Un Lamballais victime de violences à Angers, 1617

Les notaires d’Angers ont laissé moins de traces de violences que ceux de Nantes. En particulier, malgré tant d’années passées le nez dedans, je n’ai pas rencontré de monitoires etc… Manifestement le contenu des minutes notariales varie d’une province à l’autre !

Le terme Lamballais ne semble pas toujours avoir désigné un natif de Lamballe. On le rencontre souvent pour qualifier un individu, sans que je sache à quoi ce qualificatif se rattache vraiement.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 1B565– Voici la retranscription de l’acte : Le 23 mai 1619 après midy par devant nous Jullien Deille notaire royal à Angers furent présents establiz et deument soubzmis estienne Duval Lambalays foussoyeur natif de la paroisse de Crunnat ? pays du Mayne proche le village de Juchet demandeur et accusateur d’une part, et Jehan Dechartres marchand cabaretier demeurant ès forsbourgs et paroisse saint Michel du Tertre de ceste ville deffendeur d’autre, lesquels confessent avoir par l’advis de leurs conseils et amys transigé et accordé du procès criminel pendant entre eulx au siège de la prévosté de ceste ville pour raison des prétenduz excès blessures et injures commis par ledit déffendeur en la personne du demandeur le jour d’hyer mentionnées en la plainte qu’il en a ce jourd’huy faite par devant monsieur le lieutenant de ladite prévosté c’est à scavoir que pour toute réparation despens dommages et intérestz que ledit Duval eust peu et pourroit prétendre contre ledit Dechartres ils en ont accordé et composé à la somme de 30 livres tz payée contant par ledit Dechartres audit Duval qui l’a receue en notre présence en monnaye ayant court suivant l’édit dont il l’en quitte et outre promet et s’oblige ledit Dechartres payer Berthe chirurgien qui a pansé et médicamenté panse et médicamente ledit Duval de ce qu’il dépensera jusques à entière guérison de ses blessures et en acquitter ledit Duval et payera pareillement Charles Baron sergent royal de ses frais qu’il a faits en ladite accusation à la requeste dudit Duval et l’en acquittera et moyennant ce demeurent lesdites parties en ladite affaire hors de court et procès sans autre réparation despens dommages et intérests de part et d’autre car ainsi ils l’ont voulu consenty stipulé et accepté à quoy tenir obligent renonçant foy jugement condemnation fait et passé audit Angers à notre tablier présents Me Jacques Baudin et Loys Doostel demeurant Angers tesmoins

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2 réponses sur “Un Lamballais victime de violences à Angers, 1617

  1. Jean ROHOU, dans son ouvrage FILS DE PLOUCS (2 tomes, Editions Ouest-France, 2005) que je vous recommande vivement, donne en page 188 :

    « Dès le Xe siècle, dans toutes les villes entre Seine et Loire, il y a beaucoup d’immigrés bretons, dont le statut n’est généralement pas brillant. Vers 1260, deux farces les représentent défendant devant le roi leurs privilèges : balayer les rues et nettoyer les fosses d’aisance »

    Si vous avez connaissance de ces farces, ou de toute explication du terme LAMBALLAIS, merci de faire signe ici.

  2. Cela a t’il quelque rapport avec votre question ?
    RECULEE.
    On appelle ce fauxbourg Reculée,parce que dans le neuvième siècle de Salomon,duc de Bretagne,fit passer par cet endroit la rivière de Mayenne,qui couloit auparavant le long du côteau opposé.
    Il se servit pour cette entreprise des Lambalois,et par ce changement où reculement de la rivière,il mit à sec les barques des Normands,ce qui fit que le roi de France,Charles le Chauve,prit sur eux la ville d’Angers.
    (Description de la ville d’Angers,Péan de La Tuillerie)

      Note d’Odile : Merci pour cette indication importante. Donc ce sont biens de ouvriers de travaux publics, venus de Bretagne. Et pour conforter votre mention voici un acte notarié :

    Le 12 février 1668 Pierre et Jacques Cottillard, cousins germains, et Julien Cottillard, les tous Lamballais, de la paroisse de St-Careu, Evêché de St-Brieuc, de présent en cette ville, confessent avoir reçu de Pierre Sauvaget, sieur de Thalloet, demeurant à Nantes paroisse Notre Dame, 43 Livres 10 sols, et présentement 7 livres 10 sols, faisant ensemble 51 livres, à valoir sur ce qui se trouvera leur être dû pour les fossés par eux faits, et qu’ils se sont obligés faire pour le dit sieur de Thalloet en sa maison du Plessix, paroisse de Pont-St-Martin, autour d’un enclos que le dit Sieur fait faire autour de sa dite maison (AD44 série 4E2 Garnier notaire)

    Selon le Glossaire des Parlers du Bas-Maine, de Georges Dottin, 1899, Lamballais est un terme utilisé au 16e siècle pour désigner les faiseurs de haies et fossés.

    Lorsque j’ai participé au dépouillement des délibérations municipales du Corps de ville de Nantes, je me souviens avoir rencontré en 1598 le terme pour des travaux de voirie.

    Les registres d’état civil des années 1830 de certaines paroisses riveraines de la levée, cette route sur les bords de la Loire, alors construite, attestent des décès accidentels de gens y travaillant, tous natifs des Côtes du Nord

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