de danger.

et voici la même vue arrière de la croix

en voici 3 autres: celle qui est la plus à gauche est couchée dans la végétation

  • Que va devenir ce manque d’entretien du cimetiére ?

J’en suis triste, car même l’an prochain il me faudra envisager le taxi car j’ai trop peiné cette année. Et si j’en ai les moyens, pour honorer ma maman, qui a les moyens ?
Je prendrai aussi des cannes pour ne pas tomber dans les ornières.

Mais je suis persuadée qu’en France, les senties de randonnée sont mieux entretenus !

  • Pourtant c’était un beau cimetière

Créé route de Clisson en 1816 pour le quartier artisan de St Jacques, il abrite 2 sites funéraires remarquables :


la tombe des naufragés du Saint Philibert, toujours fleurie par les services municipaux.


Les tombes des gens du voyage, que d’autres appelent Gitans, pour lesquels j’ai le plus profond respect tant ils honorent leurs morts. Chaque année chaque tombe reçoit des dizaines de pots de fleurs, créant tout autout un immense champ fleuri.
Et ils viennent respectueusement les déposer.

Testament d’Olivier Hiret et Françoise Mallevault son épouse, Angers 1631

Le couple ici n’a pas d’enfants, et chacun donne à un neveu, nièce de l’autre, mais vous allez voir que Françoise Mallevault, survivra à son époux et va révoquer le don qu’elle avait fait à la nièce de son époux.
Comme quoi, on pouvait revenir sur un testament.

Cette famille fait l’objet de mon ouvrage l’Allée de la Hée des Hiret

Gontard-Delaunay, dans son ouvrage sur les avocats, dont j’avais fait la table, et elle est en ligne sur mon site, donnait le père de Françoise Mallevault, qui est Pierre sieur des Portes. On y constate que le patronyme Malevault a toutes les orthographes que l’IA doit détester les généalogistes aussi.

116 1580 40 MALEVAULT Pierre, Sr des Portes
146 1600 44 MALLEVAULT René, fils de René Mallevault, marchand à Craon, épousa Jeanne Maugrain

 

 

J’ai trouvé l’acte qui suit aux Archives du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici ma retranscription :

Le jeudi 10 juillet 1631 après midi
In nomine domini amen
Sachent tous présents et advenir que par devant Louis Couëffé notaire royal à Angers furent présents establys et deument soubzmis Me Olivier Hiret sieur du Druil advocat au siège présidial de ceste ville et honorable femme Françoise Mallevault son espouse de luy autorisée par devant nous quant à ce, demeurant en cette ville paroisse de St Michel du Tertre,
lesquels par la grâce de Dieu sains d’esprit et entendement sachant qu’il n’est rien plus certain que la mort ne plus incertain que l’heure d’icelle ne désirant y parvenir sans avoir donné ordre à ce qui est leur intention ont dit et ordonné ce qui s’ensit par forme de testament et ordonnance de leurs dernières volontés
premièrement recommandent leur âme à Dieu le créateur et le supplient humblement faire pardon et rémission de leurs péchés et offences, suppliant aussy la vierge Marye et tous les saints qui sont au paradis intercédder pour eux prier la divine Majesté à ce que leurs âmes soient mises et colloquées au rang des bienheureux
qu’après qu’il aura plus à Dieu séparer leurs âmes d’avec leurs corps, veulent leurs corps être ensépulturés en l’église dudot St Michel leur paroisse à l’endroit de la sépulture de défunt Me Pierre Malvault vivant père de ladite Malvault en cas qu’il décèdent en cette ville, et conduits à la sépulture processionnellement par monsieur le curé et chappelains de la dite paroisse, y assistant les religieux mendiants et petits pauvres
qu’il y ait 5 torches et des cierges en nombre suffisant et soit donné de la chandelle aux parans assistans
s’ils décèdent hors de ceste ville, veulent être entérez en l’église de la paroisse ou ils décéderont et qu’il y soit fait les mesmes services
qu’il soit dit en ladite église un trentain de petites messes e un autre trentain en l’église des Carmes et Minimes de ceste ville le tout incontinant après le décès de chacun d’eux
qu’en ledit jour de l’enteremment, au despens de chacun d’eux, soit donné aux pauvres de la paroisse St Michel vivant d’aumones la somme de 4 livres, ou dans la paroisse où ils décedderont
donnent à l’hospital StJean de ceste ville la somme de 100 livres qui sera prise sur les biens de la communauté
veulent qu’à jamais et à perpétuité soit dit et célébré à pareil jour du décès de chacun d’eux 3 services solennels, l’un en l’église St Michel, l’autre en l’église des Carmes, et l’autre en celle des Jacobins pour l’entretien payent et continuation desquels services et fourniture de luminaires veulent payer 100 sols de rente par service qui sera admortissable par leurs héritiers si bon leur semble à raison du denier vingt
veulent que le service qu’ils ont accoustumé faire dire en l’église St Michel le 16 juillet pour le défunt Pierre Malvault soit continué pendant leur vie et après leur décès par les héritiers de ladite Mallevault avant qu’ils touchent à sa succession soient tenus payer et mettre en mains du procureur de fabrique de ladite paroisse deniers suffisants pour l’entretien et continuation dudit service à perpétuité
ledit Hiret donne à Françoise Mallevault fille de Mathieu Mallevault sieur de la Bastardière advocat la somme de 15 livres tz de rente viagère par dessus les 10 livres de rente que ledit défunt Malvault luy auroit donnéz par donation qui auroit été enthérinée au siège de la prévosté de ceste ville, et en cas que ladite Françoise soit maryée et qu’elle ait des enfans qui la survivent, veult qu’ils jouissent dudit don à perpétuité, le tout pour l’amityé qu’il luy porte, et laquelle rente de 15 livres il luy affecte sur tous ses biens et spéciallement à la Rouvraye et sur le contrat de constitution de rente de 50 livres à luy due par Me Jean & Michel les Hiret et leurs héritiers
ladite Mallevault, pour l’amityé qu’elle porte à Françoise Coconier fille de René Coconier et filleule dudit Hiret luy donne 25 livres de rente à prendre sur tous ses biens meubles et immeubles et spéciallement à la Reypelière au Louroux-Béconnais et autres héritages de son propre qu’elle y a affectés
tout ce que dessus voulu par les testateurs sans préjudicier à la donation mutuelle qu’ils se sont fait
et pour exécuter le présent testament nomme vénérable et discret Laurent Lemasson prêtre habitué en l’église de StMichel-du-Tertre, et Pierre Alaneau sergent royal qu’ils prient en prendre la charge et à ceste fin leur affectent tous leurs biens présents et futurs déclarant qu’ils révoquent tout autre testament et codicille qu’ils pourraient avoir cy devant fait voulant que le présent ait lieu et soit accompli,
et pour aucunement récompenser lesdits Lemasson et Alaneau en la peine qu’ils prendront en ladite exécution leur donnent à chacun la somme de 18 livres chacun d’eux incontinent
nous priant les en juger et condamner à l’entretenement ce qu’avons fait après leur avoir lu le présent testament qu’ils ont dit bien entendre et vouloir qu’il sorte en la forme qu’il est
fait et passé audit Angers à notre tablier présents Me René Rambault et Jehan Myette praticiens demeurant audit Angers tesmoins à ce requis et appelés

PS (en bas de l’acte ci-dessus) Et le 30 août 1644 après midy par devant nous Louys Couëffé notaire royal fut présente esablie et soubmise ladite Françoise Mallevault veufve dudit défunt Hiret, laquelle a déclaré qu’elle révoque le don qu’elle auroit fait à Françoise Coconier de 25 livres de rente par ledit testament dessus lequel estant au surplus elle a d’habondant consenti et approuvé qu’il sorte son plein et entier effet dont l’avons jugée fait audit Angers à notre tablier présent Loys Maugin et Olivier Guibert clercs

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Olivier Hiret, prieur commendataire en 1608

Voici Olivier Hiret dans une fonction inattendue. Il est frère de Michel Hiret, dont je descends, et s’occupera longuement des affaires des enfants de Michel et de Charlotte Hunault sa belle-soeur, qui vécut veuve à Senonnes, fuyant Angers pour le bon air.
Je vais d’abord vous le présenter, car je le connais fort bien pour l’avoir longuement étudié autrefois :

      1. Olivier « 2e» HIRET Sr du Drul (fils d’Olivier et de Mathurine Gault) °Pouancé 15.10.1582 †1639 Avocat à Angers à Angers

    x Angers StMaurille 10.8.1610 Françoise MALLEVAULT †1648/ Fille de Me Pierre Sr des Portes At à Angers et Jacquine Quentin SP

En novembre 1608, date de l’acte qui va suivre, il est donc célibataire, âgé de 26 ans révolus. Selon Gontard Delaunay, dans son ouvrage sur les Avocats d’Angers, dont j’ai ici dressé une table numérique, il était déjà avocat à la fin des années 1590, mais il est vrai que cet auteur lui donnait aussi une mère erronnée. Et voici que je le découvre à cette date sous un tout autre jour !

Saint-Vincent : hameau commune de Dampierre – Capella Sancti Vincentii 987 (Liv. d’A., f°1) – ecclesia Sancti Vincentii 1122, 1146, 1156 (IB., f°2, 4 et 6) – Trois disciples de St Mesmin, Hilbert, Roard et Aignan, étaient venus s’établir vers le milieu du VIIe siècle sur les collines alors désertes de Dampierre et y bâtirent un oratoire et quelques cabanes. La guerre avait tout détruit et le domaine était advenu à l’abbaye St Florent, quand leurs tombes y furent retrouvées au Xe siècle sous les ronces et leurs reliques abritées sous un autel dans un oratoire en bois, dédié à St Vincent et qui faisait partie du domaine propre, fiscus, et de la paroisse de Nantilly (986-1001). Bientôt reconstruit en pierre, grâce à de nombreuses offrandes, il forma la chapelle d’un prieuré de St Florent dont on trouve pour titulaires Nic. Alleron 1460, Jean Scolin 1504, Raoul Myotte 1569, Franç. Desmontils 1577, Jacq. Gambier, qui résidait à Chaudefonds et qui meurt à Angers le 11 février 1762. Le bénéfice fut alors réuni àla mense conventuelle ; – mais le service divin n’y fut supprimé que par ordonnance épiscopale du 19 décembre 1781. – Le prieuré a été transformé en habitation bourgeoise et la chapelle, qui y attient, divisée dans sa longueur par un mur de refend, avec adjonction de planchers, vestibule et escalier. Elle conserve sa porte ogivale remaniée, partie de l’autel et le petit beffroy avec une clochette où selit en caractère du XIVe siècle : Te Deum laudamus. Devant l’entrée apparaissent, alignés à fleur de terre, trois cercueils en forme d’auge. – Au chevet s’adosse une fuie carrée. (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici la retranscription de l’acte :

Le 15 novembre 1608 par devant nous Jean Bauldry notaire royal à Angers fut présent deuement estably et soubzmis Me Ollivier Hyret clerc prieur commendataire du prieuré de Saint Vincent des Vliniers Sainct Florent ordre Sainct Benoist diocèse d’Angers demeurant en ceste ville lequel de son bon gré a constitué nommé estably et ordonné et par ces présentes constitue (blanc) son procureur avec pouvoir spécial de prendre et apréhender pour et au nom dudit constituant possession corporelle réelle et actuelle dudit prieuré de Saint Vincent des Vliniers Sainct Florent en vertu de la provision qui luy en a esté faicte en court de Rome par la cession de Me Catherin de Cheverue (suit en latin la référence) sur ce obtenue de monsieur le vicaire général de monsieur le révérend évesque d’Angers le 9 du présent mois et an signé Mottin,, et scellé sur double queue de cire rouge, et faire les cérémonies en tel cas requises et acoustumées faire publier ladite possession au prosne de la grande messe parrochiale dudit lieu des Vliniers Sainct Florent et du tout demander et requérir respectivement actes et généralement etc prometant etc foy jugement condampnation etc fait et passé audit Angers à notre tabler présents Pierre Chotard et Ollivier Mareau praticiens demeurant audit Angers tesmoins

Olivier Hiret était-il religieux, et aurait-il donc défroqué pour épouse 2 ans plus tard Françoise Mallevault ? La réponse figure dans le dictionnaire de l’Académie Française :

prieur : On appelle Prieur Commendataire, Un Bénéficier qui jouit en tout ou en partie des revenus d’un Prieuré, et qui en porte le titre, sans avoir aucune autorité sur les Religieux. (Dictionnaire de l’Académie française, 5th Edition, 1798)

Donc le bénéficier pouvait être un laïc, et ceux qui fréquentent les archives anciennes comme moi, ont souvent rencontrés des pieurs de ce type, tout juste âgé de 7 ans !

Olivier Hiret, novembre 1608, prieur commendataire
Olivier Hiret, novembre 1608, prieur commendataire
Olivier Hiret, avocat en 1610
Olivier Hiret, avocat en 1610
Olivier Hiret, avocat, 1630
Olivier Hiret, avocat, 1630

Selon tous mes travaux, il n’y a qu’un Olivier Hiret à ce niveau social à cette époque à Angers. Les signatures confirment que c’est le même : seul son H s’est allégé, et il a supprimé la volute du bas. Mais son O, et son R et sa volute finale sont semblables. Alors, que diantre faisait-il là ?

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Jeanne Crespin épouse Lepage est la soeur de mon Pierre Crespin, enfants de Barbe Bodin

Ce qui suit est la preuve de filiation de Jeanne Crespin épouse de Louis Lepage, suite à mes immenses recherches dans les chartriers et les notaires. Jeanne CRESPIN est pour moi une collatérale, mais elle a de nombreux descendants, comme son frère Pierre dont je descends et qui a de très nombreux descendants.


Bourg-L’evêque (49) « Le 27 décembre 1684 a esté enterré dans l’églize de Bourg Levesque le corps de deffuncte Jeanne Crespin par nous curé soubzsigné » Les très nombreux généanautes qui parlent de Jeanne Crespin ont eu la flegme de chercher son décès, et même si aucune filiation ne figure sur cet acte de décès, je peux affirmer que c’est elle car :

  • Elle est l’unique porteuse de ce nom à Bourg l’Evêque
  • On sait par ailleurs que Jeanne Crespin épouse de Louis Lepage est décédée entre 1669 et 1700
  • Le curé de Bourg-l’Evêque inhumait tout le monde au cimetière sauf les rares notables aisés, et c’est le cas de Jeanne Crespin. Son acte de décès est donc parlant malgré l’absence de filiation puisque l’inhumation dans l’église est le signe de sa notabilité.

Je vous ai mis sur mon blog ces temps-ci des actes du chartrier de Saint Julien l’Ardent en Chatelais série H64 concernant les aveux de mon ancêtre Pierre Crespin, que j’avais autrefois très longuement étudié et publié.  Lors de ces recherches que j’avais faites sur ma famille CRESPIN, j’avais relevé la présence d’une soeur de mon Pierre Crespin, prénommée Jeanne, et j’avais trouvé sur les registres paroissiaux 2 mariages la concernant, sans toutefois tout comprendre car dans le premier elle épouse René Garnier et dans le second elle épouse Louis Lepage se disant veuve de René Maslin. Ces 2 actes, que je vous remets ci-dessous concernent absolument la soeur de mon Pierre Crespin.

« Châtelais le 3 juillet 1659 René fils de honneste homme René Garnier et honneste femme Marie Lemesle de la paroisse du Bourg l’Evesque d’une part, et Jeanne fille de deffunt honneste Sébastien Crespin et honneste femme Barbe Bodin de cette paroisse d’autre part … en présence du sieur Garnier père dudit marié, et Bodin mère de la mariée et vénérable et discret messire François Bodin prêtre prieur curé de Borc en Poitou [Borcq sous Airvault (Deux-Sèvres], et honneste homme Charles Poustier sieur de la Martinière et Pierre Crespin » J’ai beaucoup étudié ces BODIN qui sont miens et ce Pierre Crespin est mon ancêtre, frère de Jeanne. Mais il était impossible ensuite de lier cette Jeanne Crespin, soeur de mon Pierre Crespin, au mariage suivant car elle y est dite veuve de René Maslin et non de René Garnier.

« Bourg-L’Evêque le 6 août 1675 Louis Lepaige fils de deffunt Nicolas Lepaige et de Louise Simon ses père et mère paroissien de Pommerieux, et Jeanne Crespin veuve de deffunt René Maslin de cette paroisse, en présence de François Garnier et René Robinault  »

C’est le chartrier de Saint-Julien-l’Ardent qui donne la preuve formelle que cette Jeanne Crespin épouse de Louis Lepage est bien la fille de Barbe Bodin, et soeur de mon Pierre Crespin, car dans un chartrier on déclare non seulement ses biens immobiliers mais d’où ils proviennent, c’est à dire achat ou succession, et dans le cas de succession, le nom des parents est même parfois clairement écrit, comme c’est ici le cas, et Jeanne Crespin épouse de Louis Lepage est bien la fille de Barbe Bodin dont elle a hérité :

AD53-H64 chartrier de Saint-Julien-l’Ardent en Châtelais [eh oui ! il est classé en Mayenne alors que Châtelais est en Maine-et-Loire] « Avril 1682 aveu LEPAGE Louis (f°11) mary de Jeanne Crespin détempteur d’un lieu au village de la Gaullerie en la paroisse de Chatelais, a comparu le deffendeur en sa personne, lequel audit nom s’est advoué subject en nuepce de la seigneurie de céans pour et à cause de son lieu de la Gaullerie en cette paroisse, à ladite Crespin eschu de la succession de deffuncte Barbe Bodin sa mère, lequel il offre bailer par déclaration avec confrontation suisant l’ordonnance et confessé qu’il est deub chascun an au terme d’Angevine à la recepte de cette seigneurie 12 deniers de cens ou debvoir coutumier et féodal, qu’il offre servir et continuer à l’advenir, dont l’avons jugé et de ce qu’il a déclaré que ladite Crespin sa femme a vendu partie dudit lieu à Pierre Crespin son frère, depuis les partages faits entre eux, à ce moyen nous l’avons condamné fournir par déclaration des choses qu’il tient en la seigneurie de céans dans le 29 mai prochain jour de la remise de la prochaine assise qui se tiendront adit lieu, ou il emporte justification à peine de deffault y employer lesdits 12 deniers de cens ou debvoir, les servir et continuer en payer 29 années d’arrérages … »  signe