Journal d’Etienne Toisonnier, Angers 1683-1714 (1701)

Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 16 janvier 1701 mourut la femme de Mr Trouillet lieutenant particulier au présidial ; elle n’a laissé qu’un garçon ; elle s’appelait Martineau fille de feu Mr Martineau juge de la prévôté et de la Delle Gouin.
  • Le 26 (janvier 1701) mourut la Delle Trochon de la Martinnière, veuve du feu Sr Trochon, marchand de soie en cette ville ; elle s’appelait Avril ; elle a laissé un garçon et 2 filles, savoir Mr Trochon, juge de la Prévôté, la femme de Mr Dupont de la Morinnière conseiller au présidial et feu Madame Binet de Montifray
  • Le 29 (janvier 1701) mourut la femme du Sr Lefebvre de Chamboreau ; elle a laissé un enfant ; elle s’appelait …
  • Le 31 (janvier 1701) Mr Milon de la ville de Tours épousa Melle Lepelletier de la Lorie, fille de feu Mr Lepelletier de la Lorie, prévost d’Anjou et de la dame Lejeune.
  • Dans ce même temps mourut Mr de Lerat des Briottières ; il n’a laissé qu’un enfant de son mariage avec le feu dame Avril, marié avec la Delle Verdier de la Sorinière.
  • Le 19 février (1701) Mr Janneaux fut installé en la charge d’avocat du roy cy-devant remplie très dignement par Mr Martineau.
  • Le 24 (février 1701) mourut Mr Midorge receveur des tailles ; il laisse 100 000 écus à ses héritiers.
  • Le 5 mars (1701) Mrs Jacques Guin et Daigremont plaidèrent leur première cause.
  • Le 19 mars (1701) Mr François Delorme, fils de feu Mr Jean Delorme, avocat, et de la Delle Daulmeau, fut installé en la charge de conseiller au présidial cy-devant remplie par Mr de Lyvonnière Pocquet.
  • Le même jour le sieur Bory, fils du Sr Bory, notaire, et de la dame Cireul, fut installé en la charge d’élu en l’élection de cette ville cy-devant remplie par le Sr Legauffre de la Chauvelaie.
  • Le 3 avril (1701) mourut la femme de Mr Charlot des Loges, le Jeune ; elle n’a point laissé de postérité ; elle était fille de Mr de Crespy de la Mabillière procureur du Roy au présidial et de la dame Chauvel de la Boulaye.
  • Le 4 (avril 1701) Mr Gautreau, avocat et procureur du Roy de l’hôtel de cette ville, fils de Mr Gautreau, aussy avocat, et de la Delle de La Porte, épouse la filel du Sr Maillard notaire cy-devant sergent et cabaretier (je crois que je vais installer une page des doubles métiers curieux !)
  • Le 11 (avril 1701) Mr de Crespy, escuyer, Sr de Chauvigné, file de feu Mr de Crespy, escuyer, Sr de Chauvigné, et de la dame de Meguyon, épousa la filel de Mr de la Mothe, mon beau-frère, receveur des décimes et de défunte Delle Catherine Guillot.
  • Le 12 (avril 1701) le fils du Sr Lefebvre président à Ingrandes, et de la Delle Outin, épousa la filel du sieur Ollivier, marchand, et de la dame de l’Hommeau.
  • Le 17 (avril 1701) mourut le sieur Toutain, marchand de bois.
  • Le 19 (avril 1701) Mr Georges Daburon avocat, fils de feu Mr Pierre Daburon aussy avocat, et de la défunte Delle Audouys, épousa la fille du Sr Foureau de Barot cy-devant lieutenant de Me Le Provost.
  • Le 26 (avril 1701) mourut Mr de Vaugirault Vollaige veuf en 1ères noces de la Delle Talour de la Cartrie et en 2e de la Delle Lefebvre de Chamboureau. Il y a des enfants de ces 2 mariages.
  • Le 30 (avril 1701) mourut le sieur Legris, marchand de soie
  • Le 1er may 1701 les sieurs Chotard et de la Porte Trochon furent élus échevins.
  • Le 6 (mai 1701) mourut le Sr Richard, marchand droguiste confiseur.
  • Le 9 (mai 1701) Mr des Emeraux Leclerc, 2e président au siège présidial de cette ville, fils de Mr Leclerc des Emeraux et de la dame Charlot, épousa la filel de Mr Dumesnil, chanoine de l’église d’Angers, et cy-devant prieur de Daon, veuf de la Delle Cormier.
  • Le même jour (9 mai 1701) Mr Chauvel de la Boulaye fils de Mr Chauvel de la Boulaye conseiller au Requestes en Bretagne, et de la dame de Crespy, épousa la fille de Mr Lezineau docteur régent ès droits en l’université de cette ville et de la défunte Delle Boüard
  • Le 17 (mai 1701) mourut Mr Godes de Varanne, gouverneur de la ville et château de Landrecy, cy-devant capitaine aux gardes. Il a épousé la fille de feu Mr Leclerc de Saultray.
  • Le 31 (mai 1701) Mr Janneaux, avocat du Roy, fils de Mr Janneaux, avocat au présidial, et de la Delle Andrault, épousa la fille de feu Mr Maugin cy-devant contrôleur au grenier à sel, et de la Delle Lautraige.
  • Le 3 juin (1701) mourut Mr de la Rouerie Grimaudier, escuyer
  • Le 13 (juin 1701) Mr de Danne Audouin, fils de Mr Audouin, docteur régent ès droits en l’université de cette ville, et de feue dame Ménage, fut installé en la charge de conseiller au présidial cy-devant remplie par Mr Boucault de Mélian.
  • Le même jour Mr de Vaugirault fut installé en celle de Mr de la Varanne du Tremblier.
  • Le 17 (juin 1701) mourut Mr Delaunay, avocat, âgé de 46 ans
  • Le 21 (juin 1701) le sieur Jean Neveu de la Harmardière, veuf de la Delle Guynoiseau, dont il n’a point d’enfant, épousa la fille de feu Mr Pichard, avocat, et de la Delle Bousselin. Elle s’appelait Agathe Pichard.
  • Le 22 (juin 1701) mourut Mr François Leroyer avocat, âgé de 73 ans ; son fils âiné a épousé la Delle Gauld ; le cadet, contôleur au grenier à sel de Candé mademoiselle Poitraz et sa fille Mr de Chazé de Craye escuyer
  • Le 11 juillet 1701 Mr Menage, fils de feu Mr Ménage, très savant avocat du Roy et de la dame Doussier, fut installé dans la charge de conseiller au présidial, cy-devant remplie par Mr Dupont de la Morinière.
  • Le 15 (juillet 1701) mourut Madame Gourreau veuve ; de son mariage est issue une fille unique mariée avec Mr Michau de Montaran conseiller au grand conseil et trésorier des états de Bretagne. Elle s’appelait Périgault.
  • Le 9 août 1701 mourut la femme du Sr Audoüis de la Cléraudière bourgeois ; elle s’appelait Grézil .
  • Le 13 (août 1701) mourut la femme de Mr Boucault de la Houssaie, conseiller ; elle s’appelait Lepetit de la Besnerie.
  • Le 29 (août 1701) Mr de Flains Jourdan, conseiller au présidial, veuf de la Delle Deroye, dont il n’a point eu d’enfant, épousa mademoiselle de la Marre Colas.
  • Le 20 septembre 1701 mourut la femme de feu Mr Jousselin, docteur en médecine ; elle s’appelait Bernad ; de leur mariage sont issues 2 filles, la 1ère décédée il y a longtemps, avait épousé Mr Thomas de la Rousselière, conseiller au présidial, et l’autre, Mr Grandet, aussi conseiller audit présidial.
  • Le 2 (septembre 1701) mourut subitement la femme de Mr Grandet, conseiller honoraire au présidial ; elle était fille de feu Mr Jousselin, docteur en médecine et de défunte Delle Bernard.
  • Le 2 (septembre 1701) mourut la femme de feu Mr Boizourdy bourgeois, âgée de 77 ans ; elle a laissé plusieurs enfants, entr’autres Mr Boizourdy avocat du roy ; elle s’appelait…
  • Le même jour mourut la femme de Mr de la Rais Guéniveau, président en l’élection de Montreuil ; elle s’appelait Margariteau ; cette femme était fort belle
  • Le 12 décembre 1701 Mr Trouillet, lieutenant particulier au siège présidial et sénéchaussée, veuf de la dame Martineau, duquel mariage il y a un fils, épousa mademoiselle de La Jaille d’Avoine, fille de Mr de La Jaille d’Avoine, escuyer, et de la dame de Maillé de la Tour Landry.
  • Cette année a été assez fertile en bleds et en vin, grâce à Dieu.
  • Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930
    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet

    Journal d’Etienne Toisonnier, Angers 1683-1714 (1700)

    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 2 janvier 1700, mourut d’apoplexie dans la salle du Palais Mr Baraléry, chanoine de St Martin, âgé de 62 ans.
  • Le 26 (janvier 1700) le sieur de l’Epinière Boisard a épousé la fille de feu Mr du Planty Frain, autrefois assesseur de l’élection et de la demoiselle Boizard.
  • Le 3 février (1700) le sieur Cherpentier de la Bodinière, commis au Bureau des Aydes, épousa la fille de du feu Sr Boireau huissier de l’hôtel de ville.
  • Le 10 (février 1700) mourut la femme de feu Mr Constantin prévôt d’Anjou, âgée de 66 ans quelques mois ; elle s’appelait Pelletier ; elle a laissé un garçon et plusieurs filles, Mr Constantin prévôt d’Anjou marié avec la Delle Leclerc des Emereaux, une fille mariée avec Mr de la Roche Bardoul de l’Esperonnière, une autre avec Mr d’Andigné.
  • Le 22 (février 1700) le fils du sieur Delmur épousa la fille du sieur Salmon.
  • Le 24 (février 1700) mourut la femme de feu Mr Hunault docteur en médecine ; elle s’appelait Jurois ; elle a laissé plusieurs enfants, un fils aussy docteur en médecine, une fille veuve de Mr Cadoz avocat.
  • Dans ce même temps mourut Mr de la Porte Trochon cy-devant élu en l’élection de cette ville. Il a épousé Delle Herreau duquel mariage sont issus un fils qui a épousé Melle de la Garde Petit, une fille mariée avec le sieur Voisin, un autre fils marié en 1688 a Delle Le Baillif.
  • Le 27 (février 1700) mourut Mr de la Blanchardière Audouin. Il avait été pendant quelques années conseiller au présidial ; il avait vendu sa charge à cause de sa surdité.
  • Le 11 mars (1700) Mr Rioland de la Marsaulaye conseiller au présidial fils de Mr Rioland assesseur de l’hôtel de ville et de la défunte Delle Curieux épousa la fille de Mr Pocquet de Livonnière conseiller audit siège, docteur régent du droit français et de la dame Dupin Quatrembat.
  • Le même jour (11 mars 1700) le sieur Garnier, notaire, fils du feu Sr Garnier, aussy notaire, et de la dame Bréhéret, épousa la fille du Sr Lemaçon, huissier de l’hôtel de ville de et de la dame…
  • Le 17 (mars 1700) le sieur … barbier perruquier épousa la fille du sieur Deniau aussy barbier perruquier.
  • Le 19 (mars 1700) mourut la femme du feu sieur Jourdan de Flains ; elle s’appelait Bellet ; son fils aîné est conseiller au présidial.
  • Dans ce même temps mourut à Paris Mr Pinsonnet de Belfonds, seigneur de Lancrau.
  • Le 28, le fils du feu sieur Garciau commis au greffe du présidial épousa la fille du feu sieur Dupré Me chirurgien à Château-Gontier
  • Le 7 avril (1700) mourut subitement le Sr du Brossé Minée.
  • Le 20 (avril 1700) le fils de Mr Chantelou de Portebize procureur du Roy de l’élection et de la dame Gilles de Volennes épousa la veuve de feu Mr Guynoiseau de la Sauvagère, capitaine, dont elle n’a point eu d’enfant ; elle s’appelle de la Roche Thévenin.
  • Le même jour (20 avril 1700), le fils du sieur Burolleau cy-devant marchand de soie et de la feue dame Guynoiseau épousa la fille du Sr Prévost et de la feu dame Barbereau.
  • Le 21 (avril 1700) Mr Deniau assesseur au siège de la prévôté de cette ville, veuf de la Delle Curieux de la ville de Beaufort, dont il a une fille, épousa la fille du feu Sr Gandon, marchand droguiste, et de la feue dame Buret (ou Huet)
  • Le 24 (avril 1700) mourut Mr Lefebvre de Chamboureau de la Boizardière ; il était bénéficier et diacre dit-on.
  • Le 27 (avril 1700) Mr Joubert escuyer épousé la fille de feu Mr Boulay, avocat.
  • Le même jour (27 avril 1700) Mr Martineau de la Galonnière escuyer épousa la fille unique de Mr Fromageau, commissaire des saisies réelles et de la demoiselle Gandon. (bonne manière de conforter sa bourse)
  • Le 29 (avril 1700) mourut à Paris Mr Dorvaux de Champiré ; c’était un grand dévôt.
  • Dans le même temps, mourut aussy à Paris Mr Lemaîtré de Darmonville, quelques jours après l’opération pour la pierre.
  • Le 1er mai 1700 les sieurs de la Reue Buret marchand et Mabit furent élus échevins.
  • Le 5 juin 1700, Mrs Pierre Daburon, Gault de Basse-Cour, et Viel de la Martinière, plaidèrent leur 1ère cause.
  • Le 7 (juin 1700) Mr Gautreau avocat se fit recevoir dans la charge de procureur du roy de l’hôtel de ville cy-devant remplie par Mr Gasté.
  • Le même jour (7 juin 1700) Mr Lefrère plaida sa première cause.
  • Le 1er juillet 1700 mourut la femme de Mr Blanchet de la Martinière avocat ; elle s’appelait Raimbault Me apothicaire veuf de la dame Martin, duquel mariage sont issus plusieurs enfants, Mr Raymbault avocat veuf de la Delle Rhibaudeau, le sieur Raymbault apothicaire marié avec la fille du feu Sr Maunoir apothicaire à Nantes, Mr Raymbault prêtre et plusieurs filles.
  • Le 28 (juillet 1700) le fils cadet de Mr du Cazeau de Villemeur escuyer et de la dame … épousa la fille de Mr Artauld l’aîné et de la défunte Delle Deslandes.
  • Le 2 août 1700 mourut la femme de Mr de Vaugirault Vollaige ; elle s’appelait Lefebvre de Chamboureau.
  • Le 3 (août 1700) mourut Melle Delorme, fille
  • Le 5 (août 1700) mourut Mr Valtère chanoine en l’église d’Angers, âgé de 43 ans.
  • Le 10 (août 1700) Mr Raymbault avocat, veuf de Delle Thibaudeau, duquel mariage sont issus trois enfants, épousa la fille du Sr Trebuchet, bourgeois et de la défunte dame …
  • Le 5 septembre 1700, Mr de Chenedé escuyer, chevalier de St Lazare, premier valet de chambre de feue madame la Dauphine, et premier valet de garderobe de Monseigneur le Duc de Berry, fils de feu Mr de Chenedé escuyer, conseiller au présidial de cette ville, procureur et avocat du roy de l’élection de Paris et de dame Louise Aveline, épousé à Versailles mademoiselle Anne Gabrielle Bachelier, fille de Mr Gabriel Bachelier escuyer premier valet de garderobe ordinaire du Roy et de Monseigneur le duc de Bourgogne et de dame Françoise de Villemandy.
  • Le 22 (septembre 1700) mourut Mr l’abbé Pelletier, l’un des 30 Académiciens de l’Académie royale de cette ville.
  • Le 29 (septembre 1700) mourut Mr Richard chanoine en l’église d’Angers.
  • Le 30 (septembre 1700) Mr Michau de Montaran, conseiller au grand conseil et trésorier des Etats généraux de Bretagne, épousa la fille de feu Mr Gourreau et de la dame Perigault.
  • Le 10 octobre 1700 mourut mademoiselle Louise Toysonnier, fille, ma sœur, âgée de 53 ans six mois ; elle est morte d’une longueur de maladie, dont elle a déternue deux mois au lit pendant le cours desquels elle a souffert les douleurs les plus aigües et les plus violentes avec une patience bien chrétienne.
  • Le 19 (octobre 1700) le Sr Cassin marchand ferron épousa la fille de defunt Legris Me charpentier et de la dame Jusqueau.
  • Le 23 (octobre 1700) mourut subitement le Sr Guérin Me cirier
  • Dans ce même temps Mr Chotard fils de défunts Mr Chotard gouverneur de Châteaubriant et de la dame Palu épousa la fille de feu Mr Hunault de la Loire escuyer
  • Le 2 novembre 1700 Mr Robert, docteur régent ès droits en l’Université de cette ville, fils de Mr Robert sénéchal de Craon et de défunte Delle de Crespy, épousa la fille de Mr Hernalt de Vaufoulon, escuyer, et de la défunte dame Thomas de la Jonchère.
  • Le 13 (novembre 1700) mourut subitement la femme du Sr Beslière, marchand droguiste ; elle s’appelait Chartier ; elle n’a point laissé d’enfant.
  • Le 22 (novembre 1700) mourut la femme du Sr Gaudicher l’aîné, notaire ; elle s’appelait Anne Dupin, fille de défunt Sr Dupin notaire et de la dame Camus.
  • Le 26 (novembre 1700) mourut Mr Legendre prêtre prieur curé de Ste Colombe. Il était l’amour et les délices des prêtres. (Note de Marc Saché : Legendre fut un des fondateurs, avec Maillard et Lecerf, du Séminaire, établi d’abord dans une maison du faubourg Saint-Jacques et un des acquéreurs du logis Barrault que leur vendit, en 1673, Chalopin, pour 2 600 livres. L’évêque Michel Lepelletier l’envoya, en 1693, au prieuré-curé de Sainte-Colombe, près La Flèche, où, par son activité bienfaisante et son zèle à instruire les jeunes prêtres, il laissa un profond souvenir. Voir son éloge dans Grandet, Histoire du Séminaire d’Angers, éditions Letourneau, t1, p. 16, 17)
  • Le 6 décembre 1700 mourut le sieur Cordelet, commis à la recepte des tailles.
  • Le 14 (décembre 1700) mourut Mr des Picquetières Blouin, l’un des trente Académiciens de cette ville.
  • Dans le même temps mourut la femme de feu Mr Valleau, avocat ; elle a laissé trois enfants ; elle s’appelait Aubin de la Bouchetière.
  • Cette année a été assez abondante en blez et en vin, grâce à Dieu. On a remarqué que les vins ont eu goût de corne.
  • Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930
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    Journal d’Etienne Toisonnier, Angers 1683-1714 (1699 fin)

    1699 : juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre

    Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 7 juillet 1699, le fils du feu Sr Viel de la Martinière, substitut du procureur de l’hôtel de ville, et de la Delle Nairault, épousa la fille de feu Mr Dugué avocat et de la Delle Dupin.
  • Le 22 juillet (1699) mourut la femme de feu Mr du Rouzay Pasqueraye, élu en l’élection ; elle s’appelait Maugin.
  • Le 14 août (1699) mourut la femme du feu Sr Loyseau Me chirurgien ; elle s’appelait Rossignol.
  • Le 17 (août 1699) le fils de Mr Charlot sieur des Loges et de la dame Deschamps, épousa la fille de Mr de Crespy procureur du roy au siège présidial et de la dame Chauvel de la Boulaye.
  • Dans ce même temps mourut Mr Pottier prêtre, doyen des Arts.
  • Le 22 (août 1699) le fils du feu Sr Viel de la Martinnière et de la Delle Nairault épousa la fille du Sr Bedâne de la Grandmaison et de la Delle Binet, en conséquence de dispenses de Rome, étant cousins germains.
  • Le 25 (août 1699) Mr Marchand, avocat, fils du Sr Marchand, messager de cete ville à Paris, épousa la fille du feu sieur Bonvalet, bourgeois, et de la Delle Perderiau.
  • Le 27 (août 1699) mourut Mr Cadoz, avocat, âgé de 43 ans ; il a laissé 4 petits enfants de son mariage avec la fille de feu Hunault, docteur en médecine.
  • Le 2 septembre (1699), mourut la femme de Mr Baudry, bourgeois ; elle s’appelait Bault de Beaumont.
  • Le 4 (septembre 1699) Mr Lesourd se fit installer dans la charge de conseiller gardesel de la prévôté.
  • Le 9 (septembre 1699) mourut la femme du sieur Guérin de la Guymonnière, bourgeois ; elle a laissé 3 enfants ; elle s’appelait de Chevreüe de Chemant (voir le 29 janvier 1697) ; elle était âgée de 30 ans ; elle était belle et bien faite, et une des plus aimables femmes de la ville.
  • Le 10 (septembre 1699) mourut Mr Baillif, prêtre chapelain de St Michel du Tertre, et le 13 suivant Mr Busson, prêtre, fut nommé en sa place, n’y ayant point d’enfant de paroisse qui se présentent.
  • Le 14 (septembre 1699) Mr Brouard, avocat, veuf de la femme du feu Sr Pelletier de Terrière, Me chirurgien, épousa la fille de feu Mr Le Royer de Chantepie, lieutenant en l’élection de cette ville et de la Delle Fromageau.
  • Le 15 (septembre 1699), le fils du Sr Beguier, greffier des l’hôtel de ville, et de la défunte Delle Coutard, épousa la fille du feu Sr Mauvif de la Plante, marchand de draps de laine et de la dame Jeanne Esnault.
  • Le 6 octobre (1699) mourut la femme de feu Me Hamelin de Richebourg, substitut de Mr le procureur du roy ; elle s’appelait … ; elle n’a point laissé de postérité.
  • Le 8 novembre (1699) mourut la femme du sieur Neveu de la Hamardière ; elle s’appelait Guynoiseau ; elle n’a point laissé de postérité.
    Le 10 (novembre 1699) mourut le sieur Destriché, bourgeois.
  • Dans ce même temps mourut Mr de Voisin de Chérité ; il n’a point laissé de postérité.
  • Dans ce même temps mourut le sieur Lusson, controleur au mesurage de la Pointe
  • Le 18 (novembre 1699) mourut de la petite vérole Mr Malville, avocat, garçon. Il n’y a que 6 mois qu’il avait plaidé sa première cause (Mr Toisonnier ne notait plus les maladies depuis un moment).
  • Le 21 (novembre 1699) Mr Le Royer de la Baronnière, capitaine au régiment d’Anjou, fils de feu Mr Le Royer de la Baronnière, avocat, et de la Delle Veau, épousa la fille du feu Sr Bernard et de la Delle Gontard.
  • Le 24 (novembre 1699) le fils du sieur Berthelot, marchand, épousa la fille du nommé Cesbron Me serger aux Ponts de Cé.
  • Dans ce même temps mourut le Sr Poulard, cy-devant messager de cette ville à Paris. Il a laissé plusieurs enfants entr’autres le Sr Poulard de la Favrie, assesseur de l’hôtel de ville.
  • Le 11 décembre (1699) mourut Melle Jeanne Dupin, fille du feu Sr Hardouin Dupin, notaire royal, et de la dame Camus.
  • Le 13 (décembre 1699) mourut Mr Leclerc de Sautray, âgé de 86 ans. (René LE CLERC de Sautré, baron de Sautré, Sgr des châtellenies de la Roche-Joulain, de Sceaux (44), de Grez (Grez-Neuville, 49) et de Feneu (49) †Feneu 11.12.1699 x Madeleine de CORNAIS †Feneu 13.9.1703, dont Lucie-Henriette LECLERC Soeur et unique héritière de René Cerisantes Leclerc chevalier, doyen de l’ordre de Saint-Lazare, lieutenant des maréchaux dans le Maine, décédé le 30 septembre 1741, âgé de 90 ans x Feneu (dans la chapelle du château de Sautré) 20 août 1680 François de GODDES, sieur de la Perriére et de Varennes, fils aîné de Franç. G. et de Marie Bonneau, né à Angers le 15 février 1643, aidede-camp du duc d’Aumont, se signale en 1676 à la bataille de Cassel, et, capitaine aux gardes françaises, 1684, est nommé gouverneur de Landrecies Il mourut à Angers le 17 mai 1701 à Angers et fut inhumé le 18 dans l’église d’Avrillé. Dont postérité Buscher de Chauvigné )
  • Le 17 (décembre 1699) le fils du feu Sr Hardouin Dupin, notaire royal, et de la dédunte dame Camus, épousa la fille du feu sieur Lesourd, greffier en l’élection de cette ville, et de la dame Guespin.
  • Le 20 (décembre 1699) mourut monsieur Joüet de la Saulaye
  • Cette année a été abondante en bons vins ; il s’est vendu 18, 45, 36 et 30 livres la pippe ; elle a été aussy assez abondante en bleds.
  • Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930
    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

    Journal d’Etienne Toisonnier, Angers 1683-1714 (début 1699)

    1699 : janvier, février, mars, avril, mai, juin

    Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 20 janvier 1699 mourut Mr Langlois, prêtre, curé de St Denys de cette ville
  • Le même jour, le Sr Camus notaire, fils du feu Sr Camus, commis greffier au présidial, épousa la fille de défunt Mézière Me boulanger.
  • Le 27 (janvier 1699) le sieur Boguais de la Boissière, marchand de soie, épousa la fille du feu Sr Bodin.
  • Le même jour, le fils du feu sieur Coutard du Brossé et de la Delle Yvert, épousa la fille du feu sieur Lemesle, receveur des décimes par commisison, et de la Delle Moreau.
  • Le 28 (janvier 1699) mourut la femme du feu Sr Duport de la Marre ; elle s’appellait Grudé ; elle a laissé 2 filles, l’une mariée avec Mr de Narcé Aveline, et l’autre avec Mr Bault de Beaumont.
  • Le 29 (janvier 1699) les ambassadeurs du Roy de Maroc passèrent ici pour se rendre à Versailles. (Note de Marc Saché : Dangeau écrit dans son Journal, le 21 novembre 1698 : « Le roi nomma ces jours passé M. Pidou de Saint-Olon, un de ses gentilshommes ordinaires, pour aller à Brest recevoir l’ambassadeur du roi du Maroc. Il a ordre, conjointement avec M. de Château-Renaud, de traiter la paix avec cet ambassadeur. Nous n’avions plus de guerre qu’avec les corsaires de Salé qui sont sous la domination du roi de Maroc. C’est une nation fort infidèle, qui rompt souvent avec les traités ; ainsi, on n’y prend pas grande confiance. » (Journal, t. VI, p. 63). L’ambassadeur Abdallah ben Aïcha, accompagné d’une suite de 19 personnes, arriva le 10 février à Paris et fut reçu en audience à Versailles, le 16, dans la chambre du trône. « Il fit sa harangue au bas de l’estrade et sa harangue, que l’interprère Lacroix avoit traduite, parut fort belle. » Mais nus traité ne s’ensuivit, Louis XIV ayant rejeté les propositions faires et l’ambassadeur n’ayant pas les pouvoirs nécessaires pour accepter celles du souverain. (Ib. t. VIII, p. 63). Les registres des conclutions de l’hôtel de ville d’Angers ne font pas mention du passage des Marocains qui dut être très rapide. – Voir pour la relation de cette ambassade les Mémoires de Saint-Simon, édit. de Boislisle, t. VI, pp. 138, 140, notes sur le sultan Muley Ismaël).
  • le 16 février (1699) Mr Renou de la Féaulté, fils de Mr Renou de la Féaulté conseiller honoraire au siège présidial et de la dame Guilbault, fut installé en la charge de conseiller, chevalier d’honneur audit siège, cy-devant possédée par Mr du Ronceray Bernard.
  • Le 17 (février 1699) Mr Aucent, avocat, fils de feu Mr Aucent, aussi avocat, et de la demoiselle …, épousa la fille de Mr Chaillou, médecin et de la Delle Chauveau.
  • Le même jour (17 février 1699) mourut le sieur Crosnier, bourgeois de cette ville.
  • Le 24 (février 1699) Mr Poulain de la Forestrie, veuf de la Delle Testard, duquel mariage il y a plusieurs enfants, épousa la Delle Geneviève Dosdefer.
  • Le 2 mars (1699), le fils de feu Mr Deroye, conseiller au siège présidial, et de la dame Davy du Chiron, épousa la fille de feu Mr Ernault de Charost et de la Delle de Beaugrand.
  • Le 10 (mars 1699) mourut mademoiselle Toublanc, fille, âgée de 83 ans.
  • Le 13 (mars 1699) mourut Mr de Boissimon Héard, président au présidial de La Flèche, fils de feu Mr Héard de Boissimon, conseiller honoraire au présidial de cette ville et de la dame Doublard ; il avait épousé la Delle des Essarts, dont il a laissé trois enfants.
  • Le 18 (mars 1699) mourut la femme du sieur Malville ; elle s’appellait Romain, fille de feu Mr Romain avocat et de Delle Joubert
  • Dans ce même temps mourut la femme du feu sieur Thiboué, marchand Me apothicaire ; elle n’a laissé qu’un fils marié avec la fille du feu Sr Deniau et de la dame Lemesle ; elle s’appelait Legendre.
  • Le 6 avril (1699) monsieur Leclerc des Emeraux fut installé en la charge de présidant en la sénéchaussée et siège présidial de cette ville, cy-devant remplie par feu Mr Marin Boylesve de la Maurouzière.
  • Le 18 (avril 1699) mourut la femme du sieur Poullard de la Faurie, assesseur de l’hôtel de ville ; elle s’appellait Rabut, fille du feu sieur Rabut, messager de cette ville à Paris ; elle n’a laissé qu’un garçon.
  • Dans ce même temps mourut Mr Deslandes, prêtre curé de la Trinité.
  • Le 26 (avril 1699) mourut la femme du sieur Germont, marchand de soie ; elle s’appelait Dreux ; elle a laissé plusieurs enfants.
  • Dans ce même temps mourut la femme du sieur Benoist des Charonnières.
  • Le 1er mai 1699, les sieur de la Noue Lerat, et Maunoir, assesseur de l’hôtel de ville, furent élus échevins.
  • Le même jour mourut la femme de Mr de Chaumes Cochon, avocat.
  • Dans ce même temps, le sieur du Rauville épousa la fille du feu Sr Pillegault de l’Ouvrinière, et de la Delle Ferrand.
  • Le 17 (mai 1699) mourut Mr Chotard. Il avait été autrefois avocat. Il avait épousé une des filles de feu Mr Romain avocat et de Delle Joubert. (en marge : mort le 12 juin)
  • Le 25 (mai 1699) Mr Sicault, lieutenant de la Prévôté, veuf de la dame de Grandbois, morte en Angleterre, dont il n’y a point d’enfant, épousa la fille de Mr Cesbron, avocat et de la Delle Richer.
  • Le 1er juin 1699 Mr Menard, avocat, épousa la fille du sieur Bridier, marchand de dentelles, et de …
  • Le 13 (juin 1699) Mrs Malville et Marchand plaidèrent leur première cause.
  • Le 22 (juin 1699) mourut le sieur Guillet, clerc de palais.
  • Le 24 (juin 1699) mourut la femme de feu Mr Lefebvre de Chamboureau, auditeur des Comptes à Nantes
  • Le même jour (juin 1699) mourut la femme de Mr Chotard de la Sablonnière, conseiller au présidial ; elle a laissé plusieurs enfants ; elle était avant veuve de Mr de Pecherat, aussi conseiller audit siège, dont il n’y a point d’enfants ; elle s’appelait Trouillet.
  • Le 30 (juin 1699) mourut Mr Coutard de la Galicheraye, prêtre, chante de St Maimboeuf.
  • Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930
    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

    Etienne Toisonnier Angers 1654-1717

    Dans le cadre de ma frappe numérique du manuscrit du journal d’Etienne Toisonnier, vous allez voir paraître plusieurs articles que j’ai préparés, touchant son vocabulaire mondain, ses critères de sélection mondaine, ses remarques médicales, remarques personnelles, etc…

  • Mais auparavant, voici sa biographie, écrite en 1630 par Marc Saché, suivie de l’analyse de cet auteur.
  • Biographie d’Etienne Toisonnier, par Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

    Étienne Toisonnier, avocat au siège présidial d’Angers, naquit, le 6 octobre 1654, dans la paroisse Saint-Michel du Tertre, où se concentrait alors la vie active de la cité. De son vivant, autour de la grande place des Halles se groupaient l’Hôtel de Ville, l’Académie royale, l’église paroissiale, avec les enfeus des Lesrat et des Louet, le Palais royal où, à côté de la Sénéchaussée et du Présidial siégeaient, à tour de rôle, les juridictions ordinaires et extraordinaires de la province et de la ville, les halles et les prisons. Sur les côtés de ce vaste espace irrégulier se pressaient également les hôtels de quelques gentilshommes, mais surtout ceux de l’échevinage et de la magistrature, et les demeures de nombreux avocats (Péan de la Tuilerie, édit. C. Port, 1868, p. 359 et ss. On y trouve, dans de copieuses notes, la description de la place des Halles avec ses monuments publics et ses hôtels particuliers).
    Etienne était fils d’honorable homme Étienne Toisonnier, maître apothicaire, et de Catherine Guitton. Pour marraine il eut sa soeur Catherine (Catherine, mariée avec Jean Renou, fils d’un maître chirurgien d’Angers, mourut le 2 janvier 1707. – V. Toisonnier, qui elève son décès, et Bibliothèque d’Angers, manuscrit 1219-anc. 1005, volume Vil, p. 71). Une soeur de sa mère, Louise Guitton, avait épousé Louis Doostel, greffier en chef (Arch, départ. de Maine-et-Loire, E 2278.) de la maréchaussée d’Angers. Ni l’attrait des greffes qui avaient compté plusieurs membres de sa famille, ni la médecine, ni le commerce ne fixèrent sa vocation. Il fit ses études de droit. Il nous apprend lui même qu’il plaida, le 4 septembre 1683, sa première cause avec un grand succès. Dès lors son existence parait s’être écoulée paisiblement dans sa ville natale, et, pour ainsi dire, dans sa paroisse, dont il ne s’éloignait guère que pour surveiller ses propres intérêts ou ceux de ses clients qui l’appelaient à Rouen, à Paris ou en quelque ville importante.

    Il épousa. le 26 octobre 1687 Marguerite Guillot, fille d’un marchand d’Angers, avec laquelle il vécut en bonne union et dont il loue l’inlassable charité. Devenu veuf en février 1712, il se remaria peu après avec Marguerite Dugué, fille de défunt Guillaume Dugué, avocat. D’après son journal on peut suivre tous les événements ayant trait à sa personne et à sa famille ; car il les a releva avec soin.

    D’âme profondément chrétienne et inclinée, comme il se voit si souvent à cette époque, vers les œuvres pies, il accepta la charge de receveur de la charité des pauvres prisonniers. Il mourut le 5 juin 1719, à l’âge de 65 ans, et fut inhumé dans le cimetière de sa paroisse. Son frère Paul, né en 1660, mourut, le 2 août 1717, curé de Cantenay
    De son second mariage il laissait un fils encore, tout jeune, nommé Étienne-Paul ; celui-ci devait embrasser également la profession d’avocat, à laquelle il fut admis en 1735 ; il épousa Renée-Madeleine Trochon, mais, rompant avec les traditions de famille, il vendit ses biens et ceux de sa femme (Bibl. d’Angers, man. 1230-anc. 1004) et quitta l’Anjou pour aller s’établir à Paris.

    Le journal de Toisonnier (Ibid., man. 1008-anc. 883, format in 4°) comprend 144 feuillets écrits de sa main d’une écriture droite, ronde et très nette. Les quatre premiers sont consacrés à une liste des hauts dignitaires ecclésiastiques et laïques, des maire et échevins, des hauts magistrats et des conseillers du Présidial et du personnel de la Prévôté, de l’Élection, de l’Université et du grand prévôt d’Anjou. Ce relevé se rapporte à l’année 1683, date à laquelle commence le manuscrit qui s’arrête au 10 août 1713.
    Écrites au jour le jour, ces notes présentent toutefois des lacunes importantes, surtout dans la dernière période, par suite de la négligence du rédacteur. C’est ainsi qu’il omet d’indiquer tout événement pour l’année 1709, année de détresse et d’extrême misère, et qu’il se borne à quatre mentions pour 1710. Puis le travail se continue normalement pendant trois autres années pour finir brusquement, sans une allusion au motif qui en arrête le cours. Est-ce lassitude ? Est-ce abandon d’une tâche jugée vaine ou décevante? Quoi qu’il en soit, il est regrettable qu’il ne l’ait pas poursuivie jusqu’au terme.

    Toussaint Grille, dans une note jetée sur un bout de papier (Biblioth. d’Angers, collect. Grille, notes biographiques.), écrit : « Il est peu de villes en France qui ne comptent un ou plusieurs compilateurs qui tiennent note de tous les événements grands et petits qui arrivent en leur petit hémisphère : un feu de joie, un Te Deum, un service chanté en faux-bourdon, la nomination d’un bedeau, la mort d’un suisse sont autant de choses qui sont consignées très exactement dans leurs trésors. Toisonnier est de ce nombre. » Il se ravise, il est vrai, quelque peu « Mais l’histoire tire parti de ces matériaux qui, d’ailleurs, sont des renseignements précieux pour bien des familles ». C. Port, dans son Dictionnaire, souscrit à la première partie de ce jugement rigoureux. Un examen plus attentif nous a convaincu de l’erreur d’une exécution précipitée et nous a engagé à réviser ce procès par trop sommaire.
    Le manuscrit ne porte pas de titre, sinon celui que le généalogiste angevin Joseph Audouis, lui a donné cent ans plus tard : « Manuscrit de Mtre Toisonnier, avocat au siège présidial d’Angers, contenant ce qui s’est passé de plus remarquable à Angers depuis l’an 1683 jusqu’en 1714 ». En fait, la dénomination de journal est bien celle qui lui convient, puisque l’auteur le désigne par ce terme dans un passage relatif à l’omission de tout événement en 1709 : « J’ai négligé, dit-il, de porter sur ce journal ce qui s’est passé depuis le 10 octobre 1708 ».

    La plus grande partie du manuscrit se compose de mentions de mariages et de décès survenus au cours de trente années. C’est un compromis entre la sécheresse d’un registre d’état civil et l’aridité d’un obituaire. Son plus vif intérêt vient de ce que Toisonnier a connu la plupart des personnes dont il relève les noms : magistrats, conseillers au Présidial, gentilshommes, marchands. C’est un guide plus encore qu’un registre définitivement arrêté.
    Parmi ces sept à huit cents inscriptions il s’en trouve d’assez nombreuses qui restent incomplètes, comme jetées rapidement, quitte à être reprises plus tard. Il écrira, à la date du 7 mai 1692 : « Mr Mesnier, avocat, fils de Mr Mesnier, aussy avocat, et, de la demoiselle… épousa la fille de feu sieur… » Et cet exemple n’est pas isolé. Une autre fois, il groupera en une seule mention les éléments d’une petite lettre de faire-part à propos d’un décès : « Le 25 mai 1689, mourut la femme de feu Mr Grandet, lieutenant, du prévôt de cette ville. Elle a laissé plusieurs enfans : le 1er est prêtre-curé de Sainte-Croix de cette ville ; le 2° est lieutenant criminel à Château-Gontier ; le 3° est conseiller au siège présidial de cette ville et à présent, maire, marié avec la fille de Mr Jousselin docteur en médecine ; une fille mariée avec Mr le marquis de Sasilly, et une autre avec Mr de la Blanchardière-Gourreau, conseiller audit siège ». Nous voilà mis ainsi sur la voie, mais la voie seulement ; car nul prénom n’est indiqué. A nous de poursuivre les recherches On dirait d’un de ces bavardages de réunion mondaine, où il est fait étalage de la connaissance du petit Gotha angevin.

    Mais outre ces nombreux renseignements concernant les familles il en est d’autres, insérés parmi eux, qui ont un intérêt supérieur pour l’historien et qui constituent véritablement la partie justifiant le nom de journal. Ce sont les notes relatives aux événements principaux de la vie de la cité et aux événements plus graves encore de la vie du royaume, qui ont un retentissement sur celle de la province : contre-coups des guerres interminables de la Ligue d’Augsbourg et de la Succession d’Espagne, pendant lesquelles la France, dit Voltaire, périssait au bruit des Te Deum, suprêmes mesures contre le protestantisme, accroissement de la misère publique, disettes et famines, peste et charges écrasantes des impôts.

    Tous ces souvenirs, même épars, d’un passé où l’instabilité de la vie économique fait un contraste frappant avec la série des fêtes officielles célébrées par ordre, pour soutenir toujours intacte la gloire du roi, forment une trame assez solide pour autoriser, à l’aide de recherches complémentaires, l’achèvement de l’esquisse. Il nous a paru instructif de grouper toutes ces notes historiques succinctes, celles du moins qui méritent ce nom, et de les éclairer à la lumière des nombreux renseignements que renferment les sources si riches des registres des conclusions de la mairie (Il convient de ne pas omettre l’ouvrage de Blordier-Langlois, Angers et l’Anjou sous le régime municipal, Angers, 1845. Il a le mérite d’avoir recouru le premier aux sources originales. Mais le défaut de références le rend peu utilisable), du registre du Présidial de l’état civil et des riches collections manuscrites angevines. Ainsi coordonnés, ces divers éléments peuvent se fondre en une chronique où revivent les annales locales pendant la seconde partie du grand règne à son déclin.
    Plus d’une fois le journal de Toisonnier a été exploité en vue de tel ou tel fait isolé. Il a même été publié en ses parties essentielles (Bulletin historique et monumental de l’Anjou, années 1864-1866, pp. 137-160) par Aimé de Soland, mais sans la moindre préoccupation d’esprit critique et avec des libertés à l’égard du texte, que nous n’admettons plus aujourd’hui. Aussi avons-nous repris le travail à pied d’oeuvre avec la confiance que des documents, présentés tout d’abord isolément au lecteur, prennent une toute autre valeur, Iorsque sont établis les rapports qui les unissent entre eux ou les rattachent à l’histoire générale.
    Il ne faut pas faire grief à Toisonnier de la faiblesse de son style. Du style, on peut à la rigueur en exiger des mémoires. Ce n’est pas le cas ici. La composition, ni la rédaction ne jouent guère de rôle dans ces notes personnelles appelées dans sa pensée à former une sorte d’aide mémoire dont il se souciait peu de faire bénéficier la postérité. Aussi ne se heurte-t-on qu’à des phrases courtes, concises et d’une correction grammaticale souvent répréhensible.

    Il se montre peu lui-même dans son journal, assez toutefois Pour témoigner d’une certaine naïveté candide où rien ne transparaît de l’esprit retors du professionnel. Honnête homme, bon catholique, sans excès de dévotion, il marque un respect sensible pour les personnages en place. Bien qu’il relate les excès des misères publiques, le développement du paupérisme, il ne s’attarde pas en plaintes amères sur les malheurs du, temps, sauf sur la charge énorme des impôts dont, il est à même de sentir le poids. Il est patient et, pour ainsi dire, accommodé aux difficultés et aux contradictions de la vie. C’est ainsi qu’il énumère bon nombre de Te Deum, mais sans s’y appesantir, Dieu sait si le compte en était considérable ! Un seul registre des conclusions de la Mairie de 1693 à 1696 nous en donne toute une série : pour la prise d’Heidelberg, de Rosas en Catalogne, la victoire de Neerwinden et celle de la Marsaille, la prise de Palamos et de Girone. La reddition de chaque place forte ennemie entraînait une manifestation publique ;
    Mais tout cela n’est qu’apparence et Toisonnier n’y livre rien de sa personnalité. Sa considération pour les magistrats est indéniable, qu’ils appartiennent à la justice ou à l’hôtel de ville.
    Naguère encore Angers était partagée en deux camps ennemis : celui des magistrats et officiers du corps de ville, du Présidial, de la Prévôté, de l’Élection et Grenier à sel, et celui des bourgeois modestes, avocats, procureurs, marchands et artisans. L’orgueil et l’esprit exclusif des magistrats, aristocratie judiciaire qui se perpétuait comme un fief dans les mêmes familles, n’avaient encore rien perdu de leur force. Mais les divisions étaient moins âpres et l’animosité des avocats moins violente.
    A quoi attribuer l’absence, chez Toisonnier, de toute critique acerbe ou de toute allusion désobligeante à l’égard du corps redouté, sinon à l’ascension des avocats dans l’échelle sociale et à certaines alliances avec des familles dont ils n’avaient plus de raisons d’essuyer les mépris?
    En résumé, esprit précis, mais sans imagination, sans envergure, honnête homme, connaissant à merveille la société angevine, Toisonnier nous livre un recueil qui a son prix et peut rendre de notables services.
    On trouvera jointe à la publication de ce journal, composé de la série des faits les plus remarquables, la mention d’un certain nombre de personnages vivant ou mourant à celle époque.
    Nous avons cru nécessaire de retenir leurs noms et de leur consacrer une brève notice, en raison de l’intérêt particulier que Toisonnier semble leur porter et des réflexions dont il les accompagne. Son appréciation à leur endroit revêt sans doute un caractère personnel mais, comme elle petit correspondre au Jugement de ses contemporains, nous avons estimé convenable de ne pas la négliger.

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

    Journal d’Etienne Toisonnier, Angers, 1683-1714 (fin 1698)

    1698 : juillet, août, septembre, octobre (rien en novembre), décembre

    Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 3 juillet 1698, la chaire de docteur, vacante par la mort de Me de Danne Audouin, fut adjugée à Mr Robert, fils de Mr Robert, sénéchal de Craon et de la feue Delle de Crespy.
  • Le 5 (juillet 1698) Me Mesnard plaida sa première cause avec Mr Pasqueraye le Jeune.
  • Le même jour mourut le sieur Avril de la Durbelière, marchand ; il laisse sa femme appellée Berthelot, chargée de 10 enfants.
  • Le 14 (juillet 1698) Mr Eveillon Maître des Eaux et Forêts d’Angers, fils du feu Sr Eveillon marchand ferron en cette ville et de la feue Delle de Crespy, épousa la fille de Mr Gohin et de la dame Berthelot.
  • Le 15 (juillet 1698) Mr de l’Epinay Jamereau escuyer épousa la fille de feu Mr Petit de la Pichonnière escuyer et de la dame Eveillard.
  • Le 28 (juillet 1698) Mr Pasqueraye, avocat, fils du feu sieur Pasqueraye, greffier en chef de l’élection de cette ville et de la dame Nicole, épousa la fille de feu Mr du Hardaz aussy avocat et de la Delle Grudé.
  • Dans ce même temps, le sieur Raffray épousa la fille du sieur Guesdon notaire royal et de la dame Gabory.
  • Dans ce même temps, le fils de feu Mr Jean Guynoiseau, avocat, et de la demoiselle Rossignol, épousa la fille du feu sieur Cousin de la Brideraye et de la Delle Pinard.
  • Dans ce même temps, mourut le Sr Ragot marchand.
  • Le 18 août (1698) mourut Mr de la Grance Gault, avocat. Il a laissé plusieurs enfants, Mr Gault prêtre, un autre aussy avocat, une fille mariée avec le fils de Mr Leroyer des Palluaux aussy avocat.
  • Le 7 (septembre 1698) mourut Mr Guynoiseau de la Sauvagère, capitaine d’infanterie, fils de feu Mr Guynoiseau de La Sauvagère, conseiller au présidial et de la dame Boizourdy. Il avait épousé la fille de feu Mr de La Roche Thévenin dont il n’y a point d’enfant.
  • Le 23 (septembre 1698) Mr Margariteau de Lizière, avocat, fils de feu Mr Margariteau, aussy avocat et de la Delle Garciau, épousa la fille de Mr Levoyer de la Davière.
  • Le 24 (septembre 1698) le fils aîné de Mr Guérin de la Pyerdière conseiller au présidial, s’étant yvré au cabaret des Banchets et étant ensuite entré dans la maison du nommé …, il se coucha sur un coffre où le cœur luy ayant chargé et ayant vomi dans la chambre, ledit … luy dit quelques dures paroles, dont l’autre se trouvant offensé, ils en vinrent aux mains, et ledit sieur de la Pyverdière le tua d’un coup de fusil. (je n’ai pas compris comment on pouvait se promener le soir au cabaret avec un fusil)
  • Le 2 octobre (1698) Mr Boylesve de Noirieux, conseiller au Parlement de Bretagne, fils de Mr Boylesve des Aunais conseiller honoraire audit Parlement, et de défunte dame Cupif de Teildras, épousa la fille unique de Mr Grimaudet de la Croiserie escuyer, et de défunte dame de La Forest d’Armaillé.
  • Le 4 (octobre 1698) mourut subitement Mr de la Martinière Viel, substitut du procureur du Roy à l’hôtel commun de cette ville. Sa femme s’appelle Nairault.
  • Dans ce même temps, le sieur Garnier, notaire, fils du feu sieur Garnier, aussy notaire en cette ville, épousa la fille du sieur Bedane marchand de bois et de Delle Lepage.
  • Le 8 (octobre 1698) mourut le sieur Bedane marchand de bois.
  • Dans ce même temps, la fille du feu Sr Trioche de la Betonnière, bourgeois, et de la Delle Renard, épousa le Sr Legeay.
  • Le 18 (octobre 1698) mourut la femme du sieur Lepage marchand confiseur ; elle s’appelait Boisard.
  • Le 21 (octobre 1698) mourut le sieur Pannetier des Brosses, bourgeois. Il avait épousé en 1ères noces la fille du feu Sr Neveu, docteur en médecine, dont il y a plusieurs enfants, et en 2ème la Delle Deniau.
  • Le 22 (octobre 1698) mourut Mr Boylesve de la Maurouzière second président en la sénéchaussée et siège présidial de cette ville, fils de feu Mr Boylesve de la Maurouzière Mr d’hôtel chez le Roy, et de la dame Lanier. Il laisse trois petits garçons et une fille de son mariage avec la dame Ménardeau. Il était âgé de 43 ans ; il fut enterré le lendemain dans l’église des Cordeliers.
  • Le 3 décembre (1698) mourut mademoiselle Jallet fille ; il y a plus de 40 ans qu’elle était attachée à la charité des prisonniers.
  • Dans ce même temps mourut la femme de Mr Brouard, avocat ; elle était veuve de défunt Pelletier de Terrière, Me chirurgien en cette ville. Il n’y a point eu d’enfant de ces mariages.
  • Le 9 (décembre 1698) la fille du Sr Aubert, marchand de soie en cette ville, et de la défunte dame Lemaçon, épousa le Sr Roussel de la ville de Vihiers aussy marchand de soie en cette ville.
  • Dans ce même temps, le sieur Poirier épousa la fille de défunts sieur Poilpré et de la dame Bachelot ; elle s’appelait Anne Poilpré.
  • Le 22 (décembre 1698) mourut Mr Martineau de la Fosse conseiller honoraire au siège présidial et correcteur des Comptes à Nantes. Il a laissé de son mariage avec la dame Gouëzault, Mr Martineau cy-devant religieux cordelier, à présent curé de Cellières, Mr Martineau de la Galonnière, chanoine à St Maurice, Mr Martineau avocat du Roy et un autre fils, marié avec la fill de feus Mr Cherot avocat de Delle Garciau, laquelle fille était avant veuve de Mr Avril de Louzil, conseiller au présidial. Il fut enterré le lendemain en l’église des Jacobins.
  • Le 29 (décembre 1698) mourut dans son château de Brissac, messire Henry Albert de Cossé, pair de France, duc de Brissac. Il avait épousé en premières noces la fille de Mr le duc de Saint-Simon, et en 2èmes madame de Verdamont, dont il n’a point eu d’enfant.
  • Dans ce même temps mourut Mr de Soucelles.
  • Cette année a été peu abondante en bled et en vin. La fourniture de froment se vend 500 livres, les autres grains à proportion, le vin communément 100 livres la pippe, et dans les gros crus 120 livres. Il n’y a presque point eu de fruits.
  • Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930
    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.