Germain Lecourt acquiert une maison rue Hugues le Grand, Provins 1502

Introduction

Je descends de Sydrac FAUCHON °Provins St Pierre 6 novembre 1557 x /1583 Elisabeth/Isabelle LECOURT que je ne remonte pas à ce jour, mais voici, à tout hasard un Germain Lecourt marchand rue Hugues Le Grand en 1502, rue qui relevait de la paroisse Saint Ayoul, la plus peuplée de Provins, mais aussi rue possédant encore ces magnifiques maisons anciennes… et sans doute celle de Germain Lecourt. (photo Google Street view 2025)

la vente à rente perpétuelle

Ce type de vente serait apparu début du 16ème siècle suite à l’interdiction par le pape de certaines formes de prêts à intérêts peu admis par l’église… La quasi majorité des ventes foncières que j’ai relevées sur Provins 1558-1562 étaient à rente perpétuelle. Ici, je suis en 1502 et on trouve déjà la rente perpétuelle, mais sur l’acte d’acquêt fait par Germain Lecourt, cette rente perpétuelle prend une forme très particulière. En effet elle est de 50 sols par an par trimestre, mais une partie et seulement une partie est rachetable dans les 3 ans, le reste sera perpétuel. Donc Germain Lecourt aura 3 ans pour racheter 20 fols de rente pour 20 livres mais devra payer perpétuellement 30 sols par an. Et bien sûr, toutes ces rentes faisaient partie des héritages et étaient bien connues de tous les héritiers…

Germain Lecourt rue de Hue le Grand, 1502

 

AD77-1056E586 Dechoisy notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1502.09.16 vue 3061 – Jehan Denet taillandier demourant à Provins recognait avoir baillé et promis garantir etc à Germain Lecourt marchand demourant audit lieu preneur pour luy ses hoirs la moitié d’une maison et lieu comme il se comporte dont l’autre moitié est et appartient audit bailleur tout à ung feste assis audit Provins en la rue Hue le Grant, ladite moitié tenant à l’autre moitié d’icelle audit bailleur appartenant d’une part d’autre costé … fossote à cause de Sainct Ayoul dudit Provins d’un bout par devant au pavé de ladite rue et par derrière au jardin cy après déclaré – Item ung jardin assis et tenant de ladite maison par derrière contenant en longueur 6 toises et de largeur depuis icelle maison 17 pieds ou environ tout jusques à la rue de la Charbonne ? faisant le bout dudit jardin, tenant d’une part audit bailleur et d’autre à une ruelle, pour en jouir user etc par ledit preneur ses hoirs etc dès maintenant à toujours perpétuellement moyennant la somme de 50 sols tz de rente annuelle et perpétuelle que pour ce ledit preneur et ses hoirs seront tenus payer chacun an audit bailleur ses hoirs aux 4 termes de l’an acoutumés à payer loyers de maison audit Provins Noel Pasques Saint Jehan Baptiste et Saint Remy par égal portion à commencer le premier paiement audit jour de Noel prochainement venant et de là en continuant etc et desquels 50 sols tz de rente ledit preneur ou ceulx qui auront cause de luy dudit hérigage en pourront rachecter 20 sols dedans 3 ans prochainement venant paiant 20 livres pour le principal à ung paiement francs et quites audit bailleur avec les arrérages etc en ce faisant ladite rente n’aura plus de cours et pour 30 sols tz à tousjours et sera tenu ledit preneur payer chacun an 8 deniers de cens aux religieux de Saint Ayoul au jour St Remy …

Don d’un quartier de vigne par Jacques Miracle à son neveu, Provins 1502

Introduction

Les actes des notaires de Provins montrent une vie sociale totalement différente de ce que j’ai observé en Anjou. En effet, en Anjou, j’ai observé que les exploitants agricoles alors appelés closiers ou métayers, travaillaient une terre qui ne leur appartenait pas mais prise à bail à moitié de récolte pour un nombre d’années fixées. Or, à Provins, ils sont laboureurs ou vignerons de terres qui leur appartiennent à rente annuelle et perpétuelle. Et j’observe parfois qu’ils sont amenés à donner leur terre à un proche ou un tiers lorsque sans doute ils n’ont pas d’héritiers … Bref, ici je vous montre un acte de don de terre à un proche, chose que je n’avais jamais rencontré en Anjou puisque les exploitants agricoles n’étaient pas propriétaires de leur exploitation.

Don de Jacques Miracle, Provins 1502

AD77-1056E586 Dechoisy notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1502.09.09 vue 3055 – Jacques Miracle vigneron demeurant à Provins recognait avoir donné ceddé etc par don irrévocable à tousjours et promis garantir de son fait et obligation seulement à Pierre Miracle fils de Jehan Miracle nepveu dudit Jacques demourant audit lieu ad ce présent et acceptant pour luy ses hoirs la moitié par indivis d’une pièce de vigne contenant environ ung quartier dont l’autre moitié appartient audit acceptant sis au lieu dit Paumenelle au finage de Provins tenant d’un costé à Mathurin Lecourt d’autre audit recognaissant d’un bout aux héritiers Me Symon de Saint Benoist, audit recognaissant appartenant par retrait qu’il en avoit naguères fait de Georges Rousseau pour les causes contenues es lettres dudit retrait qu’il a baillées pour toutes garanties …

Michau Larcher vend sa maison couverte de feurre, Provins 1502

Introduction

Les fonds des notaires de Provins des années 1500-1560 contiennent beaucoup de ventes foncières à rente annuelle et perpétuelle. Outre la terre, on rencontre souvent des maisons, mais le plus souvent ce n’est qu’un partie de la maison. Les maisons sont souvent couvertes de tuiles, mais je rencontre aussi couvertes de chaume, et j’ai aussi plusieurs fois rencontré les maisons couvertes de feurre.

le feurre : paille de seigle pour couvrir les maisons

C’est le Dictionnaire du monde rural de Michel Lachiver, 1997, qui donne la définition du feurre, comme étant une paille longue de seigle pour empailler les chaises et couvrir des maisons.

Michau Larcher vend sa maison couverte de feurre

AD77-1056E586 Dechoisy notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1502.09.06 vue 3050 – Michau Larcher âgé de 25 ans ou environ fils de Jehan Larcher maçon, usant et jouissant de ses droits comme il a dit recognait avoir vendu cédé au temps cy après déclaré et promis garantir à messire Guillaume Thouzet prêtre demourant à Provins acheteur la moitié par indivis d’une maison couverte de feurre le lieu comme il se comporte dont l’autre moitié appartient à Guillaume Delecage par acquest qu’il en a fait de Liguet Larcher frère dudit vendeur aussi audit Provins au lieu appelé les Roises en la rue de la Verrière …

En 1502 le cardeur ne peignait pas la laine il la pignait, Provins

Introduction

De nos jours encore on carde la laine avec des peignes, et même à la main. On appelait autrefois ce métier « cardeur et peigneur de laine ». Mais en 1502 le peigneur s’écrit pigneur car on prononçait sans doute le mot PEIGNE un peu trop PIGNE… Comme je rencontre souvent ce PIGNEUR je vous mets ici un exemple.

 

AD77-1056E586 Dechoisy notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1502.09.01 vue 3038 – Huguet Thierry pigneur et cardeur et Marion sa femme à cause d’elle fille de feu Jacquet Ferant auctorisée suffisamment de sondit mary demeurant à Provins recognurent avoir vendu cédé à toujours et promis garantir à Pierre Garnier sergent royal audit Provins ad ce présent acheteur pour luy ses hoirs une piece de vigne contenant demy arpent ou environ comme la piece se comporte assise sur le pavé de Culoison près Provins devant la fontaine de Sainct Siloe qui fut audit feu Jaquet Ferant père de ladite venderesse et dont elle est héritière … moiennant 10 livres 10 sols tz en argent …

Les 7 héritiers de feu Denis Ponceau procureur à Provins sont en procès pour les partages, 1562

Introduction

Voici encore un exemple de la richesse des fonds notariés de Provins en 1555-1562. L’acte ci-dessus, fort long car 5 pages, donne non seulement tous les 7 enfants mais aussi leurs conjoints et ensuite tous les biens bornés etc… Et pourtant, je suis abasourdie face à cette richesse d’informations, car sur Internet il semble qu’aucun généalogiste ne remonte à ces Ponceau… Pire, moi qui courageusement indexe et retranscrit ces fonds, je ne trouve aucun des mes ascendants mais des milliers d’informations de filiations pour les autres familles… Qu’importe, je compte bien ne pas me décourager et quand je ne serai plus de ce monde, mes travaux seront sans doute un jour utiles à quelqu’un…

Les héritiers de Denis Ponceau procureur à Provins, 1562

les vues de ces 5 pages sont à demander au CGHSM. 

1562.03.10 -p435-439 vue 460-464 … honorables hommes Balthasard Bourgeot marchant demourant à Coulomniers se faisant fort de Marte Ponceau sa femme paravant veufve de feu Me Simon Rubontel, Jehan Froment marchant bourgeois de Provins soy faisant fort de Marie Ponceau sa femme, Estienne Courcessin sergent royal audit Provins aussy soy faisant fort de Magdaleine Ponceau sa femme, Gaspard Delaserne soy faisant fort de Françoise Ponceau sa femme, Denis Ponceau fils de feu Me Denis Ponceau en son vivant procureur à Provins, Claude Prive marchant (f°2) boulanger demourant audit Provins au nom et comme tuteur et curateur de Jehanne Ponceau suyvant la permission à luy faicte en justice le 19 mai 1562, lesdites Marte Marie Magdaleine Françoise Denis et Jehanne enfants et héritiers chascun pour une 7ème partie de feu maistre Denis Ponceau en son vivant procureur audit Provins et Françoise Faussart jadit sa femme disant comme procès ait esté meu par devant monsieur le bailli de Provins ou son lieutenant entre lesdites parties pour raison du partage des biens meubles et immeubles desdits deffunts maistre Denis Ponceau et sa femme …

André Leclerc maçon tailleur de pierres, la Croix en Brye 1562

Introduction

Les maisons n’étaient pas toutes en bois autrefois, et voici près de Provins en 1562 un tailleur de pierres qui est aussi le maçon. Je songe beaucoup aux maisons de pierre qui brûlaient un peu moins que celles en bois comme à Los Angeles encore… de nos jours…
Les ventes de pièces de terre sont fréquentes dans les fonds des notaires de Provins en 1555-1562 mais en grande majorité elles ne sont pas payées en argent mais en rente perpétuelle. Ici vous allez donc voir un exemple de vente en argent et selon les études des historiens seule une partie aisée de la population pouvait se permettre l’argent pour de tels achats, donc le tisserand n’est pas si pauvre qu’on pourrait le supposer.

Vente d’une pièce de terre en 1562

AD77-1056E475 Ponthus Baisela notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1562.05.23 -p433 vue 458- Furent présents en leurs personnes André Leclerc maçon tailleur de pierres demourant à la Croix en Brye et Jehan Leclerc potier d’estaing demourant à Provins lesquels recognurent et confesserent avoir vendu ceddé quicté transporté et délaissé et promirent garantir à Jehan Leroy tixerant en thoilles demeurant à Lapsaulus paroisse de Nangis ad ce présent acheteur et acquéreur ung quartier six perches de terre ou environ assis au finage de la Croix en Brye au lieudit la rue de Bafou tenant d’une part à Claude Bontonne d’aultre audit acheteur d’un bout sur ladite rue de Bafou et d’aultre sur plusieurs auxdits vendeurs appartenans à cause et par le moyen de l’eschange par eulx fait avec Marion Hue veufve de feu Nicolas Hebet mouvant en censyve de la seigneurie de Bienne à la raison d’un boisseau de bled et quatre deniers tz pour arpent, pour en jouyr par l’acheteur des maintenant à tousjouors auxdites charges, et duquel héritaige lesdits vendeurs se sont dessaisis etc ce vendu moyennant le prix et somme de 10 livres tz argent fournit auxdits vendeurs et qui leurs ont esté comptés et nombrés en ma présence et dès tesmoings soubzcripts en ung ange ung ducas ung escu castille et ung gros teston dont etc prometant etc obligeant etc renonçant etc présents ad ce Jehan Mouton et Louis Faussart clercs et ont lesdits vendeurs signé