Les soeurs Beauchêne vendent un minuscule terrain, Sainte Gemmes sur Loire 1519

pour une toute petite somme, soit 2 livres, et l’acheteur ne peut même pas payer le tout le jour même. Cette vente est donc la plus petite que j’ai rencontrée et à ce titre elle peut figurer dans mon livre des records.
Il y a même eu un vin de marché, pour une somme toute minuscule !
et à mon humble avis le notaire n’a pas dû gager sa vie sur cet acte !!!

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 7 avril 1518 avant Pasques (donc le 7 avril 1519 n.s. – Huot notaire Angers) en notre cour de Sainte Gemme sur Loire endroit par devant nous (classé chez Huot notaire) personnellement establyes Renée et Guillemine Beauchesnes filles de Pierre Beauchesne le Jeune et sa femme leur père et mère ladite Renée âgée de 22 ans et ladite Guillemine âgée de 20 ans ou environ ainsi qu’ils dient (sic) paroissiennes de Sainte Gemmes sur Loire, soubzmectans etc confessent avoir aujourd’huy vendu et octroié et encores vendent et octroient dès maintenant et à présent à toujoursmais perpétuellement par héritaige
à honneste personne Pierre Beauchesne lesné sergent des doyen et chapitre de l’église collégiale et royale monsieur saint Lau lez Angers en la terre du Port Thibault demourant en ladite paroisse de Ste Jame qui a achacté pour luy et Raouline sa femme et pour les enffans d’eux nés et procréés durant et constant le mariage d’eux deux et non autrement et leurs hoirs etc
demye boessellée de terre labourable ou environ sise au cloux de Cornouaille en ladite paroisse de Ste Gemme joignant d’un cousté et abouctant d’un bout aux terres dudit achacteur et d’autre sousté à la vigne de Macheline la Jahanne et d’autre bout à la vigne de missire Henry de Brincorest ? docteur régent en l’université d’Angers

    ici, il y a un texte ajouté en marge, mais l’acte est délavé et cette marge illisible, mais miracle elle est reprise en gloze à la fin du texte et je reprends donc ci-après avec cette version de la marge

demye hommée de vigne en une planche de vigne appartenant audit acheteur sises ladite planche au cloux de la Gratellerie en ladite paroisse de Ste Gemme, lesdites choses escheues et advenues auxdites venderesses par la mort et trespas de feuz Hervé Beauschesne et Thomas (effacé)
ou fye des doyen et chapitre dudit St Lau les Angers et aux debvoirs anciens et accoustumés pour toutes charges quelconques fors la dixme
transportans etc et est faite ceste présente vendition pour le prix et somme de 40 sols tournois dont et de laquelle somme il en a esté présentement baillé et nombrré content en notre présence et a veue de nous par ledit achacteur auxdites venderesses la somme de 30 sols tournois dont elles s’en sont tenues par davant nous à bien paiées et contentes et en ont quicté et quictent ledit achacteur
et le surplus de ladite somme qui est 10 sols tz ledit achacteur a promis et promet les paier et bailler auxdites venderesses dedans la feste de st Jehan Bapsiste prochainement venant
laquelle somme de 40 sols tz est des propres deniers de ladite Raouline des héritaiges à elle appartenans que ledit Beauchesne achacteur son mary a venduz pour faire ce présent acquest
ou les enfans des deffuntes femmes dudit achacteur au paravant ladite Raoulline ne prendront rien en ce présent acquest mais sera et demeurera après le décès desdits Pierre Beauchesne et Raoulline sa femme présente à leurs enffans nés et procréés en leur mariage à leurs hoirs etc
à laquelle vendition et tout ce que dessus est dit tenir etc et à garantir etc et aux dommages etc obligent lesdites venderesses elles leurs hoirs etc renonçant etc et par especial au bénéfice de division et au droit velleyen etc elles sur ce de nous suffisamment acertaines, et de tout ce que dessus est dit tenir etc foy jugement et condemnation etc
présents à ce Jehan Bellian demourant à (effacé par l’eau) Robert Lecamus de la paroisse de Ste Gemme (effacé) Beliart le jeune tesmoings
fait et donné les jour et an susdits
et a esté despensé en vin de marché du consentement desdites parties à faire et passer ces présentes la somme de 3 sols 4 deniers tournois

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Guillaume Cyve transige avec Jacques Beauchêne, Saint Quentin les Angers 1546

enfin, c’est moi qui ajoute « les Anges », car la paroisse est dite « saint Quintin près Craon »

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 14 juillet 1546 en la cour du roy notre sire à Angers (Huot notaire Angers) endroit par davant nous personnellement establiz vénérable et discret maistre Pierre Challumeau prêtre curé de St Gault demourant en la paroisse de st Quintin près Craon au nom et comme stipulant et soy faisant fort de Guillaume Cyve mareschal paroisse de St Quintin d’une part,
et honorable homme Me Guillaume Lepelletier licencié ès loix sieur des Noyers au nom et comme stipulant et soy faisant fort de Jacques Beauchesne marchand apothicaire demourant à Angers d’autre part
soubzmectant lesdites parties esdits noms et qualités respectivement l’une vers l’autre etc confessent avoir aujourd’huy fait et encores font entre eulx les transactions accords et pactions et conventions tels et en la forme et manière qui s’ensuit c’est à savoir pour demourer ledit Beauchesne quicte libre et deschargé du principal intérests et despens noms raisons et actions que ledit Cyve a et peult avoir et qui luy peuvent compéter et appartenir compéter et appartenir à l’encontre dudit Beauchesne pour raison des procès qui ont naguères esté pendant entre eulx esquels ledit Cyve a obtenu arrest en la cour de Parlement à son proffit à l’encontre dudit Beauchesne et de tout ce qu’il pourroit demander audit Beauchesne pour raison dudit arrest obtenu par ledit Cyve à l’encontre dudit Beauchesne ledit Lepelletier au nom et comme soy faisant fort dudit Beauchesne en a du jourd’huy pacifié composé appointé avecques ledit Challumeau esdits noms et qualité à la somme de 42 escuz d’or au merc du soleil bons et de poids laquelle somme ledit Lepeletier pour ledit Beauchesne a promis et par ces présentes promet doibt et demeure tenu payer et bailler audit Challumeau audit nom dedans le jour et feste de Toussaint prochainement venant
et au moyen de ces présentes ledit Challumeau audit nom a quicté et quicte ledit Beauchesne et promis acquiter vers ledit Cyve du principal despens dommages et intérests esquels ledit Beauchesne pourroyt estre tenu vers ledit Cyve pour raison desdits procès et arrest obtenu par ledit Cyve à l’encontre dudit Beauchesne et de tout ce que dessus en despend ou pourroyt despendre et à en rendre quicte et indempne vers lecit Cyve et tous autres
et ont lesdits Challumeau et Lepelletier respectivement promys et par ces présentes promettent doibvent et demeurent teus faire ratiffier et avoir agréable le contenu de ces présentes savoir ledit Challumeau audit Cyve et ledit Lepelletier audit Beauchesne et les faire obliger à l’entretenement du contenu de ces présentes et en bailler l’un d’eulx à l’autre lettre vallable de ratiffication et obligation en forme deue c’est à savoir ledit Lepelletier dedans 8 jours prochainement venant et ledit Challumeau dedans la feste de Toussaint aussi prochainement venant à la peine de tous intérests applicable et poyable par l’une desdites parties à l’autre en cas de deffault ces présentes néanlmoins etc
auxquelles choses dessus dites tenir etc et aux dommages etc obligent lesdites parties esdits noms et qualités respectivement l’une vers l’autre etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
présents à ce honorable homme Me Guillaume Ligier licencié ès loix et maistre Guillaume de la Cothinière praticien en cour lays demourant à Angers tesmoings
fait et passé audit Angers les jour et an susdits

Cette vue est la propriété des Archivse Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir

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Les Porcher de Sèvres vendent un terrain vague, Saint-Sébastien-sur-Loire et Nantes 1716

car Sèvres était avant la révolution sur la paroisse de Saint Sébastien, et depuis 1791 sur la commune de Nantes.
Les Porcher étaient nombreux à Sèvres, et j’en descends, mais pas de ceux qui suivent, que je ne relis pas encore.

    Voir mes travaux sur les PORCHER

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales de Loire-Atlantique, série 4E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 28 juin 1716, devant nous (Bertrand notaire) notaires royaux à Nantes, ont comparu Jean Porcher laboureur, demeurant au village de Saivre paroisse de St Sébastien, faisant pour luy et pour ses consorts représentant feu Julien Porcher son père,
et Renée Porcher veuve de Sébastien Corgnet laboureur, demeurante audit village de Saivre, faisant pour elle et pour les consorts représentants feu Guillaume Porcher son père, frère dudit Jullien,
lesquels Jan et Renée Porcher et autres noms vendent cèdent quitent délaissent et transportent par le présent acte avec promesse de garantage de toutes dettes arrests évictions troubles oppositions et autres empeschements vers et contre pour eux leurs hoirs successeurs et cause ayant, auquel garantage ils s’obligent jointement et solidairement l’un pour l’autre un seul pour le tout sur hypothèque de tous leurs biens meubles et immeubles présents et futurs, renonçant au bénéfice de division ordre de droit et de discussion de personnes et biens,
au sieur Jacques Beauchesne Me boulanger demeurant en la ville dudit Nantes rue Juiverie paroisse de Sainte Croix sur ce présent et acceptant acquéreur pour luy ses successeurs et cause ayant
scavoir est audit village de Saivres un emplacement vague contenant en quarré environ deux thoises borné d’un côté et d’un bout audit Beauchesne, d’autre côté et d’un bout les chemins,
à la charge à luy d’acquiter pour l’avenir les rentes féodales et purement foncières charges et devoirs si aucuns se trouvent dues sur ledit emplacement et d’en faire l’obéissance de seigneurie aux cours et juridictions de la Savarière et Chesne Cotereau dont il relève prochement et roturièrement
cette présente vente de la manière faite au gré des parties pour et moyennant la somme de 4 livres que lesdits Jan et Renée Porcher ont reconnu et confessé avoir avant ce jour receue en argent monnoye dudit Beauchesne qu’ils en quitent et promette faire quite vers leurs dits consorts et tous autres, et a ce moyen ils se démettent et désistent à présent et à plein de la propriété et possession dudit emplacement au profit dudit Beauchesne qu’ils en font propriétaire irrévocable à l’effet d’en disposer en toute propriété de ce jour comme bon lui semblera
et pour l’en mettre en possession réelle ils instituent pour procureurs spéciaux nous notaire ou autres sur ce requis
consenty fait et passé jugé et condemné à Pirmil au tabler de Bertrand ou ledit Beauchesne a signé, et pour ce que les autres ont dit ne scavoir signer ont fait signer à leur requête scavoir ledit Jan Porcher à Gabriel de Bourgues et ladite Renée Porcher à Martin Hoüet sur ce présents

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Vente de cire blanche et de clous à soulier, Beauchêne (Orne) – Angers (Maine-et-Loire), 1591

Petite fille, j’ai porté dans les années 1944 et suivantes, des bottines de cuir à semelle de bois. Afin que le bois ne s’use pas trop vite, on y mettait des fers aux 2 extrêmités. Nous ne passions jamais inaperçu dans les rues tant les fers faisaient de bruit !

Ces fers étaient cloutés à la chaussure, comme le faisaient autrefois les cordonniers de nos ancêtres… Ce qui m’emmêne à nouveau sur la route du clou, route que j’ai ainsi définie, et qui m’est si chère, puisque je descends de cloutiers de Beauchêne, Orne.

Clous à soulier, ils servent aux Cordonniers pour ferrer les gros souliers des paysans, des porteurs-de-chaise, &c. il y en a qui pesent depuis deux livres jusqu’à quatre livres au millier, ce sont les plus legers ; les lourds sont ou à deux têtes, ou à caboche. (Diderot, Encyclopédie, 18e siècle)

    Voir ma page sur l’histoire de la clouterie dans l’Orne
    Voir ma page sur la route du clou
    Voir ma famille CHESNAIS, cloutiers à Beauchêne

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici la retranscription de l’acte : Le 27 août 1591 après midy en la court du roy notre sire à Angers par davant nous François Revers notaire de ladite dourt personnellement establyz honnestes personnes Claude Dormetz marchand demeurant au bourg de Beauchesne pays de Normandie en l’évesché de Bayeulx, ainsi qu’il nous a dit, d’une part,
et sire Michel Guerande marchand demeurant Angers paroisse Sainte Croix d’autre

    Michel Guerande sera Michel Garande marchand cirier, d’ailleurs ici on voit parfaitement une illustration de son activité.

soubzmettant lesdites parties respectivement etc confessent etc avoir fait et font entre eulx ce qui s’ensuit scavoir est ledit Dormetz avoir ce jour d’huy vendu et vend et promet bailler et livrer à ses despens périls et fortunes audit Guerande en sa maison audit Angers dedans la Toussainctz prochainement venant le nombre de 500 livres de cire neufve bonne loyale et marchande avec 100 milliers de clou pavillon à soullier pesant chacun millier 3 livres aussi bon loyal er marchand

et est faicte la présente vendition de ladite cire et clou pour et moyennant la somme de 47 escuz et demi scavoir pour la cire 65 livres et pour ledit clou 77 livres 10 sols à raison de 15 sols 6 deniers chacun millier, payable ladite somme de 44 escuz et demy par ledit Guerande audit Dormetz en livrant ladite cire et clou et à fin de livraison fin de paiement

    Ce qui met la livre de cire à 65/500 soit 2 sols 6 deniers, ce qui ne me paraît pas excessif, alors qu’il s’agit du haut de gamme. En effet, dans le fin fonds des campagnes on fait son suif et ses chandelles au suif, et parfois aussi une lampe à huile chez les notables. Je suppose que cette cire blanche est celle dont on fait les innombrables cierges d’église.

    et le millier de clou à 15 sols 6 deniers aussi cela ne paraît excessif, et le cloutier devait bosser beaucoup pour gagner sa vie, car chaque clou est fait à la main.

et pour l’exécution des présentes a ledit Dormetz esleu et accepté juridiction par devant messieurs les juges et consulz des marchands de ceste ville d’Angers pour y estre traité comme son juge naturel et a renoncé à tout delay et fins d’élection de juridiction et à ceste fin a eslu son domicile en la maison de François l’Huissier Me tailleur d’habits demeurant Angers rue Lyonnoyse paroisse de la Trinité et a voulu et veut et consent que pour commandements exploits actes de justice qui luy seront faits et baillés audit domicile vaillent et soient de tel estat et valleur comme sy faits et baillez estoient à sa personne et domicile ordinaire,

    en effet, le vendeur demeure dans une autre province, et doit donc accepter l’une des juridictions. On voit que c’est celle de l’acquereur : Angers.
    Je suppose que le vendeur est à Angers pour une livraison, et qu’il en profite pour prendre par ci par là d’autres commandes pour l’avenir.

tout ce que dessus a esté stipulé et accepté lesdites parties respectivement à ce tenir etc dommages etc obligent lesdites parties respectivement elles leurs hoirs etc à prendre etc et le corps desdites parties à tenir respectivement prinson comme pour les propres affaires du roy notre sire par deffaut de faire et accomplir le contenu en ces présentes renonczant etc foy jugement condempnation etc

    je reste toujours sans voix devant la clause de prison, qui nous paraît à des années lumières devant le nombre de surendettés sensés non responsables, parce que des pratiques de vente les y ont trop incités

fait Angers à notre tablier ès présence de Michel Lory praticien et honneste homme Estienne Mestayer marchand demeurant audit Angers paroisse sainte Coirx et ledit Huissier tesmoings,
ledit Drometz a dict ne scavoir signer.

    Je suis très surprise de voir que Dormetz ne signe pas car mes clouties CHESNAIS à Beauchêne savaient tous signer.


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