Constat de la déficience visuelle de René Marie qui ne peut pas être militaire, La Jaille-Yvon 1807

introduction

Je suis moi-même une déficiente visuelle fortement astygmate + hypermétrope + presbite, et fortement corrigée et malgré les meilleures corrections, comme me l’avoua un jour un ophtalmologiste, je ne verrai jamais les escaliers en descendant… En outre, le mari de ma meilleure amie est totalement aveugle, mais un aveugle faisant beaucoup, sauf conduire bien entendu… Je fais donc partie de ceux qui savent ce que c’est que bien voir et qui pensent souvent à nos ancêtres mal voyants, qui n’avaient pas la chance de la correction, plus que récente dans l’histoire de l’humanité. Le meilleur site internet pour en parler est celui de Zeiss, car ils s’y connaissent en correction. On y apprend combien nos ancêtres ont souffert de la déficience visuelle et ce site considère que l’invention des corrections optiques est l’une des 5 plus grandes découvertes de l’humanité, ce que j’estime vrai.
Mais, lors de nos recherches sur l’histoire de nos ancêtres, il est plus que rare de pouvoir lire des témoignages de maladies quelconques ou défaut visuel, or, en voici un datant de janvier 1807 à La Jaille-Yvon. Pour mémoire, en janvier 1807 la conscription existe depuis 1805 et Napoléon recrute beaucoup, aussi, puisqu’il est incapable de servir militaire, René Marie, déficient visuel qui serait incapable de tenir un fusil puisqu’il n’est même pas capable de retrouver son banc dans l’église pour assister à la messe le dimanche, doit prouver sa déficience, car les ophtalmologistes ne sont pas encore là, les corrections visuelles non plus. Ah, vous avez aussi bien lu, qu’il devait trouver son banc, car autrefois chaque famille avait une place bien définie dans l’église et on n’avait pas le droit de s’assoir n’importe où.
Je vous ai mis en rose foncé les passages à ne pas manquer, mais vous m’excuserez car la retranscription de ce document s’avère plus difficile que mes pages de paléographie du 16ème mieux écrites et donc plus facilement lisibles.

Retranscription de l’acte original

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série U



Le 11 janvier 1807 troisième de l’empire français avant midy, devant nous Claude Mathurin Jérôme Gaultrier juge de paix du canton du Lyon d’Angers assisté de Richard François Delavigne notre greffier, est comparu René Foucault aubergiste à Grez-Neuville, lequel nous a dit que René Marie cordonnier commune de la Jaille Yvon de ce canton étant … il ne peut se présenter devant nous et que comme beau-frère dudit Marie il le représente et qu’en cette qualité il fait devant nous la déclaration que René Marie apprentif serrurier fils dudit René Marie a la vue très faible, que pour cette raison il a été obligé d’abandonner l’état de tisserand duquel il avait commencé l’apprentissage chez trois maîtres différents que même celui de serrurier qu’il fait il ne pouvait le continuer s’il était avec un autre maître que son oncle qui n’exige de lui que peu de travail et le plus facile à cause de son infirmité, que pour se conformer aux lois et réglements sur la circoncription militaire il produit devant nous 10 pères de famille tous de ladite commune de la Jaille Yvon pour parvenir et affirmer la vérité de sa déclaration, ledit Foucault a signé et ledit Marie fils a dit ne pouvoir signer n’ayant plus écrit depuis 6 ans à cause de sa vue – signé Foucault
Et de suite sont comparu Jean Desnoe père de 3 enfants, Pierre Dumont filassier père d’un enfant, François Maurisseau filassier père d’un enfant, Pierre Guerif journalier père d’un enfant, Louis Lesieux ? père d’un enfant, Pierre Garnier père de 2 enfants, Casimir Desnoe tisserand père de 2 enfants, Mathurin Couconier propriétaire et cultivateur père de 3 enfants, Claude Vignais closier père de 6 enfants, Julien Meignant propriétaire tous demeurant à la Jaille Yvon, lesquels après serment prêté en nos mains de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, on fait séparément leur déclaration comme il suit savoir :
1 – ledit Jean Desnoë âgé de 58 ans a déclaré qu’il a connaissance que ledit René Marie fils à la vue très faible et par lui-même et qu’il tient cette infirmité de sa mère et parce que ledit René (f°2) Marie père ayant mis sondit fils à apprendre le métier de tisserand chez Félix Desnoë frère de lui intervenant, que ce dernier lui a dit plusieurs fois qu’il était surpris que ledit Marie père voulut faire apprendre lemétier de tisserant à son fils, attendu qu’il ne voyait pas le fil casser et continuait son ouvrage, qui par cette raison était défectueux, que même ayant retiré sondit fils pour cette cause de chez ledit Félix Desnoë, il lui donna une grosse toille à faire pour son propre compte, Claude Vignais autre tisserand, que Casimir Desnoë, autre frère de lui déclarant fut appelé par ledit René Marie pour visiter l’ouvrage, que l’ayant trouvé pareillement défectueux, ledit Marie fils fut obligé d’abandonner l’ouvrage et l’état que ledit Marie père, pour ne pas laisser son fils désoeuvré l’a placé chez René Rousseau son beau-frère serrurier à Chambellay, a déclaré ne signer, de ce enquis…
2 – Ledit Pierre Dumont âgé de 58 ans a déclaré qu’il a connaissance de la faiblesse de la vue dudit René Marie fils, l’ayant vu plusieurs fois jouer au pale et à la boule, qu’il ne voyait pas à quatre à cinq pas, …,, que même il a été obligé d’abandonner l’état de tisserand pour cette cause, et est tout ce qu’il a dit savoir …
3 – Ledit François Maurisseau âgé de 26 ans a déclaré qu’il a connaissance que René Marie fils a la vue très courte pour l’avoir vu travailler à l’état de serrurier étant obligé de mettre les yeux sur son ouvrage et ce depuis 3 semaines, et que même auparavant il a été sans voir et est tout ce qu’il dit savoir …
4 – Ledit Pierre Guérif âgé de 50 ans a déclaré qu’il a parfaite connaissance de la faiblesse de la vue dudit René Marie fils (f°3) pour l’avoir vu travailler au métier de tisserand, qu’il était obligé baisser les yeux sur son ouvrage et qu’il ne voyait pas les fils cassés, que de même il ne voyait pour travailler à différents petits ouvrages qu’il a hérité de cette infirmité de sa mère, qui à la distance d’environ 10 pas ne reconnaît pas la personne qu’à la parole, que depuis quelques années ledit fils Marie a été presque sans voir qu’on était obligé de le conduire quand il sortait, et est tout ce qu’il a dit savoir…
5 – Ledit Louis Leficieux âgé de 37 ans a déclaré qu’il a parfaite connaissance que ledit René Marie fils a la vue bien basse pour l’avoir vu travailler dans sa boutique, que quand il cassait un fil il mettait le nez dessus et ne voyait pas ou le replacer, et que Felix Denoë qui le faisait travailler était obligé de remettre son ouvrage en ordre, qu’il a pareillement connaissance que la mère Marie avait la vue très courte, que pour lire elle était obligée d’a… les yeux sur son livre et très près et est tout ce qu’il a dit savoir …
6 – Ledit Pierre Garnier âgé de 32 ans a déclaré qu’il a connaissance que ledit René Marie fils a la vue courte et parce qu’il a entendu dire à Félix Desnoë et à Claude Vignais tous deux tisserands et chez qui ledit Marie a travaillé, que ce dernier ne voyait pas son ouvrage, quand il avait travaillé une heure de suite ledit Vignais était obligé de passer beaucoup de temps à remonter ? le travail, qu’il fait par lui-même que par cette raison il a été obligé d’abandonner son état, qu’il l’a vu plusieurs fois chez son père Marie mettre les yeux sur tout ce qu’il prenait …
7 – Casimir Desnoe âgé de 51 ans a déclaré qu’il a parfaite connaissance de la faiblesse de la vue dudit René Marie fils, que son père l’ayant mis pour apprendre le métier de tisserand chez Pierre Marie son oncle et chez Félix Desnoë frère de lui déclarant (f°4) ils le renvoyèrent chez son père parce qu’il gâtait l’ouvrage, que le père Marie entreprit de faire pour son compte travailler son fils, qu’il prit lui déclarant d’arranger et traiter dans le métier une pièce de toile, que l’ayant préparée ledit Marie fils en fit deux à trois au…, que à raison de sa vue il la gâta et mesla les fils, que le père fut obligé de la vendre à bas prix et ledit Marie fils fut obligé d’abandonner l’état et qu’il tient son infirmité de sa mère, et est tout ce qu’il a dit savoir …
8 – Ledit Mathurin Coconnier âgé de 48 ans, a déclaré qu’il a connaissance que ledit René Marie fils a la vue très courte, pour l’avoir vu jouer à la boule et de ne pas distinguer les boules à environ 10 pas ce qui le rendait en refus des jeunes gens et le faisait passer pour faible d’esprit, et qu’il a entendu dire par plusieurs personnes et autrement par Félix Desnoë un de ses maîtres qu’il était incapable de tissement, qu’il gâtait l’ouvrage parce qu’il ne voyait pas et qu’il finit par lui-même, et qu’il a été obligé d’abandonner cet état pour cette raison, qu’il sait encore par Me Marin maître d’école à Marigné qu’il ne pouvait apprendre à lire et à écrire parce qu’il ne voyait pas, et est tout ce qu’il a dit savoir…
9 – Ledit Claude Vignais âgé de 45 ans a déclaré qu’il a parfaite connaissance que ledit Marie fils a été apprentissage de métier de tisserand chez plusieurs maîtres qui l’ont renvoyé parce qu’il gâtait leur ouvrage n’y voyant pas, que lui déclarant ayant été autrefois tisserand fit monter une pièce de grosse toile dans son métier pour être travaillée par son fils René Marie, ce dernier l’ayant commencé, il fut obligé de l’abandonner … (f°5)
10 – monsieur Julien Maignan, propriétaire commune de La Jaille Yvon, âgé de 55 ans, père de 5 enfants dont deux militaires, a déclaré qu’il a parfaite connaissance que René Mary fils de René Mary ancien cordonnier dite commune de La Jaille Yvon, est infirme par la vue, qu’il a connaissance qu’il a été obligé de quitter l’état de tisserand à raison qu’il ne voyait pas, qu’il gatait l’ouvrage, que Félix Desnos son maître a dit à lui déclarant qu’il n’était pas capable d’exercer l’état de tisserand par raison de la faiblesse de sa vue qu’il laissait échapper tous les fils cassés sans pouvoir les replacer à leur rang, qu’il tient cette infirmité de sa mère, qu’on est obligé de conduire parfois surtout dans le temps où la foule est grande dans son banc dans l’église, ne le pouvant discerner que par routine quand il y a peu de monde ; est tout ce qu’il a dit savoir et a signé …
Sur tout quoi nous juge de paix susdit et soussigné après avoir fait et rédigé le présent procès verbal … Fait au Lion d’Angers à notre bareau le jour et an susdit

 

 

 

 

Le gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

introduction

Le métier de gardien de propriété existe toujours. A Belmont il était logé dans la maison à gauche le long de la route donc à l’entrée. Et il avait un contrat, précisant que son logement est gratuit moyennant jardinage etc… Voici le contrat manuscrit de 1935. Je souligne le terme « manuscrit » qui montre que ce contrat de la vie privée n’est pas passé par le bureau de l’entreprise Fagault à Guérande qui possédait secrétaire et machine à écrire. La propriétaire de Belmont est la veuve de René Fagault qui a 2 enfants dont Yves qui est manifestement passionné non seulement de pêche mais aussi de géraniums et de forsythia. Il cultivait ces 2 plantes en très grande quantité et quand on entrait dans Belmont on avait en ligne droite une très longue allée bordée de géraniums, très impressionnante. Les forsythia avaient droit à l’exposition au vent auquel ils résistaient tant bien que mal. Parallèlement à l’allée de géraniums, il y avait dans le bois une autre immense allée, tout aussi impressionnante. La photo aérienne de l’IGN date de 1943 et permet de deviner l’allée de géraniums.

Contrat de travail du gardien de Belmont 

Guérande le 5 octobre 1935 (manuscrit)
Entre les soussignés Mme Vve René Fagault et monsieur Léon Le Cloarac, il a été convenu ce qui suit :
Condisions accordées au Garde Jardinier : Logement, celui-ci est gratuit et comprend maison en très bon état disposés comme suit : au rez de chaussée 2 pièces surmontées d’un grenier d’un grand hangard de 2 caves et d’une e… . D’autre part, il dispose d’un poulailler, d’un jardinet, d’une écurie pouvant contenir 2 chevaux ou vaches, laquelle écurie est surmontée d’un grand grenier également à sa disposition. Les produits de la vigne, des 2 aspergeries, des treilles et plates bandes, lui appartiennent en entier, à lui de les entretenir en bon état et de les cultiver.
Devoirs du Garde-Jardinier : Taille des arbustes. Celle-ci doit être faite deux fois par an, une fois en hiver et une fois en été. Emondage des arbres. Celui-ci doit être fait suivant les besoins.
Entretien des allées. Les allées devront toujours être tenues très propres, c’est-à-dire sans herbes surtout du 1er mars à fin octobre. Les pierres qui bordent les allées devront également être bien alignées.
Entretien des boutures géranium. Chaque année Mr Yves fait des boutures qui sont mises pendant un mois et demi sous chassis. Le jardinier devra y veiller pendant ce temps et les couvrir contre les gelées. Avec une corvée d’hommes Mr Yves viendra les mettre en pots, et durant cette ou ces journées, le jardinier devra être à la disposition. Les pots étant mis de suite dans la véranda durant l’hiver, le jardinier devra y veiller et les arroser de temps à autre.
Guzenia : le jardinier, tous les ans à l’automne fera un semis assez important de boutures de guzenia qu’il devra conserver l’hiver sous paillassons de roseaux.
Plantation et entretien des fleurs, géranium Mr Yves avec une corvée d’hommes une ou deux journées pour la plantation des géraniums et le jardinier sera à sa disposition ces jours-là. Il devra ensuite si la quantité d’eau le permet les arroser de temps à autre.
Guzenia et soucis : suivant les ordres de monsieur Yves le jardinier fera chaque année les plantations aux places voulues de ces fleurs.
Corvées : lorsques Mr Yves viendra avec des hommes de Guérande, ou même seul, pour une corvée de … ou de pierres, le jardinier devra être à sa disposition ces jours-là.
Dimanches et jours feriés : pêche et entretien du matériel de pêche. Dès que la pêche sera commencée le garde jardinier devra se tenir à la disposition de ces messieurs le samedi à partir de 14 heures. Il aidera à prérarer et à descendre les engins de (f°3) pêche et au besoin accompagnera ces messieurs en bateau. Le dimanche, à l’heure voulue, il sera également à leur disposition pour la pêche et la remise en place du matériel de pêche. Le lundi il rentrera les filets qui seront au sec et portera à raccomoder à Lérat ou à La Turballe ceux qui en auront besoin. Il ira également les reprendre quand ils seront réparés. Pour la présence du dimanche il touchera 10 francs et sera nourri le samedi soir et toute la journée du dimanche. Si la femme du jardinier vient aider à la cuisine, elle touchera 10 francs et sera également nourrie. La femme du jardinier devra également balayer toutes les semaines le chalet de haut en bas et le remettre en ordre.
Deux fois pas en elle devra aider moyennant salaire au nettoyage complet du chalet.
Chaque semaine, durant la récolte des asperges le jardinier devra fournir gratuitement 3 bottes.
Grande vigne : celle-ci sera louée au jardinier à moitié. Les engrais et ingrédients seront également à moitié.
(f°4) Jardin du Loc : celui-ci lui sera loué par le jardinier à prix d’argent, moyennant une somme annuelle de 1 600 francs payable le 30 juin et le 31 décembre de chaque année.
Le jardinier devra tenir libre pendant les mois d’été, le samedi de chaque semaine, le hangard situé près de la maison afin de pouvoir remiser une auto.
Signé Léon Le Cloarec

la véranda pour les géraniums

Il n’est pas question des boeufs dans ce contrat de travail donc cette photo est sans doute des années 1920 mais vous pouvez voir la véranda qui est citée dans le contrat de travail pour les boutures de géranium l’hiver.

 

Mon blog est chaque jour attaqué par des Russes

Mon blog est sous WordPress et j’ai le plugin Akismet pour me protéger des commentaires indésirables, mais j’en viens à me demander combien de temps Akismet restera efficace contre ces attaques, car il semble qu’il pourrait être impuissant.
Pour le moment, chaque matin, je détruis les commentaires indésirables mis de côté par Akismet, et c’est impressionnant, car je lis le russe niveau bac +2, et j’en suis terriffiée.
Pratiquement, ils sont attirés sur mon blog par le Carnet de guerre d’Edouard Guillouard 1914-1918 et je pense que c’est donc le mot « guerre » qui les attire.
Je vais devoir étudier et mettre en oeuvre ce qu’on appelle un Captcha, et je vous prie tous, chers lecteurs et lectrices de bien vouloir me pardonner si j’en viens au Captcha.
Désolée, mais ainsi en va la vie actuelle
Odile

Noces d’argent de René Fagault et Yvonne Ferrand, Belmont 6 juin 1926

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

introduction

Je retrouve dans les petits papiers dans le livre d’or de Belmont, un menu, un plan de table, et je suppose qu’ils concernent le dimanche 6 juin 1926 :
Aujourd’hui journée mémorable. Monsieur et Madame René célèbrent leurs noces d’argent. 25 ans de ménage et toujours heureux.
Arrivés ici le samedi soir 5 juin. Yves et François après le dîner tirent un superbe feux d’artifice du haut de la tour et terminent par un immense brasero allumé sur le rocher du Grand Père, illuminant toute la baie de Belmont.
Le dimanche à 11 h 30 réception des invités, apéritif, à suivre
et il n’y avait rien dans le livre, donc les petites papiers seraient cette suite. Le menu est tout en humour et en famille, car tous les lieux du menu sont de la famille, d’ailleurs, je suppose qu’il n’y a pas eu de traiteur, mais que les familles ne sont pas venues les mains vides, ainsi les Poupart, qui tiennent à Nantes l’épicerie des Frères Provençaux ont manifestement apporté l’entrée et un dessert etc…

Menu du 6 juin 1926

Ce menu est imprimé sur un carton, et un chef-d’oeuvre d’humour familial, car les noces d’argent sont en famille.
Hors d’oeuvre Provençaux (Yvonne Ferrand, l’épouse de René Fagault, qui fêtent leurs noces d’argent, est cousine des Poupart qui tiennent à Nantes une épicerie très en vogue nommée Les Frères Provençaux.)
Langoustes du Vir (le Vir est le nom du rocher qui barre l’anse de Belmont et que l’on doit éviter en bateau et qu’on ne peut contourner qu’à marée haute pour sortir de l’anse. Il est visible à marée basse)
Filet de boeuf Beauregard (Guérande, certainement demeure d’un des invités)
Dindonneaux truffés de Kervaudoué (aujourd’hui Kervodué, en Piriac, qu’on atteint de Lérat en remontant sa petite route, et c’est manifestement là que René Fagault père de René qui fête ses 25 ans de mariage, était venu de la Sarthe s’installer sur la côte)
Asperges du Loc sauce mousseline (un Loc à la Turballe ?)
Fraises de la Gaillardais à la crème (propriété des Bigaré à Guérande)
Iceberg du Four (phare sur le rocher du Four à la pointe du Croisic, que l’on voit droit devant Belmont et que je voyais chaque nuit quand je passais mes vacances à Belmont – voir ci-dessous la photo)
Corbeilles Belmontaises
Petits Fours du Bon-Pasteur (l’épicerie des Frères Provencaux, que tiennent les Poupart, famille d’Yvonne, est située au Bon-Pasteur à Nantes centre ville)
Porto – Madère
Muscadet en Carafe (le C est en majuscule, et je comprends qu’il s’agit d’un jeu de mots et qu’il est en panne, car ils ont planté du muscadet et ne l’ont pas encore)
Graves – Haut-Sauterne
Château-Margaux 1913 – Pomerol
Pommard – Nuits 1906
Champagne
Café
Rhuys-Quennec 1886 – Liqueurs


le plan de table

2 tables, dans toute la longueur de Belmont, face à la cheminée – sous ce papier est aussi écrit le résultat de la pêche.

Andrée (Ferrand, fille d’Etienne ci-dessous, donc nièce d’Yvonne qui fête ses 25 ans de ménage)
Mimie Baudry (Marie-Eugénie-Léonie Ferrand °Vannes (56) 2.10.1891 épouse de Pierre-Ferdinand Baudry et soeur d’Yvonne)
Pierre Guilloteau – Pierre Baudry (époux de Mimie Ferrand ci-dessus)
Mme Poupart – Mme Ferrand
Mme Rousseau (née Fagault, soeur de René qui fête ses 25 ans de ménage)
René (Fagault, qui fête ses 25 ans de ménage)
Dr Méloche (petit-fils de Marie-Françoise Dubois la sœur de Marie Mélanie Séraphine Dubois qui épouse en 1868 René Fagault père de René Fagault qui fête ses 25 ans de ménage) – Yvonne (Ferrand, épouse de René Fagault)
Mme Quennec
– Etienne (Ferrand, frère d’Yvonne, il a pour épouse x Claude Poupart. Il possédait une épicerie fine « Les Frères Provenceaux » rue du Calvaire)
Anne (Ferrand, soeur d’Yvonne, et veuve d’Emmanuel Fagault)
Georgette (Baudry, 12 ans, nièce d’Yvonne Ferrand)
Paule

Paul Rousseau (27 ans, fils de Marie Mélanie Fagault et Alcime Rousseau, neveu de René et Yvonne qui fêtent leurs 25 ans de ménage)
Mimie Fagault (Fagault 17 ans, fille de René et Yvonne et sœur d’Yves et future épouse Gonichon)
Marguerite Guillou
François (Fagault 14 ans, fils d’Anne Ferrand et Emmanuel Fagault, le médecin décédé en juin 1925)
Louis Rousseau (29 ans, fils de Marie Mélanie Fagault et Alcime Rousseau, neveu de René et Yvonne qui fêtent leurs 25 ans de ménage)
Yves (Fagault 21 ans, fils de René et Yvonne qui fêtent leurs 25 ans de ménage)
Nett (fille d’Emmanuel Fagault et Anne Ferrand, nièce des 2 côtés du couple qui fête ses 25 ans de ménage)
Jean Meloche (fils du docteur présent à l’autre table)

le docteur Méloche

L’Echo de la Loire, 3 juin 1923 (ce feuillet est dans le livre de Bord de Belmont)
Le Docteur Meloche
L’homme le plus connu, et j’ajouterai le plus aimé de Saint-Nazaire, parce que, comme chez ce grand personnage dont parle Bossuet, Dieu mit en lui avant tout la bonté.
Le Dr Meloche est bon, d’une bonté agissante qui se traduit par un entier dévouement à toutes les œuvres dont il s’occupe, à toutes les Sociétés dont il fait partie. Il collectionne les présidences – non les présidences purement honorifiques qui rapportent un jour ou l’autre… un bout de ruban, mais celles où il faut payer de sa personne, s’épuiser en sollicitations et en démarches.
Tout le temps que le Dr Meloche ne consacre pas à sa clientèle, – il la visite généralement à bicyclette, – il l’emploie à faire le bien : on ne dira jamais assez avec quelle délicatesse il sait soulager les misères cachées. Il est une œuvre que le Dr Meloche, à Saint-Nazaire, a fait sienne et pour laquelle il se dépense sans compter : c’est la Ligue antituberculeuse qui, grâce à lui, est tout à fait prospère. Pour elle, le Dr Meloche se fait frère quêteur : que d’enfants lui doivent d’avoir recouvré la santé !
Le Dr Meloche est un grand lettré. Il sait l’ « Enéide » par cœur et lit facilement dans le texte l’ « Iliade » et l’ « Odyssée ». Aussi les citations latines jaillissent-elles de ses lèvres commes les roses des lèvres de je ne sais quelle princesse des contes de Perrault.
Bref, un homme de cœur, un homme de bien, qui mieux que tout autre, était digne d’ouvrir la série de nos silhouettes nazairiennes.

 

Le canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

introduction

Je retrouve dans les archives de Belmont, un papier tapé à la machine en 1921, concernant le canot, volé à Belle-île par 2 prisonniers de la colonie pénitentiaire, pour s’évader, en direction manifestement de Lérat puis le canot vient s’échouer à Belmont où il est retrouvé par Yves Fagault et ses 2 cousins Paul et Louis Rousseau, jeunes gens en vacances à Belmont.
Le garde maritime de la Turballe qui a tapé ce compte-rendu de la recherche du canot qualifie Belmont de château, ce qui était sans doute le qualificatif des Turballais à l’époque, sans doute impressionnés par la construction à Belmont de René Fagault.
Vous avez beaucoup de choses sur Internet sur la colonie pénitentaire de Belle-Ile mais ce lien est vers la page que je trouve la meilleure parce qu’elle émane du département lui-même

11 août 1921 compte-rendu de la trouvaille du canot des évadés de Belle-Ile

La Turballe le 11 août 1921 (compte-rendu textuel du Garde-Maritime déposé chez Mr l’administrateur de la Marine au Croisic – feuille dactylographiée conservée dans le Livre de Bord de Belmont)
Le garde maritime Yves Callec a l’honneur de rendre compte à M. l’Administrateur au Croisic que aussitôt que j’ai eu communication par M. le Syndic dans la soirée que deux évadés de Belle Ile avaient pris un canot et se dirigeaient sur la côte le 10 août 1921, j’ai interrogé plusieurs pècheurs, lesquels m’ont tous répondu qu’ils n’avaient rien vu, à 21 h 45 je me trouvais sur le quai lorsque M. Hébel instituteur à La Turballe venait me remettre un rôle au douanier Chauvel, lequel me l’a remis de suite et je me suis rendu compte que c’était bien le canot M.V.U. armé à Belle-Ile N°125, propriétaire et patron M. Uhel François N°57 Belle Ile : je me suis immédiatement accompagné des douaniers Chauvel et Boulliguan rendu à Belmont ou M. Hébel avait trouvé le rôle sur la grève et où nous avons vu un petit canot pein en vert sur la grève entre deux rochers, nous nous sommes rendus auprès ; à ce moment j’ai aperçu dans le creux du rocher la lueur de deux cigarettes allumées, croyant avoir affaire aux deux évadés et les croyant armés j’ai dit aux douaniers tenez votre révolver à la main et j’ai crié qui est là : 3 hommes se sont levés et se sont présentés à nous en nous disant bonsoir Messieurs ; je les nomme Yves Fagault de Guérande, Paul Rousseau et Louis Rousseau ; intérrogés sur leur présence à cette heure et à cet endroit ils nous ont répondu qu’ils prenaient le frais et avaient amarré le canot et sauveté 3 avirons : ils avaient aperçu au large le canot vers 13 heures dans la direction de Lérat et leur attention se portait sur ce canot qu’ils ne connaissaient pas ; vers 14 heures il avait disparu au large et à 19 heures en revenant de La Turballe ils avaient vu le canot sur la grève abandonné et qu’il s’était échoué vers 15 heures et qu’ils venaient d’amarrer le canot et sauveté 3 avirons et le matériel flottant et qu’ils avaient aucune autre intention que le bon sauvetage ; ils sont ensuite rendu à leur château à Belmont et nous 3 nous avons aporté les avirons lesquels ont été mis en sureté au bureau de la Douane à 23 heures 20. Aujourd’hui le 11 août 1921 je me suis présenté à 5 heures 30 au bureau de M. le Syndic, lequel m’a accompagné sur les lieux du naufrage où nous avons constaté que le canot était rempli d’eau. J’ai ensuite accompagné M. le Syndic au château au retour à La Turballe M. le Syndic m’a dit de chercher deux hommes pour aller chercher le canot, j’ai trouvé Hervel et mon fils ; actuellement le canot se trouve amarré au quoi et le matériel en sureté chez M. le Syndic.