-
- Cossé-le-Vivien
(canton de), d'une longueur de plus de 30 kilomètres sur une largeur
moyenne de 8, est borné par les cantons : à l'E., de Château-Gontier
; — au S., de Craon et de Saint-Aignan-sur-Roë; — au N., de Loiron et
de Laval-Est; — à l'O., par le département d'Ille-et-Vilaine. Il est
arrosé au centre par l'Oudon et ses nombreux affluents, à l'E., par
la Seiche, qui se jette dans la Vilaine, pendant que l'extrémité E.
envoie ses eaux dans le bassin de la Mayenne. — Le chemin de fer de
Laval à Craon le traverse au N. et au S., avec gares à Cossé et à la
Chapelle-Craonnaise.
- La
superficie : de 20 126 hectares, cadastrée en 1830, se subdivise
en 11 communes : Cossé, la Chapelle Craonnaise, Cosmes, Cuillé, Gastines,
Laubrières, Méral, Peuton, Quelaines, Saint-Poix et Simplé.
- Population
: 10 865 hab. en 1812 ; — 12 290 hab. en 1831 ; — 12 175
hab. en 1841 ; — 12 28.5 hab. en 1851 ; — 12 306 hab. en 1861
; — 11 557 hab. en 1871 ; — 10 989 hab. en 1881 ; 10 760
hab. en 1891 ;— 10 459 hab. en 1897.
- L'agriculture,
la seule industrie du canton, encouragée par un comice agricole fonctionnant
en 1851, se fait remarquer par la richesse de ses produits en grains,
et par l'élevage de ses bestiaux de race perfectionnée.
-
- Cossé-le-Vivien,
chef-lieu de canton, arrond. de Château-Gontier (22 km N.-0.),
à 18 km S.-0. de Laval. — Cociaco, vico publico, 832 (Gesta Aldrici).—
Cuni vicis canonicis... Cociacuni, 840 (Ibid.). — Coctiaco,
vico publico, IXe s. (Act. Pont. Cen.). — Ecclesicas... de Cauciaco,
IXe s. (Ibid.). — H. de Cociaco, v. 1070 (Hist. de Bretagne,
Preuves, t. I, p. 413). — Prior de Coceio, 1150 (Chart-de Saint-Florent).
— Eccl. sancti Gervasii de Coceio. v. 1150 (Ibid.). — V. de
Quocé, 1151 (Hist. de l'Église du Mans, t. IV, p. 543). — H.
de Coceio..., de Choccio, XIIe s. (Cart. de la Roë, f. 66, 80).
— V. de Coscé, 1210 (Bib. nat., f. fr. 22.450, f. 227). — Parrochia
de Coceio, 1274 (Arch. de M.-et-L., H. 1.820). — Quocé-le-Vivien,
1299 (Ibid.). — Quocé-le- Vyvien, 1305 (Ibid.). — Parrochia
de Coceyo Viviani, 1334 (Chart. de la Roë, fds. de la Garandière).
— Rector de Quoceyo-Viviani, 1407 (Lib. fundat., t. I, f. 125).—
Le bourg de Quocé, 1574 (Chart. de Saint-Florent). — La ville
et la prévosté de Cossé, 1671 (Aveu de Laval). — Cocé le Vivian
(Carte cénom.). — Cossé-le-Ressort, 1726 (Arcli. de la M., B.
3.001).
- Géologie.
— « Schistes précambriens. » D.-P. OE.
- Le
territoire forme une vaste plaine sillonnée à F0. par le cours de l'Oudon
et des affluents multiples qu'il y reçoit, formés pour la plupart dans
les limites paroissiales. La vallée de l'Oudon n'accuse pas une profondeur
de 40 mètres sur les plus hautes altitudes, cotées de 75 à 95 m. Les
autres vallonnements sont encore moins sensibles. — Une ancienne voie,
venant du gué d'Entrammes par la limite N. de Quelaines, abordait directement
le bourg. Le grand chemin de Château-Gontier, distinct de la route actuelle
qu'il longe suivant N.-E., est reconnaissable. Jaillot fait se croiser
au bourg une route directe de Château-Gontier à Vitré et celle de Craon
Laval, sans compter un chemin de la Gravelle et un autre allant à Nuillé-sur-Vicoin.
Cassini trace la route rectifiée de Craon à Laval, celle de Cossé à
la Guerche, et celle de Craon à Vitré par Cossé et la Gravelle. Les
habitants, décidés sur les conseils de leur curé, à réparer « les rues
du bourg aussi bien que les entrées et sorties » qui n'étaient plus
praticables, obtinrent en 1733, un règlement de police ordonnant que
« les levées des chemins qui ont été autrefois pavées, seront repavées,
et que les autres seront au moins accommodées avec terre et cailloutage.
» Actuellement, la route de Laval à Craon est nationale ; celle de Château-Gontier
à la Guerche, départementale ; des chemins de grande communication ou
d'intérêt commun et quelques chemins vicinaux complètent le réseau qui
relie ce gros bourg percé de rues en partie montueuses, et dont on mentionne
au XVIIe s. les hôtelleries de la Sirine, du Plat-d'Étain,
du Lion d'Or, du Dauphin, etc., avec Quelaines (8 km E.)
; Cosmes (3 500 m S.-E.) ; Craon (12 km S.); Athée (6 km S.-0.
vicinal) ; Ballots (13 km S.-0.) ; Méral (6 km O.) ; Montjean (7 500
m N.) ; Loiron (13 km N.) ; Courbeveille (6 km N.) ; Astillé (6 km N.-E.).
La voie ferrée de Laval à Nantes a une gare à 200 m du bourg.
- Superficie,
cadastrée en 1817 par M. Faverie, 4.437 hect. — La paroisse était autrefois
divisée en deux cantons : celui du bourg. comprenant 83 métairies, «
en terres labourables très bonnes et en prés » (1696) ; celui du Ressort,
au delà de l'Oudon et du Pont-Randon, « fonds médiocre, 12 métairies,
1 397 arpents, dont : 750 en terres labourables, 250 en pâture,
210 en prés, 97 en bois, 90 en landes et terres ingrates. Le Ressort
payait la taille à Craon dont il dépendait judiciairement ; la chapelle
du Boulay servait pour une partie des villages. M. Létard voulait en
1788 établir une paroisse dans ce canton, et le seigneur des Alleux
offrait provisoirement sa chapelle et, de plus, donnait à titre définitif
le terrain pour l'église, le cimetière, une maison et un domaine pour
le curé.
- Population
: Moyenne des naissances : 108, de 1600 à 1610 ; — 206, de 1700 à 1710;
— 702 feux en 1696, dont 177 dans le Ressort ; — 3 000 communiants
en 1717 et 1723 ; — 2 384 hab. en 1726 ; —530 feux en 1766; — de
3 000 à 4 000 communiants en 1778 ; — 4 000 âmes en 1789
— 3 600 hab. en 1791 ; — 3 396 h. en 4797 ; — 3 440 hab.
en 1803 ; — 3 598 hab. en 1824 ; — 3 638 hab. en 1831 ; —
3 540 hab. en 1841 ; — 3 474 hab. en 1851 — 3 438 hab. en
1861 ; — 3 255 h. en 1871 ; — 3 070 hab. en 1881 ; — 2 930h.
en 1891 — 2 808 hab. en 1898, dont 1 618 agglomérés clans
le bourg et le reste disséminé en 157 villages, fermes, closeries ou
écarts. En dépendent : les Bilonnières, 22 hab. ; — les Cuches, 29 hab.
; — Frénouse, 51 hab. ; — le Fresne, 18 hab. ; — la Haute et la Basse
Fouillère, 14 hab. ; — la Phariseraie, 20 hab. ; — la Basse-Méloigne,
21 hab.
- Administration
ancienne : notaire royal et du comté de Laval ; un préposé, un lieutenant
et quatre gardes de gabelle ; préposé des vingtièmes pour les impôts
fonciers ; receveur et contrôleur des traites et des aides.
- Administration
moderne : justice de paix, notaire, huissier ; bureau de perception
pour Cossé, Cosmes, Peuton, Quelaines, Simplé, la Chapelle-Craonnaise
; enregistrement, par décret du :3 avril 1810 ; gendarmerie depuis l'an
II.
- Bureau
de poste depuis 1843 ; télégraphe, 1874 ; caisse d'épargne,
1899.
- Le
commerce du fil et de la toile était très étendu avant la Révolution.
- Foires
et marchés créés au profit du seigneur de Torchant par lettres patentes
de 1570, demeurées sans effet et caduques, disent les officiers de Laval
en 1743, qui reconnaissent toutefois que les halles appartiennent à
M. Le Clerc de Terchant. Le marché du jeudi et six foires tous les ans
sont mentionnés dans le Mémoire de M. Le Clerc du Flécheray (1680).
Le boisseau de Cossé contenait un boisseau et demi de Laval. En 1752,
marché le jeudi, quatre foires, toutes le jeudi : seconde semaine de
carême, après la Pentecôte, la Saint-Augustin et la Saint-Denis. « Ces
foires sont célèbres, dit Davelu, et les halles assez commodes. » Les
droits d'entrée pour les boeufs ou vaches étaient de 40 sols, pour les
veaux 12 sols, pour les moutons ou chèvres de 4 sols, et de 2 deniers
par livre de viande. M. de Terchant les affermait 60 livres par an,
à la fin du XVII s. Les paroissiens disent en 1789 qu'ils sont seuls
soumis à ces droits dans l'élection de Laval, et demandent, si on ne
les supprime pas, qu'ils soient appliqués pour la moitié « aux travaux
de nécessité si essentiels et si multiples du bourg ». Malgré les douze
foires par an et les deux marchés par décade décrétés par la République,
personne ne pouvait se rendre au bourg, cerné par les Chouans. — Actuellement
foires le 9 janvier (1884), le deuxième jeudi de carême, jeudis après
la Quasimodo et après la Pentecôte, derniers jeudis de juillet et d'aoùt,
deuxième jeudi d'octobre ; marché de denrées, et de grains (1841), tous
les vendredis.
- Paroisse
autrefois du diocèse du Mans, de l'archidiaconé et du doyenné de Laval,
de l'élection de Laval pour le canton du bourg, de Château-Gontier pour
le Ressort, du ressort judiciaire et du grenier à sel de Laval ; — du
district de Craon et chef lieu de canton pour Cossé et Cosmes en 1790;
— de la Mission de Laval en 1797, érigée en cure et doyenné par décret
du 5 nivôse an XIII, de l'archiprêtré de Château-Gantier ; deux vicariats,
érigés par décret du 27 juillet 1818. Jusqu'en 1897, il y eut un troisième
vicaire rétribué par la fabrique.
- L'ancienne
église, dédiée à saint Gervais et saint Protais se trouvait sur
la place centrale du bourg, notablement agrandie par sa disparition.
Construite à diverses époques, en grande partie au XVe s., elle avait
des bas côtés et cinq autels : ceux du Sacré-Coeur et de la Sainte-Vierge
aux côtés du maître-autel et, adossés aux piliers du bas du choeur,
les autels de Saint-Louis et de Saint-Sébastien. Elle était « petite
mais assez belle » au jugement de Davelu (1780). En 1500, les paroissiens
« tant d'Église, nobles que layz », avaient demandé à l'abbé de Saint-Florent
de « l'accroistre de X piedsou environ sur la court du prieuré, la tierce
partie des paroissiens n'y pouvant entrer ». On laissait au prieur son
« guischet et ses bancs au choeur et chanzeau ». Ce travail fut exécuté.
— L'église possédait des orgues dont, dit le curé Létard, « le buffet
a été dévalisé par les soldats de l'armée révolutionnaire » (2 juin
1796).
- Fondations
: chapelle du Bois-Ragot, fondée à l'autel de Notre-Dame par
Philippe de Thuré et décrétée le 8 janvier 1443, dotée du lieu de la
Guinemalière ; parmi les titulaires : Jean de Lancrau, 1560 ;
Pierre de Lancrau, abbé de Saint-Jean d'Orbestier, évêque
de Lombez, 1565, 1577; Jean de Lancrau, le jeune, 1589 ; Mathurin
Cibille, 1589 ; noble François Le Prévost, du diocèse
de Rennes, 1600 ; noble Paul-Jérôme du Feu, de Saint-Mars-sur-Couasnon,
1664 ; noble Julien Bocquet, curé de Saint-Aubin-du Cormier,
1679 ; Jean-Baptiste de Meaulne, curé de Houssay, 1696 ; Charles
de la Barre, 1708 ; Claude du Plessis-Montgenard, 1721
; Louis de Seillons, curé de Cuillé, 1748; — chapelle
des Bonnets, de trois messes par semaine, dont l'une dans la chapelle
Saint-Catherine, au cimetière, dotée de diverses pièces de terre par
André Dormet, prêtre ; — chapelle de la Normandière, fondée le 26 septembre
1618 par M. Jagu, curé. La Normandière fut vendue nat., le 12 décembre
1791, pour 2.250 livres ; — chapelles des Courtois et de la Herbretière.
- La
confrérie de Notre-Dame existait en 1463. — Celle du Saint-Sacrement
fut érigée et enrichie d'indulgences par bulle d'Innocent X, du 27 août
1650, avec règlement approuvé par Philibert-Emmanuel de Beaurnanoir
et prescrivant une confession générale. Deux soeurs s'occupaient des
pauvres et recueillaient les aumônes. La confrérie. qui possédait entre
autres biens le lieu de la Frenouse, paya en 1689 la somme de 691 livres
pour amortissements et nouveaux acquèts.
- La
nouvelle église romane, construite de 1866 à 1876 sur les plans de M.
Lemesle, est un peu en dehors de l'agglomération, dans l'axe d'une rue
neuve. Intérieurement, c'est un vaisseau majestueux, d'aspect grandiose
avec ses trois nefs, son immense transept, ses arcatures multiples,
la richesse de ses sculptures, exécutées par M. Blusseau, enfant de
la paroisse. Le choeur, riche et pieux, est orné de belles verrières
et de cinq grandes compositions sur fond d'or, exécutées par M. Vivet
d'après Flandrin, Overbeck, etc., représentant quatre scènes de la vie
de la Vierge et, au centre, le Sauveur bénissant entre saint Gervais
et saint Protais. Aucune église du diocèse ne présente un aspect plus
imposant. Pourquoi faut-il qu'à vingt-cinq ans d'âge ce monument soit
déjà réduit à perdre sa flèche en pierre et sa tour qui menaçaient ruine
! La consécration fut faite le 15 juillet 1877. -- A un km sur
la route de Cosmes, chapelle de Notre-Daine du Mont-Carmel bâtie en
1818 à l'occasion de l'érection de la confrérie du Scapulaire ; — non
loin chapelle ogivale de Notre-Dame du Sacré-Cceur (architecte Delarue),
1872.
- Cure
à la présentation de l'abbé de Saint-Flortmt de Saumur. Les titulaires,
qualifiés à l'origine chapelains du prieur, portaient avant 1407, ie
titre de recteurs ou de curés. A la demande du curé le traitement d'un
second vicaire fut concédé par le prieur en 1717. De nouvelles instances
furent faites, en 1768, pour obtenir quatre vicaires et la rétribution
« du prédicateur de carême fondée sur une très ancienne transaction
faite avec un curé ». La cure fut, au XVIIe s., le centre d'une communauté
de prêtres séculiers analogue à celle qui fut établie à la Chapelleau-Riboul.
La communauté « des ecclésiastiques de Cossé, » reçoit en 1650 du curé
une rente de 18 livres,.la maison du Grand-Saint-Jacques, 1663, à charge
de services religieux ; en 1690, elle paie 997livres d'amortissement
pour maisons, rentes et nouveaux acquêts.
- Curés
: Jean Marchant avait confié la desservance de la paroisse à
Jacques Béasse, bachelier en décrets et à Robert Fresnav, 1465 ; démissionna
et devint curé de Boullay-Laurez, au diocèse de Poitiers, 1467. — Alfred
Girart, 12 mai 1467. — Macé Le Cordier, 1479, en procès
avec le prieur au sujet des droits curiaux, 1482, † 1483. — Michel de
Chasteaulx, pourvu le 18 octobre1483, à condition de garder la résidence.—
Jean Herbert, 1520, 1523.— Claude Garsonnet, permute,
1547. — Fouques Mesnage curé de Préaulx, au diocèse de Bourges,
20 avril 1547. — Louis Leverrier, mort à Paris, décembre 1557.
— Guillaume Christine, en compétition avec N. Bouvet, du diocèse
d'Angers, 1558. — Pierre de la Panouze, alias de Viercamp, démissionne,
1566. — François de Boussac, du diocèse de Tulle, octobre 1566,
résigne à Paris, 1575. — Pierre Breslay, chanoine d'Angers, 10
décembre 1575, maintenu contre Michel Davoust, résigne et meurt, 1583.
— Jean Esnault, curé de Savigné, avril 1583, se démet la même
année. — Nicolas Briend novembre 1583, résigne, 1587.
- René 8reslay, du diocèse d'Angers, 4 novembre 1587, maintenu
contre Mathurin Jallot, 1591, se démet 1594. — Julien Rivière,
du diocèse de Nantes, 31 juillet 1594. — Jacques Jaret, obligé
de se démettre « pour non promotion à la prêtrise », 1601. — Étienne
Bessin, du diocèse de Tours, novembre 1601, résigne, 1604, —
Jean Jagu, juillet 1604, inhumé le 10 janvier 1626 « après avoir
servy avec beaucoup d'heur et d'honneur l'église dudit lieu de trente-neuf
à quarante ans, tantôt en qualité de vicaire, puis en qualité de curé
». Il léguait 6 000 livres à l'église et aux pauvres. — N. Gendry,
1627, maintenu contre René Morin, maitre ès arts d'Angers, Louis Marteau,
bachelier en droit canon, et Guillaume Pottier, principal du collège
de Bueil à Angers, et François Nicolon, du diocèse d'Angers, 1647. —
Jean Gaudrée, 1647, établit la confrérie du T.-S. Sacrement,
et se démet en 1689. — Nicolas Cadotz, du diocèse d'Angers, 23
juillet 1689, 1713. — Étienne Cosnard, du diocèse d'Avranches,
22 juillet 1713, résigne après avoir été pourvu de la cure de Saint-Martin,
au diocèse d'Angers, 1738. - Nicolas Cosnard, sieur du Tertre,
neveu du précédent, 21 juillet 1738, t 1754. — Joseph Rousseau,
maitre ès arts d'Angers, vicaire de Cossé, 21 février 1754, fonda, 1765,
l'école des filles et mérita de tous points ce témoignage que rendent
de lui ses supérieurs en 1.778 : « très bon curé et fort charitable
; son église bien tenue, sa paroisse bien instruite ». M. Rousseau résigna
le 19 septembre 1781, et se retira dans le bourg. Le 29 août 1791, il
fut arrêté brutalement, attaché au râtelier d'une écurie et conduit
à Laval. Des Cordeliers, où il était interné, le 20 juin 1792, il fut
transféré, le 14 octobre suivant, à Patience, et mourut à l'hôpital
de Chartres en octobre 1793, sur le chemin de Rambouillet. — Louis-Julien
Létard, installé le 23 janvier 1782, maintenu dans sa cure au
Concordat malgré sa conduite durant la Révolution, 1814 (V. son nom).
Des quatre vicaires de Cossé deux, Jean-Baptiste Collibet et Laurent-René-Joseph
RaimbaultSavardière, suivant l'exemple de leur curé, prêtèrent le serment
schismatique et renoncèrent à la « profession de prêtre », le 20 pluviôse
an II. Le premier mourut secrétaire de l'administration du canton de
Cossé, le 25 frimaire an VII. Le second, électeur enthousiaste du premier
évêque constitutionnel de la Mayenne, se distingua surtout par sa haine
féroce contre le curé de Saint-Cyr-le-Gravelais, et mourut à Cossé,
sa paroisse natale, en 1810. Les deux autres vicaires, Pierre-Jacques
Épinette et Pierre-François Saulou de la Martinière demeurèrent fidèles
et prêtèrent un serment catholique. M. Épinette, né à Saint-Remi-du-Plain,
ordonné en 1784, « avait fait de bonnes études et était bon sujet à
tous égards (Notes de l'évêché). » Le jour où Létard prêta serinent
dans l'église, il se tourna vers les assistants et dit : « Vous venez
d'entendre le schisme s'établir, que tous ceux qui sont attachés à l'Église
me suivent », et il sortit accompagné de son confrère, de M. Rousseau,
ancien curé, et des trois quarts des paroissiens. Arrêté le 29 août
1791, avec M. Saulou, il fut interné à Lava!, où il écrivit la relation
de sa captivité. Barruel s'en est servi pour son Histoire du clergé
pendant la Révolution. — Il passa ensuite à Jersey et y convertit
un jaune homme qu'il emmena avec lui à Rome, où il se fit Jésuite. M.
Saulou, qui avait subi les mêmes persécutions, rentra vers 1800 à Cossé,
sa paroisse natale, et y exerça un ministère dévoué jusqu'après 1802.
Il mourut prêtre habitué en 1810. — René Bouju, de Houssay, ordonné
au commencement de la Révolution, visita plusieurs fois Cossé pendant
les mauvais jours et exerça une heureuse influence sur les Chouans.
— Pieau, 1814-1825 (V. son nom). — Davost, 1825-1845,
a laissé une chronique paroissiale. — André-Michel Bontemps,
48454856. — Abel Morin, 1856, † 1883. — Julien Lemaître,
1883, 1896. — Jules Croulbois, 1896.
- Presbytère.
— Le curé fut autorisé, 1407, à abattre l'ancien presbytère, à condition
d'en élever un nouveau, long de 35 pieds, large de 18, bâti en pierre
jusqu'à la hauteur de 13 pieds et surmonté d'un étage en bois, avec
deux pignons et deux cheminées, l'une au rez-de-chaussée, l'autre dans
la chambre, et un portail d'entrée. Le presbytère, « un peu éloigné
de », dit Davelu, était occupé parla gendarmerie en 1802. Le presbytère
actuel a été bâti en 1828.
- Cimetières.
— Le petit cimetière environnait l'église. Le grand, au-dessus du bourg,
avait une chapelle dédiée à sainte Catherine, et dans laquelle André
Dormet, prêtre, élit sa sépulture en 1521, et fonde une messe par semaine.
En 1823, à la suite d'une mission, on y construisit une chapelle du
Calvaire.
- Il
y a quelques années, dans un jardin contigu à la rue de l'Église, on
découvrit quatre cercueils en calcaire coquillier.
- Le
prieuré des saints Gervais et Protais, fondé à une époque inconnue
par les seigneurs de Laval, dit sans preuves Le Clerc du Flécheray,
au profit de l'abbaye de Saint-Florent de Saumur, avait son manoir,
nommé l'Abbaye, joignant l'église, avec un « guichet » ou porte spéciale.
Le titulaire fut assigné aux assises du Mans pour le mettre en état
de réparation, en 1457. En 1756, on y fit encore des travaux. Un prieur
et deux moines résidaient, en 1271. La conventualité s'y maintint, au
moins jusqu'au commencement du XVIe s., car un religieux y fait son
voeu de stabilité en 1500. Louis XI, par lettre datée de Beaugency,
le 25 juillet 1482, sanctionna un règlement qui donnait au prieur la
faculté de dire les deux premières messes des services solennels, le
curé n'ayant droit qu'à la troisième. Vers 1150, Guillaume de Passavant
avait attribué au curé un tiers des offrandes aux sept grandes fêtes,
la moitié aux dimanches et autres fêtes, un setier par muid sur la dîme
des moines, tout le produit de la fête des morts, des mariages, des
relevailles, la moitié des duels judiciaires. Tout le reste appartenait
aux Bénédictins, qui étaient curés primitifs non seulement de Cossé
mais d'Ampoigné. Les charges étaient au XVIIIe s. de 3 messes par semaine
et de 104 boisseaux de seigle du poids de 50livres à distribuer aux
pauvres.
- Par
bulle de 1186, Urbain III confirma le prieur dans la possession des
chapelles de Saint-Germain, de Saint-Bômer et de Sainte-Plaine. Celle
de Saint Julien-de-Bapeaume était reconnue aussi, plus tard, comme dépendante
du prieuré. La chapelle de Saint-Germain était sur le chemin de Cossé
au moulin de Melleray ; le prieur de la Barre de Cosmes y bénit deux
croix de bois en 1575, avec accompagnement « de chanterie et de banquet
». En 1621, le curé se fit maintenir dans la possession des offrandes,
à charge d'entretenir la chapelle ; mais, par accord du 2 mars 1649
entre le procureur syndic et le prieur, les habitants étaient autorisés
à jouir des deux chapelles de Saint-Julien et de Saint-Germain, et même
à les « retrancher » sans réclamation des prieurs. Aucun vestige ne
reste, aucun souvenir même, de la chapelle de Saint-Bômer, qui était
sans doute au village de ce nom. Sur Sainte-Plaine, V. ce mot.
- Prieurs
: Rainaudus Peurellus, v. 1150. — Hébert Le Chevrier,1384.
— Guillaume Mercier, 1398. — Jean Dalbars, religieux de
Saint-Benoît, fait confirmer ses droits de curé primitif par Louis XI,
1482, et semble résider au prieuré. Il était à Glacières (Cantal), d'où
il écrit, le 23 mai 1496, pour s'excuser de ne pouvoir assister au chapitre
général de Saint-Florent, parce qu'il a été pris d'une maladie « nommée
en ce païs pleurésie » et qu'en outre, il souffre « de la coulourique
passion de la gravelle », 1501. —Jean de Mathefelon, profès de
Saint-Florent, prieur de Briouze, 7 juillet 1501, maintenu, 1503, contre
son compétiteur Christophe Dal-bars, à condition de lui céder le prieuré
de Briouze ; nommé abbé de Saint-Florent, le 12 octobre 1504, t le 28
août 1518. Pierre Mareton, religieux de Saint-Florent, promet à l'abbé
d'habiter le prieuré de Cossé, le 10 novembre 1509. — Jean Lambert,
1532. — Arthus du Hardaz, archidiacre d'Angers, afferme les biens
que possédait le prieuré à Gastines et à Cuillé, 1549, résigne, 1553.
— Noble Jacques de la Chapelle, abbé de Clausonne (Hautes-Alpes)
et doyen de Beyne, 24 mai 1553, 1564. — Jean Couppé, chanoine
de Nantes, résignataire du précédent, 17 avril 1564, eut de nombreux
compétiteurs. — René Foussier, grand-vicaire d'Angers, curé de
Chelles, et prieur de Chemillé (Maine-et-Loire), résignataire de Pierre
Mariau, chanoine de Paris, et de Pierre Breslay, chanoine et chantre
de Saint-Maurice d'Angers, janvier 1574, a pour compétiteurs : René
Louzier, secrétaire de la curie romaine, pourvu par bulle du pape, octobre
1575 ; Jean Pasquier, religieux de Saint-Florent, 10 janvier 1576, Jacques
Loreau et Godefroy Vincent, du diocèse d'Angers, 1578. Il permute étant
doyen du chapitre d'Angers, 1619. — Claude Taillebois, sieur
de Congé, prieur de Saint-Maurille-de-Chalonne et de Saint-Martinde-Feneu,
janvier 1619, se démet, 1660. — Noble Pierre Le Clerc,
du diocèse d'Angers, août 1660, demeure en sa maison de la Chevallerie,
paroisse de Feneu, 1675, résigne,1678. — Pierre Le Clerc des Aunais,
le jeune, neveu du précédent, diacre, docteur en Sorbonne, demeurant
il Paris, juin 1678, habite en 1681, son château de Bréon-Subert, résigne
le 3 mars 1729, le 18 avril:1738, à Angers dans la maison de Pierre
de Laurent, chevalier, seigneur de Saint Georges du Bois, son neveu.
— Henri-Louis-Claude Lechat, clerc du diocèse d'Angers, seigneur
de la Marmittiére, résignataire du précédent au refus de Pierre-Louis
Le Clerc de Bréon, 30 mars 1731, résigne au château de Chanteussé, 1751,
et renonce à Angers, 12 décembre 1759, à la pension de 3 000 livres
qu'il s'était réservée parce qu'il a renoncé à l'état ecclésiastique.
— Georges-Anne Heully, profès de Saint-Florent de Saumur, 30
octobre 1751, procède à Laval, 1756, contre André Thoreau de la Touchardière,
maitre chirurgien, fermier du prieuré, qui voulait s'opposer à l'exécution
des réparations entreprises à la maison priorale. Il habitait alors
l'abbaye de la Chaume, paroisse de Sainte-Croix de Machecoul, t 1774.
Il avait donné,aux pauvres de Cossé 60 livres en 1769 et 300 livres
en 1770. — N. Provost, religieux de Saint-Florent, qualifié prieur,
concourt pour une somme de 208 livres à la fondation de l'école des
filles. — Julien Massey, religieux de Saint-Florent, 2 juillet
1774, prend possession en personne, le 29 avril 1775, devant Julien
Feillet, dominicain, prédicateur de la station de carême, prieur d'Auvers-le-Hamon,
1781; se fait représenter à l'assemblée du Mans de 1787 par dom Durand,
sous-prieur d'Évron.
- Écoles.
— Jean Courtais, clerc, étudie à Cossé en 1599. René Herrier est maitre
d'école au XVIIe s. Le pouillé du diocèse et Cauvin mentionnent un petit
collège, dont en effet Herrier en 1734 et Julien Faguer en 1754 sont
principaux. René Ricoul, père de famille, greffier de la justice de
paix, avant « le talent de l'écriture et du calcul », fut élu comme
instituteur le 16 vendémiaire an V et remplacé, le 11 thermidor an VII,
par Charles Petit, ex-curé de Bouessay. Aujourd'hui école communale
laïque et école libre congréganiste fondée en 1876 par Mlle Collet et
la famille de Bodard. — Pour les filles, l'existence d'une maîtresse
d'école, dotée mème d'une petite rente de 20 livres, est attestée avant
1765. Le 14 juillet de cette année, le clergé, les principaux propriétaires
et les plus notables habitants réunis en corps politique, considérant
le manque d'instruction « faute d'école de charité propre à instruire
les jeunes filles », décident d'accepter un legs de 12 000 livres
fait par des personnes pieuses et d'appeler trois soeurs de l'institut
de Saint-Vincent-de-Paul, auxquelles on accorderait comme logement la
maison dite du Grand-Saint-Jacques, don de François Chauvin,
prêtre. Une des soeurs s'occupait des malades et même, en cas d'épidémie,
toutes soignaient ceux qui en avaient besoin. Mlle de la Corbière laissa
en 1787 une rente de 165 livres à distribuer en remèdes et bouillons.
Pendant la Révolution, l'ex-ursuline Marie Pauvert, qui s'était sécularisée
avec enthousiasme, vint tenir l'école des filles qu'on voit prendre
part à toutes les fêtes républicaines par des récitations, des dialogues,
des danses. Les soeurs d'Évron sont installées à Cossé depuis 1817.
Les classes sont complétées par une salle d'asile depuis 1842.
- Hospice
de vingt-quatre lits fondé en 183.3. par M. Davost, curé, reconnu par
ordonnance royale du 5 septembre 1836. Il doit être tenu par des religieuses,
chargées en même temps, par l'acte de fondation, d'instruire les petites
filles pauvres de la paroisse. Les soeurs d'Evron, depuis l'origine,
assurent ce double service.
- Le
bureau de charité a très peu de revenus et vit de legs et dons peu
abondants.
- Féodalité.
— Les deux cantons de la paroisse avaient leur mouvance distincte. Le
Ressort relevait de Craon ; le côté du bourg dépendait de Laval. Il
y avait aussi un fief ou féage de Cossé qui serait passé des d'Anthenaise
aux Chamaillard, puis aux Cheorchin, aux Quatrebarbes (Jeanne de Quatrebarbes
en rend aveu à Jean de Couesmes, seigneur de Montjean, en 1384), aux
la Tour-Landry, enfin aux seigneurs de Terchant. Par ailleurs Guy de
Laval, seigneur de Montjean, 1407, et Jean de Landivy, son successeur
en 1444, relevaient de Laval pour leurs terres et châteaux de Montjean
et de Cossé. Il est certain que les comtes de Laval et les barons de
Terchant, au XVIIe et au XVIIIe s., eurent de longues rivalités au sujet
de leursdroits réciproques. M. de la Trémoïlle comprend. « la ville
et la prévosté de Cossé » dans son aveu de Laval, 1674 ; il y a un fermier
des droits de coutume et étalage, 1724 ; il prend le titre de seigneur
patron dans la cérémonie de bénédiction et même dans l'inscription d'une
cloche, 1749. Mais M. Le Clerc de Terchant se plaint en 1743 de ce que
les officiers du comté « fassent lever la billette au bourg de Cossé,
les jours de foires et de marché », et de fait les halles lui appartenaient.
— Quant à la famille de Cossé, les documents locaux nous la font connaître
du XIe au XIIIe s. Vivien, fils d'Hugues de Cossé, est témoin vers 1070
de la fondation du prieuré de Montreuil (près Vitré). Vivien de Cossé,
— est-ce le même ? — fonde le prieuré d'Origné, acte que Guy de Laval
confirme en 1151 ; il était moine de la Roë quand Hugues et Raoul, ses
fils, y paraissent eux-mêmes comme témoins vers 1150. Hugues, époux
d'Ofrasie, eut pour fils aîné Vivien qui donna à Marmoutier la dîme
de ses moulins d'Origné en 1189, qui parut dans les principaux actes
de Guy V, 1196, 1199, et qui enfin céda aux Bonshommes de la forêt de
Craon, du consentement d'Isabelle, sa femme, et d'Hugues, son fils,
un bourgeois de Cossé, nommé Tardif, avec Pétronille, sa femme, et leur
tenement à Cossé, 1210. Ce dernier acte portait le sceau armorié de
Vivien de Cossé vairé d'or et de sable. S'il existe un lien entre
cette famille de chevalerie et celle qui s'illustra sous le nom de CosséBrissac,
nul ne l'a encore découvert.
- Notes
historiques. — La paroisse était constituée au IXe s., puisque les
Actus Pont. Cenom. indiquent les redevances dont elle était chargée
envers l'église du Mans. En 832, Louis le Pieux ordonna que le bourg
public de Cossé payât exactement les dîmes, nones et prémices à la cathédrale.
Il renouvela ce décret en 840. Cossé, dans l'intervalle, était devenu
bourg canonial. — Les noms anciens de localités les mieux caractérisés
sont : Melleray, Thuré, Levaré, Bordé, Bapeaume, Neuville, les Alleux,
Romfort, Montsion, Ligneux, Vaujoie, Montbron, Villamis, Saint-Bômer,
Sainte-Plaine. — Les Anglais de Buckingham, qui venaient en traversant
la France depuis Calais au secours du duc de Bretagne et qui avaient
passé la Sarthe à Noyen le jour même de la mort de Charles V (16 septembre
1379), séjournèrent quatre jours à Cossé. — Le 15 déc. 1590 Brandelis
de Champagne logea « au village de Quossé », avec sa troupe, entre la
prise du château de la Patrière et celle du château du Coudray. — Le
4 juin 1731 et le 27 juillet 1751, orage et grêle qui dévastent une
partie de la paroisse. — Le cahier de 1789 demande l'établissement à
Cossé d'une brigade de maréchaussée, la création d'un hôpital et d'un
bureau de charité aux dépens des biens du prieuré. Sous l'influence
du curé Létard et de quelques meneurs, l'esprit révolutionnaire se fit
sentir dés la première heure. « Le bourg, écrit le brigadier de maréchaussée
de Craon, est en complète anarchie au mois d'octobre 1789 ». On doit
envoyer de Laval pour arrêter les pillards, des troupes qui sont reçues
à coups de fusil. En juillet 1791, il n'y a plus de sécurité pour les
châteaux. La garde nationale désarme et pille les paroisses d'Astillé,
Ahuillé et Nuillé sur Vicoin, septembre 1792. Le 29 octobre 1793, Cossé
est pris par les Vendéens qui marchaient sur Craon ; la garnison, forte
de six cents hommes et de deux canons, se retira sans combattre sur
la Guerche. Dès le mois de décembre 1793 un poste militaire est
établi à Cossé, qui ne cesse pendant toute la Révolution d'être, au
centre d'un pays où les Chouans étaient les maîtres, le boulevard des
républicains ; mais au milieu de quelles alarmes ! Les rues furent
fermées de portes ; le pont sur la route de Laval fut défendu par un
retranchement et quelques pièces de marine. Mais les Chouans tiennent
toutes les campagnes, et cernent la ville (décembre 1794). « La position
devient de plus en plus alarmante, écrit-on le 3 juin 1795 ; nous sommes
cernés de toutes parts. Nous ignorons ce qui se passe à Laval comme
si nous en étions à mille lieues. Le plus grand de tous nos maux est
le manque de subsistances ». Un détachement de cent quarante hommes
venant de Craon avec un convoi de viande est assailli le 9 ; l'officier
est tué. Des brigandages de toutes sortes, commis par les troupes républicaines,
« déshonorent la république et exaspèrent la population ». Pendant l'hiver,
la situation empire : les ponts sont coupés ; les chemins obstrués par
les arbres abattus; on se bat tous les jours. Le 13 février 1796, les
généraux Hoche et la Barolliére déclarent la place en état de siège,
avec ordre aux communes de Méral, Saint-Poix, Cuillé, Cosmes, Simplé,
Astillé, Courbeveille, Beaulieu, de payer des contributions pour sa
défense. Les Chouans deviennent plus nombreux, plus hardis ; « l'esprit
public s'altère sensiblement par suite des impôts et du ravage des troupes
républicaines. Il semble qu'on n'ait plus aucun reproche à faire aux
Chouans ». Quand ces derniers rendent les armes, en mai 1796, ils «
semblent faire grâce au lieu de la recevoir ».
- Dès
janvier 1797, les inquiétudes renaissent. L'arbre de la liberté, « dont
la vigueur et la beauté expriment si bien, dit Létard, nos sentiments
patriotiques », n'est plus en sûreté. « L'esprit public s'anéantit ;...
les Chouans continuent à régner (24 septembre). On craint une reprise
d'armes (28 juin 1798). Le feu semble se rallumer de toutes parts (22
septembre). Le danger et la terreur font chaque jour des progrès effrayants
(11 mars 1799) ». Le 17 juillet 1799, il faut réparer les fortifications.
Les Mécontents enrôlent les jeunes gens, arrêtent les récoltes. « Nous
voilà encore cernés », écrit Létard. Le prieuré est fortifié. C'est
là que les postes doivent se replier en cas d'invasion: Le 26 septembre
1799, le général royaliste d'Andigné envoie à trois heures du soir une
sommation de se rendre dans un quart d'heure. Mais douze cents hommes
sont repoussés après un combat de fusillade qui dure jusqu'à dix heures.
et se retirent à la Chapelle-Craonnaise et à Dénazé. Toutefois les défenseurs,
menacés d'une nouvelle attaque, se réfugient à Laval. Pendant la suspension
d'armes (décembre1799), Saint-Robert avec ses Chouans a son quartier
général à Cossé, perçoit les fermages des biens nationaux et fait des
réquisitions dans les paraisses voisines. Le 3 janvier 1800, ils mettent
le feu au clocher, et ne quittent qu'après la pacification complète.
— Le 27 mai 1815, d'Andigné s'empara avec 1500 royalistes du bourg,
où il fut surpris dans la nuit du 28 au 29 par un détachement de grenadiers.
Il y eut un combat sanglant sous les halles. La même nuit, l'un des
chefs royalistes, Henri de Saint-Sauveur, fut assassiné.
- Maires
: Raimbault, syndic, 1788. — Thoreau-Touchardière, 1793.
— Cosnard, an IV. — Létard, an VIII, an XII. — Pierre
Trotry, an XII, 4815. — Thoreau-Touchardière, 1821, 1830.
— Leroux, 1835, 1836. — Boisgontier, — Herrier,
1850. — Collet-Chouannière, 1864. — De Vauguyon,
18664871. — De Bodard, 1871-4806. — Jules Marie Richard,
1896.
- Reg.
par. depuis 1594. — Arch. mun. — Chron. par. —Arch. de la M., B. 61,
215, 227, 587, 652, 660, 681, 691, 705, 940, 948, 2.270, 2.821 ; C.
139; E. 37, L. 49. — Bibl. nat., fds. lat., 5.441, tit. d'Origné. —
Arch. de M-et-L.. Cart. de Méral et fds. de Saint-Florent. — Bull. de
la Comm. hist. de la M., t. V, p. 31, 36 ; 2e série, t. IX, p.16.
— Chart. de M. le duc de la Trémoille — Arch. nat., Q/3. 78 : Iti5.
383 ; F/7. 3.211 ; F/1c_ III, Mayenne, 8. — C. Port, Dict. de M.-et-L.,
I. p.757. -- Revue du Maine, t. III, p. 347 ; t. XXII, t. XXIII,
p. 103. — De Bodard, Chron. craon. — Arch. de fa S., I.
517. — Annuaire de la M., 1392, T.- 456. — Pour les localités,
v. les art. : les Alleux, le Bois-Ragot, le Boulay, l'Epinoy, Sainte-Plaine,
etc.
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