Nicolas Langlois, laboureur à Augers (77) acquiert des terres payées comptant, 1598

Introduction

Avec persévérance, je poursuis l’indexation de quelques liasses des notaires de Provins, et si je trouve très peu de choses concernant mes ascendants, je glane cependant des petites pistes qui feront un jour un lien et une parentèle.

les Langlois d’Angers en Brie

Les contrats de mariage sont souvent peu bavards en matière de filiation chez ces notaires. Ainsi, mon ascendant Valentin Langlois est seulement dit d’Augers en Brie et avoir pour frère Nicolas. Donc, tout ce qui concerne Nicolas Langlois à Augers est pour moi une petite piste pour apporter un peu d’eau à mon moulin. Or, ici, non seulement Nicolas Langlois acquiert une terre mais elle est importante, et payée comptant pour une somme assez élevée. Or, la plupart des ventes foncières sont alors des ventes à rente annuelle et perpétuelle, et non des ventes payées comptant. Nicolas Langlois peut donc être considéré comme un riche laboureur, comme celui dont nous parlait Jean de La Fontaine.
En outre  l’acte raconte qu’il aurait aussi acheté une autre partie de ces mêmes terres d’un certain Jacques Langlois procureur. Or, ce Jacques Langlois a un fils prénommé Edmé, et moi, je fais tout ce travail de recherche pour remonter Edmée Langlois mon ascendante, qui avait épousé mon Fauchon apothicaire à Provins. Si j’ai bien maintenant le nom de son père, je n’ai pas la mère et les grands parents…

Nicolas Langlois paye comptant 40 écus  

AD77-1057E424 Jacques Delanoe notaire à Provins – 1598.03.27 vue 96 – Nicolas Prevost marchand demeurant à Provins et Elizabeth Basille sa femme à caude d’elle, de luy suffisamment auctorisée pour faire et passer ce qui s’ensuit, lesquels de leur bon gré sans force ne contrainte aulcune recognurent avoir vendu céddé et par ces présentes vendent cèdent promis et promettent garantir de tous troubles et empeschements à Nicolas Langlois laboureur demeurant à Augere présent achapteur pour luy ses hoirs c’est à savoir la troisième partie en la moitié de 27 arpents de terres labourables et prés ou environ en plusieurs pieces situées et assises audit finage d’Augers et es environs et généralement tout tel autre droit part et portion qui auxdits vendeurs à cause et du propre de ladite Basille peult compéter et appartenir compète et appartient tant par le décès de feu son père en quelque sorte et manière que ce soit et appartient par indivis avec ledit achapteur auquel le reste desdits héritages appartient à cause des acquisitions qu’il en a faites de Claude de Bondreville ayeule de ladite venderesse de Estienne Gauthier et de sa femme et de Me Jacques Langlois procureur l’estimation desdits héritages ledit achapteur a dit bien savoir et connaître et s’en est tenu pour bien contant en censive du Sr de Monglas et chargées …, ceste vente faite moyennant le prix (f°2) et vin de 40 escuz sol argent franc auxdits vendeurs qui les ont eu et receu dudit achapteur et à eulx payé, et lesdits vendeurs ont dit estre pour employer au payement de partie de la somme deue à Jehan Ramboullet fils de Jehan par le reliquat du compte rendu de la charge de tutelle que deffunt Gervais ? Ramboullet mary de ladite Elisabeth venderesse auroit eu de ses corps et biens

Nicolas Langlois laboureur à Augere (77) acquiert 10 arpents, 1598

Introduction

Nicolas Langlois sait signer mais le registre de Jacques Delanoe notaire à Provins a mal vieilli et le bas de page est très effacé, pourtant c’est la signature de Nicolas Langlois tout en bas et bien effacée, et il ne faut pas tenir compte de l’autre signature Langlois, lisible, car il s’agit de Georges Langlois un clerc du notaire qui signe sur tous les actes.

la seigneurie d’Augerie aliàs Augere, Angere, Angerie ?

Je ne parviens pas à identifier ce lieu, qui m’intéresse car mon ancêtre Valentin Langlois y vit aussi à la même époque, et il est dit avoir un frère prénommé Nicolas, c’est dire tout l’intérêt que je porte à l’identification de ce lieu. J’avais cru un moment à la commune actuelle d’Augers-en-Brie, mais rien avant 1720 et j’ai donc des doutes. MERCI A TOUTE PERSONNE CONNAISSANT LA BRIE DE M’AIDER A IDENTIFIER CETTE SEIGNEURIE, qui est très lisiblement écrite ci-dessous, surtout sur la 2ème page où vous allez même voir un point sur un i. (j’ai souligné en rouge au milieu de la page)

Acquet de 10 arpents à Augere

AD77-1057E424 Jacques Delanoe notaire à Provins – 1598.01.09 vue 8 – fut présente en sa personne honneste femme Marguerite Moussier veuve en secondes nopces de deffunt Jehan Billotte vivant marchand demeurant à Provins tant en son nom que comme tutrice légitime de Perrette Billotte fille mineure d’ans d’elle et dudit deffunt Jehan Billotte par les parents de laquelle elle promet faire auctoriser se présent contrat de vendition toutefois et quantes que requist sera à peine etc laquelle esdits noms susdits recognut avoir vendu ceddé quicté transporté et délaissé et par ces présentes vend cèdde quicte transporte et délaisse promis et promet garantir de tous troubles et empeschements qelconques tant en son propre et privé nom que comme tutrice et en chacun d’iceulx seul et pour le tout sans division ne discussion renonçant aux droits Velleien…, à Nicolas Langlois laboureur demeurant à Augere présent achepteur pour lui ses hoirs c’est à savoir la moitié par indivis de 10 à 11 arpents de terres labourables en plusieurs pieces situées et assises au finage dudit Augere et es environs que … (f°2) à tiltre de moisson de ladite venderesse esdits noms et partie par indivis avec luy comme ayant acquis ladite moitié d’icelle venderesse et à ladite Perrette appartenant de propre et advenus par ladite succession dudit deffunt Billotte son père, en censive de la seigneurie d’Augere et chargé de 4 deniers tz par arpent sans autres charges, quites du passé jusques à huy, pour desdits héritages jouir par ledit achapteur et ses hoirs dès maintenant à toujours ; ceste vente faite moyennant le prix et somme de 33 esuz ung tiers franc à ladite venderesse qui les a eu et receu dudit achapteur … lesdits deniers ladite veuve a dit estre pour employer à la nourriture et entretien de ladite mineure ..

 

Michelon Truchon doit revenir sur la vente faite par son défunt premier mari, Provins 1503

Introduction

Les fonds des notaires anciens de Provins contiennent une multitude de ventes foncières non payées comptant, mais à rente annuelle et perpétuelle, et ces rentes étaient parfois en argent liquide mais le plus souvent en nature surtout du blé, aussi parfois on ajoutait des poix. Donc, dans les successions il y avait aussi soit cette dette perpétuelle, soit le contraire on touchait la rente… et on devait s’entendre entre cohéritiers…  que ce soit pour payer ou pour toucher. Vous comprenez donc facilement que parfois cela ne se passait pas toujours très bien… Je vous mets le début d’un long acte qui illustre une remise en cause et une renégociation par abandon des premiers et revente à d’autres etc… bref, rien n’était facile entre cohéritiers autrefois.
Et l’acte qui suit nous donne un prénom jusqu’alors inconnu, celui du notaire dont j’indexe le fonds bénévolement : Louis Dechoisy

Une rente perpétuelle à revoir, Provins 1503

AD77-1056E586 Louis Dechoisy notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1503.03.18 n.s. (1502) vue 3302 – … Claude Babée et Michelon Truchon sa femme auparavant femme de feu Pierre Guerin en son vivant serrurier demeurant à Provins … auctorisée de sondit mari afin de passer ce qui s’ensuit, a prins et receu en elle agréablement disant comme dès le 18 mars 1496 Simon Ruffier Pierre Ruffier et Andry Ruffier frères laboureurs demeurant à Bouare paroisse de St Martin des Champs eussent prins à tiltre de rente annuelle et perpétuelle de Jehan Girard barbier et dudit deffunt Pierre Guerin premier mari de ladite Michelon la moitié par indivis d’une maison grange jardins … lesquels sont amplement déclarées es lettres qui sur ce en ont esté faites et passées par devant Loys de Choisy tabellion royal audit Provins datées des an et jour dessusdits pour en jouit par eulx audit tiltre perpétuellement et à tousjours moyennant la quantité de 8 septiers de blé froment et deux bechets de poix de rente annuelle et perpétuelle bon grain loyal et marchand mesure de Provins et rendu audit Provins que lesdits preneurs en devoient rendre et paier par chacun an au jour et feste Saint Martin diver avec 6 septiers de blé de rente à Pierre Certein et 2 septiers à Jehan Verjus à la charge aussi de paier les cens et rentes foncière que doivent lesdits héritages les deffriches et essarts entretenir les maisons et édifices tellement que les rentes dessusdites y puissent estre prinses et perceues (f°2)

Jean Lecourt, procureur à Provins, vend une maison à rente perpétuelle, Gouaix 1503

Introduction

Je descends des familles FAUCHON, LECOURT,  CHARPENTIER, LANGLOIS 1540-1668, puis plus rien en Seine-et-Marne. 
Je ne suis pas encore parvenue à remonter ma grand mère LECOURT mais j’ai déjà des éléments sur tous les porteurs de ce patronyme à Provins car je reste persuadée qu’on pourra un jour les joindre en dépouillant les notaires, ce que je tente à ma mesure de faire, et de vous transmettre.

vente par Jean Lecourt, Provins 1503

AD77-1056E586 Dechoisy notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1503.03.06 n.s. (1502) vue 3287 – Didier Rose vigneron demourant à Gonnois … prins de Jehan Lecourt procureur en court laye à Provins bailleur une maison couverte de chaulme cour jardin et aire le lieu ainsi qu’il se comporte sis audit Gonnoix en la grant rue tenant d’une part aux hoirs Jehan Murlin dit Baris et d’autre part Denis Chamsenais d’un bout audit Chamsenais et d’autre à ladite rue pour de ce en jouir par ledit preneur ses hoirs dès maintenant à tousjours perpétuellement moiennant 25 sols tz de rente annuelle et perpétuelle que pour ce ledit preneur ses hoirs seront tenuz rendre et paier par chacun an audit bailleur ses hoirs aux 4 termes accoustumés à paier loyers de maisons audit Provins par égal portion premier paiement commençant à la feste de Pasques prochainement venant et ainsi en continuant, et sera tenu ledit preneur de soustenir et maintenir ladite maison et héritaige en bonne suffisante estat et tellement que ladite rente y puisse estre prins et perceu, et aussi de paier par iceluy preneur et ses hoirs le cens que doibt ledit héritaige (f°2) à tousjours et ad ce faire furent présents en leurs personnes par devant ledit juré Jehan Vanner tixerant de toilles et Nicolle sa femme de luy auctorisée demourans audit Provins, lesquels ont japieca tenu ledit héritage à tiltre de rente dudit Jehan Lecourt à cause de feu Pierre Dargent duquel Dargent ledit Lecourt a le droit à cause de feu Jehan Lecourt son père, et lesquels Vannier et sa femme ont renoncé au bail à eulx fait dudit héritage pa rledit feu Pierre Dargent et par ledit Lecourt sans jamais y rien demander ne relancer et partant ledit et sa femme sont et demeurent quites envers ledit Jehan Lecourt bailleur des arrérages deubz à yceluy Lecourt pour raison desdites rentes et autrement de toutes choses quelconques qu’iceluy Lecourt leur pourroit demander jusques à huy, ladite rente de 25 sols tz rachetable à tousjours par ledit preneur ou ses hoirs en paiant audit bailleur ou ses hoirs à tous ses bons prins la somme de 25 livres tz pour le principal d’icelle avec les arrérages et en pourra racheter 5 sols à une fois en paiant 100 sols tz et rabatre d’icelle rente pro rata, obligent etc renonçant etc présents à de Jehan Robinot sergent Jehan Legros le jeune Jehan Vernesson.

Les rentes annuelles étaient autrefois souvent payées en nature, le plus souvent du blé, mais aussi des poules, Provins 1502

Introduction

En 1502, l’argent liquide était rare chez les laboureurs et vignerons et autres manouvriers, et le plus souvent ils payaient en nature. Le blé était le plus souvent utilisé pour les paiements et il est rare de rencontrer les poules, et en voici cependant un exemple… Par ailleurs, les ventes sont le plus souvent des baux à rente perpétuelle mais aussi parfois à 99 ans et ici 90 ans… Je rencontre peu de ventes payées comptant en argent liquide.

deux poules à Noël au prieur de Voulton

AD77-1056E586 Dechoisy notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1502.11.19 vue 3117 – Anthoine Brossart et Jehan Rufier laboureurs demourant à Bouart paroisse de Saint Martin des Champs recognut avoir prins et retenu l’un pour l’autre de religieuse et honneste personne messire Jehan Gaultier prêtre religieux prieur de Notre Dame de Voulon lez Provins membre dépendant de l’abbaye Dessonnes et seigneur temporel dudit Voulton bailleur, une pièce de terre partie en labour et partie en bois contenant 4 arpents assis au finage dudit Voulton et Bouart tenant à ladite forest d’autre à Marical Rufier à cause des Devilles aboutissant d’un bout audit prieuré et d’autre encore audit Maricel à cause que dessus, pour en user dès maintenant jusques à 90 ans entiers et accomplis moiennant 3 deniers tz de cens pour lots ventes sens au jour St Rémy et 2 bechets de froment de rente annuelle le tout pour chacun arpent desdites terres bone et loyal et marchant mesure de Voulton rendu audit Voulton es greniers, et pour lesdits 4 arpens deux poules de coustume à Noel premiers paiements commençant desdits cns à la saint Remy prochainement venant, de ladite rente à la saint Martin dernière et desdites poules à Noel ensuivant qu’on dira 1503 et ainsi en continuant etc durant lesdites années et seront tenuz lesdits preneurs de labourer cultiver et faire valoir duement lesdites terres tellement etc, ne pourront lesdits preneurs vendre ne transporter bailler ne eschanger lesdites terres ou partie d’icelles sans le congé dudit bailleur …

André Leclerc maçon tailleur de pierres, la Croix en Brye 1562

Introduction

Les maisons n’étaient pas toutes en bois autrefois, et voici près de Provins en 1562 un tailleur de pierres qui est aussi le maçon. Je songe beaucoup aux maisons de pierre qui brûlaient un peu moins que celles en bois comme à Los Angeles encore… de nos jours…
Les ventes de pièces de terre sont fréquentes dans les fonds des notaires de Provins en 1555-1562 mais en grande majorité elles ne sont pas payées en argent mais en rente perpétuelle. Ici vous allez donc voir un exemple de vente en argent et selon les études des historiens seule une partie aisée de la population pouvait se permettre l’argent pour de tels achats, donc le tisserand n’est pas si pauvre qu’on pourrait le supposer.

Vente d’une pièce de terre en 1562

AD77-1056E475 Ponthus Baisela notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1562.05.23 -p433 vue 458- Furent présents en leurs personnes André Leclerc maçon tailleur de pierres demourant à la Croix en Brye et Jehan Leclerc potier d’estaing demourant à Provins lesquels recognurent et confesserent avoir vendu ceddé quicté transporté et délaissé et promirent garantir à Jehan Leroy tixerant en thoilles demeurant à Lapsaulus paroisse de Nangis ad ce présent acheteur et acquéreur ung quartier six perches de terre ou environ assis au finage de la Croix en Brye au lieudit la rue de Bafou tenant d’une part à Claude Bontonne d’aultre audit acheteur d’un bout sur ladite rue de Bafou et d’aultre sur plusieurs auxdits vendeurs appartenans à cause et par le moyen de l’eschange par eulx fait avec Marion Hue veufve de feu Nicolas Hebet mouvant en censyve de la seigneurie de Bienne à la raison d’un boisseau de bled et quatre deniers tz pour arpent, pour en jouyr par l’acheteur des maintenant à tousjouors auxdites charges, et duquel héritaige lesdits vendeurs se sont dessaisis etc ce vendu moyennant le prix et somme de 10 livres tz argent fournit auxdits vendeurs et qui leurs ont esté comptés et nombrés en ma présence et dès tesmoings soubzcripts en ung ange ung ducas ung escu castille et ung gros teston dont etc prometant etc obligeant etc renonçant etc présents ad ce Jehan Mouton et Louis Faussart clercs et ont lesdits vendeurs signé