La grippe Espagnole 1918 dans ma famille

Elle s’appelait Marie-Thérèse Plumejeau, et près de mon cabinet de toilette, je garde d’elle une de ses oeuvres, un guéridon :

Dans mon enfance, nous rendions visite à la tante (en réalité une très grand tante) Plumejeau à Montjean-sur-Loire, mais l’immense maison me resta toujours un mystère non accessible, si ce n’est la cuisine pour le goûter, et les toilettes en bois dans la cour, car les enfants n’avaient pas accès à la maison. Mais, je sentais toujours un autre mystère, bien plus lourd, très pesant, car l’une des pièces du premier était à toujours fermée à tous.

Mon oncle Paul nous a laissé dans ses mémoires ce témoignage :

Tonton Plumejeau et tante Marie avaient une fille, Marie-Thérèse, que nous appelions Tante Thérèse. Au fond, j’ai peu de souvenirs d’elle. Je me la rappelle cependant jouant du piano dans le salon. Elle est morte en 1918 d’une grippe espagnole, au moment de la fin de la guerre. Son enterrement a eu lieu le 11 novembre, le jour de l’Armistice.

La chambre de tante Thérèse est restée telle qu’elle était le jour de sa mort. C’était une sorte de chapelle où son souvenir était entretenu. On n’y entrait jamais.

Le chagrin qu’engendra cette mort fut très grand. Soudain seuls, l’oncle et la tante subirent leur peine.

Tous les jours ils allaient au cimetière. Je les accompagnais. Nous y allions aussitôt après déjeuner. C’était comme une marche forcée, sous la chaleur accablante. Le petit chemin qui conduit au cimetière était raide et rocailleux. Je vois encore, au cimetière, devant la tante, à l’ombre d’un cyprès, tonton Plumejeau s’épongeant le front avec son mouchoir, pendant qu’il disait le chapelet.

Si la grippe espagnole fit 220 000 morts en France, elle en fit plusieurs dizaines de millions dans le monde, même loin de l’armée et chez des gens aisés.

 

PS : en vous faisant la photo, j’ai enlevé ce qu’il y avait sur le guéridon, dont le bois est noirci, et c’est en éclaircissant la photo que j’ai observé 2 dessins que j’ignorais. Quand j’aurais ma femme de ménage supplémentaire, je tenterai de lui faire nettoyer ce plateau pour déchiffrer. Si vous avez des suggestions de produit, merci.

2 réponses sur “La grippe Espagnole 1918 dans ma famille

  1. Gabriel Plumejeau,fils de Jean, de la Pommeraye épouse le 17 6 1687 à Montjean Michelle Besnard .(vue 84) .
    Ancêtres à la 10 ème génér.

    1. Bonjour Madame
      C’est elle, née Moreau, qui était dans mes « grand grand tantes », lui n’est que l’allié dans mon arbre
      Odile

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