Gabriel Macé boucher à Provins et Edmée Pechot sa femme font un don à leur fille émancipée, 1598

Introduction

Le titre vous semble normal, mais il n’en est rien, car leur fille est émancipée par justice et sous la tutelle d’un tuteur, alors que ses parents sont tous deux bien vivants. C’est la première fois que je rencontre un tel cas, et si les parents font un don à un enfant, c’est toujours pour le mariage ou l’entrée au couvent, et les enfants non mariés attendent sagement le décès de leurs parents, qui ne tarde pas car la vie est alors courte.
Je suppose que leur fille est handicapée et qu’ils avaient demandé son placement à la justice ne pouvant s’en occuper, car je vois mal d’autres cas à cette époque et aucun enfant n’aurait pu de lui-même demander son émancipation.

don d’une maison à leur fille émancipée, 1598

AD77-1057E424 – 1598.03.02 vue 63 – Furent présents en leurs personnes Gabriel Macé marchand boucher demeurant à Provins et Edmée Pechot sa femme à cause d’elle de luy suffisamment auctorisée lesquels recognurent avoir donné ceddé quicte transporté délaissé et par ces présentes donnent cèddent quictent transportent et délaissent en pur don irrévocable fait entre vifs sans espérance de jamais révoquer à Marie Macé leur fille émancipée par justice soubz la charge de Claude Lelong ouvrier demeurant audit Provins son curateur présent et acceptant pour ladite Marye ses hoirs et ayant cause à l’advenir c’est à savoir tous et tels droits parts et portions qui auxdits donnateurs à cause de ladite Edmée peut compéter et appartenir compètent et appartiennent et à eulx advenus succédés et escheus tant par le décès de deffunte Nicole Herny sa mère que de Perrette Mane son ayeule ou autrement en quelque sorte ou manière que ce soit en une maison couverte de thuille ainsi qu’elle se comporte assise en ceste ville de Provins rue Hue le Grand tenant d’une part à Martin Girard d’autre part à Edmé Mallard à cause de sa femme d’un bout ladite rue et d’autre les héritiers Charles … ceste sonnation ainsi fait comme dict est pour la bonne et naturelle amour que lesdits macé et sadite femme ont dit avoir et porter à ladite Marye leur fille et pour son bien et administration

Contrat de mariage de Pierre Ruffier et Jeanne Dupas, Provins 1598

Introduction

Cet acte donne de nombreux noms de parents en particulier beaucoup de veuves qui sont des tantes. Le milieu est aisé, ou comme on disait alors à Provins au 16ème, siècle, un milieu bourgeois. L’écriture est parfois difficile à déchiffrer et j’ai fait au mieux et je suis sure de la plupart des patronymes, même si certains paraissent douteux. Vous pouvez tenter de les déchiffrer vous aussi, et vous avez même quelques signatures. Enfin, Louise Faulchon est une mienne collatérale, mais manifestemen ici elle est tante par le côté de son époux qui est un Saulsoy.

Contrat de mariage Ruffier Dupas, 1598

AD77-1057E424 Jacques Delanoe notaire à Provins – 1598.02.24 vue 61 – Pierre Ruffier marchand demeurant à Provins fils de feu Jehan Ruffier vivant bourgeois dudit lieu, assisté de honneste femme Marie Roytin veuve du dessusdit, sa mère, d’honnorables hommes Jehan Ruffier son frère Claude Deleaux Estienne Desoubzmarmont et Anthoine Mouton ses cousins et de Denis Guerin sergent royal audit Provins et d’eulx auctorisé d’une part, et Jehanne Dupas fille mineure de deffunts Nicolas Dupas sergent royal audit Provins et de Jacqueline Loret ses père et mère procédant de l’auctorité de dame Jehanne Dupas femme de Me Christofe Debouderville président en l’élection de Provins, auctorisée par justice par le faict de Me Abraham Quillet notaire royal audit Provins son oncle, et ?, dames Loyse Faulchon veuve de feu Me Jehan Saulsoy vivant docteur en la faculté de Melung ? Guillemette Lecourt veuve de feu Me Noel Loret vivant notaire royal audit Provins, Magdaleine Loret veuve de feu Nicolas ? Lambert ses tantes, tous demeurant audit Provins d’autre part, lesquels Pierre Ruffier et Jehanne Dupas ont promis et promettent par ce présentes prendre l’un l’autre par foy et loy de mariage si Dieu et notre mère ste église s’y accorde, et au plustost que faire se pourra et sera advisé entre eulx leurs parents et amys ; en faveur et contemplation duquel futur mariage ladite Marie Roytin a promis et promet bailler paier fournir et délivrer auxdits futurs conjoints la veille de leursdites espousailles la somme de 200 escuz d’or soleil en deniers francs et quites avec habits pur sondit mariage … bagues et joyaulx … ladite Dupas sa future espouse ainsi et de mesme qu’elle a fait audit Jehan Ruffier son fils, comme aussy a ladite dame Jehanne Dupas femme dudit de Bouderville tante de ladite future espouse promis bailler paier et délivrer auxdits futurs conjoints dans le jour et veille de leursdites espousailles pareille somme de 200 escuz d’or soleil en deniers, et aussi de vestir et habiller ladite Jehanne sa niepce d’habits pour le mariage et luy fournir linges et trousseau selon son estat et qualité ; … a esté accordé entre lesdites parties … sans ces clauses et conditions n’eust ledit mariage esté fait ni accordé ; quoy faisant a ledit Ruffier doué ladite Jehanne Dupas sa future espouze du douaire coustumier …

 

Beaucoup de prénoms rares en Brie au 16ème siècle, dont Manacus

Manacus Vermeil est laboureur à Sourdun et signe avec son prénom devant son nom, aussi on peut revoir dans cette signature ce curieux prénom. Je n’ai trouvé nulle part ce prénom, et vous ?
S’il est chez le notaire Jacques Delanoe c’est qu’il doit se déclarer détempteur d’une maison, car lors des ventes à rente perpétuelle, lors du décès de l’acquéreur ou du vendeur, il fallait que le suivant vienne chez le notaire se déclarer en possession de ce bien et surtout qu’il s’engage à payer et continuer la rente… Cet acte est passe le 4 février 1598 à Provins AD77-1057E414 Jacques Delanoe notaire.

Nicolas Langlois laboureur à Augere (77) acquiert 10 arpents, 1598

Introduction

Nicolas Langlois sait signer mais le registre de Jacques Delanoe notaire à Provins a mal vieilli et le bas de page est très effacé, pourtant c’est la signature de Nicolas Langlois tout en bas et bien effacée, et il ne faut pas tenir compte de l’autre signature Langlois, lisible, car il s’agit de Georges Langlois un clerc du notaire qui signe sur tous les actes.

la seigneurie d’Augerie aliàs Augere, Angere, Angerie ?

Je ne parviens pas à identifier ce lieu, qui m’intéresse car mon ancêtre Valentin Langlois y vit aussi à la même époque, et il est dit avoir un frère prénommé Nicolas, c’est dire tout l’intérêt que je porte à l’identification de ce lieu. J’avais cru un moment à la commune actuelle d’Augers-en-Brie, mais rien avant 1720 et j’ai donc des doutes. MERCI A TOUTE PERSONNE CONNAISSANT LA BRIE DE M’AIDER A IDENTIFIER CETTE SEIGNEURIE, qui est très lisiblement écrite ci-dessous, surtout sur la 2ème page où vous allez même voir un point sur un i. (j’ai souligné en rouge au milieu de la page)

Acquet de 10 arpents à Augere

AD77-1057E424 Jacques Delanoe notaire à Provins – 1598.01.09 vue 8 – fut présente en sa personne honneste femme Marguerite Moussier veuve en secondes nopces de deffunt Jehan Billotte vivant marchand demeurant à Provins tant en son nom que comme tutrice légitime de Perrette Billotte fille mineure d’ans d’elle et dudit deffunt Jehan Billotte par les parents de laquelle elle promet faire auctoriser se présent contrat de vendition toutefois et quantes que requist sera à peine etc laquelle esdits noms susdits recognut avoir vendu ceddé quicté transporté et délaissé et par ces présentes vend cèdde quicte transporte et délaisse promis et promet garantir de tous troubles et empeschements qelconques tant en son propre et privé nom que comme tutrice et en chacun d’iceulx seul et pour le tout sans division ne discussion renonçant aux droits Velleien…, à Nicolas Langlois laboureur demeurant à Augere présent achepteur pour lui ses hoirs c’est à savoir la moitié par indivis de 10 à 11 arpents de terres labourables en plusieurs pieces situées et assises au finage dudit Augere et es environs que … (f°2) à tiltre de moisson de ladite venderesse esdits noms et partie par indivis avec luy comme ayant acquis ladite moitié d’icelle venderesse et à ladite Perrette appartenant de propre et advenus par ladite succession dudit deffunt Billotte son père, en censive de la seigneurie d’Augere et chargé de 4 deniers tz par arpent sans autres charges, quites du passé jusques à huy, pour desdits héritages jouir par ledit achapteur et ses hoirs dès maintenant à toujours ; ceste vente faite moyennant le prix et somme de 33 esuz ung tiers franc à ladite venderesse qui les a eu et receu dudit achapteur … lesdits deniers ladite veuve a dit estre pour employer à la nourriture et entretien de ladite mineure ..

 

François Poulain, laboureur à Montigny le Guesdier, emprunte 80 livres à rente perpétuelle, 1559

Introduction

La somme de 80 livres est élevée pour un laboureur, mais on voit qu’il possède assez de terres pour les hypothéquer. Si on ne voit pas sa signature, cela ne signifie rien, car le notaire Defontaines en 1559 ne fait signer personne, et pour mémoire, les signatures n’étaient pas encore obligatoires.
Si j’ai retranscrit toutes ces terres hypothéquées, c’est que je connais quelqu’un qui s’intéresse à Montigny le Guesdier, commune proche de Bray sur Seine, qui relevait autrefois de la Brye. Comme les terres étaient autrefois dénommées par leur bornage, il est intéressant de pouvoir y rencontrer plusieurs habitants de Montigny le Guesdier en 1559, et ce sont sans doute des noms qui y étaient encore au 17ème siècle.

liste des terres hypothéquées à Montigny

Les laboureurs de la Brie possédaient des terres comme je vous l’ai déjà démontré ces jours-ci sur mon blog. Si vous voulez calculer en ha, reportez vous à mon calcul précédent.

 

 

AD77-260E290 Pierre de Fontaines notaire royal à Provins – 1559.10.23 vue 10 – fut présent en sa pesonne François Poullain laboureur demeurant à Montigny le Guesdier lez Bray sur Seyne lequel de son bon gré sans force regognut et confessa avoir vendu constitué assis et assigné et promis garantir paier fournir par chacun an le jour de feste de Thoussaints à tousjours à honorable homme Jehan Marchand bourgeois (f°2) de Provins ad ce présent achapteur et acquereur la somme de 6 livres 10 sols tournois de rente annuelle et perpétuelle dont le premier terme de payement sera et commencera le jour de Thoussaints prochainement venant en ung an, en et sur la moityé d’une maison – Item sur 3 quartiers de vigne au finage dudit Montigny au lieudit Brisolles tenant d’une part à Serenne Mathe d’aultre Saingy Leroy d’un bout sur ladite damoiselle de Rieulx et d’altre sur plusieurs – Item sur 3 quartiers tant terre que vigne sis à la Mallardière dudit Montigny tenant d’une part à Edmé Jouy et d’autre à Edmé Milonche d’un bout au chemin de Bray et d’autre à plusieurs tournailles – Item sur demy arpent de terre sis au lieudit aux Carpes ? tenant d’une part à Claude Jounneau d’autre à Jehan Miloche d’ung bout sur les terres du Chasteau Thierry et d’autre à Me Ambroise Houllier – Item sur demy arpent de terre sis en Bellaine tenant d’une part à Pasquier Baudin d’aultre à (blanc) Jouy d’un bout sur Lupin Charpentier et d’aultre sur plusieurs tournailles – Item sur le mesme lieu demy arpent de terre tenant d’une part à Jehan Channurain d’aultre à Denis Milloche d’un bout aux Gryons de Bray d’aultre à Nicolas De Janlane – Item sur demy arpent en ce mesme lieu tenant d’une part à Guillaume Hochebref d’aultre à Nicolas Rousseau d’un bout sur le chemin de Villiers et d’aultre sur les hoirs Jehan Marchant – Item sur demy arpent demy quartier de terre à faire chenevière situés dans le clos de Montigny tenant d’une part à Gilles Comperat d’aultre à Estienne Mathe d’un bout sur le grand chemin de Troyes et d’aultre sur les tournailles – Item sur quartier et demy de vigne sis au finage dudit Montigny au lieudit Cornilly tenant d’une part à Edmé Hunot d’aultre à Jacques Moreau d’un bout sur les hoirs Mathias Poullain et d’aultre sur plusieurs tournailles – Item sur ung quartier de terre en ce mesme lieu tenant d’une part à Jehan Hunot d’aultre à Jehan Charpentier d’un bout sur le chemin des misniers et d’aultre à Gillette Comperat – Item sur 3 quartiers sis au finage dudit Montigny tenant d’une part aux hoirs Jehan Marchant d’aultre à Edmé Milloche d’un bout sur la ruelle commune et d’aultre sur les vignes – Item sur 3 quartiers au lieu dit la Haye le Bute tenant d’une part à Denis Jouy d’aultre à Denis Milloche d’un bout sur les hoirs Charpentier et d’aultre sur les hoirs Quentin Poullain – Item sur demy arpent de terre au lieu dit le Haut de Crosle tenant d’une part à Jacques Glambe d’aultre à mademoiselle de la Marcellerye d’un bout sur les tournailles et généralement sans ca que la généralité déroge à la spécialité ne la spécialité à la généralité ; cette vendition set constitution faite (f°3) moyennant la somme de 80 livres tournois argent francaudit vendeur qui présentement luy ont esté payés en douzains

 

Il y avait beaucoup de tanneries à Provins, dont celle des Lecourt rue des Bordes, 1599

Introduction

Je poursuis l’étude des LECOURT à Provins, car ils sont nombreux, et je descends d’Elisabeth Lecourt
Sydrac FAUCHON °Provins St Pierre 6 novembre 1557 †/1597 Fils de Claude FAUCHON apothicaire x /1583 Elisabeth/Isabelle LECOURT †1612/ remariée à Jérôme Guichard
1-Antoine FAUCHON °Provins Ste Croix 7 août 1583 « baptisé Anthoine Fauchon fils de Sidrac et Ysabel Lecourt, parrains Loys Fauchon et Anthoine Lecourt procureur au siège présidial [oncle par alliance avec Jeanne Fauchon], marraines Anne Charron et Martine Fauchon (selon le relevé du Cercle Généalogique de la Brie sur le registre, car l’acte, qui suit, est illisible) »
2-Claude FAUCHON °Provins Ste Croix 1er août 1586 « baptisé Claude fils de Sidrac Fauchon et Elisabeth Lecourt parrains Me François de Beaufort advocat du roy à Paris, et Genest Bourgeois, marraine Jehanne Fauchon veuve d’Anthoine Lecourt [tante paternelle] … »

Une tannerie Lecourt rue des Bordes

Les Lecourt sont nombreux et je relève beaucoup de minutes notariales les concernant, sans qu’à ce jour je puisse relier les tanneurs à ceux qui ont des offices. Les successions de tanneurs devaient être compliquées car je suppose qu’une tannerie ne faisaient pas vivre 5 familles, car ici il s’agit de la revente d’une cinquième partie à celui qui reste tanneur.

AD77-260E290 Defontaines notaire à Provins – 1559.11.05 vue 9 – Pierre Sachot charron demeurant à Provins et Marguerite Barrier sa femme à cause d’elle vendu à Simon Lecourt fils de feu Jehan Lecourt marchand tanneur demeurant à Provins ad ce présent achapteur la cinquiesme partie par indivis les cinq parts faisant le tout de tout tel aultre droit part et portion qui à ladite Marguerite Barrier peult compéter et appartenir par le décès de feu François Barrier son père en une maison couverte de thuille tannerye aussi couverte de thuille court et jardin devant le lieu ainsi qu’il se poursuit et comporte assis en ceste ville de Provins rue des Bordes …