Le 23.9.1737 Maurice Lucas garde des forets de
Madame en sa forêt de Chanveaux demeurant à Chanveaux, de présent logé en cette
ville maison du sieur du Gravier (Gault) chirurgien (à Pouancé), lequelLucas nous a dit que par un accident imprévu,
il aurait eu le malheur, étant à la chapelle, de recevoir un coup de fusil tiré
par Mr le chevalier de Crissé, dont la balle lui aurait traversé la jambe
gauche, que mondit le chevalier de Crissé si tôt le coup, l’aurait fait
conduire en cette ville, et fait traiter, panser, et médicamenter et nourrir à
ses frais par ledit Dugravier jusqu’à ce jour, en sorte que sa guérison approche,
et comme cet accident est sans malice, par un coup inspiré et sans le faute
dudit chevalier de Crissé, il consent se régler de bonne volonté envers lui si
de sa part il veut bien considérer son état. A aussi comparu le chevalier
Jacques Urbain Turpin de Crissé demeurant au château d’Angrie lequel par bonne
volonté et par charité pour dédommager en quelque façon ledit Lucas, lui a
offert, l’acquitter de sa nourriture pansement et médicaments jusqu’à ce jour,
et pour payer pendant 2 mois les drogues nécessaires pour son pansement si tant
est qu’il subsiste, et de p ayer ledit Dugravier pour 4 voyages par mois
pendant lesdits 2 mois à compter de ce jour, et outre de payer audit Lucas
pendant sa vie à compter de ce jour 12 L de rente viagère (AD49 Menard Nre royal à Pouancé)
Le
25.3.1724 Jean Potier Nre apostolique et Nre de la baronnie de Candé résidant
à Loiré, Louis Delestre garçon laboureur au bourg de Loiré paye à François
Meleu Md fermier dt à la Gaudinière Montergeon à Angrie, 50 L pour faire cesser la
procédure criminelle contre lui suite à la plainte déposée par ledit Meleu au
sujet de maltraitement et violence qu’il lui a faites la nuit du dimanche 5.3.
chez laurence Chritophe Journée hôtesse au bourg de Loiré (AD49
Potier Nre)
Le
28.5.1737 Maurice Jallot marchand et Jeanne
Fripier son épouse, demeurant ensemble au bourg d’Angrie, d’une part, et
Christophle Journée marchand et Joseph Hallopé d’autre part, dt au bourg de
Loiré, cessent les procès pendants entre aux au siège présidial d’Angers, au
sujet d’une coupe de bois taillis que ledit Jallot aurait achetée de Mr de
Loiré qui est située
dans la paroisse de Loiré pour le prix de 250 L que ledit Jallot aurait
recédée audit Journée moyennant la somme de 41 L que ledit Jallot s’est
expressement réservé pour des fouteaux (chênes) qu’il a ci-devant vendus à Ricoul
sabotier après le marché fait, il y aurait eu quelques difficultés. Ils
s’accordent sur ce qui suit. Après avoir compté ensemble tous les débours faits
par les uns et les autres pour faire traiter ledit bois et avoir payer les
ouvriers et toutes autres choses nécessaires, lesdits Journée et Hallopé sont
redevables chacun de 50 L
audit Jallot et lui paient comptant. Et lesdits Jallot, Journée et Hallopé
seront tenus payer à Mr de Loiré pour la saint Barthélémy prochaine 250 L pour la vendition de
ladite coupe de bois (AD49 Potier Nre
à Loiré).
Pour chaque lieu,
voir aussi ci-dessus l'ouvrage de Mr de l'Esperonnière
Le
Bois-Joulain : Le 27.10.1806, Stanislas Urbain Lemercier de la Monneraye propriétaire
et Renée Marguerite Fouin son épouse, Dt en leur maison du Bois
Joulain à Angrie, vendent pour 27 500 F
à Mathurin René Jallot propriétaire Dt au bourg de Ste Gemmes, la
métairie de la
Bellangeraie à Loiré, qu’ils ont acquise Dvt Aubert Nre
à Chatelais le 23 vendémiaire XII (AD49
Champroux Nre Segré) -
Château
- Ancienne terre seigneuriale sont lese seigneurs avaient leur enfeu
dans l'église paroissiale - Elle donnait sonnom à une famille noble
qui l'a possédée juqu'à la fin du 16e siècle : n.h. du Tertre en 1589,
René du Tertre, 1619, 1650
château
d'Angrie : Le 13.5.1727 Anthoine Couillet laboureur Dt à la Chapellière à Marans,
doit à h.h. René Grosbois Md Dt au château d’Angrie 40 L restant du principal
d’une obligation (AD49
Poillièvre Nre
Bourg-d’Iré)
Les
Essarts : hameau
— Anc, fief et seigneurie avec maison noble, enclose de jardins, bois,
prés, garenne, étangs, qui relevait de la seigneurie d'Angrie et lut
devait, pour son fief de Montarcher, à mutation de seigneur, unepaire
d'éperons dorés. Le seigneur avait droit de chasse à toutes bêtes sur
ses domaines, à l'exclusion de tout autre que son suzerain d'Angrie,
et droit de suivre ailleurs la bête levée, de plus banc et enfeu dans
l'église paroissiale. — En est seigneur Tristan d'Andigné en 1495, qui
obtint ces privilèges du seigneur d'Angrie « pour l'honneur qu'il estoit
issu de sa maison et en portoit les armes » ; — René d'Andigné 1525
; — Louis Cuissard, comme mari de Philippe de Brie, veuve de Charles
d'Andigné, et tuteur de ses enfants, 1608. — Suzanne d'Andigné y fonda
le 13 juillet 1633 la chapelle seigneuriale sous l'invocation de N.-D.-de-Pitié
et de St-Charles, qui ne fut bâtie et consacrée qu'en 1655. Elle était
alors mariée à François Rousseau, sieur du Perrin, veuf déjà deux fois
et âgé de 72 ans, qui eut d'elle au moins cinq enfants. — Charles Rousseau,
sieur des Essarst, fut tué en duel près
Combrée le 5 août 1658 par Charles de Scépeaux, sieur de Noyant ; —
Marin-Prosper de Collasseau, 1681, comme mari de Jeanne Rousseau, et
en 1708 comme son héritier ; — Augustin René-Nicolas Gohin de Montreuil,
1755, comme mari de Modeste-Cécile de Cheverue de Chement, qui lui survit
au moins jusqu'en 1775. — « La haye », ou bois, « en dévalant l'eau
», sous le moulin des Essarts, formait « la départie » des paroisses
de Loire et d'Angrie. Arch. de M.-et-L. E 541, 548.—Arch. de la famille
d'Andigné. — Mss. Valuche, f° 78 et 80, à la cure de Candé.
le
Fougeray : AD49-5E95/158
- 1634dvt Pierre
Hatte Nre Candé, Me Jan Gault Sr de Beauchesne
curateur à la personne & biens des enfants de †Laurent
Gault Sr de Bascour & †Louise Duineau dt au
Teil en Bretagne d’une part, & Jean Boislève Md à Candé d’autre
part, prisage des bestiaux trouvés en la métairie du Fougeray
à Angrie, & en la métairie de la Funetière à
Vritz, appartenant auxd. mineurs, dont Boislève est à présent fermier : 1
thoreau 20 L,
2 boeufs 86 L,
2 moyens boeufs 70 L,
2 jeunes boeufs 54 L,
4 vaches 80 L,
1 thoreau 20 L,
1 thoreau 12 L,
3 veaux de l’année 15 L,
soit 337 L
au total, & 2 grand boeufs 60
L, 2 moyens boeufs 54 L, 2 jeunes boeufs 42 L, 3 vaches 45 L, 26 [chèvres] de bergail 30 L, 2 petits godillières 6 L - Le 5.6.1690 dvt Louis Charon Nre royal
Angers, Messire Prosper de Colasseau chevalier seigneur de Noyant
mari de Jeanne Rousseau et en cette qualité seigneur de la terre noble des
essarts demeurant à Angrie, et Me Laurent Gault proticien demeurant à Angers
StPierre, tant en son nom qu’au nom et comme procureur de Delle
Renée Cherruau veuve de Me Laurent Gauld vivant sieur de la Musse avocat à Pouancé,
tutrice naturelle de leurs enfants mineurs, ledit Gauld esdit nom a reconnu
devoir audit sieur de Collasseau à cause de ladite terre des Essarts sur le
lieu et métairie du Fougeray solidairement avec Gervais Leroux propriétaire de
la closerie duditlieu, la rente noble et féodale d’1 grand boisseau d’avoine
comble mesure ancienne de Candé, une oye et une géline au terme d’Angevine
chacun an (AD49
E0540
Chartrier des Essarts en Angrie)
Talour, hameau. - Les religieux de l'abbaye de Pontron étaient sujets du
seigneur d’Angrie « pour raison de la rente foncière de vingt-six grands
boisseaux de seigle, rendable auvillage
de la Gaschetière,
qu'ils avaient droit deprendre chacun an, au terme
d'Angevine, sur la métairie du Bas-Talour. »Trois fermes. — Propriétaires : Mme Moutaubin, - M Gaudin, - M. Le Breton. (Histoire de la Baronnie
de Candé, Comte René de
l’Esperonnière, Angers, Lachèse Imprimeur, 1894)
- Rien dans Célestin Port.
la
Verrière : Le 1.3.1771
Mathurin Guillot fermier Dt à Raguin à Chazé baille à moitié à
Michel Huau et Anne Gaigneux pour 9 ans la métairie de la Verrière à Angrie (AD49
Verger Nre résidant à Vern)
Angrie, arrond. de Segré
(21 km) cant. de Candé (5 km), à 36 km d'Angers - Angria 1126, (Cartul.
du Ronc., Rot. 5, chap. 58). - Engreia 1081-1105 (Cartul. Saint-Aubin,
f. 53). - Ingreia 1097 (Epit. Sancti-Nicolai, p. 26),
1113 (Liv. Bl. de Saint-Florent, 1128 (Cartul. du Ronc. Rot. 2, ch. 29),
1150 (Ep. Sancti-Nicolai, p. 76). - Ingria 1104-1120 (Cartul. du
Ronc., Rot. 2, ch. 29), - Engria 1126 (Ibid., Rot. 2, ch. 4), 1177
(Saint-Maurice, Anniv. t. 1, f.11), - Angrahalla
? XIe-XIIe s., Angreabla? 1109, Angrahulla ? 1117 (Cartul.
de Saint-Nicolas, p. 117, 220, 269).
Le village, situé à 500 rn.
et sur la rive gauche du ruisseau de Fief-Brillant, affluent de l'Erdre,.
est traversé par la route, autrefois stratégique, d'Ancenis au Lion-d'Angers,
où aboutit, près de l'église, le chemin de grande communication de Loiré,
pour se continuer jusqu'à la route impériale n° 163 d'Angers à Rennes, -
entre Vritz (Loire-Inférieure) et Candé à l'Ouest, dont les dernières
maisons et l'hôpital même ont fait partie, jusqu'en 1837, de la commnne
d'Angrie, Loiré au Nord Chazé-sur-Argos (9 km) et Vern (10,5 km) à l'Est,
la Cornuaille (6,5 km) et le Louroux-Béconnais (8,5 km) au Sud. - En dépendent
les villages de la Grée-Saint-Jean (4 km), Montmambert (2 km), la Marchandais
(2 km), les Maisons-Vertes (2 km), la Bourassière (2,5 km), les hameaux
d'Armentières (6 km), la Blotais (3 km), la Boue (4 km), la Coualonnière
(2 km), la Canterie (4 km), les Corbières (3 km), Chandoiseau (2,5
km), les Erdres (2 km), la Grée-des-Cerisiers (2 km), la Gaudiniére-Gaudin
(3 km), l'Orherie (2 km), Préfouré (4 km), Raguin (3 km), les Rivaudières
(1 500 m), Talourd (3 km), la Veuriére (5 km) et 57 habitations isolées,
dont une vingtaine de grosses fermes.
Outre l'Erdre qui forme limite
dans toute la longueur vers Sud, passe sur la commune le ruisseau du Pont-Trion
; - y naissent ceux du Grand-Gué, qui la séparait en partie de la Bretagne,
du Fief-Brillant, qui forme sous le bourg un vaste étang, de la Rivière,
du Pont-des-Molets, des Rivettes et de la Guimeraie (V. ces mots).
Superficie : 4 230
hectares, dont 223 en bois. - De vastes landes ou grées en partie défrichées,
partout où le schiste n'affleure pas le sol, se couvraient de plantes agrestes
et nourrissaient une race de lapins renommés mais dont la réputation se
perd à mesure que la culture s'améliore.
Population : En 1720,
226 feux. - En 1726, 1 029 hab. - En 1790, 1 251 hab. - Après
une diminution subite et un arrêt de vingt années, une augmentation constante
s'affirme et se maintient régulièrement. - En 1826, 1 190 hab. - En
1831, 1 203.- En 1841, 1 252 hab. - En 1851, 1 486 hab. -
En 1856, 1 510 hab. - En 1861, 1 665 hab. - En 1866, 1 901
hab., dont 346 au bourg (84 ménages dans 61 maisons).
Industrie : Deux fours
à chaux et carrières à la Veuriere, alimentés par d'assez beaux marbres
; - exploitation de schiste ardoisier sur les deux ardoisières nouvelles
(1869) de la Boue et de la Grée-des-Cerisiers ; - un établissement d'équarissage,
le seul autorisé dans le canton, a été mis en vente en 1866.
Bureau de poste et perception
de Candé.
L'Assemblée se tenait
autrefois le jour de la Saint-Pierre, mais elle est tombée en désuétude.
La commune y avait créé par arrêté du 3 juin 1792 trois foires annuelles
de bestiaux, les 26 juin, 27 octobre et 12 avril, qui n'ont pas duré.
Mairie avec Ecole
de garçons et un peu en avant, à l'entrée du village, vers Candé, maison
d'Ecole de filles, bâties en 1848-1849 par M. Châtelais, architecte
de Segré, sur des terrains acquis en 1842 par la commune.
L'église neuve dédiée
à saint Pierre (succursale, 5 nivose an XIII) avec vicaire subventionné
depuis 1849 (7 mars), est en construction sous la direction de l'architecte
Dusouchay. Les travaux adjugés le 20 mai 1869, sont évalués à la somme de
60 390 francs. L'ancienne église (29 m 65 sur 9,25 m) était toujours
restée inachevée. Il lui manquait un chœur. Mais le grand autel qui s'appliquait
au chevet était véritablement remarquable de luxe et d'élégance. Un Baptême
du Christ couvrait le plat de mur, encadré de quatre couples de colonnes
en tuffeau peint avec chapiteaux à l'antique dorés, formant de droite et
de gauche une niche pour des statues, le tout paré d'or, d'azur et des plus
vives décorations. Au-dessus, dans un cadre, à gauche dans un écusson, les
trois aiglettes des d'Andigné et la date 1637. - Ce travail doit sans doute
être attribué à Pierre Bardereau, maître maçon, probablement du Poitou,
qu'on voit sur les registres de la paroisse occupé à cette époque même avec
un compagnon de Saint-Georges, prés Montaigu. Le 8 février 1646, Charles
d'Andigné , seigneur d'Angrie, passa marché avec Pierre Landayé, maçon à
Juigne, pour rebâtir dans les cinq mois, moyennant 55 livres tournois et
8 petits boisseaux de seigle, la chapelle à droite vers galerne, dédiée
à saint Thibault. Ce n'était auparavant qu'un appentis en bois où l'on ne
conserva que l'autel. Le tout fut terminé et béni le 7 janvier 1647. La
décoration du même style que le grand autel, qui fut en 1648 entouré d'une
balustrade et d'espèce de stalles pour les prêtres, était chargée des mêmes
armes et fut retardée de quelques années, comme l'attestait la date 1659.
La chapelle de gauche, due aux mêmes libéralités et décorée avec le même
éclat, était dédiée à la Vierge et portait un écusson, avec timbre doré,
lozangé d'argent et de gueule et la légende : vici, victurus vivo,
qui est des Turpin. On y a retrouvé leur enfeu seigneurial contenant neuf
sépultures, sans aucune inscription. En 1823, comme l'indiquait le chiffre
inscrit sur la grande porte, la nef s'était accrue d'un clocher, véritable
four à chaux, de style et de couleur, dû à M. Perron, de Candé, expert.
C'était à peu près la seule partie qui restât debout l'an passé, dominant
les quatre murs démantelés et les décombres de l'édifice intérieur.
Dans chacun des trois autels
s'est trouvé un petit coffret de reliques, recueilli à la cure. Des statues
peintes de saint Pierre, de saint Paul et de saint Marcou, trois tableaux,
une Ascension, le Baptême du Christ et la Donation du saint
Rosaire, oeuvres plus que médiocres du XVIIe s., mais probablement angevines,
attendent, en dépôt dans la maison de la Roche, qu'elles aient pu rependre
leur place dans l'église nouvelle.
Le cimetière actuel
a été acquis en 1833, par échange de M. Turpin-Crissé. L'ancien cimetière
bordait l'église. Le socle seul y était resté d'une ancienne croit de pierre
(XVIIe s), transportée dans le nouveau et dont le fût cylindrique en pierre
schisteuse d'un seul morceau avec les bras mesure 4 mètres de hauteur sur
15 cm de diamètre. Le Christ y est grossièrement entaillé en bosse et mutilé.
On voit dès le XIe siècle la
cure confirmée à l'abbaye Saint-Nicolas d'Angers par le pape Urbain II,
février 1097, n. s.), et en 1130 par le pape Eugène III. Elle figure parmi
celles que l'évêque Geoffroy La Mouche se fait honneur d'avoir rachetées
à grands frais et à force de pénibles démarches et dont il attribue la collation
à l'évêché en 1177. - Est curé : Pierre Lasne en 1432. —François
d'Andigné, « curé et recteur » en même temps de Roez, en Champagne
(Maine), 1571. — François Garnier, 1600, inhumé le 31 mars 1613
en présence de Pierre Garnier, son successeur, qui fut enterré sous
le crucifix le 9 octobre 1626, âgé de 55 ans. — Un troisième Garnier,
second du nom de Pierre, le remplace immédiatement, † 23 décembre 1627,
âgé de 30 ans, ayant exercé la charge quatorze mois et demi ». — François
Lefrançois, mars 1628 † 12 mai 1619. Une grande affluence de
pauvres assiste à son convoi pour recevoir l'aumône qu'il avait léguée.
- Simon Bellanger, 18 juin 1649. — J. Le Thonnelier,
confesseur des Visitandines d'Angers, 1651, qui passe, en 1652, à Querré.
Il avait resigné en faveur de son vicaire, Simon Bellanger, en charge
le 22 octobre 1652. — Mathurin Bellanger est curé en 1633. Sous son
règne est établie, en 1654, la confrérie du Rosaire, dont le 17 février
1659 Charles d'Andigné pose, dans l'église, la première pierre de l'autel
privilégié. - De nouveau Simon Bellanger, de 1669 à 1672. - Jean
Angevin, 1678. - L.-R. d'Andigné, 1696-1712. — Aubin Guibert,
août 1713 † 28 septembre 1714, âgé de 49 ans. — Claude-Hilaire Martineau,
11 octobre 1714. Il bénit le 3 septembre 1716 le métal des deux petites
cloches, fondues à Angrie même par Michel Guillaume, de Craon, et que baptise
le 2 décembre suivant Louis-Henri d'Andigné, prêtre, docteur de Sorbonne.
— Fruitier, mars 1727. Il permute en novembre 1744 avec Joseph Macé,
de Candé, qui signe encore en septembre 1730. — Jean Verdier, janvier
1751 † 5 août 1760, âgé de 47 ans. Il avait béni le 23 février 1756
la troisième cloche, tenue sur les fonds par Louis-Henri de Ghaisne et Mme
de Turpin-Crissé. — Gourion, septembre 1760. Son dernier acte est
du 17 janvier 1767. — Pierre Trillot, 1er juin 1767. Il signe en
qualité de curé jusqu'au 20 décembre 1792 et comme officier public jusqu'en
ventôse an III, remplacé en floréal par Gouin-Terrandière.
Tout près du village, à quelques
métres de la route en venant de Candé, à gauche, au-dessus du Grand-Moulin,
et vis-à-vis deux moulins à. vont, on entrevoit le toit d'une petite çhapelle
moderne, entièrement reconstruite, avec porte et fenêtre en manière d'arc
en tiers-point. Elle est dédiée à la Vierge, dont le monogramme est inscrit
sur le portail, en regard de la plaque d'assurance contre l'incendie. Sur
le pignon, une croix de fer ; à l'intérieur, des vitraux modernes, un autel
neuf avec statue de la Vierge entre une statuette de saint Joseph et une
poupée parée, dans des niches. C'est la chapelle de la Croix-Poulet qui
a dû remplacer l'ancienne chapelle Ohus ou Ohées où se célébrait au XVe
s. la messe pour les chasseurs, dès l'aube, les jours de grande chasse à
battues seigneuriales.
L'aumônerie Saint-Jean est
l'hôpital actuel de Candé (V. ce mot), qui, relégué hors des
murailles, dépendait jusqu'en 1837 de la paroisse et de la commune d'Angrie.
Thomas d'Angrie percevait au
Lion-d'Angers le neuvième des coutumes, qu'il vendit ou céda à l'abbaye
Saint-Aubin, vers 1140. — La terre était passée, dès avant 1220, dans la
famille de la Roche-d'Iré, qui resta toujours le fief suzerain, quand la
seigneurie fut advenue aux d'Andigné. Bouffart d'Angrie, qui figure vers
1234 dans un titre de Poivron, et Mathieu d'Angrie, vers 1238, sont les
fils de Jean d'Andigné, qui avait quitté son ancien nom pour celui de la
seigneurie voisine d'Andigné, réunie jusqu'au XVe siècle dans la même famille
et souvent par alliance dans les mêmes mains. Le seigneur levait les deux
tiers des fruits de toute dîme de vins, blé, chanvres, lins, pois, fèves,
dans la paroisse et devait au château de Candé « un épervier de service
» à toute muance. — C'est Lancelot d'Andigné qui fonde en 1519 la chapelle
du château, dédiée à saint René, avec charge pour le chapelain de tenir
une école qui, au XVIIIe siècle, s'intitulait collège. — C'est René d'Andigné
à qui la reine mère, Catherine de Médicis, écrit une lettre expresse pour
le prier de se réunir à Puicharic contre les protestants (21 septembre 1586)
et que Henri IV convie de la même façon à venir se joindre à lui et prêter
assistance au maréchal de Bois-Dauphin (13 janvier 1598). Un brevet du 30
août 1582 l'avait nominé maréchal de camp et un privilège du même roi l'autorisait
à chasser à l'arquebuse sur toutes ses terres et marais d'Angrie (31 décembre
1603). Chevalier de l'ordre du roi, gentilhomme ordinaire de sa chambre,
conseiller en ses conseils d'Etat et privé, il mourut le 28 juin 1624 et
fut inhumé dans l'église de Roez en Champagne (Sarthe), mais son coeur fut
apporté à Angrie. Le service solennel fut célébré par l'évêque de Saint-Brieuc
et l'oraison prononcée par le P. Antoine de la Porte, prieur et provincial
des Carmes, en présence de tout le clergé et de la noblesse du pays. — C'est
Charles d'Andigné « conducteur en Loraine, pour le roi, de la noblesse d'Anjou
», en 1635, reconstructeur de partie de l'église en 1637-1649, à qui le
P. Maurille de Saint-Michel a dédié ses livres. Il avait épousé la fille
de Le Porc de la Porte de Vezins, si connu par ses aventures, et fut inhumé
à Angrie le 23 février 1662. — Jean-Baptiste d'Andigné était chevalier de
Saint-Louis, brigadier des armées du roi, lieutenant-général d'artillerie,
lieutenant au gouvernement de Saumur, 1697-1702. — Jean-Charles-Joseph d'Andigné,
mari de Marie-Sophie-Eléonor de Choiseul, est baron de la Roche-d'Iré et
prend le titre de marquis d'Angrie (1716). - Leur fils Charles-Louis, naît
à Paris le 10 juin 1722.
Vers 1730, la terre, simple
châtellenie à laquelle sont annexés les fiefs de Montarcher, Gorieux, Maubuisson,
Villegontier, passe à Jacques-Urbain Turpin, chevalier, baron de Crissé,
seigneur de la Riviere-d'Orvaux, qui est inhumé le 26 avril 1736 dans l'église
paroissiale, âgé de 48 ans — Après lui Lancelot Turpin et Lancelot-Urbein
Turpin, maistre de camp de cavalerie. Les meubles du château furent vendus
nationalement le 21 février 1793.
Mme Elisabeth-Louise Turpin
de Crissé apporta la terre par mariage le 25 octobre 1825 à CharlesLouis-Arthur
d'Adhémar, comte de Lostanges, décédé à l'âge de 66 ans, le 3 décembre 1856.
Dans le cimetière, à coté de sa tombe, reposent celles de Charles Turpin
de Crissé, mort le 20 juillet 1840, âgé de 62 ans, et de Félicité Turpin
de Crissé « morte en odeur de sainteté » le 26 juillet 1853, âgée de 78
ans, bienfaitrice des pauvres de la paroisse.
Vers Sud-Est et attenant au
village, pointe le faite élégant du château seigneurial, rebâti eu
1851 par l'architecte Hodé. C'est un vaste rectangle allongé flanqué de
tourelles rondes à toits pointus, percées de haies à cintre surbaissé, avec
couronnement de faux machicoulis. Les façades identiques, vers Sud et vers
Nord, sont précédées d'un perron paré de fleurs et de verdure. Tout autour
de l'édifice plongent de larges fossés qui gardent au centre l'arche en
pierre des anciens ponts-levis et à chaque angle les bases des vieilles
tours de défense. — A l'intérieur sont conservés des portraits de famille
et plusieurs tableaux et paysages à l'italienne, oeuvre de Turpin-Crissé,
le fils du dernier seigneur. — Le château est habité par Mme de Lostange,
dont la mère, Mme la baronne de Turpin-Crissé, loge à la maison de la Roche,
à l'entrée d'Agrie, vers Candé.
Aucune trace celtique ni romaine
n'a été signalée sur la commune.
Le village n'a guère d'histoire
quoiqu'il ait vu passer maintes fois les bandes et les compagnies et se
soit trouvé en plein courant des guerres bretonnes et anglaises, dont le
souvenir populaire n'est pas perdu et désigne encore le Camp, la Butte-aux-Anglais
(V. ces mots). En 1602, le pays est dévasté par les loups qui font
rage. — En 1616, son isolement le protégea contre les pillards de l'armée
de Vendôme et offrit un refuge aux habitants de Candé. — Le 8 juin 1696,
le tonnerre tomba sur le château sans grand dommage. — La contagion était
signalée sur la paroisse dans la dernière quinzaine de septembre 1631 ;
au village d'Armentières en mourut le vicaire André Aubert (18 octobre).
Elle dure encore en février 1632. Elle est revenue en octobre 1638. A la
Meschinaye, au village d'Erdre, on enterrait les morts dans les jardins
; de même en 1639 et jusque dans les premiers mois de 1610. Le curé célèbre
le service dans la chapelle de l'hôpital Saint-Jean ou à la Gachetiére.
Tout le bourg est abandonné par les habitants pour n'y revenir que le mercredi
de la semaine sainte. On compte encore onze décès en mars, un seul en mai.
La paroisse dépendait de l'Election
d'Angers, du Grenier à sel de Candé, du District de Segré (1788-1790).
Un petit four à chaux, une pauvre ardoisière formaient tonte l'industrie
en 1788. — On réclamait des chemins pour le transport des engrais et le
défrichement des landes. Deux brigades de gabelous tenaient le pays. C'était
compagnie de recrues pour les guerres civiles. La première municipalité
était pourtant au moins en partie patriote, mais sans instruction et sans
activité. Le quartier général des chouans de Scépeaux se tenait etabli en
l'an IV tantôt à Bourmont, tantôt à Angrie, où campait à demeure une
garnison d'au moins un millier d'hommes, la plupart déserteurs.
Maires : — Pierre Trillot,
ancien curé, 1er janvier 1793- an II — Gouin-Terrandière, vendémiaire
an III. — René Guibourd, 10 pluviose an V. - Joseph
Lesné, 10 germinal an VI - Charles-Joseph-Désiré de Sailly,
vendémiaire an VII. — Pierre Foucher, an IX — Charles-Henri Turpin
de Crissé, 2 janvier1808, démissionnaire en 1829. - François Guibourg,
20 mars 1829. — Théodore de Sailly, 10 décembre 1830. — Amand Fauveau,
4 août 1832. — Jean-Baptiste Meignan, 1er octobre 1846 - février
1848. — D'Adhémar de Lostanges, octobre 1848. — Joseph Robert,
24 juillet 1852. — René Lambert, 3 juillet 1855. — Henri de
la Brosse-Flavigny, 14 février 1858.
Arch. de M.-et-L., Série G,
Saint-Maurice., Anniv. Rent. t. 1, f. 11 ; Série C 106, f. 207
v.; C 118 ;— Arch. de la Mairie d'Angrie, Série R ; Arch de la
famille d'Andign& ; — Journal de Jacq. Valueluche Mss. à la cure
de Candé fol. 3, 59, 66, 73; — Compte-Rendu du district de Segré
(Angers, in4, an III) ; — Note Mss.de M Raimbaud, de Thouarcé ; — Machegay,
Archives d'Anjou, t. II p. p 99; - Affiches d'Angers, 12 juin
et 25 septembre 1792. Voir, pour les diverses localités, à leur article,
notamment la Bussonnière, la Bonnefilaye, la Gachetière, les Essarts, Raguin,
Montergon., l'Aubinaye, la Grée-Saint Jean, Bois-Joulain, etc.;