Les femmes de Provins (77) étaient si évoluées que certaine signait avec son patronyme féminisé : Jeanne Moreau 1599

Introduction

Je vous ai déjà mis mon enthousiasme devant les innombrables signatures de femmes à Provins début 17ème siècle, et même la jolie signature de Jeanne Bobe. Voici maintenant, celles qui signaient leur nom au féminin. Certes, j’ai déjà rencontré ailleurs ce phénomène de féminisation du patronyme, mais je ne pense pas encore l’avoir vu en signature. Décidément, ces femmes de Provins étaient des femmes très évoluées.

signature de Jeanne Moreau en 1599 à Provins Ste Croix

Jacques LANGLOIS x Françoise MEUSNIER
1-Edmé LANGLOIS °Provins Ste Croix 26 janvier 1599 « baptisé Jacques fils d’honorable homme Jacques Langlois procureur au siège royal de Provins et Françoise Meusnier parrain honorable homme Edmé Baizela (s), Gilles Roussin hostelier marraine Louyse Moreau (s Morele) femme d’Anthoine Rabigois sergent royal »

 

Jeanne Bobe avait une magnifique signature, Provins 1587

Introduction

Je suis depuis 8 semaines en admiration sur les innombrables signatures de femmes au 16ème siècle à Provins. Mais en voici une encore plus admirable car elle a ajouté une floriture et même assez extraordinaire

Mes ascendants FAUCHON étaient apothicaires de 1554 à 1668 dans la maison touchant l’Hôtel-Dieu de Provins.

Extraordinaire signature de Jeanne Bobe

Il y a 4 paroisses à Provins : Sainte Croix, Saint Pierre, Saint Quiriace et Saint Ayoul. Ici nous sommes à Sainte Croix en 1587. Les actes sont assez souvent difficilement lisibles, ainsi le prénom « Jeanne » semble curieux dans la rédaction du prêtre. Elle semble « femme d’Alexandre Legrand » et je ne la trouve pas dans les relevés du Cercle Généalogique de la Brie, pas plus que sur Geneanet et Roglo. Pourtant quelle magnifique signature :

à tout bien pensé, après relecture, je pense que la floriture après la signature de Jehanne Bobe n’est pas d’elle, mais du prêtre tout content d’arriver au bas de sa page et d’y porter sa marque !

Sydrac, un prénom rarissime

Introduction

Je descends de Sydrac FAUCHON °Provins St Pierre (77) 6 novembre 1557 x /1583 Elisabeth/Isabelle LECOURT
Ce prénom, rarissime, n’est pas celui d’un saint[1], mais d’un nom de l’ancien testament qui mérite la sainteté.

Voir mon étude de la famille FAUCHON de Provins (77)

[1] Même le « Dictionnaire hagiographique, ou Vie des saints et des bienheureux honorés en tout temps et en tous lieux depuis la naissance du christianisme jusqu’à nos jours avec un Supplément pour les saints personnages de l’Ancien et du Nouveau Testament et des divers ages de l’Eglise…. par M. l’abbé Pétin… 1850 » ne donne aucun Sidrac ou Sydrac.

Ce prénom rare me rappelle mon enfance, je vous confie pourquoi.

Histoire de Sidrac

Sydrac fut l’un de ces 4 jeunes brûlés vifs pour avoir refusé d’adorer la statue d’or que Nabucodonosor avait fait ériger.
Leur histoire est mal exprimée sur Internet, et il convient de préférer la lecture de l’ancien testament, qui est bien plus clair surtout sur le site d’AELF. Voici les principales lignes concernant Sidrac :

  • LIVRE DE DANIEL
  • La troisième année du règne de Joakim, roi de Juda, Nabucodonosor, roi de Babylone, arriva devant Jérusalem et l’assiégea.
  • … Le roi ordonna à Ashpénaz, chef de ses eunuques, de faire venir quelques jeunes Israélites de race royale ou de famille noble.
  • … Parmi eux se trouvaient Daniel, Ananias, Misaël et Azarias, qui étaient de la tribu de Juda.
  • … Le chef des eunuques leur imposa des noms : à Daniel celui de Beltassar, à Ananias celui de Sidrac, à Misaël celui de Misac, et à Azarias celui d’Abdénago.
  • … Et ces trois hommes, Sidrac, Misac et Abdénago, tombèrent, ligotés, au milieu de la fournaise de feu ardent.
  • … Or ils marchaient au milieu des flammes, ils louaient Dieu et bénissaient le Seigneur.

Beaucoup ont écrit, entre autres Voltaire[1] et Jean-Paul II, le 14 mai 2003 – Cantique d’Azarias dans la fournaise

Lorsque j’étais une toute petite fille, à l’école religieuse de St Jacques, on nous avait raconté ce passage de l’ancien testament, et j’avais été profondément marquée à l’idée de ces jeunes morts en chantant dans la fournaise ! Aujourd’hui, à 86 ans, je prie chaque jour pour tous les martyrs quotidiens actuels toujours nombreux et je les admire.

[1] Œuvres complètes de Voltaire, Garnier, 1880, tome 30 (p. 261-264).