Les Mouettes fondent une chapellenie, Cherré 1539

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, G1947 (parchemin qui est une grosse signée du notaire) – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 19 juin 1539, sur la requeste ce jourd’huy en jugement faire par chacun de Pierre et René les Mouettes à monsieur de la cour de céans de les recevoir à leurs indempnes 7 planches de vigne sises au cloux de Cherretourteau en deux endroits, contenant deux quartiers de vigne ou environ, tenans quatre desdites planches ensemble, et joignant d’un costé à la vigne Jehan Sellarier et d’autre costé à la vigne des héritiers des Touchalleaulmes aboutans d’un bout à la trenchée dudit clou et d’autre bout au chemin allant de la Piogère à Balle Menot, et les autres trois planches aussi tenant l’une l’autre joignant d’un costé à la vigne Jehan Lyssiart d’autre cousté à la vigne des hoirs feu maistre Jehan Theart aboutans d’un bout à la trenchée dudit cloux, d’autre bout au chemin tendant de la Piogère à Ballé Menot lesdites vignes estantes ou fief et seigneurie de céens, pour et affin de les donner et bailler pour la fondation ou augmentation d’une chapelle ou chapellenie qu’ils ont voulloir et espèrent fondés en l’église parrochial de Cherré, offrans en paier le indempnité à mondit seigneur desdites choses et les charges et devoirs, à quoy mondit seigneur les a receuz, tellement que avecques luy ont composé et suré pour l’indempnité desdites choses à la somme de 3 escuz soleil

Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500) http://www.atilf.fr/dmf
SURER, verbe
Empl. trans. « Assurer » : Charlez estoit en son treit, ou Carahus l’enortoit de assailhier Romme et sure qu’ilz reussent Ogier. (JEAN D’OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 54).
Rem. Doc. 1432 (il payra salage s’il ne sure qu’il y eust moins de cinq muys ds GD VII, 407c.

INDEMNITÉ, subst. fém.
A. – « État de celui qui n’a subi aucun dommage »
B. – « Droit à payer, en partic. droit payé au seigneur féodal lorsqu’un de ses fiefs tombe en mainmorte »
C. – « Dédommagement »

d’or soleil ou la valleur qu’ils ont payée et baillée à mondit seigneur qui l’a receu et s’en est tenu pour contant, et (pli) se sont chargés et ont advoué devoir à mondit seigneur pour raison desdites choses la somme de 12 deniers tournois de cens ou debvoir à sa recepte et seigneurie de Charnacé par chacuns an au jour et feste de Notre Dame Angevine, ce faisant mondit seigneur a permis auxdits Mouettes donner et bailler lesdites choses dessus déclarées en fondation de chapelle chapellenie ou prestimonie, à la charge dudit debvoir et continuation d’iceluy et autres touttes charges qu’il plaira auxdits Mouettes, donner et bailler lesdites choses, donné aux pletz de Charnacé tenuz par nous Abel de Glatigné licencié ès loix seneschal le 19 juin 1539 ainsi signés en la mynute M. de Charnacé et Doublard, h. Desprez notaire

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Jean Lemesle a coupé les arbres de la haie mitoyenne, Ménil 1518

Horreur ! Cela ne se fait pas !

Vous pouvez faire un peu de paléographie aujourd’hui, sur un document vieux de 5 siècles ; Oh, pardon, 5 siècles moins 6 ans !
Il a souffert de l’humidité, qui a délavée l’encre, ce qui ne facilite pas la lecture !


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Il s’agit d’une affaire de coupe de bois dans une haie, laquelle n’était manifestement pas autorisée, puisque vous allez décrouvrir que celui qui a coupé perd sa cause.
C’est la première fois que je trouve mention d’une coupe intempestive. Mais, cette coupe ne concerne pas un bail dans lequel la clause du droit de coupe est toujours spécifiée, mais un problème de voisinage. Je suppose que la haie était mitoyenne, mais je n’en ai aucune certitude, et je me demande même quelle était le droit coutumier en la matière. Pourtant, on précise toujours dans les ventes de pièces de terre si elle avec ses haies et fossés, ce qui voudrait signifier que les haies de certaines pièces leur appartenait, et pas au voisin ???

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 15 juin 1518 (Huot notaire Angers) Comme procès fust meu et pendant par devant monsieur le juge ordinaire d’Anjou à Angers entre Jehan Mouette paroissien de Cherré demandeur d’une part,
et Jehan Lemesle marchand drappier demourant en la paroisse de St Georges de Ménil déffendeur d’autre part

    pour identifier cette paroisse, je voyais « Saint Georges de …l » tellement l’acte est effacé. J’ai regardé longuement la carte, et aperçu Ménil, et dans le dictionnaire de l’Abbé Angot, j’ai pu constater que la paroisse de Ménil était Saint Georges. Cette forme d’écriture du nom des paroisses était fréquent autrefois, en prenant d’abord le nom du saint protecteur de la paroisse.

pour raison de ce que ledit demandeur disoit que ledit deffendeur avoit couper ou fait couper abattre et esmonder certain nombre de chesnes et autres arbres estans en une haye que ledit demandeur disoit luy appartenir sise en la paroisse d’Athée près et joignant le lieu des Lasners et faisant la clousture d’un pièce de terre appartenant audit demandeur et estant détérioration dudit lieu de Lasnière pour laquelle chose ledit demandeur avoit fait applegement au dedans du temps deu contre ledit deffendeur
et par ledit deffendeur estoit dit au contraire, et faisoit ledit deffendeur contrapplegemente contre ledit demandeur
ou tellement lesdites parties ont procédé entre eulx qu’ils estoient en danger de tomber en grant involution de procès, pour ce est-il que en notre cour à Angers etc personnellement establiz lesdites parties soubzmectant etc confessent etc que pour plet et procès escheoir paix et amour nourrir entre eulx et o le conseil d’aulcunes notables personnes leurs amys ils ont transigé paciffié et arrangé entre eulx o le congé de ladite cour en la manière qui s’ensuit
c’est à savoir que ledit deffendeur a ceddé quicté délaissé et transporté et encores etc quicte cèdde délaisse et transporte dès maintenant et à présent à tousjourmais perpétuellement par héritage audit demandeur à ses hoirs etc tout tel droit et action part et portion qui audit deffendeur pourroit compéter et appartenir en ladite haye et ses appartenances … (2 lignes trop effacées) sans qu’il en puisse faire question et demande audit demandeur à ses hoirs etc
et pour demourer quicte ledit deffendeur vers ledit demandeur du contraplegement que ledit deffendeur auroit fait contre ledit demandeur ledit deffendeur en a pacifié audit demandeur à la somme de 100 sols tz payée par ledit Lemesle de ses hoirs etc audit Mouette à ses hoirs etc dedans la feste de l’épiphanie et jeudi absolu le tout prochainement venant moitié par moitié
a promis ledit mouette aller par devers messieurs les esleuz d’Angers consentir que l’argent qu’il avoit fait arrestées par Ambrois Rallier sergent royal audit Angers sur certaines bois et pièces des Bretons de la paroisse de Ménil soient délivrés et mis à pleine délivrance audit Lemesle et que iceulx … (plusieurs lignes trops effacées)
auxquels accords pactions et conventions et tout ce que dessus est dit tenir et accomplir d’une part et d’autre etc et aux dommanges etc obligent lesdites parties l’une vers l’autre etc et les biens et choses dudit Lemesle à prendre vendre etc renonçant ledit Lemesle à toutes graces de roy à tous respits et auter grâces impétrées ou à impétrer sur ce contraires et à toutes et chacunes les choses etc foy jugement et condemnation etc

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Amortissement d’obligation sur Jacques Lemotheux, Champigné (49) et Haute-Goulaine (44) 1631

Admirez la jolie géographie de cette obligation, passé à Champigné un an plus tôt, alors qu’elle est dûe ici à Haute-Goulaine en Loire-Atlantique, et nul doute que Hercule de la Saussaie et repartie avec les 800 livres, sans doute aussi avec des pistolets d’arçon.

Château de Goulaine - collection particulière, reproduction interdite
Château de Goulaine - collection particulière, reproduction interdite

J’ai trouvé tous les actes qui sont sur ce blog, grâce à mes longues recherches. Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Cette trouvaille ainsi que sa retranscription constituent un apport intellectuel au titre de la loi, s’agissant de textes anciens. Par ailleurs ce blog constitue une publication. Seule la copie personnelle est autorisée. La copie ou discussion ailleurs sur Internet constituent un vol de propriété intellectuelle. Voici la retranscription de l’acte :

Le samedi 2 aôut 1631 après midy, par devant nous René Serezin notaire royal à Angers fut présent et personnellement estably Hercules Le Saussaye escuyer sieur de Brière demeurant au lieu de Lamberdière paroisse de la Haute-Goulaine au nom et comme procureur de damoiselle Magdeleine de Marseille sa mère, en vertu de sa procuration passée par devant Davy et Petiteau notaires soubz la cour du marquisat de Goulaine le 31 juillet dernier cy attachée,
lequel a eu et receu contant en présence et à vue de nous de honorable homme Jacques Lemotheux sieur du Plessis marchand demeurant à Champigné à ce présent la somme de 650 livres en espèces de pièces de 16 sols au poids et prix de l’ordonnance faisant le reste et parfait paiement de la somme de 800 livres pour laquelle ledit Lemotheux et Jacquine Mouette sa femme avaient vendu et constitué à ladite damoiselle la somme de 50 livres tz de rente par contrat passé par Buscher notaire de Saint Laurent des Mortiers le 21 mai 1630 et la somme de 32 livres tz pour les arrérages à payer de ladite rente jusques à huy …

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Pierre Delestang a oublié un terme de rente : son fermier est saisi, Cherré 1582

Je reste toujours stupéfaite devant la rigueur et la vitesse autrefois des saisies au moindre retard de paiement. Remarquez, cela va pour effet immédiat de remuer tout le monde pour régler la dette impayée.
Ici, nous avons la quittance du paiement en retard.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte : Le dimanche 15 juillet 1582 avant midy en la court du roy notre sire à Angers et de monseigneur duc d’Anjou (Grudé notaire Angers) endroit par personnellement establis noble homme Me Pierre Delestang sieur des Pelletières demeurant au lieu des Vallées paroisse de Seurdres, messire René Bigottière docteur en la faculté de médecine de ceste ville d’Angers mari de Nycolle Delestang et Maurice Tendron marchand demeurant à Marigné près de Daon mari de Marguerite Delestang lesdits Nycolle et Marguerite Delestang filles dudit sieur de Pelletière
soubzmetant eulx et chacun d’eux seul et pour le tout sans division etc confessent avoir aujourd’huy eu et receu de honneste homme Pierre Mouette marchand demeurant paroisse de Cherré par les mains de vénérable et discret missire Lucas Grenyer curé de sainte Croix de ceste ville d’Angers à ce présent stipulant et acceptant avecques nous notaire soubzsigné pour ledit Mouette absent ses hoirs et lequel Grenyer des deniers dudit Mouette comme il a déclaré recogneu et confessé par devant nous payé contant auxdits establis la somme de 66 escuz deux tiers pour la ferme des choses baillées par ledit Me Pierre Delestang sieur des Pelletières audit Mouette par contrat du 13 mars 1577 du terme escheu du jour et feste de saint Jehan Baptiste dernier passé quelle somme de 66 escuz deux tiers avait esté saisie sur ledit Mouette savoir par ledit Tendron pour la somme de 16 escuz deux tiers, ledit Bigottière pour la somme de 30 escuz
à la requeste de Catherine Morin veufve de défunt Benoist Soreau à défaut que ledit sieur de la Pelletière avoir fait de payer, et encores ce jourd’huy saisie entre les mains dudit Grenyer à la requeste de messieurs Jehan Lemaire docteur en la faculté de médecine par défaut d’admortissement de certaine rente deue aux religieux de la Basmete
et contenu en certaine sentence obtenue en la prévosté d’Angers,
quelle somme de 66 escuz deux tiers lesdits establis ont eu prinse et receue en présence et vue de nous en 200 quarts d’escu et francs ayant cours le tout de poids et prix et cours de l’ordonnance royale, dont ils se sont tenus contant et bien payés et en ont quité et quitent ledit Grenyer et ledit Mouette et promis acquiter vers et contre tous et acquiter libérer et indempniser ledit Mouette tant de ladite saisie de ladite Morin que dudit Lemarié et tous aultres et en rendre ledit Mouette quite et indempne à peine de tous despens dommages et intérests stipulés et acceptés par lesdits Grenyer avecques nous notaire pour ledit Mouette absent, ses hoirs etc
et ont les parties convenu à la somme de ung escu pour les despens dudit Mouette que lesdits establis ont payé audit Grenyer pour ledit Mouette dont il s’est tenu à contant
à laquelle quittance et ce que dessus est dit tenir etc et aux dommages etc obligent lesdits establis eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens etc renonçant et par especial aux bénéfices de division de discussion d’ordre de priorité et postériorité foy jugement etc
fait et passé Angers maison dudit Grenyer en présence de honorable homme Me René Chotard sieur de la Regnardière advocat Angers et Jehan Fidelle praticien demeurant Angers et René Clement pédagogue demeurant audit Angers tesmoings

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