Contrat de mariage de Jean Crannier et Jeanne Bréon, Avrillé et Angers 1630

Il est métayer, et elle veuve d’un métayer, et j’aime bien les contrats de mariage de métayer, surtout à cette date lointaine, comme je vous les offre ici.
En effet, on y constate que le métayer possède un peu de biens en propre, car ici, le garçon, célibataire, possède 500 livres, ce qui est tout de même un pécule, même si c’est insuffisant pour devenir propriétaire d’une exploitation, car un métayer vit fort bien en fait en était locataire de son exploitation.
Et pour ceux qui me suivent ici, j’ai des Crannier dans mes ascendants, mais je n’ai à ce jour rien à voir avec celui-ci.

J’ai trouvé tous les actes qui sont sur ce blog, grâce à mes longues recherches. Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Cette trouvaille ainsi que sa retranscription constituent un apport intellectuel au titre de la loi, s’agissant de textes anciens. Par ailleurs ce blog constitue une publication. Seule la copie personnelle est autorisée. La copie ou discussion ailleurs sur Internet constituent un vol de propriété intellectuelle. Voici la retranscription de l’acte :

Le 1er juin 1630 avant midy (Bertrand Lecourt notaire royal à Angers) au traité de mariage futur entre Jehan Crannier métayer fils de défunt Charles Crannier et de Julienne Riotteau d’une part
et Jeanne Bréon veufve de défunt Jacques Lespaige et fille de défunts Georges Bréon et Mauricette Gelier d’autre part,
et auparavant que les promesses et bénédiction nuptialle fussent faites entre lesdits futurs conjoints ont esté faits les accords pactions et conventions matrimoniales qui s’ensuivent
pour ce est il qu’en la cour du roy notre sire à Angers endroit par devant nous Bertrans Lecourt notaire d’icelle furent présents establis et duement soubzmis lesdits Crannier et Riotteau se disant demeurant au lieu et métairie de Veryer paroisse de la Trinité d’une part et ladite Jeanne Breon demeurant au lieu et métairie de la Bonne Hardière paroisse d’Avrillé d’autre part

la Bonnardière, commune d’Avrillé (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)

lesquels ont fait entre eux les conventions cy après c’est à savoir que lesdits futurs conjoints o l’advis autorité et consentement de ladite Riotteau mère dudit futur espoux, de Michel Crannier son frère et de Toussaints Taupier beau-frère de ladite future espouse et de Michal Lepaige marchand son beau-frère à ce présents ont promis se prendre en mariage et iceluy solempniser en face de notre mère sainte église catholique apostolique et romaine si tost que l’un en sera par l’autre requis tout légitime empeschement cessant
lesquels futurs conjoints se prennent avecq tous et chacuns leurs droits noms raisons et actions présents et advenir et laquelle Bréon a promis et demeure tenue faire faire inventaire des biens meubles et censés de nature de meubles titres papiers et enseignements demeurés du décès et communauté dudit défunt Jacques Lepaige et de ladite Breon, et de ce en quoi icelle Bréon peut y estre fondée par la closture de l’inventaire desdits meubles et en demeurera de nature de meubles la somme de 200 livres et le surplus demeurera le propre immeuble de ladite future espouse en ses estocs et lignée
au profit de laquelle ledit Crannier futur espoux a promis et demeure tenu le mettre et employer en acquest et achapt d’héritage et luy en constitué rente au denier vingt remplacement ung an après la dissolution dudit mariage
et outre lesquels droits dudit Crannier futur espoux ioeluy Crannier déclare avoir tant en compte fait et qu’il détient la somme de 500 livres tz dont en demeurera de nature de meubles la somme de 100 livres et le surplus montant 400 livres tiendra et demeurera pareillement lieu de propre immeuble à iceluy Crannier en ses estocs et lignées
et outre a ledit Crannier constitué et assigné par ces présentes à ladite future espouze douaire coustumier cas de douaire advenant
ce qu’ils ont accepté etc foy jugement condemnation etc
fait et passé audit Angers en la maison et demeure de Marin Auffray marchand et en sa présence et encore en présence de Me Olivier Cireul et Lorent Jary praticiens demeurant audit Angers
lesdits futurs ont dit ne savoir signer

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir. Et voyez l’écriture épouvantable du notaire, comme c’est ici souvent le cas dans ce que je vous déchiffre, car vous avez la fin de la phrase « ont dit ne savoir signer » et voyez comment s’est écrit !

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Contrat de mariage de René Conné et Mathurine Binet, Angers 1606

il est coutelier, et peu riche, et même beaucoup moins riche qu’un métayer.Avec 60 livres, il se situe dans les contrats de mariage les moins aisés que j’ai trouvés. Il faut dire que tous deux n’ont plus leur père et que leur mère s’est remariée.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici la retranscription de l’acte : Le 20 juin 1606 avant midy (Goussault notaire Angers) traitant et accordant le mariage futur espéré estre fait et accomply entre honneste homme René Conné Me coutelier en ceste ville fils de feu Julien Conné et Françoise Crannier à présent femme de Nicolas Millet d’une part,
et d’honneste fille Mathurine Binet fille de défunt honneste homme Mathurin Binet et de Guillemine Lermitte à présent femme de sire Louis Gouraud d’autre part
et par avant aucunes fiances et bénédiction nuptiale ont esté entre les parties faits les accords de mariage et conventions matrimoniales qui s’ensuivent
pour ce est il que en la cour royale d’Angers endroit etc personnellement establis ledit Conné Me coutelier en ceste ville et y demeurant paroisse Saint Maurice d’une part et ladite Mathurine Binet et ledit Gouraud et ladite Lermite sa femme de luy suffisamment autorisée par devant nous quant à ce, demeurant à Angers paroisse saint Pierre d’autre part
soubzmetant respectivement etc confessent avoir fait et font entre eux le contrat de mariage qui s’ensuit
c’est à savoir que ledit Conné en présence et du consentement de ladite Crannier sa mère qui a assuré avoir la charge et pouvoir de sondit mari et de Marin Rabulot son oncle et honneste homme Mathurin Poirier Me tailleur d’habits son parrain et ladite Mathurine Binet avecq l’advis et consentement de sadite tutrice et mère se sont promis et promettent prendre en mariage et espouser l’un l’autre en face de sainte église catholique apostolique et romains si tost que l’ung en sera requis par l’autre cessant tout légitime empeschement et avec tous et chacuns leurs droits noms et raisons et actions
et outre en faveur dudit mariage qui autrement ne serait fait consommé et accomply lesdits Gouraud et ladite Lermitte sa femme de luy suffisamment autorisée par devant nous quant à ce ont promis, sont, et demeurent tenus chacun d’eux seul et pour le tout sans division etc payer et bailler audit futur espoux en avancement de droit successif de ladite future espouse de ladite Lermitte sa mère la somme de 60 livres tz dedans le jour des épousailles et auparavant que ledit futur espoux soit tenu épouser ladite future épouse, laquelle somme de 60 livres demeurera et demeure mauble commun entre les parties, communauté estant acquise entre eux suivant la coustume de ce pays d’Anjou
suivant laquelle coustume ledit Conné futur espoux a constitué et constitue à ladite future espouse douaire coustumier
ce que les parties ont stipulé et accepté, auquel contrat de mariage et ce que dessus fait, tenir, dommage etc obligent lesdites parties respectivement etc mesme ledit Gouraud et sadite femme eux et chacun d’eux seul et pour le tout sans division renonçant et par especial au bénéfice de division d’ordre discussion de priorité et postériorité et encores ladite Lermitte au droit vélléien à l’espitre divi adriani si qua mulier à tous autres droits faits et introduits en faveur des femmes que luy avons donné à entendre estre tels que femme ne se peuvent obliger ne interceder pour autrui même pour leur mari sans avoir expressemen renoncé auxdits droits autrement elles en seraient relevées etc foy jugement condemnation etc
fait et passé à Angers maison desdits Gouraud et sa femme présents Gilbert Mingot Me coutelier et Julien Vieilleville demeurant en la paroisse St Michel du tertre et de Me Jehan Jolliviet praticien demeurant à Angers tesmoins, et Michel Gouraud fils dudit Gouraud establi demeurant à Angers
lesdites parties et témoins fors lesdits Gouraud Jollivet et Mingot ont dit ne savoir signer

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

PS (quittance de la dot de 60 livres) : Le dernier jour de juin 1606 avant midi par devant nous Jean Goussault notaire royal susdit ont été présents ledit Conné lequel a confessé avoir eu et receu dudit Gouraud ladite somme de 60 livres tz à luy promise par ledit Gouraud et sa femme par le contrat de mariage cy dessus et pour les causes d’iceluy …
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