Contrat d’apprentissage de tailleur d’habits, à Corzé (49), 1635 pour Julien Billy de Soucelles chez Symphorien Robert

ATTENTION : DEPUIS LA PARUTION DE CET ARTICLE, j’AI DECOUVERT LE METIER DE BAUDREUR. Allez voir mon article sur le baudreur.

Nous poursuivons les contrats d’apprentissage.

Voici le contrat d’apprentissage de tailleur d’habits en 1635 à Corzé. Attention, nous passons en retranscription d’un acte c’est à dire en orthographe telle que dans l’acte.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E
Voici la retranscription de l’acte : Le 22 septembre 1635, devant Christofle Davy notaire royal à Baugé, résident à Corzé, furent présents établis et deuement soubmis chacuns de Simphorien Robert tailleur d’habits demeurant au bourg de Corzé d’une part, et René Billy brodeur et Julien Billy son fils demeurant en la paroisse de Soucelles, d’autre part, (le brodeur est un métier d’art, infiniement plus compliqué que celui de tailleur d’habits, et le papa brodeur est vivant. Le brodeur fait par exeple les magnifiques chasubles des prêtres, telles qu’on pouvait autrefois les voir… On pourrait dès lors supposer que ce fils est soit un cadet et le papa ne peut laisser la broderie à plusieurs fils, soit tout bonnement un incompétent en broderie, que le papa tente de caser dans une autre filière.)
lesquels ont fait et font par ces présentes le marché d’apprentissage qui ensuit c’est à savoir que ledit René Billy a baillé et baille sondit fils audit Robert pour aprentif dudit estat de tailleur d’habits pour le temps de deux années entières qui ont commencé de ce jour et finir à pareil jour
à la charge dudit Robert de montrer et d’enseigner sondit estat audit Jullien Billy à mieulx qu’il luy sera possible, iceluy loger, norir (nourrir), coucher et laver et luy faire blanchir son linge et le traiter et gouverner comme aprentifs (apprentis) ont de coustume d’estre
comme aussy à la charge dudit Billy de demeurer pendant ledit temps en la maison dudit Robert, travailler audit estat et faire toutes autres choses lisittes (licites) et honnestes (honnêtes) qui luy seront par luy commandées estre faites,
le présent marché pour et moyennant la somme de 40 livres tournois de laquelle somme ledit René Billy en a présentement et au veu (vue) de nous payé contant audit Robert la somme de 15 livres tournois qu’il à prinse (prise) et receue en monnoye (monnaie) ayant à présent court dont il se contente et le surplus montant 25 payable par ledit René Billy audit Robert savoir la moitié du jour d’huy en ung (un) an prochain et l’autre moitié à la fin desdites deux années,
ce qui a été stipulé et consenti etc… tenu et obligé … même par corps dudit Jullien Billy à faulte de demeurer pendant ledit temps en la maison dudit Robert…
fait et passé en notre maison en présence de Me Estienne Lallier écolier estudiant à la Flèche (saluons au passage, un élève du collège du Prytanée, belle institution que nous a laissé Henri IV), et Jacques Mesnard peintier demeurant audit Corzé, témoins. Signé : René Billy, Julien Billy, Lallier, Davy – Ledit Robert a dit ne savoir signer. (on voit que les Billy père et fils sont plus cultivés que le tailleur d’habits)

Si vous avez des éléments sur la famille Billy en question, merci de nous éclairer dans les commentaires ci-dessous, afin que nous comprenions pourquoi le papa brodeur (métier très noble) met son fils en apprentissage de tailleur d’habits.
La durée d’apprentissage du tailleur d’habits varie : j’ai déjà 20, 24 et 30 mois.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

Le petit et le grand cimetière, à travers nos registres paroissiaux de l’ancien régime

« Les jeunes médecins font les cimetières bossus, se dit pour signifier que les jeunes médecins, avant d’avoir acquis de l’expérience, sont la cause de la mort de beaucoup de personnes. » Proverbe, in Littré, Dictionnaire de la langue française, 1877

Voilà une belle liaison avec le billet d’hier.
L’objet du présent billet est de comprendre la différence entre le petit et le grand cimetière.
Le lieu normal de sépulture est le cimetière. Je précise « normal », car l’objet de ce billet n’est pas l’église elle-même qui fera l’objet d’un autre billet tant j’ai dépouillé de sépultures d’antan et d’inhumations dans l’église.
A l’origine, le cimetière est toujours attenant à l’église, afin que ceux qui n’ont pas le privilège d’être inhumés dans l’église soient au plus près (au plus près du lieu saint). Certains paroissiens demandent même à ce que leur tombe soit adossée au mur de l’église, faute de pouvoir être dedans…
Or, dans certaines paroisses, les actes de sépulture font une distinction entre le « grand » et le « petit » cimetière.

Théoriquement, le grand est celui des grandes personnes, et le petit celui des enfants n’ayant pas encore fait leur communion.
Il s’agit le plus souvent d’un unique cimetière, dans lequel un endroit est défini pour les grands, l’autre pour les petits, d’ailleurs, les habitués des cimetières actuels, ont remarqué des carrés réservés aux enfants, avec ces petites tombes blanches, et ces petits angelots dessus…
Mais dans la pratique, cette distinction entre grandes personnes et enfants n’est pas toujours respectée, et si vous lisez beaucoup d’actes de sépultures, vous en aurez vite la certitude.
François Lebrun constate la même chose dans son ouvrage « Les hommes et la mort en Anjou aux 17e et 18e siècles », et il ajoute que cette distinction ne présente pas un grand interêt.
Plus important à ses yeux, était le manque de respect de ces lieux sacrés.

Ils sont le plus souvent sans clôtures au 17e siècle, alors que nos cimetières actuels sont clos. Même les bestiaux y ont accès (d’ailleurs les bestiaux ont accès partout), et causent bien entendu parfois des dégâts. Les évêques ont bien du mal à sensibiliser les fidèles au respect de ces lieux, et prescrire des clôtures.
Et François Lebrun ajoute que ceci se passe même dans les villes, ainsi à Saumur en 1654, où il existe trois cimetières. Et,bien entendu, il s’y passe tout autre chose, peu respectueuses des lieux : bals, danses, jeux de boules (ceci à Montreuil-Bellay en 1659).
L’édit d’avril 1695 fait obligation aux fabriques de clôturer les cimetières, et ce n’est donc qu’au début du 18e siècle que les cimetières deviennent clos.

Dans les faits, le curé subissait des pressions de la part de certains paroissiens plus fortunés que d’autres, et les règles n’étaient donc pas toujours rigoureusement respectées. Le passe-droit est sans doute vieux comme le monde. Ainsi, à Marans, en pleine épidémie, durant laquelle certains sont même inhumés dans leur jardin tant personne ne peut les mener au lieu saint (ce qui est la dernière des infamies, et en écrivant ces mots je songe à toutes les victimes actuelles des catastrophes bien actuelles, avec respect !), on doit dans l’urgence créer un nouveau cimetière, un peu plus loin, dont le terrain est offert par un paroissien. Donc, on commence à y inhumer, mais parallèlement, probablement sous la pression, on trouve encore quelques exceptions à cette nouvelle règle, et pour que cela ne paraisse pas trop, l’acte de sépulture omet de préciser le terme infamant « mort de contagion », et j’ai même constaté que le passe-droit avait même permis des inhumations dans l’église.

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Brevet de barbier-chirurgien de la communauté de Laval, 1724

pour André Thoreaux, à Cossé-le-Vivien, fils de chirurgien (Archives Départementales de la Mayenne, série 1J)

Ce billet fait suite au contrat d’apprentissage de chirurgien en 1653 à Angers.

Selon François Lebrun, les Hommes et la mort en Anjou aux 17e et 18e siècles, 1971,

l’édit de novembre 1691, qui séparait la barberie de la chirurgie, n’a pas eu d’effet immédiat, et en province, les chirurgiens sont restés encore longtemps des barbiers, même après la fondation en 1731 de l’Acadamie Royale de Chirurgie. Il faudra attendre la seconde moitié du 18e siècle pour que les deux professions soient totalement séparées dans les villes possédant une communauté de maîtres chirurgiens. Il y avait une telle communauté à Angers, La Flèche, Baugé, Saumur, Château-Gontier pour l’Anjou. Mais, on peut classer les chirurgiens d’alors en 2 catégories : ceux qui exercent dans les villes possédant une communauté, dont ils font partie, et ceux qui exercent dans les petites villes dépourvues de telle communauté.

L’exemple qui suit illustre à la fois le rôle d’une communauté de ville, mais aussi la possibilité donnée à un chirurgien de campagne d’obtenir ce précieux brevet de leur communauté, manifestement réservé aux meilleurs chirurgiens de campagne. Enfin, il illustre aussi la non-séparation des deux métiers de barbier et chirurgien, malgré l’édit de 1691, c’est dire qu’il a fallu beaucoup de temps pour qu’il entre en vigueur partout.

Voici donc un brevet de barbier chirurgien pour Cossé le Vivien, devant la communauté de Laval, pays du Maine, en 1724 :
(attention, nous passons en retranscription d’un texte ancien, donc en orthographe réelle de ce texte) : Nous Jean Couanier lieutenant du premier chirurgien du roy, et Jean Lechauve notre greffier pour la ville, comté, ressort et élection de Laval, à tous ceux que ces présentes lettres voirons (sic, pour verrons), Salut, Scavoir faisons que sur la requeste à nous présentée par André Thoreaux natif de Cossé le Vivien, fils d’André Thoreaux vivant Me chirurgien audit bourg de Cossé et Louise Gendry ses père et mère, disant que depuis plusieurs années il auroit fait son aprantissage de chirurgien en la maison de son père et ensuite exercé l’art de chirurgie dans plusieurs villles du Royaume, comme Rennes, Laval, et autres villes, avec honneur et sans reproche, ainsy qu’il nous aparoist par son brevet d’apprentissage et certifficat de service
aspirant à la Maistrise de chirurgie, pour le bourg de Cossé et autres lieux circonvoisins pour à quoy parvenir il auroit offert subir les examens et faire les chefs d’œuvres à ce requis et nécessaires au pied de laquelle faisant droit nous luy aurions donné jour au vingtième octobre mil sept cent vint quatre, pour donner communiquation de sa requeste aux maistres de la communaulté et subir ses examens, sommmaire, auquel examen, il auroit suffisament satisfait,
c’est pourquoy nous luy aurions donné jour à ce représenter au vingtième novembre suivant en notre Chambre de Juridiction pour y subir son second examen, auquel dit jour il auroit comparu et auroit suby sondit examen, qui estoit des maladies des os, des playes en général, et particulières, auxquels examens et questions à luy faittes il auroit suffisament safistait, c’est pourquoy nous l’aurions admis à ce représenter en notre ditte Chambre le dix huit décembre suivant, pour y faire son chef d’œuvre qui estoit des seignées et des bandages ce qui auroit esté fait en présence de Me François Vincent Doüard, conseiller du Roy, médecin ordinaire de sa Majesté, et de tous les maistres de ladite communauté, auquel chef d’œuvre et interrogations à luy faittes il auroit suffisament satisfait ainsy qu’il aparoit par lesdites actes de chaque jour,
Pour ces causes, avons icelluy Thoreaux en vertu du pouvoir à nous donné par sa Majesté par lois du mois de septembre mil sept cent vingt trois, receu et recevons par ces présentes Maistre barbier, chirurgien pour ledit Cossé et lieux circonvoisins, pour doresnavant, exercer l’art de chirurgie, tenir boutique ouverte, prendre user et jouir des privilèges tout ainsy que les autres maistres de campagne, à la charge par ledit Thoreaux de ne faire aucun raport ny entreprendre aucune grande opération sans appeler l’un des maistres de la ditte ville de Laval, ce qu’il a promis exécuter, et après avoir d’icelluy Thoreaux pris le serment en tel cas requis et accoustumé, nous avons signé ces présentes de notre main et fait aposer le cachet de nos armes et fait contresigner par notre greffier de juridiction, le dix huit décembre 1724. Signé Lechauve, Taulpin.

Selon Lucien Bély, Dictionnaire de l’Ancien Régime, PUF, 1996,

même en 1780, très peu de chirurgiens sont maîtres ès arts, et ils forment un corps très hétérogène. Une petite minorité est installée dans les villes d’importance, possède savoir et culture mais sont fort coûteux. Mais l’immense majorité (ce sont les termes de l’auteur) possède un faible bagage. Il sont moins dispendieux et répandus dans les campagnes. Il va même jusqu’à dire qu’ils sont parfois illettrés, peu considérés, peu rétribués, mais passent pour « les médecins du peuple…. Appelés, y compris dans les cas graves ou même désespérés, dans la mesure où une unique visite constitue un lourd fardeau pour beaucoup de leurs clients, il leur est en principe interdit de pratiquer les grandes opérations que, d’ailleurs, ils n’ont pas appris à exécuter. Et, même s’ils proposaient pour ce faire à leurs clients l’intervention d’un médecin ou d’un chirurgien de la ville, ces mêmes clients seraient dans l’incapacité de leur régler honoraires et déplacements, à supposer qu’ils demandent ou acceptent de les consulter. »

Ce sont sans doute ces dernières lignes qui expliquent tout. Je suis née en 1938, avant la Sécurité Sociale, qui ne vit le jour qu’en 1946. Je ne me souviens donc que du système actuel, et je peine à imaginer le fardeau de nos ancêtres devant la maladie à payer… Je pense pourtant que la clef de notre compréhension de ces chirurgiens de campagne est bien là, et comme j’ai déjà trouvé des frais de chirurgien de campagne, je vais les retrouver pour vous illustrer ce propos en chiffres une prochaine fois, et aussi une épouvantable opération qui me concerne directement le tout première moitié du 18e siècle. A une prochaine fois, si vous le voulez bien…
Demain, je réponds à une question qui vient de m’être posée sur le Petit et le Grand cimetière.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

Journal d’Etienne Toysonnier, Angers 1683-1714

1691 : juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre

Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 2 juillet (1691) Mr Goujon avocat fils du feu Sr Goujon marchand droguiste en cette ville et de la dame Laporte, épousa la fille des défunts Sr Coustard du Brossé et de la dame Yvert.
  • Le 3 (juillet 1691) Mr de la Chevalerie Hunault gentilhomme épousa la fille de Mr de Gastines Poisson bourgeois et de la défunte Delle Lefebvre de Chamboureau.
  • Le 8 (juillet 1691) Mr Hunault, docteur en médevine, fils de feu Mr Hunault aussi docteur en médecine et de la Delle Jurois, épousa la fille des défunts Sr Avril et de la dame Beauregard.
  • Le 16 (juillet 1691) le fils de Mr Daigremont garde-marteau des eaux et forests d’Anjou et de la Delle Alaneau épousa la fille du Sr Brichet cy-devant président au grenier à sel de St Fleurant et de la Delle Rose Poulard.
  • Le 7 (juillet 1691) Mr Eveillon fils du feu Sr Eveillon marchand ferron en cette ville et de la dame Crespy se fit installer dans la charge de maître des eaux et forêts cy-devant possédée par Mr de Chevaigné Aubin.
  • Le 28 juillet (1691) mourut mon fils Etienne, âgé de trois ans moins quelques jours. Il m’était extrêmement cher ; il avait une mémoire et un jugement fort avancé.
  • Le 30 juillet (1691) messieurs Gontard et Cordelet plaidèrent leur première cause.
  • Le 8 août (1691) monsieur de la Vau Landevy mourut âgé de 80 ans. Il avait été avocat au conseil.
  • Le 13 (août 1691) l’on monta les six grandes colonnes de marbre du grand autel de l’église des Cordeliers.
  • Le 18 (août 1691) le fils de feu Mr Bernard du Roncerai président en l’élection et grenier à sel de cette ville et de la défunte dame Bouteiller de la Pinardière, se fit installer dans la charge de chevalier d’honneur au siège présidial de cette ville, de nouvelle création. (Note de Marc Saché : Cet office nouveau de conseiller chevalier d’honneur, vrai miroir où se prenait une fois plus de plus la vanité humaine, pour le profit de la fiscalité royale toujours en quête de ressources extraordinaires, conférait au titulaire dans chaque présidial, aux termes de l’édit de mars 1691, le privilège héréditaire de siéger, l’épée au côté, immédiatement après les lieutenants généraux et les présidents et avant les conseillers. Comme eux il avait voix délibérative. Daté d’août 1691, le brevet délivré à Jacques-François Bernard, bien qu’il lui manquât deux ans et sept mois pour avoir l’âge requis, rappelle que François-René, marquis du Bellay, avait été pourvu de cette charge nouvelle, mais « ne désirant s’y faire recevoir », l’avait résignée en sa faveur. Elle fut supprimée d’ailleurs au bout de quelques années et n’eut qu’un autre titulaire, Mathieu Renou de la Féauté, installé le 16 février 1699. Outre certains privilèges et exemptions d’impôts elle assurait 400 livres de gages au dignitaire. Jacques-François Bernard, baptisé le 8 mars 1669 à Saint-Michel-du-Tertre, était fils de Jacques B., écuyer, président au siège de l’élection et grenier à sel d’Angers, décédé le 15 janvier 1689, et de Marie Boutilier de la Pinardière. Il épousa, le 31 mai 1683, Françoise Poisson, fille de n. h. Pierre Poisson, sieur de Gastines, conseiller secrétaire du roi, et d’Elisabeth Lefebvre de Chamboureau. Il mourut en la paroisse Saint-Maurille le 10 octobre 1705 et fut, comme son père, inhumé dans l’église des Cordeliers (Voir Arch. Dép. E 1652 ; Bibl. Mun. man 1215, bis anc 1005 f°101-104 ; état civil de Saint Michel du Tertre et de Saint Maurille ; Bernard de la Frégeolière, Généalogie de la maison de Bernard, Angers, 1888, pp. 204, 206-207)
  • Le 20 (août 1691) mourut Mr Decorce avocat. Il avait épousé défunte Delle Gault duquel mariage il n’y a point eu d’enfant.
  • Le 27 (août 1691) le Sr de la Houssaye Binet épousa la fille du Sr de la Martinière Viel.
  • Dans ce même temps, le Sr de Forges Gueniveau veuf en premières noces de la défunte Delle Valtère, et en secondes de la défunte Delle de la Hurtaudière Chauvin, desquels mariages il n’y a point eu d’enfant, épousa Melle de la Roche Goizeau.
  • Le 3 septembre (1691) mourut le Sr Chaudet Me apothicaire. Il avait beaucoup de science et de mérite. Il avait été échevin de ville, consul des marchands et capitaine de ville. (Note de Marc Saché : C’est sans doute, bien que Toisonnier ne précise pas, celui qui, au dire du P. Maurille de Saint-Michel dans sa Physiologie Sacrée, possédait un remarquable cabinet d’histoire naturelle (Voir C. Port, t1 p. 647)
  • Le 14 (septembre 1691) mourut la dame Dousseau ; elle fut enterrée le lendemain en l’église des P. Carmes.
  • Dans ce même temps, mourut monsieur Girault de Souvigné. Il avait été longtemps procureur du Roy au siège de la prévôté de cette ville.
  • Le 24 (septembre 1691) sur les deux heures après midy, trois maisons joignant les arches des grands ponts de cette ville, y allant du côté droit de la porte St Michel, tombèrent dans l’eau. Le nommé Gallière marchand poislier, sa femme étant grosse et trois enfants, y périrent. La femme s’appelait Marie Trouillet proche parente de Mrs Trouillet. (Note de Marc Saché : L’acte de sépulture de l’état civil de la paroisse de la Trinité porte : « Mathurin Gallière, marchand, tué par un soliveau le jour d’hier, 24 septembre, dans la ruine totale de sa maison, qui est tombée dans la rivière, dans laquelle sa femme et deux de ses enfants ont esté ensevelis. » A la suite de la chûte des deux maisons bâties sur les grands ponts, le conseil de ville décida « qu’il ne sera basty à l’avenir aucunes maisons sur lesdits points pour quelque prétexte et cause que ce soit » 18 octobre 1691 (BB 99, f°48)
  • Dans ce même temps, mourut la femme du feu Sr Chartier. Il était messager de cette ville à la Flèche.
  • Le 28 (septembre 1691) mourut monsieur de Chanzé Gaultier, conseiller honoraire au siège présidial de cette ville et échevin perpétuel de l’hôtel de ville, âgé de 69 ans. Il avait beaucoup de science et de mérite. Mr Boylesve de Goismard aussy conseiller audit siège a épousé une de ses filles, laquelle est morte depuis quelque temps et a laissé une fille.
  • Dans ce même temps, mourut à la campagne la femme de Mr des Touches Maunoir conseiller à la prévôté. Elle a laissé deux enfants ; elle s’appelait Beaugrand.
  • Dans ce même temps, les cent cinquante gentilshommes de la province de Berry partirent pour s’en aller dans leur pays, après trois mois de séjour de garnison.
  • Le 27 (septembre 1691) mourut madame Teullin de Monfrou ; elle avait été mariée deux fois, en première noces avec Mr de Gentien duquel mariage est issu Mr Gentien marié avec la fille du feu Mr Artaud maîtré des Comptes à Nantes, et de la dame Aveline, et du second deux filles, l’une mariée avec feu Mr de Maillé de la Tourlandry Comte de St Jean, et laquelle est aussi morte depuis quelque temps, et l’autre avec Mr de la Jaillière Lebel. Elle s’appelait Charlotte Martin des Loges.
  • Le 8 octobre (1691) le fils du Sr Daigrement cy-devant marchand de soie et de la dédunte dame … épousa Melle Lenfantin.
  • Le même jour (8 octobre 1691) le Sr Hameau Sr du Haut-Plessis mourut âgé de 70 ans.
  • Le même jour (8 octobre 1691) mourut le Sr Pillegauld de la Besneraye. Il avait épousé en premières noces la fille de feu Mr Fuyer avocat et en secondes la fille de Mr Ferrand docteur en médecine, duquel mariage il y a des enfants.
  • Le 10 (octobre 1691) mourut Mr de Gastines Poisson. Il avait épousé feue mademoiselle Lefebvre de Chamboureau. Une fille a épousé depuis peu Mr Hunault de la Chevalerie gentilhomme.
  • Le 17 (octobre 1691) mourut monsieur Jean Jouin avocat au siège présidial de cette ville. Il plaidait d’une voix fort enrouée.
  • Le 15 (octobre 1691) mourut monsieur Trouillet prêtre conseiller honoraire au siège présidial. Il a laissé plusieurs enfants de la feue dame Héart ; monsieur Trouillet lieutenant particulier audit siège, une fille mariée avec Mr de Meliand Boucault conseiller, feu Mr de l’Échasserie Trouillet marié avec la Delle Briand duquel mariage il y aune fille, ladite Briand remariée avec Mr de l’Épinay Lemarié, conseiller audit siège, une autre fille veuve de feu Mr de Pecherat conseiller audit siège, remariée avec Mr de la Sablonnière Chotard conseiller audit siège, une autre fille mariée avec Mr Grimaudet, Mr Trouillet prêtre et Mr Trouillet prêtre de l’Oratoire.
  • Le 29 (octobre 1691) le fils du feu sieur Daburon marchand épousa la fille du Sr Marchand cy-devant messager de cette ville à Paris.
  • Dans ce même temps mourut madame Chantelou veuve de Mr Chantelou de Portebize procureur du Roy en l’élection de cette ville ;
  • Le 5 (novembre 1691) Mr Raimbauld avocat fils du Sr Raimbauld Me apothicaire et de la défunte Martin épousa la fille du Sr Thibaudeau, chirurgien à Thouarcé, et de la dame Verdon.
  • Le 12 (novembre 1691) madame Chauvel de la Boulaie, veuve de feu monsieur Chauvel de la Boulaye, procureur du Roy au siège présidial de cette ville. Elle a eu trois garçons et cinq filles savoir, Mr de la Boulaie Chauvel l’aîné, conseiller aux requestes du parlement de Bretagne, qui a épousé mademoiselle de Crespy ; le second mort capitaine de cavalerie à Gyroune, et le troisième religieux chartreux. Le première fille mariée avec Mr de Crespy de la Mabilière procureur du Roy au siège présidial ; la seconde a été religieuse au couvent de la Fidélité de cette ville, elle s’est relevée de ses vœux au moyen d’un bref du pape ; la quatrième mariée avec Mr de Sanson de Lorchère et la cinquième mariée avec Mr Eveillard aussy conseiller aux requestes du parlement de Bretagne. Elle s’appelait Grimaudet.
  • Le 17 (novembre 1691) mourut la femme de monsieur de l’Éperonnière Sansonnière ; elle s’appelait du Chiron Davy ; elle s’était mariée le 18 d’octobre 1690, duquel mariage il y a un enfant.
  • Le 20 (novembre 1691) mourut le Sr Davy, huissier ; il a laissé neuf filles ; sa femme s’appelle Coutard.
  • Le 21 (novembre 1691) mourut Melle de la Plante Mauvif, fille, âgée de 57 ans.
  • Dans ce même temps mourut la femme du Sr Hameau du Marais ; elle s’appelait Gremont.
  • Le 2 décembre (1691) le Sr Aubin de la Blanchardière, fils de feu Mr Aubin avocat, épousa la fille du feu Sr de Lizière Margariteau aussy avocat et de Delle Garciau.
  • Le 7 (décembre 1691) mourut la femme du Sr Thibaudeau notaire royal en cette ville ; elle s’appelait Mornac.
  • Le 11 (décembre 1691) monsieur Terrien prêtre, chapelain de St Michel du Tertre. Il avait beaucoup de science et de mérite.
  • Le 18 (décembre 1691) monsieur Gaultier de Landebry fut élu conseiller et échevin perpétuel en la place de feu monsieur de Chanzé son père.
  • Le même jour arriva en cette ville Jacques Stuart, second du nom, Roy d’Angleterre. Il coucha à l’hôtel de ville. Il entendi le lendemain la messe en l’église des prêtres de l’Oratoire et partie ensuite pour Nantes, et de là à Brest. (Note de Marc Saché : On connaît le soulèvement de l’Irlande catholique contre le nouveau roi d’Angleterre, Guillaume III, en faveur de Jacques II, la descente de ce dernier dans l’île, sa défaite à la Boyne, le 11 juillet 1690, et la capitulation de sa dernière place de Limerick, en octobre 1691. Elle avait été suivie de l’exode de nombreux Irlandais. A son passage à Angers Jacques II ne resta qu’une nuit à l’hôtel de ville et repartit le lendemain en chaise de poste pour Nantes et Brest. Le roi fit connaître à la compagnie « qu’après le prise de Limeril, il aurait fait passer beaucoup de ses troupes et de ses sujets en France (24 à 25 000 tant hommes que femmes) qui étaient nouvellement débarqués à Brest. S.M. voulant en former des corps complets pour les attacher au service de la France, avait jugé à propos d’aller au lieu du débarquement pour y donner ses ordres nécessaire et faire connaître à ses sujets en arrivant dans un royaume qui leur est étranger, que S. M. avait toujours conservé pour eux sa même affection et qu’ils n’avaient point changé de maître. » (Arch.mun. BB 99 f°119)
  • Le premier janvier (1692) le fils de Mr de Grée Poulain conseiller honoraire au siège présidial et de la dame Denyau épousa la fille du Sr Nicolon de Chanzé bourgeois et de la défunte Delle Croizet ?
  • Le 22 décembre 1691 monsieur de Grée Poulain se fit installer en la charge de conseiller au siège présidial possédée par Mr de Grée Poulain son père.
  • Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
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    Contrat d’apprentissage de chirurgien à Angers (49), 1653

    pour André Goullier chez René Gendry (Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E)
    Voici un nouveau contrat d’apprentissage, voir tous les autres
    Merci aux courageuses personnes qui se sont exprimées sur la durée d’apprentissage du chirurgien autrefois. Ce billet va les décevoir.
    Lors de nos recherches dans les registres campagnards, nous rencontrons très, très rarement le médecin, le plus souvent d’ailleurs nommé « docteur en médecine » et un peu plus souvent le chirurgien, encore que la majorité des paroisses n’a ni l’un ni l’autre.
    Avant de lire le contrat d’apprentissage qui va étonner plus d’un, j’ai jugé utile, ne serait-ce que pour moi-même, de faire le point sur ce métier d’antan. J’ai donc été à la Médiathèque lire

    Pierre Duhamel Histoire des médecins français, Plon, 1993
    Jean-Charles Sournia Histoire de la médecine et des médecins, Larousse, 1994. Ce dernier pèse plusieurs kilos, car c’est l’un de ces ouvrages d’art aux magnifiques iconographies.

    Et j’ai refait aussi refait le point à travers les dictionnaires d’antan :

    Chirurgien, s.m. Celui qui fait profession de la Chirurgie, qui exerce la Chirurgie
    Chirurgie, s. f. Art qui enseigne à faire diverses opérations de la main sur le corps humain pour la guérison des blessures, playes, fractures
    Médecin, s. m. Qui fait profession d’entretenir la santé & de guerir les maladies. (Dictionnaire de L’Académie française, 1st Edition, 1694)

    Voici d’abord la retranscription du contrat d’apprentissage du chirurgien : Le 17 mai 1653, devant Pierre Desmazières notaire royal à Angers, contrat d’apprentissage pour un an d’André Goullier (c’est une famille aisée en campagne, sachant lire et écrire, et que Toysonnier aurait appellée fermier de campagne) jouissant de ses droits comme il a dit, assisté de Me Jacques Goullier prêtre son frère Dt à Angers StPierre, chez René Gendry Me chirurgien à Angers St Pierre, qui promet l’avoir en sa maison, le nourrir, coucher, lui montrer et enseigner à sa possibilité l’art et métier de chirurgien en ce qui en dépend.
    Ledit Goullier a ci devant convenu apprendre ledit art et promet obéir et servir ledit Gendry en toutes choses licites et honnêtes fidèlement sans se jamais demettre de ladite maison pendant le temps d’un an, à commencer lundi prochain,
    moyennant la somme de 100 L, que ledit Goullier promet payer audit Gendry à la Toussaint prochaine sans que ledit payement puisse être retardé, ni que ledit Goullier puisse espérer aucune restitution si ledit Goullier s’absente de ladit maison sans cause légitime… et promet payer à sa femme 12 L pour les dépenses. (ce point, qui n’apparaît pas dans les contrats d’apprentissage précédents, est probablement le signe d’une garde-robe plus riche et surtout mieux entretenue, ce qui a contrario, laisse à penser sur le peu d’entretien général des autres)

  • Commentaires, basés sur mes lectures :
  • Au 17e siècle, seul le médecin a fréquenté l’université pour apprendre. Là, il a dû passer 4 années, car il a assimilé le latin (effectivement cela prend du temps), ne serait-ce que pour retenir le nom des médicaments, encore le plus souvent exprimé en latin en 1653. Les études sont sanctionnées par un diplôme de docteur, mais la formation est très inégale selon la faculté fréquentée. Les plus côtées sont Montpellier, Paris, Göttingen, Halle, Padoue, Bologne, Leyde et Edimbourg. C’est pourquoi on observe en Haut-Anjou des étudiants partis apprendre à Montpellier, et là je laisse à Marie-Laure, qui en est native, le soin de nous faire un commentaire.

    De leur côté, les apothicaires forment alors une profession assez bien règlementée, et, ils pratiquent aussi la visite des malades et la prescription de médicaments. A tel point, qu’ils ont le droit officiel de signer un certifical médical, au même titre qu’un médecin et un chirurgien, en 1639, date à laquelle le roi a convoqué le ban et l’arrière-ban, que je suis en train de retranscrire pour l’Anjou, et les perclus de gouttes, gravelle et autres incommodités sont priés de fournir un certificat de médécin, chirurgien et apothicaire. C’est dire la confusion qui règne en 1639 ! Bien entendu les querelles entre ces professions sont nombreuses… puisqu’elles empiètent l’une sur l’autre.

    Enfin, comparés aux médecins, les chirurgiens, plus nombreux, sont moins instruits, moins riches, moins honorés de la société. Après une lutte séculaire contre les médecins, et des démélés dérisoires jusque devant la justice, le 18e siècle leur apporte en France une réhabilitation. Ils s’affranchissent définitivement de toute accointance professionnelle avec les barbiers, obtiennent la création d’une Académie Royale de chirurgie, malgré la fureur de la faculté de Paris, et peuvent désormais comme les médecins, soutenir des thèses et devenir docteurs. Finalement médecins et chirurgiens se retrouvent côte à côte au sein d’une Société royale de médecine que la Faculté cesse bientôt de bouder. (Sournia, Opus cité)

    Arrive la Révolution, qui fait table rase du passé, et l’art de guérir devient libre et accessible à tous. Antoine de Fourcroy, chimiste et médecin, obtient quelques mois après la chute de Robespierre, le rétablissement de 3 écoles de santé à Paris. Puis le médecin Cabanis et le chimiste Chaptal, influencent la rénovation de l’enseignement médical, et les réformes, considérables, qui suivront, constituent la base du système actuel.

    En résumé, le chirurgien, d’abord proche du barbier, est apte aux techniques manuelles, mais surtout non diplomé et peu riche. Il s’oppose au médécin, rare, issu de la faculté, diplomé, mais moins enclin aux pratiques manuelles. Enfin, l’apothicaire, qui connaît parfaitement les médicaments, tente lui aussi de soigner… J’ai cru comprendre qu’au cours du 18e siècle, les chirurgiens choisissent progressivement d’entrer ou non dans le nouveau système d’études, et ceux qui refusent ces études devient au fil du temps des guérisseurs c’est à dire des non diplômés… Ceci ne s’est pas fait en un jour, et le 18e siècle a connu toutes les juxtapositions…
    Ceci était l’histoire simplifiée des études du personnel soignant du 16e au 18e siècle, et non pas l’histoire des découvertes médicales, qui seraient trop longue ici. Merci de vous tenir à l’enseignement si vous avez des commentaires…

    Mais de vous à moi, le chirurgien en 1653 devait avoir tout de même un certain prestige même s’il n’était pas aussi prestigieux que le médecin, car André Goullier, qui entre en apprentissage avec l’appui de son frère, prêtre, est issu d’une famille de fermiers de campagne (comme les appelle si joliement Toysonnier), et ils ont les moyens d’entrer à la faculté, à moins qu’il n’ait pas été enthousiasmé à l’idée d’apprendre le latin, ou pire, peu doué pour l’apprendre.

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

    Dispense de consanguinité, Craon et Athée (53), 1733 : Jean Avranche et Julienne Renier

    Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G

    Nous poursuivons les dispenses du Haut-Anjou au fil des semaines, même si elles ne passionnent pas tout le monde, elles font partie des sources intéressantes à connaître, donnent des arbres généalogiques et des fortunes. Alors je poursuis imperturbablement cette base de données, et la preuve que c’est une base, il vous suffit de tapper un patroyme, une commune, ou simplement dispense, dans la case de recherche à droite sur ce blog, et hop la réponse apparaît !
    Cette fois, il semble que la jeune fille ait revu ses prétentions financières à la baisse, au fil des années, car si on peut dire qu’elle a les biens de la fille d’un métayer, enfin… tout juste, lui est nettement en dessous et frise la pauvreté (j’y reviendrai).

    Le 21 octobre 1733, en vertu de la commission à nous adressée par Mr l’anné Le Gouvello vicaire général de Mgr l’évêque d’Angers, en date du 16 octobre, pour raison de l’empêchement qui se trouve au mariage qu’ont dessein de contracter Jean Avranche de la paroisse d’Athée et Julienne Renier de la paroisse de St Clément de Craon, des raisons qu’ils ont de demander dispense dudit empêchement, de l’âge desdites parties, et du bien précisément qu’elles peuvent avoir, ont comparu devant nous commissaire soussigné lesdites parties savoir ledit Jean Avranche âgé de 25 ans, et ladite Julienne Renier âgée de 28 ans, accompagnés de René Avranche oncle, et Maurice Avranche aussi oncle de Jean Avranche, et Michel Renier frère de ladite Julienne Renier, et Jean Planchenault aussi cousin germain de ladite Julienne Renier, demeurans dans les paroisses d’Athée et de St Clément de Craon, qui ont dit bien connaître les parties et serment pris séparément des uns et des autres, de nous déclarer la vérité sur les faits dont ils seront enquis ; sur le rapport qu’ils nous ont fait et les éclaircissements qu’ils nous ont donné nous avons dressé l’arbre généalogique qui suit :

    Julien Robineau qui est la souche

  • Julien Robineau – 1er degré – Jeanne Robineau
  • Julienne Robineau – 2e degré – Julien Renier
  • Renée Anger – 3e degré – Julienne Renier
  • Jean Avranche – 4e degré
  • ainsi nous avons trouvé qu’il y a un empêchement de consanguinité du 4e au 3e degré entre ledit Jean Avranche et ladite Julienne Renier.
    A l’égard des causes ou raisons qu’ils ont pour demander la dipsense dudit empêchement, ils nous ont déclaré que ladite Julienne Renier est fille (c’est à dire célibataire), âgée de plus de 24 ans sans avoir trouvé d’autre parti qui lui convient (elle a 28 ans, et on peut penser que cette allusion à 24 ans serait un âge déjà avancé pour une fille à marier, c’est à dire où les autres sont déjà mariées),
    et comme leur bien ne monte qu’à la somme de 400 livres en meubles et marchandises, ledit Jean Avranche n’ayant que 100 livres et ladite Julienne Renier n’ayant que 300 livres (bon, d’accord, elle a 28 ans et faute d’avoir trouvé mieux, va se contenter de vraiement peu, en tout cas bien moins qu’elle), ils se trouvent d’état d’envoyer en cour de Rome pour obtenir la dispense dudit empêchement, ce qui nous a été certifié par lesdits témoins ci-dessus nommés et qui ont déclaré ne savoir signer, excepté Michel Renier qui signe, fait au presbitère de la Chapelle Craonnaise, le 21 octobre 1733. Signé Michel Renier. Mabille curé de la Chapelle Craonnaise

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