Anselme Buscher prend le bail à ferme de la terre de la Maldemeure, Champigné 1651

avec 2 métairies et 3 closeries, mais par contre je n’ai pas vu au fil de l’acte de mention relative au fief, alors qu’il en a existé un. Sans doute le bailler s’était-il réservé le fief ?

En outre, je remarque ici qu’Anselme Buscher n’ai pas encore qualifié de sieur du Cerisier.

Enfin, je constate que malgré son office de notaire royal, il a encore du temps disponible, du moins assez pour gérer 2 métaires et 3 closeries. Certes, ces baux à ferme à des fermiers intermédiaires étaient très nombreux et procuraient assez souvent un complément de revenus à de nombreux métiers, mais je n’ai pas encore renconté de tels baux chez les notaires royaux vivant à Angers, car sans doute bien plus occupés à dresser des actes notariés, que leur confrère ne l’était à Champigné !

et je vous conseille vivement de lire attentivement ce que raconte Célestin Port, que j’ai reproduit ci-dessous.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le jeudi 11 octobre 1651 avant midy devant nous Louis Coueffé notaire royal à Angers furent présents establys et deument soubzmis Hercule Delaunay escuyer sieur de la Brosse et de la Maldemeure y demeurant paroisse de Champigné, tant en son nom que soy faisant fort de damoiselle Jehanne Delaunay sa sœur à laquelle il promet faire ratiffier ces présenets et en fournir au cy après nommé ratiffication vallable dans ung mois prochainement venant à peine de toutes pertes despens dommages et intérests, et Jacques Dubier aussi escuyer sieur de la Tour demeurant en la paroisse de Marsay pays du Mayne curateur à la personne et biens de damoiselle Marguerite Delaunay aussi sœur dudit sieur de la Brosse, d’une part
et Me Ancelme Buscher notaire royal soubz la cour de St Laurent des Mortiers demeurant an ladite paroisse de Champigné, tant en son privé nom que soy faisant fort de Renée Janvier sa femme à laquelle il promet faire ratiffier ces présentes et obliger solidairement avecq luy à l’effet et entretenement d’icelles et en fournir et bailler audit sieur de la Brosse pour luy et ses dites sœurs ratiffications et obligation vallable dans ledit temps d’ung mois prochain, soubzmectant respectivement esdits noms seul et pour le tout sans division de personnes ne ne biens ses hoirs, renonçant au bénéfice de division discussion et ordre etc d’autre part
lesquels ont fait et font entre eux le bail et prise à ferme convention et obligation suivante,
c’est à savoir que ledit sieur de la Brosse esdits noms et ledit sieur de la Tour audit nom ont baillé et baillent par ces présentes audit Buscher esdits noms qui a pris et accepté audit tiltre de ferme pour le temps de 5 années et 5 cueillettes entières et consécutives qui commenceront au jour et feste de Toussaints prochaine venant finiront à pareil jour
la terre de la Maldemeure, composée de maisons granges et autres logements, jardins vergers rues issues terres labourables et non labourables, prés, vigne, bois taillis et garanne, le lieu et métairie de la Dincinière paroisse de Querré et de la Bellonnière dite paroisse de Champigné, les closeries du Pont et du Petit Princé mesme paroisse de Champigné, et de la Barre paroisse de Sceaux, comme toutes lesdites choses se poursuivent et comportent avecq leurs appartenances et dépendances, lesquelles ledit preneur dit bien cognoistre sans autres mentions spécifier ne avoir par le menu,

la Maldemeure, commune de Champigné – Ancien fief et seigneurie avec maison noble (C 105 f°193), relevant du Grand Princé. – En rend aveu Geoffroy Coyraud 1366, 1380, Jeanne Coyraud, veuve de Jean Lambert, 1495, noble homme Louis Lambert 1515, 1540, Jean Lambert 1554, noble homme René Delaunay sieur de la Brosse, mari de Renée Cherité, 1598, 1638, Hercules Delaunay 1654, 1678. – Ambroise Paré cite le phénomène bien rare d’un accouchement de six enfants jumeaux arrivés au manoir. – Le logis conserve encore ses fenêtres à meneaux de pierre entrexroisés, son haut toît d’ardoise, et à l’intérieur, les poutres et soliveaux du XVUème siècle, sculptés et peints en rouge et jaune. (C. Port, Dict. du Maine et Loire, 1876)

sans rien en réserver fort les 3 chambres haultes et escurie et grenier au dessus du pressouer de ladite maison seigneuriale de la Maldemeure que ledit sieur de la Brosse réserve pour s’en servir ansi que bon luy semblera, et encores le quartier de vigne situé au clos de la Noë Jarry, et faculté de prendre des fruictz herbes et pottages ès jardins dudit lieu de la Maldemeure toutefois et quantes que bon luy semblera pour son usage et de sa famille lors qu’ils seront sur ledit lieu
à la charge dudit preneur esdits noms d’en jouir et user comme bien et duement sans rien desmolir
tenir entrenir et rendre en fin dudit bail lesdites maisons et logements qu’il exploitera en bonne et suffisante réparation de terrasse vitres carreaux couverture d’ardoise ainsi que celles de ladite maison de la Maldemeure ainsy qu’elles luy seront baillées au commencement du présent bail
et au regard de celles desdites mestairies et closeries les fera faire par les mestayers et closiers qui en sont tenus, contre lesquels il s’adressera et à ceste fin ledit sieur bailleur esdits noms luy ceddera ses droits et actions
entretenir et rendre pareillement les terres prés vignes et bois bien et duement clos de leurs haies et fossés et autres clostures
ne coupper ni abattre aucuns bois par pied branche ne autre, fors les esmondables et en saisons convenables une fois seulemen pendant ledit bail
et d’aultant que le bois taillis ne se couppe que de 7 ans en 7 ans, et que aucuns d’iceux ne seront en estat d’estre coupés à la fin du présent bail
et d’aultant qu’il y a à présent plusieurs desdites terres dudit lieu de la Maldemeure labourées et ensepmancées et que ledit bailleur relaisse sur lesdites mestairies et closeries les sepmances ce qui ne se peut ensepmancer ledit preneur sera et demeure tenu relaisser à la fin du dit bail esdits nomes les terres labourées et enspmancées et de pareille qualité
le tout suivant le procès verbal qui en sera fait au commencement du présent bail
ne pourra enlever aucun foing pailles chaulmes ne engrais ains les relaissera sur lesdits lieux en pareille quantité et qualité qu’il en trouvera en entrant dont sera pareillement fait procès verbal
planter chacun an sur lesdits lieux 30 esgrasseaux et de pareil nombre d’anthure de bonne matière et fruits et les conserver en son pouvoir du dommage des bestiaux
entretenir aussi et rendre à la fin dudit bail les palissades des jardins en bon estat
faire faire les vignes de leur faczons ordinaires scavoir deschausser tailler becher en temps et saisons convenables et des provings jusques au nombre de quinze pendant ledit emps bien presses et comblés
payer les cens rentes et debvoirs deubz chacun an à cause desdites choses et en fournir les acquits audit sieur bailleur ledit bail fini
entretenir les baulx desdits mestaiers et closiers en ce qu’il en reste à expirer et ce faisant en prendre les charges et redebvances
ne cedder ne tranporter le présent bail à autres sans le consentement dudit sieur bailleur
rendre pareillement à la fin dudit bail les bestiaux que ledit sieur de la Brosse luy a relaissés sur lesdits lieux en espères suivant le procès verbal qui en sera aussi fait en entrant
est fait ledit bail outre lesdites charges pour en payer et bailler par ledit preneur esdits noms solidairement audit sieur bailleur esdits noms chacune desdites années la somme de 800 livres tz scavoir les deux tiers au sieur de la Brosse et à ladite damoiselle Jehanne Delaunay et audit sieur de la Tour audit nom chacun un sixième le tout en ceste ville maison de Me René Pancelot sieur de la Feraudière advocat au siège présidial paroisse St Maurille au terme de Noël à commencer le premier paiement à Noël de l’année 1652 et à continuer
ce qui a esté stipulé et accepté par lesdites parties respectivement etc obligent etc mesme ledit preneur esdits noms solidairement ses hoirs etc biens et choses à prendre etc renonçant etc dont etc
fait et passé audit Angers à notre tablier présents Me Anthoine Charlet et Charles Cathur clercs demeurant audit lieu tesmoins

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

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7 réponses sur “Anselme Buscher prend le bail à ferme de la terre de la Maldemeure, Champigné 1651

  1. E.2152.(Carton.)-1 pièce,papier.
    XVIIIe siècle.- COYRAUD.
    -Note du feudiste Audouys sur la famille Coyraud,seigneur de La Dinchenière en Querré et de La Maldemeure en Champigné.
    (Série E.Titres de famille.AD de Maine et loire.C.Port.)

  2. Au début du XVIIe siècle,l’auberge du Plat d’Etain à Querré,appartenait à « honeste homme Gilles Rigault »qui,le 22 février 1618,avait épousé Claude Besnier;Maître Gilles appartenait à une famille très nombreuse,bien alliée dans la région,et allait faire souche lui-même d’une nombreuse postérité:il aura au moins sept enfants qui auront pour parrains et marraines des d’Andigné,des Launay de la Maldemeure,des Montallais et autres représentants de la noblesse du voisinage;certains de ses enfants s’orienteront vers le clergé ou les charges de petite magistrature,un de ses fils,Pierre,l’aîné,épousera Renée Buscher-tante et grand-tante de ces Buscher de Chauvigné qui compteront parmi les premières familles de l’Anjou-et il prendra la succession de son père comme » hoste à l’auberge où pend l’enseigne du Plat d’Etain »:il excercera cet état jusqu’au moins 1682.De ses neuf enfants pourtant,aucun n’assurera la suite et l’auberge sera reprise par un fils de sa soeur,Jean Pancelot.Celui-ci aura lui-même pour successeur son gendre,René Potiron,en 1706,d’où viendra Marie Potiron qui,en 1741,épousera Pierre Touzé;elle mourra dès l’année suivante et le nouvel aubergiste se remariera avec Elisabeth Quantin:c’est eux qui,sans doute,feront moderniser la vieille bâtisse,conservant intérieurement quelques-unes des cheminées du XVIe,leur substituant dans quelques pièces des cheminées à tablettes et trumeaux de tuffeau dans le style alors à la mode.
    (Vieux Logis en Anjou.André Sarazin.)

  3. A rapprocher de cet acte trouvé par vos soins: http://www.odile-halbert.com/wordpress/?p=20932
    Transaction après les criées et bannies du Petit Marcé, Challain-la-Potherie 1609
    « René Delaunay escuyer sieur de la Brosse et de la Maldenière y demeurant paroisse de Champigné héritier principal de défunt Estienne Lambert vivant escuyer sieur dudit lieu de la Maldenière poursuivant les cryées et bannies vente….. »
    En rapprochant les patronymes Delaunay-Lambert je pense qu’il s’agit de la Maldemeure

    Je suis en villegiature à Pornic mais quel temps affreux aujourd’hui !
    J’en profite pour lire votre blog..

      Note d’Odile :
      Oui, merci. Je vais mettre un commentaire au pied de l’autre acte pour les lier entre eux.
      Ici, ce qui n’est pas la forme de pluie la plus fréquente, elle tome Est-Nord-Est et non Ouest qui est la cas normal en Loire Atlantique.
  4. Description de la grand-salle d’une hôtellerie au début du XVIIIe siècle,comme si nous y étions…
    L’ancienne auberge du « Plat d’Etain » à Querré.
    -En 1878,Célestin Port nota parmi les curiosités pittoresques du bourg de Querré »l’immense auberge du Plat-d’Etain » qui,semble t’il,en son temps recevait encore les rares voyageurs traversant ce petit bourg écarté des routes de grande communication.
    Il n’en avait pas toujours été ainsi,car Querré se trouvait au contraire,dans les siècles précédents,sur « le grand chemin comme l’on va d’Angers à Château-Gontier »dit un texte du XVe siècle.Au XVIIIe encore,la carte de Cassini-ancêtre de nos cartes d’état-major-indique cette route quittant Angers par Feneu et qui sera supplantée par la route du Lion-d’Angers;en 1775 meurt à l’auberge du Plat d’Etain un jeune faux saunier de 15 ans,Jacques Basset,que les employés de la gabelle de Laval,conduisaient à la tour grainetière de Laval.
    -Querré,outre le passage régulier des voyageurs se rendant du Bas-Maine en Anjou,voyait affluer les marchands à l’occasion de sa foire du 19 juin où se pratiquait le commerce du blé et des bestiaux et les pélerins au 1er septembre pour la fête de Saint Gilles qui y était invoqué dans un oratoire-en bien mauvais état,hélas ! de nos jours-pour les fièvres.
    -Rien d’étonnant alors à ce que cette petite bourgade,qui ne comptait que 428 habitants dans les années 1720,plus que 391 en 1831,ait possédé une importante auberge.
    Le Plat d’Etain est un exemple rare de ces belles hôtelleries du passé où l’on »recevait à pied et à cheval »,qui ait franchi les siècles sans trop de mutilations:c’est un long bâtiment du XVIe siècle,surmonté d’une immense toiture et qui conserve sa jolie tourelle d’escalier sur la cour,ainsi qu’une très pittoresque galerie à colombage et torchis,très caractéristique des anciennes auberges.
    La facade sur la rue fut modernisée au XVIIIe siècle et une partie de la toiture fut refaite à la même occasion,avec des corniches de tuffeau:l’autre partie du toit se reconnaît encore aisément,en dépit de ses lucarnes du XVIIIe,à ses coyaux découpés en segments de cercle qui débordent le mur sans corniche.
    René Potiron,beau- père de Pierre Touzé,était mort le 28 avril 1729,laissant des enfants mineurs:aussitôt après son décès,le greffier des châtellenies de Champteussé,Marigné et Querré vint apposer les scellés et procéder à l’inventaire du mobilier,le mort étant encore »gisant dans sa bière »;ce document,en partie conservé,nous vaut de connaître,de revoir par la pensée,la disposition de la grand-salle d’une hôtellerie au début du XVIIIe siècle: »deux grandes tables avec leurs bancs,une vieille « presse » de chêne où l’on met la vaisselle dans laquelle il s’est trouvé cinq douzaines d’assiettes d’étain,une douzaine de plats,dix pintes,six chopines,un vinaigrier,quatre salières,une douzaine et demie de cuillères (mais on notera que la fourchette,d’invention il est vrai relativement récente,ne figure pas à l’inventaire),un sucrier,deux écuelles à oreilles,le tout d’étain…une grande poêle chaudière,un grand chaudron tenant quatre sceaux d’eau,quatre moyens chaudrons,deux poêlons,deux réchauds,six chandeliers,deux lampes,trois mouchettes et un porte-mouchettes,deux poissonnières,deux casserolles,une cuillère à pot,le tout de cuivre…une marmite de fer,deux poêles à frire,deux broches,une rôtissoire,deux poids à peser… un coffre,un lit garni de « son tour de bylinge »(nous avouons ne pas savoir ce que ç’est…),etc.
    « Et ensuite,sommes entrés dans la chambre basse à côté,où est le corps dudit Potiron…une table de bois de noyer ovale à pied tourné,une autre ronde,avec un tapis de Bergame,un coffre de bois de noyer,une grande paire d’armoires dans lesquelles avons trouvé une douzaine de draps de brin et de lin,deux douzaines,etc. »
    (Vieux Logis en Anjou.André Sarazin.)

  5. Quant à la météo, je pense que cela est général !

    En Périgord, nous avons beaucoup d’averses mais cela fait du bien à la nature ; la Vézère est pleine : les paysans sont heureux : les prés verdoient et le maïs croît.

      Note d’Odile :
      Ici, à Nantes, la Loire est basse, très basse, et voulant l’autre jour aller voir notre dernier pont, j’ai été peinée.
  6. E.3670.(Carton.)-1 pièce,papier.
    1729.-POTIRON.
    -Inventaire,après décès, des meubles de René Potiron,décédé à l’auberge du Plat d’Etain,paroisse de Querré.
    (Série E.Titres de famille.AD du Maine et Loire.C.Port.)

  7. E.3019.(Carton.)-7 pièces,papier.
    1617-XVIIIe siècle.-LAUNAY(de).
    -Inventaire des meubles dépendant de la succession de François de Launay et de Joachine Fautras,sa femme;-acquêt par Pierre de Launay,chirurgien,d’une rente de 20 livres sur Jean Panchien;-notes du feudiste Audouys sur les familles de Launay de La Mottaye et de Launay de La Maldemeure.
    (Série E.Titres de famille.AD du Maine et Loire.C.Port.)

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