Saint Sérène

Poursuivant ma retranscription du registre paroissial du Louroux-Béconnais, je rencontre Serené Soret. Son prénom étant toujours orthographié ainsi, je pense qu’il est disctinc de saint Céneré, et comme cela n’est pas la première fois que je rencontre ce prénom de Serene, voici mes recherches.

Comment un prénom rare arrivait-il ainsi en Anjou ? Soit Serene Soret est natif d’ailleurs, ce que je n’ai pas encore déterminé, soit, et c’est aussi probable, la proximité de l’abbaye de Pontron faisait que parfois des moines aient prêché en l’église du Louroux, et pu faire les louanges de tels ou tel saint !

    Pannonie : Province romaine située en Hongrie

Voici les saints Sérène selon l’encyclopédie Migne, Dict. hagiographique des saints, abbé Pétin.

SERENE (saint), Serenus, jardinier et martyr à Sirmich, était Grec de naissance. Ayant quitté sa patrie, il alla se fixer à Sirmich, en Pannonie, où il acheta un jardin qu’il cultivait lui-même et dont le produit suffisait à sa subsistance. Il vivait en solitaire dans sa petite propriété, sanctifiant son travail par la prière et les pratiques de la pénitence. Une persécution ayant éclaté sous les empereurs Galère et Maximin II, il se cacha, dans la crainte d’être arrêté ; mais il revint bientôt après reprendre la culture de son jardin.
Un jour qu’il était occupé à son travail, une dame, accompagnée de deux jeunes filles, y entra vers l’heure de midi, comme pour s’y promener. Sérène l’apercevant lui demanda ce qu’elle cherchait. Votre jardin m’a paru agréable, répondit-elle, et avec votre permission je vais y faire un tour de promenade. — Une femme de votre condition, madame, ne se promène pas à une telle heure. Vous devriez être actuellement chez vous, et c’est un autre motif que la promenade qui vous amène ici ; mais je ne suis pas tel que vous pensez. Sortez donc au plus vite, et soyez désormais plus attentive à garder la retenue qui convient à votre sexe.
Cette femme, irritée de cet accueil et furieuse de ce qu’elle n’avait pu satisfaire ses désirs coupables, écrivit à son mari, qui était employé dans la maison de l’empereur. Galère, pour se plaindre d’une prétendue violence que Sérène lui aurait faite. Le mari va trouver le prince et lui dit : Pendant que notre vie se consume au service de Votre Majesté, nos femmes se trouvent exposées à l’insolence d’un corrupteur. Galère lui donne un rescrit adressé au gouverneur de la Pannonie, qui enjoint de faire au mari outragé la plus ample réparation.
Celui-ci part avec l’ordre de l’empereur et se rend à Sirmich pour le remettre au gouverneur, afin qu’il lui fasse donner satisfaction de l’injure qu’il a reçue dans la personne de sa femme. Quel est, demande ce magistrat, l’insolent qui a osé attenter à la vertu d’une femme dont le mari approche de si près la personne du prince ? — C’est un misérable jardinier nommé Sérène.
Le gouverneur ayant fait venir l’inculpé, lui demanda son nom et son état ; il lui dit ensuite : Comment avez-vous l’audace d’insulter la femme d’un personnage si haut placé ? — Jamais il ne m’est arrivé d’insulter aucune femme. — Qu’on lui donne la question pour lui faire avouer le crime qu’il a voulu commettre dans son jardin. — Je me souviens qu’une dame vint, il y a quelque temps, dans mon jardin, d une heure indue, dans le dessein, disait-elle, de s’y promener, je me permis de lui représenter qu’il n’était pas décent à une personne de son sexe et de sa qualité de se promener d une pareille heure. Cette réponse ouvrit les yeux à l’officier sur la conduite de sa femme, et il se retira couvert de confusion, sans donner suite à sa plainte. Le gouverneur, voyant que Sérène avait des moeurs pures, puisque, loin de profiter de la faiblesse d’une femme qui faisait les premières avances, il lui avait au contraire fait sentir l’indécence de sa démarche, le soupçonna d’être chrétien. L’ayant donc questionné sur sa religion, Sérène répondit sans hésiter qu’il était chrétien. — Où vous êtes-vous donc caché jusqu’ici, pour avoir pu échapper à nos recherches ? — C’est la Providence qui a permis cela et qui a voulu me réserver pour ce moment-ci. Au reste, je suis prêt à tout souffrir pour la confession de Jésus-Christ. — Eh bien ! puisque vous avez voulu vous soustraire par la fuite aux édits des empereurs qui ordonnent de sacrifier aux dieux, je vous condamne à être décapité.
La sentence fut exécutée sur-le-champ, le 25 février 307. — 25 février.

SERENE (saint), reclus, né en Italie, d’une famille noble de Spolète, après avoir fait ses études, se rendit à Rome avec saint Cérenie, son frère, et ils y furent ordonnés diacres-cardinaux. Ils vinrent ensuite en France et s’établirent à Saulge, dans le diocèse du Mans. Cérène s’étant trouvé seul par le départ de son frère, qui alla se fixerdans la solitude d’Hyesme, reçut plusieurs disciples qui vinrent se placer sous sa conduite. Il refusa la dignité d’archidiacre que lui offrait l’évêque du Mans. Les miracles qu’il opéra pendant sa vie et après sa mort l’ont fait honorer comme saint. On ignore s’il survécut à son frère, qui mourut vers l’an 669. — 7 mai.

SERENE (saint), évêque de Marseille, florissait sur la fin du VIe siècle. Saint Grégoire le Grand lui avait recommandé d’une manière toute spéciale saint Augustin et les autres missionnaires qui se rendaient de Rome dans la Grande-Bretagne. Ce saint pape vivait encore lorsque Sérène entreprit le voyage de Rome, mais il mourut peu après. Sérène ne lui survécut pas longtemps, étant mort la même année, avant d’être revenu dans son diocèse. Son corps fut inhumé à Bandicérate, près de Verceil, en Piémont, où il est resté jusqu’en 1839, qu’on découvrit ses reliques qui furent rapportées à Marseille. La fête de cette translation se célèbre le 9 août.

SERENE (sainte), martyre à Tarse, est honorée le 3 juillet.

SERENE (sainte), Serena, martyre à Rome, était femme de Dioclétien, avant son élévation à l’empire. Il la répudia ensuite, mais on ignore en quelle année elle versa son sang pour Jésus-Christ. Elle est mentionnée dans les Actes de sainte Susanne, qui souffrit vers l’an 285. — 16 août.

SERENE (sainte), est honorée comme martyre à Metz, où ses reliques furent apportées de Spolète par l’évêque Thierri, qui les plaça dans l’église abbatiale de Saint-Vincent. Plus tard elles furent transférées dans l’église de Sainte-Marie de la même ville. On croit que sainte Sérène souffrit à Spolète l’an 291, sous l’empereur Dioclétien. — 30 janvier.