Suzanne Lepron veuve Bodard, mon ancêtre, va mourir, et s’inquiète de son fils infirme et de l’entente entre ses enfants, La Chapelle sur Oudon 1708

Je poursuis mon travail sur les Bodard car j’en ai dans mes ascendants. Suzanne Lespron est l’une de mes « grands mères » très chéries, car vous allez voir qu’elle s’occupe, très inquiète, de son fils infirme après sa mort, et met tout en oeuvre pour qu’il ne soit pas oublié, et j’ai trouvé il y a 20 ans tant d’actes de Suzanne Lespron, que je reviens dessus.

Donc, beaucoup d’actes la concerne en particulier entre 1708 et 1711. Ici, je vous mets un inventaire fait par elle des meubles qu’elle possède, mais le plus étonnant, et même très étonnant, c’est qu’elle est dit « vivant chez son gendre Juteau et non chez elle », or, vous allez voir qu’elle a autant de meubles que s’il était dans une maison à elle, avec tout un tas d’instruments de cuisine, d’artisanat, etc… et tout son stoc de fil, etc… et même des fûts. Or, dans les innombrables inventaires que j’ai dépouillés, les veuves ou veufs, en fin de vie, vivant chez l’un de leurs enfants, ne possédaient plus que leur lit car ils avaient déjà tout donné de leur vivant à leurs enfants. Donc l’acte qui suit mérite qu’on s’y intéresse, car il sort beaucoup de l’ordinaire.

Cet acte est important pour moi, car c’est la première génération qui sait signer, enfin seuls les hommes, mais c’est déjà un progrès, et on doit sans doute ce progrès précisément à Suzanne Lespron leur mère.

Acte des Archives du Maine-et-Loire 5E32 – Voici ma retranscription rapide mais efficace  :
« Le 11 septembre 1708 avant midy, par devant nous Claude Bouvet notaire royal résidant à Segré, fut présente en sa personne, establie et duement soumise h. personne Suzanne Lepron veuve de deffunt Jean Bodard vivant maréchal en œuvres blanches demeurant au village de Vrezée à La Chapelle-sur-Oudon, détenue au lit malade mais par la grâce de Dieu saine d’esprit et de mémoire et d’entendement, laquelle craignant qu’après sa mort ses enfants vinssent du différent entre eux à cause des meubles qui sont en la maison de Jacques Justeau maréchal en œuvres blanches son gendre où elle est détenue malade, pour y obvier elle déclare avoir les meubles qui suivent :
Un lit garni où elle est à présent gisante dont le demi-tour est de tiretaine garni de frange et frangette de soie, une couverture blanche plus que demie usée, une couette, un traverslit, et un oreiller le tout ensouillé de couetty, paillasse et charlit
Une paire de presses de bois de pommier fermante à deux fenêtres, et de clef, (presses ou paire de presses : de la Bretagne à la Normandie, espèce d’armoire basse à 2 vantaux, généralement dépourvue de tablettes, mais qui comprend 2 tiroirs à la partie supérieure. On y met des vêtements)
Un bois de couchette couette et paillasse
Un traverslit de peu de valeur,
Une table ronde de bois de noyer,
Un charlit de bois de noyer (noier), une couette ensouillée de couetty et un traverslit ensouillé de toille,
Une poisle à frire, un grand poislon, et une passette d’airain, un rond aussi d’airain, une marmitte de fer avec son couvercle d’airain, deux petits chaudrons percés, et un autre petit chaudron, le tout de cuivre,
2 petits chenets, une crémaillère (cramaillère), une broche à rostir, le tout de fer,
Un vieil cabinet,
Une vieille huche,
2 lampes et deux chandeliers de potin, l’une desquelles lampes est raccommodée de fer,
19 livres d’étain, tant creux (f2) que plat,
8 draps de toille de brin et reparon, dont 2 usés, 14 chemises à l’usage de ladite établie, desquelles il y a 9 presque neuves, et les autres plus demi-usées,
3 nappes de brin, une demi-douzaine d’essuis mains,
3 souilles d’oreillers, et 4 serviettes,
16,5 livres de laine filée laquelle laine ladite établie déclare employer à faire faire de l’étoffe estamine,
Un autre bois de couchette garnie d’une couette, 1 traverslit, un méchant lodier et paillasse qu’elle désire relaisser à Pierre Bodard son fils, qui y est gisant infirme,
6 chaises de bois foncées de jonc desquelles il y une de bois de chêne,
2 futs de pippe de peu de valeur,
1 fut de busse et quart de pippe, 1 rouet à filer, 1 saloire (salouer) un vand à vanner, 1 crochet de fer, à bécher, le tout qu’elle veut être partager entre sesdits enfants après son décès, ce que ledit Jousteau et Suzanne Bodard sa femme ont reconnu devant nous avoir vu en ladite maison, voulant au surplus ladite Lespron que son testament passé devant †Me René Guyon notaire royal audit Segré le 27.11.1703 soit exécuté selon sa forme … Laquelle exhorte sesdits enfants de discuter leurs droits dépendant (f°3) des biens qu’elle leur relaisse le plus pacifiquement que faire se pourra. Fait et passé au village de Vrezée maison dudit Jousteau en présence de François Bodard marchand et de Jean Bodard maréchal en œuvres blanches enfants et gendre de ladite établie, et encore de François Bodard Me cordonnier et Louis Bigot tailleur d’habits à Segré témoins. Lesdits Lespron et Jean Bodard et Jureau et femme ont déclaré ne savoir signer. – Et à l’égard du louage de la chambre qu’elle occupe chez ledit Justeau et femme, ils ont convenu entre eux et ladite Lespron s’oblige leur payer de louage par chacun an 4 L, et entretiendra ladite chambre bien carrelée »

Inventaire des meubles et effets de la communauté de biens de François Bodard et défunte Louise Forest, Le Bourg-d’Iré 1730

J’aime beaucoup faire ces inventaires, car je vis totalement dans leur univers, en empathie avec eux. J’ai fait beaucoup tant sur mon site que sur mon blog, pour mon site cliquez sur ce lien et j’y ai mis un dictionnaire des termes utilisés, et pour mon blog, chercher les INVENTAIRES dans les CATEGORIES ci-dessus.

J’ai des Bodard dans mes ascendants, mais pas ces Bodard du Bourg-d’Iré, mais vous pouvez tous les voir sur mon étude des familles de ce nom. Il y a plusieurs familles telles que celles ci-dessous, car le métier « couvreur d’ardoise » devait se transmettre en famille et leur est commun.

Le couvreur d’ardoise François Bodard, qui suit, ne sait pas signer, a beaucoup de dettes car 136 livres de dettes c’est beaucoup pour un petit artisan, d’autant que ses biens sont à peine supérieurs. Sa femme vient de mourir mais jeune et je suis très surprise de découvrir beaucoup de meubles et effets « mi usés », donc ils n’ont pas eu tout neuf quand ils se sont mariés, tant s’en faut !

Acte des Archives du Maine-et-Loire 5E20 – Voici ma retranscription rapide mais efficace  :

Devant Pierre Poillièvre notaire royal au Bourg-d’Iré, « Le 10 juin 1730 au lieu de la Haute Maboulière situé paroisse du Bourg d’Iré, mandé par François Bodard couvreur d’ardoise père et tuteur naturel de Louise et François Bodard ses enfants mineurs et de defunte Louise Forest sa première femme, ont comparu aussi en leur personne Louise Leroueil veuve de Michel Forest, ayeule desdits mineurs Bodard et Michel Forest leur oncle paternel, demeurants au lieu et closerie du Chesne au bourg même paroisse du Bourg d’Iré, lesquels en conséquence de l’ordonnance de monsieur le lieutenant général d’Anjou audit Angers nous ont requis de présentement procéder à l’inventaire des meubles et effets dépendants de la communauté de biens qui se seroit acquise suivant la coutume d’Anjou entre ledit Bodard et ladite défunte Louise Forest et pour cet effet pour priser lesdits meubles et effets ledit Bodard a mandé Toussaint Chizay (f°2) marchand et ladite Louise Leroueil et ledit Forest son fils François Ragneau métayer demeurants susdite paroisse du Bourg d’Iré, lequels Chizay et Ragneau, serment pris en tel cas requis, ont dit être âgés ledit Chizay de 38 ans et ledit Ragneau de 55 ans, et ont le tout promis et juré de bien et fidèlement se comporter au fait de ladite appréciation et de mettre à juste prix suivant leur loyauté et conscience les meubles et effets qui leur seront mis en évidence, auquel inventaire nous avons vacqué en conséquence de ladite ordonnance, comme s’ensuit :
Une crémaillère et son crochet et une pelle à feu 30 sols
Une table carrée fermant à clef et 2 bancs de chêne 3 livres
Une huge de chêne 8 livres
Un coffre de noyer fermant à clef 10 livres
(f°3) Un vieil coffre de chêne sans serrure 25 sols
Un marchepied de chêne 5 livres
Un coffre de chêne de peu de valeur 30 sols
Un autre coffre de chêne aussi de peu de valeur 2 livres
Un petit cabinet de chêne de peu de valeur 30 sols
Un charlit de noyer sans plafond, garni de sa paillaisse, une petite couette, un traverslit ensouillé de toile, une vieille couverture et son tour de lit composé de 3 pans de toile barrée 30 livres
Un charlit de chêne sans plafond, une paillasse, une petite couette, un traverslit, un petit oreiller le tout ensouillé de toile et une vieille couverture de toile 26 livres
Une petite couchette, une couette, un traverslit ensouillé de toile, le tout de peu de valeur, 12 livres
14 livres de vaisselle d’étain tant creuse que plate, à 18 sols la livre soit 12 livres 12 sols
2 petits chaudrons d’airain pesant 6 livres 7 livres 6 sols
(f°4) Une poisle à frire et un poislon d’airain 2 livres
Une moyenne marmite et une petite avec une cuiller le tout de fer et de peu de valeur 50 sols
2 vieilles serpes, un hachereau,un vouge et un coin le tout de fer 3 livres
3 vieilles faux, un fauchet, un peurier ?? et une pierre à faux 7 livres
2 fourches, un ping, un buacq ?? un rateau et 3 tranches fourchées et une plate le tout de fer 6 livres
3 pelles à bêcher de peu de valeur 20 sols
2 vieils manteaux, 2 anelumis ??, une dallouère et un asseau servants au métier de couvreur d’ardoise et 2 sayots, le tout plus que mi usés 50 sols
Une paire de fers à courayer 30 sols
10 draps de grosse toile et de différentes grandeurs plus que mi usés 10 livres
4 nappes de grosse toile plus que mi usés 3 livres
2 bisacqs et un vieil encherier 2 livres
10 chemises de grosse toile à usage d’homme, plus que mi usées 7 livres
Un habit et une veste de meslinge brun 12 livres
(f°5) Un habit de serge un autre habit et une veste de toile le tout plus que mi usés 5 livres
Une culotte de meslinge et une de toile 3 livres
3 cravattes de toile 30 sols
4 paires de bas et une paire de bottines le tout de peu de valeur 3 livres
Un chapeau 30 sols
4 chemises à usage de femme plus que mi usées 2 livres
2 corsets couvers de serge 6 livres
3 paires de brassières de serge 6 livres
2 robes de meslinge l’un brune l’autre nlanche 10 livres
Un tablier de ras 3 livres
2 robes et un tablier le tout de toile 3 livres
Une poche de grosse toile 20 sols
Un fust de boisseau petite mesure de Candé et une mesure 20 sols
Un travoil 20 sols
Un poids à peser 15 sols
43 livres de lin brayé 10 livres
11 livres de réparon à filer 2 livres
23 livres d’étoupe à filer 10 sols
8 livres de poupées 8 livres
8 livres d’étoupe filée 6 livres 16 sols
Un paque de cordes 10 sols
(f°6) 8 quenouilles de lit de 4 pieds de coffre 5 livres
20 pieds d’essil 12 livres
10 nombres de lin à brayer 8 livres
4 pots, 2 pichets, 2 tasses à anse le tout de terre 2 livres
5 bouteilles de terre, y compris le peu d’huile de noir dans l’une d’elles 2 livres
7 livres de graisse de porc 45 sols
Une baratte et 2 vieux seilllots de bois 30 sols
4 petits pannins avec des balances 8 sols
5 chaises de jonc et un vieil soufflet 30 sols
4 paires de sabot 20 sols
Un charnier avec ce qu’il y a de viande de porc 6 livres
Une busse de cildre estimées fust et cildre 8 livres
3 fusts de pipe, un de busse et 2 de quart de peu de valeur 8 livres
Une panne de bois 50 sols
Une braye à brayer du lin 20 sols
Debtes passives : Déclare ledit Bodard devoir à René Challeur collecteur de la taille pour l’année 1727 5 livres – Plus à François Ragneau collecteur des tailles pour l’année 1728 12 livres 10 sols – (f°7) Plus à René Bodard collecteur du sel de l’année 1728 14 livres 40 sols – Plus à François Malsau pour la capitation de 1727 2 livres 8 sols un denier – Plus à Pierre Bourgeais collecteur du sel de 1728 2 livres 14 sols 3 deniers – Plus à Noël Gaultier pour la capitation de 1728 4 livres 2 sols 10 deniers – Plus à Pierre Ragneau collecteur du sel de 1723 22 sols – Plus pour sa taxe du sel de l’année 1720 30 livres – Plus à la veuve Mason sa rentresse 19 livres 12 sols de compte arresté pour redevances du lieu de la Maboulière – Plus à René Baudunau meusnier 19 livres 1 sol pour farine – Plus à Claude Bedain 35 sols pour lenne ? vendue et livrée – Plus à Jean Auger domestique pour restant de services 2 livres – Plus à Pierre Maillet demeurant à Combrée pour un faux 40 sols – Plus à Jacques Chupé le jeune charpentier 16 sols pour 2 jours de son travail – Plus à Jean Leplat poupelier 30 sols pour ouvrage de son métier – Plus à Pierre Demast journalier 30 sols pour journées – Plus à Toussaint Chehan pour un matte de cercle – Plus à François Delanoe métayer 50 sols pour être allé conduire la dernière mesure à Candé – Plus à Jacques Buron tailleur d’habits 20 sols pour 4 journées de son travail – Plus à René Lizé journalier 15 sols pour journées – Plus à René Chattier 10 sols pour avoir tué 2 porcs – Plus au nommé Cormier 16 sols pour 2 journées à faucher – (f°8) Plus à Jean Mauvau pour fèvres 10 livres – Somme toutes les debtes passives 136 livres 3 sols 2 deniers

Et a ledit Bodard déclaré qu’il ne luy est deub aucune chose dont il ait connaissance, n’avoir aucun argent, titres ni papiers sous son rôle, qu’il demeure tenu d’acquiter au bureau de Candén dont a été parlé et de nourrir entretenir coucher et reblanchir sesdits enfants jusqu’à ce qu’ils soient en âge de gagner leur vie, en considération de quoi et du consentement de ladite Leroueil et dudit Forest, il profitera lui seul de la récolte prochaine à la charge par luy d’en payer les charges tant vers ladite veuve Masure que vers ses collecteurs et autres qu’il appartiendra. Qui sont tous les meubles et effets dépendants de la communauté de biens qui s’estoit acquise entre ledit Bodard et ladite Forest suivant notre coutume et au moyen du présent inventaire demeure dissolue et arrestée du consentement de toutes lesdites parties, le prix desquels meubles et effets déduction faite des debtes passives s’est trouvé monter et revenir à la somme de 178 livres 3 sols 10 deniers sauf erreur de calcul. Lesquels meubles sont restés à la garde et possession dudit Bodard qui demeure tenu de les représenter quantes et ainsi qu’il appartiendra sans estre tenu d’aucuns intérests attendu la nourriture et entretien de sesdits enfants, dont et de tout ce que dessus nous avons jugé lesdites parties de leur consentement. Fait et arresté le présent inventaire audit lieu de la Maboulière en présence de François Bodinier marchand et de Louis Grandière serrurier demeurants dite paroisse du Bourg d’Iré témoins à ce requis. Lesquelles parties ont dit ne savoir signer. »

Mouchoirs à usage de femme : la petite histoire de l’inégalité sociale et de l’inégalité homme-femme.

Comme ceux qui me connaissent depuis longtemps le savent bien, j’adore faire des inventaires après décès tout autant que des contrats de mariage. Les mouchoirs sont rarement cités dans les actes du 16ème et du 17ème qui m’ont passionnée. Et, en Anjou tout au moins, leur présence ne se manifeste que dans les inventaires après décès, et chez les gens plutôt à l’aise, jamais chez les exploitants agricoles. Et, toujours en Anjou, on n’a jamais le détail du trousseau dans les contrats de mariage.

Mais en Normandie, on a parfois les détails. Et ces détails sont  quelquefois surprenants, en ce cens que le contrat de mariage qui suit ne semble pas de gens aisés, à en croire la très petite somme en argent, mais il y aura dans le trousseau « 6 mouchoirs à l’usage de ladite fille ».

« Le 16 janvier 1687[1], au traité de mariage qui au plaisir de Dieu sera fait et parfait en face de nostre mère saincte église catholique apostolique et romaine entre Julien Crosnier (m) fils de defunt Guillaume Crosnier et Marguerite Guillochin ses père et mère de la paroisse du Grais d’une part, et Anne Guillochin (m) fille de Michel Guillochin et Jeanne Roussel ses père et mère de la paroisse de La Ferté Macé d’autre part, ont esté fait les conventions qui ensuivent, c’est à scavoir que les Julien Crosnier et Anne Guillochin se sont promis s’épouser l’un l’autre à la première semonce qui en sera faite après les services de nostre mère ste église deument observées ; en faveur duquel mariage ledit Michel Guillochin père de ladite fille a promis et s’est obligé payer auxdits futurs la somme de 60 livres paiable scavoir 10 livres à Pasques prochain et les autres payables à Pasques ensuivant et ainsi d’an en an jusques à fin de payement et la somme de 6 liuvres pour l’habit, 6 draps de toile, 6 serviettes, 6 coiffes, 6 mouchoirs à l’usage de ladite fille, 4 escuelles et 4 assiettes, le tout d’étain, un coffre de bois de fouteau fermant à clef, et un traversier de plume d’oie, er ceque ladite fille peut avoir par devers elle qu’elle auroit gagné dans ses services ; ledit futur s’oblige remplacer la somme de 30 livres sur le plus apparaissant de son bien ; lesdites parties sont demeurées d’accord les uns envers les autres et se sont obligés à tout ce que dessus ; fait en présence de Claude Crosnier (s) frère dudit futur, Jacques Piquet son beau frère et Michel Guillochin (m) père de ladite fille, Jean Laisné et Jean Huet et François Bisson et François Lebally tous parents et amis tant du costé dudit futur que de ladite fille »

[1] AD61-4E174/30 tabellionnage de Briouze

Donc, on connaissait le mouchoir pour femme au 17ème siècle en Normandie. Ce qui signifie aussi qu’il existait alors des mouchoirs pour homme. Et monsieur n’avait sans doute pas le droit de se moucher dans les mouchoirs de madame ? La distinction entre mouchoirs de femme et mouchoirs d’homme existe toujours de manière plus que sexiste, et tout à fait inégalitaire entre hommes et femmes. Il est impossible (ou tout au moins je n’ai jamais pu trouver) de mouchoir de femme aussi grand qu’un mouchoir d’homme et inversement, les mouchoirs d’homme sont toujours beaucoup plus grands que les mouchoirs de femme. Je n’ai jamais compris pourquoi les femmes avaient le nez plus petit et moins encombré que le nez des hommes !!!! Et Mesdames nous subissons aussi cela ! Je dis « aussi » car à en croire les médias modernes, nous subissons beaucoup de choses, mais je ne les ai jamais entendu parler de la discrimination flagrante qui existe entre le nez d’une femme et celui d’un homme pour le mouchoir !!!

 

Vente des meubles et marchandises de mercerie de défunt Pierre Chauvin : Louvaines 1774 fin

Suite et fin de l’acte d’hier sur ce blog. Tout étant vendu dans le plus grand désordre, je croyais hier que la fin de l’acte ne concernait que les marchandises, or, il n’en est rien, et voici les lits etc… et en fait très, très peu de marchandises, et même à la fin, on découvre qu’en fait il cultivait grains, fruitiers etc… donc ce marchand mercier vivait dans une closerie et non dans une maison de ville avec un seul jardin. Il se rapproche du closier et non du boutiquier.

Non seulement les marchandises de mercerie sont peut nombreuses, en quantité comme en montant monétaire, mais leur nature est surprenante, car on y trouve : mouchoirs, peignes, couteaux, cizeaux, lassets etc… et certes un peu d’articles de couture et des chatelets (que je vous explique ci-desous). Il n’y a donc pas de boutique au sens que nous imaginons, mais seulement un dépôt de marchandises rares mais nécessaires à certains. En outre personne ne sait signer, donc le mercier est tout juste un closier qui a une petite activité de vente de mercerie. Sa fortune n’est pas supérieure à celle d’un closier, ni son niveau culturel. Par ailleurs, l’expert Valleray a le droit d’acheter, donc il est juge et partit, ce qui est surprenant. 

En rose tous mes commentaires.

10 vergettes ou épousettes et 8 restes de pièces de tiret : 40 sols à ladite Hegu
Un lot de boucles, boutons, chatelets, tabatières, avec la cassette où est le tout : 9 livres 10 sols à ladite Hegu
20 peignes de corne avec la cassette où ils sont et 9 boutons de bois pour culottes : 46 sols à ladite Hegu
48 peignes de buis : 50 sols à ladite Hegu
Une petie boête de sapin : 12 sols à l’épouse de Pierre Beaumond
2 douzaines de petits échevaux de fils blanc, 5 pièces de tirets de coiffures, 12 aunes de tiret fleuré et autres petits échevaux : 3 livres 1 sol à Anne Malherbe épouse de René Trillot du bourg de Louvaines
Un lot de grosses dentelles et de petits échevaux de fil de différentes couleurs : 4 livres à ladite Morice
Lot de 2 mouchoirs de soie, de pièces de tirets de toie et fil de plusieurs couleurs, de petits pelotons de fils, un chatelet et quelques petits coints, le tout marchandise de mercerie : 6 livres 5 sols à ladite Thibault
Lot de lassets : 3 livres 5 sols à ladite Hegu
15 bonnets piqués à usage de femme : 40 sols à ladite Hegu
Un petit miroir 39 sols à ladite Hegu
(f°6) 5 autres bonnets piqués et 2 paquets de corde à rouet : 32 sols à ladite Hegu
Lot de courjons [sans doute ce que nous nommons « dragonne »] et un reste de tiret : 50 sols à ladite Hegu
3 paquets de couteaux : 46 sols à ladite Hegu
34 couteaux : 36 sols à ladite Hegu
22 autres couteaux 37 sols
7 autres couteaux à 2 cloux, 3 paires de cizeaux et 7 fourchettes : 42 sols à ladite Hegu
Lot d’épingles : 48 sols à ladite Hegu
2 ceintures de laine et 3 tabatières de buis : 25 sols audit Viel
2 aunes de linon : 4 livres 16 sols à ladite Thibault
2 aunes de linon : 5 livres 12 sols audit Velleray
3 aunes de mi fil : 4 livres 3 sols à ladite Houdebine
5 quarts de toile de Laval : 45 sols à ladite Beaumond
8 aunes de toile blanche : 12 livres 15 sols à ladite Thibault
15 bonnets de laine à usage d’homme et une paire de bas de laine à usage d’enfant : 10 livres 5 sols audit Valleray
5 mouchoirs de coton de demi aune chacun [une aune fait plus d’1,20 m donc le mouchoir ferait 60 cm !!! actuellement en France c’est parfois 25 cm ¼ du mouchoir de 1774 mais chez Linvosges les femmes ont un mouchoir de 32 les hommes de 43 et même un mouchoir à 46 cm, donc on se rapproche des 60 cm d’antan ! Il est vrai qu’autrefois on ne faisait pas souvent la lessive aussi le mouchoir devait servir longptemps entre 2 lessives ] : 50 sols à Mr le prieur d’Aviré
(f°7) 6 autres mouchoirs de coton : 4 livres à demoiselle Jeanne Houdemont du bourg d’Aviré
8 mouchoirs de coton : 77 sols audit Pierre Chauvin
2 autres mouchoirs de coton : 38 sols à Louis Chauvin
10 autres mouchoirs de coton : 4 livres 7 sols à ladite Thibault
7 mouchoirs de toile de Cholet : 3 livres 1 sol audit Viel
6 autres mouchoirs de coton : 52 sols audit Prieur
3 mouchoirs et une moitié de mouchoir de Cholet : 24 sols audit Valleray
4 mouchoirs de coton : 45 sols à la demoiselle Ferron
2 mouchoirs de fil et 2 de coton : 44 sols à la demoiselle Beaumond
4 autres mouchoirs de coton : 36 sols à René Deshays
3 mouchoirs d’indienne : 43 sols à la demoiselle Beaumond
2 autres mouchoirs d’indienne : 61 sols à la demoiselle Leroy du bourg d’Aviré
un mouchoir de toile de Cholet : 24 sols à la femme Poüillet de Nyoiseau
Un mouchoir d’indienne : 33 sols à ladite Trillot
3 autres mouchoirs de coton [soit au total 66 mouchoirs, article rare et cher, et plus cher en indienne qu’en coton] : 3 livres 3 sols à ladite Thibault

(f°8) Une couette : 8 livres 13 sols à ladite Morice
Un viel lodier : 30 sols à ladite Morice
20 nombres de lin non brayé : 6 livres 14 sols audit prieur d’Aviré
Un charlit : 3 livres audit Chauvin
Un autre charlit : 3 lires 1 sol à ladite Delaunay
Une couchette : 3 livres 8 sols à ladite demoiselle Beaumond
Un berceau avec la bersoire : 48 sols à ladite Delaunay
Une huche : 59 sols au sieur Leroy du bourg d’Aviré
Un coffre fermant de clef : 4 livres 10 sols audit Leroy
Une paonne de bois [c’est la cuve pour la lessive, mais d’habitude elle est en terre] : 10 sols audit Deshays
3 brayes à brayer : 79 sols à ladite demoiselle Morice
27 livres d’étoupe non filée : 42 sols à la demoiselle Houdebine
Un hachereau : 20 sols à Pierre Thibault du bourg de Louvaines
Une faux et un siot : 15 sols à ladite demoiselle Morice
Un cerceau : 8 sols à ladite Hegu
Une petite table : 7 sols à ladite Hegu
3 barquets : 32 sols à Guillaume Croissant
(f°9) Une vieille baratte : 2 sols audit Delaunay
Un boisseau mesure d’Angers : 16 sols à ladite Hegu
Une poêle fustière : 11 sols à ladite Hegu
Un passoir : 6 sols audit Pierre Chauvin
Une cuve sans fonds [sic ! à quoi peut-elle servir ?] : 2 sols 3 deniers à ladite Hegu
Un petit barquet : 6 sols à ladite Hegu
Une petite cuve et un petit coffre : 20 sols à ladite Hegu
2 fusts de busse : 43 sols à ladite Hegu
2 autres busses : 45 sols à François Boivin
Un lot de marchandise de mercerie de bonnets de laine à usage d’homme mouchoirs tant d’indienne, coton que Cholet, un mouchoir de soie, bonnets piqués à usage de femme, rubans ou padous de soüle ? laine, de petits cours ?, grosses dentelles, peignes de corne et buis, boutons, chapelets, tabatières de buis, couteaux, épingles, cizeaux, lassets, toile blanche, mi fil, tirets, vergettes et courjous ? : 141 livres 3 sols à ladite Hegu
Un charli avec sa carrée, le tour de lit de coutis barré, unlodier fourré de filasse, une couette et 2 traversins de coutis remplis de plume d’oie : 55 livres à ladite Hegu
(f°10-11) Une armoire à 2 batants fermant de clef : 18 livres à ladite Hegu veuve dudit Pierre Chauvin
Un cabinet à un batant fermant de clef : 15 livres à ladite Hegu
Une huche 3 livres : à ladite Hegu
Une table et 2 bancelles : 3 livres à ladite Hegu
Un vieil cabinet sans clef ni serrure : 24 sols à ladite Hegu
Un trepied de fer : 40 sols à ladite Hegu
Une petite paonne de terre rouge : 3 livres à ladite Hegu
6 draps, une poche, 2 nappes et une souille : 13 livres audit Pierre Chauvin
5 draps, 4 nappes, 2 poches et une souille : 13 livres à ladite Thibault
2 sas à passer farine : 12 sols à ladite Hegu
Un fust de busse : 22 sols à ladite Thibault
2 autres vieux fusts de busse : 22 sols audit Pierre Chauvin
6 vieilles chaises foncées de jong : 24 sols à ladite Hegu
18 douzaines de chatelets [de l’Anjou et du Poitou et du Centre, dévidoir à axe vertical sur lequel on met les échevaux de fil pour les dévider en bobines (M. Lachiver, Dictionnaire du Monde Rural, 1997)] à rouets : 16 livres à ladite Hegu
Un cent de fagots : 12 livres à ladite Hegu
(f°12) 7 lives de résine : 17 sols à ladite Hegu
Ce qu’il y a de foin : 12 livres au sieur Ferron du bourg de Louvaines
Ce qu’il y a de vieille paille : 12 livres audit Ferron
TOTAL 715 livres 3 deniers + 10 livres que ladite Hegu nous a déclaré avoir en argent et monnaye
moins les dettes passives de la communauté savoir :
à Mr le curé de Louvaines 8 livres pour sépulture, messes, enterrement et le service divin dudit defunt Pierre Chauvin
à François Boivin pour avoir sonné audit enterrement 3 livres
aux collecteurs de la taille, capitation et brevet de la paroisse de Louvaines pour la présente année 1774 : 4 livres 14 sols 9 deniers
aux collecteurs du sel de la paroisse de Louvaines 4 livres 16 sols
plus auxdits collecteurs du sel, mesme année, 4 livres 10 sols
à la demoiselle Houdebine de Segré 10 sols pour arrérages de la gerde des marchandises dudit defunt Chauvin 6 sols
(f°13) au sieur Beaumond l’aîné 7 livres 10 sols pour avoir charué et refourché cette année un journal et demi de terre dépendant de ladite maison 7 livres 10 sols
Lesquelles passives reviennent à 32 livres 16 sols 9 deniers, laquelle déduite sur celle susdite de 725 livres 3 deniers, et du montant de l’argent déclaré par ladite Hegu, 692 livres 3 sols 6 deniers, sur laquelle déduisant 10 livres payées audit Valleray pour ses honoraires et 38 livres pour le contrôle de la présente vente, papier timbré etc… et copie de la présente vente, vacation et les 4 deniers pour livre du montant de cette dite vente, il ne reste plus que 644 livres 3 sols 6 deniers, moitié de laquelle appartient à ladite Hegu veuve dudit defunt Pierre Chauvin, moitié audit Pierre Chauvin.
A l’égard de la chair de porc salé et aussu dupeu de grain qui reste, il n’en est autrement parlé, attendu qu’il en est nécessaire pour cueillir et agrener les grains qui sont et dépendent desdites communauté et aussi cueillir les fruits et faire les cidres

Vente des meubles et marchandises de mercerie de défunt Pierre Chauvin : Louvaines 1774 suite

Suite de l’acte d’hier sur ce blog. Le défunt était mercier, et sa veuve doit racheter son nécessaire à faire la cuisine. Ils avaient cependant beaucoup d’instruments de cuisine,  mais on voit peu de luxe, en particulier je suis toujours attentive à l’absence de verre non encore fabriqué en quantité qui permet sa diffusion plus large. Il faut vous avouer que la chimiste que je fus à commencer sa carrière dans la plus grande verrerie d’Europe à Bagneaux sur Loing, qui existe toujours, utilisant le merveilleux sable de Fontainebleau. Alors le verre m’est resté en tête.

En rose tous mes commentaires.

Un gril, une petite broche à rôtir et une broche à feu : 22 sols à la demoiselle épouse du sieur François Morice Me d’étoffes à Segré
Une poêle gresloire et un réchaud : 14 sols à ladite Hegu
4 pots à lait : 8 sols à h. h. René Hegu Md
Une petite pottine et 4 autres pots à lait : 11 sols à Pierre Chauvin
4 autres pots à lait : 13 sols audit René Hegu
2 autres pots à lait, 2 bouteilles à mettre huile et un petit plat et une autre bouteille, le tout de terre : 11 sols à ladite Hegu bigre, cela fait 14 pots à lait ! et les bouteilles sont en terre pas en verre, le verre est rarissime et plus cher comme je le constate encore une fois
Une baratte de terre rouge aec son baratton de bois et la terrine : 23 sols au sieur Pierre Beaumond
Une vache poil brun et un cochon masle : 80 livres audit sieur Beaumond Je suis toujours étonnée de trouver des animaux chez les petits marchands, car Pierre Chauvin était mercier. En fait les petits marchands devaient vivre en autarcie, et faire leur lait. Je vois nos écolos actuels vivre en appartement et produire leur lait !!!
Un plat à soupe, un petit pot à lait, un pichet, 2 petits pots à soupe, une petite écuelle à oreille, une petite baratte de bois et un petit pot de faïence : 10 sols à la demoiselle Houdebine de Segré
Un virrolet, un entonnoir, une gouge et un gohuau et un siot à eau : 34 sols audit Hegu
Un plat de faïence, 2 plats de terre et une terrine : 18 sols à la demoiselle Allaire d’Aviré La faïence est rare, et tout le reste est en étain et en terre. On voit plus de faïence chez les bourgeois plus aisés.
Une marmite : 8 sols à ladite Hegu veuve Chauvin
Un chaudron de fer : 26 sols à la femme de Girard employé dans les fermes du Roy
(f°3) Une marmite : 37 sols à ladite Hegu veuve Chauvin
2 petits goblets d’étain : 11 sols à ladite Thibault veuve Gervais Chauvin
2 petis coins de fer, et 2 petits marteaux de fer : 18 sols à ladite Houdebine
Une poêle à frire : 33 sols à ladite Hergu veuve Chauvin
Une autre poêle à frire : 21 sols à ladite demoiselle Houdebine
Un poêlon d’airain : 16 sols à ladite demoiselle Allaire
Une casserole de cuivre ; 17 sols à ladite demoiselle Houdebine
Une petite passette de cuivre jaune : 29 sols à ladite demoiselle Houdebine
Une cuiller de cuivre : 14 sols à ladite Hegu veuve Chauvin Le cuivre est rare dans les inventaires, il était certainement au dessus de l’étain, mais en dessous de l’argent, car il n’y a aucune argenterie ici, mais pour l’argenterie on sait pas d’autres inventaires que les ventes pouvaient les soustraire.
Un couvercle de cuivre à pot : 9 sols 6 deniers audit Valleray
Une lampe de potin et un chandelier de fer : 50 sols à ladite Thibault Il n’y a pas beaucoup de lampes et je suis inquiète pour la veuve qui ne pourra plus s’éclairer !!
Un moulin à poivre : 39 sols à Jacques Viel de Monguillon J’ai rarement vu ce moulin et il atteste donc une certaine évolution
Une süe (pas compris) : 41 sols à Simon Huau du Tremblay en Louvaines
Un fer à dresser : 40 sols à la demoiselle Allaire La veuve est comme moi, elle ne repassera plus en vieillissant !
Une petit chaudron d’airain : 35 sols à ladite Hegu veuve Chauvin
Un autre petit chaudon d’airain : 3 livres 7 sols à ladite veuve Pierre Pierre Chauvin
(f°4) Un chaudron d’airain tenant 4 seaux : 11 livres 10 sols à ladite veuve Pierre Chauvin Finalement elle avait pas mal de moyens de faire la cuisine mais en garde tout de même plusieurs
Une poële d’airain tenant 7 seaux : 24 livres à Pierre Lemesle de la Chapelle sur Oudon
Une paile à bécher et un broc : 9 sols 6 deniers audit Valleray
Une autre poêle et un croc à rayonner : 20 sols à ladite Morice
2 tranches fourchées : 26 sols audit Valleray
Une tranche et un rateau de fer : 17 sols à ladite demoiselle Morice Manifestement elle est venue monter son ménage
2 vans à vanner : 3 livres 5 sols à la femme de Jacques Delaunay
Un crochet à peser : 28 sols à ladite veuve Pierre Chauvin Serait-ce qu’elle va continuer le petit commerce ?
Une autre marmite et 4 poillons : 31 sols à ladite demoiselle Morice
4 autre poillons : 14 sols 6 deniers à ladite Thibault
7 livres et demie d’étain commun en plats, assiettes, écuelles et cuillers : 106 sols audit Valleray La fourchette n’existe pas
11 draps : 17 livres 10 sols à ladite Hegu veuve Chauvin
4 nappes : 3 livres à ladite Hegu
4 serviettes : 4 livres à ladite veuve Pierre Chauvin
3 poches : 30 sols à ladite Hegu
(f°5) 8 livres et demie en vaisselle d’étain commun : 127 sols 6 deniers à ladite Hegu Il y avait donc 16 livres de vaisselle d’étain mises en 2 lots dont l’un pour le nécessaire de la veuve. Cette quantité de vaisselle est la marque d’un foyer relativement aisé, car c’est généralement de l’ordre de 8 à 12 livres.
Un coffre fermant de clef : 4 livres à ladite Hegu

C’est très curieux, il n’est pas question du lit, pourtant la veuve semble avoir été obligée de racheter tout son nécessaire. Je suppose que le lit n’est pas mis en vente, pourtant il fait partie des meubles.

 

La suite demain, car nous allons voir les marchandises

 

 

 

 

 

Vente des meubles et marchandises de mercerie de défunt Pierre Chauvin : Louvaines 1774

J’avais envie ce matin de me distraire un peu, alors je reviens à ce que j’adore faire : voir les meubles et marchandises de nos anciens. Mais, comme j’ai aussi souvent à l’esprit beaucoup de réflexions lorsque j’observe quelques termes, je vais vous les exprimer, donc mes réflexions apparaîtront en couleur différente, pour que ma retranscription reste tout de même tant soit peu sérieuse.

Voici le début, dédié à Marie-Laure :

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E32 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle)

Le 26 juillet 1774 sur les 9 h du matin (devant Pierre Allard notaire royal à Louvaines), vente publique des meubles et marchandises de mercerie dépendant de la communauté de biens qui était acquise entre defunt Pierre Chauvin Md mercier et Jeanne Hegu sa femme, et continuation d’icelle entre ladite Hegu, Pierre Chauvun issu du premier mariage dudit defunt Pierre Chauvin avec defunte Marie Vignais, et François, Gervais et René Chauvin enfants mineurs sous bas âge issus du mariage de defunt Gervais Chauvin, vivant cordonnier, avec Françoise Thibault, lequel dit Gervais Chauvin estoit aussi issu du premier mariage dudit defunt Pierre Chauvin avec ladite defunte Marie Vignais, faite en la maison où demeure ladite Hegu et où est décédé ledit defunt Pierre Chauvin au bourg et paroisse de Louvaines, en présence et à la réquisition de ladite Hegu, veuve dudit defunt Pierre Chauvin, dudit Pierre Chauvin tisserant en couty, demeurant à la petite Gilardière paroisse d’Aviré, héritier pour moitié dudit defunt Pierre Chauvin, et de ladite Françoise Thibault, au nom et comme tutrice naturelle desdits François Gervais et René Chauvin ses enfants mineurs issus de son mariage avec ledit defunt Gervais Chauvin son mari, par la représentation duquel ils sont aussi héritiers pour une moitié dudit defunt Pierre Chauvin leur ayeul, demeurante audit bourg et paroisse de Louvaines, et pour faire valoir et proclamer laquelle vente lesdites parties, ès noms et qualités qu’elles procèdent, ont mandé et fait venir h. h. René Valleray Md demeurant au bourg et paroisse de Ménil, apréciateur ordinaire de meubles, lequel à ce présent, après avoir presté devant nous notaire soussigné, le serment en tel cas requis et accoûtumé, a promis de faire ladite vente en son honneur et conscience. A laquelle vente a été procédé comme ensuit. Par devant nous Pierre Allard notaire royal en Anjou résidant à Louvaines, soussigné,

Une paile à feu et un soufflet : 11 sols à ladite Hegu veuve Chauvin quand je retranscris, je vous ai parfois indiqué qu’il fallait lire à haute voix dans sa tête, puisque le notaire écrivait parfois phonétiquement, donc PELLE – Heureusement que la veuve va encore pouvoir faire du feu !!!  Dire qu’il fallait qu’elle assiste à tout cela pour récupérer de quoi vivre !!!

La suite demain