Cloture de compte de la curatelle de Claude Du Buat par Jean Le Picard, Angers, 1576

Nous avions vu le 6 juillet dernier sur ce blog, le compte de curatelle rendu en 1576 par Jean Le Picard, le curateur, à Renée Du Buat épouse de René Pelaud.
Aujourd’hui, nous voyons le solde du compte de curatelle rendu à son frère aîné, Claude, héritier principal en partage noble. Ce compte est intéressant car il donne un chiffre, et je suppose que ce chiffre ne tient pas compte des biens immeubles, puisqu’il est versé en argent liquide. Le chiffre reçu en liquide est élevé, plus de 5 000 livres, et je suis étonnée d’avoir lu par la suite que la famille ait eu des problèmes financiers. Le jeune homme aurait-il par la suite fait des placements malheureux ? (cela arrive, même de nos jours à ce qu’il paraît !)

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici la retranscription de l’acte : Le 6 juillet 1576 en la court du roy notre sire Angers et de monseigneur duc d’Anjou encroit (Grudé Nre Angers) personnellement estably noble homme Claude Du Buat Sr de Barillé demeurant audit lieu de Barillé paroisse de Ballots confesse avoir receu de noble homme Jehan Le Picard Sr de la Grandmaison demeurant audit lieu de la Grandmaison paroisse de Métal la somme de 5 055 livres 15 sols restant de la somme de 5 621 livres 15 sols en laquelle ledit Le Picard seroit demeuré redevable vers ledit Du Buat par la closture du compte que ledit Le Picard rend audit Du Buat arresté le 21 octobre dernier par devant monsieur François Challopin licencié en droits demeurant en ceste ville d’Angers quelle somme de 5 050 livres 15 sols ledit Le Picard a solvée et payée audid DU Buat et à Me Pierre Ogereau licencié ès loix advocat en ceste ville d’Angers curateur dudit Du Buat en la closture dudit compte laquelle somme de 5 050 livres 15 sols ledit Du Buat a eue prinze et receue en présence et à veue de nous en 240 double ducatz, de 1 060 double ducats, réalles, douzains etc… du poix et prix de l’ordonnance du roy dont et de laquelle somme ledit Du Buat s’est tenu à contant et en a quicté et quicté ledit Le Piccard et ledit Le Picard quite ledit Du Buat du nmbre de 10 petites debtes 2 pippes de vin clairet 4 pippes de cidre 4 gros ung bœuf gras une escuelle que ledit Le Picard estoit tenu bailler audit Du Buat par la closture dudit compte aussi a ledit Du Buat confessé avoir receu dudit Le Picard tous et chacuns les meubles selon inventaire fait par le sénéchal de Craon … oultre a ledit Le Picard recognu avoir et receu dudit Le Picard la somme de 200 livres pour la valeur du bestail dudit lieu de Barillé et des bestiaulx des aultres lieux et mestairies de deffunt noble homme Guillaume Du Buat père dudit Claude Du Buat … etc…

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5 réponses sur “Cloture de compte de la curatelle de Claude Du Buat par Jean Le Picard, Angers, 1576

  1. Les enfants Du Buat sont Claude,Renée et Phellippe, même en partage noble ,il y a une grande différence entre la somme versée à Claude l’ainé(5621L) et Renée(551 L)La dot donnée à la fille mariée venait-elle en déduction ? ou alors Claude avait-il la possibilité de choisir plus de biens meubles que d’immobilier ?
    Note d’Odile :
    pour la dot, les parents nobles n’avaient pas droit de dépasser le tiers, divisé par le nombre de puînés, donc la dot ne pouvait pas dépasser le 1/6e dans le cas de Renée puisqu’ils sont deux à partager ce tiers.
    Une dot, du moins dans le droit coutumier d’Anjou, était toujours UN AVANCEMENT D’HOIR, c’est à dire une avance sur la succession, et lors de la succession, il était donc tenu compte de ce que chacun avait reçu pour faire les partages.
    Je ne me suis jamais posée la question concernant les biens mobiliers, car j’ai toujours pensé qu’ils étaient calculés dans les 2/3 et 1/3. Je pense que le fait que vous les sortez de cette règle tient sans doute à l’habitude actuelle de ne pas traiter les biens mobiliers dans une succession, sauf fortunes considérables… Autrefois, les mobiliers (morts ou vifs) étaient inclus dans le calcul pour les partages, c’est d’ailleurs la raison, au passage, pour laquelle il fallait faire inventaire de ceux-ci, même si, hélas, ces inventaires pouvaient être faits par autres que notaires, comme sergents par exemple, ce qui nous vaut de ne plus en voir beaucoup, car ils n’ont pas gardé d’archives.

  2. Bonjour Odile
    j’ai fait une curieuse découverte Claude du Buat a été exécuté suite à un arrêt du Parlement de Paris
    source « Inventaire des archives anciennes de l’Hôpital Saint-Jean d’Angers: précédé d’une notice historique et suivi d’un cartulaire de cet hôtel-Dieu » Célestin Port Imprimerie de la manutention, 1995 – Google livres
    hélas qu’un extrait (droits protégés) donc peu lisible
    « 25 Avril 1584 (pas sûre du dernier chiffre)reçu de Noble homme René Pelault mari de René Dubuat héritière de Claude Dubuat sieur de Barillé 50 écus à valoir sur 100 écus adjugés sur les biens de Dubuat exécuté à mort par le parlement de Paris »
    Cet exécution entrainait -t-elle l’adjudication de biens au profit de tiers (clergé , pouvoir royal?) ceci pourrait expliquer le manque d’argent de la famille…

      Note d’Odile :

    Bonjour Elisabeth
    Merci pour cette info.
    J’ai cet ouvrage et je le regarde cet APM
    à bientôt donc
    Cordialement
    Odile

  3. Rebonjour Elisabeth
    La table des matières donnait bien DU BUAT donc la recherche a été rapide.
    En fait, l’ouvrage est un inventaire et il donne les cotes des documents conservés aux AD du Maine et Loire.
    La date que vous avez, soit 25 avril 1584, est bien exacte.
    Il s’agit de la cote E112 qui est un registre in -folio, papier 29 feuillets, et ce registre est dit « journal – contrôle », ce dont j’ignore le sens.
    et la mention que vous citez et nous concerne est au folio 11

    En regardant les autres cotes, qui précèdent et suivent, je pense qu’il s’agit de la comptabilité de l’Hôtel Dieu
    Maintenant il faut aller photographier ce passage aux AD
    et par contre je ne comprends pas pourquoi cette mention est à Angers, car le journal de Louvet, qui traite cette année et qui traite surtout les affaires concernant les protestants, ne cite aucun Du Buat. Donc je ne comprends pas ce que l’Hötel Dieu d’Angers a à voir avec les Du Buat.
    Donc à suivre
    Cordialement
    Odile

  4. Bonjour Odile
    Il a peut être été exécuté à Paris…
    en ce qui concerne cette dette je pense à
    -soit une obligation préexistante
    -soit une conséquence de son exécution on sait que celle -ci pouvait s’accompagner de d’adjudication de biens sous l’Ancien Régime, surtout que l’affaire est mentionnée …
    quand j’y retournerai j’essaierai d’avoir accès à cet acte
    Les Pelault -Du Buat n’ont décidément que des ennuis avec leurs héritages…
    Bonne journée ! le soleil revient…

      Note d’Odile :

    Merci à vous
    Odile

  5. Bonjour Odile

    Je vous envoie les feuillets (3) 1 HS E 112 Dons et Legs – foliot 11 ,en message privé , la transaction s’est passé par les mains de mtre pierre ogereau
    je ne comprends pas la mention en marge : amy amand.et la lettre Theta? , est ce par mandant ou amende?
    L’ensemble ( cette mention est autrepart écrite) pourra peut être qualifier le genre de don
    Merci de m’éclairer par vos connaissances

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