Mathurin Bonnissant, premier investisseur quartier Saint Jacques en 1815

Mathurin Bonnissant est le 12ème enfant de Pierre Nicolas Bonnissant et Catherine Douillard qui ont eu encore 4 enfants après lui, du moins à ce que j’en ai trouvés. Vous avez toute sa famille BONNISSANT et les charpentiers de navire de Chantenay sur mon site.

Donc ses parents ont eu 16 enfants au total. Comme vous vous doutez bien, peu ont survécu, mais tout de même assez pour que le métier de son père ne soit plus pour Mathurin car ses aînés le prendront avant lui. Son père était charpentier de navires, c’est ainsi qu’on dénommait alors les constructeurs de navires à Chantenay, et comme je vous le racontais hier, il construisait des bâteaux de cabotage, donc des bâteaux plus petits que ceux qui traversaient l’Atlantique, qui eux étaient construits chez Crucy, le grand constructeur connu des Nantais.

C’est dire tout de même que Mathurin Bonnissant a grandi dans le cabotage, sur le quai du cabotage, avec les navires du cabotage. Bref, lui, et toute sa famille, baignaient dans le cabotage. Donc, à défaut de prendre le métier de charpentier de navires, puisqu’il est puîné, Mathurin entre tout naturellement commis aux vivres dans la marine, c’est à dire qu’il sera en permanence en contact sur le port avec tous les bâteaux venant de Bordeaux et du Havre livrés les marchandises, et aussi des chalands de Loire qui font la jonction avec les villes situées sur la Loire. Tous cela c’était encore au 19ème siècle, juste avant l’arrivée du chemin de fer qui devait tout changer et détruire le cabotage et la navigation sur Loire des chalands. J’y reviendrai.

Mais pourquoi diable disait-on charpentier de navires et non constructeur de navires  ? La réponse est simple, c’est la fin de la construction de bâteaux à voile et en bois, car le métal et le moteur arrivent au cours de ce 19ème siècle. Ainsi, la famille Bonnissant aura été l’un des derniers charpentiers de navire, entendez bien qu’ils sont constructeurs de bâteaux en bois et à voile et de cabotage. Je vous remets ci-dessous ces bâteaux à voile tant j’aime ces vues.

Voici les vues de la fin du cabotage à Nantes, vues sur lesquelles je ne détache pas mon regard depuis plus de 3 semaines, pour vous conter une histoire terrible, mais vraie, et certainement vécue par de nombreux enfants. Ces vues datées de 1882, sont tirées de l’ouvrage de Victor Malte-Brun, géographe. On y voit l’agonie du cabotage : voyez les bateaux, qui sont à voile mais plus petit que les autres, et entre parenthèse, vous avez aussi les chalands de Loire, eux aussi disparus.

 

Mathurin BONNISSANT °Chantenay (44) 12.3.1772 †Nantes 13 février 1833 Fils de Pierre-Nicolas BONNISSANT & de Catherine DOUILLARD. x1 Nantes 3°division 6 août 1806 Marie Marthe PALVADEAU °Chantenay 5 août 1787 †Nantes 3e 18 février 1807 x2 Nantes 26 septembre 1814 Marie-Françoise SOULARD °Le Loroux-Bottereau 31.8.1776 †Nantes 16 août 1837 Voir famille SOULARD

1-Mathurin-Claire BONNISSANT °Nantes 12 août 1816 « ordonné prêtre de Saint-Sulpice le 19 décembre 1840 il immigre au Canada le 24 octobre 1847, Prêtre de l’église paroissiale de Montréal. Il décède le 14 novembre 1886 ». SP

2-Joséphine-Marie BONNISSANT °Nantes 12 août 1816 †Nantes 3.11.1870  Demi-soeur de la tante Lebraire x1 Nantes 2.7.1838 Jean HALBERT °Le Loroux-Bottereau(44) 6.4.1804 †Nantes 25.9.1851 x2 Nantes 2.2.1853 Etienne CHAUVET °Rouans Boulanger. Fils de Jean et de Victoire Péron Dont postérité

Mathurin Bonnissant, au cours de son travail de commis aux vivres constate qu’il pourrait développe son métier d’acheteur de marchandises, pour fournir d’autres clients que la marine, c’est à dire les Nantais. En effet la femme qu’il épouse en 1814 tient épicerie place de la Cathédrale. Et l’épicière ne demande que tout plein de marchandises arrivant dans sa boutique. Le couple se lance donc dans ce qu’on appellera durant environ 150 ans, le commerce de gros, tout en gardant pour madame le détail place de la Cathédrale.

Mais pour recevoir et stocker toutes ces marchandises, achetées en plus grande quantité et à meilleur prix, il faut stocker et donc un entrepôt. Et pour que l’entrepôt soit rentable le couple a l’idée de l’installer hors zone urbanisée de Nantes.

Souvenez-vous que sur ce blog, je vous ai déjà parlé que le quartier saint Jacques n’était que jardins passé la chapelle Bonne Garde, et ce jusque et pendant la Révolution.

Vous avez aussi sur mon blog le premier recensement, celui de 1814, qui confirmait ce que je viens d’écrire, à savoir après la chapelle Bonne Garde uniquement

 

Saliot 2 rez,2 1er, tenue Pacreau Pierre jardinier Nantes
Gaudin H. 2 rez,2 1er, jardin Gaudin François tisserand Brest
Champalloyne 2 rz, jardin Tillot Julien laboureur Rezé
Pasquereau 2 rez, 1 1er, jardin Galard Jacques tisserand Maine et Loire
Alard 3 rez, moulin Alard Laurent farinier Nantes
Bigot 2 rez, moulin Bigot Sylvestre farinier Nantes
Poilâne 2 rez, moulin Poilâne Julien farinier Calvados
Maisdon 3 rez, moulin Maisdon Jean farinier Vertou
Poisneau 2 rez, moulin Poineau Jean farinier Chapelle Basse Mer
Renaud Pierre ? 2 rez, écurie, 3 1er, hangar
Cotrel métairie Briand Julien laboureur Fay
Saupin 2 rez Cormerais Sébastien poitier ? St Sébastien

Jardins et moulins, et même  des moulins en fin de vie, car ils sont eux aussi concurrencés par le plus grosses minoteries hors Nantes.

C’est le rencencement de 1818 qui atteste du premier investissement hors zone urbaine de Nantes d’alors, en la personne de Mathurin Bonnissant, qui est mentionné alors comme « marchand de menues denrées ». En fait, on ne connaissait pas encore d’épiciers en gros ni de drogueries car il fait à la fois les balais et la nourriture, bref beaucoup de denrées.

Et comme vous l’avez bien compris, ce premier arrivant d’ailleurs pour installer un entrepôt en zone péri-urbaine, est mon ancêtre car je descends de son unique fille. Il a bien eu un fils, mais prêtre.

La route de Clisson commence à l’actuelle rue de la Ripossière. En 1814 elle comptait 12 logements, dont 5 moulins à farine, et avait attiré de loin : ainsi Brest, Le Calvados.

Ce recensement de 1818 est très intéressant car il donne aussi le montant du loyer, et les loyers semblent élevés. Il y a un nouvel investisseur propriétaire, Bonnissant, qui est le 12ème enfant de 16 [rassurez-vous, ils n’ont pas tous atteint l’âge adulte, car entassés dans une pièce à Chantenay, ils mouraient vite] d’une famille de charpentiers de navire à Chantenay, venue de la Manche, que vous avez sur mon site car je l’ai longuement étudiée. Ce Mathurin Bonnissant a commencé sa carrière dans la marine comme COMMIS AUX VIVRES, métier qui existe encore de nos jours, toujours sous la même appellation et la même fonction : fournir aux marins les vivres.

Il a manifestement exercé un métier parallèle car il a économisé de quoi investir, et le fait qu’il investisse route de Clisson illustre l’attrait qu’elle a dû avoir pour investir, compte tenu de son statut campagnard de l’époque, c’est à dire tout à fait différent de la ville. Son acquêt marque la fin prochaine des meuniers propriétaires à la Croix des Herses, que je vous raconte dans mes prochains billets.

Enfin, vous remarquerez que la tenue [terre noble autrement dit fief, relevant d’un autre fief] est dénommée terre rouge et non Clos Torreau.

Je n’ai pu vous présenter en tableau mais voici comment se lit ce qui suit :

Salliot propriétaire 2 p basses, écurie, chambre et grenier, tenue dite terre rouge derrière description du logement Bahuaud J. née Bretonnière habitant jardinière profession de l’habitant Nantes lieu de naissance de l’habitant 50 son âge 300 loyer en francs Ve état matrimonial, 4 fils, 2 filles enfants habitants dans ce logement

Jounneaud Charles logement de ferme Jounneau Charles laboureur Nantes 40 50 M, 1 fils

Monnier François maison entière Boudeaud Louis débit de vin Bazoges, depuis 4 ans à Nantes 50 300 M

Pasquereau 2 rez, 1 1er, jardin Guillot Madeleine Vve Gallard tisserand Langeron, depuis 40 ans à Nantes 55 40 Vve, 2 fils, 2 filles

Lourmaud logement Tendron François cultivateur Orvault, depuis 20 ans à Nantes 54 40 M, 1 fille

Allard moulin, maison basse 3 p Allard Laurent farinier Nantes 30 200 M

Allard moulin, maison Allard Laurent meunier Nantes 57 200 Vf, 1 fils, 1 fille

Lutz moulin, maison Bigot Silvestre meunier Nantes 70 200 M, 4 fils, 3 filles

Lutz moulin, maison Poislane Julien meunier La Boissière, depuis 50 ans à Nantes 68 200 M 2 fils, 1 fille

Bonissant moulin, maison Poisneau Jean meunier St Julien, depuis 22 ans à Nantes 39 200 M, 2 fils, 2 filles

Bonissant moulin, maison 3 p Maisdon Jean meunier Vertou, depuis 30 ans à Nantes 200 M, 1 fils, 2 filles

Aubin Vve Le Lion d’Or, maison entière Perrochaud débit de vin Nantes 41 96 M, 1 fils, 2 filles

Renaud maçon Le lion d’Or, maison, écurie, hangar, cour Sorin Vve débit de vin Nantes 44 150 Vve

 

Nantes, chantiers de construction navale : carte postale de 1908

Je relis tranquillement mes travaux et je m’aperçois que j’ai depuis longtemps sur mon site les cartes postales du port de Nantes, dont une vue des chantiers navals.

La pandémie qui me laisse prisonnière depuis des mois, faute de masques dans les couloirs de ma tour et son ascenseur, a entraînée chez moi une forte tendance à perdre du temps, voire beaucoup de temps à lire et relire et cela est profitable : la preuve, je ne me souvenais pas de cette carte postale alors même que j’ai longuement étudié l’un des chantiers navals, celui des BONNISSANT, qui construisaient des bâteaux de cabotage, activité qui devait disparaître avec l’arrivée de la voie ferrée fin 19ème siècle à Nantes. En fait, je suis depuis des jours fixée sur ce cabotage, car je vais vous conter prochainement une histoire vraie et familiale, qui me touche donc personnellement.

Et comme j’ai sur ces sujets beaucoup de documents, je suis depuis plusieurs jours occupée à mettre sur mon blog un plugin (logiciel adjoint) qui vous permette de feuilleter directement mes énormes fichies .PDF dont pour commencer celui précisémment des BONNISSANT constructeurs de bâteaux de cabotage.

Donc à bientôt, si je parviens à le faire.

La route de Clisson en 1818, selon le recensement.

Voir tous les articles sur Nantes Sud Loire Saint Jacques

Le recensement précédent date de 1814 et est sur mon blog. L’écart entre ces 2 recensements est exceptionnellement réduit.

La route de Clisson commence à l’actuelle rue de la Ripossière. En 1814 elle comptait 12 logements, dont 5 moulins à farine, et avait attiré de loin : ainsi Brest, Le Calvados.

Ce recensement de 1818 est très intéressant car il donne aussi le montant du loyer, et les loyers semblent élevés. Il y a un nouvel investisseur propriétaire, Bonnissant, qui est le 12ème enfant de 16 [rassurez-vous, ils n’ont pas tous atteint l’âge adulte, car entassés dans une pièce à Chantenay, ils mouraient vite] d’une famille de charpentiers de navire à Chantenay, venue de la Manche, que vous avez sur mon site car je l’ai longuement étudiée. Ce Mathurin Bonnissant a commencé sa carrière dans la marine comme COMMIS AUX VIVRES, métier qui existe encore de nos jours, toujours sous la même appellation et la même fonction : fournir aux marins les vivres.

Il a manifestement exercé un métier parallèle car il a économisé de quoi investir, et le fait qu’il investisse route de Clisson illustre l’attrait qu’elle a dû avoir pour investir, compte tenu de son statut campagnard de l’époque, c’est à dire tout à fait différent de la ville. Son acquêt marque la fin prochaine des meuniers propriétaires à la Croix des Herses, que je vous raconte dans mes prochains billets.

Enfin, vous remarquerez que la tenue [terre noble autrement dit fief, relevant d’un autre fief] est dénommée terre rouge et non Clos Torreau.

Je n’ai pu vous présenter en tableau mais voici comment se lit ce qui suit :

Salliot propriétaire 2 p basses, écurie, chambre et grenier, tenue dite terre rouge derrière description du logement Bahuaud J. née Bretonnière habitant jardinière profession de l’habitant Nantes lieu de naissance de l’habitant 50 son âge 300 loyer en francs Ve état matrimonial, 4 fils, 2 filles enfants habitants dans ce logement

Jounneaud Charles logement de ferme Jounneau Charles laboureur Nantes 40 50 M, 1 fils

Monnier François maison entière Boudeaud Louis débit de vin Bazoges, depuis 4 ans à Nantes 50 300 M

Pasquereau 2 rez, 1 1er, jardin Guillot Madeleine Vve Gallard tisserand Langeron, depuis 40 ans à Nantes 55 40 Vve, 2 fils, 2 filles

Lourmaud logement Tendron François cultivateur Orvault, depuis 20 ans à Nantes 54 40 M, 1 fille

Allard moulin, maison basse 3 p Allard Laurent farinier Nantes 30 200 M

Allard moulin, maison Allard Laurent meunier Nantes 57 200 Vf, 1 fils, 1 fille

Lutz moulin, maison Bigot Silvestre meunier Nantes 70 200 M, 4 fils, 3 filles

Lutz moulin, maison Poislane Julien meunier La Boissière, depuis 50 ans à Nantes 68 200 M 2 fils, 1 fille

Bonissant moulin, maison Poisneau Jean meunier St Julien, depuis 22 ans à Nantes 39 200 M, 2 fils, 2 filles

Bonissant moulin, maison 3 p Maisdon Jean meunier Vertou, depuis 30 ans à Nantes 200 M, 1 fils, 2 filles

Aubin Vve Le Lion d’Or, maison entière Perrochaud débit de vin Nantes 41 96 M, 1 fils, 2 filles

Renaud maçon Le lion d’Or, maison, écurie, hangar, cour Sorin Vve débit de vin Nantes 44 150 Vve

BALAYER DEVANT SA PORTE

Nous en avons oublié le sens. Aussi bien tous les parleurs d’Internet, que nos maires. Et chaque année à l’automne, lorsque les couches épaisses de feuilles trempées, transformées en bouillie, recouvrent les trottoirs, je peste car j’ai peur de tomber.

Autrefois, BALAYER DEVANT SA PORTE était une obligation, et même une obligation devant les assurances, car si quelqu’un tombait devant chez vous faute d’entretien, vous étiez responsable. Je me souviens ici de ma tante Monique, qui demeurait boulevard Dalby, aux trottoirs généreusement larges mais comme beaucoup de boulevards, jonchés de platanes géants. Chaque matin, comme tout le monde depuis le moyen-âge, et même probablement avant le moyen-âge, elle balayait devant sa porte, et laissait un trottoir propre pour la journée.

Il faut dire qu’il y des siècles nos villes, lorqu’elles étaient pavées, comme c’était le cas de Nantes, avaient des rues très encombrées de toutes sortes d’immondices, dont je vous épargne l’énumération car répugnante à nos nez et yeux de 2020.

Donc, on sortait chaque matin avec son balais de coco ou de millet, et on nettoyait. Même les auteurs anciens citent cette activité matinale :

BALAYER (Dictionnaire de l’ancien français, en ligne) :

A. –

Au propre

1.

« Nettoyer (un endroit) avec un balai Ainsi comme elle nestoioit et balyoit la maison d’icellui, trouva un escu d’or de XVIIJ s. par. soubz une table (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 309). Et premierement qu’elle commande aux chamberieres que bien matin les entrees de vostre hostel (c’estassavoir la salle et les autres lieux par ou les gens entrent et se arrestent en l’ostel pour parler) soient au bien matin balleyez et tenues nectement (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 130). Je m’en voiz faire vostre lit Et baloier nostre maison Affin que nettement soyon (Gris., 1395, 28). …et quinze jours après ce qu’elle fu entrée oudit service, en baliant leur chambre trouva es netoieures une verge d’or (Paris domin. angl. L., 1428, 282).

Vous avez bien lu, ces auteurs sont au 14ème et au 15ème siècle. Et si ils sitent le travail de la domestique chez les gens aisés, j’ajoute que chez les moins aisés, c’était la maîtresse de maison elle-même qui balayait.

Et nous n’avons manifestement conservé que le sens au figuré, oublieux de nos ancêtres !!!

Avec tous nos engins modernes nous sommes oublieux des moindres détails de la vie autrefois, plus respectueuses de l’entretien des villes que de nos jours !!! Au lieu de faire du jogging, on balayait.

Le balais de millet et le balais de coco n’ont pas disparu

Dans ce monde où tout change et disparaît si vite, il est parfois surprenant de retrouver sur le moteur de recherche que certains objets d’antan tiennent bon et sont encore en vente, donc utilisés. Ainsi en va-t-il du balais de coco et son compère le balais de millet.

Je me souviens qu’il y en avait chez mes parents dans les années 1950 pour balayer les marches extérieures. Je n’en ai jamais revu depuis puisque cela fait maintenant plus de 60 ans que je vis en appartement.

Or, Joséphine Bonnissant et Marie Judith Lebraire, demies soeurs, tenaient une épicerie place Saint Pierre, et font venir des balais de millet venant par Bordeaux et par mer au port de Nantes. Elles n’étaient pas les seules et vous allez voir que la ville de Nantes avait besoin de beaucoup de balais de millet.

Cliquez sur l’image pour la zoomer

Je pensais bien que Bonnissant et Lebraire avaient travaillé dans l’épicerie, mais j’ignorais  qu’un balais de millet ait sa place dans les rayons d’une épicerie. Selon moi, cela relevait plus du commerce que j’ai connu dans les années 1950 et qu’on appelait DROGUERIE. Qu’en pensez-vous ? Avez-vous connu ces balais ? Et quelle différence entre le millet et le coco ?

Cette publication, que j’ai trouvé sur le site des Archives Départementales de Loire-Atlantique, rubrique PRESSE.

 

 

 

Autrefois on s’entassait à 17 dans une pièce

Autrefois on s’entassait à 17 dans une pièce, aujourd’huy 10 millions de Français fuient la cohabitation et vivent seul(e) dans un logement !
Il y a 25 ans, j’ai eu l’occasion de visiter la ferme de la Bintinais près Rennes transformée en éco-musée.
Cette ferme n’était pas petite mais plutôt riche, comparée à d’autres exploitations. La pièce principale logeait 17 personnes, et je me souviens de notre stupeur (nous étions un groupe). Puis nous avons tenté de comprendre comment et où ils pouvaient bien dormir, mais même en en logeant plusieurs par lits nous n’y étions pas parvenu. Certes, nous pensions bien que l’intimité était rare autrefois, mais à ce point !
En Loire-Atlantique, avec les rencensements d’une part, et les rôles de capitation d’autre part, on peut souvent savoir combien de personnes logeaient sous le même toît que nos ancêtres.
C’est ainsi que je sais que mon arrière grand mère route de Clisson était loin d’être l’unique occupante de sa maison, car on y compte en tout 13 personnes. En fait chacune des 4 pièces était occupée par un ménage, en sous location.
Et quand on se souvient comme moi (née en 1938) qu’à l’époque il n’y avait que des toilettes rares ou au fond du jardin, et ne parlons pas de l’eau courante !
Mais aujourd’hui je suis totalement assommée par une autre constation du même ordre, mais probablement bien pire.
Voilà, je suis obnubilée (et même obsédée) depuis 6 semaines pas mes BONNISSANT que je ne peux remonter car nés dans la Manche, là où les bombardements de la seconde guerre mondiale ont bien détruit le passé et ses archives. Donc je les fais depuis leur arrivée à Chantenay en 1757. Ils venaient à 2 frères, de Saint Malo et Saint Servan, avec maman, veuve, sachant bien signer. Et ils sont charpentiers de navire à Chantenay, justement attirés par l’énorme explosion que va connaître à cette date la construction navale nantaise.
J’ai donc étudié aussi toutes les publications sur la construction navale nantaise de cette époque, stupéfiante.
Seulement voilà, on avait certes attiré les compétences et même beaucoup, car le registre paroissial de Chantenay triple de volume, mais on n’avait pas trop construit de maisons, et ils s’entassent d’où des conditions d’hygiène indignes, de sorte que sur 16 enfants du couple dont je descends, il n’en reste que 4 adultes dont 2 garçons et 2 filles.
Le garçon dont je descends sera commis aux vivres puis son fils épicier. Mais l’autre garçon suivra son père dans la construction de navires, aura même une entreprise, dont les historiens se souviennent :

• « Quelques constructeurs du XVIIIème siècle ont survécu à l’ombre des Crucy, comme les Bonnissant, Baudet, Jollet et bien sûr les Dubigeon. ‘Rochcongar, Des Navires et des Hommes, page 28) »

Voyez mon étude des BONNISSANT à Chantenay et dans la construction navale, de charpentier de navire à constructeur

LES CLOUS DE NAVIRE ARRIVENT AU PORT DE NANTES PAR LA VOIE MARITIME : 1836

Je vous mettais hier ici le coût des clous de navire dans la constuction navale en 1834 selon l’ouvrage d’Ange Guépin.

Pour voir ces arrigages de clous, j’ai fait en 2018 la presse en ligne sur le site des AD44, et il donne l’arrivée de barils de clous chargés à Dunkerque.

Les Normands étaient souvent cloutiers utilisant le fer des forges Normandes. J’avais trouvé autrefois une « route du clou », qui est depuis longtemps sur mon site. Il s’avère que les chevaux et mulets ne portaient par tous les clous et que la mer en livrait une grande partie, entre autres dans les ports construisant navires.

Il existe de nombreuses variétés de clous, selon leur destination, et même les clous pour bateau sont encore fabriqués en France, dans la dernière usine cloutière de France
Sur le site ce cette dernière usine cloutière Française, vous pouvez même aller voir l’allure des clous pour chantier naval, et même en acheter.


La vue ci-dessus est extraite du site d’histoire de la dernière usine cloutière de France

J’ai fait ceci dans le cadre de mon étude sociale des BONNISSANT, et ces constructeurs sont alors mes cousins germains.

Voici quelques arrivages de barils de clous, tous extraits de « Lloyd nantais. Feuille commerciale et maritime » numérisé et en ligne sur le site des AD44

Le 17 août 1836 – Jeune-Marie, capitaine Chauvelon, venu de Dunkerque
• Bonnissant frères 3 barils de clous de fer
Le 29 septembre 1836 – Actif [nom du navire], capitaine Ertaud, venu de Dunkerque et de Concasuras [sic, mais rien trouvé, alors sans doute Concarneau ? car ils ont aussi de la morue etc…]
• Bonnissant 1 baril de clous
• Jollet aîné 1 baril de clous
• Dubigeon 1 baril de clous
Le 9 mars 1837 – Nestor – capitaine Ertaud, venu de Dunkerque
• Dubigeon 9 barils de clous
• Bonnissant 4 barils de clous
Le 5 mars 1838 – Sainte-Catherine, capitaine Hadevin, venu de Dunkerque
• Dubigeon 7 barils de clous de fer
• Jollet père et fils aîné 5 barils de clous
• Guibert frères 12 barils de clous
• Leray 3 barils de clous
• Bonnissant 1 baril de clous
Le 7 octobre 1841 – Saint-Louis, capitaine Péaud, venu de Dunkerque :
• Souët 7 barils clous de fer
• Bonnissant 3 barils clous de fer
• Viaud 1 baril clous de fer
• Dubigeon 2 narils clous de fer
Le 15 novembre 1841 – Jean-Bart, capitaine Bouin, venu de Dunkerque
• Jollet père 1 baril de clous
• Bonnissant 1 baril de clous
• Gouzer 2 barils de clous
• Dubigeon 2 barils de clous
Le 8 janvier 1842 – Auguste-Marie, capitaine Nicolon, venu de Dunkerque
• Bonnissant 2 barils de clous
• Jollet père 5 barils de clous
• Dubigeon 2 barils de clous
Le 28 janvier 1842 – Auguste-Marie, capitaine Nicolon, venu de Dunkerque
• Jollet père et fils 5 barils de clous
• Dubigeon 2 barils de clous
• Huette jeune 1 baril de clous
• Bonnissant 2 barils de clous
• Bonin 1 baril de clous
• Gillou et Viaud 2 barils de clous
Le 8 juin 1842 – Napoléon-le-Grand, capitaine Burgaud, venu de Dunkerque
• Wattier 3 barils de clous de fer
• Dubigeon 3 barils de clous de fer
• Bonnissant 5 barils de clous et 28 feuilles tôle