Vente de la métairie de la Nymphaie, Saint-Michel-du-Bois, 1596

« La maison de Scépeaux était l’une des plus anciennes et illustres d’Anjou et du Maine, distinguée dès le XIe siècle. Elle donna au XVIe siècle un personnage de premier plan, le maréchal de Vieilleville, qui fut mêlé aux grands évennements européens depuis le règne de François Ier jusqu’à la fin de celui de Charles IX. » (selon sa biographie de 3 pages in Dict. des guerres de religion, sous la direction d’Arlette Jouanna, Robert Laffont, 1998)
Il était fils de René de Scépeaux, seigneur de Durtal et baron de Mathefelon, et de Marguerite de La Jaille.
J’ignore le degré de parenté avec ceux de Saint-Michel-du-Bois

    Voir ma page sur Saint-Michel-du-Bois
ruines du château de Saint-Michel-du-Bois, photo O. Halbert 2006
ruines du château de Saint-Michel-du-Bois, photo O. Halbert 2006

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici la retranscription : Le 5 septembre 1596 avant midy en la court du roy nostre sire à Angers endroit par davant nous Jean Chuppé notaire d’icelle personnellement establye haulte et puissante dame Jehanne de Scepeaux dame douairière de Breon et propriétaire de Saint-Michel-du-Boys Challain et la Bardière et l’une des dames ordinaires de la reyne douarière de France demeurante en son chasteau de Sainct Michel du Boys et estant de présent en ceste ville d’Angers soubzmetant elle etc confesse avoir ce jourd’huy vendu quicté ceddé délaissé et transporté et encores par ces présentes vend quite cedde délaisse et transporte perpétuellement par héritaige à honorable homme Me Sébastien Valtère sieur de la Chesnaye advocat au siège présidial d’Angers et y demeurant paroisse de Sainct Maurille à ce présent stipulant et acceptant qui achapte pour luy et Jehanne Cize son espouze leurs hoirs etc

    Sébastien Valtère est originaire soit d’Armaillé, soit de Saint-Michel-du-Bois, et sans doute a-t’il encore de la famille sur place, dans tous les cas, ceux qui étaient montés à Angers travailler gardaient (ou aimaient volontier) avoir une maison de campagne, donc il venait surement de temps en temps

le lieu mestairye appartenances et dépendancs de la Nymphaye située en la paroisse dudit sainct Michel du Boys comme elle se poursuit et comporte avec ses appartenances et dépendances soient tant maisons rues yssues jardrins vergers prez pastures terres labourables communs sans rien d’icelle réserver et comme ladite dame venderesse et ses prédecesseurs seigneurs dudit sainct Michel du Boys en ont jouy ou par leurs fermiers et mestayers

• avec droict d’usaige à bois mort et mort boys de boys et bussons dudit sainct Michel du Boys et du pasturaige tant esdits boys que landes de la seigneurie dudit Saint Michel

    j’ai supposé qu’outre le droit de possonnage, qui était le droit de laisser les porcs manger en forêt la glandée, ceci signifiait aussi le bois mort pour la cheminée ? mais la réalité est que je n’ai aucune certitude

• tenues lesdites choses du fief dudit sainct Michel du Boys chargées de 5 sols de cens payable chacuns ans par lesdits acquéreurs à la recepte de ladite seigneurie à la feste de la Nativité Notre Dame pour toutes charges et debvoirs fors obéissance de fief transporté etc

• et est faicte la présente vendition cession et transport pour le prix et somme de 600 escuz sol

    soit 600 x 3 = 1 800 livres tournois, ce qui est une belle métairie surement, pour l’époque le prix est dans le haut de la fourchette !

quelle somme lesdits acquéreurs ont solvé et payée contant en présence et à veue de nous à ladicte dame venderesse en seze cens quartz d’escu cent cinquante escuz sol et le reste en pièces de vingtz solz testons et autre monnoye au poys et prix de l’ordonnance royale tellement que de ladite somme de six cens escuz sol ladicte dame venderesse s’est tenue à contant et bien payée et en a quicté et quicte lesdits acquéreurs eulx leurs hoirs etc

• et est ce fait sans préjudicier à l’achapt de 100 livres de rente que ladite dame a vendue et constituée auxdits achapteurs par devant nous notaire soubz signé le 14 décembre 1594 lequel demeure en sa force et vertu et en seront lesdits achapteurs payez à l’advenir aux termes portez par la constitution de ladite rente jusques à l’extinction et admortissement d’icelle

• tout ce que dessus stipulé et accepté par chacunes desdites parties et dont et de laquelle vendition et tout ce que dessus est dict tenir etc garantir etc dommages etc obligent etc renonczant etc foy serment jugement condempnation etc

• fait et passé audit Angers maison de damoiselle de Villeprouvée dame de Quincé ou ladite dame est logée ès présence de Me Mathurin Chevalier sergent royal François Haicault secrétaire de ladite dame Magdelon Garsenlan et Me Jehan Poignard tesmoings

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5 réponses sur “Vente de la métairie de la Nymphaie, Saint-Michel-du-Bois, 1596

  1. 1372-1556- Scépeaux ( de ) et d’Espeaux.-
    Acquêt par Marguerite de La Jaille, femme de René d’Espeaux, de l’hôtel d’Estanche à Angers;-don par François de Scépeaux de la terre et seigneurie de Vieilleville à Jean du Mas, protonotaire du Saint- Siège apostolique.
    E.3939.( carton )-29 pièces,parchemin; 39 pièces, papier.
    1554-1568.
    Les curieux fragments du carnet des dépenses de l’argentier du maréchal de Vieilleville:
     » le 15e jour de juillet baillé à ung faulconnier qui a apporté ung tiercelet à Monsieur, 4 testons;à Monsieur pour jouer aux tarotz avec Monsieur de Senetaire, 3 fleurins; à Carloys qui estoit de moitié avec Monsieur pour jouer à première avec les cappitaines La Vallette et Saint Chamas, 12 testons; à Carloys pour bailler à des prisonniers espagnols, 16 écus; à maistre Damien pour reste de paiement de troys loups qu’il a achepté à Stasbourg pour Monsieur, 3 écus;  »
    E.3940.( carton- 6 pièces, parchemin; 11 pièces, papier.

  2. La terre patrimoniale se nommait les Scepeaux sur les paroisses d’Ahuillé et Astillé au bas Maine, le nom se prononçait « desspo » d’où de nombreuses variantes d’orthographie.
    Jeanne de Scepeaux dame de Saint Michel du Bois, la Bouchardière, la Huberdière et autre terres
    fille puînée du maréchal de Vieilleville
    épousa Guy du Chastelet baron de Bully* en Lorraine et en secondes noces Anthoine d’Espinay seigneur de Bréon **
    in Histoire Généalogique de la Maison de Quatrebarbes et de ses Alliances, Mss, BM de Laval.
    * ou Olry du Chastelet baron de Deuilly
    ** ou de Broon
    – d’après Internet il semble que Jeanne de Scépeaux fut fille d’honneur de Catherine de Medicis jusqu’à son mariage en puis dame d’honneur de Claude de France duchesse de Lorraine
    Claude de Lorraine, fille de Catherine de Médicis, étant décédée à 27 ans en 1575, Jeanne de Scépeaux a dû ensuite devenir dame ordinaire de la reine Catherine de Médicis.
    Note d’Odile :
    Merci. Je me suis demandée si elle allait réellement à la cour quelques mois par an occuper sa fonction ou si c’était un titre honorifique, et si oui, combien de mois par ans. Enfin, je me suis demandée si cette charge honorifique rapportait à l’intéressée ?

  3. En 1596, Jeanne de Scépeaux douairière de Bréon, donc veuve pour le seconde fois ne devait plus se rendre à la Cour, d’autant que Catherine de Médicis était décédée en 1589.
    Jeune, elle a été élevée à la Cour comme fille d’honneur, membre du fameux « Escadron volant » de la Reine mère : « un essaim de jeunes filles -entre 80 et 300 – appartenant à la première noblesse, et choisies parmi les plus belles et les plus adroites [ …] La Reine les avait appelées à la cour sous prétexte de donner à la royauté plus de d’éclat et de prestige, mais le vrai motif était de les faire servir aux intérêts de sa politique. » in Histoire de la Réformation française.
    Les Mémoires du maréchal de Vieilleville nous apprennent : Mademoiselle Jeanne de Scepeaux … qui était aussi des filles de la Reine … à laquelle elle fit présent d’un tour de col et de bracelets de fines perles orientales, d’une pièce entière de velour cramoisi, et d’une ceinture d’or du poids de 22 écus ; laquelle était fort favorite de la Reine sa maîtresse tant piur le respect des signalés services de son père que son gentil esprit et sagesse, et qui ne cédait à pas une en beauté principalement en naive blancheur, qui est le tainct le plus excellent et recommandé au visage des femmes  »
    pas de gages mais des présents et un beau mariage pour les filles d’honneur.
    toujours dans Les Mémoires du maréchal de Vieilleville (écrites par son secrétaire) : « Quant à Melle de Vieillville, …, elle fut fiancée en la chambre de la Reine sa maîtresse, avec M de Duilly, fils unique de M le Grand Sénéchal de Lorraine et gouverneur du Duc par l’archevêque de Vienne, grans Aumonier de France ; où se trouva une fort grande compagnie de de prnces et princesses, et grands seigneurs et dames. Desquoy il ne faut douter, puisque le Roi et la Reine y assistèrent avec les deux excellentes princesses les infantes Elisabeth et Claude de France, leurs filles. »
    Le maréchal de Vieilleville était alors gouverneur de Metz, il souhaitait marié sa fille au comte de Sault, un Provençal catholique, mais Catherine de Médicis avait su lui rappeler sa promesse de ne marier sa fille qu’avec son consentement et l’avait contraint à ce mariage avec un Lorrain protestant.
    Je n’ai rien trouvé quant à la rémunération des Dames et à l’exercice de leur charge, mais les finances de la France n’étaient pas en meilleur état qu’aujourd’hui… La Cour des Valois n’était pas aussi organisée que celle à venir des Bourbon avec charges par quart et pensions.

  4. Extrait d’histoire de Fontenailles (Ecommoy72) : »les premiers seigneurs de Scepeaux avaient leur sépulture dans l’Abbaye de Bellebranche à St Brice au Maine ou l’on pouvait voir leurs tombeaux ornés de leurs armes avec leurs armures de Chevalliers ,dès les XI et XIIs Leur château à Antillé détruit par les Anglais ne fut jamais relevé..Le fief de Fontenailles sera la dot de Jeanne de Chahannay qui envers 1450 l’apporte en dot à René de Scepeaux,seigneur de l’Esperonniere de la Touchardiere et autres lieux. Leur fils Jacques n’aura pas d’enfants et le fief de Fontenailles passera à la famille de Chauvigné : François petit fils de sa sœur Antoinette. »

  5. Après documentation, » tiercelet » est le nom donné au mâle de certains oiseaux de proie, plus petit que la femelle.

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