Renée de Pincé engage une closerie située à Angers car elle doit de l’argent à son époux (sic), 1563

introduction

Pierre Grelier, qui vient de nous quitter, dépouillait assez vite les liasses notariales, et je viens de découvrir ce jour qu’il n’avait pas la même méthode que moi, qui était plus lente sur une liasse. En fait, Pierre ne regardait que la dernière page, celle des signatures, et comme tous ses ancêtres savaient signer il prenait les actes comportant une signature d’un de ses ancêtres. Donc, la vue numérique qu’il avait de l’acte qui suit, il l’avait prise pour la signature de son ancêtre BEAUFAIT, mais l’acte ne l’intéressa pas ensuite puisque ce Beaufait n’était que témoin, donc l’acte fut inutile à Pierre. Moi, aux ancêtres pas tous lettrés, loin de là, je lisais la première page de chaque acte, en me méfiant surtout des mentions en marge qui comportent trop d’erreurs car écrites a posteriori. Ceci explique la raison de ma lenteur… si toutefois on peut parler de lenteur… 
L’acte est assez extraordinaire car c’est une femme qui agit alors que vous savez bien que lorsqu’elles étaient mariés et non encore veuves, elles n’avaient strictement aucun droit d’agir devant notaire, or, elle est séparée de biens, statut qu’elle a obtenu devant la loi, et elle engage une closerie car elle a un besoin urgent de 500 livres d’argent liquide pour payer son époux auquel elle doit cette somme par suite d’une transaction. La transaction doit être passionnante, car je ne me souviens pas en avoir vues entre époux… et le notaire est cité, et sans doute que quelqu’un s’y intéressera car moi, je suis trop vielle pour me déplacer à Angers. Non seulement ceci est passionnant, mais encore mieux l’acquereur n’est autre que sa grand mère Jeanne de Blavou, donc cette dernière ne doit plus être très jeune. En fait, par ce moyen elle contribue à aider sa petite fille comme par un prêt que constitue en quelque sorte l’engagement d’un bien. C’est une forme de prêt avec sureté !
Enfin, je constate ce jour avec plaisir, que j’ai enfin été écoutée et que sur Geneanet les corrections ont été faites sur le patronyme BLAVOU que beaucoup écrivaient encore il y a peu avec un N et donc erroné. Donc, j’en conclue que mes travaux ont été utiles à plus d’un/e, même si ils/elles ont oublié de m’en faire un petit coucou… sur mon blog… Je vous mets ce jour les vues et je me suis permis de souligné de rouge le terme BLAVOU et dessous de ST JULIEN car vous voyez le U final la queue en haut et le N final la queue en bas. Voilà pour mon petit rappel de paléographie attentive en regardant bien l’écriture du notaire et lisant donc tout l’acte.
J’ai aussi vu que les filiations étaient exactes et vous pouvez tous ajouter que la grand mère de Renée de Pincé, Jeanne de Blavou est encore vivante en 1563, ce qui est plus que rarissime et surtout encore plus rare de ne pas être réléguée dans un coin après avoir tout donné à ses enfants, puisqu’elle a assez pour acquérir une closerie !!!

Ma retranscription de l’acte photographié par Pierre Grelier

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5



Le 21 septembre 1563 en la court du roy notre sire à Angers (Poustellier notaire) personnellement establye damoyselle Renée de Pincé femme séparée de biens d’avecques noble homme Jehan de Saint Denys sieur de St Christofle du Tambier demeurante Angers paroisse de St Pierre soubzmetant etc confesse avoir aujourduy vendu quité céddé délaissé et transporté et encores vend etc à tousjours perpétuellement par héritaige à honneste femme Jehanne de Blavou dame de la Gallonière sa grand-mère demeurant Angers paroisse de St Jullien à ce présente stipullante et acceptante qui a achapté pour elle ses hoirs etc le lieu closerye de Chandeyslau avecques ses appartenances et déppendances sis et situé en la paroisse de St Lau en St Germain lez Angers composé entre autres choses de maisons pressouers jardrins de 15 quartiers (f°2) de vigne et tout ainsi qu’elle se poursuyt et comporte avecques toutes ses appartenances et déppendances et comme les prédecesseurs de ladite de Pincé en ont jouy et comme en a jouy depuys le décès de deffuncte damoyselle Françoyse Loryot sa mère, à laquelle ledit lieu appartenoit lors en son vivant, et tout ainsi qu’icelle de Pincé en jouit encores de présent sans riens en excepter retenir ne réservez ; tenu du fief et seigneurie de Nouzil à 12 deniers tz de cens rente ou debvoir pour toutes charges ; transportant etc et est faite la présente vendition cession et transport pour le prix et somme de 1 500 livres tournoys dont et de laquelle somme ladite de Blavou a solvé et payé à ladite de Pincé en notre présence et à veu de nous la somme de 300 livres (f°3) tz et le reste montant 1 200 livres ladite de Blavou a promis est et demeure tenue l’aporter dedans 3 ans prochainement venant à ladite de Pincé ses hoirs ; et à ce faire s’en est soubzmise et obligée soubz la cour royal d’Angers avecques tous ses biens etc à prendre vendre etc o grâce et faculté donnée par ladite achapteresse et retenue pas ladite venderesse de recousser retirer et rémérer ledit lieu et appartenances ainsi vendu comme dit est dedans duy en 3 ans prochainement venant en rendant et payant ladite somme de 300 livres tz avec les loyaulx coustz et mises raisonnables ; à laquelle vendition etc garantir les dommages etc oblige ladite de Pincé etc renonczante etc et par espescial au droit velleyen elle de nous etc et au droit etc foy jugement condemnation etc fait et passé en présence de honneste homme Me Jehan Beaufect licencié es droitz (f°4) avocad Angers et vénérable et discret Estienne Fallard prêtre curé de St Jehan Baptiste d’Angers ; laquelle de Pincé a déclaré vouloir commectre au payment de partye de la somme de 500 livres qu’elle est tenue payer en acquit dudit de St Denys au moyen de l’accord et transaction faite et passée entre ladite de Pincé et ledit de St Denys le 4 aoust dernier par Me Thoublanc notaire royal

Vente de la métairie de la Prouverie en Pommerieux (53), 1587

Je repique ce jour un article paru le samedi 2 août 2008 sur mon ancien blog, et retrouvé par Luc, afin que ses questions prennent ici place.
En outre je peux ainsi lui mettre la signature de ce Rousseau, ce qui n’est jamais négligeable, ainsi que le passage qui donne le lieu de la Trementière ou autre à déchiffre mieux si possible;

J’ai relevés plusieurs actes concernant la famille Le Cornu, dont cette vente de la Prouverie en Pommerieux. Par contre, Pierre Le Cornu n’est pas le seul vendeur, et je n’ai aucune idée de ses liens avec les 2 autres vendeurs, en particulier j’ignore s’ils sont liés et si oui comment.

Cet acte notarié est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7.
Voici la retranscription de l’acte :

Le 24 octobre 1587 après midy, Dvt Grudé Nre royal Angers, en la cour du roy notre sire à Angers endroit personnellement establiz
Pierre Le Cornu escuyer Sr du Plessis et de Cosme et de la Rongère demeurant audit lieu du Plessis paroisse dudit Cosme,
honorable homme René Rousseau Sr de la Tementière demeurant au lieu de la Rousselière paroisse dudit Cosme,

    Voici le début de l’acte et je vous ai surgraissé le passage dans ma retranscription.
    Bien sût, si vous cliquez sur la vue vous la zoomez, et le lieu de la Trementière se trouve en fin de la 6ème ligne. Merci de déchiffrer et nous faire savoir.

et Me Jullien de St Denys advocat à Angers et y demeurant paroisse St Pierre
soubzmettant eulx et chacun d’eulx seul et pur le tout sans division de personne ni de biens etc confessent
etc avoir aujourd’hui vendu quité ceddé délaissé et transporté et par ces présentes vend quitte cède délaisse et transporte perpétuellement par héritage et promys garantir de tous troubles empeschement
à noble homme David de la Marqueraye Sr de la Primetière conseiller du roy en sa court de parlement de Bretaigne à ce présent stippulant et acceptant et lequel a achaité et achaité pour luy ses hoirs
le lieu domaine mestayrie appartenantes et deppendances de la Prouverie (l’abbé Angot donne Courbeveille, Laubrières et Pommerieux, et pour celle de Courbeveille il donne seigneur en 1590 Jean Le Cornu du Plessis de Cosmes) sis et situé en la paroisse de St Clément de Craon composé de maisons granges estbales ayreaux rues yssues jardins vergers de 60 journaux de terre labourable ou environ et autres appartenances et dépendances, et tout ainsi que ledit lieu et mestairie de la Prouverye se poursuit et comporte avecques toutes et chacunes ses appartenances et dépendances sans aucune chose en excepter retenir ne réserver
tenu ledit lieu du fief et seigneurie du Breil Berard aux cens rentes et debvoyrs seigneuriaux et féodaux anciens et acoustumez que les partyes advertyes de l’édit royal ont vériffié ne pouvoyr déclarer franche et quite des arrérages du passé transportz etc (l’abbé Angot donne le Breil Bérard sous l’article du Breil (le Haut-), tout en citant le nom du Breil Bérard qu’il avait rencontré en 1343, puis 1648 et 1693. En est seigneur en 1538 Jean Le Cornu du Plessis de Cosmes, maintenu en possession contre Guy de Scépeaux. Ce fief était situé sur Pommerieux à la limite Nord et joignant Denazé. Donc le notaire a fait une légère erreur en donnant le lieu situé à Craon, car il s’agit bien de Pommerieux)
et est faicte la présente vendition pour le prix et somme de 400 escuz sol en allant à (soit) la somme de 1 200 livres tournois payée et baillée comptée et nombrée manuellement contant par ledit achaiteur auxdits vendeurs quelle somme lesdits vendeurs ont prinse et receue en pièces et au veu de nous en seze escus quart d’escu le tout au poix pris et court de l’édit royal dont ils se sont tenys à contant et en ont quité et quitent ledit achaiteur…
fait et passé audit Angers maison de noble homme Me Hervé de la Marqueraye Sr de Villegontier advocat audit siège.

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Jean Guynoiseau serviteur d’une métairie faute du capital pour être métayer, Livré 1595

Cet acte est exceptionnel. Et je pèse mes mots.
En effet, les closeries et métairies, jamais détenues par les exploitants en Haut-Anjou fin 16ème siècle, sont baillées à l’exploitant à moitié la plupart du temps, ou à ferme directement mais plus rarement en Haut-Anjou, toujours à la même époque.
La métairie, qui est 2 à 3 fois plus importante que la closerie, a donc aussi beaucoup plus de bêtes. Or, contrairement à une idée reçue de nos jours, l’exploitant possède en propre une partie des bêtes et du matériel, et n’est pas pauvre. D’ailleurs, métayers sont toujours les plus imposés dans les rôles de taille, et vous pouvez vérifier ce point soit à l’aide des quelques rôles qui sont sur mon site, soit en trouvant l’ouvrage d’Annie Antoine : Fiefs et villages du Bas-Maine au XVIIIe siècle, Editions régionales de l’Ouest, Mayenne, 1993

Ici, le propriétaire prend un métayer sans capital personnel, et l’acte n’est donc pas un bail à moitié, mais un contrat de travail comme serviteur de la métairie, dans laquelle tous les bestiaux et le matériel appartiennent au propriétaire. C’est la première fois que je rencontre un tel contrat, et il illustre a contrario, l’existence d’un capital non négligeable ches les métayers lorsqu’ils prennent un bail à moitié.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici la retranscription de l’acte : Le 11 octobre 1595 avant midy, en la cour royale d’Angers endroit (Goussault notaire Angers) personnellement estably Jean Guinoiseau demeurant en la paroisse de Livré pays de Craonnais,
soubzmettant etc confesse avoir promis à honorable homme Me Julien de Saint Denis licencié ès droits advocat au siège présidial d’Angers présent et acceptant et demeure tenu demeurer comme serviteur et outre faire demeurer sa femme et prendre autres personnes avecq luy pour faire le lieu et mestairye de la Grimauldière pour et pendant le temps et espace de 3 ans pendant lequel temps iceluy Guinoiseau et sa femme et sa famille demeureront sur ledit lieu comme serviteurs dudit de Saint Denis sans qu’ils puissent prétendre aulcune chose des fruits dudit lieu d’aultant qu’iceluy Guinoiseau n’a le moyen de demeurer audit lieu comme mestayer pour ce que les bestiaulx applets et ustenciles dudit lieu sont et appartiennent audit de Saint Denis
appli : nom générique des objets servant à l’attelage des animaux de trait et de labourage et à les attacher soit ensemble, soit dans les étables et écuries (M. Lachiver, Dict. du monde rural, 1997)
et n’a aulcuns moyens d’estre aultrement sur ledit lieu
et est ce fait au moyen de ce que ledit de Saint Denys payera chacun an ledit Guinoiseau pour la somme de 80 esuz sol et outre luy a promis relaisser des laitages fruictages et autres petits émoluments audit lieu pour aider à vivre ledit Guinoiseau et sa famille faisant ledit lieu et mesmes luy donnera un septier de bled lorsqu’il fera la mestive sur ledit lieu
ce que lesdites parties ont stipulé accepté et à ce tenir etc dommages etc obligent respectivement etc renonçant etc foy jugement condemnation
fait et passé audit Angers en la maison dudit de Saint Denis en présence de Me Pierre Bardin et Nicolas Avril praticiens demeurant Angers

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Transaction sur la succession de Pierre Rousseau, prieur du prieuré de Saint-Gemmes-d’Andigné, 1596

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici la retranscription de l’acte, avec mes commentaires habituels : Le 31 mai 1596 après midy en la court du roy nostre sire à Angers endroit par davant nous (Jean Chuppé) personnellement establiz honorable homme Me Jullian de St Denys au nom et comme procureur spécial de Me Le Brun prieur du prieuré de Ste Jame près Segré comme apert par sa procuration passée soubz la court du Chastelet de Paris le 18 de ce mois signée Lebrun Jullian et Noury cy-attachée, demeurant en la paroisse de St Pierre de ceste ville d’une part,
et Jean Rousseau escuier sieur du Chardonnay héritier par bénéfice d’inventaire de defunt noble et discret Me Pierre Rousseau vivant prévost de St Lambert du Mothay et prieur dudit prieuré de Ste Jame demeurant en la paroisse de Challain estant de présent en ceste ville d’autre part
soubzmetant lesdites parties respectivement esdits noms et qualités que dessus et encores ledit Rousseau en son privé nom et chacun d’eux seul et pour le tout etc confessent avoir fait l’accord et transaction et convention qui s’ensuit touchant les procès et différents d’entre lesdites parties pendant par devant messieurs de la court de parlement de Paris pour raison de la demande dudit Rousseau audit nom des fruits et revenus dudit prieuré de Ste Jame et ce qui en dépend pour une moitié de l’année 1585 que décéda ledit deffunt Rousseau au moys de juing audit an despens dommages et interestz
c’est à savoir que ledit de Saint Denys audit nom pour demeurer quite iceluy Lebrun des fruitz et de toutes autres demandes que luy eust peu ou pourroit faire ledit Rousseau tant pour raison dudit procès et de toutes autres choses qui en dépendent et ensemble de toutes autres questions et demandes que ledit Rousseau eust peu ou pourroit faire en ce sort iceluy de Saint Denys audit nom compose à la somme de neuf vingt escus sol laquelle sera payée audit Rousseau par le fermier dudit prieuré de Ste Jame savoir est la somme de 100 escuz dedans 3 sepmaines et le reste sur les premiers deniers de ladite ferme au terme qui escheront du temporel fruits et revenus dudit prieuré et ce jusques à la concurrence de ladite somme
et au monyen de ce demeure ledit Lebrun quite de tous despens dommages et intérests et autres choses que ledit Rousseau eust peu ou pourroit prétendre audit prieuré tant pour les fruits ou fermes dudit prieuré que des métayries de Besnaudières, maison d’Angers, closerie des Fouassières dépendant dudit prieuré que toutes autres choses et au moyen des présentes sont et demeurent lesdits parties hors de court et de procès sans le principal dépens dommages et intérestz de part et d’autres et au moyen de ce ledit Rousseau a quité et quite ledit Lebrun envers et contre tous
à laquelle transaction accord et tout ce que dessus tenir etc garantir etc obligent lesdites parties respectivement et mesmes ledit de Saint Denys les biens de sadite procuration et ledit Rousseau esdit nom et en chacun d’eux seul et pour le tout renonczant au bénéfice de division de discussion et d’ordre etc foy jugement condemnation etc
fait et passé audit Angers en la maison de honorable homme Me Lemarié Sr de la Noyre advocat à Angers en présence dudit sieur de la Noyre et de Ysaac Jacob praticien

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