- Installés
dans une maison en ville, frères Pierre Lemoyne et Georges Plessis,
ne se contentent pas de la bonne chère et de compagnie féminine, ils
s'en prennent à Jehan Ernault. Celui-ci est grenetier au grenier à sel
de Craon, mais aussi procureur du prieuré St Clément, c'est à dire
gestionnaire de leurs biens temporels, et par ailleurs favorable
à la Ligue. Il a sans doute fait des observations aux débauchés.
Son serviteur est tué à coups d'épée, tandis qu'il reçoit un coup d'arquebuse,
qui le laisse entre la vie et la mort. Le sous prieur Chaumond remonte
les faits au prieur de Vendosme, Franchet, mais les violences relèvent
de la justice du roi, pas du chapitre de Vendosme. Chaumond doit
donc se rendre à Angers pour notifier les faits au procureur du roi,
et fait noter son intervention par notaire, ce qui nous vaut le document
ci-dessus.
- Le 14.1.1586
Henri III ordonne au capitaine Goulay, qui commande pour lui la ville
et le château de Craon « d'avoir l'oeil soigneusement ouvert pour
tenir en sureté la ville et château de Craon ». Mais Henri III
est assassiné le 1.8.1589.
- Ernault
a survécu au coup d'arquebuse de Lemoine. En bon ligueur, il n'entend
pas accepter un roi huguenot. Il est fait prisonnier avec plusieurs
autres au château de Craon. Le 11 ou 12.9.1589, ils parviennent à désarmer
leurs gardes, tuent le capitaine Goulay, égorgent une partie de la garnison,
se rendent maîtres du château. Quelques soldats ont échappé au massacre,
et donnent l'éveil à la ville. Les habitants se ruent sur le château,
l'enlèvent, tuent Ernault, et jettent son cadavre dans les privés du
château tandis que ses compagnons sont pris et brûlés vifs.
- En
1601 Franchet, le prieur de Vendosme, viendra rétablir l'ordre au prieuré.
Il aura alors de visiter la fameuse maison, objet de la débauche.