Complément à l’histoire du fief de Broussin en Fay, Sarthe

Un aimable correspondant vient gentiement de m’envoyer un postal contenant photocopie de l’ouvrage de l’abbé Froger, la Seigneurie de Broussin à Fay, Laval, 1899.
Je l’en remercie vivement. C’est très touchant de voir qu’en mettant toutes les informations bout à bout on pourra ainsi progresser, ici, Louise Haton est le lien.
Ainsi que Philippe Gontard me le signale ci-dessous, ce fief existe bien sur la commune de Fay, et non sur celle de Voivres lès le Mans. Il est de nos jours orthographié Broussins. J’avais mis hier un titre erroné, que je me permets de rectifier en le citant ici.

Le fief de Broussin fut en effet possession de Pierre Auvé époux de Louise Haton, dont 2 filles Françoise et Renée.
Renée Auvé avait épousé successivement Madelon de Brie-Serrant, dont elle était veuve le 15 septembre 1544, puis Jehan de Chourses aliàs de Chourses.
Voici ce qu’en dit l’abbé Froger :

Celui-ci mourut dans cette petite ville, le 30 octobre 1609. Bien qu’il ait porté le titre de seigneur de Broussin, ce domaine, parmi tant d’autres qu’il possédait, dut lui importer assez peu. Il y entretenait très probablement, en qualité de receveur, Thomas Guébrunet, sieur des Brosses, lequel y résidait en 1598.
De son vivant, sans que nous sachions en quelle année ni quelles conditions cela eut lieu, Jehan de Chourses se dessaisit de Broussin au profit d’un sieur de la Guyonnière, dont nous n’avons point su établir l’identité, mais auquel messire Pierre 1 Brulart, chevalier, seigneur de Crosnes, racheta cette même seigneurie, avant ou en 1605.

J’ai publié ici il y a quelque temps la succession de Renée Auvé, dame de Broussin, et épouse de Jean de Chourches.

    Transaction entre héritiers de Renée Auvé, dame de Malicorne, Angers 1578

Le couple était sans postérité, mais Jean de Chourches, ayant survécu à son épouse, il eut l’usufruit de quelques biens, lesquels à son décès revinrent comme les autres biens de Renée Auvé aux héritiers Haton dont Renée Auvé descendait.
Je pense donc que ce sieur de la Guyonnière cité par l’abbé Froger était probablement l’un des nombreux héritiers Haton, qui eurent plusieurs accords avec Jean de Chourches de son vivant, concernant la succession de Renée Auvé.
Jean de Chourches n’étant qu’usufruitier, il n’a pas pu aliéner Broussin.

Sur le plan pratique, une partie des actes est en Maine-et-Loire, l’autre en Sarthe, d’où la difficulté à avoir tout l’ensemble.
Mieux, une grande partie est aussi aux Archives Nationales, mais là, l’abbé Froger a eu accès à ces documents et les cite dans son étude.

10 réponses sur “Complément à l’histoire du fief de Broussin en Fay, Sarthe

  1. Bonsoir,

    Le fief de Broussin est bien sur Fay (72) et non sur Voivres Lès Le Mans. Il existe bien un lieu-dit Broussin sur la commune de Voivres, mais il n’est pas connu comme fief.
    Bonne continuation.

      Note d’Odile :
      Un grand merci pour votre rectificatif.
      Je me suis permis de corriger mon titre fautif, en indiquant que c’est grâce à vous.
      J’ai eu la grand tort d’utiliser mon logiciel IGN qui ne donne plus rien à Fay, ce qui signifierait que le nom a disparu en tant que nom de lieu sur la carte IGN actuelle sur la commune de Fay ?
      En fait, je n’ai à ce jour connaissance que de l’acte des cohéritiers de Renée Auvé, et non de l’acte qui déterminait la part d’usufruit laissée à son veuf. Je suppose que cet acte est aux Archives de la Sarthe.
      J’ai visité avec plaisir votre blog. Merci Il se trouve que je dispose chez moi d’un document sur Louplande, mais je n’ai pas encore terminé mon travail sur ce point. Je ne manquerai pas de vous le faire savoir.
  2. Bonjour,

    Le toponyme « Broussin » est bien sur les cartes IGN à 1 km au sud de Fay; mais il est écrit « Les Broussins ». D’ailleurs sur le site Géoportail, on devine encore l’enceinte originelle de forme ovale (on la voit aussi sur les cadastres anciens) du domaine.
    Bonne journée.

      Note d’Odile :
      Un merci encore plus grand que le précédent.
      Je suis plus compétente en partages Haton et Auvé qu’en géographie de la Sarthe, et ceci me servira de leçon quand j’utilise le logiciel IGN je mettrais un pluriel désormais.
  3. Merci Odile pour cette information et merci Mr Gontard .,On peut retrouver cette documentation ds « la Province du Maine » 1899 p 290.Il s’agit d’un fief des Auvé et transmis par eux .D’après mes modestes connaissances des héritages dans cette société , je ne pense pas que ,sans héritiers directs ,des biens de la lignée paternelle Auvé puisse se transmettre à la lignée maternelle Haton ?A mon humble avis, ce sieur de La Guyonnière serait plus un neveu ou cousin Auvé.. à suivre..Bonne journée à tous malgré cet hiver qui n’en finit pas. ..

      Note d’Odile :
      C’est exact. Merci.
      Broussin était un bien Auvé, et dans le partage de la succession de Renée Auvé, sans enfants, la part maternelle est revenue à la lignée Haton et paternelle aux Auvé, donc ce sieur de la Guyonnière pourrait être un héritier Auvé, famille qui s’étend partie en Anjou partie dans le Maine.
  4. Bonjour,
    J’ai restauré une maison ancienne à 200m à vol d’oiseau à l’Ouest du manoir du Broussin à Fay. Le lieu dit s’appelle « Cléray » actuellement ou « Clairé » sur le cadastre de 1809. Cette maison considérablement modifiée au 19eme-20ème a probablement une base XVIème et dans le dictionnaire topographique de la Sarthe (tome 2) de JR Pesche de 1842 l’on trouve la référence suivante : « Livaudière (lieu dit situé à 200m au sud ouest de chez moi) : terre située en Fay qui fut vendu en 1608 par le marquis du Cléray à Mr Champion écuyer de la duchesse du Berry. Ses enfants ajoutèrent à leur nom celui de cette terre……… le titre de marquisat était attaché à la terre du Cléray dépendant de la Livaudière et où se trouvent les restes d’un ancien manoir »
    Je pense que c’est de ma maison dont il s’agit mais malgré plusieurs jours passés aux archives départementales de la Sarthe…..rien…..
    Auriez vous par hasard au cours de vos recherches où le Broussin apparaît lu quelque chose qui pourrait m’aider dans la reconstitution de l’histoire de cette maison???
    Merci beaucoup.

    Philippe

      Note d’Odile :
      Vous avez sans doute pu remonter jusqu’au nom du propriétaire des premiers cadastres en utilisant la première matrice cadastrale.
      Pour remonter ensuite, hélas, il n’existe aucune méthode systématique, sauf à trouver un chartrier de la terre dont relevait votre maison, et sauf à avoir la chance de trouver devant quel notaire était passée une éventuelle vente ou partage.
      Ce que je mets sur mon site est pur bonheur pour ceux qui ont, ou auront, la chance d’y trouver leur maison, car je dépouille les anciens notaires à Angers pour en ressortir tout ce qui concerne le Haut-Anjou. De vous à mois, je pense que ceux qui ont l’immense chance de voir sur mon blog-site leur maison ne mesurent pas ce qu’ils me doivent, et, en particulier, ils oublient même de dire merci.
      PS : je vous conseille d’aller visiter le blog de Philippe Gontard, ci dessus (j’ai laissé le lien vers son blog dans son commentaire) car ce monsieur est un passionné, et connaisseur du canton de la Suze, alors que mon blog est plus axé vers le Haut-Anjou, et mes incursions périphériques n’ont pour cause que les liens avec le Haut-Anjou, et en l’occurrence, ci-dessus, il s’agissait des familles Auvé et Haton, possessionnées en Anjou.
  5. Plus particulièrement pour nos amis canadiens : le père Joseph de la Roche Daillon ne serait-il pas le fils des coheritiers de Renée Auvé ( cf partage de Raguin en 1579):Jacques ou Jean de la Roche Daillon et Jeanne Froger cf Google livres -Dictionnaire biographique des récollets missionnaires en Nouvelle France- p 259 ?Bonne journée.

  6. Chère Madame,

    votre site est admirable. Je suis italienne et j’étudie le Chevalier Marin, c’est à dire Giovan Battista Marino, poète italien qui vit à Paris de 1615 jusqu’au 1623. En une lettre écrite en juillet 1615 ou peu après, il s’adresse au « monsieur de Brussin, secretaire du Roi », et j’ai très de difficulté avec cette identification. Je pense qu’il peut s’agir de Nicolas Brulart seigneur du Broussin et du Boulay, ou de son frère Louis Roger de Brulart seigneur du Broussin et du Ranché, mais les deux ne semblent pas avoir été secretaires du Roi à l’époque.
    On n’a pas d’original pour cette lettre.
    Marino cite Broussin trois fois dans son oeuvre:
    1) « monsignor di Brussin » comme traducteur d’une oeuvre des siens (mais
    on ne sait pas la quelle, et elle n’a pas été imprimée)
    2) « monsignor di Brussin » qui a envoyé son oeuvre « La Sampogna »,
    imprimée à Paris en 1620, à Venise (il était donc une sorte
    d’intermediaire por le courrier?)
    3) le destinataire de cette lettre:

    A Monsù di Brussin

    Secretario della Maestà Cristianissima.

    A Bordeos.

    Est-ce que vous sauriez m’aider?
    Merci beaucoup et excusez-moi pour mon Français…
    Clizia Carminati
    chercheur universitaire Université de Bergamo, Italie

  7. peut-être : « Adrien Du Brussin, secrétaire ordinaire de la Chambre du Roi, marguillier de l’église Saint Paul à Paris en 1627. » ?

  8. à Julien Pierre: bien sur ça peut-etre (et merci beaucoup!): pouvez vous me signaler aucun document ou bibliographie sur Adrien du Brussin?

      Note d’Odile :
      je trouve sur Google books
      L’ordre de la Merci en France, 1574-1792: un ordre voué à la libération des … Par Hugues Cocard., page 123
      et il donne en notes de bas de pages les sources :
      AN, LL1560, Y178 ; Roland MOUSNIER opus cité, t1, p. 341-342 ; Marcel MARION, opus cité, article « les Secrétaires du roi »
  9. ma source : Adrien Brussin sur Google books
    Dictionnaire des institutions de la France aux XVIIe et XVIIIe siècles / Marcel Marion. – Paris : A. Picard, 1923 – IX-564 p ;
    à l’article Secrétaires du Roi.

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