Jean Gallichon fait faire 2 cheminées de tuffeau, Angers sainte Croix 1594

les Guillot étaient architectes, ou plutôt architecteurs comme on disait alors. Voici la commande Jean Gallichon, en détail, pour ce que j’ai compris des termes précis qui me dépassaient un peu.
Jean Gallichon est l’ancêtre de Symphorien qui signe ici souvent ! Voilà, il va pouvoir se chauffer si toutefois le froid arrive !!!

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 2 avril 1594 avant midy, en la cour du roy notre sire à Angers endroit par davant nous François Revers notaire de ladite cour, personnellement establiz honneste personne Jehan Gallichon marchand demeurant Angers paroisse sainte Croix d’une part, et Jehan Guillot maistre maczon architecteur

Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500) http://www.atilf.fr/dmf
ARCHITECTEUR, subst. masc. « Architecte, celui qui édifie, qui construit (au propre ou au fig.) »

demeurant audit Angers d’aultre part, soubzmectant lesdites partyes respectivement etc confessent avoir fait et font entre elles le marché de maczonnerie tel que s’ensuit, savoir est ledit Guillot avoir promys et promet faire pour ledit Gallichon la besoigne de son estat qui s’ensuyt savoir est deux cheminées plantées en la muraille mutuelle que de présent fait bastir ledit Gallichon et Pierre Momussart maistre apothicaire à l’endroit ou estoit cy devant une fousse de privaises dépendant la la maison dudit Gallichon en sorte que l’un des jambaiges de ladite chemynée soit en partye soubz une poultre qui joint à lavir ? du logis dudit Gallichon, desquelles deux chemynées seront en ung mesme thirant montées et enduites de bricque de 6 pieds au dessus de la charpente de couverture dudit Gallichon à l’endroit desdites chemynées, lesquelles chemynées seront faites de tuffeau à courges et à claudaulx faire les foyers et contrefoyers aussi de tuffeau et de mesme faczon que celles de la salle neufve de honneste homme Jacques Soreau ? sieur de la Boutellerye demeurant en la rue saint Martin d’Angers, et auront les davans desdites chemynées chacun huit pieds et demy soubz soliveau et la première eslegye ? a demy pied plus hault que pand de la porte de derrière de la maison dudit Gallichon estant sur ladite rue st Martin et tant la fuyère de la première cheminée de pierre de ce azereau ? et … en ladite muraille mutuelle ladite fuyère d’épaisseur de neuf poulces et de saillye suffisante, fournyra ledit Guillot 4 tuffeaulx taillés pour mettre à deux fenestres qui seront faites en faisant ladite muraille mutuelle en l’endroit où vouldra ledit Gallichon, oultre fera ledit Guillot ung four de 3 à 4 boisseaulx planté à cousté de la basse chemynée pour se fumer dedant ladite cheminée et refourt dans les deux murailles le plus que faire se pourra, et pour le fendre ? sera ? ung plancher que fera faire ledit Gallichon, et lesquelles deux chemynées ledit Guillot fera et deguenera ? à mesme temps que ladite muraille mutuelle se fera, lesquelles chemynées auront savoir celle du bas 4 pieds e demy et dedans en dedans si faire se peult, et celle du hault de 5 pieds 3 poulces aussi dedans en dedans, fera ledit Guillot le bas du vieil four qui ests de présent en ladite maison renforcé à la vieille muraille du cousté de la vieille … Momussart pour le loger dudit four neuf le plus que faire se pourra, lequel four sera fait et parfait dedans le jour et feste de monsieur st Jehan Baptiste prochainement venant, et fera ledit Guillot faire les bordaiges dudit four et du renforcement,
et pour faire toute laquelle besoigne que ledit Guillot promet faire et parfaire bien et duement comme il appartient, iceluy Guillot fournyra de toutes bonnes matières requises et nécessaires et aura et prendra ledit Guilles les vieilles matières dudit four et renforcement ensemble les bieulx ? du tablement … qui sont sur ledit lieu qu’il pourra employer en ladite besoigne en ce qu’il s’en trouvera desdites vieilles matières bonnes et vallables fors les deux grands entablements réservés par ledit Gallichon,
et est fait le présent marché pour en payer bailler par ledit Gallichon audit Guillot la somme de 50 escuz sol sur laquelle somme ledit Gallichon a présentement payé et advancé la somme de 20 escuz sol qui ladite somme a eue prinse et receue en notre présence et vue de nous en 80 quarts d’escu dont etc et le reste montant 30 escuz paiable en besoignant payant et fin de besoigne fin de payement, ce que dessus a esté stipulé et accepté et accordé par lesdites parties respectivement, et à ce tenir etc dommages etc obligent etc à prendre etc renonçant etc foy jugement et condempnation etc fait à Angers maison dudit Gallichon en présence dudit Soreau et Guillaume Richomme praticien demeurant Angers tesmoings

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Contrat d’apprentissage d’architecte, payé par les religieux de Saint Jacques de Pirmil, 1715

l’adolescent a perdu son père et a dû être placé au service des religieux très jeune, car il n’a que 16 ans au jour de ce contrat, et les religieux disent payer l’apprentissage pour récompenser les services qu’il leur a rendus.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales de Loire-Atlantique, série 4E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 11 mai 1715 après midy, devant nous (Bertrand notaire) notaires royaux à Nantes, avec soumission et prorogation de juridiciton au siège présidial dudit lieu, a comparu Jeanne Flaurent veuve de Pierre Praud demeurant à Pirmil paroisse de St Sébastien tutrice de Jean Praud leur fils,
laquelle a présenté pour apprentif ledit Jean sur ce présent âgé d’environ 16 ans 6 mois
au sieur François Roussel architecte demeurant en la ville de Nantes rue des Carmes paroisse de St Saturnin sur ce présent
pour demeurer chez luy en ladite qualité d’apprentif pendant 2 ans 6 mois qui commenceront le 13 du présent mois et an
durant lequel temps ledit sieur Roussel promet et s’oblige de luy montrer et enseigner à son possible l’art d’architecture en tout ce qu’il le possède et exerce ordinairement sans aucune exception
parce que ledit apprentif sera assidu et obéissant sans s’absenter que par permission à peine à sadite mère de le représenter si faire se peut ou de payer les dommages intérests dudit Roussel à dire d’experts
sera nourry couché lavé et traité humainement par ledit sieur Roussel et prendra à sa table ses repas avecq du vin à la manière accoutumée à pareils apprentifs
sera entretenu honnestement par sadite mère de tous habillements et de linge à son usage laquelle fera blanchir son linge
et en cas qu’il devienne malade sera après huit jours de maladie repris par sa dite mère pour le faire traiter et guérir chez elle et après guérison le ramenera parachever ledit apprentissage rétablissant à l’expirement d’iceluy le temps de ses maladies et absences
fournira ledit sieur Roussel audit apprentif tous les outils qui seront nécessaires pour l’exercice dudit art d’architecture
et au parsus a été le présent marché ainsy fait et conditionné pour et moyennant la somme de 100 livres tournois que Révérends Pères Dom Gatien Mautrot prieur Dom Louis Jacques Avril sous prieur et Dom Joseph Poissonnet dépositaire, religieux bénédictins de la congrégation de Saint Maur demeurants au monastère dudit Pirmil sur ce présents, promettent et s’obligent de payer audit sieur Roussel quite de frais en sa demeurance d’aujourd’huy en un an en l’acquit de ladite Flaurent et dudit apprenfif pour les services que ledit apprentif a rendu auxdits religieux dudit monastère de Pirmil depuis qu’il y est entré jusques à présent
à l’accomplissemtn et entretien de tout quoy ladite Flaurent, ledit apprentif, ledit Rouxel et lesdits religieux s’obligent chacun en ce que le fait le concerne seulement, sur l’hypothèque de tous les meubles et immeubles présents et futurs de ladite Fleurant, dudit apprentif et dudit Roussel, et au prieuré de Pirmil, pour en défaut de ce être procédé sur le tout par exécution saisie et vente d’iceux suivant les ordonnances royaux se tenant, pour tous sommés et requis et consanty,
fait et passé audit Pirmil au tabler de Bertrand où les parties ont signé ce dit jour fors ladite Flaurent qui ayant affirmé ne scavoir signer a fait signer à sa requeste à André Preau lesdits jour et an

Cette vue est la propriété des Archives Départementales de Loire-Atlantique. Cliquez pour agrandir.

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Guillot architecte, Angers

Jean Guillot : « maître architecteur », Angers 1550, est gratifié par brevet royal du 20 octobre 1589 « de l’estat et office de maistre rueyov (merci de lire à l’envers car le terme est à éviter sur le Web) des oeuvres de maczonnerye en Anjou » décédé le 28 octobre 1598.
Dagobert Guillot, frère du précédent, né le 19 avril 1556, maître architecte comme lui, passa un marché le 15 octobre 1591 avec Puicharic pour construire la plate-forme du château, vers la ville, et le 28 octobre suivant et encore le 3 janvier 1592 « pour une voûte à passer sous la porte du donjon » et une autre communiquant au ravelin des champs. Le 3 juin 1600 des lettres patentes lui octroyèrent l’office laissé vacant par la mort de son frère. On l’appelle encore en 1607 « maître architecteur, rueyov (à l’envers) et visiteur des oeuvres de massonnerie pour le Roy en Anjou . Sa femme a nom Esther de Crespy, de qui il eut de nombreux enfants. (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, selon AD49 B insinuations du présidial, E minutes Grudé, AM Angers AA)

Rupture de contrat d’apprentissage d’orfèvre pour cause de décès, Angers, 1569

Nous avons déjà étudié ici un contrat d’apprentissage d’orfèvre en 1573

Si vous voulez approfondir les orfèvres d’antant, voyez :
Revue 303, (Pays de Loire), n°55, par Monique Jacob, Les orfèvres d’Anjou et du Bas-Maine du Moyen-âge au XIXe siècle.
et du même auteur, plus développé : Les Orfèvres d’Anjou et du Bas-Maine, dictionnaire des poinçons de l’orfèvrerie française / Monique Jacob ; réd. Philippe Bardelot, Christian Davy, Dominique Eraud … – Paris : Ed. du patrimoine, 1998. – 522 p. – (Cahiers, ISSN 0762-1671 ; n°050).

Ces ouvrages sont consultables dans les bibliothèques des DRAC, ou Municipales des grandes villes concernées.

    Voir le contrat d’apprentissage Hayeneufve orfèvre en 1573

Le métier d’orfèvre exige un long apprentissage. Celui de Hayeneufve était de 5 ans en 1573, et ici la durée est identique. Or, la vie est courte à cette époque, et le maître meurt avant que l’apprentissage soit terminé ! L’apprenti n’a fait que 2 ans, et doit continuer son apprentissage, mais pour qu’il puisse le faire auprès d’un autre maître il s’avère qu’il doit d’abord être dégagé du contrat vers les héritiers du précédent ! Quel magnifique illustration de la fidélité à son maître autrefois !

Le père de l’apprenti est maçon, métier qui pouvait autrefois définir aussi bien l’ouvrier qu’un véritable maître d’oeuvres, quasiement architecte. Le dictionnaire Littré, 1872, distingue en effet ceux qui oeuvraient comme ouvrier, et :

Maître maçon, artisan qui dirige les maçons, surveille leurs travaux et répond de leur ouvrage

Le père de l’apprenti appartient donc à cette catégorie de maîtres d’oeuvre, et vous allez voir que sa signature, ainsi que celle de son fils, n’ont rien à envier à celles des notaires et avocats ! On comprend ainsi mieux que le fils du maçon soit apprenti orfèvre, car il s’agit dans les 2 cas de véritables métiers demandant des compétences élevées.
Le second article de ce blog de ce jour vous fait entrevoir qu’il a a maçon et maçon.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le 25 janvier 1569 comme Jehan Guillot Me maczon en ceste ville d’Angers et y demeurant paroisse de st Pierre eust baillé en apprentissage au mestier d’orfevrerie pour le temps de cinq ans Jacques Guillot son filz à Mathurin Moreau Me orfebvre en ceste ville dudit Angers pour luy en payer et bailler la somme de 80 livres tz pour tout ledit temps à la charge que ledit Moreau eust promis monstrer ledit mestier audit Jacques Guillot et le nourrir et fournir de boire manger de loger et couscher comme il dict plus amplement par contrat fait et passé par Me Jehan Huot notaire royal Angers,

avecques lequel Moreau ledit Jacques eust demeuré par le temps de deux ans neuf mois seulement et jusques à ce que ledit Moreau seroit décédé depuis ledit jour et feste de Nouel dernier delaissez en vie Jeucien Bertran Geneviefve et Nicolle enffans de luy et de deffuncte Jehanne Landry auquel deffunt ledit Jehan Guillot eust baillé la somme de 26 livres 13 sols 4 deniers sur et en déduction de ladite somme de 80 livres et offroit par payer le reste de ladite somme auxdits enfants en gardant ledit marché et parachever de nourrir sondit filz et luy monstrer sondit mestier auxquels avoit fait entendre ladite offre auxdits Jeucien Bertran et Geneviefve et les a sommez et requis de faire et continuer ledit marché pour le reste du temps à escheoir, lesquelz disoient qu’ils ne pouvoient point ains ont confessé ledit marché et promesse faicte par leur dict defunct père audit Jehan Guillot telle que suivant icelle eust peust leur dit père de son vivant à son pouvoir mis soin de l’accomplir nourrir ledit Jacques Guillot et luy monster ledit mestier comme ilz disent avoir faict depuis son décès mais que de la continuer ilz ne le peuvent faire par ce qu’ilz ne sont pour estre et demeurer tousjours ensembles et de fait vouloir n’en prendre la charge par ce que ledit Jacques s’est mis à mal… aussi que ladite Nicolle leur sœur est absente, laquelle seroit besoing en communiquer
offrant toutefois que les quictans par ledit Jehan Guillot et sondit fils du reste dudit marché, ilz n’emprescheroient que son dit fils ne face son prouffit en aultre lieu et que ledit Jehan Guillot n’accepte qu’ils demeurent quictes vers eulx du reste de ladite somme de 80 livres

pour ce est-il que enn la cour du roy notre sire à Angers et de monseigneur duc d’Anjou fils et frère de roy endroit par davant nous Marc Toublanc notaire de ladite Cour personnellement establyz lesdit Jeucien Bertran et Geneviefve les Moreaux tant en leurs noms que se faisant fors de ladite Nicole leur sœur absente à laquelle ils promettent faire ratiffier ces présentes toutes et quanteffois que mestier sera, demeurant en ceste ville dudit Angers paroisse de St Pierre d’une part, et lesdits Jehan Guillot et Jacques Guillot son filz demourant en ladite paroisse de St Pierre d’aultre part soubzmetans respectivement eulx leurs hoirs biens et choses mesmes lesdits les Moreaux esdits noms et qualitez que dessus et en chacun d’iceulx seul et pour le tout sans division etc confessent avoir fait et accordé ce qui s’ensuit,
c’est à savoir que lesdits les Moreaux esdits noms avoir quicté et estre quictes et par ces présentes quictent dudit marché d’apprentissage pour le reste du temps à escheoir et ont renoncé et renoncent au prouffilt les ungs des aultres comme assemblable ils ont quictez et quictent scavoir est lesdits les Moreaux esdits noms avoir quicté et quitent lesdits les Guillot dudit reste de ladite somme de 80 livres et pareillement ont quicté et quictent lesdits les Moreaux esdits noms du reste dudit apprentissage dudit Jacques et de sa nourriture et pension et au surplus lesdits les Moreaux ont donné congé et licence audit Jacques de se pourvoir d’aultre maistre et faire son prouffilt comme verra à faire sans que lesdits establiz l’un d’eulx seul puissent à l’advenir l’en inquieter pour raison dudit marché …

    Voici donc l’apprenti libre de poursuivre son apprentissage auprès d’un autre maître. L’histoire ne dit pas s’il trouva réellement un autre maître pour finir son apprentissage. Sans doute qu’on peut voir dans les ouvrages publiés sur les Orfèvres d’Anjou s’il fut lui-même orfèvre ? Si vous le savez, merci de compléter cette histoire.

    Admirez les splendides signatures du père et du fils Guillot, qui attestent le rang social de ce maçon, manifestement maître d’oeuvre.

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Contrat d’apprentissage d’architecte à Laval (53), 1659

L’école d’architecture de Nantes déménagera en février prochain. Installée sur les friches industrielles de l’île de Nantes, faite de béton, verre et métal, elle domine la Loire.
Par ailleurs, 3 000 contrats d’apprentissage, tous métiers confondus, sont en cours d’étude à Nantes, et lorsque ce travail sera publié, on saura combien d’années un architecte était apprenti, en moyenne, car il semble que la durée soit variable.
Ainsi, à Angers on voit 24 mois, et voici le double à Laval, qui avait aussi la particulirité d’employer le terme d’allouement pour ce contrat. Cette durée de 48 mois, certes longue, s’entend sans doute parce qu’on est en famille, et que la maman, remariée, case son fils chez un proche parent qui va parfaire toute son éducation. Enfin, c’est comme cela que je le vois…
Voici donc un contrat d’apprentissage qui vient enrichir ma petite base de données :

Laval, le château
Laval, le château

Autres cartes postales de Laval, collections privées. Reproduction interdite.

  • L’acte notarié qui suit est extrait des Archives départementales de la Mayenne, série 3E
  • Retranscription de l’acte : Du 8 juillet 1659 avant midy devant nous Jean Marais notaire du comté de Laval et y demeurant ont esté présens et deuement estably Me Jullien Seigneur et Marie Frin sa femme, de luy suffisamment authorisée quant à ce, et François Langlois fils mineur yssu du premier mariage de ladite Frin avec deffunt François Langlois Sr de la Butte d’une part, et Michel Langlois Me architecte d’autre part, demeurantes lesdites partyes audit Laval, entre lesquelles partyes a esté fait l’allouement tel qui ensuit
    c’est à scavoir que ledit Michel Langlois a promis et s’est obligé apprendre et instruire ledit François Langlois audit mestier d’architecte à son possible pendant le temps de 4 années du jour et feste de Magdelaine prochaine et finiront à pareil jour lesdites 4 années finies et révollues
    pendant lequel temps ledit Michel Langlois a promis le nourrir coucher et lever et reblanchir et luy donner tout lantemens honneste et raisonnable qu’un maistre doibt à un apprenty
    lequel temps d’apprentissage ledit François Langlois soubz l’authorité desdits Seigneur et Frin a promis et s’est obligé à ce tenir par corps faire et parfaire sans se desfaire du service dudit Michel Langlois pour quelque occasion que ce soit,
    et en cas d’évasion abvenue mesme de maladie de plus de trois jours de remplir ledit temps d’apprentissage et fin d’icelluy,
    la présente convention faicte moyennant la somme de 100 livres que lesdits Seigneur et Frin sa femme ont promis et se sont obligez bailler et payer scavoir 50 livres d’huy en 6 mois et l’autre moitié un an après les 6 mois expirez,
    et oultre de luy bailler une monstre dont la boiste est d’argent qui estoit audit deffunt la Butte, ou la somme de 20 livres en cas que par l’évenement de procès pour raison d’icelle elle ne demeure auxdits Seigneur et femme, (j’ai compris que la montre était au défunt père de l’apprenti, lequel était manifestement proche parent, voire frère de Michel Langlois, le maître architecte, mais qu’il y avait entre les 2 frères une sombre histoire de montre et de procès à son sujet. Dans tous les cas, on a ainsi le prix d’une montre, soit 20 L, et elle était réservée à cette époque à une élite, ne serait-ce qu’à cause de son prix)
    à la charge par lesdits Seigneur et femme d’entretenir ledit François Langlois d’habits linges et chaussures
    pendant ledit temps de la fidélité duquel et représentation dudit Langlois apprenty en cas d’absence lesdits Seigneur et Frin demeureront responsables mesme des dommages et intérestz faulte de parfaire ledit temps d’apprentissage, ce qu’ils sont respectivement voulu accordé stipullé et consenty …

    fait et passé audit Laval en présence et de l’advis de René et François Langlois oncles dudit mineur, et de Jean Gaudin et Jean Jourdan praticiens demeurant audit Laval, tesmoins à ce requis et appellés.
    Signé de tous, y compris de Marie Frin

    On est dans un milieu cultivé et aisé, parce que la signature de la maman, Marie Frin, est belle, et parce que cette histoire de montre est curieuse. La montre est un objet rare et cher, et il semble bien qu’on puisse lire dans cet acte, certes entre les lignes, que la montre est un héritage qui fait l’objet d’une petite dispute familiale…

    Au sujet des signatures : j’observe le plus souvent que les femmes de notables qui signent, le font avec leur prénom et sans floriture, tandis que les messieurs le font avec l’initiale seulement de leur prénom, et le plus souvent une floriture, enfin les écuyers le font sobrement, avec leur prénom et sans floriture. C’est bien le cas ici de la femme et des messieurs (pas d’écuyer ici, ce sera une autre fois).

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