Ascendance THOMÉ de Jules Verne en lien avec le moulin à papier de Saint Rémy de la Vanne (77), 1596

Introduction

Ce jour, je vous emmène dans les liens de Jules Verne avec l’imprimerie et un moulin à papier.

l’ascendance THOMÉ de Jules Verne

A ce jour, l’ascendance Thomé de Jules Verne ne remonte que jusqu’à Anthoine époux de Marie Roussin. Selon ma méthode de recherche, je fais toujours tous les baptêmes et je les retranscris exhaustivement, bien alignés tous ensemble, car les parrainages peuvent donner des indications. Or, quand vous examinez les parrainages des 10 enfants d’Anthoine Thomé, vous constatez certes l’abscende de Thomé, mais vous découvrez le lien avec l’imprimerie-librairie des Bondis à Provins. Mon étude des Roussin, sa femme, montre qu’Elisabeth Roussin est la soeur aînée de Marie, l’épouse d’Antoine, et c’est elle qui a épousé un BONDIS, la famille qui est dans l’imprimerie à Provins. Or, pour imprimer il faut du papier. Donc les Bondis de Provins connaissent les moulins à papier de la Brie. C »est donc par le mariage d’Elisabeth Roussin et Pierre Bondis, que Marie Roussin a été mariée à Antoine Thomé natif de Saint-Rémy de la Vanne où les Thomé sont fabricants de papier dans un moulin sur la rivière Morain, celle qui passe ensuite à Coulommiers. Et j’ajoute donc leur mariage en 1617 à Saint-Rémy de la Vanne, mais hélas l’acte n’est pas bavard. C’est grâce à mon dépouillement exhaustif des notaires de Provins, que j’ai trouvé que François Thomé est papetier dans le moulin de Fontaine Chailly à Saint-Rémy. Voici les enfants d’Antoine Thomé selon ma méthode de recherche, qui m’a permise de trouver le lien avec l’imprimerie :

Anthoine THOMÉ marchand x Saint-Rémy-de-la-Vanne (77) 26 juin 1617 (non filiatif) Marie ROUSSIN °Provins Saint-Pierre 7 septembre 1597
1-Jacques THOMÉ °Provins Saint-Pierre 7 avril 1618 « baptisé Jacques fils d’Anthoine Thomé et Marie Roussin parrain Me Jacques Roussin prêtre grand vicaire de St Quiriace et honorable homme Philippe Bondis maistre libraire marraine damoiselle Simone Debeaufort »
2-Charles THOMÉ °Provins Saint-Pierre 13 mars 1620 « baptisé Charles fils d’Anthoine Thomé et Marie Roussin parrain Charles Bondis marraine Marguerite Dubois fille de noble homme maistre Pierre Dubois lieutenant général à Provins et demoiselle Marie Leblanc »
3-Claude THOMÉ °Provins Saint-Pierre 6 janvier 1622 « baptisé Claude fils d’Anthoine Thomé et Marie Roussin parrain Claude Thomé marraine Elisabeth Roussin femme de Pierre Bondis »
4-Anthoinette THOMÉ °Provins Saint-Pierre 12 mars 1624 « baptisé Anthoinette fille d’Anthoine Thomé et Marie Roussin parrain Gabriel Billot marraine Anthoinette Roussin »
5-Marie THOMÉ °Provins Saint-Pierre 5 octobre 1625 « baptisé Marie fille d’Anthoine Thomé et Marie Roussin parrain noble homme maistre Menault Debeaufort sieur de Lunay et conseiller du roy au baillage et siège présidial de Provins marraine dame Marguerite Corcessin »
6-Marguerite THOMÉ °Provins Saint-Pierre 8 octobre 1627 « baptisé Marguerite fille d’Anthoine Thomé et Marie Roussin parrain Nicolas Garaniou Me taillandier marraine Marguerite Corcessin »
7-Anthoinette THOMÉ °Provins Saint-Pierre 4 juillet 1630 « baptisé Anthoinette fille d’honorable homme Anthoine Thomé marchand et honneste femme Marie Roussin parrain Pierre Poing marraine Marie Piaut »
8-François THOMÉ °Provins Saint-Pierre 31 août 1632 « baptisé François fils d’honorable homme Anthoine Thomé marchand et honneste femme Marie Roussin parrain Pierre Port peintre marraine Edmée Corne »
9-Gabrielle THOMÉ °Provins Saint-Pierre 26 septembre 1634 « baptisé Gabrielle fille d’honnorable homme Anthoine Thomé marchand et Marie Roussin parrain Louis Lauret fils de noble homme maistre Jehan Lauret conseiller du roy au baillage et siège présidial à Provins, marraine damoiselle Gabrielle Dechampagne »
10-Regnault THOMÉ °Provins Saint-Pierre 23 octobre 1638 « baptisé Regnault fils d’honorable homme Anthoine Thomé marchand et Marie Roussin parrain noble et scientifique personne Regnault Dejolybien prieur commandeur et chanoine de l’église royale et collégiale de St Quiriace à Provins marraine damoiselle Françoise Boucquet femme de Claude de Bramfay escuyer sieur Dunivertin »

Saint-Rémy-de-la-Vanne

Voici la carte Geoportail actuelle, sur laquelle on découvre bien un lieu-dit La Fontaine à Saint Rémy de la Vanne, commune située à 30 km au N.O. de Provins, à aller sur Coulommiers. Puis je vous mets la carte de Cassini, première carte de France début 19ème siècle, et on y voit clairement la Fontaine Chailly.

ascendance de Jules Verne à Saint-Rémy-de-la-Salle (77)

9-François THOMÉ papetier au moulin de la Fontaine Chailly à Saint-Rémy-de-la-Salle x Agnès JAILLARD fille de Claude Jaillard et Jeanne, qui tenaient le moulin à papier avant leur gendre

8-Anthoine THOMÉ marchand à Provins x Saint-Rémy-de-la-Vanne (77) 26 juin 1617 (non filiatif) Marie ROUSSIN °Provins Saint-Pierre 7 septembre 1597

7-Charles ThomÉ °Provins Saint-Pierre 13 mars 1620 †/1673 tanneur x Provins Sainte Croix 6 novembre 1642 « mariage Charles Thomé de la paroisse St Pierre et Françoise Graillet de la paroisse Ste Croix » Françoise Graillet

6-Jacques THOMÉ °Provins Saint-Ayoul 18 mai 1647 marchand tanneur x Provins Saint Ayoul 27 novembre 1673 Marguerite CHOBERT

5-Catherine THOMÉ °Provins Saint-Ayoul 14 octobre 1701 †Provins Ste Croix 7 septembre 1728 x (contrat de mariage RE/LXXXIX/4 notaire à Paris Jean Michel LE CHANTEUR du 16 mai 1724) Paris St Gervais 15 mars 1724 Jean François PREVOST °Provins St Ayoul 5 septembre 1698 †Provins Ste Croix 12 février 1763

4-Jean Jacques Pierre PRÉVOST °Provins Ste Croix 2 septembre 1728 avocat en parlement et notaire[1] royal au baillage de Provins x Mathie Bonnaventure SEMILLIARD °Troyes †Provins 9 septembre 1806

3-Mathie Adélaïde PRÉVOST °Provins Ste Croix 10 août 1768 †Provins (77) 27 mai 1861 x Sourdun 20 brumaire an III (10 novembre 1794) Gabriel VERNE, né le 6 mai 1765 – St-Paul-St-Louis, Paris IV° (75), décédé le 20 janvier 1846 – Provins (77) à l’âge de 80 ans Grands parents de Jules Verne

[1] Fonds déposé aux AD77 période 14/03/1763 – 1776

les moulins à papier autrefois

J’ai le bonheur de les connaître grâce à ce qu’on peut encore découvrir à Clisson, et c’est toujours un plaisir de voir cette pate à papier. Mais j’avoue que c’est grâce à l’acte que je viens de retranscrire (qui suit) que je découvre que comme pour les tanneurs qui avaient des magasins à suspendre les peaux pour sécher, les papetiers avaient des magasins pour suspendre le papier pour sécher lui aussi.

aveu de François Thomé pour le moulin à papier 

Voici l’acte que j’ai trouvé, qui montre l’origine des Thomé dans le papier.  Ainsi, leur descendant Jules Verne avait du papier pour écrire et un tonton imprimeur…  Il s’agit d’un bail à 99 ans, comme on en faisait alors parfois dans la Brie et les propriétaires n’étaient autres que les chanoines de St Quiriace. Claude Jaillard, que j’ai surligné en rose, était le précédent papetier, certainement le beau-père de François Thomé qui avait épousé Agnès Jaillard, la mère d’Anthoine Thomé.

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1596.06.25 vue 260 – Fut présent en sa personne François Thomé marchand pappetier demeurant au molin à papier de Fontaine Chailly paroisse de St Rémy de la Vanne lequel de son bon gré sans force a recognu et confessé recognoist et confesse estre détempteur propriéttaire et possesseur d’un molin à papier couvert de thuile consistant en maison manable estant douées à estandre le papier et en autres logis … le molin à papier tournant et buttant court jardin aireau et sausoyes et estang dépendant d’iceuluy le tout contenant environ 2 arpens, les lieux comme ils se comportent assis audit Fontaine Charllet tenant d’une part aux b… de Coullommiers d’autre à la rivière de Morain d’un bout et d’autre sur lesit b… audit recognaissant appartenant à cause et par le décès de deffunct Claude Jaillard, lequel Claude Jaillard le tenoyt de damoyselle Catherine Dubouchard dame de Challendoz et lequel molin fait partye de 2 molins l’un à bled l’autre à papier lequel molin à papier d’antiennement esetoit appellé le molin de la Fontaine Guillaume et ledit molin à bled appellé le molin des Prés assis en ladite paroisse de St Remy de la Vanne Chaullandoz et es environs et autre héritages au long contenus et déclarés au contract de bail qui en a esté fait pour 99 ans par les vénérables doyen chanoines et chappitre de l’église collégiale monsieur St Quiriace de Provins à ladite damoiselle Catherine Debouchard veuve de feu Me Jehan Lhuillier vivant conseiller en la court de parlement à Paris, tant en son nom que comme ayant la garde noble des enffants dudit deffunct et d’elle dès le 12 septembre 1577 par devant Jacques Coustant notaire moyennant 2 deniers parisis de cens portant (f°2) lots et ventes saisines deffault et amendes quand le cas y eschoit payable chacun en le jour St Rémy chef d’’octobre au grand cens de ladite église Sr Quiriace et 40 livres tz de rente annuelle payable par chacun en le jour et feste Sr Martin d’Yver laquelle somme de 30 deniers parisis de cens et 40 livres de rente annuelle ledit recognaissant a promis et promet par ces présentes doresnavant bailler et payer par chacun an auxdits jours et termes auxdits vénérables doyen chanoynes et chappitre de ladite église st Quiriace de Provins stippulant et acceptant par discrete personne Me Jehan de St Julien prêtre chanoine et chambrier de ladite église et dont les premiers termes de payement seront et commanceront auxdits jours et termes de St Rémy et St Martin d’Yver prochainement venant et à continuer par et durant le reste desdites années …

Denis Therode chanoine de l’église collégiale Notre Dame du Val cède sa prébende, Provins 1596

Introduction

La prébende est le « Revenu ecclésiastique attaché à la dignité de chanoine et provenant du partage de la mense capitulaire, bénéfice attaché à une église cathédrale ou collégiale » http://www.atilf.fr/dmf/ 
Denis Therode, ayant sans doute pris de l’âge désire réduire ses activités, un peu comme de nos jours avec l’âge on prend sa retraite. Il cède sa prébende, mais en contre-partie il aura 5 septiers de froment par an en viager pour sa retraite d’ex-chanoine. C’est dire que le prix du septier de froment devait être élevé car cette « pension de retraite » est certainement 20 à 30 écus par an ?

La cession de prébende était contrôlée à Rome

L’acte ci-dessous présice bien qu’il a fallu pour cette cession de prébende  l’aval de Rome. Sur ce point, les prébendes ont un système qui se rapproche de celui des offices dans la magistrature, dont la cession était soumise à la cour de France.
Provins possédait plusieurs églises ayant chanoines. Cette classe sociale, la plus aisée chez les prêtres avant la classe au dessus, celle de l’évêché, était donc assez nombreuse à Provins, ville bourgeoise.

Claude Perier succède à Denis Therode, 1596

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

Du vendredy 31 mai 1596 fut présent en se personne maistre Claude Perier prêtre chanoine en l’église collégiale Notre Dame du Val de Provins lequel a dict recogneu et confessé recognoist et confesse par ces présentes qu’en faveur de la résignation que discrette personne Me Denis Therode prêtre naguères chanoine de ladite église luy a faite de sadite prébende et dont il jouit à présent il a promis payer par chacun an audit Therode la quantité de 5 septiers de bled de pention chacun an le jour et feste sainct Martin d’hiver sur les fruits et revenus de dixme de ladite prébende, laquelle pention a esté admise par sa sainteté en court de Rome ainsi qu’il est aparu par la signature déclation et exhibition en faite à Rome à Saint Pierre le 15 mars 1596, laquelle a esté par ledit Perier baillée et délivrée audit Therode es mains dudit Therode, lequel Perier a promis et promet servir et faire valoir doresnavant ladite pention de 5 septeirs de froment ledit jour et feste St Martin, dont le premier terme de payement sera et commencera audit jour prochainement venant et continuer par doresnavant la vye dudit Therode seulement, en et sur tout le revenu temporel de ladite prébende qui en est et demeure chargé ypothéqué obligé comme généralement tous ses autres biens

La duchesse d’Angoulême acquiert 2 arpents à La Chapelle Saint Sulpice (77), 1596

Introduction

Dans l’acte que je retranscrivais (voir ci-dessous) une « duchesse d’Angoulême » acquiert 2 arpents, mais le nom de cette duchesse n’étant pas donné, j’ai demandé au moteur de recherches QWANT qui elle était, mais il m’a répondu que ce titre n’existait pas à cette époque, pourtant il montre qu’il a analysé aussi Wikipedia.
Or, Wikipedia dit bien que Diane de France 1539-1619 fille d’Henri II était duchesse d’Angoulême, entre autres titres.
Au passage, cette femme a vécu 80 ans, ce qui était beaucoup à l’époque.
C’est la première fois que je remarque un problème dans l’analyse de QWANT et je ne sais comment leur remonter. Donc je publie ici un acte de 1596 qui parle bien de la duchesse d’Angoulême.

Voici la copie d’écran de la réponse de QWANT ce jour, qui écrit même « cette titre » …

la duchesse d’Angoulême acquiert 2 arpents

Cette surface est négligeable par rapport aux biens et au statut social de cette duchesse, et pour qu’elle s’intéresse à si peu de surface à La Chapelle Saint Sulpice c’est qu’elle y a d’autres biens et c’est un petit agrandissement.

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1596.05.07 vue 230 – furent présents en leurs personnes Sébastien Lorin manouvrier demeurant à la Chapelle St Sulpice et Jehanne Fournier sa femme de luy suffisamment autorisée à cause d’elle, lesquelles recognurent avoir vendu céddé et par ces présentes vendent cèddent promis et prometent garentir de tous troubles l’un pour l’autre et l’un seul pour le tout sans division à noble homme Jehan Girault secretere de madame la duchesse d’Angoulesme absent et ce stippulant par François Privé procureur à Provins présent achepteur pour ledit sieur c’est à savoir ung arpent de terres labourables en 2 pièces assises au finage de la Chapelle St Sulpice

Il y avait un maître des hautes oeuvres à Provins, Edmé Grenault en 1596

Introduction

Le maître des hautes oeuvres est le bourreau, et c’est un métier non seulement rare, mais généralement transmis en famille. Il procédait aussi aux alentours.

le maître des hautes oeuvres à Provins

 

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1596.04.09 vue 196 – Fut présent en sa personne Edmé Grenault Me des haultes œuvres demeurant à Provins lequel recognut avoir quicté remis et délaissé et par ces présentes remet quicte et délaisse à Nicolas Montaigne vigneron demeurant audit Provins présent et acceptant c’est à savoir le bail à tiltre de rente qui avoit esté fait audit Grenault par Symon Charon marchand à Provins d’une pièce de vigne contenant demy arpent ou environ assise au finage de Provins

Louis d’Argillières commandeur de la Croix-en-Brie prélève une part du dîme de l’église collégiale Notre Dame du Val de Provins, 1596

Introduction

L’église Notre Dame du Val n’était pas une paroisse, mais elle était collégiale et à ce titre avait de nombreux chanoines, et possédait des biens. Mais le commandeur de la Croix-en-Brie entend prélever une part du dîme de Notre Dame du Val. Le dîme était le dixième prélevé par les religieux sur les biens dépendant d’eux mais toutefois seulement ceux de Mortery.
Le dîme étant le dixième de la récolte, en période de mauvaise récolte il était certainement moindre, mais le commandeur pour sa part entend prélever une quantité fixe, sans égard aux mauvaises récoltes. On peut en conclure que les religieux de l’église collégiale Notre Dame du Val furent très perdants les années de mauvaise récolte. Par ailleurs, je vous signale que la gestion des biens de Notre Dame du Val était si compliquée car les biens étaient dispersés, que les religieux sont souvent chez le notaire ; je les trouve beaucoup de fois par an chez le notaire Jacques Delanoe.

le commandeur de la Croix en Brie prélève sur le dîme, 1596

Je reviendrai sur l’un d’entre eux, Nicolas Desoubzmarmont, qui signe ici, car il est de l’une des familles dont descendait Jules Verne par son ascendante Denise Desoubzmarmont.

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1596.03.01 vue 148 – les vénérables doyen chanoines et chapitre de Notre Dame du Val recognurent que monsieur le commandeur de la Croix en Brye vicomte de Provins a droit de prendre et percepvoir par chascun an le jour et feste st Martin, en et sur leur grand dixme de grains de Mortery déppendant de leurdit chapitre, la quantité de 12 boisseaux de bled froment, et 18 boisseaux d’avoine bon grain loyal et marchant mesure de Provins venant dudit dixme et prix audit lieu de Mortery ou à Provins en la grange ou lesdites dixmes seront logés, laquelle quantité lesdits vénérables ont promis et promettent par cesdites présenes doresnavant délivrer audit seigneur par chascun an ledit jour St Martin d’hiver à et envers sieur Loys d’Argillères chevalier de l’ordre St Jehan de Jérusalem vicomte de Provins et commandeur de la Croix en Brye stipulant et acceptant par honorable homme Quiriace Frelon son procureur audit lieu de Provins premier payement commençant audit jour prochainement venant et continuer à tousjours en et sur ledit dixme

Pierre Possot apothicaire ordinaire de l’artillerie de France demeurant de présent à Provins y acquiert une maison, 1596

Introduction

Vous avez bien lu mon titre, et je vous mets ci-dessous l’original de ma source pour que vous puissiez le lire en 1596, car j’avais bien trouvé le métier d’apothicaire du roi, ou d’un autre membre de la cour, mais je n’avais j’avais encore rencontré l’artillerie !

Il acquiert une belle maison à rente

La maison est belle car la somme de 16 écus de rente perpétuelle est élevée pour une maison, mais manifestement il n’a pas les moyens de la payer comptant comme c’était déjà souvent devenu le cas en 1596, contrairement à l’année 1506 que j’ai faite et au cours de laquelle on achetait les biens fonciers en les payant très rarement comptant, mais à rente annuelle perpétuelle. Cette forme de vente n’est pas un bail, même si en 1596 on disait encore « bailleur » pour le cédant, car un bail c’est à terme non perpétuel. Mieux, par la suite, l’acquéreur était bien dénommé « propriétaire » et cela figure dans les nombreux aveux qu’on y rencontre. Et vous pouvez vous-même voir des aveux en marge de l’acte qui suit, car le notaire a par la suite écrit par moins de 3 aveux dans la marges.
Ceci dit, j’indexe tous ces actes et je vous mettrai bientôt en ligne ces relevés, et j’affirme qu’on y trouve une multitude de ventes, d’aveux, etc… avec beaucoup de données filiatives, puisque le plus souvent le notaire doit indiquer tout vient le bien etc…

acte d’acquisition d’une maison à Provins, 1596

Cet acte est facile, mais ce notaire avait plusieurs clercs L »un d’entre eux avait par contre l’écriture particulièrement peu lisible pour mes lecteurs, et même si je sais les déchiffer, je crains de vous affoler en les mettant en ligne…

 

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1596.02.26 vue 143 – fut présent en sa personne honorable homme Pierre Possot apothicaire ordinaire de l’artillerie de France demeurant de présent à Provins lequel recognut avoir pris et retenu prent et retient par ces présentes à tiltre de rente annuelle et perpétuelle d’honorable homme François Goijat marchant demeurant au chastel de Provins et Catherine Michau sa femme à cause d’elle de sondit mari suffisamment auctorisée pour faire et passer ce qui s’ensuit présents bailleurs audit tiltre qui luy ont promis garentir etc c’est à savoir une maison couverte de thuille assise en ceste ville de Provins en la grand rue que soulloit teni audit tiltre desdits bailleurs Nicolas Lambert orloger tenant d’une part à une ruelle d’autre part à Jehan Lange appoticaire d’un bout sur la rue d’autre sur la veuve et héritiers feu Me Denis Saulsoy, à ladite bailleresse appartenant de propre et à elle advenuz par la succession de deffuncte Jehanne Cordyer veuve de feu Jehan Michau sa mère suivant le partage qui en a esté fait entre elle et les héritiers feuz Jacques Privé et Symone Lecourt sans en riens réserver ne retenir, et à telle charge qu’elle peult debvoir envers le seigneur dont elle est mouvante que les parties n’ont peu déclarer d’eux sur ce enquis, et chargé ladite maison outre ledit alise de 50 sols tz de rente de telle nature qu’elle est envers Me Jehan de Beaufort conseiller et dame Symone Privé sa femme héritier en partie desdits Jacques Privé sans autres charges quicte de ladite rente jusques à huy, pour de ladite maison et héritage jouir par ledit preneur ses hoirs en tous jours aux charges susdites à toujours perpétuellement et outre moyennant le prix et somme de 16 escuz deux tiers de rente annuelle perpétuelle de bail d’héritage que pour ce ledit preneur en sera tenu rendre et payer auxdits bailleurs leurs hoirs par chacun an à deux termes et parfaitement (f°2) esgaulx qui seront de 6 mois en 6 mois, premier terme de payement commenceant le premier jour du moys de septembre prochainement venant, le second le premier jour de mars ensuivant et à continuer de terme en terme auxdits jours à tousjours, en et sur ladite maison et lieux qui en sont demeurés chargés ypothéqués et asservis lesquels ledit preneur sera tenu entretenir et faire valloir … (en marges des 2 pages, plusieurs aveux ultérieurs)