Julien Aumont, marchand à Beauchêne (61) a été emprisonné à Angers, et doit payer fort cher son élargissement, 1745

Angers est à 175 km en passant par Domfront, Mayenne, Laval, Château-Gontier, Le Lion-d’Angers et c’est Jacques, son frère, qui va aller payer. Mais il a aussi une dette due à Julien Aumont fils feu Julien marchand pour une obligation crée en 1714 par son père.
Le 11 janvier 1745  Julien Aumont fils feu Jacques marchand vend à son frère Jacques un pré qui fait moins d’un hectare pour 850 livres ce qui est un prix plus qu’exhorbitant. En fait, il a besoin des 850 livres et le pré est tout ce qu’il peut céder, car il a été emprisonné à Angers et il est sorti de prison sous la caution de 2 marchands Angevins auxquels il doit de tout urgence 590 livres pour l’élargissement, le gîte et la pension du concierge de la prison. En effet, on devait alors payer sa pension au concierge de la prison. Pour mémoire, le prix du pré était certainement inférieur à 100 livres au vu de tous les actes notariés que je viens de dépouiller sur Beauchêne. Donc l’acte qui suit est bien une entente entre frères, probablement parce qu’ils sont dans le même commerce.
Mais quel commerce ? Sans doute descendaient-ils les clous d’ardoise jusqu’en Anjou et remontaient à Beauchêne des ardoises ?

Cet acte est aux Archives Départementales de l’Orne, AD61-4E80/620  – Voici sa retranscription

« Le 11 janvier 1745[1] après midi fut présent en personne Julien Aumont fils feu Jacques marchand de la paroisse de Beauchêne, lequel a de sa libre volonté vendu quité et abandonné à fin d’héritage pour luy et ses héritiers avec promesse de toutes garanties au sieur Jacques Aumont son frère aussi marchand de la même paroisse de Beauchêne présent et acceptant aussi pour lui ses héritiers savoir est une pièce de terre en pré de la contenance d’environ une acre[2] nommée vulgairement le pré de Rondenois situé au village de la Bordelière en ladite paroisse joignant ladite pièce de toutes parts ledit acquéreur par un bout les héritiers de Jean Louvet ; la présente vente à été faite moyennant et par le prix de 850 livres de principal et pour vin celle de 20 livres présentement payée en traitant le présent contrat, et au regard de la somme principale ledit vendeur en a délégué et donné soumission audit acquéreur et par luy acceptée d’en payer la somme de 590 livres aux mains des sieurs Lefrère et Jusqueau marchands demeurant en la ville d’Angers tant pour le principal de ce qui leur est dû par ledit vendeur que pour les frais de l’emprisonnement qu’ils auroient requis pour le concierge, giste et geolage, laquelle somme de 590 livres ledit vendeur croit qu’ils la voudront bien ayant consenti sous cette considération son élargissement pour parvenir au présent contrat afin de leur prouver la liberté de sa personne, consentant pour cet effet ledit vendeur que ledit acquéreur … pour la validité du présent contrat aussi bien que celui du sieur Julien Aumont fils feu Julien aussi marchand (f°2) de la même paroisse de Beauchêne pour le principal arrérages prorata frais loyaux cousts de 16 livres 13 sols 9 deniers de rente hypothécaire à lui due par ledit vendeur par contrat passé devant Gabriel Guerard tabellion le 29 novembre 1714 du fait de François Drone marchand de la paroisse de Chanterguy ? au bénéfice du père dudit sieur Aumont et dont ledit vendeur est obligé d’acquiter ledi Drone selon un autre contrat de reconnaissance devant Jean Gerard le 28 janvier 1740 et pour effectuer ladite soumission ledit acquéreur a présentement payé aux mains dudit Julien Aumont la somme de 300 livres pour le prinicpal de ladite partie de rente, laquelle somme il a recueillie en espèces d’argent et monnaie … ainsi que la somme de 36 livres … Ledit vendeur demeure obligé même par corps d’en faire la remise et répétition audit acquéreur dans un an de ce pour les frais d’emprisonnement giste et geolage dudit vendeur, le surplus desdites (f°3) soumissions demeurant pour paiement du prix de ladite vente, de laquelle ledit acquéreur a été envoyé en la propriété possession et jouissance du pré avec tous les droits d’eau haies et fossés

[1] AD61-4E180/620 devant Lelièvre tabellion royal à Tinchebray (Orne)

[2] acre : dialecte Normand, l’acre vaut 160 perches carrées de 22 pieds de côté, soit 81,712 ares (M. Lachiver, Dictionnaire du Monde rural, 1997)

 

Jacques Aumont, marchand à Beauchêne (61) acquiert un contrat de fieffe, 1744

Je poursuis mon retour sur mes ancêtres Normands, cloutiers à Beauchêne dans l’Orne, car pour compléter mes travaux antérieurs qui avaient près de 30 ans, je dépouille des actes notariés et je découvre des choses stupéfiantes sur leur fortune respective, dont je vais vous entretenir. En attendant, voici l’une des particularités du droit Normand, le contrat de fieffe, qui signifie en fait qu’une vente de terre n’a pas été payée en capital mais en rente perpétuelle. Jacques Aumont l’acquéreur n’est surtout pas mon ascendant et n’a rien à voir avec la fortune modeste des cloutiers bien incapables d’un tel acquêt. Car Jacques Aumont est marchand et aisé, et il a surtout une signature très originale, avec son prénom en entier ce qui était rare pour les non nobles et surtout des volutes qui ressemblent parfois à des accents au dessus.

Cet acte est aux Archives Départementales de l’Orne, AD61-4E80/618  – Voici sa retranscription

   « Le 20 février 1744[1] au bourg de St Cornier fut présent en sa personne Vincent Duchenay fils feu François de la paroisse de Beauchêne, lequel sans force ni contrainte d’aucune personne, avec promesse de bonne et vallable garantie, a ce jourd’hui vendu quitté cédé et du tout délaissé à Jacques Aumont fils feu Jacques, marchand, de la paroisse de Beauchêne, présent tant pour lui que pour ses hoirs, savoir est le corps prix principal d’un contrat de fieffe[2] fait par ledit Vincent à Jean Louvel fils Etienne de ladite paroisse de Beauchêne, estant ledit contrat du village situé à la Bordelière en Beauchêne sous le fief dudit fieffe de la somme de 14 livres de rente foncière suivant qu’il est spécifié par le contrat de fieffe lequel est passé devant Gabriel Guerard tabellion et Nicolas Mallausieux son adjoint le 4 mars 1719 ; et a été la présente vente et abandonnement de susdite rente cy dessus faite par le prix et somme de 294 livres, prix auqul les parties sont convenu, laquelle somme cy dessus a été présentement payée comptée et nombrée en pièces ayant cours par ledit Aumont audit Vincent Duchesné … pour vertu d’iceluy du présent soy faire payer ledit Aumont sur ledit Jean Louvel ou ses représentants comme auroit fait ou pu faire ledit Vincent Duchesnay

[1] AD61-4E180/618 devant tabellion royal à Tinchebray (Orne)

[2] fieffe : en Normandie, vente qui ne diffère de la vente ordinaire que parce que le prix au lieu d’être un capital est une rente perpétuelle ou foncière (M. Lachiver, Dictionnaire du Monde rural, 1997)

Marie Aumont femme de Louis Lelièvre reçoit le solde de sa dot 13 ans après : Beauchêne (61) 1745

En Normandie les dots n’étaient que très rarement payées le jour des noces, mais toutes étaient payées sur 10 à 20 ans, voire plus. Ici, nous sommes 13 ans après les noces, et vous allez découvrir donc 13 ans plus tard la valeur de la moitié d’une poêle d’airain. Gageons que le couple a tout de même pu acheter une poêle entière 13 ans plus tôt !!!

Cet acte atteste que Julien Aumont et Jeanne Robes n’ont que 2 branches Aumont descendantes en 1745 celle de leur fils Julien et celle de leur petit fils Charles, car ils paient par moitié la dot due à Marie Aumont leur fille. Cette dot était de 240 livres en 1732 donc une classe sociale moyenne. Pourtant, son époux ne sait pas signer.

Cet acte est aux Archives Départementales de l’Orne, AD61-4E80/621  – Voici sa retranscription

« Le 12 septembre 1745 à St Cornier, fut présent en personne Louis Lelièvre (ns) fils feu Gabriel de la paroisse de Beauchêne, ayant épousé Marie Aumont fille de feu Julien et de defunte Jeanne Robes, lequel en cette qualité reconnaît avoir reçu de Julien Aumont son beau-frère de ladite paroisse de Beauchêne la somme de 120 livres pour la moitié du principal de sa promesse de mariage passée devant Robes tabellion le 9 janvier 1732, ensemble reconnaît ledit Lelièvre avoir reçu dudit Julien Aumont 5 livres d’étain et la valeur de la moitié d’une poêle d’airain qui font le restant de ladite part de meubles ayant acquité le surplus desdits meubles par quittance passée devant nous au moyen de quoi ledit Julien Aumont demeure généralement quite vers ledit Lelièvre de ladite part en principal, meubles, sans préjudice à iceluy Lelièvre à se faire payer de l’autre moitié sur les héritiers Charles Aumont, neveu dudit Julien, sans déroger à la solidité demeurant ledit Julien Aumont quite des intérêts de ladite somme de 120 livres …

[1] AD61-4E80/621 devant Gabriel Lelièvre tabellion royal à Tinchebray

Marie Aumont a perdu son frère Charles et s’accorde avec le tuteur de l’enfant mineur de Charles pour toucher sa part de la succession de leurs parents, Beauchêne (61) 1743

Je vous mettais il y a 3 jours une autre Marie Aumont, qui était fille unique, donc décidait seule de son contrat de mariage, car en Normandie les frères décident pour les soeurs. Voici une autre Marie Aumont qui a un seul frère, plus âgé qu’elle, mais qui décède laissant une veuve, un enfant mineur, et Marie Aumont doit donc traiter avec le tuteur de ce mineur pour avoir ce qui lui est dû de la succession de leurs parents. Cela va se passer assez bien, mais nécessite l’intervention de très importants frais de notaires tant en inventaires, que transactions, si bien que les actes concernant Charles Aumont sont nombreux, et très longs  mais je vais les étudier pour comprendre sa fortune, car cette branche Aumont n’est pas la mienne et est une branche qui n’est pas que cloutiers, mais une branche de marchands, un peu plus aisés.

Thomas Aumont x1715 Magdeleine Madeline

Ils sont décédés avant 1743 ne laissant que 2 héritiers Charles et Marie, mais Charles décède aussi, et Marie n’étant pas encore mariée doit réclamer sa part de la succession de ses parents au tuteur de l’enfant mineur de Charles. Une transaction est trouvée le 23 août 1743 (voir ci-dessous) au village du Goullet en Beauchêne, pour éviter à l’action que Marie Aumont fille de feu Thomas et de defunte Madeleine Madeline, de la paroisse de Beauchêne, était prête d’intenter contre les héritiers Charles Aumont son frère pour la liquidation de son mariage avenant sur les successions mobilières et immobilières de sesdits père et mère, laquelle liquidation auroit pu se faire en justice qu’à grands frais pour auxquels éviter furent présents Anne Dauverné veuve dudit feu Charles Aumont, faisant fort pour son enfant mineur, Julien Aumont grand oncle dudit mineur… Elle a quelques meubles et environ 400 livres sous forme de rente. On peut en conclure que les parents ont laissé meubles et environ 800 livres.

Thomas AUMONT °ca 1693 †/1743 Fils de Julien AUMONT et de Jeanne ROBBES x Beauchêne 28.11.1715 Magdeleine MADELEINE aliàs MADLINE °Chanu 29 février 1692 (vue n°10) †/1743 Fille de Claude et Marie Leroy
1-Charles AUMONT †/1743 x Anne DAUVERNÉ
11-un enfant mineur en 1743
2-Marie AUMONT °Beauchêne 1725/1726 †Ger (50) 2.11.1800 Buissonnière x Beauchêne 15.7.1745 François ROBBES

Cet acte est aux Archives Départementales de l’Orne, AD61-4E80/617  – Voici sa retranscription

« Le 23 août 1743[1] au village du Goullet en Beauchêne, pour éviter à l’action que Marie Aumont fille de feu Thomas et de defunte Madeleine Madeline, de la paroisse de Beauchêne, était prête d’intenter contre les héritiers Charles Aumont son frère pour la liquidation de son mariage avenant sur les successions mobilières et immobilières de sesdits père et mère, laquelle liquidation auroit pu se faire en justice qu’à grands frais pour auxquels éviter furent présents Anne Dauverné veuve dudit feu Charles Aumont, faisant fort pour son enfant mineur, Julien Aumont grand oncle dudit mineur, et Julien Dauverné sieur de la Miserie, Julien Robes et François Godier parents dudit mineur et de ladite Marie Aumont, lesquels pour éviter à tout ce que dessus ont arrêté la transaction qui suit après qu’il a été renoncé de part et d’autre c’est-à-dire par ladite veuve et lesdits parents au nom dudit mineur à aucun pourvois c’est à savoir que pout toute et tell part que ladite Marie Aumont pourroit espérer en les successions mobilières et immobilières de sesdits père et mère ils lui ont abandonné des meubles restés après le décès dudit feu Charles Aumont, un buffet de chêne fermant à 4 volets et 2 tiroirs, 15 livres d’étain commun ouvragé en différentes espèces, 12 draps de toile et demie, 2 douzaines de serviettes, 6 chemises pour son usage, 6 taies d’oreiller, une nape de toile de lanfet, un grand double … de 5 aulnes, et un quart de toile de lanfet, une aulne de grosse toile, le lit entier de ladite feue sa mère, une couette un traversin 2 oreillers une couverture de laine et un vieux tour de lit de serge, 2 jupes d’étamine et froc, une brassière et un tablier de toile, 2 morceaux de toile, la poêle, une vache de poil rouge de 4 à 5 ans … (4 lignes illisibles) arrêtée à la somme de 400 livres, l’intérêt de laquelle montant au denier 20 à 20 livres de rente, ladite Aumont recueillera jusqu’au temps de la célébration de son mariage sur les immeubles restés après le décès de ses père et mère et dudit Charles Aumont à 2 termes chaque année, dont le premier sera au 25 mars prochain, le 2ème à la st Michel ensuivant, et ainsi de terme en terme 10 livres à chaque terme jusqu’au mariage de ladite Aumont, lors duquel mariage ladite rente cessera parce que dudit jour en un an sera payé à ladite Aumont ou son mari 50 livres pareille somme un an après et ainsi d’année en année 50 livres jusqu’à fin de payement, le tout sans intérêts … dont ladite Marie Aumont s’est tenue bien et valablement partagée de ce qui lui revenait en les successions de sesdits père et mère, renonçant au moyen de ce que dessus à inquiéter ni rien demander en plus outre sur lesdites successions, et seront les frais de la présente payés par moitié entre ladite Marie Aumont et ladite Dauverné veuve ainsi convenu ; convenu aussi que ladite Marie Aumont ne sera susceptible d’aucunes dettes s’il y en a dans la succession de sesdits père et mère. Présents Jean Guerard et Jacques Garnier cloutier de la paroisse de Saint Cornier »

[1] AD61-4E180/617 devant tabellion royal à Tinchebray (Orne)

Jacqueline Aumont et Nicolas Jouguet attendent plus de 13 mois le mariage après la signature du contrat : Beauchêne 1695

Le contrat de mariage est signé 29 décembre 1695 (voir ci-dessous) mais le mariage religieux n’est célébré que 13 mois plus tard le 18 février 1697, ce qui est un écart rarissime car généralement le contrat est signé peu avant le mariage.

Ce contrat atteste une aisance des parents car ils paient comptant la dot, alors que la majorité des contrats de mariage de Normandie montrent un versement échelonné sur plusieurs années. Mais ils ne savent pas signer, ni le marié, ni la mariée, et cela est très curieux, car j’observe quelques signatures dans les Aumont moins aisés.

Cet acte est aux Archives Départementales de l’Orne, AD61-4E80/193  – Voici sa retranscription

« Le 29 décembre 1695[1] après midi au lieu du Goulet en Beauchêne, pour parvenir au mariage qui au plaisir de Dieu sera fait et accompli en face de notre mère ste église apostolique et romaine entre Nicolas Jouguet fils de Thomas et Louise Robe ses père et mère d’une part, et Jacqueline Aumont fille de Jacques Aumont et de Marie Levieil ses père et mère d’autre part, tous deux de la paroisse de Beauchêne et à été présent Jacques Aumont père de ladite fille, lequel pour partager sadite fille de ce qui peut lui appartenir de ses biens tant présents qu’à venir tant succession de père que de mère lui a promis et s’est obigé payer pour don pécunier 150 livres, laquelle somme demeurera du coté du ladite fille pour tenir ligne et côté et sera payée au jour des épousailles à condition qu’elle sera remplacée par ledit Thomas Jouguet père dudit Nicolas à ce présent sur une pièce de terre nommée le Champ du Ménager, laquelle somme de 150 livres sera touchée par ledit Thomas Jouguet soit en deniers ou billets dus par ledit Thomas Jouguet, et en cas de non hoirs issus dudit mariage, ledit Thomas Jouguet sera libre à la rédition de ladite somme de 150 livres … Présents Me Julien Dupont prêtre curé de Beauchêne, Me Julien Gigan, Jacques Godier, Julien Aumont, Jean Levieil, Jacques de France Jacques Jouguet Jacques et Laurent Aumont frères, Julien du Chatelier, Thomas Roulleaux, Brice ? Blandin, Michel Yon

[1] AD61-4E80/193 devant tabellion de Tinchebray (Orne)

Marie Aumont, 6ème de la fratrie et seule survivante, décide seule son contrat de mariage : Beauchêne 1747

Marie Aumont a un contrat de mariage extraordinaire, en ce sens que c’est elle seule qui assure sa dotation, donc elle a perdu parents et frères et sœurs, or elle avait au moins 5 frères et sœurs. Il est passé le 7 novembre 1747, donc elle a seulement 22 ans alors que l’âge de la majorité est alors de 25 ans et elle n’a pas de tuteurs ce qui est encore plus extraordinaire. Enfin, encore plus ahurissant, c’est elle qui apporte du bien et le futur, Jean Leroy, rien : « lesquels droits la future a estimé à la somme de 350 livres et desquels droits la future a donné le tiers au futur pour en partie le récompenser des mises et frais qu’il luy a convenu et convient faire pour la recherche de ladite future » J’avoue que je n’ai pas compris le sens de ces frais faits pour la rechercher. Ce contrat de mariage est exceptionnel, surtout quand on sait qu’en Normandie, les frères décidaient seuls pour la fille.

Elle va avoir au moint 6 enfants, mais j’ignore s’ils ont eu postérité.

Cet acte est aux Archives Départementales de l’Orne, AD61-4E60/626  – Voici sa retranscription

 « Le 7 novembre 1747[1] après midi, au village de la Fieffe aux Aumont en Beauchêne, pour pactions du mariage qui au plaisir de Dieu sera fait et accompli en face de notre mère la sainte église catholique apostolique et romaine entre Jean Leray manœuvre fils feu Pierre et defunte Marie Jamet, natif de la paroisse de Maisoncelle, à présent demeurant en cette paroisse de Beauchêne depuis plusieurs années d’une part, et Marie Aumont fille de feu Gilles et Jeanne Lambert ses père et mère d’autre part, de ladite paroisse de Beauchêne, au moyen et pourvu que le mariage soit fait et accompli ledit futur a déclaré prendre ladite future avec tous ses droits noms raisons et actions en quelque façon et nature qui la puissent se consister, lesquels droits la future a estimé à la somme de 350 livres et desquels droits la future a donné le tiers au futur pour en partie le récompenser des mises et frais qu’il luy a convenu et convient faire pour la recherche de ladite future et les deux autres tiers sont demeuré et ont été destiné en dot pour tenir nom cotte et ligne de la future, sans pouvoir être aliénés, sans un bon et solvable remplacement ou fonds et héritages, en outre comme le futur sera en obligation de faire beaucoup de frais et dépense pour les acommodements des meubles linges et hardes de la future, n’ayant que très peu, elle lui a donné pour le récompense d’iceux frais et depense au cas qu’elle décède avant luy sans enfants venus de leur mariage la somme de 150 livres à prendre sur les deux autres tiers de sa légitime, sans préjudice du tiers qu’elle a cy dessus donné ; en considération de tout quoi ledit futur a donné à sa future en cas qu’il décède avant elle tous les meubles morts et vifs dont ils pourront être saisis alors ; et à ce moyen le futur a assigné plein douaire à ladite future sur ses biens présents et à venir, lequel commencera du jour de la dissolution de leurdit mariage sans qu’il soit besoin d’en faire aucune demande judiciaire … présents ladite Lambert mère de la future, Georges Saint Denis marchand Jacques et Julien Aumont frères oncles de la future, Laurent Lelievre, Jacques Palix, François Delahaye, Jacques Duchesnay tous parents des futurs »

[1] AD61-4E60/626 devant Gabriel Lelièvre tabellion royal à Tinchebray