François Fouquet, drappier et chaussetier à Angers, et Perrine sa femme, acquièrent une part d’héritage à Foudon, 1522

table des actes sur les FOUQUET

  –  J’ai mis beaucoup d’actes notariés concernant un/une « FOUQUET » et vous pouvez tous les trouver facilement grâce à l’indexation qui figure sous l’article précédée du signe # en cliquant alors sur le terme FOUQUET –   

introduction

Foudon est situé à l’est d’Angers près du Plessis-Grammoire. François Fouquet est l’ancêtre de Nicolas Fouquet. Pour qu’il acquiert une si petite part en indivis d’un héritage, c’est que lui ou sa femme étaient déjà héritiers d’une autre petite part, et je dirais volontiers que c’est son épouse puisqu’elle est dite ici cédante avec lui, ce qui est un bien grand honneur, quand on sait qu’autrefois les hommes agissaient seuls, sans leur femme. Donc elle aurait quelque chose à voir avec Pierre Letort, celui qui est décédé et auquel ces héritages appartenaient.

Ma retranscription de l’acte

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121

Le 22 septembre 1522 en notre court du palais d’Angers (Nicolas Huot notaire Angers) personnellement estably Macé Rouillard paroissien de Juigné des Moutiers près de St Jullien de Vouvantes au duché de Bretaigne ainsi qu’il dit, tant en son nom que comme soy faisant fort de Sarra Rouillard sa seur héritiers pour une partie de feu honneste personne Pierre Letort en son vivant demourant en la paroisse de St Pierre d’Angers soubzmectant etc confesse avoir aujourd’huy vendu et octroie et encores vend et octroie tant en son propre et privé nom que au nom que dessus dès maintenant et à présent à toujours perpétuellement par héritage à honnestes personnes Françoys Foucquet marchant drappier et chaussetier demourant en ladite paroisse de St Pierre d’Angers et à Perrine sa femme ad ce présente qui ont achacté pour eulx leurs hoirs etc tout le droit et action part et portion qui audit vendeur et à sa seur à cause de la succession dudit feu Pierre Letort peult compéter et appartenir des choses héritaulx sises en et eu dedans de ladite paroisse de Foudon quelques biens immeubles et choses héritaulx que ce soient et en quelque lieu ils soient situés et assis, lesquelles choses se montent les deux parts d’ung tiers en une moitié ; item vend pareillement ledit Macé Rouillard tant en son propre et privé nom que au nom que dessus auxdits achacteurs leurs hoirs les deux parts par indivis d’ung tiers en une moitié de tout tel autre droit et action part et portion des biens immeubles qui audit vendeur et à sadite seur peult compéter et appartenir et qui leur est escheu et advenu à cause de ladite succession de feu Pierre Letort (f°2) en la paroisse de Bouchemaine en quelque lieu que ce soit, à la charge desdits achacteurs de leurs hoirs de paier les cens rentes et revenus et autres redevances deuz pour raison desdites choses aux seigneurs des fiefs auxquels lesdits choses sont tenues et redevables, transportant etc et est faite ceste présente vendition pour le prix et somme de 14 livres tz paiés baillés et nombrés content en notre présence et à veue de nous par ledit achacteur audit vendeur qui les a euz et receuz en or et monnaie dont il s’en est tenu et tient par devant nous à bien paié et content et en a quicté et par ces présentes quite lesdits achacteurs leurs hoirs etc et à esté ad ce présent Olivier Levoyer paroissien de Brain Sur Longuenée en Anjou ainsi qu’il dit lequel Levoyer et ledit vendeur eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personne ne de biens leurs hoirs et aians cause ont promis et se sont obligé faire lier et obliger ladite Sarra Rouillard au contenu de ces présentes et iceluy luy faire avoir agréable et en rendre et bailler à leurs despens lettre vallable de ratiffication auxdits achacteurs ou aians leur cause dedans le jour et feste de Nouel prochainement venant à la peine de 10 livres tz de peine commise à appliquer en cas de deffault auxdits achacteurs ces présentes néanmoins demourant en leur force et vertu, et à esté paié en vin de marché par ledit achacteur à faire et passer ces présentes du consentement dudit vendeur la somme de 12 sols 6 deniers tz ; à laquelle vendition et tout ce que dessus est dit tenir etc et lesdites choses ainsi vendues garantir etc et aux dommages desdits achacteurs leurs hoirs etc amendes etc obligent ledit vendeur et ledit Olivier Levoyer eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personne ne de biens leurs hoirs etc à prendre vendre etc renonçant au bénéfice de division etc foy jugement te condemnation etc (f°3) présents ad ce honnestes personnes maistre Pierre Dugra marchand drappier Jacques Autin l’un des maistres … de ceste ville d’Angers et Martin Letaillandier marchant tous demourant à Angers tesmoings, fait et passé à Angers en la maison desdits achacteurs

Contrat de mariage de Jean de la Cuche et Jeanne Cohon, Craon, 1598

introduction

J’ai publié cet article le 20 juillet 2009, mais je le remets ici à la mémoire des Cohon, car je viens de me souvenir l’énorme travail que j’ai fait sur les Cohon pour rencontrer les Cohon de Pierre Grelier, qui avait lui aussi fait un énorme travail sur eux.  Je descends 2 fois des Cohon dont de la branche dont descend Pierre Grelier.
Ce jour, j’ai cherché, en vain, le patronyme DE LA CUCHE qui existe certes pour cette famille, mais semble sincèrement n’être que le nom de la sieurie possédée qui est devenue, par orgueil, le nom de famille.

mon article publié en juillet 2009

Pierre Grelier et moi-même, nous avons beaucoup étudié la famille COHON, et nous avions identifié le lien de Jeanne Cohon, sans toutefois avoir son mariage.
Voici son contrat de mariage qui confirme tout ce que nous avions, mais nous allons y trouver une énigme du côté de son époux.

Voir l’étude de la famille COHON
Voir ma page sur Cossé-le-Vivien
Voir mon relevé des B de Cossé-le-Vivien (voir la fenêtre coulissante sur page de Craon)
Voir ma page sur Craon, et mon relevé des BMS

Ma retranscription de l’acte

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 1B insinuations

« Sachent[1] tous présents et advenir que le 7 avril 1598 comme propre à traiter de mariage sont entre honneste homme Jehan de la Cusche sieur de la Bufaudrye demeurant en ceste ville de Craon d’une part, et honneste fille Jehanne Cohon fille de défunts honnestes personnes Denys Cohon et Jehanne Gault sieur et dame de la Forrest aussy demeurant en ceste ville de Craon d’autre part, ont esté faites les conventions matrimoniales en la forme et manière qui s’ensuit ; pour ce est-il qu’en la cour de Craon endroit par devant nous Jehan Lamerye notaire d’icelle y demeurant, personnellement establis honorable femme Jehanne Blanchet[2] veuve de défunt Guy Dessaleuz vivant sieur de la Cusche demeurant en ceste ville dudit Craon et ledit de la Cusche d’une part, et ladite Jehanne Cohon d’autre part, soubmettant respectivment eux leurs hoirs et choses présentes et avenir quelqu’ils soient au pouvoir juridiction et jugement de ladite cour quant à ce confessent de leurs bonnes volontés sans contrainte avoir convenu et accordé auparavant les bénédictions nuptiales ce qui s’ensuit, c’est à scavoir que ledit Jehan de la Cusche et ladite Jehanne Cohon avec le consentement et présence de ladite Blanchet et de vénérable et discret Me Jehan Cohon prêtre chanoine prébendé en l’église St Julien du Mans, et encore d’honnestes hommes François et Marin les Cohons frères germains de la dite Jehanne, ont promis mariage l’un à l’autre et iceluy mariage accomplir en face de Ste église catholique apostolique et romaine quand l’un en sera requis pas l’autre et se sont promis prendre comme dit est chacun avec ses droits noms raisons et actions, et oultre a ladite Blanchet[3] en faveur dudit mariage lequel autrement n’eust esté consenty et accordé donné et par ces présentes donne cède quitte et transporte auxdits futurs conjoints la somme de 133 escuz ung tiers qui luy sont dus par honneste homme François Tereau par obligation laquelle somme elle promet garantir et de laquelle somme ils se feront payer et leur a à ceste fin présentement baillé lesdites obligations et subrogés en tous ses droits et actions  et davantage déclare que cy devant son défunt mary et elle ont donné audit Jehan de la Cusche et à Jehanne Richard moitié par moitié les lieux et closeries et appartenances de la Bridaudaye et de la Saulterie sis en la paroisse de Cossé et depuis leur en a esté quicté la jouissance et les en aurait investis pour en jouir dès lors et pour l’advenir à jamais et à perpétuité ce qu’ils auraient accepté et encore du jourd’huy par ces présentes leur en donne quitte et remet tous droits de propriété et jouissance comme dict est avecque les sepmances et bestiaux estant sur lesdits lieux lesquels lieux elle leur a promis pareillement garantir de tous trouble et empeschements, et aussy ledit vénérable et discret Me Jehan Cohon en faveur dudit mariage a donné présentement et payé comptant auxdits futurs conjoints la somme de 100 escus sol qu’elle somme ils ont eue prise et reçue et s’en sont tenus et tiennent à contant ; et au par sur a ledit Jehan de la Cusche constitué et constitue douaire coustumier en cas de douaire advenant à ladite Jehanne sa future épouse selon les coutumes du pays d’Anjou et du Mayne ; et en cas que ledit de la Cusche décédast auparavant ladite Jehanne sans hoirs procréés de leur mariage il a donné et donne à sadite femme espouse la tierce partie de ses héritages et tous ses acquets et meubles à perpétuité ; et tout ce que dessus a esté stipullé et accepté par chacune desdites parties et pour insinuer ces présentes où il appartiendra et en requérir, ont lesdites parties respectivement créé et nommé leurs procureurs ou procureur le porteur de ces présentes et dont lesdites parties sont demeurées d’accord par devant nous et tout ce que dessus est dit tenir garder et accomplir sans jamais y contrevenir en aulcune manière obligent lesdites parties elles leurs hoirs biens et choses présentes et advenir quelqu’ils soient quant à ce renoncé et renoncent par devant nous à totes choses à ce contraire par leur foy et serment dont nous les avons jugées et condamnées à leurs requestes par le jugement et condamnation de ladite cour, fait audit Craon présents noble homme Nicolas Amyot Sr de Lansaudais et honorable homme Me Mathurin Leroy Sr de la Bardroys demeurant audit Craon témoins appelés, et ont lesdites Blanchet et Jehanne Cohon dit ne savoir signer, sont signés en la minute de la Cuche, J. Cohon, F. Cohon, H. Amyot et nous notaire soubsigné, signé en la grosse des présentes estant en pardessus Lemerye et Serlle – Le contrat de mariage cy-dessus a esté vu et publié en jugement la cour et juridiction ordinaire de la sénéchaussée d’Anjou et siège présidial d’Angers ce requérant Me Jehan Lebreton envoyé audit lieu porteur des présentes auquel a esté décerné acte et ce fait a esté insinué au papier des insinuations du greffe civil dudit siège pour y avoir recours donné audit Angers par devant nous René Louet conseiller du roy lieutenant particulier audit siège lesdits jour et an »

[1] AD49-1B159 insinuations

[2] ce passage semble considérer Jeanne Blanchet comme la mère de Jean de la Cuche, mais son époux nommé ici est Guy Desalleux Sr de la Cuche. Serait-il possible qu’il soit le père de Jean de la Cuche, lequel aurait tout simplement enlevé DESALLEUX de son nom ? Ceci est une méthode qui a sévi durant des siècles, et sévit encore de nos jours…

[3] c’est bien la mère puisqu’elle fait un avancement d’hoir à Jean de la Cuche. Il serait aussi possible que ce soit une tante sans hoirs ?

 

Pierre Lemelle et Michelle Lepage vendent une part d’héritage en une maison à Angers, 1569

introduction

En hommage à Pierre Grelier qui vient de nous quiter. Avec  Françoise, sa femme, nous avons autrefois fait tant de voyages aux Archives Départementales d’Angers, où nous faisions nos moissons d’actes dans les notaires, les aveux etc… mais de très vieux actes à la paléographie certaine que nous maîtrisions tous deux. Nous avions parfois des ascendants en un même lieu, mais jamais cousiné, et voici à votre mémoire à tous deux qui me furent si chers, un Lemelle que vous aviez dû prendre en photo en pensant être vôtre. Vous descendiez d’Anne CHAILLOU °Angers St Pierre 12 mars 1554 x François LE MESLE sieur de la Hamonaye, hoste de Sainte Barbe à Angers. Moi, je descends de Pierre LEMESLE Il n’est pas né au Lion mais né vers 1595 † après août 1652 x1 Le Lion-d’Angers 25 juin 1617 Renée ROCHEPAULT † Le Lion-d’Angers 9 septembre 1627 x2 Le Lion d’Angers 15 juin 1628 (sans filiation) Jacquine VERGER.  
Reposez en paix tous deux, vous avez laissé à vos descendants une moisson de vieux actes, méthode où nous fûmes pionniers aux Archives, et que beaucoup d’autres devraient suivre…
L’acte qui suit donne l’oncle de Michelle Lepaige, qui était prêtre. Son mari, Pierre Lemelle, vend la part d’héritage de sa femme en une maison à Angers rue de l’Ecole. Le couple pour sa part demeure à la Houssaie en Saint-Jean-des-Marais qui fut autrefois le nom d’une partie de la paroisse de Saint-Clément-de-la-Place. Pierre Grelier et moi-même avions des ascendants à Saint Clément de la Place, sans cousiner, et surtout avions pu constater les énormes lacunes des registres de cette paroisse, qui empêchent toute ascendance, sauf à faire n’importe qu’elle hypothèse invérifiable…

Ma retranscription de l’acte photographié par Pierre Grelier

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36

Le 17 décembre 1569 en la courd du roy notre sire à Angers et de monseigneur le duc d’Anjou fils et frère de roy endroit par devant nous (Mathurin Le Pelletier notaire) personnellement establys Pierre Lemelle demeurant au lieu de la Houssaye paroisse de St Jehan des Marays tant en son propre privé nom que pour et au nom de Michelle Lepaige sa femme et soy faisant fort d’elle, héritière en partie de deffunt Me Thomas Michel vivant prêtre et oncle maternel d’icelle Lepaige et à laquelle Lepaige ledit Lemelle a promis et promet outre demeure tenu faire ratiffier et avoyr agréable le contenu cy après et la faire lyer et obliger avecques luy seule et pour le tout renonçant au bénéfice de division ordre et discussion au garantage des choses cy après et l’entretenement des présentes … (f°2) soubzmectant ledit Lemelle esdit nom privé et en chacun desdits noms seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens luy ses hoirs etc avecques tous et chacuns ses biens et choses etc confesse etc avoir du jourd’huy vendu quité ceddé délaissé et transporté et encores vend quite cedde délaisse et transporte du tout dès maintenant et à présent par héritage à vénérable et dicret Me Pierre Fourmy prêtre curé de St Lambert du Lattay demeurant en icelle ville d’Angers paroisse de la Trinité présent et lequel a achapté et achapte pour luy ses hoirs etc scavoyr est la tierce partye par indivis sur le total et la quarte partye aussi par indivis d’une aultre tierce partye dudit toutal … (papier abimé) … encore 10 pages qui sont précisions sur les pièces de l’héritage…    

 

Partage du peu de biens de Laurent Grosbois et Charlotte Gohier, Loiré 1705

La famille Grosbois dont je descends possédait très peu de biens et ce partage, fait devant 2 notaires, dont l’un ne demeure pas sur place, donc a manifestement compté ses frais de déplacement, autrefois à cheval, a dû coûter presque la valeur des biens, sinon plus car on est dans l’ordre de quelques dizaines de livres seulement pour les biens. Ni les garçons ni les filles ne savent signer. Alors que chez les Delimesle, leur allié, mon ascendant lui aussi, on sait signer. Pour ces familles, qui  possèdent très peu de biens fonciers, c’est un placement qui permet seulement de survivre aux années pauvres… un peu comme votre livret actuel de Caisse d’Epargne, qui n’est pas un bien foncier mais permet de survivre en cas de crise.
J’ai une magnifique page sur Loiré, allez la voir. Je vous ai mis ci-dessus l’une de mes cartes postales, car elle est ma préférée, même si les Postes n’existaient pas déjà en 1705 et si je ne sais si il y a encore un bureau de poste en 2023…

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série (AD49-5E20/122 dvt René Poillièvre Nre de la baronnie de Candé au Bourg-d’Iré, et Pierre Allard Nre royal à Nyoiseau) – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :



Le 22 août 1705 par devant nous René Poillièvre notaire de la baronnye de Candé résidant au bourg du Bourg d’Iré, et Pierre Allard notaire royal en la sénéchaussée d’Anjou Angers résidant à Nyoiseau furent présents establis et deubment soubsmis et obligés soubz icelle honnorables personnes Jean Delimesle marchand fouleur de draps et Charlotte Grosbois sa femme, de luy deubment authorisé par devant nous quant à ce, demeurants au moulin d’Orveaux à SaintAubin-du-Pavoil d’une part, et honorable homme Anthoine Grosbois maréchal en œuvres blanches demeurant au village de la Lande des Cormiers paroisse de Loiré, lesdits Charlotte et Anthoine enfants et héritiers chacun pour une cinquième partye avecq Jacques, René et François les Grosbois, enfants de honnorables personnes de Laurent Grosbois et Charlotte Gohier leur père et mère, ledit Anthoine Grosbois tant en son nom propre que comme ayant les droits dudit François Grosbois leur frère commun, entre lesquels Delimesle et femme, et Anthoine Grosbois establis a été fait l’accord qui suit en forme de transaction en partage, c’est à savoir qu’au moyen de ce que lesdits Anthoine, Jacques, René et François les Grosbois se sont amiablement accomodés ensemble au subjet des partages des biens desdits défunts Grosbois et Gohier leurs père et mère, du consentement et en la présene desdits Delimesle et femme pour éviter toute contestation (f°2) entre eux et afin de ne point rompre et diviser si peu de biens qu’ils peuvent avoir, iceux Delimesle et femme en conséquence de promesses verbales qu’ils auraient faite audit Anthoine Grosbois et aux autres frères et sœurs, ont bien voulu se contenter pour le droit de partage appartenant à ladite Charlotte Grosbois épouse dudit Delimesle, d’une petite portion de terre située dans le jardin des Landes proche ledit village de la Lande des Cormiers paroisse de Loiré en ce qui dépend de ladite succession, joignant du costé vers solleil levant une haye qui est entre ladite portion et la terre de René Maulnoir et vers solleil couschant la terre de Mathurin Hullin écuier sieur de la Couldre à cause de la dame sa femme, aboutté vers midy la terre dudit Jacques Grosbois et vers galerne la terre dudit Maulnoir par une part, et de 8 livres de rente par chascun an à présenter par forme de retour de partaige, outre la somme de 40 livres aussi par forme de retour que ledit Anthoine Grosbois a ct devant payée en monnoye ayant cours auxdits Delimele et Charlotte Grosbois sa femme ainsi qu’ils ont recovneu et sont demeurés d’accord devant nous, laquelle rente ne se pourra admortir que du consentement desdits Delimesle et femme leurs hoirs ayants cause au moyen qu’ils ne la cedassent à quelques autres personnes, auquel cas ledit Anthoine Grosbois en pourra faire l’admortissement soit tout ou partie à proportion de ce qui en sera cedé à raison du denier vingt (f°3) qui ferait en tout le principal de ladite rente en retour de partage à la somme de 160 livres sans néantmoings aussy qu’il puisse estre contraint de l’admortir, laquelle rente ou retour annuel se payra à chasque jour de Toussaints le premier payement d’icelle commençant au jour et feste de Toussaints prochaine et à continuer en avant d’année en année et de terme en terme au moyen de quoy iceux Delimesle et femme ont consenty et par ces présentes consentent que ledit Anthoine Grosbois jouisse et dispose en plainne propriété des autres biens despendants desdites successions en ce qui en auroit apartenu à ladite Charlotte Grosbois pour son droit de partaige et l’ont quitté et quittent de la somme de 8 livres pour une année de ferme d’une part desdits biens escheue à la Toussaints dernière et se garantiront néantmoings lesdits partyes les biens desdites successions car le tout a esté ainsy voulu consenty stipullé et accepté et à ce tenir s’obligent lesdites partyes soubz l’hipotheque de tous leurs biens meubles et immeubles présents et futurs mesme lesdits biens desdites successions en ce qui en est escheu et eschoira audit Anthoine Grosbois demeurant par privilège obligés et hipotequés au payement (f°4) service et continuation de ladite rente ou retour de partaige de 8 livres par chascun en et au principal d’icelle aprouvant lesdits Delimesle et femme en tant que besoing est ou seroit tous les actes en forme de transaction et partaiges faits entre tous lesdits les Grosbois frères de ladite Charlotte au subjet des biens desdites successions sans qu’ils puissent aller contre ni le tout cy après contester auxquels sera fourny copye des présentes par ledit Anthoine Grosbois touttefois et quantes renonçant etc font etc fait et passé audit Bourg d’Iré maison de nousdit Poillièvre en présence de René Chapeau et Antoine Brisset marchand hoste demeurants audit Bourg d’Iré temoings à ce requis et apellés et ont lesdits Anthoine et Charlotte Grosbois dit ne savoir signer »

Nicolas Denais donne 5 000 livres à sa très jeune épouse, don exceptionnel, car âgé il sait qu’elle lui survivra longtemps

Ce que j’ai aimé dans mes recherches, c’est comprendre les modes de vie de nos ancêtres à travers les milliers d’actes notariés que j’ai dépouillés qui m’ont permis de reconstituer bien plus que le suivi de leur patrimoine au fil des siècles et des métiers pour beaucoup de branches de mes ancêtres. En effet, dans certains actes, lors du mariage ou de la succession, j’ai observé que beaucoup de mes ascendants allaient au delà de ce que le droit coutumier leur imposait. En particulier dans les contrats de mariage, certains époux faisaient un don à leur épouse bien supérieur. Le droit coutumier était en fait un minimum à respecter mais on pouvait autrefois donner plus.

Nicolas Denais, marchand fermier, a 51 ans, sans enfants, lorsqu’il passe contrat de remariage (cf ci-dessous) en février 1721 avec Renée Blanchet seulement âgée de 20 ans. Il apporte 10 000 livres, elle 3 000 consistant en la closerie de la Guedonnière à Combrée.  Il lui fait un don exceptionnel, sous une forme que je n’ai jamais rencontrée : « ensemble la somme de 5 000 livres de laquelle ledit sieur futur espoux fait don à ladite future épouse pour sa jeunesse » Il lui donne donc au total 15 000 livres, ce qui est une somme très importante, bien supérieure à ce que possède la bourgeoisie moyenne en province.
Il meurt 3 ans plus tard laissant sa jeune veuve de 23 ans enceinte d’une seconde fille. Elle ne se remariera pas, et lorsqu’elle marie 20 ans plus tard ses 2 filles elle leur donne chacune 5 000 livres, preuve qu’elle a su garder le patrimoine, et le gérer car on sait aussi qu’elle signe fort bien, ce qui est rare.
D’ailleurs elle signe beaucoup mieux que lui (cf ci-dessous)
Je descends de Nicolas Denais et Renée Blanchet à travers la seconde fille, Marie-Anne, celle qui ne naîtra que 3 mois après le décès de son père. J’ai une immense tendresse toute particulière pour Marie-Anne Denais, car non seulement sa mère fut jeune veuve, mais sa grand mère paternelle aussi et elle-même deviendra jeune veuve, et toutes les trois avec des enfants à élever, sans se remarier, et laissant au mariage de leurs enfants la fortune totalement intacte, et le rang social aussi. C’est une incroyable épopée de femmes veuves… que je vais vous conter car les veuves n’étaient pas toutes pauvres, et les hommes tous des inconscients, laissant leur épouse et leur progéniture sans rien… Le droit coutumier les préservait certes du minimum, mais bien des contrats de mariage montrent un au delà du droit, et beaucoup de conscience des hommes autrefois de leur devoir vis à vis de leur succession.

Cet acte est aux Archives Départementales de la Mayenne AD53-3E62-57 devant René Mahier notaire royal à Château-Gontier – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :



http://www.odile-halbert.com/wordpress/vues/Denais-Blanchet-1721d


« Le 16 février 1721[1] furent présents h. h. Nicolas Denais marchand, veuf de Catherine Boullay, demeurant à Gastines paroisse de Chemazé d’une part, demoiselle Renée Blanchet fille, procédant sous l’autorité de discret Me René Blanchet prêtre curé de Bouchamps son curateur à personnes et biens, demeurante en la maison de h. h. Jacques Blanchet marchand son ayeul, et ledit sieur Blanchet prêtre audit nom, demeurant au lieu de Bouchamps, entre lesquels a été fait avant aulcune bénédiction nuptiale le contrat de mariage qui suit, c’est à savoir que ledit sieur Denais et demoiselle Blanchet se sont de l’avis et consentement, scavoir ledit sieur Denais de ses amis cy après nommés, et ladite demoiselle Blanchet dudit sieur Blanchet prêtre curé son curateur, dudit sieur Blanchet, de h. h. Julien Gousdé marchand son oncle, de h. h. Vincent Goudé aussi marchand son cousin germain [fils du précédent, et ils sont tous deux la branche de Grez-Neuville, aisée], et autres parents et amis f°2/ soussignés se sont promis mariage et iceluy solemniser … cy après, et que tout légitime empeschement cesse ; auquel mariage ledit sieur Denais et demoiselle Blanchet entreront avec tous et chacuns leurs droits mobiliers et immobiliers scavoir ceux dudit sieur futur espoux en la valeur de 10 000 livres et ceux de ladite future épouse du lieu et closerie de la Guedonnière paroisse de Combrée, bestial et semances, maison … habits et hardes le tout de valeur de 3 000 livres ainsi que ledit sieur futur époux a reconnu et dont il se contente, et de tous lesquels droits cy dessus il en entrera en la communauté qui s’acquérera entre eux du jour de la bénédiction nuptiale nonobstant la disposition de notre coustume à laquelle ils ont f°3/ dérogé en ce retard, chacun la somme de 300 livres, et le surplus desdits droits bestiaux et semances cy dessus reteront de nature de propre … patrimoine et matrimoine à eux leurs hoirs et estocs et lignées, et à tous effets mesme de don, ensemble ce qui leur pourra cy après échoir soit de succession directe collatérale donation ou autrement ; pourra ladite future espouse ses hoirs et ayant cause … renoncer à ladite communauté quoi faisant ils reprendront franchement et quitement de toutes debtes de communauté tout ce que ladite future épouse aura aporté audit mariage luy sera échu, ensemble la somme de 5 000 livres de laquelle dit sieur futur espoux fait don à ladite future épouse pour sa jeunesse, lequel don ne pourra néanmoins estre exigible qu’après le décès dudit futur époux, déchargé des debtes de la communauté, desquelles audit cas d’aléniation f°4/ ladite future épouse ses hoirs et ayant cause seront déchargés par ledit futur époux sur ses biens quoiqu’obligée ou solidairement conclue avec ledit futur époux ; et en cas d’aliénation desdits propres ils en seront entièrement remplacés sur les effets et acquits de la communauté par préférence, et où ils ne seroient suffisant à leur égard, sur les propres et effets dudit futur époux qui a constitué douaire à ladite future épouse sur tous et chacuns ses biens y sujets, la cas échéant, le tout par hypothèque de ce jour ; ce qui a été ainsi convenu, stipulé et accepté et à ce tenir faire et accomplir par lesdites parties, elles s’obligent elles leurs biens choses … sous la réserve des droits dudit sieur Jacques Blanchet curateur de ladite future épouse dont règlement sera nécessaire avec lesdits futurs mariés f°5/ dont etc fait et passé en la maison de la Pitauderie paroisse de Chemazé demeure dudit sieur Jacques Blanchet oncle de ladite future épouse, en sa présence, de ses dits amis, de la demoiselle son épouse, de demoiselle Anne Goudé fille cousine de ladite demoiselle future épouse, Me Jacques Godelier sieur de la Martinière marchand apothicaire à Grez près Neuville, Me Pierre Mahier et autres parents et amis des futurs mariés, et de Joseph Lepage et Jean Langlois témoins à ce requis »
[1] AD53-3E62-57 devant René Mahier notaire royal à Château-Gontier

L’histoire des femmes, telle que je l’avais autrefois lue, était bien loin de rendre tout ce que j’ai découvert dans tous les notaires de Maine et Loire et Mayenne sur mes ascendants. Mais pour faire des études telles que celles que j’ai faites il faut commencer par faire l’arbre généalogique, et les historiens se considèrent bien supérieurs aux généalogistes et lorsqu’ils tentent d’approcher les notaires, ils le font notaire par notaire, ce qui est absurde, car dans aucune de mes recherches cela ne se passe ainsi, et personne n’était fidèle autrefois à un notaire donc on obtient aucun suivi du patrimoine. Je ne regrettes pas les 20 ans de déplacement hebdomadaire que j’ai fait à Angers ou Laval, c’était certes une méthode qui ressemble à la pêche à la ligne, mais mille fois plus productive avec le temps car j’ai ainsi des suivis extraordinaires du patrimoine de mes ascendants.

J’avais autrefois acheté le livre l’Histoire des femmes en Occident, tome 3 du 16 au 18ème siècles, de Georges Duby et Michelle Perrot. J’ai toujours l’impression quand je regarde cet ouvrage que je n’y retrouve pas mes ancêtres. En janvier 2024, sur Internet, je suis triste quand je lis sur internet l’histoire des femmes selon la BNF (c’est pire sur l’IA de Google) :

Ces lignes sont écrites par Nathalie Grande, professeure des universités, Université de Nantes, département Lettres Modernes, UFR Lettres et Langages. Je suis horrifiée de lire ces lignes, et je suis certaine après avoir passé plusieurs décennies dans les archives notariales et chartriers que Molière n’est pas historien… et ne connaissait que quelques femmes, loin de les connaître toutes…
Comment oublier toutes ces femmes qui furent des collaboratrices, ayant domestique à la cuisine, nourrice pour les enfants, et ayant appris à lire, compter et surtout gérer, car dans le milieu de la bourgeoisie marchande, on éduquait pour savoir manier les affaires, qu’on soit un garçon ou une fille. C’était le cas, en Anjou du moins, de toutes les épouses de marchands, qui assuraient certainement conjointement avec leur époux la comptabilité, car cette fonction de leur métier était extrêmement importante. Certes, les archives n’ont pas conservé de traces de ces comptabilités, quoique quelques traces, mais bien avant Excel et les logiciels de comptabilité, il fallait compter et noter.
Avant de vous prouver ce que je viens de vous écrire, je tiens à rappeler :

  • avant la Révolution, l’homme devait nourrir femme et enfants, sinon c’était un péché
  • plus de 80 % des Français sont paysans
  • même si les femmes risquent le décès en couches, certains hommes meurent aussi jeunes laissant veuve et enfants
  • la bourgeoisie de province, dont les marchands, a domestiques, donc les femmes du temps libre et toutes ne s’occupent pas uniquement de broderie
  • les bourgeois de province tiennent à leur rang et le transmettre donc prévoient leur décès précoce en impliquant leur épouse dans les affaires, afin que l’affaire leur survive
  • certes, le droit laissait à l’homme le droit de gérer officiellement, mais il était responsable des biens de madame

 

 

Preuve que le patronyme HALBERT fut parfois HERBERT, notamment en Bretagne et le long de la Loire

Je porte moi-même 3 ascendances différentes géographiquement du patronyme HALBERT et j’ai souvent rencontré HERBERT à sa place. Mais voici une preuve extraordinaire que ces 2 patronymes ont été confondus dans certaines régions de France.
Il faut tout de même préciser qu’ils sont tous deux issus de l’Allemand, donc, on peut conclure que la prononciation allemande est difficile à entendre en France et la confusion peut s’ensuivre.
Ainsi voici un notaire à Melaine, aujourd’hui Saint-Melaine-sur-Aubance, proche de Brissac en Maine-et-Loire, qui fait sur 18 pages un partage entre 2 frères dont les biens sont situés aux villages de la Marzelle et de la Halberderie, cette dernière curieusement orthographiée Halbarderie sur le site Geoportail en 2023 :

Le notaire tout au long de ces 18 pages mélange le patronyme HALBERT et HERBERT qu’il donne aux 2 frères. Il faut dire qu’à cette époque le notaire ne voyait jamais de carte d’identité mais entendait seulement chacun donner oralement son nom, ce qui signifie que même 2 frères ne dictaient par le même patronyme, l’un prononçant HALBERT l’autre HERBERT.
En conclusion, cet acte est bien la preuve que ces 2 patronymes se confondent parfois, et je suis heureuse de vous faire voir cette preuve que je suis contente d’avoir enfin trouvée.
Je ne vous mets les vues que de la 1ère et dernière page, mais si vous le souhaitez je peux tout mettre les 18 pages car elles se confortent toutes.
Ceci dit je ne vois pas comment pour un partage entre 2 frères on divise autant de parcelles en 2, car il suffisait de s’entendre pour avoir chacun des parcelles entières et non communes… c’était autrefois parfois curieux de voir les partages…
Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E90 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :


Le 4 juillet 1671, (AD49 Pierre Vallée notaire royal) partages et divisions que fournist et baille Jean Halbert le jeune à François Herbert son frère lesditz les Halbertz enfans et héritiers chascun pour une moytié de Jean Halbert Lesné leur père comme apert par démission passée par nous le (blanc) jour du présent mois et an, lesquels biens immeubles ledit Jean Halbert le jeune a mis et divisés en 2 lots et partages pour ung desquels estre choysy et opté par ledit Françoys et l’autre pour luy demourer, le tout suivant la coustume de ce pays et duché d’Anjou et aux charges portées par ladite démission auxquels partages a esté procédé comme ensuit : 1er lot 2 chambres de maison couverte d’ardoise dans l’une desquelles y a four et cheminée, une estable au bout couverte de boys cour et ayreau devant et comme à l’estimation de trois quarts de boisselée de jardin ou terre le tout se tenant situé au village du Houx paroisse … joignant d’ung costé l’ayreau et jardin de la veuve René Touze d’autre costé ung petit chemin pour aller aux maisons et issues et à celle du segond lot d’ung bout la maison et ayreau qui … audit segond lot d’autre bout ung commun – Item la moytyé d’ung loppin de terre contenant le tout deux septrées ou environ situé au lieu apellé les Grands Champs ledit loppin (f°2) partagé au long des seillons et à prandre pour le 1er lot le costé vers solleil couchand joignant d’ung costé l’autre moytyé dudit loppin qui demoure au segond lot d’autre costé la terre des héritiers de deffunt Geoffray Lambert aboutté d’ung bout le chemin a aller de Noizé à Brissac d’autre bout aussy ung chemin – Item la moytyé d’ung loppin de terre pré et boys taillis situé au lieu apellé le Bottereau ledit loppin partagé au long à prandre pour le présent lot le costé vers midy joignant d’un costé l’autre moytyé dudit loppin qui demoure audit segond lot, d’autre costé la terre de Pierre Guilloteau, abouttant d’ung bout le pré (blanc) d’autre bout ung chemin tendant de Vauchrétien à Mozé – Item ung loppin et jardin situé à la Halberdrye contenant trois quarts de boisselée ou environ joignant d’ung costé ung autre loppin de jardin qui demoure audit segond lot d’autre costé ung chemin d’ung bout le jardin de Pierre Esvière à cause de sa femme d’autre bout ung petit commun du village de la Halberdrye … encore 18 pages