Fausse vente à condition de grâce de métairies à Cuillé,

Cette vente comporte la condition de grâce, mais stupéfaction, un acte suit immédiatement qui dit clairement que la clause a été ajoutée pour payer moins de droits de mutation (les fameuses vente et issues dues au seigneur). Ce qui signifierait que dans le cas de ces ventes, cet impôt était moint élevé.
Donc, il s’agit bien d’une vente définitive, avec une petite arnaque aux droits féodaux.

    Voir mon étude de la famille Maugars
    Voir ma page sur Cuillé
Cuillé - Collection particulière, reproduction interdite
Cuillé - Collection particulière, reproduction interdite

J’ai trouvé l’acte qui suit est aux Archives du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici ma retranscription : Le 17 janvier 1608 par devant nous Guillot notaire royal Angers fut présent en sa personne honneste homme Laurent Thavenot sieur de Villedé demeurant au bourg de St Julien de Concelles diocèse de Nantes et estant de présent en ceste ville tans en son nom privé que pour et au nom et se faisant fort de Françoise Boucher sa femme à laquelle il a promis et demeure tenu faire ratiffier et avoir pour agréable ces présentes et la faire obliger solidairement avec lui à les renonciations requises et en fournir lettres de ratiffication vallables dedans d’huy en ung mois prochain à peine de toutes pertes ces présentes néanmoins

Villedé : commune de Cuillé – Domaine avec maison seigneuriale aujourd’hui supprimée. En sont sieurs : Jean de la Barre, mari d’Agnès Lefebvre de Laubrière, 1474 ; – Ambroise de la Barre, fils de Gervaisine Lefebvre de Laubrière ; – Vincent Maugars, sieur du Rocher, décédé en la maison seigneuriale et inhumé en l’église de Cuillé, 1657. (Abbé Angot, Dict. de la Mayenne, 1900)

etc soubmetant esdits noms que dessus et en chacun d’iceux seul et pour le tout sans division etc confesse avoir ce jourd’hui vendu quiddé ceddé délaissé et transporté et par ces présentes vend quittte et tranporte et promet garantir à honorables hommes François et René les Maugars père et fils demeurant au bourg de Cuillé pays du Craonnais à ce présent et acceptant qui ont achapté et achaptent pour eulx scavoir est le lieu et métairie domaine appartenances et dépendances des Vergers

    lieu non cité par l’abbé Angot et n’existant plus sur la carte IGN. Mais, dans le fil de l’acte il apparaît qu’il joint la Barre, avec laquelle il est vendu, et les Vergers et la Barre sont proches de Villedé, un peu au nord du bourg de Cuillé.

situé en ladite paroisse de Cuillé composé du vieil et ancin logis à présent en ruine couvert partie d’ardoise et partie de chaulme avec les applacements d’estables et granges dudit lieu rue et estraige qui en sont dépendant, deux jardins au bout l’un de l’autre au devant dudit logis contenant ensemble 6 boisselées de terre ou environ, un petit jardin nommé les Vergers autrement les Mothes ou est un petit vinier, item les chesnaies dudit lieu des Vergers, Item ung grand pré contenant 4 journaux de terre ou environ joignant les jardins cy dessus, item ung loppin de terre labourable contenant environ 4 journaux dépendant de ladite métairie des Vergers sis dans la champaigne des espines, item la pièce de terre labourable nommée les Mothes closes à part contenant 8 journaux de terre ou environ, item une autre petite pièce de terre aussi nommée les Mothes autrement les Petites Touches contenant 2 journeaux ou envirion joignant l’autre cy dessus, item 3 pièces de terre labourable closes chacune à part joignant l’une l’autre nommées l’une les Grandes Touches et les deux autres les Prés dont l’une a cy davant esté acquise de François Caco, item une autre pièce aussi close à part nommée les Rahets contenant 2 journeaux ou environ toutes lesdites choses cy dessus dépendant dudit lieu des Vergers,
Item vend ledit vendeur esdits noms auxdits acquéreurs ce stipulant comme dessus deux lieux et closeries nommé la Barre proche et joignant l’un l’autre situés en ladite paroisse de Cuillé et lesquels ont cy devant appartenu savoir l’un au sieur de Vildé l’autre au Haigrons composées d’un vieil et ancien logis couvert d’ardoise et autres appartenances et ruines de logis avecq une estable à bestiaux couverte de gle ung four, courts, ayreaulx rues et issues, trois jardins joignant l’un l’autre et proche et contigu de ladite chesnaie des Vergers et de celle de Villedé contenant lesdits 3 jardins ensemble deux journaulx de terre ou environ, plus composés d’un loppin de terre labourable contenant deux journaux ou environ dans ladite champaigne des Espines, de 4 pièces de terre labourable closes chacune à part et joignant l’une l’autre nommées les pièces de la Barre, contenant ensemble environ 6 à 7 journaulx de terre joignant le chemin tendant du bourg dudit Cuillé à celui de Gennes, item une autre pièce de terre labourabla aussi close à part contenant 6 boisselées de terre ou environ dans laquelle y a ung rang de grands châtaigners joignant d’un costé le susdit chemin, item une autre pièce de terre pareillement close à part nommée la pièce de la Maladrie contenant deux journaulx ou environ joignant aussi ung chemin tendant de Cuillé à Gennes et abouté d’un bout ledit pré des Vergers
et généralement vend ledit vendeur esdits noms lesdits lieux des Grands Vergers et de la Barre avecq toutes et chacunes les appartenances et dépendances qui en sont et dépendent jaczoit que n’en soit fait plus amplement mention déclaration et désignation ainsi que lesdits lieux et choses se poursuivent et comportent et qu’elles appartiennent audit vendeut et lui sont échues et advenues à tiltre successif de ses prédecesseurs et que leurs fermiers et métayers et autres pour eux en ont joui sans aulcune chose par luy excepter ne réserver fors seulement ce qu’il y a de terre dépendant dudit lieu sis en la pièce des Fousses que ledit vendeur s’est réservée et réserve
tenues toutes lesdites choses du fief et seigneurie de Cuillé aux debvoirs cens et rentes seigneuriales et féodales anciens et acoustumés que les parties adverties de l’ordonnance ont dit ne pouvoir exprimer que lesdits acquéreurs paieront et acquiteront pour l’advenir, quittes du passé
et est faire la présente vendition pour et moyennant le prix et somme de 2 290 livres tz sur quoi ledit François Maugars père pour cest effet duement soubzmis et obligé a promis et demeure tenu payer et bailler en l’acquit et libération dudit vendeur qui y a consenti à sire Jacques de Bourgues marchand demeurant à la Fosse à Nantes mari de Jehanne Langlois auparavant veufve de défunt André Lefebvre la somme de 871 livres tz que iceluy vendeur leur doibt esdits noms tant pour jouissance par luy cy devant faite du lieu du Cloux que pour argent presté par obligation ou ledit Maugard père seroit intervenu comme caution et pour luy faire plaisir seulement et pour raison de quoi ledit vendeur lu auroit cy devant engagé ladite pré des Vergers et lesdites deux pièces du Gré par contrat qui demeure nul et d’icelle somme en acquiter libérer garantir et décharger ledit vendeur et lui en fournir à ses frais copie de la quittance qu’il en retirera dedans le jour et feste de Pasques prochaine, quoi faisant éteindra ledit Maugard les droits et hypothèques desdits de Bourgues sauf à eux si bon leur semble d’en faire plus ample subrogation lors dudit paiement et demeureront quite comme moyennant ce ils sont et demeurent dès à présent vers ledit vendeur qui les acquite et quitte de pareilles sommes de 871 livres sur lesdites 2 290 livres prix dudit présent contrat
et le reste et surplus montant la somme de 1 418 livres a esté présentement payé et baillé manuellement contant en présence et au veu de nous audit vendeur qui l’a receue en quarts d’escus et autres espèces bonnes et de poids jusques à concurrence savoir par ledit Maugars père 274 livres ce qui fait avec lesdites 871 livres cy dessus la somme de 1 145 livres pour une moitié du prix du présent contrat de vendition et par ledit René Maugard fils pareille somme de 1 145 livres et moyennant ce que dessus ledit vendeur se tient bien payé et en quitte lesdits acquéreurs
et demeure chargée de l’usufruit en quoi Renée Cointet est fondée sur ladite terre de la Barre à cause du décès des enfants d’elle et de défunt Guillaume de la Barre son premier mari, faisant laquelle vendition
faisant laquelle vendition a ledit vendeur retenu et retient grâce et faculté qui lui a esté accordée par lesdits acquéreurs de pouvoir recourcer et rémérer quand bon lui semblera dedans d’huy en 4 ans prochain venant en payant et refondant par luy ses hoirs auxdits acquéreurs leurs hoirs pareille somme de 2 290 livres de sort principal avec les loyaulx cousts et habondances des présentes ce qui a esté stipulé et accepté et sont demeurés d’accord par devant nous
auquel contrat et vendition obligation et ce que dit est tenir etc obligent etc mes mesmes ledit vendeur esdits noms que dessus et en chacun d’iceux seul et pour le tout sans division renonçant etc par especial au bénéfice de division discussion et ordre etc foy jugement condemnation etc
fait et passé à notre tabler en présence de Michel Guillot et Jehan Genest
PS : Ledit jour et an que dessus et au mesme instant dudit contrat lesdites parties y nommées ont déclaré avoir esté d’accord que attendu que les bastiments cy dessus sont en ruine et que pour éviter à plus grande ruine il est nécessaire les faire promptement réparer et de réparations lesdits acquéreurs pourront quand bon leur semble faire réparer et racoustrer lesdites choses et améliorations qu’il adviseront et pour ce faire prendre et faire abattre du bois sur pied s’il y en a à condition qu’ils en soient remboursés en cas de retrait
PJ : procuration de Françoise Boucher
PJ : Le 17 janvier 1608 avant midy comme ainsi soit que par le contrat de vendition que honorable homme Laurent Tavenot sieur de Villedé a ce jour d’huy fait et consenti par devant nous notaire à honorables hommes François et René les Maugars père et fils des lieus mestairies et closeries des Vergers et de la Barres en la paroisse de Cuillé pour la somme de 2 290 livres de principal portée et qu’y ait esté apposé clause portant grâce et faculté de recourcer et rémérer par ledit vendeur lesdites choses dans 4 ans prochains, la vérité est néanmoins que l’intention des parties a toujours esté et est de faire ledit contrat de vendition pure et simple et que ladite clause et condition de grâce y a seulement esté apposée afin d’avoir par les acquéreurs meilleure composition du droit de ventes et issues dudit contrat
pour ce est-il que devant nous Guillaume Guillot notaire du roi à Angers fut présent personnellement establi deuement soubzmis et obligé ledit Tavenot, et lesdits François et René Maugars, lesquels ont recogneu et confessé ce que dessus estre véritable

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.

Mémoire d’Avent, l’oeuvre clandestine d’un Angevin à Saint-Julien-de-Concelles 1794-1802 : René Lemesle – chapitre 12 : copie intégrale du registre de catholicité clandestin

(C) Editions Odile HALBERT
ISBN 2-9504443-1-8

VOIR LE SOMMAIRE

    Si vous souhaitez discuter de cet ouvrage, merci de le faire ici et non sur d’autres forums ou blogs. Merci d’avoir un peu de respect pour mon travail, car lorsque vous discutez ailleurs (c’est à dire dans mon dos) vous faîtes tourner les détenteurs des autres blogs ou forums.
  • CHAPITRE XII
  • COPIE INTEGRALE DU REGISTRE DE CATHOLICITE CLANDESTIN
  • Etat physique du volume
  • Le registre clandestin de René Lemesle est constitué physiquement de 2 volumes.
    Le premier volume, au format 32 x 21 cm, provient de l’imprimerie-librairie-papeterie et reliure Mellinet-Malassis à Nantes, Place Bourbon « A la Bible d’Or ». Il comporte 288 pages, mais les pages 1 à 6 et les 74 dernières, après la page 213, sont vierges. Ce premier volume est une copie des minutes de René Lemesle, effectuée en 1830 par l’abbé Piquet : il couvre la période d’octobre 1794 à 1799.
    Le seconde volume est composé de 14 cahiers, de 4 à 10 pages chacun, au total 234 pages, enpapier blanc ou bleuré, de format 20 x 15,5 cm à 23 x 13 cm. Le tout a été relié à l’époque, avec une couverture en parchemin, sur la tranche duquel il est écrit « Persécution de l’église ». Ce volume est écrit directement par René Lemesle de 1799 à 1802. M. Charbonnier alterne avec René Lemesle.
    La copie imprimée ci-après retranscrit fidèlement l’orthographe des deux volumes, y compris les fautes et les signatures. Pour la période de recoupement entre les minutes recopiées et le registre écrit par R. Lemesle, les différences sont indiquées ainsi : les textes en moins dans le registre de René Lemesle sont entre { } et les texte en plus entre – –
    Les deux volumes ont été microfilmés par les archives départementales de Loire-Atlantique en mars 1990. Le microfilm numérisé est consultable depuis 2007 en ligne sur leur site.

    Voir copie intégrale des BMS du registre de catholicité clandestin de Saint-Julien-de-Concelles, par René Lemesle prêtre clandestin 1794-1802 : ordre chronologique Le tout en un seul clic, fichier .pdf de 2 Mo

    Voir copie intégrale des BMS du registre de catholicité clandestin de Saint-Julien-de-Concelles, par René Lemesle prêtre clandestin 1794-1802 : ordre alphabétique Le tout en un seul clic, fichier .pdf de 2 Mo

    Cela n’est pas terminé, demain les Jugements.


    VOIR LE SOMMAIRE

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Discussion autorisée sur ce blog.

      Si vous souhaitez discuter de cet ouvrage, merci de le faire ici et non sur d’autres forums ou blogs. Merci d’avoir un peu de respect pour mon travail, car lorsque vous discutez ailleurs (c’est à dire dans mon dos) vous faîtes tourner les détenteurs des autres blogs ou forums.

    Mémoire d’Avent, l’oeuvre clandestine d’un Angevin à Saint-Julien-de-Concelles 1794-1802 : René Lemesle – chapitre 11 : morts déclarés à l’état-civil

    (C) Editions Odile HALBERT
    ISBN 2-9504443-1-8

    VOIR LE SOMMAIRE

      Si vous souhaitez discuter de cet ouvrage, merci de le faire ici et non sur d’autres forums ou blogs. Merci d’avoir un peu de respect pour mon travail, car lorsque vous discutez ailleurs (c’est à dire dans mon dos) vous faîtes tourner les détenteurs des autres blogs ou forums.

    Chapitre X

  • MORTS VIOLENTES DANS L’ETAT CIVIL
  • Morts de 1793 à 1794 déclarés à Saint-Julien

    Une partie des morts violentes sont déclarées à l’état-civil de 1797-1800 aux Archives Communales. Une grande partie de ces enregistrements a posteriori de décès figure au milieu du registre des mariages, ce qui les rend inaccessibles. Par ailleurs, la consultation des archives n’étant plus autorisée dans les communes, la copie fidèle ci-dessous présente un intérêt pour les curieux.
    Cette liste ne constitue pas un martyrologe, puisque nous avons vu que les déclarations ne sont pas exhaustives et que toutes les déclarations ne sont pas fiables.
    Les Lorousains qui vivaient à Saint Julien de Concelles ont aussi été relevés pour l’étude de démographie-historique lorousaine, à paraître en 1993.
    Il existe une autre liste de victimes publiée par le père Petard (8), elle même extraite de M. A. Lallié (x). Cette dernière diffère en de nombreux points de la liste de l’état civil. Seuls 6 hommes sont à la fois dans l’état civil et dans la liste du père Pétard : Pierre Harrouet accusé de brigandage, Joseph Huret 48 ans, Antoine Volant 50 ans, Julien Bricart 22 ans, Julien Pouponneau 50 ans et Jean Pouponneau 18 ans. Pour les autres victimes fusillées, noyées ou guillotinées listées par le père Pétard, il y a donc une sous-enregistrement manifeste à l’état civil. Ceci concerne Jean Bagrin 47 ans courrier des rebelles, Françoise Blouin dont la maison acceuillait les prêtres réfractaires, René et François Biry, Pierre Moreau 29 ans marchand de bestiaux, René Braud 37 ans sabotier, Jean Esseul 28 ans pêcheur, Pierre Boulas, Limousin marchand de vin à Nantes, Antoine Brelet 50 ans, Julien Micheneau 36 ans, Julien Barreau 24 ans, Pierre Bouquet 21 ans, Lucas Egron 39 ans, Joseph Huret 48 ans, Jean et Piette Menant 21 et 28 ans, Sébastien Salau 40 ans, Laurent Terrien 24 ans, Julien Jouet 20 ans, René Lourneau 16 ans, Louis Bouleau d’Ambreil, Michel Brevet 32 ans, Pierre Libeau 50 ans, Michel Libeau 27 ans, Jean Lorain 36 ans, Joseph Lubin 34 ans, René Vilaine 50 ans.
    La liste des personnes jugées à Rennes ne recoupe pas plus celle de l’état civil (voir chapitre « la Mort »), d’où l’intérêt de chaque source qui complète l’autre.
    Enfin, le père Pétard cite la nuit du 25.03.1794 pour le passage dévastateur des colonnes de Cordellier. Elles auraient fait, en particulier dans les Vallées, plusieurs centaines de victimes. Aucune victime ne figure à cette date dans les déclarations de l’état civil. Ceci ne signifie pas que personne n’ait été massacré ce jour-là. Si l’on tient compte de l’état de la mémoire des dates (voir chapitre « Pertes de Mémoire ») chez les survivants 3 ans après, on peut conclure que les dates citées comme date de décès des victimes sont très approximatives.

    Au Loroux voisin, pour la même époque, le recoupement entre les sépultures du registre clandestin, du registre de catholicité prérévolutionnaire et de l’état civil postrévolutionnaire (16) permet d’observer des différences dans les date déclarées allant jusqu’à 1 an et plus.
    La présente étude, met en évidence la vie à Saint Julien de Concelles pendant la persécution. La vitalité des années 1795 à 1800 infirme la tradition orale, dont s’est servie en 1895 le père Petard, selon laquelle la moitié des Concellois aurait été tuée en 1794. Il y a absence de corrélation entre le nombre élevé de mariages et de naissances et l’affirmation selon laquelle la moitié dela population a disparu.
    L’absence de déclaration de décès d’enfants est sans doute l’élément le plus remarquable dans la liste ci-dessous. Mis à part les enfants Fleurance au nombre de 4, déclarés par leur oncle, et Jeanne Libeau, il n’y a pas d’enfant déclaré comme massacré. Au Loroux ils sont 131 âgés de moins de 10 ans à être déclarés morts de violence dans le registre clandestin. De deux choses l’une : ou bien le registre d’état civil de Saint Julien n’est que très partiel, ou bien les victimes ne furent pas aussi nombreuses que la tradition orale racontée au père Pétard ne le laisserait supposer.
    La tradition orale se serait-elle trompée de dimanche, car les déclarations de décès concordent pour le 18.03.1794, alors que le père Petrad donne le 25, soit un dimanche plus tôt.

  • Liste des mortes violentes de l’état civil déclarées en 1797 et 1798
  • L’orthographe, les dates en calendrier grégorien et républicain, et surtout les erreurs de date, même les invraisembles sont fidèlement reproduites.
    La date de la déclaration figure entre crochets à la fin de chaque relevé.

  • AUBERT Perrine, 45 ans, femme de François BAGRAIN, fille de Jacques et Perrine HIARD, mère de François BAGRAIN (déclarant), fut tuée au Pointeau le 18.3.1794 (17 thermidor V)
  • BABONNEAU René, laboureur, mari de Louise LITTOU (déclarante) remariée à Jacques GLEBAUD, fils de Jacques et Marie POTINIERE, fut tué commune du Cellier le 20.12.1793 (9 Thermidor V)
  • BAGRAIN Anthoine, fils de François et Julienne BOUYER, frère de Julienne (déclarante), fut tué à Dol en Bretagne le 27.11.1793 (8 thermidor V)
  • BAGRAIN François, fils de François et Madeleine PIOU sa seconde femme , frère de Julienne (déclarante), fut tué à Dol en Bretagne le 27.11.1793 (8 thermidor V)
  • BAGRAIN François, 53 ans, mari de Perrine AUBERT, fils de François et Louise PIOU, fut tué au Pointeau à St Julien le 18.3.1794 (17 thermidor V)
  • BAGRAIN François, 69 ans, fils de Pierre et Marie HAROUET, père de Julienne (déclarante), fut tué dans le taillis du Boulet le 18.3.1793 (8 thermidor V)
  • BAGRAIN Pierre, 18 ans, fils de défunt Jean et Julienne SAUVETRE, fut tué au Mans en décembre 1793 (8 germinal V)
  • BAGRAIN René, 22 ans, fils de François et Julienne BOUYER, frère de Julienne déclarante), fut pris à Mauves le 15.12.1793 par des gens armés qui le conduisirent à Nantes ou il fut noyé (8 thermidor V)
  • BENUREAU Jean, laboureur, 45 ans, mari de Renée VIAU, est mort à Laval lors du passage de l’Armée des Vendéens le 26.10.1793 (17 thermidor V)
  • BERTAUD Julien, né Chapelle Basse Mer, farinier, fils de François et Jeanne RIPOCHE, frère de François (déclarant), fut tué près Boulet à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • BERTAUD Marie, née au Loroux-Bottereau, 48 ans, veuve de Mathurin POHOREAU, fille de François et Marie LAURENT, mère de Michel POHOREAU (déclarant) mourut dans sa demeure à L’Eulane le 21.6.1793 (13 germinal V)
  • BERTAUD Nicolas, laboureur, mari de Marie CHESNE, fils de + Nicolas et Laurence BENUREAU, mourut en sa demeure à la Mellerie, le 18 Nivose III (21 Brumaire VII)
  • BERTIN Jeanne, 28 ans, fille de Michel et Marie LAMBERT, soeur de Marie (déclarante), fut tuée dans la pature du Bois Jarnaud le 9.8.1794 (2 germinal V)
  • BEZEAU Jeanne, veuve de Michel DABIRAUD, fille de + Gabriel et Julienne GIRAUD, mourut en sa demeure le 22 Frimaire II (21 Brumaire VII)
  • BEZEAU Pierre, mari de Jeanne HURET (déclarante), fils de Gabriel et Julienne GIRAUD, fut pris par la force armée près Ancenis au mois de décembre 1793 et conduit à l’Entrepot d’ou il fut tiré et fusillé ou noyé sans jugement (29 ventose V)
  • BIGEARD Julienne, né au Loroux-Bottereau, femme de Jean BOSSARD métayer à la Guitière au Loroux-Bottereau, fille de Pierre et Julienne LAINé, mourut dans sa demeure qui était alors proche Saint Barthelemy à St Julien de Concelles le 11 Pluviose II. Michel RIPOCHE vivant à la Guitière au Loroux-Bottereau (déclarant) (26 Floréal VI)
  • BONDU Pierre, né au Loroux-Bottereau, 34 ans, mari de Françoise RIPOCHE (déclarante), fils de Julien et Jeanne GIRAUD, fut tué près le Bois-Chef le 18.3.1794 (9 Thermidor V)
  • BOSSARD Julienne, 22 ans, fille de Jean métayer à la Guitière au Loroux-Bottereau et Julienne BIGEARD, mourut dans sa demeure qui était alors à la maison de Cleray proche Saint Barthelemy le 2 Pluviose an II (26 Floreéal VI)
  • BOTINEAU Jeanne, née au Loroux-Bottereau, 50 ans, veuve en 1er de Jean MARIOT et veuve en 2ème de Julien HUBERT roulier, mère de Jean MARIOT (déclarant), fut tuée à la Braudière en cette commune le 8.3.1794 (8 Germinal V)
  • BOUCHEREAU René, 55 ans, mari de Perrine SAUVESTRE, fut tué à la Loué le 10 Prairial (21 Brumaire VII)
  • BOUQUET Jeanne, 40 ans, veuve de Louis LIBEAU, fille de Pierre et Jeanne ROUSSEAU, soeur de Michel BOUQUET (déclarant), fut tuée à la Roustière à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • BOUQUET Julien, 33 ans, mari de Marie LIBEAU, fils de Pierre et Jeanne ROUSSEAU, frère de Michel (dé clarant), fut tué au Bois Adam à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • BOUQUET Julien, 6 ans et 6 mois, fils de Julien et Marie LIBEAU, neveu de Michel BOUQUET (déclarant), fut tué à la Roustière à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • BOUQUET Mathurin, 22 ans, fils de Mathurin et Marie Madeleine MARTIN (déclarante), mourut à Avranches lors du passage de l’Armée des Vendéens le 22.11.1793 (8 thermidor V)
  • BOUQUET Mathurin, 57 ans, mari de Marie Madeleine MARTIN (déclarante), fils de Mathurin et Marie RIPOCHE, fut tué au Gué au voyer à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • BOUQUET Michel, 3 mois, fils de Julien et Marie LIBEAU, neveu de Michel BOUQUET (déclarant), fut tué à la Roustière à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • BOUQUET Perrine, 32 ans, fille de Pierre et Jeanne ROUSSEAU, soeur de Michel BOUQUET (déclarant), fut tuée à la Roustière à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • BOUQUET Pierre, 3 ans et 6 mois, fils de Julien et Marie LIBEAU, neveu de Michel BOUQUET (déclarant), fut tué à la Roustière à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • BOUQUET Pierre, 36 ans, mari de Marie HAROUET, fils de Pierre de Jeanne ROUSSEAU, frère de Michel (déclarant), fut tué à St Sébastien le 18.3.794 (8 thermidor V)
  • BOUYER François, né Chapelle Basse Mer, 78 ans, veuf de Julienne PIOU, père de François (déclarant), fut tué au chef lieu de cette commune le 18.3.1794 (9 Thermidor V)
  • BOUYER Pierre, 36 ans, mari de Renée HUET, fils de + Luc et Elisabeth MARCHAIS, mourut dans l’Isle du Recoin au Loroux-Bottereau le 18.6.1793 (4 Fructidor V)
  • BREBION Jean Aimable, 33 ans, mari de Françoise MENARD, fut tué lors de la déroute de l’Armée des vendéens le 17 frimaire II (21 Brumaire VII)
  • BRELET Jean, 31 ans, mari de Marie HAROUET, fils de François et Françoise GANACHEAU, frère de Jean (déclarant), fut tué à Ancenis lors du passage de l’Armée des Brigands au mois de décembre 1793 (16 germinal V)
  • BRELET Julien, mari de Renée VEZIN, fut tué au Mans lors de la déroute de l’Armée vendéenne au mois de … 1793 (23 ventose V)
  • BRELET Pierre, 23 ans, fils de François et Françoise GANACHEAU, frère de Jean (déclarant), fut tué à Ancenis lors du passage de l’Armée des Brigands au mois de décembre 1793 (16 germinal V)
  • BRETONNIERE Jean, 54 ans, mari de Julienne ROUSSEAU, fils de + Jean et Marguerite JANNEAU, fut tué en sa demeure au Coteau le 10 Germinal II (21 Brumaire VII)
  • BRETONNIERE Michel, 50 ans, veuf en 1er de Marie PETITEAU et en 2ème de Jeanne ROUSSEAU, fut tué lors de la déroutte du Mans sur le chemin du Mans à Laval le 9 Nivose II (20 Brumaire VII)
  • BREVET André, 33 ans, mari de Jeanne PARé remariée à André BOURGET (déclarante), fils d’André et Jeanne MOREAU, est mort au Mans le 13.11.1793 (17 thermidor V
  • BREVET Guillaume, 30 ans, fils de Julien et Jeanne PETITEAU, frère de Jeanne (déclarante), fut tué à L’Epertière à St Julien le 17.3.1794 (7 thermidor V)
  • BREVET Jean, 32 ans, fils de Julien et Jeanne PETITEAU, frère de Jeanne (déclarante), mourut à Dol en Bretagne à la fin de novembre 1793 (17 thermidor V)
  • BREVET Jean, 40 ans, aubergiste, fils d’André et Jeanne MOREAU, mourut à la Flèche lors du passage de l’Armée des Vendéens le 5.12.1793 (8 thermidor V)
  • BRIAND Jean, laboureur, 33 ans, mari de Perrine VIAU, fils de Pierre et Françoise REDUREAU (déclarante), mourut à Baugé en Anjou le 1er 12.1793 (8 ther. V)
  • BRIAND Pierre, né Chapelle-Basse-Mer, mari de Françoise REDUREAU (déclarante), fils de Pierre et Marie BABIN, fut tué au Gué au Voyer à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • BRICARD Julien, 25 ans, fils de Julien et Marie EMERIAU, beau-frère de Louis VEZIN (déclarant) fut tué dans la commune du Cellier le 22.11.1793 (8 thermidor V)
  • BRIDON Marie, 61 ans, veuve de Jean Michel LIMOUZIN, mère de Jean LIMOUZIN (déclarant), fut tuée en sa demeure à le Carbonnerie le 14 Germinal II (20 Brumaire VII)
  • CESBRON Jean, 55 ans, mari de Marie BIRI, mourut en sa demeure en ville le 21 Germinal II (21 Brumaire VII)
  • CHAINTRIER Pierre, 19 ans, fils de Pierre (déclarant) et défunte Marie TREBUCHET, fut tué à Laval lors du passage de l’Armée des Vendéens le 22.10.1793 (8 thermidor V)
  • CHARPENTIER Julien, 42 ans, laboureur, mari de Jeanne REDUREAU (déclarante) remariée à François BRELET, a été tué au Loroux-Bottereau le 4.10.1792 (19 Brumaire VII)
  • CHEMINANT René, 19 ans, fils de Michel et Mathurine MOREAU, frère de Mathurine CHEMINANT (déclarante), a été tué à Dol le 25.11.1793 (9 Thermidor V)
  • CHEVREU Louise, née Chapelle-Basse-Mer, 64 ans, femme de Jean LITOU, fille de Louis et … VEZIN, mère de Pierre LITOU (déclarant), fut tuée au lieu de la Courbe dans sa demeure le 18.3.1794 (5 germinal V)
  • CHOESMET Pierre, mari de Jeanne BONHOMME, fils de + Pierre et + Madeleine BADAUD, est mort pendant le passage de l’Armée vendéenne de la Flèche au Mans pendant la guerre civile le 6 Frimaire II (21 Brumaire VII)
  • COUILLAUD François, 38 ans, mari de Geneviève BAGRIN (déclarante), fils de Pierre et Perrine LEBRUN, fut pris par des mariniers le 8.1.1794 conduit à Nantes ou il fut noyé sans jugement (5 germinal V)
  • COURGEAUD Joseph, 22 ans, fils de Pierre et Julienne AUBIN, frère consanguin de René (déclarant), fut tué près la Copsonnière le 1.11.1794 (28 ventose V)
  • COURGEAUD Julien, 17 ans, fils de Pierre et Marie PIOU (déclarante), fut tué à Cordroux au mois de mars 1793 (29 Ventose V)
  • COURGEAUD Julien, 42 ans, mari de Marie BRAUD (déclarante), fils de René et Madeleine PRAUDEAU, mourut à la Flèche et y fut inhumé le 5.12.1793 (23 ventose 5)
  • COURGEAUD Julien, 28 ans, mari de Renée FLEURANCE (déclarante), fils de Pierre et Julienne AUBIN, fut tué le 15.10.1793 dans les patures de cette commune près le village des 3 cheminées (28 ventose V)
  • COURGEAUD Madeleine, femme de Pierre FLEURANCE, fille de René et Madeleine PRAUDEAU, belle-soeur de Jean FLEURANCE (déclarant), fut tuée aux Caroits près la Gagnerie le 18.3.1794 (1er Germinal V)
  • COURGEAUD Mathurin, 37 ans,mari de Marie BERTAUD, fils de Mathurin et Jeanne REBION, frère de Ju lienne (déclarante), fut tué à Maudoux le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • COURGEAUD Pierre, laboureur, 30 ans, fils de Mathurin et Jeanne REBION, frère de Julienne (déclarante), fut tué à Chalans à Basse-Goulaine le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • COURGEAUD René, 46 ans, mari de Julienne BAGRIN, fils de + René, père de René (déclarant), est mort à l’Hopital de Nantes en Germinal II (21 Brumaire VII)
  • COUTANT Marie, 46 ans, femme de Nicolas MERCIER, mère de Nicolas MERCIER (déclarant), mourut en sa de meure le 14.5.1791, que son décès a été enregistré, mais que les registres étaient perdus par suite de la guerre civile (21 Brumaire VII)
  • COUTANT Pierre, 72 ans, mari de Jean BOURGET, mourut en sa demeure le 7.1.1791 (20 Brumaire VII)
  • DABIRAUD Louis, 42 ans, mari de Marie PABOU remariée à Jean MARIOT (déclarante), fils de Jean et Jean ne BOISEAU, mourut à Dol en Bretagne à la fin de novembre 1793 (17 thermidor V)
  • DABIRAUD Michel, 36 ans, mari de Jeanne BEZEAU, fils de + Michel et Jeanne SECHER remariée à Michel BAGRIN, fut tué au Mans lors de la déroutte des vendéens le 18 Frimaire II (21 Brumaire VII)
  • DABIRAUD Pierre, 34 ans, mari d’Anne BAGRAIN (déclarante), fils de Michel et Jeanne SECHER, fut pris sur le chemin d’Ancenis à Nantes le 26.12.1793 par des gens armés qui le conduisirent à Nantes ou il fut noyé les jours suivants (8 thermidor V), fut pris par la force armée au mois de décembre 1793 et conduit à l’Entrepot à Nantes d’ou il fut tiré et fusillé ou noyé sans jugement (29 ventose V)
  • DESMESLLIERS Artur, né à Montfaucon, 15 ans, fils de Charles Sébastien et Jeanne Angélique GEFFRAY, fut tué près Cahéreau le 14.1.1794 (14 Ventose V)
  • FLEURANCE Jean, 3 ans, fils de Pierre de Madeleine COURGEAUD, neveu de Jean FLEURANCE (déclarant), fut tué en sa demeure aux Caroits le 18.3.1794 (1er Germinal V)
  • FLEURANCE Marie, 7 ans, fille de Pierre et Madeleine COURGEAUD, neveu de Jean FLEURANCE (déclarant) fut tuée en sa demeure aux caroits le 18.3.1794
  • FLEURANCE Mathurin, 4 ans, fils de Pierre et Madeleine COURGEAUD, neveu de Jean FLEURANCE (déclarant), fut tué dans sa demeure au Caroits le 18.3.1794 (1er Germinal V)
  • FLEURANCE Pierre, 5 ans, fils de Pierre et Madeleine COURGEAUD, neveu de Jean FLEURANCE (déclarant), fut tué dans sa demeure au Caroits le 18.3.1794 (1er Germinal V)
  • GAUTREAU Jean, 17 ans, né à Saint Donatien, fils de Jacques et Marie PETITOT, frère de Jacques (décla rant), fut tué à Chollet le 1.10.1793 (1er Germinal V)
  • GAUTRON Mathurin, 58 ans, mari de Marie DURASSIER (déclarante), fils de Jean et Marie DESIAU, fut tué à Ancenis au mois de décembre 1793 lors du passage de l’Armée des Brigands après sa défaite au Mans (29 ventose V)
  • GEOFFRION Alexandre, 75 ans, veuf d’Angélique COUTANT, mourut à L’Anglesort le 29 Prairial II (21 Brumaire VII)
  • GIRAUD René, 32 ans, mari de Marie LUMIN (déclarante), fils de René et Marguerite COUTANT, fut tué commune du Cellier le 20.12.1793 (9 Thermidor V)
  • GODEFROY Julien, 50 ans, meunier, farinier, mari de Renée VEZIN (déclarante), fils de Michel, farinier, et Perrine CHOIMET, fut pris près le chef-lieu de la commune du Loroux-Bottereau par une troupe de gens armés le 7.1.1794 et conduit à Nantes le 8 ou il fut fusillé sans jugement (23 ventose V)
  • GOHEAU Joseph, 68 ans, époux de Jeanne PAGEAU, fils de François et Mathurine BODARD, fut tué dans la Vallée le 8.3.1794 (16 germinal V)
  • GRIMAUD Mathurin, 24 ans, fils de Jacques et Marie DABIREAU, frère de Jacques (déclarant), a été tué à Dol en Bretagne lors du passage de l’Armée des Brigands au mois de novembre 1793 (16 germinal V)
  • GRIMAUD René, 54 ans, veuf de Marie BRELET, fils de Mathurin, oncle de Jacques GRIMAUD (déclarant), fut tué à la déroute du Mans au mois de Décembre 1793 (16 germinal V)
  • GRIMAUD René, 23 ans, fils de René et Marie BRELET, cousin de Jacques GRIMAUD (déclarant), fut tué à Dol en Bretagne lors du passage de l’Armée des Brigands au mois de novembre 1793 (16 germinal V)
  • GUERIN Jacques, 26 ans, fils de Julien et Marie MOSSET, frère de Marie (déclarante), fut tué au Mans le 13.11.1793 (17 thermidor V)
  • GUICHARD Marie, 56 ans, femme de René MENARD (déclarant), fille de Maurice et ? REDUREAU, fut tuée en sa demeure le 18.3.1794 (5 germinal V)
  • HAROUET François, 45 ans, mari de Julienne ROUSSEAU (déclarante), fils de Pierre et Françoise PIOU, fut pris par des gens armés dans le bourg de Couffé le 15.1.1794 et conduit à Nantes ou il fut noyé (8 thermidor V)
  • HAROUET Gabrielle, Thouaré, 75 ans, veuve de François ETOURNEAU, fille de Charles et Marguerite RE-TIERE, fut tuée près Pochaude au Loroux-Bottereau le 22.5.1794 (9 Thermidor V)
  • HAROUET Jean, 44 ans, mari de Jeanne PINEAU (déclarante), fils de Pierre et Françoise VIAU, fut tué à L’Epertière à St Julien le 17.3.1794 (17 thermidor V)
  • HAROUET Pierre, 22 ans, frère de Jean (déclarant), fils de + Pierre et Marie LAURENT, fut tué à Lalloué à Haute-Goulaine le 3.10.1793 (9 Thermidor V)
  • HAROUET René, mari de Jeanne REGULIER, fils de + Pierre, mourut en sa demeure au Freigné le 15.8.1791 (21 Brumaire VII)
  • HEARD Jacques, 56 ans, mari de Madeleine MOSTEAU, fils de Jacques et Jeanne AUBERT, fut tué près d’Angers le 11.12.1793 (8 thermidor V)
  • HEARD Joseph, 26 ans, laboureur, mari de Marie POTINIERE, fils de Jacques et Madeleine MOSTEAU, mourut à Fougères lors du passage de l’Armée des Vendéens le 7.11.1793 (8 thermidor V)
  • HENEAU, fille de + Joseph et Marie DABIRAUD, fut tuée en sa demeure au Coteau du Chène le 20 Ventose II (20 Brumaire VII)
  • HIARD Joseph, 27 ans, mari de Marie POTINIERE, fils de Jacques et Madeleine MOSTEAU, mourut à Fougères lors du passage de l’Armée des Brigands au mois de novembre 1793 (29 Ventose V)
  • HUCHON Jacques, 31 ans, fils de René et Michèle RIPOT, fut tué à la Baudière à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • HURET Joseph, 48 ans, mari de Jeanne GAUTRON, fils de Joseph et Marie DABIRAUD, fut pris par la force armée au mois de décembre 1793 et conduit à l’Entrepot à Nantes d’ou il fut tiré et fusillé ou noyé sans jugement (29 ventose V)
  • HURET Marie, 50 ans, veuve de Mathurin MESCHENEAU, fille de + Joseph et Marie DABIRAUD, fut tuée en sa demeure au Coteau du Chène le 20 Ventose II (20 Brumaire VII)
  • LANDAIS Pierre, mari de Jeanne MARCHAND (déclarante), fut tué sur la route du Mans à Laval lors de la déroute de l’Armée des Vendéens le 8.12/1793 (8 thermidor V)
  • LALLIER Renée, 55 ans, veuve de Mathurin PINARD, mourut en sa demeure à Grandville le 6 Vendémiaire III (20 Brumaire VII)
  • LAURENT Jean, veuf de Jeanne PERRON, fils de + Jean et Perrine ROTUREAU, oncle de Jean et René MERCERON (déclarants), fut pris dans sa demeure en nivose an II et conduit à Nantes ou il fut noyé 3 jours après (20 Brumaire VII)
  • LECHON Pierre, meunier, 54 ans, veuf de Marie PINEAU, cousin de Jean LECHON demeurant aux 3 Moulins (déclarant), frère de Marie LECHON femme de Gabriel TERRIEN du Loroux-Bottereau (déclarante), oncle de Christophe THOMAS meunier aux 3 Moulins, fut tué à la Balize commune de Basse Goulaine, le 20 Pairial I (21 Brumaire VII)
  • LESOURD Hilaire, 62 ans, laboureur, mari de Constance LAURENT (déclarante) fils de Jean et Perrine GIRARD, fut tué en sa demeure à la Pichaudière le 18.10.1793 (16 germinal V)
  • LIBEAU Jeanne, 9 ans, fille de Louis et Jeanne BOUQUET, nièce de Michel BOUQUET (déclarant), fut tuée à la Roustière à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • LIBEAU Louis, mari de Jeanne BOUQUET, Michel BOUQUET (déclarant), mort à la Rouestière le 26.12.1793 (8 thermidor V)
  • LIBEAU Marie, 39 ans, femme de Julien BOUQUET, fille de Julien et Perrine ETOURNEAU, belle-soeur de Michel BOUQUET (déclarant), fut tuée à la Roustière à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • LITOU Maurice, 30 ans, mari de Marie VIVANT, fils de Jean (déclarant) et Louise CHEVREU, fut tué proche la Bazouinière commune du Loroux-Bottereau le 19.1.1795 (5 germinal V) « également déclaré le 20 Brumaire VII, 33 ans, tué au Loroux-Bottereau le 4 Pluviose II)
  • LUZET François, laboureur, 30 ans, mari de Marie FAVREAU (déclarante), fils de François et Anne GUERIN, fut tué au Guineau à la Chapelle-Basse-Mer le 15.4.1794 (13 germinal V)
  • MAINGUET René, laboureur, mari de Jeanne BOUCHEREAU, veuf en 1er de Marie BONAUD et veuf en 2ème de Julienne POTINIERE, oncle de René MAINGUET (déclarant) mourut en sa demeure à la Gilletière le 3.5.1791 (20 Brumaire VII)
  • MARTIN Marguerite, née Chapelle Basse Mer, 58 ans, veuve de Pierre FLEURANCE, fille de René et Marguerite OGER, mère de Jean FLEURANCE (déclarant), a été tuée aux Caroits près la Gagnerie le 18.3.1794 (1er Germinal V)
  • MERCIER Nicolas, 54 ans, veuf de Mathurine COUTANT, mourut en sa demeure le 29 floréal II ( 21 Brumaire VII)
  • MERCIER Rose, 44 ans, veuve d’Antoine VOLANT laboureur, fut tuée en sa demeure au Haut Village le 6 Floréal II (20 Brumaire VII)
  • MOREAU Bertrand, mari de Marie BIRY, père de Bertrand (déclarant) fils de + Bertrand et Mathurine TESTEDOYE, a été tué le 15.4.1794 (1er Germinal V)
  • MOREAU René, 60 ans, mari de Perrine SABLEREAU (déclarante) fils de René et Marie DOUILLARD fut tué dans sa demeure au Galopin le 5.4.1794 (5 germinal V)
  • PAGEAU Jacques, 55 ans, veuf de Mathurine GOHEAU, fils de Jacques et Mathurine DURASSIER, fut tué à Frelaud en cette commune le 10.3.1794 (1er Germinal V)
  • PAGEAU Jacques, 23 ans, fils de Jacques et Mathurine GOHEAU, frère de Marie PAGEAU (déclarante), fut tué à Montaigu le 18.1.1794 (1er Germinal V)
  • PAPIN Pierre, né Chapelle Basse Mer, 30 ans, mari de Renée Anne HERBELIN, fils de + Michel et Françoise SIMONEAU, fut tué à Ancenis lors de la déroutte de l’armée des vendéens le 9 Nivose II (20 Brumaire VII)
  • PEIGNé Anne, né Chapelle-Basse-Mer, 76 ans, veuve de Pierre ETOURNEAU, fille de Julien et Catherine JOUBERT, mère de Madeleine ETOURNEAU (déclarante), fut tuée au Tertre à la Chapelle-Basse-Mer le 18.3.1794 (16 germinal V)
  • PEIGNé Guillaume, 38 ans, mari de Marie GUERIN (déclarante), fils de Guillaume et Louise CHUPIN, fut tué au Mans le 13.11.1793 (17 thermidor V)
  • PEIGNé Marie, 48 ans, veuve de Morice CORAUD, fille de + Jean, mourut en sa demeure au Haut Village le 23.5.1791 (20 Brumaire VII)
  • PESNOT Jeanne, née au Loroux-Bottereau, fille de Guillaume et Perrine BRANGEON, veuve de Jean PINARD, est morte en sa demeure à la Robinière le 7 Fructidor III (20 Brumaire VII)
  • PETARD Julien, 15 ans, fils de Julien et Marie SESCHER, fut tué au Loroux-Bottereau le 28.10.1795 (17 pluviose V)
  • PETITEAU Marie, 21 ans, née au Loroux-Bottereau, fille de défunt Julien et Marie POTINIERE, est morte à la Roche en la demeure de la veuve Joseph HURET le 3 ventose an III (16 germinal V)
  • PETITEAU Jeanne, 67 ans, veuve en 1 de Julien BREVET et en 2 de Jean RIPOT, fille de René et Michèle CESBRON, mère de Jeanne BREVET (déclarante), fut tuée à la Sinardière le 18.3.1794 (7 thermidor V)
  • PINARD Jean, øLoroux-Bottereau, 62 ans, laboureur, mari de Julienne PESNOT, fils de Julien et Marie GOHEAU, père de Jeanne PINARD (déclarante) femme de Jean RIPOCHE, est mort en sa demeure le 20 Ventose III (20 Brumaire VII)
  • PINARD Mathurin, né Chapelle Basse Mer, 60 ans, mari de Renée LALLIER, père de Renée femme de René GILOT (déclarante), mourut à sa demeure à Grand Ville le 4 Complémentaire II (20 Brumaire VII)
  • PINARD Perrine, 30 ans, femme de Gabriel PETARD, fille de Guillaume et Perrine Chantreau, mourut dans l’Ile du Recoin au Loroux-Bottereau le 6.4.1794 (17 pluviose 5)
  • PINARD Pierre, mari de Louise PEIGNé, fils de + Mathurin et Marguerite LIBEAU, est mort au Mans, pendant le passage de l’Armée vendéenne le 9 frimaire II ( 21 Brumaire VII)
  • PINEAU François né au Loroux-Bottereau, 50 ans, laboureur au Bois Malinge à St Julien de Concelles, mari de Marie COUTANT, Julien VIAU du Loroux-Bottereau (déclarant), est mort à Lavale le 26 vendémiaire II (20 Brumaire VII)
  • PINEAU Marguerite, né au Loroux-Bottereau, veuve de Pierre ROUSSEAU, fille de François et Marie TINGUY, est morte à L’Anglesort le 20.11.1793 (11 thermidor V)
  • PINEAU Perrine, 55 ans, veuve de Joseph BOUYER, fille de + Pierre et Marie PARIS, mère de Joseph BOUYER (déclarant), est morte en sa demeure le 4 Frimaire II (20 Brumaire VII)
  • PIOU Jean, 31 ans, mari de Madeleine GARCION (déclarante), fils de Jean et Perrine BREVET, fut tué au village du Bois Adam le 18.3.1794 (1er Germinal V)
  • POTINIERE Julien, 50 ans, mari de Jeanne GARTION (déclarante), fils de René et Jeanne VILAINE, fut tué à Ancenis au mois de décembre 1793 (18 germinal V)
  • POTINIERE Julien, 22 ans, fils de René et Madeleine PONTOIR, frère de René (déclarant),fut tué à Angers le 3.12.1793 (13 germinal V)
  • POTINIERE René, laboureur, 62 ans, mari de Madeleine PONTOIR, fils de René et Madeleine EMERIAU, père de René, Louis et Jacques (déclarants) a été tué au Pont de Louant, commune du Loroux-Bottereau le 18.10.1793 (13 germinal V)
  • POUPONNEAU Jean, øLoroux-Bottereau, 54 ans, laboureur, mari de Jeanne LIBAUD, fils de Jean et Michèle PAQUEREAU, Agnès Agathe LIBEAU veuve de Julien POUPONNEAU (déclarante) mourut en sa demeure au Planches le 1.5.1794 (8 germinal V)
  • POUPONNEAU Jean, 22 ans, fils de Jean et Jeanne LIBEAUD, fut pris en sa demeure au mois de Janvier 1794 par des mariniers qui le conduisirent à Nantes ou il fut fusillé (8 germinal V)
  • POUPONNEAU Julien, 50 ans, mari d’Agathe LIBEAU (déclarante), fils de Louis et ? CHESNAIS, fut pris dans sa demeure au mois de Janvier 1794 par des mariniers qui le conduisirent à Nantes ou il fut fusillé (4 thermidor V)
  • POUPONNEAU Perrine, 18 ans, fille de Jean et Jeanne LIBEAUD, fut tuée dans les Landes du Rouaud au Loroux-Bottereau au mois de Mars 1794 (8 Germinal V)
  • PRAUD René, 28 ans, mari d’Anne FAVREAU (déclarante), fils de René et Renée CORAUD, fut tué au Mans lors de la déroute des Vendéens le 7.12.1793 (8 thermidor V)
  • RIPOCHE Louis, 55 ans, veuf de Jeanne Paré, père de Marie-Jeanne RIPOCHE (déclarante) vivant à Nantes, fut tué dans la rue du Grand Cimetière à la Chapelle Basse Mer le 20 Ventose II (20 Brumaire VII)
  • RIVET Pierre, laboureur et pécheur, né Chapelle-Basse-Mer, fils de Julien et Julienne BOUYER, fut pris par des gens armés le 14.12.1793 conduit de suite à Nantes ou il fut fusillé sans jugement (28 ventose 5 )
  • ROUSSEAU Jean, laboureur, 56 ans, veuf de Jeanne RIPOCHE, fils de Mathurin et Jeanne RICARD, fut tué dans les patures de cette commune le 14.12.1793 (29 ventose 5)
  • ROUSSEAU Jean-Baptiste, 43 ans, mari de Jeanne BOUYER remariée (déclarante), fils de Jean-Baptiste et Jeanne LESOURD, fut pris dans sa demeure à la Praudière le 7.1.1794 par des mariniers qui le conduisirent à Nantes ou il fut fusillé une demi-heure après son arrivée (17 thermidor V)
  • ROUSSEAU Julienne, 48 ans, veuve de Jean BRETONNIERE, fille de + Mathurin, mère de Jean BRETONNIRE, fut tuée en sa demeure le 29 Ventose III (20 Brumaire VII)
  • ROUSSEAU René, 40 ans, laboureur, fils de René et Perrine VIAUD, célibataire, est mort dans les prisons de Rennes le 8.12.1793 (16 germinal V)
  • SABLEREAU François, 57 ans, mari de Catherine HEGRON, fils de Brice et Perrine CHON, fut tué à Angers au commencement de décembre 1793 (7 germinal V)
  • SAUVETRE Laurent, 57 ans, mari de Radegonde LANDAIS, fils de + Pierre et + Jeanne BREVET, est mort à Dole lors du passage de l’Armée vendéenne de la Flèche au Mans pendant la guerre civile le 6 Frimaire II ( 20 Brumaire VII)
  • SAUVETRE Michel, mari de Marie BOUYER (déclarante), fils de Nicolas et René LEFEUVRE, fut tué à Ancenis le 14.12.1793 (9 thermidor V
  • SEBILEAU Clément, 69 ans, mari de Jeanne BABONNEAU, fils de Jean et Marie LETOURNEUX, fut tué dans le chemin de Fort-Ecul le 10.3.1794 (16 germinal V)
  • SECHER Julienne, 32 ans, fille de Jacques et Julienne LAURENT fut tuée dans sa demeure au Caroits le 18.3.1794 (1er Germinal V)
  • TERRIEN Marguerite, 44 ans, femme de François CHARON battelier, fille de + René et Marguerite PETI-TEAU, fut massacrée au Haut Village le 6 Floréal II (20 Brumaire VII)
  • THOMAS Christophe, 26 ans, mari de Louise AUBERT (déclarante), fils de Christophe et Julienne VEZIN, fut pris sur la route d’Ancenis à Nantes par des gens armés qui le conduisirent à Nantes ou il fut noyé quelques jours après (8 thermidor V)
  • VEZIN Jean, 35 ans, frère de Louis (déclarant) fils de Louis et Perrine BABIN, fut tué à la Guilbaudière à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • VEZIN Mathurin, né au Loroux-Bottereau, 55 ans, veuf de Geneviève BREGEON, fils de Mathurin et Jeanne VIAU, père de Mathurin VEZIN, laboureur (déclarant) mourut à Langlesort à Saint Julien le 2.5.1795(13 germinal V)
  • VIAU Renée, veuve de Jean BENUREAU, fille de Mathurin et Renée ROBIN, fut tuée à la Blinière à St Julien le 15.4.1794 (17 thermidor V)
  • VILAINE Guillaume, laboureur, 45 ans, mari de Madeleine PENOT, fils de + Guillaume, fut tué en sa demeure à Bauvais le 1er Floréal II (20 Brumaire VII)
  • VIVANT Pierre, 64 ans, veuf de Perrine TEIGNé, fils de + Jean, fut massacré au Haut Clos le 25 Floréal II (20 Brumaire VII)
  • VOLAND Antoine, 50 ans, pécheur, mari de Rose MERCIER, fils d’Antoine et Marie MERCIER, fut pris par des gens armés conduit à Nantes et fusillé sans jugement (28 ventose 5) et (7 thermidor V)
  • VOIR LE SOMMAIRE

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Discussion autorisée sur ce blog.

      Si vous souhaitez discuter de cet ouvrage, merci de le faire ici et non sur d’autres forums ou blogs. Merci d’avoir un peu de respect pour mon travail, car lorsque vous discutez ailleurs (c’est à dire dans mon dos) vous faîtes tourner les détenteurs des autres blogs ou forums.

    Mémoire d’Avent, l’oeuvre clandestine d’un Angevin à Saint-Julien-de-Concelles 1794-1802 : René Lemesle – chapitre 10 : pertes de mémoire

    (C) Editions Odile HALBERT
    ISBN 2-9504443-1-8

    VOIR LE SOMMAIRE

      Si vous souhaitez discuter de cet ouvrage, merci de le faire ici et non sur d’autres forums ou blogs. Merci d’avoir un peu de respect pour mon travail, car lorsque vous discutez ailleurs (c’est à dire dans mon dos) vous faîtes tourner les détenteurs des autres blogs ou forums.

    Chapitre X

  • PERTES DE MEMOIRE
  • Ma rive est de silence
    mes mains sont de feuillage
    ma mémoire est d’oubli.
    Jean Tardieu

    « J’ai la mémoire qui flanche, je ne me souviens plus très bien… »

    chante notre Barbara nantaise. Ce que Barbara ose avouer, est-ce si rare ? Barbara chante ses amours et ce qu’elle a oublié avec autant de négligence poétique, les jeunes mariés clandestins de la période révolutionnaire ne l’oublaient pas aussi facilement. Ils n’avaient qu’un seul amour, ce qui est plus facile à retenir. Et puis cela avait été une fameuse fête, tout le monde se souvient des noces ! Tout le monde ? Voyons un peu ce qu’il en est.

  • La mémoire des noces
  • Lors de l’enregistrement civil (voir chapitre Mémoire d’Avent), une partie des couples cite la date de mariage religieux. Cette date religieuse se retrouve dans tous le registre de l’An IV, inexistant aux Archives Départementales, commecé par Crouëzaud. La formule utilisée est la suivante :

    … lesquels ont déclaré être mariés ensemble le … et n’avoir pu faire enregistrer leur mariage dans le temps faute de registre civil… (AC de Saint Julien, registre de mariage An IV)

    Admirable formule, car l’acte ne contient aucune formule de mariage, uniquement cette formule d’enregistrement. On n’est donc pas surpris de ne pas trouver aux Archives Départementales de grosse d’un document si peu conforme aux directives officielles : on s’était arrangé pour régulariser les papiers des concitoyens sur place et on avait évité d’acheminer aux greffes la copie. La municipalité complaisante de Saint Julien s’est montré on ne peut plus compréhensive pour cette régularisation. Alors d’où vient que malgré cette compréhension, tous les Concellois n’aient pas été se faire enregistrer ? Ils sont venus nombreux mais pas tous cependant.
    La date de leurs noces religieuses figure dans cet enregistrement et permet de mesurer leur mémoire des dates. Les enregistrements s’effectuent en moyenne 28 mois après la cérémonie religieuse, avec des extrêmes allant de 1 à 4 ans. Ce délai est donc très court, et on peut supposer que les dates citées vont être exactes. Ceci est vrai pour 23 des 52 couples. Les autres ont oublié. A leur décharge cependant, il faut mentionner l’utilisation dans une partie de ce registre du calendrier révolutionnaire. Les dates de leur mariage religieux étaient donc données oralement, puis transcrites en calendrier révolutionnaire par l’agent municipal. On constate alors, comme je l’ai relevé dans les commmunes voisines (16,18), des erreurs spectaculaires, dont la plus fréquente est l’erreur d’année. Donc, pour 4 des couples enregistrés civilement en l’An IV, il y a une erreur d’un an et quelques jours. Mais ou cela se complique singulièrement, c’est que l’agent municipal se trompe 2 fois pour l’année précédente, et 2 fois pour l’année suivante. Il réussissait tout de même à viser quelquefois l’année juste, puisqu’il la donne dans 10 cas. Il n’en reste pas moins qu’il se trompe dans 4 cas ur 14, ce qui est un taux d’erreur relativement élevé. Il n’était pas le seul et ses collèges des communes voisines n’étaient pas plus experts en maniement rétroactif du calendrier révolutionnaire.
    Les autres couples n’avaient aucune excuse pour se tromper, et pourtant ils se trompent de quelques jours à mois près, avant comme après. Les mémoires les plus courtes peuvent être attribuées aux couples déclarant leur mariage religieux 18 mois après avec erreur de 20 jours avant, 14 mois après avec erreur de 9 jours avant, 3 ans et 11 mois après avec erreur de 30 jours après, 3 ans et 4 mois après avec erreur de 22 jours après.
    « la mémoire flanche… » pour les événements heureux, que penser de cette mémoire quand il s’agit de témoigner de dates de décès de proches. Elle n’était pas brillante au Loroux 3 ans après les massacres (16). Oublieuse mémoire !

  • La tradition orale
  • Dès 1797, soit 3 ans après le passage des colonnes infernales, les témoignages recueillis sur place concernant les victimes étaient entachés de « troubles de mémoire » (16,18). La fiabilité des témoignages, y compris des témoignages aussi récents que ceux de 1797, pose un problème difficile à aborder vis à vis des familles de descendants toujours sur place. Depuis 2 siècles, l’état d’esprit des traditions orales familiales et locales est tel que l’a si bien résumé l’abbé Guibert curé du Loroux au début du XXème siècle dans sa chronique manuscrite des méfaits des colonnes infernales au Loroux-Bottereau en 1794 :

    Le sang versé par une famille contresigne l’honneur qu’a eu quelque membre de cette famille de lutter de souffrir ou de mourir pour la religion catholique (44).

    La notion d’honneur a incité certaines familles dépourvues de victimes à transformer des morts naturelles en morts violentes. Ce glissement de la vérité était d’autant plus facile à opérer que des oreilles complaisantes s’y prêtaient. L’honneur n’est pas seul en cause. La mémoire humaine a également ses limites comme le relevé des mariages civils permet de le quantifier (voir ci-dessus).
    Enfin, les familles étaient géographiquement éclatées c’est à dire dispersées au moment des faits. Il est donc fréquent de retrouver des survivants inattendus. On aurait pu s’attendre à voir les familles périr ensemble, mais il n’en est rien.
    Les exemples ci-après illustrent trois types de dérive de la mémoire :

      extension familiale du titre de victime : ici du mari à la femme
      faux-témoignage pour rendre service
      transfert ulitérieur de victime d’une paroisse à l’autre
  • Perrine Giraud veuve de Laurent Dagondeau
  • Laurent Dagondeau, laboureur au Chohuet au Loroux-Bottereau, avait épousé à la Chapelle Heulin le 17.7.1781 Perrine Giraud. Le 8 mars 1794, Laurent alors « agé de 42 ans, barricade sa maison, mais la porte est enfoncée, le malheureux sabré, la maison incendiée et le blessé est rejeté au milieu des flammes » (17). Sa femme est vivante, ainsi que 2 des enfants du couple âgés respectivement de 11 et 6 ans. Le couple, comme la plupart des couples ayant subi les colonnes infernales, est géographiquement dispersé au moment des faits. Laurent a t-il envoyé Perrine se cacher derrière une haye avec les 2 enfants, ou bien les a-t-il envoyé se réfugier sur l’Ile du Recoin avec la majorité des habitants, ou bien dans de la famille à la Chapelle-Heulin ? Laurent aura défendu son maigre bien seul jusqu’à la mort, en ayant eu soin d’éloigner sa famille. Toujours est-il que Perrine n’est pas morte br–lée avec lui comme l’indique une liste privée.

    La veuve a 2 jeunes enfants à élever, qui se marieront respectivement en 1804 à la Chapelle-Heulin et en 1807 au Loroux-Bottereau. Pour les élever, elle se remarie pendant la guerre civile avec René Feillastre, lui-même veuf d’Anne Guillou massacrée le 15.3.1794 avec 2 de ses enfants, et père de 2 autres enfants survivants. Le nouveau couple vit à la Bazillière où René s’était installé vers les années 1781, toujours au Loroux-Bottereau. Ils font baptiser clandestinement au Loroux un fils le 2.11.1799 mais né le 24.9.1799 et déclaré issu de leur
    mariage légitime, selon la formule utilisée lorsqu’il y avait un mariage religieux valide. Or, aucun mariage catholique ne figure dans le registre clandestin du Loroux-Bottereau qui est pourtant très volumineux. Puis le couple fait baptiser en 1801 un second enfant, toujours déclaré issu de leur légitime mariage. Seul le mariage civil figure aux archives communales du Loroux, le 11.11.1798, et il était impensable qu’il n’exista pas un mariage religieux avant
    les baptêmes, mais où ?
    La Bazillière est située à plus de 6 km au sud-est de la ville du Loroux et le Chohuet à 3,3 km à l’est-sud-est. Les liens paternels et beau-paternels de Perrine Giraud étaient essentiellement chapelains. Ceux de René Feillastre résolument lorousains. En l’absence de registre clandestin à la Chapelle-Heulin, on pouvait donc supposer qu’il y avait eu effectivement un mariage religieux clandestin lors des passages occasionnels de Marchand sur cette paroisse et qu’aucune trace écrite ne nous est parvenue. Cette hypothèse de travail est ainsi valable pour bon nombre de familles qui montrent des actes religieux « manquants », c’est à dire dont l’absence dans le registre clandestin de leur paroisse ne peut religieusement s’expliquer.
    Le dépouillement des registres clandestins voisins de la paroisse du Loroux s’avérait donc nécessaire pour reconstituer le « puzzle » incomplet des actes religieux dans certaines familles. Ce travail de fourmies confirme l’hypothèse selon laquelle les actes manquants ont existé. On retrouve dans les registres voisins une partie des actes manquants au Loroux. Ainsi, Perrine Giraud et Renée Feillastre sont religieusement unis le 12.11.1798 par René Lesmele, soit 1 jour après le mariage civil. Les distances et les liens familiaux n’expliquent pas comment ce couple a été uni aussi loin, c’est à dire à 8 km de la Bazillière. Peut-on considérer avec notre mesure pédestre d’aujourd’hui, que la distance de 8 km est grande ? René, né en 1746, donc âgé de 52 ans à son remariage, avait donc eu connaissance de la présence de René Lemesle à travers d’autres liens que familiaux. Liens de galerne ? Toujours est-il que le couple n’avait aucune attache familiale directe à Saint Julien.
    Quant à Perrine, elle est décédée le 7.10.1826, non sans avoir quelques petits enfants auparavant, et elle n’a pas br–lé en 1794. Si le couple avait brulé ensemble, on imagine mal comment les personnes qui ont déclaré la mort de l’époux, Laurent, sans doute parce qu’elles en avaient trouvé le corps calciné dans sa maison, n’auraient pas retrouvé le second corps calciné et n’auraient pas déclaré l’épouse en même temps. C’est donc C. Massonnet, dans le registre clandestin du Loroux-Bottereau, qui a correctement relevé le témoignage du massacre de son époux « massacré et br–lé » le 8 mars. A contrario, le fait que C.
    Massonnet n’a pu noté d’autres actes concernant la famille de Laurent Dagondeau, montre que les témoins de l’époque ne connaissaient pas d’autres violences dans la famille. Ceci ne signifie pas qu’il n’y avait pas d’autres violences, mais qu’aucune autre violence connue avec certitude n’était à leur connaissance à la date de Juillet 1794, date du relevé de Massonnet.
    De ce qui précède découle une seconde hypothèse : le degré d’exhaustivité du relevé de C. Massonnet dépend du degré des connaissances des témoins à la date de Juillet 1794. Les « témoins » devaient avoir vu et identifié leurs morts, ce qui excluait les témoignages des soldats morts sans témoins, et probablement de quelques massacrés non identifiés, encore que mon étude en cours montre que l’identification fût assez complète, même lorsque les victimes étaient tombées sur une paroisse voisine, à plusieurs kilomêtres de leur domicile. Le témoignage occulaire suppose en effet que les corps soient retrouvés et identifiés, mais il faut tempérer la difficulté, par l’extraordinaire connaissance que les gens des villages voisins avaient à l’époque les uns des autres. Ils étaient capables, non seulement d’identifier avec une bonne fiabilité un habitant d’un village voisin, mais aussi de donner oralement sa filiation, et même ses premiers mariages dans le cas ces veuvages multiples, sans introduire beaucoup d’erreurs.
    Malgré l’éclatement familial et géographique des victimes, qui est important, on a pu identifier les 600 victimes relevées par Massonnet éclatées dans un si grand nombre de familles, qu’on peut prendre la mesure du terme « honneur » :
    presque chaque famille a sa victime. La dispersion géographique des membes d’une même famille au moment du passage des colonnes de Cordellier, a permis aux familles de ne pas être totalement massacrées : aucune ne disparaît et il y a toujours au moins un survivant dans une fratrie. Par contre, la plupart des familles ont eu « une victime » au moins, et peu de familles n’ont eu aucune victime.
    L’étude de la vie à travers la population lorousaine, c’est à dire le suivi systématique des vivants à travers toutes les sources disponibles, permet de faire de nombreux recoupements entres les dites sources. C’est ce recoupement qui permet d’infirmer certains témoignages. Il a permit de ramener le chiffre maximum de victimes à un chiffre plus proche de la vérité. Ce chiffre est dès à présent très inférieur à 1000 pour la paroisse du Loroux-Bottereau dans ses frontières de 1789. Il évolue chaque année, en diminuant, au fur et à mesure que je retrouve les traces fiables des vivants.

  • René Hamon
  • René Hamon, né à Oudon en 1759, avait épousé au Loroux-Bottereau le 13.8.1787 Françoise Pallussière, qui lui donne une première fille le 1.5.1789. Le couple fait ensuite baptiser clandestinement en 1796 au Loroux une fille prénomée Renée, puis le 4.11.1798 un fils prénomé René né le 22.1.1798. Ils font enregistrer la naissance de leur fils à l’état-civil en déclarant la même date de naissance, ce qui n’allait pas toujours de soi pour bien des couples, pour lequels la mémoire des dates de naissance est aussi fiable que celle de leur jour de mariage (cf ci
    dessus).
    Le jeune René perd sa mère le 21.9.1800 (EC,AC du Loroux-Bottereau), puis son père le 2.9.1801 (EC, AC du Loroux-Bottereau). Il est orphelin à 3 ans, et élevé probablement par des cousins éloignés vivants à Saint Julien de Concelles, car il n’a pas d’oncles ou de tantes. Devenu adulte, il épouse à Saint Julien de Concelles le 9.8.1822 la concelloise Jeanne Vilaine. Il lui faut des papiers pour se marier, or la plus grande confusion règne dans son entourage : on ne sait plus très bien quand sa mère est décédée et on n’a même pas idée d’aller demander à la mairie du Loroux de regarder en 1800, ou bien on a demandé à Saint Julien de Concelles par erreur, et cette mairie n’avait rien et pour cause. A moins que le désordre règnant dans toutes les communes au niveau de l’état-civil fût tel que la mairie du Loroux n’était plus en mesure de retrouver l’acte. Cette hypothèse, n’est pas à exclure dans un certain nombre de cas, même si elle semble génante.
    Qu’à cela ne tienne, René va faire faire un papier de remplacement, car la mairie lui a indiqué avec complaisance la méthode à suivre pour obtenir un certificat de
    notoriété. Il lui suffit de trouver 2 témoins prêts à jurer la vérité. Or, il y a belle lurette que les « témoins » ne sont plus occulaires et que toute la population jure n’importe quoi allègrement, maire en tête comme à Clisson (18). Belle occasion pour ces « témoins » de rendre service aux proches, mais surtout de dire n’importe quoi à l’administration boudée.
    Et on se moque tellement de jurer n’importe quoi à cette date, que tout le monde en oubli les moindres règles de bon sens : les témoins comme les greffiers qui enregistrent la déclaration, comme les employés de l’état-civil notant le mariage.
    C’est ainsi que personne n’a remarqué qu’un fils né en 1798 avait perdu sa mère « au début de l’année 1791 », et cette année est écrite en lettres, donc n’est pas une erreur de lecture de ma part ou d’écriture à l’époque.

  • Julien Courgeau
  • Julien Courgeau a épousé à Saint Julien de Concelles en 1798 Renée Fleurance, qui lui fait ensuite quelques enfants. Renée Fleurance fait inhumer en 1796 une fille de 3 ans, mais le père n’est pas là, et elle est assistée de ses beaux-frères. Le 28 ventose an V Renée va déclarer à la mairie de Saint Julien de Concelles que son époux a été tué le 15.10.1793 dans les pat–res de cette commune
    près le village des 3 cheminées (EC, AC). Puisque Renée est une pratique de René Lemesle, car elle se manifeste aussi comme marraine chez ses beaux-frères, on remarque que le prêtre n’a pas voulu noter les déclarations a posteriori (cf chapître 6 la mort).
    Mais il reste à Renée un fils né en 1792 qu’elle va élever seule sans se remarier. Devenu adulte, ce fils se marie au Loroux-Bottereau le 19.10.1812 avec la Lorousaine Perrine Clément de 9 ans son aŒnée et s’installe au Loroux. Le jeune couple recueille Renée qui les aide à la Haye Chausse.
    Pierre Clément, la père de la jeune femme qui est devenue la brue de Renée, vit aux Perrines à 3 km du jeune couple, et vient parfois. Ensemble les deux anciens évoquent cette période noire durant laquelle Pierre trouva sa femme massacrée le 17.3.1794 et Renée son époux tué en 1793. Et Renée devenue Lorousaine d’adoption, parlera tant de son époux qu’il époux figurera bientôt dans une liste privée de victimes alors qu’il était Concellois au moment de la
    guerre civile.
    Julien Courgeau illustre les difficultés à établir un martyrologe car la question de savoir qui habitait le territoire concerné au moment des faits est délicate. Il existe une forte probabilité pour qu’il ait été victime, mais sa famille a quitté Saint Julien de Concelles et la tradition orale qu’elle perpétue s’entend au Loroux.
    Pour éliminer de telles sources d’erreurs, le dépouillement exhaustif des registres clandestins est extraordinairement utile. Un registre clandestin est le document le plus fiable de la période révolutionnaire, et il permet de dire qui était présent, c’est à dire bien vivant, à telle date à tel endroit. Grâce au dépouillement exhaustif du registre de René Lemesle, on peut compléter la fiche de Julien Courgeau et constater qu’il n’était jamais présent alors que sa femme l’est à plusieurs reprises, donc qu’il était probablement décédé avant. Le registre clandestin n’infirme pas les déclarations ultérieures.

  • La fiabilité des documents
  • La fiabilité des documents est la clef de toute étude quantitative. Or, la fiabilité des témoignages, sur lesquels les documents a posteriori sont basés, fait défaut la plupart du temps (16,18). Une sous-estimation de son impact a entraîné des erreurs de chiffrage et entretenu depuis 2 siècles dans les 2 camps les débats entre partisans du « toujours plus » et partisans du « toujours moins ».
    Le souvenir de la guerre civile est entretenu de nos jours par plusieurs associations. Elles jouent un rôle déterminant dans l’entretien de la mémoire (22). Les instruments archivistiques utilisés en partie par ces associations pour étayer leurs publications sont des documents écrits de 1797 à 1830, c’est à dire les sources auxquelles la fiabilité fait plus ou moins défaut (16,18). Ces sources se basent sur le recueil de témoignages et attribuent à la notion de témoin une importance qu’elle na pas eu en réalité.
    Il était facile d’être témoin pour rendre service à un voisin : pour toucher une pension, pour avoir une certificat de décès etc… Ces témoignages sont d’autant plus nombreux que la complaisance des personnes les recueillant les favorisait localement.
    Le mouvement du souvenir, s’il est justifié globalement, ne se justifie pas au niveau des individus car les listes nominatives basées sur de tels témoignages comportent de quelques « fausses victimes ». Les témoignages sont d’autant plus erronés que la pression du groupe social environnant est forte. Ils le sont également en fonction des attitudes locales vis à vis de ces témoignages : on observe déjà une différence entre Saint Julien et Le Loroux. Enfin ils sont
    d’autant plus erronés que le temps passe.

    L’étude en cours sur la population lorousaine quantifiera le degré de fiabilité de chaque type de source pour cette paroisse, en donnant nominativement les recoupements impossibles. Les recoupements impossibles sont ceux pour lesquelles la mafestation de la vie, c’est à dire de la « non-mort », est fiable : ainsi, un mariage postérieur, un décès ultérieur ou antérieur, une présence dans un registre clandestin même au titre de parrain ou marraine, etc…, avec filiation donnée par le prêtre.
    Dans le cas des registres clandestins, la vie est présente sous une forme précise et le prêtre n’a pas vu des « fantômes » : on ne lui mentait pas, car cela aurait été mentir à Dieu. On vivait un temps fort, dans lequel la population se serrait et s’entraidait. On n’avait rien à gagner et sans doute tout à perdre et pourtant on déclinait courageusement ses noms et filiations.. On signait même quand on savait.
    La publication des recoupements impossibles, c’est à dire des « non-morts » pose un problème moral qui ne m’échappe pas. Pourquoi venir détruire dans certaines familles ce qui est si bien entretenu depuis 2 siècles. En ai-je même le droit ?
    Je ne m’en sentais pas le droit moral, bien que j’en ai le droit juridiquement parlant. Je ne m’en sentais pas plus le devoir. J’ai bien dit « je ne m’en sentais pas », car depuis j’ai d– changer d’avis. L’un des mouvements du souvenir, par la voie de son président, m’a mise en demeure d’apporter les preuves des résultats
    de mes travaux. Je regrette cette attitude fermée, car j’aurais personnellement souhaitée ne pas faire de nominatif pouvant semer le trouble dans certaines familles toujours en place. J’avais donc na‹vement « suggéré » à cette association de revoir ses chiffres à la baisse dans ses exposés et publications etc… La réponse m’a fait prendre conscience que pour être crue il fallait malheureusement que je donne les éléments nominatifs.
    Quand on songe que 2 siècles après la guerre civile il peut encore exister autant de passions autour des victimes ou non victimes, on peut être attéré à l’idée que prochainement les archives de la seconde guerre mondiale seront communicables. Quelles passions nominatives ne vont-elles pas déchainer ?
    Pour la guerre civile qui nous occupe, un premier cas nominatif a été publié cette année (16). Le présent ouvrage contient quelques cas qui ont ceci de remarquable qu’ils concernent Saint Julien de Concelles autant que le Loroux-Bottereau. Mes travaux ne portent que sur le Loroux, et c’est uniquement pour reconstituer entièrement les familles lorousaines que je suis amenée à survoler les communes voisines comme le présent ouvrage le fait pour Saint Julien. Même sans avoir reconstituées les familles de Saint Julien, on peut trouver des recoupements erronés. Il n’est pas nécessaire de mener un travail extraordinaire pour en trouver. Il suffit d’un peu d’analyse critique et de curiosité.
    Chaque cas de recoupement impossible peut s’expliquer d’une façon différente, encore que certains cas peuvent être regroupés par catégories. Ces erreurs ne sont pas là pour diminuer l’honneur des populations, mais leur rectification permet de quantifier les victimes sur des bases sérieuses. L’étude de démographie historique du Loroux-Bottereau avait, et a toujours, pour objectif de dénombrer les vivants afin de déterminer le nombre maximal de victimes potentielles par différence. Parallèlement, l’étude permet de déterminer un nombre minimal. La zone intermédiaire, dite d’incertitude, est de plus en plus réduite et je suis moi-même surprise de constater que l’on peut mener à bien ce travail en balayant les paroisses voisines et en comptant sur les solidarités généalogiques.
    Les martyrologes sont des documents piégés, mais ils sont aussi les plus crus.
    D’où vient la crédibilité aveugle que manifestent nos contemporains ? Deux siècles après les faits, les familles aiment compter un martyr, ou plusieurs, parmi leurs ancêtres. Sans aller, comme il n’est pas rare encore de nos jours, jusqu’à chercher à tout prix cette victime, quitte à glisser sur certaines incomptabilités ou homonymies, combien de descendants de vendéens aimeraient de nos jours s’entendrent dire que leur prétendue victime n’en est pas une ? Peu, à en juger par les lettres d’insultes qui me parviennent lorsque je rectifie à l’aide de données parfaitement controlables, une tradition orale erronée. Ce n’est pas une raison pour cesser la recontitution des familles lorousaines, puisqu’elle débouche sur quelques rectifications de témoignages visant l’honneur des familles ?
    Je rends ici personnellement hommage à ceux qui ont le courage de reconnaître que leur ancêtre n’est pas la victime figurant dans tel martyrologe, mais qu’il est décédé à telle date ultérieure après avoir vécu des jours paisibles.
    Malheureusement ces personnes éprises de vérité pure sont rares, surtout au prix de perdre un ancêtre victime.
    On tient collectivment ou individuellement à « toujours plus » de victimes. En déposant récemment un relevé informatisé de la période révolutionnaire et en expliquant oralement dans quel contexte j’avais fait ce travail, je m’entendis dire :
    -Alors, il y a eu plus de victimes qu’à … ?
    On attendait de moi un chiffre énorme pour être fier de sa commune. Combien de temps la question se posera-t-elle encore ainsi ? « Toujours plus » appartient à Mr de Closets et sans prétendre à « toujours moins », j’ose croire que la Vendée sortirait grandie de la vérité.
    Car la vérité est terrible, même si le nombre de victimes n’est pas si élevé que le prétende certains, il est suffisamment élevé. Les erreurs relevées dans les témoignages ne concernent qu’une petite partie des listes de victimes. Elles n’en diminuent en aucun cas le nombre, car un phénomène de compensation apparaît avec des vraies victimes non identifiées à ce jour dans les relevés existants. Car Il y a des familles qui ne se sont jamais vantées et qui ont pourtant de vraies victimes non recensées par faute de témoignage ou de déménagement de la paroisse.

    VOIR LE SOMMAIRE

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Discussion autorisée sur ce blog.

      Si vous souhaitez discuter de cet ouvrage, merci de le faire ici et non sur d’autres forums ou blogs. Merci d’avoir un peu de respect pour mon travail, car lorsque vous discutez ailleurs (c’est à dire dans mon dos) vous faîtes tourner les détenteurs des autres blogs ou forums.

    Mémoire d’Avent, l’oeuvre clandestine d’un Angevin à Saint-Julien-de-Concelles 1794-1802 : René Lemesle – chapitre 8 : Concellois et non-Concellois

    (C) Editions Odile HALBERT
    ISBN 2-9504443-1-8

    VOIR LE SOMMAIRE

      Si vous souhaitez discuter de cet ouvrage, merci de le faire ici et non sur d’autres forums ou blogs. Merci d’avoir un peu de respect pour mon travail, car lorsque vous discutez ailleurs (c’est à dire dans mon dos) vous faîtes tourner les détenteurs des autres blogs ou forums.

    Chapitre VII

  • CONCELLOIS OU NON
  • Les 554 hommes Concellois devenus pères de 1794 à 1902
  • Les hommes suivants sont uniquement les pères d’enfants baptisés : Les villages disparus sont portés avec une astérisque.

    les Amourettes : Joseph Luzet
    l’Anglessort : André Babin, Jean Bertaud, Pierre Biri, Laurent Guillou, Pierre Jouis, Jean Merceron, Louis Pinaud, René Pinaud, Pierre Robineau, Joseph Sauvestre, Jean Sourisse, Mathurin Vezin, Louis Viau
    l’Armeil : René Joubert, Jean Lainé
    l’Armurerie
    l’Arthaudière : Jean Jamin
    l’Aubinière : Mathurin Beranger, François Brelet, René Galon, René Joubert, Guillaume Vilaine
    la Bassettrie : Julien Courgeau, René Potinière
    la Batardrie
    Beauvais : Pierre Esseul, Nicolas Lallier
    Beigne Cul
    Bel Air
    la Bergerie : Yves Brelet, René Lambert
    la Berthaudière : Pierre Florence, Jean Goheau, François Pesnot, Louis Poudri, Jean Pouponneau
    la Blinière : Jean Antier, Jean Bonhomme, Louis Chesneau, Joseph Potinière, Julien Potinière, Joseph Vezin
    la Blonnière : Jean Doussin, Julien Libeau, Pierre Libeau
    la Bodière : René Courgeau, Julien Pesnot
    Boire Benat
    Boire Courant : André Baron, Jean Baptiste Batard, Pierre Batard, René Batard, Brice Bretaud, François Chantreau, Jean Chantreau, Pierre Chignon, Jacques Coreau, Jean Goheau, Julien Goheau, Michel Goheau, Michel Hivert, Jean Lambert, François Limousin, Jean Luneau, René Luneau, Céleste Luzet, Jacques Luzet, Mathurin Luzet, Pierre Luzet, René Luzet, Julien Mabileau, Jean Martin, Michel Menard
    Boire Livard
    Boire Moreau
    le Petit Bois : Michel Godin, Julien Prehaudeau, Jean Secher
    le Bois Adam : Louis Potinière
    le Bois Chef : Jean Bagrain, René Bagrain
    le bois Jean Renaud : Thomas Blouard
    le Bois Malinge : Michel Badaud, Samuel Godefroy, Mathurin Thomas
    le Bois Vigneau
    le Bois Violet : René Galon
    les Bonnelières
    la Boucherie : Pierre Menant
    le Boulay : François Bagrain, Thomas Bagrain, Gabriel Hivert
    la Bourdonnerie : André Robineau
    la Bourdrie : Pierre Bagrain, Jean Enodeau, Guillaume Glebeau, Julien Piou, Pierre Piou, René Riou
    la Bourgetière
    la Branderie
    les Brejonnes : Elie Tessier
    la Bretaudière
    la Bussetrie
    Cahérault : Michel Aubert, François Bagrain, André Bourget, Gabriel Bourget, Laurent Brevet, Michel Brevet, Pierre Chateigner, Pierre Glebeau, Jean Hilaireau, Charles Landais, Julien Lecrac, Pierre Paré, François Peltier, Julien Peltier, Gabriel Redureau, Antoine Riou, Gabriel Riou, Jean Riou, Jérôme Thomas
    la Cardinalière : Julien Couilleau, Jean Guesselin, Jean Martin
    les Carroueils : Michel Brevet, François Hivert, René Limousin
    la Cave
    la Cellerie
    les Chaintres
    les Chapelleries
    la Chapelle Notre Dame des Champs
    la Chapelle Saint Barthélémy
    la Charpentrais : Pierre Noleau
    la Charrère : Laurent Biri, Mathurin Biri, Jacques Braud, Pierre Braud, Jean Bretaud, Jean Charon, Charles Coreau, Maurice Coreau, René Goheau, Mathurin Lavigne, Jacques Lemée, Jean Limousin, Nicolas Mercier, Pierre Praud, Jean Rebion, Joseph Rebion, Brice Sablereau
    la Chataigneraie : Etienne Ripoche
    le Château
    le Haut Chaussin : Jean Anneau, Pierre Sablereau
    la Chauvellière : Jacques Jean Bpatiste Bouret, Jean Durassier, Julien Redureau
    la Chebuette : Jean Auray, Pierre Biry, René Bouin, Pierre Charon, Alexandre Geoffrion, René Jouau, Pierre Malecot, Alexis Mauget, Julien Menant, Julien Moreau, Pierre Perroteau, Julien Praud, Laurent Praud, Pierre Praud, Pierre Prou, René Cesbron
    la Chênaie : René Chunet
    le Chêne : Pierre Aubert, Jacques Bonneau, Louis Bonneau, Maurice Bonneau, Joseph Corelleau, François Joubert, Pierre Petard, Julien Pineau, Antoine Ripoche
    le Chêne à la Pie* : François Joubert
    le Chiron : Pierre Bagrain
    le Clairay
    la Clavellerie
    la Copsonnière : Pierre Abline, Maurice Denis, Julien Guerin, Mathurin Lavigne, Jean Luzet
    le Cosson
    le Coteau du Chêne : Jean Corelleau, Mathurin Mecheneau
    le Coteau de la Roche Maudou : Pierre Petiteau, Pierre Pinard, René Piou, Pierre Priou
    la Coudrouse : Jean Aubert, Mathurin Barbin, Julien Cailleau, Jean Charbonnier, Pierre Charbonnier, Julien Enaudeau, François Guerin, Julien Guerin, Jean Luzet, Michel Luzet, Julien Mabileau, François Marchand, Alexis Mauget, Pierre Menant, Jacques Pageot, Joseph Pageot, Charles Praud, François Riou, Mathurin Secher
    la Courbe : Pierre Beccot, Michel Bergalome, Pierre Bondu, Mathurin Coutant, Noel Fonteneau, Pierre Huchon, François Litou, Jean Marchand, Mathurin Merceron, René Mesnard, René Potinière
    la Courbonnière
    le Cormier
    le Courtil
    la Crétinière : René Lallier
    la Croix de Boulay
    la Désirée
    les Divettes
    le Douaron : Pierre Guenichon
    la Drouillardière : Julien Guenichon, Antoine Petard
    la Dimerie
    l’Ebrancherie : Mathurin Angrevier
    l’Ecalane : François Bouyer, Pierre Patouillère
    Embreil : Jean Boireau, Christophe Bouanchaud, François Grimault, Jacques Grimault, Mathurin Grimault, Jean Guillocheau, Mathurin Guillocheau, René Libeau, Guillaume Marion, Pierre Pabou, Julien Rousseau
    l’Enclose
    l’Epertière* : François Chauvière, Pierre Terrien
    Feuillardes
    la Flandrinière : Clément Corbet, Joseph Rousseau
    Fort-Ecul : Pierre Bonneau, François Hivert, Jean Petard
    le Fort Gautier : Pierre Hivert, Laurent Viau
    la Fosse Baron
    la Fosse Noire
    la Freignais : Pierre Brevet
    Froland : Jacques Gallier, Julien Harouet, Pierre Subileau
    la Gagnerie : Jacques Brevet, Pierre Chaintrier, Jean Florence, Jacques Harouet, François Libeau, Jean Mariot, Pierre Thomaseau
    les Galopins : Julien Cesbron, François Enaudeau, Michel Gregoire, Pierre Vilaine
    la Garenne : René Laurent, François Lesourd, Jean Lesourd, François Luzet
    le Gautron : Antoine Ripoche, Mathurin Ripoche
    la Giletière : René Mainguet
    Grand’ville : François Biri, Jacques Bodineau, Jacques Bonneau, Pierre Ertaud, Joseph Luzet, Mathurin Pinard, Guillaume Praud, Julien Praud
    le Gressin : François Brebion, Pierre Morille, Jean Ripot
    la Grille
    la Grimaudière* : Jean Peigné
    le Gué au Voyer : Jérôme Picherie
    la Guénetrie : René Boireau, François Rousseau, Jean Rousseau
    la Guilbaudière : François Bouyer, Jean Charbonnier, Jacques Glebeau, Joseph Lallier, Guillaume Lesourd, Pierre Rousseau, René Rousseau, René Toublanc, François Vezin
    la Gutellerie : René Martin
    le Haut Village Vallée : François Badaud, Céleste Biret, Thomas Blouard, Jean Chesneau, Pierre Chesneau, Pierre Coreau, Jean Guillou, Maurice Hivert, Jacques Lallier, Jean Libeau, Julien Malecot, Guillaume Sourisse, Laurent Viau, Jean Vilaine
    le Haut Village du Chêne
    Ile de la Chênaie
    Ile Arrouix
    la Jaunière : Jean Vezin
    la Jousselinière : Jean Brevet, François Guillocheau, Jacques Loquet, Jérôme Thomas, Pierre Thomas, Julien Vezin, Jean Viau, Julien Volant
    les Justices : François Bretaud
    Launay : Pierre Bodineau, Jean Clement
    la Mahonnière : Céleste Luzet, Jean Mesnard, Jean Moreau, Michel Pohoreau, Julien Potinière, Jean Rousseau, Julien Rousseau,Julien Thomas
    les Maisons Neuves : Antoine Brelet, Michel Hallereau, François Haroouet, Pierre Piou
    le Marais Abraham
    la Marjolettrie : Guillaume Braud, Julien Braud, Pierre Malecot, Jean Moreau
    la Marsaudière : Julien Albert, René Bouanchaud, Julien Bricard, Pierre Cousin
    le Maudoux : Michel Bouquet, Joseph Brelet, Guillaume Cesbron, René Couilleau, Louis Guesselin, Pierre Hallereau, Jacques Harouet, Jean Hilaireau, Michel Hivert, Jean Huchon, Pierre Renaud, René Riou, Pierre Vezin
    la Meslerie : Guillaume Bourget, Nicolas Bretaud, Pierre Chapeau, Louis Hautin, Pierr Mabileau, Julien Riou, Jean Secher
    la Moisdonnière : Jacques Loquet, Jean Martin
    Montauban : Pierre Abline
    Montrelais* : Jean Auray, Pierre Charon, Jean Horet, Julien Limousin
    la Morandière : Michel Luzet, Mathurin Sauvestre
    le Mortier
    le Moulin de la Bourderie
    le Moulin des Bregeonnes
    Moulin de Cahérault
    Moulin des Feuillardes
    Moulin de la Pennetrie
    Moulin Tue-Loup : Jean Harouet
    la Mouronnière
    la Moutonnerie : Pierre Chignon, Jean Giraud, Jér“me Goheau, Julien Goheau, Jean Libault
    la Noë : Joseph Guillou, René Merceron
    l’Officière
    l’Ouche aux Roux
    le Pavillon
    la Peltancherie : Julien Bouquet, Michel Harouet, René Harouet
    la Perrière
    la Pichaudière : François Geoffrion, David Guillou
    la Pierre : François Benureau
    le Pigeon Blanc : Jean Harouet, Jean Huteau
    la Pilardière
    les Pinelières
    les Planches : Pierre Biry, Pierre Bourget, Jacques Coreau, Jean Coutant, René Noleau, Jean Vivant
    les Plantys : René Cesbron, Jen Luneau, Louis Robineau, Antoine Rousseau, Pierre Rousseau
    la Platière : Michel Aubert, Jean Joyau
    le Plessis Glain : René Hivert, Gabriel Petard
    le Pont
    le Pontreau : Jean Cesbron, François Hivert, René Noleau, Jean Viau
    le Port Gaud* Jacques Hivert
    le Port Juin
    la Poulinière* : Guillaume Guillou
    la Praudière : Jean Baron, Louis Coutant, Lucas Guillou, Pierre Harouet, Etienne Lallier, Jacques Lambert, Michel Lambert, Joseph Libeau, Pierre Libeau
    le Pré Jahan : Julien Geoffrion, Etienne Lallier, Laurent Langevin, Jean Libeau, Augustin Louis, Jean Moreau, Yves Thomas
    le Pressoir
    la Queue des Haies : Michel Hallereau
    les Raintières
    la Ribellerie* : Michel Lallier, Brice Vilaine
    la Ripotière
    la Basse Rivière : François Bretaud
    la Robinetière : Jean Bagrain, René Batard, Julien Petard
    la Robinière : Louis Chesneau, Jacques Florence, Jean Florence, Jean Mesnard, Jean Ripoche
    la Roche Maudou : Michel Dabireau, Michel Gautron, Jean Huret, Pierre Jouis, Julien Petiteau, Jean Secher, Julien Viau, Pierre Vilaine
    la Rochelle : Pierre Abline, François Braud, Pierre Braud, François Enaudeau, Hervé Hubert, Mathurin Lavigne, René Lavigne
    la Roustière : Michel Bouanchaud, Pierre Bouanchaud, Jean Guenichon, Julien Guenichon, Pierre Piou
    le Ruaud : Jean Boireau, Pierre Chesneau, Jean Huteau, Charles Lecoindre, Jean Libeau, Pierre Trebillard
    la Sablère : Jean Bonneau, Julien Choismet, Maurice Litou, Jean Martin, Jacques Meilleras, Joseph Mosteau, Pierre Plessis, Etienne Ripoche, Pierre Rotureau, Pierre Vivant, René Vivant
    Saint Barthélémy : Louis Babonneau, Luc Bouyer, Mathurin Goheau, Julien Hivert, Pierre Pinard, Julien Riou, Michel Ripoche, Pierre Ripot, Jean Sécher, Jean Toublanc
    Saint Julien de Concelles Bourg : René Beccot, Jean Benureau, Pierre Bonneau, Guillaume Braud, Joseph Marie Brevet, Mathurin Cheminant, Michel Cheminant, Jean Courgeau, Pierre Garnier, Jean Gilardin, Pierre Gilardin, Guillaume Guillou, René Harouet, Louis HIvert, Jean Jannin, Pierre Augustin Jannin, Joseph Jean Jannin, Jean Jouis, François Litou, François Maudavant, Bertrand Moreau, Joseph Moreau, Julien Moreau, François Mouilleras, Joseph Petard, Guillaume Pinet, Maurice Pouponneau, Julien Redureau, Clément Tellier, Mathurin Terrien, Pierre Viau
    la Salmonnière* : Guillaume Braud, René Cesbron, Jacques Gautreau, Charles Goguet, Jean Lallier, Louis Lallier, Mathurin Lallier, Jacques Piou
    la Saulzaie : René Balaveine, Mathurin Courgeau, René Courgeau
    la Sénarderie : René Bourget, Pierre Charpentier, François Esseul, Sébastien Hilaireau, René Mainguet, Mathurin Rousseau, François Secher
    la Sénéchalière : Julien Petard, René Petard
    la Sermonière
    la Sourdière : David Guillou, François Hivert, Guillaume Hivert, Jean Lambert, Pierre Luzet, Jean Louis Racari
    la Tinière : Jean Bouyer, François Brevet, Louis Priou
    les Trois Moulins* : Jacques Blot, Jean Chon, Christophe Thomas, Julien Thomas
    Tue-Loup
    la Verrie : Mathurin Beranger, Guillaume Bretaud, Noel Mathurin Bretaud, Louis Dabiraud, René Coeffard, Charles Delaunay, Mathurin Giraud, Louis Lefeuvre, Charles Letourneux, René Pinard, René Sauvestre, Guillaume Sourisse, Jean Viau
    le Joli Village
    les Violettes : Mathurin Sauvestre
    la Vrillière : François Fouquet, Jean Harouet, Charles Landais, Laurent Pouponneau, Michel Sauvsetre

  • Les Concellois réfugiés au loin
  • Les personnes déplacées ne sont pas des morts, mais leur nombre réduit ne mérite pas une chapitre entier, et cependant leur mémoire peut apporter un éclairage à cette vie concelloise de guerre civile. Les voici donc à Rennes et à Orléans. La première constatation concernant les réfugiés concellois dans ces 2 directions, est d’ordre quantitatif : il y a eu très peu de réfugiés concellois comparativement aux exodes massifs de certains de leurs voisins comme les chapelains ou les lorousains. Bien que ces listes ne soient pas exhaustives, on peut néanmoins comparer la fréquence de citation des municipalités d’origine. Les concellois sont si rares que leur liste est la suivante, si l’on peut parler de liste devant un nombre aussi réduit :

  • Rennes
  • Louis SEBILEAU, tonnelier, sa femme et une domestique, arrivés à Rennes le 25 Ventose, partis le 11 germinal pour Orléans, 80 lieues à parcourir, somme payée à Rennes 240 francs, secours 45, total 285. (45)

  • Orléans
  • Jeanne RAFGEAU femme GIRAUD (46)

  • Les Lorousains du registre clandestin de René Lemesle
  • Le Loroux-Bottereau possède une longue frontière commune avec Saint-Julien, et les échanges matrimoniaux sont nombreux au XVIIe siècle. Il en est de même pendant la guerre civile
    Mais le Loroux est deux fois plus peuplé et seul Clair Massonnet, présent jusqu’au mars 1695, parvient à suffire aux Lorousains. Ensuite, le prêtre, Denis Guillet, est caché à l’autre extrémité de la paroisse, à Sainte-Radegonde, et certains Lorousains sont attirés par René Lemesle plus proche.

    On trouve deux types de couples Lorousains dans le registre de Lemesle : ceux qui se marient à Saint-Julien et font ensuite baptiser au Loroux deux, voire quatre enfants ; ceux qui sont mariés au Loroux et viennent ensuite faire baptiser un enfant à Saint-Julien, par suite d’empêchement de Denis Guillet. Ainsi, Pierre Pinard, né le 1.10.1979 au Loroux-Bottereau, est baptisé par René Lemesle le 25.05.1798. Il a des parents mariés clandestinement au Loroux et trois frères et soeur qui y sont baptisés.

    Les familles ne sont pas attachées à un prêtre en particulier, mais font preuve d’opportunité pour aller au plus accessible au moment voulu. Cette adaptabiligé aux circonstances marque une rupture dans la tradition de l’église. Au XVIIIe siècle, les fidèles sont dépendants du territoire paroissial. Ils peuvent très rarement faire baptiser hors de la paroisse et seules, certaines familles très aisées, ont parfois cet avantage. Les fidèles pendant la guerre civile montrent ainsi leur attachement à l’acte sacramentel plutôt qu’au prêtre.
    La majorité des familles lorousaines à un lien de parenté à Saint-Julien : soit un oncle, soit un beau-frère. Mais certains couples n’ont aucun lien démontré.
    Ainsi, Marie-Jeanne Bontemps, née au Loroux-Bottereau, fille de François et de Marie Brebion, est cousine issue de germains de M. Robin par la mère de celui-ci. Son père, veuf, s’est réfugié à Nantes en 1793 avec deux de ses filles célibataires. Marie-Jeanne vit à Nantes Saint-Donatien, où elle est probablement placée comme fille de confiance chez les bourgeois. C’est là qu’elle fait la connaissance de François Bureau, lui-même jardinier. René Lemesle les marie, alors que, ni l’époux, ni l’épouse, n’ont de lien de famille apparent à Saint-Julien. Leur premier enfant, Françoise, est baptisée le 24.01.1797 au Loroux-Bottereau et déclarée née le 03.03.1797 à l’état civil rétroactivement.
    Marie-Jeanne est l’une des rares Lorousaines dépourvue de lien de famille à Saint-Julien. Elle connaît MM. Robin et Guillet et elle a par conséquent l’embarras du choix pour trouver un prêtre, si l’on peut s’exprimer ainsi. A-t-elle entendu parler de René Lemesle par ses patrons Nantais ? la bourgeoisie concelloise, dont les Couëzaud, vit à Nantes.
    Les Lorousains baptisés à Saint-Julien sont au nombre de 66 pour un total de 184 non-Concellois. Ils sont de loin les plus nombreux et attestent un réel besois de prêtre au printemps 1796 et à l’automne 1798 (voir ci-dessus). Ces 66 baptisés Lorousains s’ajoutent aux 1 045 enfants figurant dans le registre clandestin du Loroux, ce qui fait 1 110 enfants Lorousains, auxquels il faut ajouter cuex qui sont allés à La Chapelle-Basse-Mer et à Haute-Goulaine… Les Lorousains n’ont pas un registre exhaustif et pour les retrouver il a fallu dépouiller tous le pays lorousain.


    VOIR LE SOMMAIRE

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Discussion autorisée sur ce blog.

      Si vous souhaitez discuter de cet ouvrage, merci de le faire ici et non sur d’autres forums ou blogs. Merci d’avoir un peu de respect pour mon travail, car lorsque vous discutez ailleurs (c’est à dire dans mon dos) vous faîtes tourner les détenteurs des autres blogs ou forums.

    Mémoire d’Avent, l’oeuvre clandestine d’un Angevin à Saint-Julien-de-Concelles 1794-1802 : René Lemesle – chapitre 7 : la mort

    (C) Editions Odile HALBERT
    ISBN 2-9504443-1-8

    VOIR LE SOMMAIRE

      Si vous souhaitez discuter de cet ouvrage, merci de le faire ici et non sur d’autres forums ou blogs. Merci d’avoir un peu de respect pour mon travail, car lorsque vous discutez ailleurs (c’est à dire dans mon dos) vous faîtes tourner les détenteurs des autres blogs ou forums.

    Chapitre VI

  • LA MORT
    1. « On ne meurt qu’une fois »
  • La mort prévolutionnaire
  • Le rôle de l’enregistrement des sépultures dans les registres de catholicité du XVIIIe est la tenue d’un état civil propre à assurer en premier chef les successions. Les prêtres, à ce titre, sont habilités à recevoir les testaments, en vertu de l’ordonnance d’Août 1735, article 15 :

    Les Curés séculiers ou réguliers pourront recevoir des Testaments ou autres dispositions à cause de mort, dans l’étendue de leurs paroisses, & ce seulement dans les lieux o— les coutumes ou statuts les y autorisent expréssement, & en y appellant avec eux deux Témoins; ce qui sera pareillement permis aux Prêtres séculiers, préposés par l’Evêque à la Desserte des Cures, pendant qu’ils desserviront, sans que les Vicaires ni aucunes autres personnes Ecclésiastiques puissent recevoir des Testaments ou autres dernières dispositions.(23)

    Le rituel (23) s’appuie sur le droit coutumier lorqu’il donne les extraits de la coutume de Bretagne, qui domine dans le diocèse de Nantes, et, la formule de testament selon cette coutume. Le rituel précise ensuite qu’une partie du diocèse est soumise à la coutume d’Anjou qu’il convient de suivre dans la région concernée. Les prêtres sont ainsi familiers du droit qu’ils apprenaient, pour ce qui au moins des successions, au séminaire. Ce droit est essentiellement coutumier : il subsiste en 1789 en France environ 300 coutumes différentes applicables à un territoire important. Cette diversité des droits pose bien entendu des difficultés d’ordre pratique et est combattue par la philosophie dominante qui pr“nait l’unification nationale.
    L’enregistrement des sépultures par les prêtres ayant une fonction d’ordre juridique, les prêtres clandestins sont en concurrence avec l’état civil lorsqu’ils enregistrent les sépultures, alors que pour les actes de baptêmes et mariages, qui sont d’ordre sacramentel, ils restent dans le domaine religieux. Dès lors qu’il y a concurrence, il va apparaître une complémentarité des deux types d’enregistrement : le catholique et le municipal. Les populations vont répugner à déclarer leurs morts aux deux pouvoirs à la fois : il leur était difficile de comprendre si la municipalité était capable de répondre juridiquement de tels enregistrements, puisqu’elle s’était éclipsée dès mars 1793. Les populations iront déclarer leurs morts là où le prêtre leur conseillera d’aller, lorqu’il a de l’influence, comme c’était le cas pour René Lemesle.
    L’influence de René Lemesle est relatée indirectement dans une lettre de dénonciation en l’an VII. Cette lettre, qui comme beaucoup de dénonciations, est conservée en série L aux Archives départementales, concerne une période de persécution particulièrement exacerbée. Elle émane d’un concellois qui est nommé et il m’a paru intéressant d’étudier son cas dans le registre clandestin pour voir s’il y figure ou non en tant que pratique de René Lemesle, puisque sont patronyme y est souvent cité.

    « A Saint Julien de Concelles canton du Loroux, maison Copsonnière chez Pichelin aucien juge de la monnaye il y a une société ou réunion assez fréquente sous prétexte de pêche. Cette société est composée en grande partie d’anciens chefs de rebelles, on a invité Debruc ancien rebelle demeurant actuellement à Saint Julien de Concelles à s’y rendre, il a répondu qu’ayant peur d’être guillotiné il ne voulait pas tremper dans aucune conspiration nouvelle. Fait raporté par Biry demeurant à Chebuette en Saint Julien canton du Loroux, ce qu’il a dit à Boutin. Lemesle faisant les fonctions de curé à Saint Julien a reçu une lettre d’invitation de la part des agents de la royauté pour engager les habitants à se rassembler et à se renseigner, lequel prêtre a paru rejetter. Le même prêtre Lemesle a dit la messe publiquement à 9 heures le 16 chez la femme Ve Cheminant à … près la Chef Buette, il y avait beaucoup de personnes surtout des femmes.Rapport de Boutin boulanger à Nantes, 23 ventose An VII » (AD44,L763)

  • La mort clandestine
  • Le nombre de sépultures du registre de René Lemesle est relativement faible (voir chapitre 2). Le rythme annuel des sépultures notées est surprenant, car il se produit une chute brutale au moment de la première période de calme relatif.
    Cette chute est liée au début de notation des sépultures par l’administration civile. Lorsque tout revient dans l’ordre, en 1800, les sépultures sont à nouveau notées par René Lemesle, bien que le taux annuel soit inférieur de plus de moitié au taux prérévolutionnaire. A pertir de ce moment, il n’y a plus concurrence proprement dite, mais une volonté d’une partie de la population de conserver l’enregistrement après la messe de sépulture.

    Pendant la persécution religieuse, les concellois, comme leurs voisins lorousains, n’ont pas perçu la nécéssité de déclarer 2 fois leurs morts, une fois au prêtre et une fois à l’officier municipal, en particulier leurs morts de mort violente pendant la période d’absence de prêtre et de pouvoir civil en 1793 et début 1794. Par ailleurs, René Lemesle a jugé suffisante la déclaration faite à l’état civil. Il a en quelque sorte passé tacitement la main à l’administration civile sur ce plan. La sépulture n’est pas un sacrement et seule l’extême-onction est un sacrement : à ce titre elle ne figure pas dans les registres de catholicité.
    Nous sommes bien en présence d’une entente, probablement négociée entre les hommes publics et Lemesle. On peut dès lors se demander quel était la personnalité de ces hommes que Lemesle avait en face de lui. Etaient-ils vraiement « en face » ? (voir chapitre les réseaux concellois)
    Dans les registres clandestins, on est frappé du dilemmne qui s’est posé à ces prêtres, et chacun a tenté de trouver une réponse à sa manière. La sépulture n’étant pas un sacrement, devaient-ils ou non continuer sa notation, dès lors que l’état civil jouait ce rôle. La réponse passe évidemment par leur degré de confiance dans cet état civil, donc dans les hommes qui le tiennent. Cette confiance n’a pas un caractère purement politique, elle est aussi et sans doute avant tout une question de méthode : la notation des actes est un savoir-faire que les prêtres maîtrisaient, mais que les officiers municipaux ont du apprendre sur le tas, non sans laisser quelques erreurs … (18).

    Chez René Lemesle, la chute des enregistrements de sépultures correspond à la présence dans l’administration civile d’hommes dans lesquels il a confiance, comme Crouëzaud ou Phelippes. Ainsi, le registre civil de l’An IV commence par la signature de Crouëzaud. C’est lui qui fait noter à la fin du registre des mariages de cet an IV, les enregistrements de déclarations a posteriori de décès des années 1793 et 1794 (voir chapitre morts violentes de l’état civil).

  • Victimes de la guerre civile
  • Le curé constitutionnel Le Couteux est parti se réfugier à Nantes dès le 11 Mars 1793, et il n’y eut pas de prêtre attaché à Saint Julien jusqu’à l’arrivée de René Lemesle en Octobre 1794. Cependant, d’après les baptêmes (voir chapitre la vie) on peut émettre l’hypothèse de passages de prêtres clandestins itinérants, sinon il y aurait eu besoin de baptiser les enfants nés en 1793.
    En l’absence de prêtre, la sépulture en terre chrétienne n’est difficile que lorsque l’on ne peut se rendre au cimetière pour cause de persécution. Mais l’année 1793 le cimetière est libre d’accès, puisque la municipalité s’est exilée. C’est fin 1793 que l’accès des cimetières ne devient pas facile dans les régions de guerre civile. Dans beaucoup de paroisses on a dû enterrer sur place.
    François LEBRUN estime que cet attachement à la sépulture en terre chrétienne est si important (47) que son absence est considérée comme une « infâmie » en Anjou au XVIIIe siècle. A la mort violente s’ajoute donc l’horreur de l’absence de sépulture chrétienne quand on ne peut accéder au cimetière qui est le lieu béni. Le transport des corps vers les cimetières a été tenté par les survivants. Il a parfois été possible, comme à la Remaudière, où on peut retracer le passage des 7 charettes qui ramassèrent les corps au lendemain du passage des colonnes de Cordellier pour les porter au cimetière en présence de tous les survivants.
    L’exemple ci-dessous, extrait du registre d’état civil des Archives Communales de la Varenne, illustre ce qui s’est passé pour une grande partie des victimes. Dans de nombreux cas, les sépultures après le passage des colonnes infernales, seront effectuées sur place, et on tentera parfois ultérieurement de remettre les corps au cimetière. On guettait la moindre occasion d’aller les porter au cimetière, parfois en vain.

    Ils mont déclarée que Renée GAGNEUX agée d’environ 32 ans fille de feus René et Perrine BOSSé a été tuée par Larmée Révolutionnaire dans sa maison au bourg de la Varane le 15 ventose An II que son corre a resté sans pouvoir le transportée pendant quelle que tamps sous les débris de sa maison qui fut aux meme ainstans aincandiée et quansuite quelle que tamps à près il fute transportée par Pierre BRUNET dans le citière (sic) de cette commune…. »

    Mais d’autres dans ce même registre civil n’ont pas eu cette chance :

    « …Jean DURASSIER a été tué part Larmée Révolutionnaire proche sa maison à la pileterie en cette commune le 15 ventose An II que son corre a resté lespace de trois jours sur le lieux et quansuite il a été anterré dans son jardin…(AC de la Varenne, registre d’état civil de pluviose an VII)

    L’ortographe est fidèlement recopiée, elle donne une mesure des compétences de l’officier municipal, mais elle est le reflet exact de ce qu’il a entendu sans déformer, ne serait-ce que pour remettre en bon français. Ceci est caractéristique du niveau dans les petites communes, mais le niveau était tout de même très supérieur à Saint Julien de Concelles, où des hommes cultivés ont tenu le registre.

    René Lemesle n’a pas relevé les victimes sous la forme de témoignages a posteriori de morts violentes. Il n’a relevé que les sépultures auxquelles il a participé physiquement. Seules 2 exceptions notées le 2.8.1795 : Françoise Delaunay veuve de Charles Letourneux, 86 ans, et sa fille Françoise Letourneux 63 ans, massacrées en mars 1794 à la Verrie. Ces 2 décès ne sont pas déclarés à l’état civil (voir chapitre morts violentes). Les témoins qui déclarent ce massacre 15 mois après les faits sont Jean Vivant et Pierre Moreau qui ne signent. Mais les 2 victimes sont des personnalités : elles sont mère et soeur de François-Sébastien Letourneux,

    « qui avait atteint aux plus hautes charges de la République : avocat au Parlement de Bretagne, procureur général Syndic de l’administration du département de Loire-Inférieure en 1790, commissaire du pouvoir exécutif près la même administration en l’An IV de la République, ministre de l’intérieur an l’An VI, régisseur de l’enregistrement et du domaine national en l’An VII, législateur et membre du Conseil des Anciens en l’An VIII, juge à la Cour d’appel à Rennes ensuite » (8).

    Pourquoi René Lemesle n’a t-il pris que ces 2 victimes ? Est-ce une reconnaissance de protection ? Je suis tentée de répondre que cette unique faiblesse de René Lemesle, par rapport à son principe de nonrelevé de témoignages a posteriori, est un aveu de lien avec François-Julien Letourneux. Le rôle ambigu de ce concellois a-t-il joué dans la relative tranquilité dont le prêtre a joui pour desservir pendant 7 ans Saint Julien sans interruption ?
    Le registre de R. Lemesle diffère totalement de ceux deses voisins immédiats tel Massonnet au Loroux-Bottereau relevant les témoignages méthodiquement et non sans un certain savoir-faire qui impliquait un interrogatoire pour éliminer les risques d’erreur.
    Les concellois, privés de la possibilité de déclaration de leurs victimes à leur prêtre,ont éprouvé le besoin de faire la déclaration de leurs morts, en partie du moins, au même titre que leurs voisins du Loroux-Bottereau. Ils avaient besoin de papiers pour les successions !Ces déclarations, qui sont donc probablement incomplètes, figurent à l’état civil de Saint Julien de Concelles. Une grande partie d’entre elles a la particularité d’être à la fin d’un registre des mariages, lui même mal classé parmi les autres années de mariages. Si bien que ces déclarations de décès sont quasiment inaccessibles au chercheur peu curieux raisonnant avec un esprit de classement parfait. Il est vain de penser que l’on ait pu tenir correctement un état-civil pendant la guerre civile ! On a tendance de nos jours à oublier la complémentarité état civil et registre de catholicité en zone de guerre civile pour les recherches généaolgiques et démograhiques. Seuls les registres clandestins sont fiables, grâce à Dieu, auquel on ne mentait pas, et grâce au savoir-faire des prêtres. Si René Lemesle n’a pas noté de témoignages, c’est aussi sans doute qu’il percevait déjà la tendance orale à exagérer les faits et qu’il se méfiait en conséquence des témoignages.
    Les déclarations de morts violentes à Saint Julien de Concelles ont un intérêt en ce sens que l’on ne retrouve dans aucune autre source d’archives la majorité d’entre elles. Ainsi, une partie des victimes concelloises figurait dans l’ouvrage du père Petard (8), qui s’est lui-même inspiré d’Alfred Lallié. Or la liste du père Petard diffère de celle des déclarations de l’état-civil. Les 2 sources s’additionnenent sans se recouper (voir chapitre les morts violentes).

  • Les sépultures notées par René Lemesle
  • Malgré leur manque d’exhaustivité, les sépultures du registre clandestin sont curieusement réparties normalement, c’est à dire tout à fait comparables aux sépultures prérévolutionnaires.
    Les jours de sépulture s’échelonnent régulièrement tout au long de la semaine, et René Lemesle ne se repose aucun jour. Pas de repos donc pour un prêtre. Cette répartition est curieuse, puisqu’une grande partie des sépultures n’y figurent pas, et que néanmoins le ryhtme hebdomadaire est régulier. On se rend donc assez facilement au cimetière pendant cette période.
    La répartition des âges au décès est représentative de ce que des études de démographie historique donnent généralement. Ces deux répartitions, par jour et par âge, montrent que décès non enregistrés n’excluaient pas une catégorie, par exemple les enfants en bas âge, qui auraient pû être moins déclarés. La mortalité est plus élevée pour les enfants de moins de 10 ans que pour les autres tranches d’âge et ceci rejoint un profil national de l’époque. Les enfants mouraient-ils plus qu’en temps de paix, du fait des mauvaises conditions de vie ?

    On raconte, dans la tradition orale, que les enfants auraient été décimés par ces conditions difficiles. Le registre clandestin ne permet pas de le déterminer, puisque la sous déclaration est importante et peut avoir majoritairement concerné cette tranche d’âge, malgré le profil régulier de l’histogramme ci-dessus.

  • Jugements
  • Une partie des concellois partis pour galerne en 1793 ont été arrêtés et jugés à Rennes, au Mans.

  • Rennes
  • Pour les personnes arrêtées à Rennes il existe le relevé informatique d’Hervé Tigier « le Jugement des chouans par les commissions militaires d’Ille et Vilaine 1793 » tables des accusés et témoins, 1989 (30). Les concellois y sont relativement nombreux, les voici :

      Joseph Aguesse, 48 ans, marié, 1 enfant, laboureur et pêcheur (FV/P:15, AD35)
      Antoine Bagrin, 17 ans, fils de François et Julienne Bouquet, vigneron, chouan condamné à mort (OB/P:136, AD35)
      Jean Brevet, 42 ans, laboureur et pêcheur (FV/P:15, AD35)
      Michel Brevet, 39 ans, laboureur et pêcheur (FV/P:15, AD35)
      Thomas Brevet, 21 ans, laboureur et bucheur (FV/P:15, AD35)
      Pierre Charbonnier, 23 ans, fils de Mathurin et Jeanne Lallié, marchand de vin en gros (FV/P:15, AD35)
      Pierre Goheaud, 23 ans, pêcheur (FV/P:15, AD35)
      Jean Guillocheau, 38 ans, marié, 1 fille, laboureur et pêcheur (FV/P:15, AD35)
      Joseph Huret, 28 ans, fils de Joseph et de Jeanne Gautron, marchand de sardines et de volailles, chouan, condamné à mort, jugement imprimé, p 34 (AD35)
      Jean Lambert, 35 ans, marié, 2 anfants, laboureur et pêcheur (FV/P:15, AD35)
      François Limousin, 43 ans, pêcheur (FV/P:15, AD35)
      Pierre Lorand, 22 ans, laboureur et pêcheur (FV/P:15, AD35)
      Julien Pouponneau, 47 ans, laboureur, marié, 2 enfants (FV/P:15, AD35)
      Laurent Pouponneau, 26 ans, garçon, batelier (FV/P:15, AD35)
      Pierre Pouponneau, 20 ans, la Perrière, laboureur et pêcheur (FV/P:15, AD35)
      René Rousseau, 42 ans, fils de René (80 ans), le Plantis (FV/P:15, AD35)
  • Le Mans
  • Pour les personnes arrêtées au Mans il existe à ce jour plusieurs ouvrages basés directement sur les archives départementales du Mans dont l’ouvrage d’Henri Chardon « les Vendéens dans la Sarthe » la révolution dans le Maine, 1927, tome III (31) et le travail récemment informatisé « D’où venaient les vendées du Mans, Fauvy Joël, 1990″(32) qui récapitule toutes les sources disponibles. Les concellois sont les suivants :

      Sophie-Pauline Bougoin, 15 ans, interrogée (L 287, AD72)
      Jean Lallier, 13 ans, intérrogé (L 1978, AD72)
      Madeleine Pageot, 12 ans, intérrogée (L 1978, AD72)
      Jean Pitard, 11 ans, détenu à la Mission (L 287, AD72)
      Jeanne Arouet, 26 ans, détenue à la Mission (L 287, AD72)
      René Babonneau, 16 ans, condamné au Mans (C III,98)
      Pierre Louis Chesnais, 15 ans, condamné au Mans (C III,98)
      Jean Pettard, 14 ans, détenu à Sainte Croix (L 28, AD72)
      Jean Pitard, 14 ans, interrogé (L 287, AD72)
      Nicolas Rousseau, 17 ans, condamné au Mans (C III,98)


    VOIR LE SOMMAIRE

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Discussion autorisée sur ce blog.

      Si vous souhaitez discuter de cet ouvrage, merci de le faire ici et non sur d’autres forums ou blogs. Merci d’avoir un peu de respect pour mon travail, car lorsque vous discutez ailleurs (c’est à dire dans mon dos) vous faîtes tourner les détenteurs des autres blogs ou forums.