Charles Bourré seigneur du Plessis-Bourré met en gage sa métairie de la Craonnerie pour avoir rapidement 200 livres

Introduction

Autrefois, on pouvait avoir rapidement de l’argent liquide en mettant un bien immobilier en gage pour un temps donné. Lorsqu’il s’agit d’une terre cultivable comme ici une métairie, l’acte de mise en gage est souvent suivi d’un acte de baillée à ferme du bien mis en gage, de sorte que le métayer avait toujours le même maître et n’avait rien à craindre.

la métairie de la Craonnerie

Comme beaucoup de noms de lieux, la Craonnerie a aujourd’hui un nom modifié en Crosnerie Elle touche le Plessis-Bourré à l’est. La somme de 200 livres est une somme peu élevée. Les 200 livres sont aujourd’hui 17 000 euros,  mais surtout la somme de 200 livres est très inférieure au prix d’une métairie à l’époque. En fait, il convient de comprendre, que l’engagement d’une terre était un moyen rapide d’avoir un somme liquide urgente, en fait comme un moyen d’avoir un prêt, et quand on était certain de la retirer par réméré à la fin de l’échéance, ici un an, on met en fait le prix de la somme dont on a besoin immédiatement. En conclusion, il faut voir ces actes comme les formes de prêt d’autrefois et non pas pour l’évaluation de la valeur réelle des biens.

Ma retranscription de l’acte

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121

Le 3 décembre 1527 en la cour du roy nostre sire à Angers (Jean Huot notaire Angers) personnellement establiz noble et puissant seigneur messire Charles Bourré chevalier seigneur du Plessis Bourré et de Jarzé soubzmectant etc confesse avoir aujourduy vendu quicté ceddé délaissé et transporté et encores vend quicte cedde délaisse et transporte dès maintenant et à présent à toujours mais perpétuellement par héritaige à honorable homme et saige Me Pierre Fournier licencié en loix sieur de l’Ancere demeurant à Angers qui a achacté pour luys ses hoirs etc lieu houstel mestairye domaine et appartenances de la Craonnerye ainsi qu’il se poursuit et comporte tant maison granges tectz aireaux jardrins vergers vignes terres labourables et non labourables prés pastures bois hayes et autres choses quelconques, situé et assis en la paroisse de Cheffe et es environs sans aucune chose en excepter retenir ne réserver, et tout ainsi que ledit seigneur vendeur et ses prédecesseurs ont acoustumé le tenir et exploiter tant par eulx que leurs mestaiers, tenu censivement dudit seigneur vendeur au regard de sa terre du Plessis Bourré à 10 deniers tournois pour toutes charges et debvoirs quelconques sans plus en faire, et lequel lieu ledit vendeur a promis faire valloir de revenu toutes charges comprises la somme de 24 livres tz de rente, transportant etc et est faiet ceste présente vendition délays quittance et transport pour le prix et somme de 200 escuz d’or au merc du soleil bons et de poix, que ledit Fournier achacteur a baillés solvés et payés audit seigneur vendeur qui les a eux comptés receuz et nombrés tellement qu’il s’en est tenu par devant nous à bien payé et content et en a quicté et quicte etc et en laquelle vendition faisant ledit vendeur a donné et donne par ces présentes audit sieur acheteur à ses hoirs etc grâce et faculté de rescourcer rémérer et avoir ledit lieu et appartenances de la (blanc) ainsi vendu comme dit est du jourduy jusques à ung an prochainement venant en payant et reffondant par ledit seigneur vendeur audit achacteur à ses hoirs etc ladite somme de 200 escuz avecques tous autres loyaulx coustemens et laquelle vendition quictance cession et transport et tout ce que dessus est dit tenir etc et à garantir etc et aux dommages etc oblige ledit seigneur vendeur soy ses hoirs etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc présents à ce noble homme Estienne Dupré sieur du Boullain et Jehan Huot le jeune tesmoins, fait et donné à Angers en la maison dudit achacteur

Le 3 décembre 1527 en notre court royal à Angers personnellement establiz honorable homme et saige Me Pierre Fournier licencié en loix sieur de Lancere demourant à Angers d’une part, et noble et puissant seigneur messire Charles Bourré chevalier seigneur du Plessis Bourré et de Jarzé d’autre part, soubzmectans etc confessent avoir aujourduy fait les marchés pactions et conventions de baillée à ferme tels et en la manière qui s’ensuyt, c’est à savoir que ledit Me Pierre Fournier a baillé et baille par ces présentes audit seigneur du Plessis qui a prins et accepté audit filtre de ferme et non autrement du jourduy jusques à ung an prochainement venant le lieu domaine mestairie et appartenance de la Craonnerye ainsi qu’il se poursuyt et comporte sans aucune choses y retenir ne réserver et tout ainsi que ledit seigneur a ce jourduy auparavant ces présentes vendu audit bailleur, pour d’iceluy lieu et mestairie en prandre par ledit seigneur preneur tous et chacuns les fruits proffits revenus et esmolluments qui y proviendront ladite année durant, et en disposer à son plaisir et volonté comme de sa propre chose, et est faicte ceste présente baillée prinse et acceptation de ferme pour enpaier par ledit preneur audit bailleur la somme de 24 livres tz à 4 termes en l’an scavoir est aux premiers jours des mois de mars, juing, septembre et décembre par esgalles portions premier payement commençant le premier jour de mars prochain et outre à la charge dudit preneur de paier et acquiter les debvoirs pour iceluy lieu et icluy entretenir en bonnes et suffisantes réparations, à laquelle baillée prinse et acceptation de ferme et tout ce (f°4) dessus est dit tenir etc et ladite ferme rendre et payer etc et ne sera tenu ledit bailleur garantir ladite ferme audit seigneur preneur sinon en tant qu’il sera sieur desdits choses baillées à ferme ni n’en sera tenu en aucun intérest ne desdommagement mais sera tenu ledit seigneur preneur ou ledit lieu de la Craonnerye seroit retiré sur ledit bailleur payer néanmoins ladite ferme au prorata du temps qu’il l’aura tenu et aux dommages etc oblige ledit seigneur preneur ses hoirs etc à prendre vendre etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc présents à ce noble homme Estienne Dupré sieur du Boullay, et Jehan Huot le jeune demeurant à Angers tesmoins fait et donné à Angers en la maison dudit bailleur

 

 

 

Provins Saint Ayoul (77), paroisse non dépouillée alors je tente 1607-1625, et j’appelle à me rejoindre, à l’aide

Introduction

J’ai pu remonter il y quelques semaines les ascendants de Louise-Catherine FAUCHON, mon ancêtre, grâce au contrat de mariage à Paris en novembre 1692. J’ai ainsi pu faire son ascendance à Provins dont elle est native.

difficiles recherches à Provins

Je découvre, stupéfaite, des archives en ligne sans répertoire, sans nom de paroisse alors que Provins en compte 4, sans haut de page du microfilm numérisé donc lecture totale impossible, et sans relevé de 2 paroisses Saint Quiriace et Saint Ayoul, et après 4 semaines en ligne avec persévérance, j’ai pu remonter mes FAUCHON et décrouvrir à Saint Ayoul, non relevé, le nombre incroyable de femmes qui signent, et la diversité des prénoms, alors ces femmes méritent une mémoire et je tente ce dépouillement, très, très difficile.

ascendance de Louise-Catherine Fauchon

15-Claude Fauchon apothicaire à Provins St Pierre en 1557
14-Sydrac Fauchon x /1583 Elisabeth Lecourt
13-Antoine Fauchon apothicaire à Provins St Ayoul x /1612 Anne Guichard
12-Louis Fauchon x Provins 1637 Louise Charpentier
11-Louise-Catherine Faulchon x Paris 10 décembre 1692 René Audineau arquebusier à Chemillé (49)
9-Etienne Audineau x Clisson Notre Dame 24 novembre 1717 Jeanne Dutemple
8-Etienne Audineau x Clisson Notre-Dame 28 janvier 1744 Jacquette Boisseau
7-Bruno Audineau x Maisdon-sur-Sèvre 14 novembre 1768 Jeanne Leroy
6-François Audineau x Clisson 8 juin 1817 Elisabeth Mechinaud
5-Charles Audineau x Clisson 12 octobre 1851 Augustine Rousselot
4-Charles Audineau x Segré (49) 22 novembre 1881 Aimée Guillot
3-Aimée Audineau x Nantes 1908 Edouard Guillouard
2-mes parents
1-moi

Etude complete de mes FAUCHON

Etude de ma famille FAUCHON

Je visite la France avec le Tour, en compagnie de Jaja, Thomas… et Franck Ferrand

Grâce à Alexandre Pasteur, Marion Rousse, Laurent Jalabert, Yoann Offredo, Franck Ferrand avec Gaël Robic et Thomas Voeckler etc…, je visite chaque année la France, avec les magnifiques vues du ciel par hélicoptère sur les châteaux, coteaux et forêts etc… Non seulement j’en prends plein les yeux, tant la France est belle, mais la chaleur des voies de Jaja, Thomas… et Franck Ferrand est si chaude… Merci à eux d’exister…

Alliance parlante de patronymes : l’armurier AUDINEAU a épousé le glaive FAUCHON

introduction

Le patronyme FAUCHON[1] signifierait « espèce de faucille ».
Le Dictionnaire du Moyen Français[2] ne donne pas une faucille mais une arme : « Épée recourbée, couteau recourbé, glaive » – En partic.  « Glaive du bourreau »

[1] Dictionnaire des noms de famille, MORLET 1991
[2] http://www.atilf.fr/dmf/

mon ascendant arquebusier épouse le glaive

René AUDINEAU †Chemillé 5 avril 1717 maître arquebusier (sur son x) maître armurier (sur son †) arquebusier à Chemillé (49) Fils de Jean AUDINEAU arquebusier et Louise Chevalier x Paris 10 décembre 1692 (contrat du 28 novembre 1692) Louise Catherine FAULCHON †/1718 fille de Louis et Louise Charpentier

Je vous prépare une impressionnante mise à jour de mon étude de ma famille AUDINEAU et celle des FAUCHON

L’importante ardoise à la boulangerie Audineau, Clisson 1851

Introduction

L’ardoise était autrefois le paiement différé, soit à la semaine, soit au mois chez les commerçants. Il était très pratiqué. Les grandes surfaces l’ont supprimé et on y paye comptant. Mais je me souviens de ma jeunesse, aînée de 6, je me levais chaque matin une demie heure avant les autres et j’allais à l’épicerie proche que le laitier et le boulanger livraient chaque matin aux aurores, et je rapportais le bidon de 5 l de lait plein, et le pain de 4 livres. Je ne payais pas, mais l’épicière tenait un cahier où elle notait, et chaque semaine maman allait à l’épicerie régler la semaine. C’était la même chose chez le boucher etc… Cela évitait aussi au commerçant de perdre un temps fou avec les petites pièces à chaque paiement, et cela n’était pas considéré comme du crédit, c’était tout bonnement la façon de faire, bien sûr pour tous les clients habituels. Il paraît qu’elle existe encore un peu… mais certainement devenue extrêmement rare ! Je pense même que la majorité des Français d’aujourd’hui ignorent l’existence de cette pratique d’autrefois.
L’ardoise tient son nom de ce qu’autrefois, c’est sur une ardoise qu’on notait les sommes dues.

l’ardoise à la boulangerie Audineau en 1851

En 1851, au décès de François Audineau, boulanger porte Palzaise à Clisson, l’inventaire après décès est dressé. Le mobilier, linge, et tous les ustenciles de la boulangerie se montent à 6 941,5 F
Et dans les passifs, l’ardoise de la boulangerie se monte à 3 066 F ce qui est énorme, et pourtant il y a dans l’actif des pièces de monnaie de billon pour 74 F, ce qui montre que certains payaient comptant leur pain avec des petites pièces de monnaie. La monnaie de billon a existé jusqu’au milieu du 19ème siècle, précisément donc du temps de la boulangerie Audineau. Le billon était le métal utilisé pour ces pièces de monnaie, et il était composé de cuivre, zinc et argent. On l’a surtout remplacé par un métal moins couteux, car l’argent qui entrait dans ces pièces de monnaie devait être remplacé par autre métal moins onéreux.
Donc, à la boulangerie Audineau, beaucoup de clients avaient une ardoise certainement élevée et plus que celle d’une semaine !

Le perce-vin de François Audineau, boulanger à Clisson, selon son inventaire après décès en 1851

Introduction

Quand j’ai commencé à travailler en 1960 c’était loin de Nantes, à Bagneaux-sur-Loing, en Seine-et-Marne. Chimiste au labo avec 2 autres collègues, nous avions une femme de ménage polonaise, parlant un peu notre langue française. Quelques semaines après mon arrivée, je suis brusquement appelée au bureau du directeur dirigeant les labos chimiques et techniques et les recherches. Bref, pour une débutante, un entretien impressionnant.
A peine entrée, je reçois une réprimande claire :
« Veuillez parler Français à la femme de ménage ! »
mais que j’étais totalement incapable de comprendre. Et je ressors en bredouillant un grand OUI et en m’excusant sans comprendre ce qui se passait. Ce n’est que plus tard, en demandant aux 2 collègues au vestiaire, que j’ai su que la veille j’avais demandé à la femme de ménage quelque chose d’inconnu en Français, j’avais demandé le ramasse-bourriers. Et non seulement elle ne me l’avait pas donné, mais elle avait été se plaindre.
C’est ainsi que je découvris, ce qu’on ne m’avait jamais dit durant mes études, c’est que la langue Française avait parfois des termes locaux et non officiels désormais, et que le ramasse-bourrier s’appelait la pelle à ordures en Français. Je n’ai jamais oublié le ramasse-bourrier, mais rassurez vous, ce fut l’unique réprimande que j’ai reçue tout au long de ma carrière. Et depuis que je suis en retraite, j’ai pas moins de 5 ouvrages de patois locaux, que j’utilise souvent dans mes recherches surtout dans les inventaires après décès.

Me Michelon, notaire à Clisson en 1851, connaissait le perce-vin

En fait, Me Michelon était comme moi avec mon ramasse-bourrier à Bagneaux-sur-Loing en 1960, car lui, en 1851 connaît le perce-vin, terme qui est tellement local que même Georges Vivant dans son remarquable ouvrage « N’en v’la t’i’ des rapiamus – patois du pays nantais » ne le connaît pas.
Le perce-vin est à côté des bouteilles de vin au cellier. Il semble selon d’autres ouvrages que la perce soit une vrille, et je suppose donc que c’est le tire-bouchon qui est là auprès des bouteilles.
Et rassurez vous, je ne réprimande pas Me Michelon et suis très heureuse de le comprendre, suite à mon expérience du ramasse-bourrier, qui m’a fait grandir en langage local. Et comme Me Michelon était notaire à Clisson, pays de gros plant et de muscadet, il a certainement souvent vu lors des inventaires qu’il dressait un perce-vin près des bouteilles…
Ce perce-vin était à François Audineau, mon ancêtre, décédé en 1851 et dont ma famille possède l’inventaire après décès, que je suis occupée à vous frapper pour le mettre en ligne, tant il est caractéristique de son époque.
Alors, à bientôt, dans la boulangerie de la Porte Palzaise à Clisson en 1851 !
Odile