La duchesse d’Angoulême acquiert 2 arpents à La Chapelle Saint Sulpice (77), 1596

Introduction

Dans l’acte que je retranscrivais (voir ci-dessous) une « duchesse d’Angoulême » acquiert 2 arpents, mais le nom de cette duchesse n’étant pas donné, j’ai demandé au moteur de recherches QWANT qui elle était, mais il m’a répondu que ce titre n’existait pas à cette époque, pourtant il montre qu’il a analysé aussi Wikipedia.
Or, Wikipedia dit bien que Diane de France 1539-1619 fille d’Henri II était duchesse d’Angoulême, entre autres titres.
Au passage, cette femme a vécu 80 ans, ce qui était beaucoup à l’époque.
C’est la première fois que je remarque un problème dans l’analyse de QWANT et je ne sais comment leur remonter. Donc je publie ici un acte de 1596 qui parle bien de la duchesse d’Angoulême.

Voici la copie d’écran de la réponse de QWANT ce jour, qui écrit même « cette titre » …

la duchesse d’Angoulême acquiert 2 arpents

Cette surface est négligeable par rapport aux biens et au statut social de cette duchesse, et pour qu’elle s’intéresse à si peu de surface à La Chapelle Saint Sulpice c’est qu’elle y a d’autres biens et c’est un petit agrandissement.

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1596.05.07 vue 230 – furent présents en leurs personnes Sébastien Lorin manouvrier demeurant à la Chapelle St Sulpice et Jehanne Fournier sa femme de luy suffisamment autorisée à cause d’elle, lesquelles recognurent avoir vendu céddé et par ces présentes vendent cèddent promis et prometent garentir de tous troubles l’un pour l’autre et l’un seul pour le tout sans division à noble homme Jehan Girault secretere de madame la duchesse d’Angoulesme absent et ce stippulant par François Privé procureur à Provins présent achepteur pour ledit sieur c’est à savoir ung arpent de terres labourables en 2 pièces assises au finage de la Chapelle St Sulpice

Il y avait un maître des hautes oeuvres à Provins, Edmé Grenault en 1596

Introduction

Le maître des hautes oeuvres est le bourreau, et c’est un métier non seulement rare, mais généralement transmis en famille. Il procédait aussi aux alentours.

le maître des hautes oeuvres à Provins

 

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1596.04.09 vue 196 – Fut présent en sa personne Edmé Grenault Me des haultes œuvres demeurant à Provins lequel recognut avoir quicté remis et délaissé et par ces présentes remet quicte et délaisse à Nicolas Montaigne vigneron demeurant audit Provins présent et acceptant c’est à savoir le bail à tiltre de rente qui avoit esté fait audit Grenault par Symon Charon marchand à Provins d’une pièce de vigne contenant demy arpent ou environ assise au finage de Provins

Louis d’Argillières commandeur de la Croix-en-Brie prélève une part du dîme de l’église collégiale Notre Dame du Val de Provins, 1596

Introduction

L’église Notre Dame du Val n’était pas une paroisse, mais elle était collégiale et à ce titre avait de nombreux chanoines, et possédait des biens. Mais le commandeur de la Croix-en-Brie entend prélever une part du dîme de Notre Dame du Val. Le dîme était le dixième prélevé par les religieux sur les biens dépendant d’eux mais toutefois seulement ceux de Mortery.
Le dîme étant le dixième de la récolte, en période de mauvaise récolte il était certainement moindre, mais le commandeur pour sa part entend prélever une quantité fixe, sans égard aux mauvaises récoltes. On peut en conclure que les religieux de l’église collégiale Notre Dame du Val furent très perdants les années de mauvaise récolte. Par ailleurs, je vous signale que la gestion des biens de Notre Dame du Val était si compliquée car les biens étaient dispersés, que les religieux sont souvent chez le notaire ; je les trouve beaucoup de fois par an chez le notaire Jacques Delanoe.

le commandeur de la Croix en Brie prélève sur le dîme, 1596

Je reviendrai sur l’un d’entre eux, Nicolas Desoubzmarmont, qui signe ici, car il est de l’une des familles dont descendait Jules Verne par son ascendante Denise Desoubzmarmont.

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1596.03.01 vue 148 – les vénérables doyen chanoines et chapitre de Notre Dame du Val recognurent que monsieur le commandeur de la Croix en Brye vicomte de Provins a droit de prendre et percepvoir par chascun an le jour et feste st Martin, en et sur leur grand dixme de grains de Mortery déppendant de leurdit chapitre, la quantité de 12 boisseaux de bled froment, et 18 boisseaux d’avoine bon grain loyal et marchant mesure de Provins venant dudit dixme et prix audit lieu de Mortery ou à Provins en la grange ou lesdites dixmes seront logés, laquelle quantité lesdits vénérables ont promis et promettent par cesdites présenes doresnavant délivrer audit seigneur par chascun an ledit jour St Martin d’hiver à et envers sieur Loys d’Argillères chevalier de l’ordre St Jehan de Jérusalem vicomte de Provins et commandeur de la Croix en Brye stipulant et acceptant par honorable homme Quiriace Frelon son procureur audit lieu de Provins premier payement commençant audit jour prochainement venant et continuer à tousjours en et sur ledit dixme

Pierre Possot apothicaire ordinaire de l’artillerie de France demeurant de présent à Provins y acquiert une maison, 1596

Introduction

Vous avez bien lu mon titre, et je vous mets ci-dessous l’original de ma source pour que vous puissiez le lire en 1596, car j’avais bien trouvé le métier d’apothicaire du roi, ou d’un autre membre de la cour, mais je n’avais j’avais encore rencontré l’artillerie !

Il acquiert une belle maison à rente

La maison est belle car la somme de 16 écus de rente perpétuelle est élevée pour une maison, mais manifestement il n’a pas les moyens de la payer comptant comme c’était déjà souvent devenu le cas en 1596, contrairement à l’année 1506 que j’ai faite et au cours de laquelle on achetait les biens fonciers en les payant très rarement comptant, mais à rente annuelle perpétuelle. Cette forme de vente n’est pas un bail, même si en 1596 on disait encore « bailleur » pour le cédant, car un bail c’est à terme non perpétuel. Mieux, par la suite, l’acquéreur était bien dénommé « propriétaire » et cela figure dans les nombreux aveux qu’on y rencontre. Et vous pouvez vous-même voir des aveux en marge de l’acte qui suit, car le notaire a par la suite écrit par moins de 3 aveux dans la marges.
Ceci dit, j’indexe tous ces actes et je vous mettrai bientôt en ligne ces relevés, et j’affirme qu’on y trouve une multitude de ventes, d’aveux, etc… avec beaucoup de données filiatives, puisque le plus souvent le notaire doit indiquer tout vient le bien etc…

acte d’acquisition d’une maison à Provins, 1596

Cet acte est facile, mais ce notaire avait plusieurs clercs L »un d’entre eux avait par contre l’écriture particulièrement peu lisible pour mes lecteurs, et même si je sais les déchiffer, je crains de vous affoler en les mettant en ligne…

 

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1596.02.26 vue 143 – fut présent en sa personne honorable homme Pierre Possot apothicaire ordinaire de l’artillerie de France demeurant de présent à Provins lequel recognut avoir pris et retenu prent et retient par ces présentes à tiltre de rente annuelle et perpétuelle d’honorable homme François Goijat marchant demeurant au chastel de Provins et Catherine Michau sa femme à cause d’elle de sondit mari suffisamment auctorisée pour faire et passer ce qui s’ensuit présents bailleurs audit tiltre qui luy ont promis garentir etc c’est à savoir une maison couverte de thuille assise en ceste ville de Provins en la grand rue que soulloit teni audit tiltre desdits bailleurs Nicolas Lambert orloger tenant d’une part à une ruelle d’autre part à Jehan Lange appoticaire d’un bout sur la rue d’autre sur la veuve et héritiers feu Me Denis Saulsoy, à ladite bailleresse appartenant de propre et à elle advenuz par la succession de deffuncte Jehanne Cordyer veuve de feu Jehan Michau sa mère suivant le partage qui en a esté fait entre elle et les héritiers feuz Jacques Privé et Symone Lecourt sans en riens réserver ne retenir, et à telle charge qu’elle peult debvoir envers le seigneur dont elle est mouvante que les parties n’ont peu déclarer d’eux sur ce enquis, et chargé ladite maison outre ledit alise de 50 sols tz de rente de telle nature qu’elle est envers Me Jehan de Beaufort conseiller et dame Symone Privé sa femme héritier en partie desdits Jacques Privé sans autres charges quicte de ladite rente jusques à huy, pour de ladite maison et héritage jouir par ledit preneur ses hoirs en tous jours aux charges susdites à toujours perpétuellement et outre moyennant le prix et somme de 16 escuz deux tiers de rente annuelle perpétuelle de bail d’héritage que pour ce ledit preneur en sera tenu rendre et payer auxdits bailleurs leurs hoirs par chacun an à deux termes et parfaitement (f°2) esgaulx qui seront de 6 mois en 6 mois, premier terme de payement commenceant le premier jour du moys de septembre prochainement venant, le second le premier jour de mars ensuivant et à continuer de terme en terme auxdits jours à tousjours, en et sur ladite maison et lieux qui en sont demeurés chargés ypothéqués et asservis lesquels ledit preneur sera tenu entretenir et faire valloir … (en marges des 2 pages, plusieurs aveux ultérieurs)

Elisabeth Lecourt vend une ferme pour aider Pierre Ythier à sortir de la prison de la Conciergerie de Paris, Provins 1597

Introduction

Je vous montrais avant-hier l’emprisonnement de Pierre Ythier à la Conciergerie à Paris. Autrefois pour sortir de prison on payait même la pension au gardien de prison, comme on aurait payé de nos jours un hôtel. Le montant à payer pour Pierre Ythier est très élevé, en voici déjà une preuve, car pour aider sa femme, les proches vendent même des terres importantes. Ici, c’est mon ascendante Elisabeth Lecourt qui vend une ferme, pour 400 écus dont elle possède la moitié. Pour mémoire, une maison à Provins est de l’ordre de 120 écus. Ces chiffres pour vous donner une idée de l’importance du montant à payer pour libérer Pierre Ythier, et je vais vous mettre d’autres actes demain sur cette libération.

Elisabeth Lecourt vend une ferme

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – 1597.03.20 vue 175 – Furent présents en leurs personnes Jacques de Virlaines marchant appothicaire demeurant à Nogent sur Seyne et Marguerite Maillard sa femme à cause d’elle de sondit mari suffisamment aucthorisée pour ce faire et passer, et Elizabeth Lecourt veuve de feu Sidrach Faulchon demeurant à Provins, lesquels de leurs bons grés sans force ne contraincte recognurent avoir vendu ceddé et par ces présentes vendent cèddent, promis et promettent garantir de tous troubles et empeschements quelconques à honorable homme Nicolas Hebert marchant demeurant à Michemin présent et acceptant pour luy ses hoirs c’est à savoir une terre ferme et labourage consistant en maison grange estables le tout couvert de thuille court jardins et aireaux tant devant que derrière et à costé lesdits lieux comme ils se contiennent et comportent aussis aux Loges paroisse de Quiers en Brye tenant d’une part aux Guibins … d’autre sur l’achapteur, et en la quantité de 58 arpents tant terres labourables et prés et autres y compris les chaumes en plusieurs clostures et assises audit finage des Loges esdits Quiers [à 25 km ouest de Provins] et es environs que soulloit tenir à tiltre de moisson soubz le nom desdits vendeurs Charles Lecompte et Jehan Baussart et aux vendeurs appartenant chacun pour moitié et de leur propre et advenuz par les décès de leurs feux père et mère et par partage fait avec les cohéritiers esdites successions, mouvant en alisine la totalité de ladite moisson et lieux de messieurs les doyen chanoines et chapitre de l’église monsieur St Martin de Champeaulx de la quantité de 3 boisseaux 3 pitolins d’avoine demy chappon et … de chappon et ung denier obole tz pour le breuvage paiable chacun an le jour St Estienne lendemain de Noël au lieu acoustumé, et lesdites terres et héritags des choses dont ils sont manans … (f°2) ceste vente faicte moyennant le prix et somme de 400 escus d’or sol francs et quite auxdits vendeurs qui ont confessé avoir eu et receu dudit achepteur… fait et passé en la maison de ladite Lecourt venderesse 8 heures du matin audit Provins en présence de Me Nicolas Lecourt conseiller et controlleur en l’eslection de Provins et Hubert Chaume meusnier demeurant à Provins, ledit Chaume a dit ne savoir signer, et encore a promis ledit de Virlaines faire ratiffier et avoir pour agréable derechef ceste vendition ladite Maillard sa femme quant elle sera venue en aage de majorité.

Un ouvrier de viel répare les chaussures, le cordonnier fabrique les neuves, Provins 1596

Introduction

Je vous ai mis 2 pages sur les ouvriers de viel, car je me demandais bien ce que cela signifiait :   Les ouvriers de viel à Provins en 1597   –  Claude Viguereux ouvrier de viel à Provins, 1597 – et je viens de trouver la réponse, dans aucun dictionnaire, mais tout bonnement dans un autre acte du même notaire de Provins, cette fois en 1596. Il avait écrit ouvrier de viel, mais il se ravise, barre ce métier, et écrit au dessus maistre savetier. Sans doute après une remarque de cet ouvrier qui préférait qu’on utilise pour son métier le terme de maistre savetier, sans doute plus beau que le premier terme. Ainsi, l’ouvrier de viel et le savetier sont un même métier, il répare les chaussures. Le cordonnier pour sa part fabrique des chaussures, et même tient boutique pour les vendre et il y a même une rue de la Cordonnerie à Provins, comme dans beaucoup de villes. Et le colleron n’a rien à voir avec les chaussures, puisque c’est un bourrelier qui fabrique des colliers pour les chevaux, et il ne devait pas manquer de travail à l’époque.

Beaucoup de chaussures à Provins car beaucoup d’ouvriers de viel

On ne marche pas en sabots, ou pieds nus comme souvent en campagne. Et on répare les chaussures, on ne les jette pas comme de nos jours… L’ouvrier de viel n’a certainement de boutique, et c’est pourquoi il est appelé ouvrier.

ouvrier de viel, maître savetier

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1596.09.18 vue 65 – fut présent en sa personne Georges Plessis ouvrier de viel maistre savetier demeurant à Provins tant en son nom par acquisition à cause de Jehanne Doyen sa femme fille et héritière seulle et pour le tout de deffunt Edmé Ledoyen vivant colleron demeurant audit Provins lequel esdits noms a recognut et confessé recognoist et confesse estre déptempteur propriétaire et possesseur d’un corps de logis de fond en comble couvert de thuille ainsi que le lieu se comporte ou soulloit demeurer ledit feu Edmé Ledoyen assis audit Provins devant leschange St Ayoul du costé