- Dictons et croyances :
"Ma commune de Noëllet m’a fourni une récolte abondante
de dictons, de croyances, de coutumes et pratiques superstisieuses :
Si pendant la grand’messe la demie sonne à l’horloge de l’église à l’instant
de l’élévation, c’est signe de mort pour un des fidèles - Telles rogations,
telle fenaison - Telle Toussaint, tel nau (Noël), tel pacau (Pâques)
- Si l’orfraie (en général tous les oiseaux de nuit, note fournie par
Mr Besnard instituteur à Noëllet) chante près de votre fenêtre vous
mourrez sous peu de jours, car l’orfraie « sent la mort » - Si l’alouette
ou la caille chante 3 ou 4 fois de suite le blé vaut 3 ou 4 francs la
mesure - On est riche toute l’année si la 1ère fois qu’on entend le
coucou on a de l’argent dans sa poche - Entend-t-on une poule chanter
le coq, il faut la tuer aussitôt, sans cela il arrive malheur - Un chat
ne doit pas entrer dans la boulangerie pendant que la pâte est dans
les paniers, parce qu’elle ne lève pas, cuit mal et fait un mauvais
pain - Il faut avec la pointe du couteau, faire le signe de la croix
sur le pain avant de l’entamer. Remarquons que ce signe existe sur la
porte du four ou sur une des briques qui sert à le paver - Il ne faut
jamais poser le pain sens dessus dessous, cela porte malheur - Il faut
jeter dans la crème de lait une petite poignée de sel si on veut que
le beurre se fasse vite et sûrement : le sel est un préservatif contre
les maléfices" (1)
- Comme le paysan tourangeau, le paysan de Noëllet consulte la lune
; c’est le 1er vendredi de croissant qu’il sème les petits pois et le
1er jeudi les choux-pommes - Emonder et planter en décours, c’est vouloir
retarder les pousses du printemps et fatiguer les arbres (1)
- Autant les sorciers sont détestés, autant les conjureurs sont estimés,
et ils le sont tellement, que le paysan les consulte de préférence au
médecin. En outre, les conjureurs ont le pouvoir de défaire ce que font
les sorciers - Un meunier que je connais est très apprécié pour conjurer
les entorses : il se nomme Gastineau, voici comment il opère. Le blessé
se déchausse et découvre sa jambe jusqu’au haut de la cuisse, alors
le conjureur mouille son pouce avec sa salive et fait le signe de la
croix sur la cuisse, puis avec son index humide de la salive du patient,
il fait un autre signe de croix sur la cheville du malade et… la guérison
est assurée dans 3 jours. Ce remède est infaillible, paraît-il - La
suie en lavement est un médicament parfait contre « l’échauffement intestinal
des races (enfants) et des bestiaux » - La ramberge (Mercurialis annua
L.) est une plante vénéneuse pour les animaux, s’ils en mangent ils
enflent et étouffent - Un marais appartenant à Mme la Comtesse de Bruc
porte le nom de marais de la Bataille, parce qu’autrefois, disent les
paysans, il y eut là un grand combat. Plusieurs hâches, trouvées en
creusant un fossé à un mêtre de profondeur, sembleraient confirmer leur
dire. (1)
- Coutumes :
Le fermier, quand il n’a plus que quelques gerbes à battre,
va chercher son maître pour le prier de venir passer la gerbe-fleurie
(ainsi appellée parce qu’un bouquet y est attaché) ou la dernière gerbe
dans la batteuse. On fait autant de gerbes-fleuries que le propriétaire
amène de personnes avec lui ; naturellement on donne, en échange de
cette politesse, quelques bouteilles de vin - Lorsqu’un fermier tue
un porc, il invite ses parents et ses amis pour manger des boudins et
des saucisses ; la réunion dure toute la journée : après le repas, on
joue aux cartes ou aux boules. Les jeux de cartes les plus usités sont
la quadrette, l’écarté, la manille et le piquet. Ces repas de famille
et d’intimes tentent à remplacer les veillées, regardées comme pernicieuses
pour la vertu des jeunes filles - A côté de cette pruderie, il existe
des cérémonies et des plaisanteries que, le jour d’un mariage, les jeunes
filles font avec le plus grand entrain et qui pourraient faire, mieux
que les veillées, cascader leur vertu ; du reste j’en parlerai à l’article
mariage. (1)
- autres
droits dus au seigneur de Challain : Les bouchers sont tenus
payer chacun an, au prévôt, un quartier de mouton. Le voyer de Challain
doit à chacun des bouchers, le 1er jour de carême une anguille pour
la pièce de mouton. - Le jour de la Pentecôte, la corporation des bouchers
de Challain se rend en grande pompe chez le seigneur pour lui offrir
une pire ornée de lauriers. Il leur fait
servir à boir, et les congédie en leur annonçant que l'année suivante,
il répondra à leur politesse en leur envoyant son présent. (Bul.
hist. Anjou, 1859) En Anjou, la pire est
le mou de veau, la fressure (Lachiver, Dict. monde rural, 1997)
- Le mercredi des Cendres, le seigneur réunit dans son
parc tous ses vassaux, en habits de fête ; à un signal donné, ils se
mettent en marche, 2 par 2, précédés de la bannière du seigneur. Au
milieu du cortège, 4 des plus jeunes vassaux portent sur leurs épaules
un francard, orné de verdure, sur lequel est placé une anguille. Arrivé
devent la demeure du chef des syndics dela boucherie de Challain, le
plus ancien des vassaux prend le plat avec l'anguille et le remet, au
nom de son seigneur, au doyen des maîtres bouchers. Cette anguille occupait
ensuit la plac d'honneur dans le repas pris en commun ce jour-là par
les bouchers de Challain (4).
- Les branchiers ont droit de lever et
recevoir, aux limites de la châtellenie, sur les marchands qui passent
avec des marchandises quelles qu'elles soient : par charge de cheval
1 denier, de charrette 2 deniers, de boeufs 1 denier, par vache 1 maille,
pour 12 brebis 2 deniers, par porc 1 denier et par gore femelle 1 maille,
par étalage 1 denier. Pour la première charge d'alose 1 alose, de fromage
1 fromage, mais lors des charges suivantes le tarif est double toute
l'année (aveu du 4.4.1551 in Perron opus cité ci-dessus). Haut
de page
- prise de possession
d'un bien : Au 17e et 18e siècles, l'acquéreur d'un bien
se rendait avec le notaire et 2 témoins sur les lieux. Le notaire lisait
l'acte à voix haute, puis l'acquéreur ouvrir les fenêtes et portes,
arracher de l'herbe, remuer un peu de terre, couper des branches d'arbres,
cueillir des légumes, ou tout autre acte témoignant de la prise de possession
réelle. (4)
- bâtard : on ne donnejamais, du moins dans les campagnes de
la Mée, une personne bâtarde comme parrain ou marraine à ses enfants
(2)
- boeufs : les boeufs de labour sont l'orgueil de la ferme.
Ils ont chacun un nom ; les plus employés sont Châtain, Camard, Gaillard,
Levraut etc... (2)
- Catherine (sainte) : «fête des choux » le 25 novembre. Quand
la froidure est vive, ce froid persistera longtemps et les choux seront
gelés - seule récolte sur pied à cette époque ! (2)
- cerises : La pluie à la Saint Georges coupe les cerises à
la gorge : s'il pleut le 23 avril il n'y aura pas de cerises (2)
- Chandeleur : On fait des crêpes, car on croît qu'ainsi on
sera riche tote l'année. Les marguilliers en fonction parcourent la
paroisse, pour recueillir les dons en nature qui seront vendus, par
notaire, au profit de l'église le matin de la Chandeleur. Ils s'adjoignent
un porteur de bissac, lequel est destiné à contenir les offrandes. Eux-mêmes
ont un sac en bandoulière, et sont armés d'une lance ou pique, à la
hampe courte et au fer ornementé ou recourbé en flfeur de lys, auquel
fer est fixé un bouquet de fleurs artificielles et un flot de rubans
de diverses couleurs. Ils brandissent la pique au loin pour annoncer
leur arrivée, et entrés dans la maison ils chantent un ou deux couplets
d'une chanson de circonstance. (2) Haut
de page
- citrouille : la citrouille n'a rien
à voir avec Halloween récemment importé de Scandinavie via les USA,
mais c'est un aliment aussi méprisable que les glands et utilisé seulement
pour ne pas mourir de faim en cas de famine.
- cloporte : le sirop de cloportes était considéré comme un
tonique diurétique à cause des sels de nitrite qu'ils contiennent (2)
- cochon : quand une truie met bas un cochonnet marqué de taches
noires, c'est signe que la personne qui conduisait cette truie au verrat
a parlé pendant le trajet (2)
- cordon : on ne doit jeter ni brûler le cordon ombilical désséché
du nouveau-né. Pour que l'enfant ait le teint frais, on doit enterrer
ce débris au pied d'un rosier à fleurs roses ou rouges. Mieux encore,
surtout si c'est celui d'une fillette, on doit le réserver, et quand
l'enfant est assez grande pour pouvoir se servir de ciseaux, lelui faire
couper en menus morceaux pour qu'elle devienne adroite de ses mains
(2)
- coucou : quand on a 5 sous dans sa poche alors qu'on entend
le coucou chanter, on est sût d'avoir de l'argent toute l'année (2)
- darin : animal imaginaire. On emmène un nigaud dont on veut
se moquer à la chasse au darin. On choisit un soir d'hiver clair et
froid ; on le poste dans un bois avec recommandation de guet attentif...
jusqu'au moment où il comprend gelé qu'on s'est moqué de lui (2)
- deuil : on ne doit pas porter le deuil des petits enfants
: on s'expose à en faire mourir d'autres (2)
- échelettes : clochettes qu'on sonne en tête de procession
pour annoncer son passage. A Châteaubriant, lors des enterrements, le
sonneur était toujours un pauvre de l'hôpital (2)
- enfants : 1-Pour donner de la force à un enfant faible pou
pour hâter sa croissance, il faut le faire suer en le tenant dans la
vapeurproduite par l'eau dans laquelle on a fait bouillir de la fougère mâle.
2-Pour avoir des enfants mêles, il faut féconder la femme avant l'époque
de la menstruation, après l'écoulementpour une fille. La femme fécondée
pendant ses règles metra au monde un enfant aux cheveux rouges (2)
- excréments : les fientes de chien blanc, mangées, sont salutaires
contre les maladies de poitrine. L'introductin d'un doigt malade
dans les excréments humains hâte la guérison de ce doigt (2)
- fantômes : Vers la fin
de la Révolution, 2 prêtres et un séminariste récitent un soir leur
bréviaire dans la salle du château de Raguin. Un fantôme apparaît, couvert
d'un suaire comme dans un tombeau. Les abbés sont effarés, mais le plus
vieux, prenant son courage à 2 mains, demande au visiteur de le laisser
terminer sa prière après quoi il l'écoutera. La prière terminée, l'abbé
demande au fantôme ce qu'il désire. Celui-ci répond : «Autrefois,
j'ai laissé dans ce château un tableau obscène qui a perdu plusieurs
âmes. Après ma mort, Dieu me condamna à séjourner dans le purgatoire
jusqu'au jour où ce tableau serait anéanti. Aujourd'hui il me permet
de revenir sur terre pour solliciter de vous cette destruction.»
Les abbés se rendent à l'endroit désigné, au fond d'une cachette qu'ils
ne connaissaient pas, y trouvent une toile d'une abominable impudicité,
la brûlent, et depuis le spectre n'est plus apparu. (4 p263) Haut
de page
- fer : le fer d'un cheval nouvellement déferré enlève les
douleurs rhumatismales quand on le met, enveloppé dans un morceau d'étoffe,
avec soi dans le lit (2)
- hennequine : la chasse hennequine est une chasse fantômatique
qui se déroule dans les airs, l'hiver, pendant les nuits de tempête
et de grande ventouse. Elle se compose d'une grande spirale immense
d'animaux et d'oiseaux fantastiques, chevauchés par des sorciers, montant
et descendant dans l'espace, avec un bruit épouvantable, fait de cris,
de hurlements, de sifflements, de claquements et de battements d'ailes.
(2)
- jaunisse : un remède contre la jaunisse consiste à faire
uriner le malade dans une écuelle neuve et à donner cette urine mélangée
de lait, pour rendre le breuvage appétissant, à un chien ou à un chat.
Si l'animal boit la mixture, il en crève, mais la malade est guéri.
On doit briser le vase qui a servi. Il y a quelques variantes, selon
les pays (2)
- Jean (saint) : terme des loyers urbains et des contrats de
louage des domestiques. - SI les feux de la Saint-Jean sont abolis en
Haute-Bretagne, il est encore de coutume, en certains endroits, de faire
"breder" la poêle, la vigile de ce saint populaire. Cette
réjouissance s'accompagne de beuveries et danses. Une personne tient
serrée avec les pouces, au bord de la grande poêle d'airain qui sert
à faire cuire les rillauds, un ou deux brins de jonc sur lesquels tire
une 2ème personne. La chaleur asséchant le jonc, les mains tirant l'une
après l'autre, ne tirent plus que de torce ; alors la poêle entre en
vibration, et produit un mugissement continu qui s'entend fort loin.
On augmente la sonorité en mettant quelques pièces de monnaie. - le
jour de la saint Jean appartient au serviteur, et le maître ne peut
exiger de lui aucun travail. Les nouveaux gagés ont jusqu'à 9 h du soir
pour prendre service. - Aux Aulnays, près Challain, existait jadis un
étang duquel surgissait, le matin du jour Saint-Jean, un lys d'or, qui
disparaissait lorsque l'astre était visible en entier (2) - Le
jour de la StJean, les garçons et les filles qui cherchent à se
gager portent un petit bouquet, de 2 ou 3 fleurs artificielles, ceux-ci
à la boutonnière, celles-là au côté. Cet usage tend à disparaître, pour
les filles surtout (1) Haut
de page
- Loup (saint) : légende : un jour, 3 biques, fuyant devant
le loup, se réfugièrent dans la petite chapelle de la Touche en Erbray
; la porte se referma d'elle-même sur elles, et le loup n'y put entrer.
Depuis ce temps, la chapelle de la Touche, est le but d'un pélerinage
des cultivateurs qui y vont implorer la protection de leurs brebis (2)
- loup-garou : homme ayant le pouvoir de se transformer en
loup, errant la nuit, s'introduisant dans les étables et bergeries,
pour mettre à mal les bestiaux. Pour s'en défendre on fait bénir les
balles des fusils qui serviront, car le loup garou touché reprend sa
forme humaine. Les loups-garous craignent de mourir dans la peau d'un
loup sans avoir repris forme humaine, car ainsi ils perdent le salut
éternel. Une autre crainte des garous, celle de ne plus retrouver à
leure retour d'une course, la cache dans laquelle ils ont mis les fioles
de leur transmormation pour redevenir homme. Cela arriva à un nommé
Galisson, du bourg de Carbay, entre Soudan et Pouancé, que l'on avait
cru un honnête homme, jusqu'au matin où un de ses domestiques le surprit
vomissant de la laine de mouton, des os broyés et d'autre matières sanguinolentes.
Un voisin malveillant avait dérobé on onguent, et il avait été forcé,
pendant un an et un jour, à mener la vie rrante des loups, traqué dans
la forêt d'Araise et de Juigné par les équipes de louvetiers. enfin,
on lui rendit son électuaire, mais avant on lui fit jurer de renoncer
à courir le garou (3) Haut
de page J’ai entendu un veillard qui habite dans un village de la
commune d’Armaillé raconter qu’il existait à Noëllet une famille de
loupier, c’est à dire que l’aîné des garçons, de père en fils, se changeait
en loup quand la nuit arrivait et attaquait les filles qui rentraient
tard des veillées (1)
- lutins : Les lutins et feux follets me semblent inconnus,
jamais les paysans ne m’en ont parlé. Un domestique m’a cependant raconté
qu’un lutin nommé Pennette était entré la nuit dans l’écurie de ses
chevaux, leur avait tressé la crinière et la queue, et que lui-même
n’ayant jamais pu les déméler le lendemain matin, il avait été obligé
de les couper. Ce domestique venait de La Cornuaille à 16 km de Noëllet.
Le lutin Pennette est très connu dans les cantons de Candé et du Louroux-Béconnais,
et La Cornuaille fait partie de dernier. (1)
- mai : a minuit, le
1er mai, quiconque veut avoir du beurre en quantité, toute la saison,
doit aller puiser de l'eau au puits ou à la fontaine la plus proche,
et, de cette eau, laver tous les ustenciles qui servent à la fabrication
du beurre. On doit aussi semer du gros sel au devant des barrières et
des échaliers des prairies, afin d'empêcher les sorciers ou les jaloux
d'attirer le beurre. - Il est aussi d'usage, la même nuit et à la même
heure, de "traîner le guenillon", c'est à dire un long chiffon
attaché au bout d'un bâton, parmi les prés où les vaches ont l'habitude
de trouver bonne paisson, en disant : "tout pour moi, rien pour
mon voisin". Aussitôt rentré à la maison, on suspend la chiffon
derrière la maie ou le bahut où sont enfermés les pots à lait. Enfin,
on doit, dans la nuit même, abreuver les vaches avec l'eau puisée et
dans laquelle on a trempé le guenillon traîné sur l'herbe. - Il est
aussi d'usage le même jour, de jeter du sel dans les puits, d'en répandre
en croix sur le seuil des étables, et d'orner les portes de celles-ci
d'une branche de meslier, pour conjurer les sorts - Dans quelques communes
des marches de Bretagne, vers l'Anjou, il est de coutume de déposer,
le matin du 1er mai, des choux entiers, déplantés et fleuris, à la porte
desmaris jaloux, et des triques à la porte de ceux qui battent leur
femme; - les 6 premiers jours de mai indiquent, par l'état du temps
de chacun, le temps qui dominera pendant chacun des 6 derniers mois
de l'année - La veille du 1er mai, il était d'usage de faire dans les
villages la quête des oeufs au bénéfice des enfants de choeur. Ceux-ci
chantaient une chanson de circonstance à la porte des maisons (2) Haut
de page Les sorciers sont redouté, car ils jettent des sorts. Si
dans une ferme le beurre vient à manquer parce que le lait ne crème
pas : un sorcier a passé là et l’a emporté - Pour s’emparer du beurre,
voici comment les sorciers s’y prennent : pendant la nuit du 1er au
2 mai, ils trainent une guenille tout autour de la prairie où paissent
les vache, en faisant des invocations - Il n’est pas rare d’entendre
un paysan dire : un tel nous a volé notre beurre, on n’en fait plus
(1)
- Mainboeuf (saint) : patron de la paroisse de Noëllet est
Saint Mainbeuf : on l’invoque pour les semailles (1)
- mariage : Lorsqu’un
garçon et une jeune fille reviennent d’une foire, si le garçon est à
la gauche de la fille et lui porte, soit un panier soir son parapluie,
c’est qu’ils sont fiancés - Du jour où un jeune homme « recherche »
une jeune fille jusqu’à celui de leur mariage, « ils s’entrecausent
», ou plus simplement « ils se causent » - Une fille ne doit jamais
« causer » la première, cela porte malheur ; malgré l’honnêteté de ce
principe, 70 fois sur 100, ce sont les filles qui commencent - Après
s’être causé pendant plusieurs mois, le grand jour du mariage arrive,
quelque fois même on avance la date fixée et pour cause - Haut
de page Alors, dès l’aurore, entre 5 et 6 heures du matin, le violoneux,
le chapeau tout enrubanné, arrive à la ferme et joue quelques airs pendant
que la fiancée s’habille. La toilette finie, la jeune future, accompagnée
de ses 2 filles d’honneur, vient embrasser ses parents, ses amis ; et
si son fiancé est là elle ne doit pas lui parler. Sa mère lui met alors,
devant tous, la couronne d’oranger sur la tête. Le violon joue toujours,
enfin il s’arrête : toilette et embrassements sont terminés : les carrioles
s’avancent, il faut partir. Un jeune homme profite toujours des noces
pour causer à une fille et entre chaque danse vous les voyez assis l’un
près de l’autre ; le gars passe son bras autour de la taille de sa cavalière,
la pince, la chatouille, lui fait des agaceries pour lui montrer combien
il serait heureux de causer un peu après le souper…. La noce sortie
de table à grands cris, les jeunes réclament le violon qui monte sur
son tonneau et fait danser le 1er quadrille. Le soir il jour son grand
morceau ; la chanson de la mariée dont l’air est différent. Tous ceux
qui peuvent pénétrer dans la chambre nuptiale le font avec ardeur, surtout
les gars et les filles. Alors les mariés se déshabillent aux grincements
du violon et aux chants des filles et des garçons d’honneur, la mariée
aidée de ses 2 amies, retire sa robe, son jupon de dessus, son corsage,
ses souliers et met sur ses épaules nues un simple mouchoir, de son
côté le marié enlève ses vêtements et reste avec son pantalon et sa
chemise - La mariée approche alors de son futur maître qui lui enlève
la couronne d’oranger et la coiffe : tout le monde sort et l’on passe
dans une pièce voisine pour trinquer. Sitôt le couple est seul il prend
à la hâte, c’est peu poli d’être longtemps, les vêtements de travail,
vient dire bonsoir aux parents et amis. Il se retire ensuite dans sa
chambre, ferme sa porte à double tour et se couche ; mais les pauvres
époux ne pensent pas que leurs jeunes invités veulent encore s’amuser
et rire ; on tape à la fenêtre, il faut l’ouvrir. Alors 5 ou 6 jeunes
fous apportent un saladier rempli de vin chaud dans lequel trempent
des rôties liées les unes aux autres par un fil (c’est la soupe au lait
bretonne). L’embarras des époux excite les rires, les jeux de mots ;
puis on se retire. (1)
- Au pays de la Mée, le marié, accompagné de ses parents et amis va
quérir la mariée chez ses parents, où elle attend entourée de ses parents
et amis. Le cortège se forme, le violoneux en tête, et se rend à la
chambre, c'est à dire la salle des mariages. Haut
de page A l'église, les marraines remarquent celui des 2 cierges
qui se consume le plus vite, il indique celui des 2 époux qui mourra
le premier. A la sortie del'église il est d'usage d'aller manger la
beurée dans une auberge du bourg, arrosée de cidre. Le cortège reprend
le chemin du village où la noce a lieu, et trouve parfois des obstacles
(bourrées d'épines, troncs d'arbres, branchages) placés par les voisins
à titre de farce joyeuse. Le cortège doit alors rebrousser chemin et
trouver un autre passage. A l'entrée du village, nouvelle beurrée arrosée,
puis on fait assoir le marié et la mariée dans des chaises enrubannées
et fleuries. La mariée est portée à sa maison par 2 jeunes gars, et
le marié par 2 jeunes filles, le violoneux en tête. Là, on danse quelques
figures de quadrille, puis on porte les mariés devant la cheminée et
le lit nuptial, qu'on leur fait toucher des pieds. Pendant la belle
saison, le festin est en plein air, sinon dans une grange ornée. A la
fin du festin vient la cérémonie des cadeaux : ustensiles de ménage,
bonnet baprême pour le premier enfant à naître, poëlon pour faire la
bouillie, et l'indispensable vase, qu'on emplit pour rire, de vin, ou
de soupe, vore de miel. Les gens de la famille sont obligés d'en boire...
Puis c'est le moment des farces joyeuses : gros sel entre les draps,
bois de lit démontés pour mieux chuter... Au point du jour, les jeunes
gens de la noce quêtent le lait dans les fermes et préparent la soupe
au lait qu'ils portent aux époux dans le lit. Et la journée suivante
se passe en mangeaille et beuveries... (2) Haut
de page
- maigrir : pour se faire maigrir, il faut boire tous les matins
à jeûn, un verre d'eau dans lequel on a mis à tremper une croûte de
pain - d'autres boivent une infusion de suie en guise de caté matinal
(2)
- marron : les fruits du marronière d'Inde, portés dans les
poches des vêtements ou introduits entre les draps du lit des malades,
par nombre impair, guérissent de la sciatique, de la goutte et des rhumatismes.
(2)
- mars : Dans la nuit du 1er mars, à minuit, les jeunes des
deux sexes qui désirent se marier, sortent de lam aison, et mettant
le pied gauche en avant, disent à mi-voix l'invocation : "Bonjour
Mars ! Salut, Mars ! Fais moi voir en mon dormant celui que j'ai de
mon vivant", puis ramassant à terr le 1er objet qui se trouve sous
leur pied gauche, l'emportent, le cachent sous l'oreiller et se recouchent.
Ils doivent avoir, préablablement, mangé un jaune d'oeuf durci et pétri
avec du sel en égal volume que le jaune d'oeuf, et pour apaiser la soif
que cette absorption ne peut manquer de provoquer, ils préparent un
verre d'eau aromatisée de menthe. Ils placent ensuite un miroir dans
la venelle de leur lit, et allument une petite lampe en veilleuse, demanière
à n'écalrer que faiblement la chambre. Pendant la digestion, qui est
parfois difficile e tpénible, on doit voir dans la glace le portrait
de celui ou de celle que l'on doit épouser. Mais parfois, au lieu d'un
portrait aimé, c'est la figure d'un cercueil qui vous apparapit, et
alors vous pouvez être certain que vous mourrez dans l'année (2)
- menstrues : quelques gouttes de sang menstruel, mêlées à
un breuvage, le plus souvent du café noir, peuvent rendre amoureux fou
de la femme qui a fourni ce sang, l'homme qui boit ce philtre, à condition
qu'il ignore le mélange. Mais ces amours violentes n'ont pas de durée.
- Le sang des menstrues passe pour enlever les verrues - Quand les menstrues
commencent le vendredi c'est signe de malheur - Qand une femme cesse
d'avoir ses menstrues, on dit qu' "elle ne voir plus", et
que "son pêcher ne fleurit plus" (2)
- métive : moisson - Jadis, les Bas-Bretons, allant à pied
aider aux métives en Anjout et en Touraine, passaient par le pays de
la Mée en chantan (2) Haut
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- mort : quand une personne meurt dans un village, on va prier
auprès du d'elle. Quelquefois, une cinquantaine de voisins se trouvent
ainsi réunis dans la maison por passer la nuit en prières. La chapelet
est dit à haute voix. Les parents du dfunt offrent obligatoirment à
boire et à manger. On doit laisser la porte de la maison ouverte - Quand
la "terre ouvre le dimanche", il mourra dans la semaine d'autres
habitants de la paroisse - Une mort en appelle 2 autres, pour que le
trépied de la mort soit ainsi formé (2)
- naissance
: Quand une femme « entre dans les douleurs », il faut 2
personnes pour aller chercher la sage-femme, car si l’on y va seul un
mauvais sort est facile à jeter et malheur à la mère future, ses couches
ne seront pas « chanceuses » - L’enfant sera musicien s’il crie sitôt
sa naissance, et s’il se tait sa santé ne sera pas très bonne - L’enfant
d’une fille et d’un père inconnu est baptisé le soir à la nuit tombante
sans que les cloches sonnent ; mais, s’il vient à naître dans les 6
mois qui suivent le mariage, il est baptisé en plein jour sans carillon
; à moins que la mère n’eût pas mis la couronne d’oranger le jour de
la bénédiction nuptiale, refusant alors les honneurs dus à la pureté,
le nouveau-né les reprend et les cloches sonnent à son baptême - Quand
une femme vient d’accoucher, si dans les 3 jours qui suivent, la lune
ne change pas, l’enfant qui naîtra par la suite sera de même sexe que
le nouveau-né : les fermiers ne manquent presque jamais de faire cette
remarque - L’enfant doit toujours se nommer comme son parrain, si c’est
un garçon, comme sa marraine si c’est une fille - La mère ne donne jamais
à son bébé une goutte de lait avant le baptême, parce qu’elle est chrétienne
et que l’enfant n’est pas délivré du péché originel - Sitôt que l’enfant
est baptisé, le parrain, la marraine et les parents invités au baptême,
se rendent dans une auberge où ils boivent à la santé du nouveau-né
- La mère fait ses relevailles 15 jours ou 3 semaines après l’accouchement
: cette cérémonie consiste à entendre la messe un cierge à la main et
à offrir un pain à l’église. La donatrice a soin d’enlever le croûton,
un des bouts du pain, et de le rapporter chez elle afin de le faire
sucer à son poupon pour lui éviter les maux de dents et le fortifier
- Lorsque l’enfant est sur le point de naître et que la mère, après
de longues souffrances, ressent ses dernières douleurs, on met vite
sur la sur la tête dela patiente soit une image pieuse, soit un chapelet
- Une femme va-t-elle faire ses relevailles ? elle remarque avec soin
la 1ère personne qu’elle rencontre : si c’est un homme, son autre enfant
sera un garçon, si c’est une femme elle aura une fille ; et si elle
aperçoit une fille publique, son fruit n’arrivera pas à terme - La femme
enceinte porte malheur : un conscrit se rend-il au tirage et sur son
chemin trouve-t-il une femme dans cette position, il tirera un mauvais
numéro. (1)
- Noël
(la buche de Noël) : droit féodal, qui consistait à mettre le
tréfaut (grosse bûche ou souche durant 3 jours) dans la cheminée du
seigneur la vigile de Noël. On le trouve rarement en Haut-Anjou,
mais en voici il est parlant au Feudonnet (feu donné) à Grez-Neuville
(beaucoup de détails) à Noëllet
et on le trouve aussi à la Bourelière dans la cheminée du
Grand-Marcé, et à la Gavalaie dans celle du Petit-Marcé à Challain
- ongles : on ne doit pas se couper les ongles les jours qui
ont des "r", soit mardi, mercredi, vendredi, pour ne pas avoir
de croissants aux doigts. On ne doit pas non plus couper les ongles
des enfants en bas âge, pour ne pas qu'ils deviennent voleurs (2) Haut
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- pain : Locution : Avoir le pain et le couteau : avoir tout
ce qu'il faut pour réussir - Avoir son pain dans sa touaille : avoir
ce qu'il faut assez pour se passer des autres (2)
- pain bénit : jadis fabriqué spécialement et cuit d'une seule
pièce. La pâte était dure et parfumée de grains d'anis verts, dorée
au jaune d'oeuf, et enjolivée de dessis piqués en forme de feuillages,
choux, et au milieu d'une grande croix tressée, en relief. Ce sont les
marguilliers qui vont le chercher chez le boulanger le dimanche matin,
et qui le distribuent aux fidèles coupé en petits morceaux. (2)
- pélerinages :
- pie : Une pie tourne t-elle la tête de votre côté, fuyez
un malheur vous menace (1)
- pierres-fries : mégalithes. Le menhir de Saint-Aubin-des-Châteaux,
reste d'une allée de pierre, renfermerait un "bonhomme" dedans,
et passe pour être une pierre sonnante, car quand on approche
la tête de sa surface, on entend sonner l'heure - Nombreuses pierres-fries
à Sion, Lusanger, Petti-Auverné. En Soudan, au levant du Jarrier, il
y avait un amas de pierres-fries, qui ont servi à empierrer la route
de Soudan et Saint-Julien. Dans le bois de la Chopinière, le "palet
de Gargantuaud", langue de pierre de 6,5 m de longueur, que Gargantuaud,
prenant le moulin de la Rouillardière pour cible, voulut le renverser
d'un coup de palet, mais le jet fut trop court, et le palet tomba dans
le bois de la Chopinière. Enfin, la Pierre-Frie de 6,5 m de hauteur,
à l'orée des bois de la Primaudière en Juigné. Haut
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- pissat : urine. Un bon remède contre les pissements au lit
consiste à piler des os de morts, à faire bouillir cette poudre et à
l'administrer au xpersonnes sujettes à cette infirmité (2)
- primevère : pour avoir des primevères rouges, il faut transplanter
dans le jardin, le Vendredi-saint, à 3 heures, heure de la mort du Christ,
les primevères sauvages à fleurs jaune-pâle (2)
- queune : boule de bois que l'on devait lancer le jour du
mardi-gras, dans la porte de celui que l'on voulait contraindre à donner
à boire. Probablement l'ancien jeu de soule (2)
- Rameaux : pendant la procession, alors que le cortège est
à la porte de l'église, si le vent souffle du nord, c'est le vent du
nord qui dominera toute l'année, alors il n'y aura pas abondance de
blé, car ce vent est contraire à la grenaison, mais par contre il y
aura des pommes (2)
- Révolution : la
queue de l'âne de Candé : à Candé, pendant la Révolution,
l'arbre de la liberté était sur la place du Marché, près des halles.
On faisait monter les femmes et même les filles suspectes de royalisme
sur un âne. Puis on les y conduisait, le visage du côté de la queue,
les obligeant à prendre celle-ci en guise de guides, pour saluer l'arbre
de la liberté, en chantant « Et dans sa main tenant la queue, pour demander
pardon à Dieu » (4 p243)
- rache : nom de l'impétigo. Pour guérir l'enfant atteint d'impétigo,
il faut faire dire une messe quêtée, c'est à dire payée avec l'argent
d'autrui (2) Haut
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- Rogations : le beurre fait pendant les 3 jours de Rogations
est salutaire aux enfants malingres ou rachitiques ; on en enduit leur
corps pour leur donner des forces. Dicton : Bonnes Rogations, bonnes
fauchaisons (2)
- romarin : le romarin que l'on a porté à bénir à la grand'messe
des rameaux est conservé pour être jeté dans le feu pendant l'orage,
pour préserver la maison de la chute de la foudre (2)
- ruche : pour attirer la bénédiction du ciel sur les ruches,
on les fleurit à toutes les fêtes de la Vierge. A la Chandeleur, on
met des chatons de couldre ou de saule. Quand une personne de la maison
meurt, les ruches ont un oripeau noir en signe de deuil. Proverbe :
"autant d'essaims, autant de ruches", ce qui veut dire qu'il
faut autant de ménages que de mariages. (2)
- saule : quand une jeune fille courtisée a été abandonnée
par le garçon, la coutume était d'aller fleurir sa maison d'une haute
branche de saule, la plus belle du têtard, la veille même du mariage
de ce garçon avec une autre fille. Même coutume si c'est le garçon qui
a été délaissé et que la fille épouse un autre. Tous les jeunes gens
y sont convoqués. La branche de saule est ornée de lanternes vénitiennes
éclairées - jadis des vessies de porc gonflées et allumées de chandelles
- et garnie de chiffons, oignons, poireaux, mouchoirs pour inciter à
pleurer. Les plus vigoureux promenaient la branche de saule, les autres
suivaient en chantant La chanson de la délaissée. On s'arrêtait aux
carrefours pour danser autour du bouquet. la dernière ronde avait lieu
devant la maison de la délaissée. Quand l'abondonnée avait bon caractère,
sa famille offrait à boire, sinon elle arrachait le bouquet. Haut
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- sein : pour empêcher l'abcès pendant l'allaitement, la nourrice
s'applique sur les seins un bonnet de nuit de son mari, le plus sale
qu'on puisse trouver, lequel aura été trempé dans l'urine dudit mari
; elle doit le garder durant quelques jours (2)
- Sébastien (saint) : Saint-Sébastien est vénéré car il guérit
les bestiaux (1)
- semailles : on ne doit pa semer le blé après la Saint-Martin
(11 novembre) (2)
- semaine sainte : Quand il pleut cette semaine là, la terre
est altérée toute l'année, et la pluie tomberait-elle en abondance,
la soif d la terre ne pourrait être étanchée, et l'effet de cette pluie
est nul comme bienfaisance. (2)
- sexe : Le fermier de Noëllet mène la vache au taureau, la
jument à l’étalon, pendant le croissant, s’il veut que les produits
soient mâles, et pendant le décours s’il désire des femelles - les époux,
s’ils ont des rapprochements dans le croissant, un garçon leur naitra
; si c’est pendant le décours, la femme enfantera une fille. (1)
- sort :
- sureau : pour que la sure ait les propriétés qu'on lui donne
pour la guérison des maux d'yaux, il faut qu'elle ait été cueillie le
matin de la Saint-Jean, avant soleil levé (2)
- taupe : pour aider la dentition des jeunes enfants, il faut
leur pendre au cou un sachet renfermant les quatre pattes d'une taupe
demembrée vivante. On dit que la taupe meurtrie saigne peu ; quelques
gouttes de sang de taupe introduites dans l'oreille calement instantanément
les douleurs (2) Haut
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- teigne : insecte qui détruit les moissons. On allait jadis
en pélerinage à la chapelle Notre Dame des Croix en Abbaretz, pour obtenir
que les moissons soient préservées de la teigne. Cette chapelle, qui
a été démolie lorsqu'on a fait la route pittoresque d'Abbaretz à la
Meilleraye, contenait une statue de sainte Agnès. Les pélerins, -il
en venait de très loin,- devaient apporter une teigne vivante qu'ils
enveloppaient dans des feuilles, et l'écraser sur le seuil de la chapelle,
aussitôt après avoir fait le signe de la croix. Ils faisaient ensuite
3 fois le tour de l'édifice, tête nue et priant, puis arrachaient un
plant de genêt de la lande, qu'ils faisaient toucher à la statue de
sainte Agnès, et remportaient en le gardant précieusement. Arrivés chez
eux, ils devaient piquer ce genêt sur le bord du champ infesté de la
teigne. Si le genêt restait vert et prenait racine, c'était signe que
le champ était à jamais préservé des insectes parce que sainte Agnès
veillait dessus (2)
- touser, tondre le poil : Diction : le jour de la Saint-Sylvestre,
on touse les boeufs et les vaches entre les cornes, pour ne pas qu'ils
mouchent dans l'année. Par ironie évidente, attendu que la Saint-Sylvestre
arrive le 31 décembre (2)
- traye, truie : à la statue de saint Gohard, dans l'église
de Teillé, les éleveurs de la région vont en pélerinage demander la
protection de ce saint pour la prospérité de leurs cochons (2)
- trépied : Dicton : il ne faut pas laisser le trépied sur
le feu, ca fait chanter les coqs (2)
- trésor : croyance vive au pays de la Mée. Il en existe dans
tous les vieux châteaux, sous toutes les buttes de terre, sous tous
les menhirs, peulvens et dolmens. On croit qu'il y en a dans le donjon
du château de Châteaubriant, dans le vieux châtellier de Momnesche,
sous la butte de Soulvache, sous la butte du Buron en Issé, sous les
ruines du chêteau de Vioreau, sous l'ancien camp de Moisdon-le-rivière,
sous les ombrages du fameux châtaigner des Nonneries, sous le château
du Bé en Nozay, sous le levée de Saumur qui traverse Puceul, etc...
(2)
- tumeur : lorsqu'une personne meurt d'une tumeur quelconque,
cancer, fibrome, sarcome, etc... cette tumeur doit être enterrée, pour
ne pas que ce mal se jette sur une personne de la même famille, ou sur
une personne ayant soigné ou approché le malade. Pour cela, on tue un
lapin, et l'ayant enveloppé dans un sac ou une touaille, on suspend
le tout au dessus du lit du moribond. La tumeur va se loger au corps
de la bête tuée. Après le décès, on procède à l'enfouissement de cette
bête (2)
- urine : passe auprès de bien des gens pour être un remède
sans pareil pour certaines maladies, et pour les blessures, les brûlures
et les meurtrissures en général. L'application de l'urine calme les
maux de dents : on va même jusqu'à recourir au sujet naturel et direct
sur la dent malade. La croyance étant que "l'homme porte son remède
avec lui", l'urine est aussi employée, comme remède interne, pour
calmer les maux d'estomac, exciter l'appétit. L'urine d'entre-deux,
ou de "seconde envie", est surtout réputée, ainsi que celle
des jouvenceaux (2)
- vache : les vaches blanches donnent du beurre jaune, les
jaunes du beurre blanc - Diction avec variante : Vache qui buye, fille
qui subie, poule qui chante le coq, sont trois bêtes à mettre à mort
(2)
- velin : serpent. Tous serpent est tué sans pitié. Autrefois,
les bois de la Croix-Mehan, entre Nozay et Marsac, étaient infestés
de velins ; les bûcherons, venant à leur travail, en trouvaient jusque
dans leurs sabots. L'un d'eux, qui était quelque peu fanfaron, se fit
fort d'en débarasser la contrée, et se vanta d'avoir le pouvoir de les
faire aller dans un four chaud, où ils devaient périr. Il procéda donc
à leur appel, en nommant tout à tout toutes les terres de la région
; mais il eut la malchance d'en oublier une, où fréquentait un serpent
gigantesque. Ce serpent, pour venger la mort de ses congénères, poursuivit
le bûcheron, qui s'enfuit, et à bout de forces, se réfugia dans la moulin
à vent de Toulon, voisin dela route de Puceul. Le monstre l'eut bientôt
rejoint et l'attendit patiemment à laporte. Notre homme, pour racheter
sa vie, consentit à laisser prendre à son ennemi quelques gobeletterées
de son sang. Il passa donc son orteil par la chatière de la porte du
moulin, et le serpent put ainsi se gaver du sang du bûcheron, qu resta
presque mort. Quand Pierre de Cornulier, seigneur de Toulon, reconstruisit
au 16e le moulin seigneurial, il fit sculpter l'histoire au linteau
de la porte. La légende de Toulon subit quelques variantes selon les
lieux (2)
- vendredi : on ne doit pas changer les draps delit un vendredi,
cela porte malheur - lorsqu'une personne tombe malade un vendredi, il
y a peu d'espoir qu'elle guérisse - vendredi saint : on ne travaille
pas à la terre, car "elle saigne". Les boeufs de labour doivent
rester au tect. Quand il gèle celle gelée fait que toutes les autres
qui pourraient la suivre sont inoffensives - s'il fait beau, la grenaison
sera bonne - s'il pleut la terre est "abrasée" toute l'année
- les enfants jeûnent pour "apprendre" des nids (2)
- vent : cf Saint Denis, Rameaux et Semaine-Sainte (2)
- vente-gain : vente dans laquelle l'acheteur d'un animal reçoit
de son vendeur, en plus du prix convenu, quelques sous destinés à être
donnés en aumône, pour que l'animal porte bonne chance à celui qui l'a
acquis. On donne habituellement 4 sous pour une paire de boeufs, 2 sous
pour tout autre animal. Ces sous sont parfois donnés aux pauvres ou
aux mendiants, mais le plus souvent à la quête de la messe du dimanche,
principalement celles dont le produit doit être employé à dire des messes
pour les trépassés (2)
bibliogaphie
- 1-Gontard. de Launay Traditions et superstitions de l’Anjou (Rev.
Traditions Populaires, Paris 1893)
- 2-Chapron J. Dictionnaire des coutumes, croyances du pays de
Châteaubriant (Châteaubriant, 1924)
- 3-Goudé Charles, abbé, Contes, histoires et légendes du pays
de Châteaubriant, t1)
- 4-Perron, Candé, Nantes 1886