La rue Dos d’Âne (Nantes) en 1901 : une unique famille nombreuse

Je suis l’aînée d’une famille nombreuse, et l’histoire des familles nombreuses m’intéresse à ce titre.

La rue Dos d’Âne comptait 568 habitants dans 169 foyers en 1901, dont la majorité sont peu aisés à pauvres, voire sans travail. Je vais vous les mettre ici, mais ce jour je tiens à souligner qu’il n’existait alors qu’une unique famille nombreuse, avec 7 enfants, dans les autres foyers peu d’enfants, mais par contre ils vivent longtemps au foyer, et logent aussi des proches.

Voici donc la méritante famille TARDIVEL (dans la colonne de droite on a l’employeur, ici « divers »). La famille Tardivel demeure au n°73, maison surpeuplée, et je suppose que chaque foyer de cette maison n’avait donc qu’une pièce. Le père est manoeuvre aux Chantiers, et la mère, comme une grande partie des femmes est dite « néant », comme si elle ne faisait rien, on dira plus tard « sans profession » pour les maîtresses de maison :

Tardivel Joachim 48 chef manoeuvre Ch. Loire
Lemoux Azéline 45 femme néant
Tardivel Francis 22 fils manoeuvre divers
Tardivel Célestine 21 fille néant
Tardivel Henri 20 fils manoeuvre divers
Tardivel Louise 18 fille ouvrière divers
Tardivel Martial 16 fils néant
Tardivel Alphonse 7 fils néant
Tardivel Léon 6 fils néant
Tardivel Valentine 12 fille néant
Tardivel Louis 5 fils néant

 

 

Naissance de triplées en 1572 à Ménéac

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Je relève beaucoup de jumeaux à Ménéac, mais cette fois des triplées. Pour mémoire, j’en ai déjà relevé en Anjou aussi.

1572.09.12 GASTEL Louise « fille Jean et Alliette Rouxel parrain Jean Leliepvre marraine Louise Agan et Jeanne Mouesan »
1572.09.12 GASTEL Guionne « fille Jean et Alliette Rouxel parrain Jean Garin marraine demoiselle Jacquemine de la Vallée dame de la Guymasière et Marie Glemot »
1572.09.12 GASTEL Elaine « fille Jean et Alliette Rouxel parrain Alain Androuet marraine Jeanne Tual et Marie Pirio »

Aller à l’école pendant la seconde guerre mondiale

Hier, au sénat, j’ai entendu un sénateur dire que toutes les écoles avaient été ouvertes pendant la guerre !!!

Il se trompait. Il aurait dû dire que la priorité avait été de pouvoir offrir des solutions scolaires aux enfants et donc d’en trouver devant les innombrables problèmes. L’école était une priorité, et pour vous donner une idée des solutions imaginées et réalisées aller lire sur le site Openedition :

Chapitre 18. « Les enfants d’abord » ! Le repli des écoles loin des dangers de la guerre en France (1939-1944)

et même tout l’ouvrage  dont ce chapitre était une partie :

LES ÉCOLES DANS LA GUERRE Acteurs et institutions éducatives dans les tourmentes guerrières (xviie-xxe siècles) Jean-François Condette (dir.)

Pour ma part, réfugiée à Gesté puis Gérande, où je fus « empochée » et libérée bien plus tard que le reste de la France, j’ai connu des maîtresses totalement improvisées mais déclarées. J’ai fait il y a quelques années aux Archives de la ville de Guérande, les recherches et j’ai ces documents de déclaration d’ouverture d’école improvisée. Comment aurais-je pu oublier cette vielle dame dans cette vielle maison nous guidant vers la chambre improvisée où sa fille allait nous apprendre tant. Nos parents, comme ceux d’aujourd’hui, ont dû beaucoup se démener pour notre éducation, et je les en remercie. Mais dire que les écoles n’étaient pas fermées pendant la guerre est une vision un peu trop caricaturale de ce qui a été réellement vécu.

 

Le travail des enfants au XVIIIème siècle : selon le rôle de capitation du Loroux Bottereau, 1740

Le travail des enfants était courant autrefois.

Claude Fohlen, dans son étude Révolution industrielle et travail des enfants  Annales de Démographie Historique  Année 1973  pp. 319-325, donne même dès 8 ans parfois, alors que je pensais que 10 ans était l’âge minimum.

Il est difficile de savoir l’âge exact des enfants, mais ils sont assez nombreux dans les rôles de capitation, car cet impôt est aussi perçu sur tous les domestiques.

Ainsi en 1740 au Loroux-Bottereau pour 1 196 têtes imposées, on compte par moins de 222 domestiques ainsi répartis :

132 valets dont 16 moyens et 17 petits

83 servantes dont 12 moyennes et 2 petites

7 compagnons et 12 garçons (un compagnon est le salarié d’un artisan et le garçon le petit salarié)

Un valet paie 60 sols, sachant que l’impôt moyen est de 62,44 sols, il est donc dans la moyenne sur le plan de l’imposition.Un moyen valet ne paie que 30 sols et un petit valet 20 sols.

Mais la servante ne paie que 30 sols, la moyenne servante 20 sols et une petite servante seulement 10 sols. Ainsi, les femmes valent moitié des hommes !!!

La répartition des domestiques n’est en aucun cas lié au niveau élevé d’impôt, et on a assez souvent un maître qui paie moins que son valet, c’est à dire moins de 60 sols. D’ailleurs, qu’on soit domestique d’un riche ou d’un maître moins riche, on paie la même chose. Mais j’ignore s’il en était de même pour le salaire.

Mais quel âge se cache derrière « petit valet », « petite servante », « moyen valet », « moyenne servante » ? Devient-on moyen à 15 ans, à quel âge devient-on valet ou servante sans ce qualificatif ? Je n’ai rien trouvé sur ce point. J’en suis donc aux hypothèses :

petit de 10 à 14 ans

moyen de 15 à 18 ans

et ensuite on serait valet ou servante sans autre qualificatif relatif à la jeunesse ?

Si vous trouvez une source fiable, merci de me faire signe, car mon ancêtre Laurent Brebion, qui cultive, a un petit valet. Et je cherche à savoir plus…

Et comme vous avez bien compris que j’avais dépouillé le rôle de capitation, je vous le mets bientôt ici, et même celui de 1718 que j’ai aussi fait. Vous pouvez y retrouver vos ancêtres payant l’impôt. Et savoir s’il faisait travailler des enfants…

A bientôt

Odile

Pierre Pottier, né de père inconnu, s’engage à entretenir sa mère : Armaillé 1792

Louise Pottier est une mère célibataire. Elle est cousine de mon ancêtre Pottier. 

Manifestement elle n’a jamais donné le nom du père et elle a élevée seule son fils. Elle a 51 ans à la date de l’acte qui suit et il semble bien que pour que son fils puisse se marier et être doté, elle a trouvé avec les conseils du notaire Peju, une forme d’entente pour laisser le peu qu’elle a à son fils, pour lui servir d’avancement de droits. Elle lui vend son peu de meubles et effets pour 200 livres, mais en fait il ne va rien payer, mais s’engager à entretenir sa mère sa vie durant. J’en conclue que cet  arrangement, car il n’y a pas d’autre terme, est bien pour qu’il puisse s’installer et se marier, même si ce bien est très pauvre, comme le précise l’acte.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E40 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle)

Le 22 juillet 1792 après midi par devant nous Toussaint Péju notaire royal de la sénéchaussée d’Angers pour la résidence d’Armaillé soussigné, fut présente Louise Pottier demeurante à la Camossais dite paroisse d’Armaillé, laquelle a vendu quité céddé délaissé et transporté avec garantie, à Pierre Pottier son fils, demeurant avec ladite Louise Pottier cy présent et acceptant acquéreur pour lui ses hoirs et successeurs, 2 lits garnis, un cabinet de cerisier, 2 coffres garnis de leurs ferreures, serrues et clefs, une huche, une table, 4 futs de bariques, 8 draps, 2 nappes de grosse toile et de différente grandeur, un chaudron, une marmitte, des fermants de différentes espèces et autres effets du lieu de la Camossais où ils demeurent, lesquels dits meubles et effets sont dans la maison desdits Pottier, que ledit Pottier a dit bien savoir et connaître, pouir par lui en faire jouir et disposer à partir de ce jour comme bon lui semblera et comme aurait pu faire avant ces présentes ladite Pottier, à l’effet de quoi elle a mis et subrogé dans tous ses droits ledit Pottier ; (f°2) la présente vente et cession ainsi faite pour et moyennant la somme de 200 livres en icelle somme compris les vêtements qu’aura lors de son décès ladite Pottier ; pour ledit Pottier demeurer quite d’icelle somme envers ladite Pottier il s’oblige sous l’hypothèque de tous ses biens meubles immeubles présents et futurs, iceux meubles effet immobiliters par préférence de loger chez lui, coucher, nourrir, vêtir, reblanchir ladite Pottier pendant sa vie, à commencer de ce jour de sorte qu’elle sera nourrie comme lui et à sa table, entretenue d’habillements suivant son état et condition, le travail qu’elle fera pour ledit Pottier, au moyen qu’il est tenu de la nourrir et vêtir, laquelle son décès étant arrivé, ledit Pottier sera déchargé du payement de ladite somme de 200 livres et ses héritiers ne pourront rien y prétendre, ni dans ses vêtements et effets mobiliers, ledit Pottier s’était chargé de la nourrir, vêtir saine et malade pendant sa vie pour la médiocre somme que vallent sesdits meubles et effets mobiliers de 200 livres