Dieu ne sépare pas les couples, le droit funéraire Français actuel non plus

Je peux vous certifier, pour avoir les 2 volumes du droit funéraire (DUNOD) que jamais en France on ne peut interdire l’inhumation du second décédé du couple près du premier
Mais certains généalogistes l’ont fait. Je vois cette horreur sur Geneanet où certains donnent le décès de Pierre Aumont époux de Julienne Jouguest :

Inhumé dans l’église Pierre Aumont  90 ans environ, présents Thomas Heuzé (s) et Pierre Duchesnay (s)


Julienne Jouguest est inhumée « Beauchêne 21 mai 1724 Julienne Jouguet veuve de Pierre Aumont, dans le cimetière, 60 ans environ, présents Julien Gigant prêtre et Louis de Bonne Chose » Cet acte donne bien son état civil, donc c’est bien elle, mais jamais on ne l’aurait séparé de son mari dans la tombe, et on l’aurait mise à l’église et non dans le cimetière, donc celui qui est inhumé le 24 avril 1719 n’est pas son mari. Or, on sait fort bien qu’il existe 2 Pierre Aumont contemporains, car autrefois en cas d’homonymes contemporains les prêtres avaient parfois la gentillesse de nous le préciser, en écrivant « fils d’untel », et l’époux de Julienne Jouguet est libellé « Pierre Aumont fils d’Eustache » sur le baptême de leur fille Louise le 8 novembre 1689 à Beauchêne (61).  Ce libellé nous donne la certitude de l’existence d’un homonyme. En conclusion, l’acte de 1719 n’est en aucun cas l’époux de Julienne Jouguet, et si on ne trouve pas son décès c’est qu’il est décédé ailleurs, car les cloutiers de Beauchêne (ils sont quasiment tous cloutiers à Beauchêne) livraient leurs marchandises fort loin et cela n’était pas rien, car ils fabriquaient à Beauchêne et paroisses voisines tous les clous d’ardoise.

Testament de Gilles Chesnais, Beauchêne (61) 1746

J’ai des ascendants dans l’Orne dont une famille CHESNAIS, et voici un nouvel acte notarié concernant cette famille. J’avais déjà le contrat de mariage en 1736 et la dot de Gillette Aumont se montait à plus de 700 livres. Il meurt 10 ans après laissant 4 enfants et elle lui survit 47 ans sans se remarier. Mais avant de mourir si jeune, Gilles Chesnais a eu le temps de faire son testament, et à cette époque, les prêtres étaient tout à fait autorisés à recueillir les volontés du mourant, et comme vous allez le constater à la fin de cet acte, ils allaient ensuite déposer ce testament chez le notaire pour que l’acte devient authentique et s’applique. Il faut dire que l’agonie n’était jamais longue autrefois, et que le notaire n’aurait pas eu le temps d’arriver, car il n’y a pas de notaire à Beauchêne, mais il faut aller à Tonchebray.
Gilles Chesnais est voiturier et en mourant à 31 ans, il possède tout de même 1 275 livres, donc gère des biens et il explicite fort bien ses volontés, et je me suis toujours demandée comment autrefois on pouvait mourrir aussi vite mais rester tout de même aussi sain d’esprit juste 24 h avant de mourir.
Comme souvent autrefois, il est tuteur d’une nièce mineure, et si j’insiste ici sur cette tutelle c’est qu’autrefois les décès jeunes étaient si fréquents que les tutelles de proches étaient très fréquentes.

Cet acte est aux Archives Départementales de l’Orne, AD61-4E80/624 – notariat de Tinchebray (Orne) – Voici sa retranscription

Le 26 octobre 1746 après midi, nous curé de Beauchêne soussigné nous sommes ce jourd’huy exprès transporté au village du Bechet de notre dite paroisse en la maison de Gilles Chenais voiturier fils feu Julien, lequel étant au lit malade mais sain d’esprit et d’entendement, craignant d’être surpris de la mort dont il connaît l’incertitude, après avoir donné ordre à ses affaires spirituelles a voulu aussi arranger ses temporelles et nous a prié de recevoir son présent testament et de rédiger par écrit ses dernières volontés qu’il nous a lui-même distinctement déclarées de la manière qui suit. Premièrement il veut qu’après son décès son corps soit inhumé en les cendres de ses ancêtres et qu’il lui soit fait pour le repos de son âme un trentain par services après celui de son inhumation. Item il a déclaré nommer pour tutrice de ses enfants la personne de Gillette Aumont son épouse leur mère qui a bien voulu accepter cette qualité pour la bonne amitié qu’elle leur porte et à son mari, pour tuteur particulier Julien Robinne de cette paroisse présent en personne et acceptant, pour parents délégués Michel Aumont et Julien Besnard de cette même paroisse, aussi présents et acceptants, pour avocats conseils à Tinchebray maîtres Lelievre et Leboucher par l’avis desquels ladite Gillette Aumont tutrice principale sera tenue de se conduire et gouverner en ladite qualité. Item il nous a déclaré délaisser et abandonner à ladite son épouse tutrice principale la totalité de son revenu qu’il estime à 50 livres par en pour la nourriture entretien et éducation de leurs communs enfants et ce jusqu’à la majorité de l’aîné âgé de 8 ans, les droits de viduité ou douaire de ladite tutrice par ledit abandonnement confondus, aux charges à elle d’entretenir les maisons de couverture, de payer les deniers dûs au roy de quelque nature qu’ils soient avec les rentes seigneuriales autant d’années qu’elle jouira du revenu ainsi qu les renets dues à l’église de Beauchêne. Item il veut qu’en cas que quelqu’un de ses enfants vienne à mourir ladite tutrice leur mère jouisse du même revenu pour la subsistance des autres. Item il veut d’après son décès ladite tutrice son épouse fasse faire répertoire de ses titres contrats et obligations seulement et au regard de ses meubles morts et vifs de toute espèce argent et son autre deub sans obligation, nous a déclaré qu’après qu’il a tout compté supputé et estimé chaque chose en particulier il a trouvé que tout se monte ensemble à la somme de 1 275 livres dont il ne veut qu’il soit fait autre répertoire que le présent et en saisi comme du jour de son décès ladite son épouse lui donnant pouvoir de se faire payer de ce qui peut être deub sans obligation comme si s’étoit lui m ême ainsi que d’en disposer à charge de tenir compte des deux tiers de ladite somme de 1 275 livres à ses enfants en deniers ou quittance et sans qu’elle soit tenue à aucuns intérêts à moins qu’elle en reconvolle en secondes nopces. Item il veut que s’il se trouve quelques grosses réparations aux murs de la maison manable ledites réparations se fassent aux frais de la tutrice à quoi elle a consenti. Item il entend encore obliger ladite tutrice son épouse à rendre compte à la mineure de feu Jean Chenais son frère ou au tuteur qui sera établi en sa place du temps de sa gestion seulement le tout par elle accepté et consenti en outre les susdits par Julien Duchene, Laurent Robbé, André Gigan Alexandre Heusé Julien Godier Jacques Aumont fils Pierre, Pierre Godier, Julien Aumont fils Jean, Jean Lechatelier, Simeon Surville tous parents paternels et maternels desdits enfants, en présence desquels et de Me Denis Garnier prêtre vicaire de ce lieu et Julien Aumont témoins à ce appelées, tous de la paroisse de Beauchêne, devant nous Gabriel Lelievre tabellion royal à Tinchebray soussigné le 31 octobre 1746 après midi, a comparu Me Jean Garnier prêtre curé de la paroisse de Beauchêne lequel nous a fait le dépôt du testament de feu Gilles Chesnais voiturier de la paroisse de Beauchêne qu’il a reçu et écrit de sa main le 26 de ce mois.

Les verriers de Nantes en affaire avec ceux d’Angers : 1612

en fait de verriers, il semble que le vocabulaire est alors assez brouillé, car il doit s’agir de vitriers, qui posent des vitres.
Cette semaine vous allez rester dans le verre, car le verre fut mon premier emploi, en 1960 j’avais trouvé mon premier emploi au loin (enfin loin de Nantes) à Bagneaux sur Loing. Cette usine, l’une des premières usines de France en 1753, toujours en fonctionnement avec entre autres la vitrocéramique de vos tables de cuisson et autres, fabriquait alors des tas de verres spéciaux allant du Pyrex, aux écrans de télé (alors si énormes avec leur tube).
C’est dire que j’aime le verre et c’est aussi la raison pour laquelle j’ai une page sur mon site sur les verriers normands.

Je vous invite cependant à aller faire le point sur le verre à l’époque qui nous concerne, car seules les classes aisées avaient alors du verre aux fenêtres, et n’oubliez pas que le verre plat n’existait pas encore avant Louis XIV.
Donc voyez le site VERRE ET FENETRE qui vous dresse une magnifique histoire des fenêtres d’alors. Je vous recommande très vivement tout ce site, sérieux.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 11 janvier 1612 après midi, en la cour royale d’Angers devant nous René Garnier notaire d’icelle, personnellement estably Me Martin Gueri marchand verrier demeurant aux Marchys de Nantes estant de présent Angers soubzmectant confesse avoir quité cédé délaissé et transporté quite cèdde délaisse et transporte à Jehan Aumond marchand verrier demeurant Angers paroisse de la Trinité présent et acceptant la somme de 8 livres audit Gueri deue par Mellet Cherbonnier marchand demeurant en Bressigné par obligation passée soubz le conte de Brissac par Coulleon notaire le 25 septembre dernier laquelle minute d’obligation ledit Gueri a baillée audit Aumond, icelle minute estant en demie feuille de papier, pour s’en faire paier par ledit Aumond ainsi qu’il voira estre comme l’eust fait et faire pourroit ledit Gueri et à ses frais luy a cédé ses droits et la mins et subrogé en ses droits d’hypothèques et priorité à acquis par le moien de ladite obligation et constitué son procureur irrévocable quant à ce pour s’y faire subroger en justice si besoing est et garanti ladite somme estre bonne et vallable et bien payable et n’avoir rien reçu sur icelle, et est faite la présente cession délais et transport pour pareille somme de 8 livres que ledit Guéri debvoit audit Aumond pour marchandie que ledit Aumond luy auroit vendue baillée et livrée dont il s’est contenté, à laquelle cession et tout ce que dessus est dit tenir etc garantir etc s’oblige ledit Hueri luy ses hoirs etc et acceptent les dites parties juridiction devant messieurs les juges consuls d’Angers qu’ils apointent à juges naturels en ce regard, encore que ce ne soit pour marchandie, renonçant à décliner de juge et juridiction, foy jugement et condemnation etc fait Angers en présence de Jehan Vignault Gilles Restault et Me Anthoine Garnier demeurant Angers tesmoings, ledit Gueri dit ne savoir signer

Odile Halbert – Lorsque vous mettez mes travaux sur un autre site ou base de données, vous enrichissez leurs propriétaires en leur donnant toujours plus de valeur marchande dans mon dos

Contrat de mariage de Julien Duchesnay et Gilette Gigan, Beauchêne (Orne) 1706

Vous savez maintenant que les dots dans l’Orne étaient payées sur plusiieurs années, parfois tard, mais le contrat de mariage donnait le plus souvent sur 5 ans ou envirion.
Hier, c’étaient les parents de Gilette Gigan et il avaient la somme de 200 livres payée par virements annuels de 15 livres et pire le premier paiement commence un an après le mariage. Et il faudra donc attendre presque 20 ans après le mariage pour avoir vu les 200 livres !
Mais ici, nous sommes 20 ans plus tard, et le père Gigan est déjà décédé, et les revenus sont en baisse, soit 80 livres, toujours à commencer un an après les épousailles et par des virements annuels de 8 livres donc 10 ans de virement ce qui met la fin de paiement 11 ans après les épousailles.

    Voir mes CHENAIS
    Voir mes GIGAN
    Voir mes AUMONT
    Voir mes DUCHESNAY
    Voir mes DUMAINE

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales de l’Orne, AD61-4E80/530 – vue 70-71/134 – notariat de Saint-Cornier-des-Landes – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 3 janvier 1716 au lieu Ducreche paroisse de Beauchesne avant midy devant nous tabellions soussignés, pour parvenir au mariage entre Julien Duchesnay fils de feu Pierre Duchesnay et Julienne Aumont ses père et mère d’une part et Gillette Gigan fille de feu Jacques Gigan et de Jeanne Chesnays ses père et mère d’autre part, tous de ladite paroisse, et à ce a eté présente ladite Jeanne Chenays veufve dudit defunt Jacques Gigan laquelle en ladite qualité pourveu que ledit mariage soit fait et accompli et toutes les cérémonies de notre mère la ste église catholique apostolique et romaine duement accomplies et observées pour partager ladite Gigan sa fille de la succession légitime qu’elle pouroit espérer des biens meubles et immeubles de ses père et mère a promis et par le présent s’oblige payer aux futurs mariés scavoir est la somme de 80 livres pour don pécunier de laquelle somme en sera remplacé par ledit futur espoux les deux parts pour tenir nom costé lignée de ladite Gigan sous le plus bien et mieux apparaissant de ses immeubles, laquelle somme de 80 livres payable par termes par ladite Chesnaye savoir est le premier la somme de 8 livres du jour des épouzailles en un an, et ainsi d’an en an jusques au parfait payement de ladite somme de 80 livres, et la somme principale restera pour don mobil et en outre ladite Chesnaye a promis donner auxdits futurs un lit garni couette traversiers et orilliers courtine et rideaux tel qui l’est dans la maison et qu’il a été montré audit futur à ladite future, auquel ils se sont contentés, et pour la castalogne la somme de 8 livres, avec un grand coffre de bois de chesne fermant à clef tel qu’il est de la maison et qu’il a été montré auxdits futurs, et desquels ils se sont contenetés, en outre a promis ladite Chenaye 6 coiffes, 6 mouchoirs, 6 serviettes nappes de toile que ladite fille sorte à présent, 4 livres de vaisselle d’étain neuves tous lesdits meubles seront livrés au jour des espouseilles particulièrement le lit et linge et au cas que ladite Chesnaye soit redevable de quelque partie du linge, elle s’oblige le fournir avec la moitié de la vaisselle du jour des épousailles en deux ans, et ainsi à ce moyen et en ces termes les parties sont demeurées à un et d’accord, en la présence de leurs parents et amis se sont donné la foy de mariage et promis s’épouser à la première requisition que l’un fera à l’autre, présents à ce Julien Dupont prêtre curé de ladite paroisse, Julien Chenais oncle de ladite Gilette Gigan, Julien Duchesnay et Loy Robinne, Olivier Duchesnay oncle dudit Julien Duchesnay, Julien Gigan frère de ladite fille, Antoine de la Co…, Me Julien Gigan prêtre temoins et est en outre accordé entre les parties qu’il ne courra aucun intérest de la somme que du jour et échéance du dernier payement

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog.

Contrat de mariage de Jacques Aumont et Marie Roulleaux, Beauchêne (Orne) 1718

Je mets ici les 3 contrats de mariage d’une fratrie, dont je ne descends pas, mais qui montre un point curieux. En effet, les dots des 3 futures épouses sont respectivement, en argent, de 1 000, 700 et 150 livres ce qui est une différence énorme.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales de l’Orne, AD61-4E80/567 – vue 69/234 – notariat de Saint-Cornier-des-Landes – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
ATTENTION,
l’orthographe et la grammaire du notaire laisse beaucoup à désirer
et je vous laisse en juger vous-même

Le 23 novembre 1718 au lieu et village de la Vente en la paroisse de Beauchesne viron miry y devant les notaires royalx de la chastelenie de Tinchebray, pour parvenir au mariage qui au plaisir de Dieu sera fait en fasse de nostre maire la scainte église catholique apostolique et romaine par entre Jacques Aumont fils de deffunt Jacques et de Marie Leviel sept père et maire d’une part, et de Marie Roulleaux fille de deffunt Alexandre Michel Roulleaux vivant sieur de Monclément et de deffunte damoiselle Anne Ruault cest paire et maire d’autre part, tous de ladite paroisse de Beauchaine, lequel a pour s’extre respectivement donné la foy de mariage et promis s’épouser l’un l’autre à la première requisssision qui en sera faite par l’un d’eux et les solemnité de l’église deubment observée et pourveu que ledit mariage soit ainy fait et acomply ont esté présents en leurs personnes chaquuns de Laurent et Jacques Roulleaux fraire sieur de la Vente et du Tallis fraire de ladite fille, lesquels ayant eu le présent pour agréable ont promis et se sont obligé donner audit futur expoux pour toute et telle part que ladite fille pouroit expérer tans de la succession de cest dit paire et maire tant mobilliaire et immobilière la somme de 700 livres pour le payement de laquelle somme ledit sieur de la Vente et du Tallis donneront audit futur marié les fernier ?? qu’il s’obligera leur payer 50 livres par an qui commencera à louer pour lesdites 50 livres du jour de la selebrasion dudit mariage en deux ans jucque au parfait payment de ladite somme de 700 livres et seront tenu ledit sieur de la Vente et du Tallis de maistre aux mains dudit futur expoux un bail sur le fernier ??? qu’il luy vaudera dounai pour s’en faire payer comme ses termes qui echoiront ainsy que lesdits cédant pouvoit faire et lequel futur expoux sera tenu de se faire payer comme ledit terme eschoiront, laquelle somme de 700 livres a esté présentement actuellement consignée et venu plassée sur le plus cler et mieux apparent de tous les biens meubles immeubles dudit futur expoux en exemption de toute vente mobilière et immobilière, et à l’égard des meubles ledit sieur de la Vente et du Tallis se sont soliderement obligé chaquin pour son effet payer (une ligne en bas de la page totalement repliée et froissée sur elle-même et illisible) du jour de leurs expousalles qui est pour le linge qu’on auroit donné à ladite future expouse de plus leurs sera donné et livré comme devant un habit d’étamine avecque une jupe de dessous, un lit composé de cote un traversier oreillier une catalogne de lit un demy tour de lit de sarge de Caen, un grand coffre, une perre de presses ou armoire, trente livres d’étain commun ouvray ?? une poele d’érain du cours de 4 à 5 livres, un capot, une vache et deux genissons de deux ans, lesquels meubles seront livrés dans deux ans du jour de leurs expousalles et depuis sont convegnu que le lit et abit seront livrés la veille des expousalles, et auquel principal et meubles ledit sieur de la Vente et du Tallis se sont obligés solliderement chacun pour son effet sans qu’ils puisses estre prenable l’un pour l’autre et dont du tout ce que dessus lesdits futurs expoux ont dit estre comptens pour toutes parts de successions et pour cete effait ledit futur expoux a gagé douaire à ladite future expouze qui commensera à courir comme du jour du décès sans qu’il luy soit bessoin d’en faire aulcune demande judissière, dont du tout lesdites parties ont dit et déclaré estre d’acort et comptent aux présences de Julien Aumont fraire dudit futur expoux, Julien Gigan prêtre, Louis Antoine de Bonnechose escuier sieur de Premont, Me Charles Lemaistre conscaillier du roy en l’élextion de Domfront, Charles de Vaubouré escuier de Lozinière, Jacques Christophle Guillout sieur de la Maulaie, Me Louis Dumont greffier de … à Tinchebray, Jean Godier sieur de la Chapelle, Pierre Aumont, Jacques Jouguet, Jullien Duchemin, Thomas Robbes, Jullien de la Chasse, Jean Leviel, Clément Dumaine, Guillaume Dumaine, Jacques Jouguet fils Nicolas et autres tous parents et amis desdits affidés

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog.

Contrat de mariage de Julien Aumont et Marguerite Thomas, Beauchêne et Yvrandes 1711

la dot est élevée, soit 1 000 livres plus meubles et trousseau, mais comme nous avons l’habitude de le constater pour la Normandie, le paiement n’est pas immédiat et si différé qu’il arrivera 500 livres un an après le mariage, puis 100 livres par an, ce qui fait dans le meilleur des cas, et si aucun paiement n’est retardé, 7 ans pour voir toute la somme !
Le marié travaille avec son père au commerce de celui-ci, hélas on ne sait pas de quel commerce il s’agit, mais quoiqu’il en soit, les Normands avaient la bosse du commerce au loin. Mais compte-tenu de la dote de la future, élevée pour une famille de commerçants, il s’agit manifestement d’un commerce important.

    Voir ma famille AUMONT de Beauchêne et les autres du même nom.
    Voir mes pages de Normandie

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales de l’Orne, AD61-4E80/551 – notariat de St-Cornier-des-Landes – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 5 juillet 1711 pour parvenir au mariage qui au plaisir de Dieu sera fait et accomply en face de nostre mère ste église romaine par entre Julien Aumont fils Jacques et de Marie Leviel d’une part de la paroisse de Beauchesne et Marguerite Thomas fille de Philippe et Anne Deslandes d’autre de la paroisse d’Yvrande
ledit Philippe Thomas père présent en faveur duquel mariage a promis à sadite fille et sondit futur pour les partages tant de sa succession que de celle de ladite Deslandes mère la somme de 1 000 livres avecq un lit garny de coettes traversier oreillers couverture et rideaux, un habit, un coffre ou armoire et du linge et trousseau à la discretion de ladite Deslandes mère, lesquels meubles seront livrés au jour des épousailles, et pour le principal en sera payé dudit jour des épousailles en un an 500 livres en argent ou rente foncière et à faute en paiera l’intérest pour fond, et les 500 livres restant les paiera scavoir dudit jour des épousailles en 4 ans 100 livres, pareille somme un an après et ainsi d’an en an 100 livres jusqu’à fin de payement desdites 1 000 livres sans toutefois qu’ils soient exigibles engendrent aucun intérest que depuis le dernier terme eschu dans lequel temps il sera obligé payer ladite somme de 500 livres ou rente foncière ou fond à la valeur de ce qui pourra rester de deub, laquelle somme de 1 000 livres et meubles ladite fille a retenue pour dot au cas qu’elle survive ledit futur, et aussi si elle le précède de mort sans hoirs elle en retient seulement la somme de 700 livres, le surplus et meubles elle délaisse à sondit futur pour don de nopces et aussi en cas qu’il y ait des enfants dudit mariage ladite somme de 1 000 livres restera entièrement en dot
en la présence aussi dudit Jacques Aumont père dudit futur lequel a eu le présent pour agréable et s’est obligé nourrir et entretenir lesdits futurs et leurs hoirs chez luy comme les enfants parce que ledit futur son fils luy aidera comme il a accoutumé de faire son commerce et n’aquereront aucune communauté de biens ensemble, pourra seulement ledit futur en son particulier faire valoir le provenant de son mariage ainsi qu’il advisera bien sans que sans que ledit son père y puisse rien prétendre ne demander, et aussi s’ils ne pouroient compatir ensemble ledit Aumont luy abandonnera la jouissance de la terre de Labon… et maison de la Palu à luy appartenant
et a ledit futur gagé plein douaire à ladite future le cas offrant sur tous ses biens présents et advenir du consentement audit Aumont père, lequel en cas qu’il survive ledit futur son fils a promis payer à ladite future chacun an la somme de 30 livres en attendant plus ample douaire sur le lot et partage qui escherait à son mary, lequel douaire commencera à courrir du jour de la dissolution dudit mariage sans que soit besoin de faire aucune demande ni acte judiciaire, le tout en outre les autres droits à elle acquis par la coustume,
et à ce moyen et conditions lesdits futurs se sont donné la foy et promis s’épouser à la première réquisition de l’un ou de l’autre, en présence de Me Julien Dupont prêtre curé de ladite paroisse de Beauchesne, Louis Antoine de Bonnechose escuier sieur de Premont, Jacques Aumont frère dudit afidé, Robert Jounin sieur des Mapières, amis et parents desdits afidés témoins

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog.